الجمعة، مايو 12

40 ans d’ecriture ...

mon histoire avec harbiQuestion :- Mr Harbi, l’éminent historien vous accuse de l’avoir agressé en véritable commando devant la porte de sa chambre d’hôtel. Beaucoup de journaux ont en fait leur chou gras et vous vous taisez. Pourquoi ce silence ?Houcine Mahdi :- Commençons d’abord par l’agression. Je répondrai en fonction de ce que vous entendez par le qualifiant agressé.Question :- Pourtant Harbi est clair et précis. Mettez vous à sa place. Sans rendez-vous quelqu’un frappe à la porte de votre chambre d’hôtel. Il est accompagné d’un journaliste équipé d’un matériel d’enregistrement et photographique. A 8 h du matin.Que penserez vous ?Houcine Mahdi :- Répondez d’abord à une question. Me croyez-vous mal élevé au point de violer l’intimité d’un professeur ?Question :- Mr Harbi vous accuse. C’est à vous de vous expliquer. Harbi a une réputation d’homme intègre. Il a parlé, vous gardez le silence. Tant que vous ne parlerez pas, vous êtes un agresseur. Pourquoi ce silence ? N’importe qui à sa place se sentirait agressé. Pas vous ?Houcine Mahdi :-Moi aussi, je me sentirais agressé dans une telle condition et je me défendrais à coups de poing et de gourdin contre les énergumènes qui m’ont dérangé et contre la direction de l’hôtel qui les aurait autorisés d’arriver jusqu’à ma chambre. Ce qui constitue une faute très grave dans un établissement classé. Soyons sérieux. Vous ne devez pas connaître les services de sécurité de l’hôtel Panoramic. Je vous défie de les prendre en défaut quant à la tranquillité des clients.Question :- Que s’est – il alors passé ?Houcine Mahdi :- Harbi a menti.Question :- Pourquoi ?Houcine Mahdi :- Je ne peux pas répondre à sa place. Voici ma version des faits :A 8h 15 du matin, accompagné d’un vieil ami, je me suis présenté à la réception de l’hôtel. J’ai demandé au préposé si Mr Harbi n’était pas descendu. On m’a répondu qu’il était en train de déjeuner au salon de l’entresol. Nous nous sommes rendus auprès de lui au salon de l’entresol. Lui et Mr Merrouche étaient tranquillement assis autour d’une table. Je leur ai serré la main en demandant à Mr Harbi si je pouvais m’asseoir. Il m’a dit oui avec le sourire. Point final. Vous me croyez ?Question:- je vous écoute. Bien sûr, votre compagnon était le journaliste d’Echourouk ? C’est une précision indispensable pour la suite et la compréhension de cet entretien.Houcine Mahdi :- Vous parlez comme si le journaliste ne pouvait pas ne pas être présent. Soyez prudent quand vous n’êtes pas le témoin direct d’une scène, c’est déjà le parti-pris. Ou bien vous faites le journalisme ou bien vous faites dans la manipulation de l’opinion. Vous ne pouvez honnêtement faire les deux à la fois.Question :- Je désire savoir la vérité mais jusque là vous conservez le silence. Harbi est affirmatif. Ce n’est pas à moi de mettre en doute sa parole. C’est à vous de le démentir s’il n’a pas dit la vérité. Qui était avec vous ?Houcine Mahdi :- L’homme qui m’accompagnait n’a rien à voir avec le journalisme. Il ne sait ni lire ni écrire en Arabe. C’est un ancien détenu politique. De ceux qu’ en 1963 – 1965 Ben Bella et un certain idéologue du parti unique et directeur de Révolution Africaine accusaient d’agents de l’impérialisme et du sionisme, comme ils le firent pour Boudiaf, Boubnider, Hadj Lakhdar, Derdour Djamel et des centaines d’opposants moins connus.Qui ne connaît pas Mr Khelassi Abdelouahab à Constantine. Lors de son arrestation en 1964, le journal la Dépêche lui a consacré la Une et un édito avec la photo en prime. C’est le cousin de l’historien Khellassi Ali. A la fin la deuxième conférence tenue à l’E.N.S lui et Harbi ont eu une discussion très cordiale. Ils étaient entourés du directeur de l’E.N.S et des professeurs. Vous trouverez dans l’album - photos de la direction de l’E.N.S des preuves. C’est très facile à vérifier.En plus, nous n’étions armés ni de caméra, ni de micro caché, ni d’appareil photographique, ni de dictaphone. J’avais sous le bras un porte-documents que j’ai ouvert sous les yeux de Mr Harbi et de Mr Merrouche Lemnouar pour retirer le manuscrit. Mr Lemnouar a tout vu et tout entendu. Témoignera t- ’il ? Je pense que, s’il le fera, il dira la vérité. Je ne le connaissais pas avant mais j’ai le sentiment qu’il ne se laissera pas entraîner par le tourbillon de mensonges de son confrère Harbi. Ce n’est pas un chiffonnier, c’est un historien de l’ancienne génération, de l’ancienne école qui inculquait aux élèves les règles de la morale avant de leur donner la science.Question :- Attendez monsieur Mahdi. Ce que vous nous dites-là est troublant. Vous ne montez pas à la chambre. Vous n’avez pas de matériel d’enregistrement et le journaliste d’Echourouk n’était pas avec vous… A vous entendre la libre opinion de Mr Harbi que les journaux ont reprise et commentée serait le fruit d’un délire. Et vous n’avez pas adressé une mise au point aux rédactions des journaux ? Cela ne vous ressemble pas.Houcine Mahdi :- Détrompez–vous. Le 27 Mai 2005 j’ai posté une lettre contenant ma version des faits au Jeune Indépendant qui a publié la libre opinion de Harbi. Ensuite j’ai posté une autre lettre plus complète à El Watan, à la Tribune, au Quotidien qui touchent la grande partie du lectorat Algérien et qui se sont impliqués d’une manière ou d’une autre dans un soutien incompréhensible à l’historien avant de lire ma version. En plus je me suis adressé à El Khabar et à Echourouk qui sont ouverts au débat et qui ont très souvent dénoncé la désinformation, l’intox et la manipulation.A la clôture des journées Malek Haddad organisées par la direction de la culture de Constantine j’ai remis des copies en mains propres à des journalistes résidant à Constantine et à des conférenciers de l’université d’Alger et celle d’Oran qui ont participé à cette manifestation au Thèatre de Constantine.Je me répète mais il le faut. Pour moi c’était une manière de briser la censure des directeurs des journaux. Il était important que quelques journalistes sachent que j’ai adressé un droit de réponse aux rédactions qui ne l’ont pas pris en considération.La censure venant d’El Watan, du Quotidien et du Jeune Indépendant m’était vraiment insupportable. Celle de la Tribune ne m’étonnait pas du tout. Mr Merdaci Abdelmadjid est sentimentalement très lié à Mr Harbi. C’est un enfant du quartier. Souvent nous nous croisons. Il aurait pu me contacter avant de publier l’opinion de Mr Harbi, de la commenter et de coordonner la pétition des historiens de l’université d’Alger. Dans cette affaire, il n’a pas agi en journaliste, mais en quelqu’un qui était convaincu que Harbi fut victime d’un complot. Ma version des faits ne l’intéresse pas. Harbi étant son grand frère, son professeur, son référent,il était difficile pour lui de rendre public des mensonges stupides et des révélations qui ne sont pas à l’honneur de l’historien. J’ai rencontré trois fois Merdaci. Il m’accuse de l’avoir insulté dans une lettre qui exprimait mes craintes de ne pas voir mon droit de réponse pris en considération. Justement à cause de son admiration pour l’historien.Question :- Décidemment nous allons de surprise en surprise dans cette affaire. Engénéral les journaux ne rejettent pas le droit de réponse d’un citoyen qui réagit à un article qui le met en cause puisque une action judiciaire les obligera de le publier et de verser de lourdes amendes.Houcine Mahdi :-Et pourtant des journaux qui semblent très sérieux tels El Watan, le Quotidien et la Tribune m’ont censuré. Dans cette affaire, les directeurs de journaux auxquels j’ai envoyé un droit de réponse ont montré qu’ils n’ont aucun respect pour le journalisme et pour leur lectorat. C’est terrifiant.Harbi a menti grossièrement, bêtement et eux ont couvert ses mensonges. C’est une preuve de plus que les ennemis les moins visibles et les plus nuisibles à la crédibilité de la presse du secteur privé sont à l’intérieur des rédactions.Au dessus de quelques journalistes qui essayent tant bien que du mal de faire leur travail sans tremper dans les compromissions d’alcôves, les directeurs de journaux n’ont pas craint le déshonneur en soutenant une partie contre une autre alors que leur devoir leur impose de donner à lire à leur lectorat le droit de réponse des mis en cause. Aujourd’hui, aux yeux de centaines de milliers de lecteurs je suis un agresseur au service d’une mystérieuse officine qui chercherait à casser l’élan de la démocratie et de la liberté de la presse en intimidant Mr Harbi.Ces centaines de milliers de lecteurs ne peuvent pas imaginer que le directeur de leur journal préféré m’a censuré pour sauvegarder la réputation de parfaite intégrité morale qui s’attache à la personne de Mr Harbi avec lequel ils entretiennent (je parle des directeurs de journaux) des relations d’amitié. Car mon droit de réponse le révèle sous un visage peu reluisant.Question :- Vous parlez de censure liée à des motifs de relations personnelles pour ne pas dire sentimentales, n’est ce pas de l’exagération de votre part puisque cette censure est nuisible à la crédibilité du journal et à l’honneur des patrons ainsi qu’à celui des journalistes ? Houcine Mahdi :- Je vous laisse le soin de trouver un autre motif à une censure aussi idiote.Il y a une règle sacrée du journalisme. C’est une règle universelle, d’ordre morale et juridique. La rédaction est libre de publier ce qu’elle veut quand elle n’a pas le sens de l’honneur et le respect envers son lectorat. Par contre elle n’a pas le droit de censurer une personne physique ou morale qui répond à une accusation mensongère. El Watan, le Quotidien d’Oran et la Tribune sont des journaux qui sont considérés comme très sérieux. Qui peut imaginer que leurs patrons ont censurés mon droit de réponse au mépris de la déontologie et de la loi ? Je vous raconte une anecdote. Un jour j’ai remis un article au chef du bureau de Constantine d’El Watan. Le surlendemain l’article est publié sous la signature du monsieur. J’ai écrit à la direction d’El Watan. Aucune réponse. Pourtant quand j’écris au Monde, à Libération, au Nouvel Observateur ils me répondent, même quand je suis virulent avec eux.Actuellement mon problème s’est déplacé de Mr Harbi aux directeurs des journaux et aux journalistes qui se sont impliqués avec lui sans prendre la précaution de m’écouter au préalable. A leurs yeux l’historien est une icône et moi je ne suis qu’un obscur poète, chroniqueur, nouvelliste qui ne parvient pas à se faire une place dans le monde de la littérature. Je constate que, dans cette affaire, les relations personnelles ont primé sur le devoir des journalistes et de leurs patrons de livrer aux lecteurs une information complète. Le contenu de ma version est en complète contradiction avec celle de Mr Harbi. Elle les a dérangés. Ironie du sort; la libre opinion de l’historien qui a bénéficié de leur soutien les dénonce avant l’heure. Le titre est frappant : une presse sans déontologie. IIs ont fait d’un mensonge une vérité inattaquable. C’est une honte.Question :- Ne vous méprenez pas sur mes intentions. J’essaie de me placer au milieu de cette situation très rare, presque inédite de la presse Algérienne. J’essaie de comprendre. Mr Harbi ne vous connaît pas. Vous ne le connaissez pas. Vous n’en n’êtes qu’à votre première rencontre. Où est la raison de son hostilité à votre égard ?Houcine Mahdi :- Certes nous ne nous sommes jamais rencontrés lui et moi avant sa venue à l’E.N.S Cela ne veut pas dire que nous ne nous connaissons pas à travers nos écrits respectifs. Entre 1962 et 1965, il était du côté des censeurs, idéologue du parti unique, député, directeur de la revue Révolution Africaine. Il faut lire ses éditoriaux de l’époque. En 1987, un très grave conflit nous a opposé indirectement.Question :- A quel sujet ?Houcine Mahdi :- En Algérie nous avons la culture de l’oubli. Heureusement que des archives existent. A l’ouverture du procès Klaus Barbie l’hebdomadaire Algérie Actualité avait publié un retentissant dossier intitulé « que veulent les juifs ? » dénonçant le système des deux poids deux mesures du tribunal pénal international à l’endroit des crimes contre l’humanité commis dans le Tiers–Monde par le colonialisme, le néocolonialisme, l’impérialisme et le sionisme après 1939, puisque c’est cette date que les magistrats du tribunal pénal international de Nuremberg ont pris pour qualifier et condamner les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les exactions des forces d’occupation etc…Tahar Djaout, Abdelkrim Djaad et moi –même avions signé des textes qui nous ont valu un lynchage en règle de la part des médias lourds euro américains et de la presse sous influence sioniste. Parmi les barons des publications dites « intellectuelles » le sieur Jean Daniel, directeur du Nouvel Observateur, a été le plus virulent, soutenu par des prix Nobel tels Elie Wiesel et consorts. Il était allé jusqu’à demander à Chadli de mettre en prison toute l’équipe d’Algérie Actualité. Face à lui, parmi les écrivains algériens qui résident en France, Abdelkader Djeghloul et Mourad Bourbonne ont exprimé leurs positions publiquement, à travers des articles d’inégales valeurs. L’un modéré, l’autre agressif. C’était le devoir de tous les intellectuels qui ont vécu sous les bottes des envahisseurs : colonialisme, néocolonialisme, impérialisme, sionisme.Contre toute attente, deux célébrités algériennes ont écrit des lettres à Jean Daniel qui s’empressera de les citer joyeusement dans le numéro de l’Observateur du 16 Juillet 1987. Il s’agit de Mohamed Harbi et de Ait Ahmed qui l’auraient assuré de leur sympathie. C’est du moins ce que j’ai personnellement compris. La jubilation de Jean Daniel était tellement transparente quand il a cité nos deux éminents révolutionnaires. Le premier en exil économique, le second en exil politique doré. Des sous-marins inattendus bizarrement alignés sur la position des Elie Wiesel, Bernard Henry Lévy, Shamir et des sionistes les plus extrémistes. Question :- Connaissez –vous la teneur de ces lettres ?Houcine Mahdi :- Pas du tout. Il me suffisait de savoir que, sur plusieurs numéros du Nouvel Observateur, Jean Daniel n’a pris en considération que les interventions qui étaient favorables à sa thèse. D’emblée j’ai été choqué par la révélation jubilatoire de Jean Daniel. Harbi avait l’habitude d’exprimer publiquement ses opinions à travers la presse, tous les intellectuels libres des anciennes colonies se devaient de dénoncer l’ignoble exploitation par le sionisme des crimes nazis qu’il perpétrait lui-même contre les Palestiniens ( extermination, exil, colonies de peuplement avec le soutien de l’Occident ). Harbi ne l’a pas fait. Garder le silence était cependant moins grave que le comportement inqualifiable de l’historien. J’ai vu en lui un lâche. A mon sens sa lettre à Jean Daniel était un acte de trahison à l’égard des peuples colonisés militairement et économiquement autant qu’à l’égard des Palestiniens et de l’histoire.Question :- N’étiez –vous pas sévère dans votre jugement ?Houcine Mahdi :- Absolument pas. D’ailleurs, lors de sa première conférence à L’E.N.S en Mai 2005, j’ai eu la confirmation que sa lettre à Jean Daniel n’était pas un accident de parcours.A propos des fours à chaux de la région de Guelma, à Héliopolis. Selon lui, l’acte de tuer à grande échelle des Algériens, de les enterrer en masse à la pelle américaine, de les déterrer et de les brûler dans les fours à chaux est moins grave que l’acte de gazer des juifs et de les mettre au four. Son argument : les Français n’ont usé des fours à chaux que pour faire disparaître les corps suite à l’annonce de l’arrivée d’une commission d’enquête Parisienne.On dirait que les massacres du 8 Mai 1945 à Héliopolis n’étaient que les effets d’une opération de maintien de l’ordre, comme l’avait déclaré le gouvernement Français. Or, il y a eu un carnage à grande échelle contre des hommes, des femmes et des enfants à cause de leur origine et de leur religion (Algériens et Musulmans). Exactement ce qu’ont fait les Nazis contre les Tziganes, les juifs, les Russes, les communistes. De quel instrument juridique se sert–il pour affirmer que la carbonisation des Algériens à Héliopolis est moins condamnable que la carbonisation des Juifs, des Tziganes et des communistes en Allemagne ?La propagande sioniste a décrété que le mot génocide est réservé aux massacres des juifs par les nazis. C’est la pire des discriminations à l’égard de toutes les victimes exterminées ou exilées par des puissances d’occupation pour laisser de l’espace aux colons. En 1945 les carnages étaient la continuité des opérations d’extermination de tribus entières commencées en 1830. Harbi avait une vision qui dépassait ma compréhension et me scandalisait. C’est le langage que les sionistes et les puissances coloniales veulent entendre et lire quand un colonisé évoque les « actions d’ordre public » du système colonial dit de pacification et d’émancipation de peuples barbares d’un bout à l’autre de la planète que l’Espagne, la France et la Grande Bretagne ont massacrés pour usurper des continents entiers en commençant par l’extermination des Amérindiens et par la mise en esclavage des Africains.Question :- C’est pour cela que, sans rendez-vous, vous êtes allé le relancer à l’hôtel ?Houcine Mahdi :- C’est pour cela que dés la fin du débat qui a suivi la première conférence, le journaliste d’Echourouk et moi, à l’E.N.S pas à l’hôtel, lui avions demandé un entretien. Il nous avait fixé rendez-vous pour 14h de la journée suivante à l’hôtel Panoramic.Apprendre, comprendre, savoir selon quels critères juridiques ou philosophiques il différenciait les cramés d’Héliopolis de ceux de Pologne et d’Allemagne.Apprendre, comprendre, savoir pourquoi, en l’écoutant, j’ai eu le sentiment d’entendre Elie Wiesel, Bernard H Lévy, Jean Daniel et Argoud. Quand on est capable de déceler des différences entre deux massacres de populations pour leurs origines et leurs religions, on doit être capable de fournir des explications convaincantes.Comprendre, apprendre, savoir pourquoi, en l’écoutant, je me suis rappelé une chronique datant de 1987 où Mourad Bourboune écrivait ceci :" Mr Jean Daniel est un sioniste de gauche… c’est ainsi auréolé de cette aura progressiste pacifique, qu’il bat le ban et l’arrière ban de tous les harkis de la plume, de tous les « indigènes de service » que recèle hélas la communauté Arabe. Ils vont à la soupe au Nouvel Observateur, renégats ayant renié toute dignité, acceptés par ce " sionisme de gauche " dans l’exacte mesure où ils ont baissé le froc.Cette chronique est parue dans le cadre de la polémique soulevée par le dossier " que veulent les Juifs ? " entre Algérie Actualité et le Nouvel Observateur.Je rappelle, qu’à l’époque, Harbi avait adressé une lettre bien réconfortante au sioniste de gauche Jean Daniel. Qu’est-ce qui l’avait empêché d’exprimer publiquement son opinion ? C’était son devoir d’historien et d’ancien colonisé.Les écrivains, les historiens, les philosophes, les journalistes, les prix Nobel Juifs et occidentaux ont massivement intervenus en faveur de la thèse sioniste défendue par Jean Daniel qui nie les crimes contre l’humanité perpétrés par les puissances occupantes dans les anciennes colonies durant plusieurs siècles et surtout après le partage de la planète terre entre les Etats européens et américains.En Algérie nous étions les "juifs " que chrétiens et Juifs d’Europe colonisateurs exterminaient ou parquaient à la périphérie de la citoyenneté, de la vie. Le faciès, les cheveux crépus, la couleur de la peau, la langue vernaculaire et la religion nous distinguaient d’eux. Nous n’avions nul besoin de porter une étoile verte, rouge ou jaune . Depuis 1830.Le problème est gravissime car, malgré de nombreux témoignages affirmant que des Algériens ont été grillés vifs dans les fours à chaux d’Héliopolis, Harbi a prétendu que les français n’ont brûlé que des cadavres retirés d’une fosse commune pour fausser l’enquête d’une commission de l’Assemblé Française.Je voulais apprendre, comprendre, savoir pourquoi il niait des évidences. J’avoue que je m’identifie complètement à Jacques Verges et à Mourad Bourboune sur le sujet. Vous pouvez le vérifier dans mes textes des années 70-80-90 où je n’ai cessé de réclamer la réactivation du T.P.I pour l’honneur de l’ O.N.U, pour le salut de l’humanité, pour la mémoire universelle.Il y tant de mensonges, tant de falsifications. Harbi me devait des éclaircissements d’autant plus qu’il a éludé de nombreuses questions pendant le débat qui a suivi sa première conférence. Question :- Vous recherchiez l’affrontement en somme ?Houcine Mahdi :- Sur le plan des idées, oui. Chaque rencontre est une fenêtre ouverte sur l’inconnu. Quand on écoute on apprend, quand on pose des questions on comprend. Et moi je voulais comprendre le cheminement de la pensée du chantre de la démythification et de la démystification de l’histoire qui épousait les positions des mystificateurs occidentaux nostalgiques de la « pacification »..C’est Harbi qui a fixé l’heure du rendez-vous.A la sortie de l’E.N.S j’ai accidentellement appris que son départ de Constantine était programmé pour 16 h. Imaginez un vieillard de 71 ans après quatre heures de conférence-débat entre 9 h et 13 h, le déjeuner entre 13 h et 14 h, les obligations protocolaires avec ses hôtes et le départ à 16 h. Combien de minutes nous aurait-il accordées ? J’avais d’importantes questions à lui poser sur l’histoire, sur son histoire qui est étroitement liée à la confiscation de la souveraineté citoyenne et à la censure quand il était l’une des pièces maîtresses du staff de Benbella et directeur de Révolution Africaine.C’eut été perdre mon temps au milieu d’une nuée d’admirateurs qui ne nous aurait pas laissé discuter sérieusement. C’est pour cela que j’ai décidé d’aller le voir, tôt le matin à l’hôtel, accompagné de l’un des anciens détenus politiques que Benbella et Harbi présentaient comme des agents de l’impérialisme et du sionisme à l’opinion publique, à l’exemple de centaines de patriotes incorruptibles que symbolise Boudiaf qui avait refusé le poste de premier président de l’Algérie indépendante pour ne pas cautionner le coup d’état contre Benkhedda.Ce matin là j’étais persuadé que Harbi n’était pas dans sa chambre. Nous les vieux, nous n’aimons pas flemmarder le matin au lit. Quand nous l’avons rejoint au salon de l’entresol, il ne m’a pas semblé dérangé par notre intrusion. Mr Merrouche était assis en face de lui. Il a tout vu et tout entendu, nous n’avons pris aucune photo à l’hôtel. Ce n’était pas mon souci.Le journaliste d’Echourouk n’était pas avec nous.Question :Pourquoi vous-êtes vous fait accompagner par un ancien détenu politique ? Houcine Mahdi :La spécialité des anciens barons du F.L.N : ils sont souvent victimes d’amnésie. Ils ont le verbe, l’audace et l’indécence de justifier leurs crimes ou de les faire endosser par d’autres ou encore d’en parler comme d’ erreurs de parcours.La preuve. Ceux qui ne sont pas morts ou qui n’ont pas été chassé par la guerre des clans, s’accrochent avec la dernière énergie au Pouvoir. Depuis 1962. Ils ont juste changé de discours. Après avoir désossé le pays et fabriqué l’A.I.S et les G.I.A(s) pour briser la société civile en lente gestation, ils nous parlent de démocratie, de paix de justice, de liberté. Seule la mort les écartera du Palais et de ses coulisses.En 1962-1965, Harbi ne voyait pas d’un œil critique, lucide et impartial la répression et l’arbitraire qui frappaient les partisans d’un Etat de droit. La présence à mes côtés d’un citoyen ordinaire qui fut torturé et incarcéré en 1964 était nécessaire. J’avais dans mon porte documents des journaux et des photocopie d’éditoriaux signés Harbi quand il était l’idéologue du F.L.N et directeur de Révolution Africaine. J’avais aussi des témoignages sur les Algériens qui furent jetés vivants dans les fours à chaux d’Héliopolis. Je m’étais préparé car la veille Harbi a diplomatiquement évité de répondre à de nombreuses questions de professeurs et d’étudiants en histoire. Trop de silences, trop de non-dits, trop de mystifications. Je tenais à un entretien sans esquive possible. Question :- Vous vouliez le piéger ?Houcine Mahdi :Personne ne peut piéger Harbi. Il est rompu à tous les jeux. En plus, il est atteint du syndrome de la complotite qui est commun à tous les hommes du système. Par conséquent il se méfie de tout le monde. Il me connaissait seulement par mes écrits. La censure de 1963 – 1965 et la polémique avec Jean Daniel nous ont opposés. Elles ont laissé des traces ineffaçables. Mais il fallait que nous en discutions les yeux dans les yeux.Comprendre, apprendre, savoir en écoutant les autres, en posant des questions sur les sujets qui m’intéressent.Harbi a esquivé. Il avait présenté l’excuse de se préparer à la conférence. Après celle_ci, il manifestera le désir de se rendre chez un ami, Mr Salim Khaznadar.Il avait oublié notre rendez-vous de 14 h.Je lui en ai parlé. Il m’a répondu en souriant :« nous avons discuté ce matin. Nous aurons une autre occasion. Je reviens souvent à El Harrouch. »Voyait-il en moi un agent d’une mystérieuse officine ?Avant de nous séparer sur le site de l’E.N.S, le journaliste d’Echourouk qui est président d’une association culturelle lui a proposé l’organisation d’une conférence. Harbi a donné son accord de principe. Ils ont échangé les numéros de téléphone. Harbi m’a promis de m’envoyer de Paris un ouvrage collectif dont il a coordonné la publication. Ces détails sont importants.Ils nous montrent combien il a été hypocrite.Question :- Un dernier mot ?Houcine Mahdi :Au cours des deux conférences tenues à l’ E.N.S, une jeune étudiante a posé une question insolite à Harbi :«pouvez vous nous affirmer que vous dites la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. »L’amphi était archicomble.Harbi a souri diplomatiquement avant de répondre :« Mademoiselle je suis un scientifique. Je me base sur des documents. »L’omission, le non-dit, les trous de mémoire volontaires, les silences voulus, les témoignages tronqués, ne constituent pas des mensonges. Le commentaire biaisé n’est pas un mensonge, les fausses accusations ne sont pas des mensonges. Il me fait presque pitié.Ce qui fait mal par contre, c’est la flagrante complicité des directeurs de journaux avec un manipulateur de l’opinion. La célébrité et les bonnes relations que Harbi entretient avec eux excusent-elles les mensonges ? Il n’y a pas seulement sa parole contre celle du journaliste, de la direction de l’hôtel, de Mr Khelassi et de la mienne. Il y a plusieurs témoins et deux films vidéo qui immortalisent son passage à l’E.N.S. L’entretien qu’il a accordé au journaliste d’Echourouk a été filmé. Je me trouvais à la même table que Mr Harbi et Mr Merrouche pendant l’entretien.A cause de l’inadmissible compromission des directeurs de journaux, des centaines de milliers de lecteurs sont manipulés. Car ils n’ont aucune possibilité de savoir que mon droit de réponse a été censuré par le Jeune Indépendant, la Tribune, El Watan, le Quotidien, Echourouk. Les autres journaux seront saisis ultérieurement.

harbi et moiUne presse sans déontologieSamedi 28 mai 2005Par Mohamed HarbiIl s’agit d’Echourouk qui a développé, dans un écrit datant du 23 mai, la calomnie selon laquelle j’aurais affirmé avoir été contacté, en 1992, par les généraux pour assumer la Présidence. Ce n’est pas avec une telle méthode qu’on fait barrage aux détracteurs de la langue arabe. On ne fait que les conforter. Cette calomnie me met dans une alternative meurtrière : si je ne déments pas, on prendra mon silence pour une reconnaissance de la vérité ; si je déments, c’est d’une certaine manière donner consistance à la calomnie. Ceux qui me connaissent savent que tout ceci n’est qu’un tissu de mensonges qu’aucune preuve ne peut étayer. Ils connaissent la persistance de mes convictions démocratiques et mon refus de toute manigance politicienne. Plutôt que démentir, je poserai la question suivante : quelles sont les raisons d’une telle attaque qui vise plus loin que ma simple personne ? En fait, ce sont mes travaux d’historien soucieux de l’exactitude des faits, quelles qu’en soient les conséquences, qui gênent. Je ne peux donc y répondre qu’en allant plus loin dans la déconstruction des mythes et dans la recherche de la vérité. Essayons d’analyser de plus près les raisons d’une calomnie qui espère, selon l’adage bien connu «calomniez, calomniez il en restera toujours quelque chose», réussir une opération louche. Son but, conformément aux procédés de la propagande des milieux autoritaires et prédateurs, est de démoraliser les candidats à la citoyenneté, de les persuader de l’inutilité de leur résistance au mensonge et de leur impuissance à établir la vérité. Les adversaires de la démocratie ont changé de défroques. Ils n’ont pas renoncé à reconduire les servitudes séculaires propres à un passé révolu. Venons-en aux faits : le déroulement de l’opération est consécutif à une série de conférences qu’avec le professeur Lemnouar Merrouche nous avons données à l’université de Khenchela et à l’Ecole normale supérieure de Constantine sur les deux thèmes suivants : Mémoire et histoire, la Mémoire de la guerre d’indépendance et les enjeux politiques en France. A Constantine, la conférence donnée aux étudiants le 19 mai a été suivie d’une discussion avec eux. Un débat était prévu pour le 20 mai dans la matinée avec les enseignants. Ce jour-là, deux hommes s’étaient présentés sans rendez-vous à l’hôtel Panoramic où l’ENS nous avait logés. J’étais avec mon ami et collègue Lemnouar Merrouche, l’un d’eux, M. Mehdi Houcine m’a demandé une préface à un ouvrage «non terminé». Son compagnon, M. Filali Rachid, a sollicité un entretien pour Echourouk que j’ai décliné. Il n’y a eu aucun aparté avec ces deux hommes, prévenus que nous étions contre des personnes qui forçaient notre porte munies d’un appareil photographique et dont le «professionnalisme» prêtait à contestation. Tout ce qu’a donc écrit Echourouk relève de l’affabulation et du montage. Les pratiques de ce journal nous concernent tous. Si chacun, là où il se trouve, s’implique dans la lutte contre les manipulations et le mensonge, la vie politique ne se réduirait plus au simple jeu des pouvoirs institués et des factions, la presse y gagnerait en crédibilité et nous serons tous à ses côtés dans sa lutte pour la liberté d’expression. Enfin, les archaïsmes s’effaceraient au profit d’une culture démocratique qui rendrait vains les appels à la servitude volontaire.M. H

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