الجمعة، سبتمبر 11

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PORTRAIT

Biographie de décideur : Abdelmalek Sellal

10:01  lundi 22 juin 2015 | Par Neila Latrous @Neila | Actualité 
Sellal TSA Algérie
ABDELMALEK SELLAL, PREMIER MINISTRE ALGÉRIEN (© NEWPRESS)
Le Premier ministre algérien est un mystère. Il a tout fait ou presque. Ministre, diplomate, chef de daïra, wali… Du pouvoir, il connaît tous les rouages. Et pourtant, nul ne saurait dire qui est vraiment Abdelmalek Sellal.
Il naît le 1er août 1948 à Constantine. Père boulanger, fratrie nombreuse : le futur Premier ministre a douze frères et sœurs. Elève assidu et malin aux dires de l’un d’eux, il intègre en 1970 la toute jeune Ecole nationale d’administration (ENA) où il se lie d’amitié avec celui qui deviendra plus tard son ministre du travail, Mohamed El Ghazi. Abdelmalek Sellal en ressort quatre ans plus tard. La promotion Mohamed Aslaoui se souvient d’un jeune homme intelligent, très drôle, farceur « limite lourd », pas sportif pour un sou et de parties de dominos mémorables dont il ressort souvent vainqueur.
En 1975, donc, il reprend la route vers l’est. Diplomate de formation, il fait le choix de l’administration. Direction la wilaya de Guelma où il est respectivement administrateur, conseiller technique et chef de cabinet. L’année suivante, il est rappelé à Alger comme conseiller du ministre de l’Enseignement primaire et secondaire. Dans une Algérie qui se reconstruit, sa progression est fulgurante.
En 1977, à 29 ans à peine, il est nommé chef de daïra à Tamanrasset. Le début de son histoire d’amour avec le sud algérien. À 36 ans, en 1984, il accède au grade de wali. À Adrar, Sidi Bel Abbes, Oran, Boumerdès puis Laghouat. Il sillonne le pays. En prend le pouls. 1989, Alger le rappelle une fois de plus. Wali hors-cadre au ministère de l’Intérieur.
C’est en 1994 que la diplomatie le rattrape. Abdelmalek Sellal retourne au ministère des Affaires étrangères, comme chef de cabinet des ministres Mohamed Salah Dembri, Mostefa Benmasour… et Ahmed Attaf, qui le fait d’abord nommer Directeur général des Ressources du ministère avant de lui offrir l’ambassade d’Algérie à Budapest en 1996. De cette époque, dit-on, le futur Premier ministre garde des souvenirs agréables de balades au bord du Danube, au pied du Várhegy.
En 1998, le technocrate découvre la politique. Il intègre le gouvernement de Smaïl Hamdani comme ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Environnement. Il ne quittera plus jamais le premier cercle. Après la première élection d’Abdelaziz Bouteflika, il hérite de la Jeunesse et des Sports. Puis des Travaux publics entre 2001 et 2002. Ministre des Transports jusqu’en 2004, il assure la direction de campagne pour le second mandat. Retrouve le portefeuille des Ressources en eau jusqu’en 2012, avec une nouvelle parenthèse en 2009 pour diriger la troisième campagne du président-candidat. Là, son parcours sans faute est récompensé : il succède à Ahmed Ouyahia au premier ministère.
Amateur de bons mots, Abdelmalek Sellal voit son ascension rythmée par des blagues et facéties qu’il peine à réprimer. Un journaliste se souvient encore de ce déplacement dans une exploitation agricole dans le milieu des années 2000. Celui qui est alors ministre des Ressources en eaux ne peut s’empêcher de faire un croche-pied à son collègue de l’Agriculture, qui s’écroule dans la boue sous les regards d’une assistance hilare. Une autre fois, il compare sa ministre de la Culture, Khalida Toumi, à une coccinelle. Durant la campagne présidentielle de 2014, il met les Aurès à feu et à sang avec une blague très maladroite sur les Chaouis. En 2014 encore, devant un partenaire d’investisseurs, il répond à un expert qui évoque le rapport « Doing Business » que lui ne reconnaît que « le classement FIFA. »
Zen et souriant, le Premier ministre ? D’humeur égale, l’homme peut aussi piquer de rares colères. En 2004, le journal Liberté relatait sa décision de bouder une visite de station de traitement des eaux à Maghnia après qu’un responsable lui a assuré que l’eau noirâtre qui sortait d’un conduit était parfaitement propre. Dix ans plus tard, alors qu’il se rend compte qu’une scientifique française sollicitée par l’Algérie s’est vu remettre un visa à entrée unique, il convoque son chef de cabinet et lui dicte de gronder le consulat à Paris.
Fidèle parmi les fidèles, Abdelmalek Sellal est le seul autorisé à communiquer sur les sujets sensibles, comme la santé du président par exemple. Depuis Paris le 6 décembre 2014, il confirme une hospitalisation jusque-là tue à Alger. Souvent présenté comme le vice-président d’Abdelaziz Bouteflika, lui jure ne pas avoir d’ambitions politiques. Il se présente davantage comme un rat des champs que de ville et garde un lien solide avec le Sud algérien : son épouse, Farida Sellal, a longtemps présidé l’association Sauver l’Imzad.

DOMAINE D’ACTIVITÉ :

Politique

PRÉCÉDENTES ACTIVITÉS :

Administration, diplomatie

ÉTUDES :

Ecole nationale d’administration

SES GRANDES DATES :

1948 : naissance à Constantine
1970 : intègre l’École nationale d’administration, promotion Mohamed Aslaoui
1975 : administrateur à la Wilaya de Guelma
1984 : promu au grade de wali
1996 : ambassadeur à Budapest
1998 : ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Environnement
2004 : directeur de campagne d’Abdelaziz Bouteflika
2012 : Premier ministre

VIE PRIVÉE :

Marié et père de trois enfants

CITATION :

« Bouteflika s’est marié avec l’Algérie. Bouteflika est tombé malade pour l’Algérie. »






REPORTAGE

Constantine : après les inondations meurtrières, la grogne des sinistrés (Vidéo)

18:12  mardi 25 août 2015 | Par Zineb Hamdi | Actualité 
constantine TSA Algérie
TSA - TOUT SUR L'ALGÉRIE
Au lendemain des inondations meurtrières, la vie reprend doucement son cours dans la nouvelle ville d’Ali Mendjeli à Constantine. Sur les lieux, l’on constate l’ampleur des dégâts. Des familles du quartier El Istiklal (l’indépendance) ont passé la nuit à la belle étoile à cause de la montée des eaux. Leurs habitations ont été inondées par les eaux pluviales. Les sinistrés réclament une expertise de leurs maisons. « C’est la 12e fois que nous sommes dans une situation pareil », affirment les habitants. Une vieille dame sauvée des inondations par les voisins affirme que « malgré les nombreuses alertes transmises aux instances compétentes, rien n’a été fait ».


PORTRAIT

Biographie de décideur : Ali Haddad

11:46  dimanche 17 mai 2015 | Par Neila Latrous @Neila | Entretiens 
Ali Haddad, président du FCE.
ALI HADDAD, PRÉSIDENT DU FCE.
Ali Haddad est le P-DG de l’entreprise de BTP ETRHB. Depuis 2014, il est aussi le président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), la principale organisation patronale algérienne.
Né à Azeffoun, dans la wilaya de Tizi Ouzou, Ali Haddad a longtemps cultivé un goût prononcé pour la discrétion. « Tout petit déjà, je m’asseyais au fond de la classe » narre-t-il. Que ne l’a-t-on vu se masquer le visage lorsqu’un objectif s’intéressait un peu trop à lui ! Une époque révolue depuis novembre 2014 et son accession à la présidence du Forum des chefs d’entreprise (FCE).
Ali Haddad, c’est – officiellement – l’histoire d’un fils d’épicier né le 27 janvier 1965 à Azeffoun en Kabylie. Famille nombreuse et modeste. En 1987, quand le plus jeune de ses huit enfants – Ali – part poursuivre ses études en France après obtention de son diplôme de génie civil, le père, de son côté, a mis suffisamment d’argent de côté pour se lancer dans l’hôtellerie. Il gère alors Le Marin, un complexe construit en bord de mer à Azeffoun. En France, le benjamin, lui, mène une vie marquée du sceau de la sobriété. Au bout de six semaines à peine, le voilà rappelé par les siens : surendetté, le père d’Ali Haddad demande à son fils de revenir aider à sauver le business familial. Le petit jeune fait la preuve de son sens des affaires. En quelques mois, la fréquentation décolle et Le Marin est hors de danger.
L’année suivante, en 1988, il se lance dans le BTP et crée l’ETRHB : l’Entreprise des travaux routiers, hydrauliques et bâtiments. « L’amour de ma vie, dit-il en privé. Mon premier contrat, c’était la construction de trottoirs. »
Au gré des marchés – publics, toujours –, le petit entrepreneur local bâtit un groupe de BTP incontournable. Avec des polémiques : l’ETRHB ne tient pas toujours ses délais. Pire : sa participation à l’édifice de l’autoroute Est-Ouest tourne au fiasco avec des tronçons qui s’affaissent. Mais rien ne semble ébranler Ali Haddad, ni son groupe. De 2 000 salariés en 2005, ETRHB est passée à 15 000 en 2015. À ceux qui s’étonnent de sa réussite fulgurante, l’homme répond : « J’ai 26 ans de service, et je respecte les gens. » Ses proches décrivent aussi un bourreau de travail, « premier à arriver le matin et dernier à sortir du bureau. » Pour s’entretenir physiquement, Ali Haddad court tous les matins. Il ne fume pas.
Depuis 1988, l’homme s’est lancé, tout azimut, dans des activités diverses et variées : la presse via les journaux Wakt El Djazaïr et Le Temps d’Algérie, la télévision via Dzaïr TV etDzaïr News, le football en rachetant le club USM Alger, la santé grâce à un partenariat avec l’américain Varian… D’aucuns lui prêtent des ambitions dans le pétrole et l’aérien.
Ali Haddad ne cache pas sa proximité avec des puissants. Saïd Bouteflika en premier lieu, le frère du président. « Mon frère » dit aussi le P-DG de l’ETRHB. L’homme tutoierait aussi Abdelmalek Sellal, le Premier ministre, et côtoie de longue date Amara Benyounès, ministre du Commerce, et Abdeslam Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des Mines. « Je suis proche d’autres personnes aussi, d’autres ministres, d’autres responsables militaires et civils. En fait, je suis proche de tous les Algériens patriotes qui aiment leur pays » avait-il confié dans un entretien exclusif à TSA. Un nom manque à la liste : celui d’Abdelaziz Bouteflika, dont il soutient la candidature en 2009 et 2014 et dont il finance la campagne présidentielle aussi.
Le portrait ne serait pas tout à fait complet sans la mention de cet immense tableau dans son bureau, une représentation de son père sans doute. Au-dessus, un vers de La Fontaine rend hommage à la solidarité fraternelle. Le clan s’est ressoudé depuis que l’un d’eux a été enlevé. Lui-même tombe sur un faux-barrage en 1995 et se voit relâché. Businessman à succès, Ali Haddad se déplace parfois avec une garde rapprochée, « comme Issad Rebrab » notent ses proches. Entreprenant, mais prudent.

DOMAINE D’ACTIVITÉ :

BTP, médias, football, hôtellerie, santé

PRÉCÉDENTES ACTIVITÉS :

Hôtellerie

ÉTUDES :

Génie civil

SES GRANDES DATES :

1965 : naissance à Azeffoun en Kabylie
1987 : reprise de l’hôtel Le Marin
1988 : création de l’ETRHB
1993 : premier gros contrat de l’ETRHB pour la construction d’une route nationale à Tizi Ouzou
2010 : rachat de l’USM Alger
2013 : lancement de la chaîne Dzaïr TV
2014 : élu président du Forum des chefs d’entreprise

VIE PRIVÉE :

Ali Haddad est marié et père de trois enfants

CITATION :

« Mon grand-père est tombé au champ d’honneur. Mon père a été emprisonné. Nous n’avons pas d’argent sale ! Notre réussite est celle de toute la famille »

Bouteflika noPORTRAIT

Biographie de décideur : Houda Imane Faraoun

11:59  jeudi 3 septembre 2015 | Par Tewfik Abdelbari | Actualité 
Houda-Imane Faraoun TSA Algérie
©NEW PRESS
Une main de fer dans un gant de velours. Houda Imane Faraoun, ministre de la Poste, des technologies de l’information et de la Communication (MPTIC), est au-devant de la scène ces derniers jours. Elle enchaîne les visites inopinées dans les structures relevant de son secteur et ne se prive pas de suspendre des agents de la Poste et limoger le responsable du centre de déstockage des colis postaux. Loin des caméras, elle tance les PDG d’Algérie Télécom et de Mobilis, invités à réduire les promesses sans lendemain et à se mettre au travail pour répondre aux attentes de leurs clients.
Née le 16 juin 1979 et a grandi à Sidi Bel Abbes, dans l’Ouest algérien, Houda Imane Faraoun mène une enfance tranquille dans une fratrie de 4 enfants. Après le bac, Houda Imane Faraoune obtient, en 1999, un Diplôme d’études supérieures (DES) en physique du solide. Elle pousse son cursus jusqu’au magistère en science des matériaux qu’elle obtient en 2002.
Par la suite, la brillante jeune femme veut couronner ses études avec un doctorat, toujours à Sidi Bel Abbes. Mais elle recherche une expérience à l’international et une occasion se présente à travers une bourse industrielle en Franche-Comté, en France. Elle est confrontée à un choix : faire son doctorat ou partir s’installer en France. Qu’à cela ne tienne ! Considérée comme têtue par son entourage, elle fait tout pour mériter son surnom de « la pierre » (el hadjra). Pour le moins déterminée, elle fait des allers-retours entre la France et l’Algérie et réussi à mener à bien ses deux projets en 2005.
Bardée de diplômes, elle est sollicitée de toutes parts. Beaucoup de propositions, en France et ailleurs, atterrissent sur son bureau. « J’aurais pu rester à l’étranger, me faire de l’argent et mener une vie tranquille », confie-t-elle. Mais elle décide de rentrer en Algérie au plus tôt.  Elle devient enseignante-chercheur dans une unité de recherche en matériaux et énergies renouvelables à l’université de Tlemcen en 2006. Elle y forme une douzaine de doctorants. Elle avait comme projet de monter une équipe et de créer une entité de recherche dans le secteur des matériaux et des TIC.
Mais elle change de cap lorsque l’opportunité de gérer une agence de recherche s’offre à elle. Houda Imane Faraoun prend la tête de l’Agence nationale pour le développement de la recherche universitaire (Andru) en 2011. Une première expérience dans la gestion d’une administration publique. Ensuite, elle atterrit à l’Agence thématique de recherche en sciences et technologies (ATRST) où elle continue de participer à l’effort de gestion et contribue à « tracer la politique de recherche en Algérie », jusqu’à sa nomination à la tête du MPTIC, en mai dernier.
À 36 ans, Houda Imane Faraoun est la plus jeune ministre du gouvernement algérien. Mieux, elle est l’une des plus jeunes de l’histoire de l’Algérie indépendante à accéder à des fonctions ministérielles. Houda Imane Faraoun hérite du portefeuille sensible et stratégique du MPTIC dans l’équipe dirigée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Pourtant, de prime abord, rien ne la prédestinait à une carrière politique de haut niveau. Bien que militante depuis longtemps, elle n’a officiellement rejoint les rangs du parti historique du FLN qu’en 2010.
Au sujet de sa nomination, la nouvelle ministre estime que c’est un défi. En effet, elle convient qu’il s’agit d’un lourd héritage. La MPTIC reconnaît qu’elle ne peut que « colmater les brèches » à court-terme, car il règne une certaine « léthargie dans le secteur ». Cela dit, elle affirme vouloir ouvrir de nombreux chantiers dès maintenant et poser les jalons d’une véritable politique de développement de son secteur. « Cela ne va pas être facile », reconnaît-elle.
Mais Houda Imane Faraoun ne manque pas d’idées. L’un des axes de la politique qu’elle veut impulser consiste à ouvrir le secteur à la concurrence, afin de créer de l’émulation et tirer la qualité de service vers le haut. Elle le revendique haut et fort : « Je déteste le monopole », dit-elle au sujet de l’opérateur historique, Algérie Telecom. « Le citoyen n’a pas le choix. S’il existait une alternative, les salariés d’Algérie Télécom verraient leurs emplois menacés par la perte des clients, donc il seront obligés de se mettre à niveau ». Cela dit, il ne s’agit pas de casser l’opérateur national, mais d’alléger sa charge et lui permettre de s’occuper du développement de nouveaux services.
Cela passe par la mise en place du dégroupage : c’est-à-dire que les équipements et le réseau appartiennent à Algérie Télécom, mais des prestataires privés l’utiliseront pour faire des offres concurrentielles. Par ailleurs, les microentreprises créées dans le cadre de l’Ansej auront également leur rôle à jouer, en partenariat avec Algérie Télécom (pose des câbles, maintenance…). Ces entreprises pourront, à terme, devenir les prestataires de service de l’opérateur public. Enfin, il faut également miser sur le développement du contenu, les services d’achat en ligne etc.
« La seule option est d’aller vers la maîtrise et l’appropriation des technologies » et développer une industrie des TIC, par exemple dans le développement de solutions numériques, le software (logiciels, applications…), martèle la ministre. Ce secteur est l’un des seuls où nous pouvons réellement rattraper « le train du développement international » et même devenir des leaders, selon elle.
Ambitieuse ? « Pas tellement », pense-t-elle, dès lors qu’il s’agit surtout de combler le retard accumulé. Pour cela, Houda Imane Faraoun veut adopter une démarche inclusive, en associant tous les acteurs et travailler à mettre en place une feuille de route avec des objectifs communs.
Malgré son poste de ministre, Houda Imane Faraoun garde les pieds sur Terre. Très simple, elle continue d’aller faire son marché elle-même, presque incognito. Elle se dit plutôt casanière et passe le plus clair de son temps dans son bureau : « Quand je ne travaille pas, je m’amuse. Et quand je m’amuse, c’est en travaillant ». Sa nomination n’a pas changé son mode de vie, « à peu de choses près ».
Pour l’anecdote, la désormais ministre continue de suivre deux de ses anciens étudiants qui n’ont pas encore passé leur doctorat. Mais « ça me plaît assez d’être ministre », dit-elle en souriant. Sans en avoir « peur », être ministre est une responsabilité énorme, car il faut assumer les décisions qui ont un impact sur le pays. Mais en même temps, ça donne la possibilité d’agir et de faire la différence : « Mon but est de contribuer au développement de mon pays et apporter quelque chose de positif », conclue-t-elle.
DOMAINE D’ACTIVITÉ :
Politique
PRÉCÉDENTES ACTIVITÉS :
Recherche scientifique, enseignement supérieur
ÉTUDES :
Université de Sidi Bel Abbes

SES GRANDES DATES :
1979 : Naissance à Sidi Bel Abbes
1999 : Diplôme d’études supérieurs (DES) en Physique du solide
2001 : Magistère en Science des matériaux
2002 : Bourse industrielle en Franche-Comté (France)
2005 : Doctorat à l’Université de Sidi Bel Abbes
2006 : Enseignante-chercheur à l’Université de Tlemcen
2011 : Direction de l’Andru
2012 : Direction de l’ATRST
2015 : Ministre de la Poste, des Technologies de l’information et de la Communication
VIE PRIVÉE :
Célibataire
CITATION :

« Il faut réfléchir et agir pour demain, car demain c’est bientôt hier »mme un nouveau patron à la tête de la gendarmerie nationale

17:40  jeudi 10 septembre 2015 | Par Riyad Hamadi | Actualité 
Bouteflika, Tsa Algérie
Le général-major Nouba Menad est le nouveau patron de la gendarmerie nationale. Il a été nommé à ce poste par le président Abdelaziz Bouteflika en remplacement du général-major Ahmed Boustila, a-t-on appris ce jeudi 10 septembre de source sûre.
Le général Menad occupait le poste de chef-d’état major de la gendarmerie. Il a été promu au grade de général en 2010, puis à celui de général-major en 2014.

Plusieurs morts dans la chute d’une grue à La Mecque, aucune victime algérienne 

18:01  vendredi 11 septembre 2015 | Par Rafik Tadjer | Actualité 
mecca-effondrement-mea
Plusieurs pèlerins ont été tués et d’autres blessés dans la chute d’une grue dans la grande mosquée  de La Mecque, a annoncé la défense civile saoudienne. Selon Al-Jazzera, l’accident a fait 62 morts et 30 blessés. Il serait dû aux tempêtes qu’a connues La Mecque ces derniers jours, selon la même source. Le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aissa, affirme dans une déclaration à TSA qu’ « aucun pèlerin algérien n’a été touché ». « Pour le moment, la délégation algérienne n’a enregistré aucune victime parmi les pèlerins algériens », a assuré le ministre.
Ce drame s’est produit alors que des millions de pèlerins dont les Algériens se rendent à la Mecque pour l’accomplissement du hadj qui débute dimanche prochain.


Abderrahmane Moussaoui. Professeur en anthropologie

«Les choses ne sont pas toujours à l’avantage de la femme»

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le 10.09.15 | 10h00 Réagissez
 
	Abderrahmane Moussaoui.
Abderrahmane Moussaoui.


Le mariage coutumier (ou mariage par la Fatiha) connu comme étant un mariage non déclaré aux autorités continue d’exister en Algérie. Comment ce phénomène  résiste-t-il en dépit de sa non-reconnaissance par la loi ?
Rappelons d’abord ce qu’est un mariage par la Fatiha. Il s’agit du rituel de célébration du mariage par un imam ou un homme de religion, en présence des témoins et des tuteurs des deux parties.
Il s’agit en fait d’un acte de publicisation préalable à tout acte d’accouplement (aqd an-nikâh).
Sans un tel rituel, la consommation du mariage relèverait de la fornication illicite. Le mariage civil ou juridique est secondaire. Son utilité consiste à préserver les droits des époux aux yeux de la loi.
En revanche, la Fatiha est un engagement, sous l’égide du sacré, vis-à-vis à la fois du futur conjoint, de sa famille et de son groupe d’appartenance. Il est l’équivalent du serment qui engage solennellement celui qui le professe. Socialement, plus que l’acte juridique, le mariage est d’abord un pacte social théâtralisé sous forme d’une cérémonie organisée selon un rituel religieux. 
Les raisons qui font que ce phénomène perdure comme vous le dites s’expliquent à la fois par des raisons sociologiques et anthropologiques.
La juridisation du mariage est un phénomène qu’appréhende une large partie de la société qui préfère ne pas avoir affaire à l’Etat et craint les contraintes qu’imposerait la loi en cas de litige.
Le contrat moral paraît plus simple et plus facilement gérable que le contrat juridique. Un exemple : un époux peut estimer qu’il a le droit d'avoir une seconde épouse ou à répudier la première au motif qu’elle ne lui a pas donné d’enfants mâles.
Les règles admises par le groupe, y compris par l’épouse et sa famille, peuvent l’admettre ; mais pas la loi qui peut le contraindre à respecter les règles d’équité et/ou à dédommager la première épouse.
La décennie de violence où l’Etat était absent dans plusieurs régions a encore accentué le phénomène et même à le relancer, alors qu’il avait commencé à reculer après l’indépendance.
L’âge moyen du premier mariage en Algérie a considérablement augmenté en une génération. La scolarisation, le chômage, le service national, la crise du logement et l’urbanisation sont autant de phénomènes qui ont influé sur la nuptialité en la faisant reculer de… dix ans en moins d’une génération.
Les réalités concrètes ont été radicalement bouleversées, tandis que le lien social continue à être régi par des règles demeurées relativement immuables.
Pour éviter un long célibat, vécu comme un opprobre, une femme peut accepter les règles imposées par un époux souhaitant échapper aux contraintes de la loi.
La féminité étroitement associée à la maternité rend le désir d’enfant si pressant que plusieurs femmes préfèrent renoncer à certains de leurs droits  en vue de satisfaire  un tel désir, certaines s’accommodent du statut de seconde épouse (socialement tolérable) que peut lui octroyer ce mariage coutumier.
Dans votre étude Alliances bénies en Algérie : nouveaux liens maritaux en Islam, vous avez révélé d’autres formes du mariage coutumier : mariage mysiar, une nouvelle forme qui résulte des influences salafistes.Ce mariage a-t-il pris de l’ampleur en Algérie ?  
En effet, les réalités évoquées plus haut font reconsidérer les règles en essayant de les adapter au présent par une inscription dans l’imaginaire ancestral du groupe.
Ce type de mariage, né dans les pays du golfe, s’est propagé un peu partout au sein des classes moyennes des populations urbaines du monde musulman. En Algérie, il est en train de supplanter le mariage coutumier et de lui donner un habillage plus conforme aux réalités contemporaines.
Dans une société où tout rapport sexuel hors mariage demeure condamné par l’éthique à la fois religieuses et sociale, une chasteté absolue est imposée, notamment à la femme.
Or, les raisons évoquées plus haut ont considérablement allongé cette période de chasteté, rendant difficile l’observation d’une telle éthique. Les règles admises et supportées jusque-là deviennent si étroites et si irréalistes qu’elles ne peuvent qu’être enfreintes et/ou contournées. En général, deux jeunes urbains mettent plus longtemps, non pas à rencontrer, l’un et l’autre, l’âme  sœur, mais à officialiser une relation qu’ils vivent depuis un moment déjà.
Quand cette relation «honteuse» ne peut plus être cachée, on tente de la conformer à l’éthique sociale ; c’est alors qu’un mariage coutumier vient souvent sauver l’honneur et apaiser les relations avec l’entourage…
Avec les mutations sociales à l’université, à l’usine, dans  les administrations et dans l’espace public en général,  les espaces de rencontre entre hommes et femmes se sont multipliés, favorisant les relations amoureuses malgré les velléités de contrôle que les gardiens du temple s’évertuent à tenter d’imposer.
Toutefois, nonobstant les évolutions dans les manières de vivre, les jeunes, hommes et femmes, tout comme la majeure partie de la société, demeurent attachés à la même matrice éthique que l’islamisme a revigorée.
Tout raisonnement public n’a de chance d’être entendu que s’il s’inscrit dans l’univers de l’islam en se réclamant du même référent fondateur. Un tel préalable permet de relire la norme et de réinventer la règle qui fait bouger les lignes.
Autres temps, autres mœurs ! Les prétendants d’hier avaient recours au mariage coutumier appelé `urfî, les urbains d’aujourd’hui optent pour de nouvelles formes de mariage, dont zawâdj El Misyar en constitue l’archétype. Zawadj El Misyar peut se traduire par «mariage du passant» (parce que le mari se déplace (yasîr) chez sa femme et ne réside pas avec elle).
Il s’agit d’une union matrimoniale «réinventée» conforme à l’esprit de l’acte de mariage religieux (`aqd an-nikah), et dont certaines clauses estimées non essentielles sont révisées.
Ainsi, une femme peut décider de renoncer à certains droits découlant tacitement du mariage en islam. Par une clause explicite du contrat de mariage, l’épouse dispense son mari de la cohabitation permanente et de sa prise en charge matérielle.
Autrement dit, l’époux n’est tenu ni de subvenir à l’entretien de son épouse ni de lui fournir le domicile conjugal. Il n’est pas dans l’obligation, non plus, de respecter le partage équitable des nuits entre ses coépouses en cas de polygamie officielle.
Le mariage misyâr apparaît essentiellement comme un moyen de vivre sa sexualité en adéquation avec des convictions devenues (obsessionnellement) culpabilisantes et un environnement sourcilleux quant à la question du licite et de l’illicite. Nous n’avons pas de statistiques fiables, mais tout porte à croire que la pratique est en train de s’installer au sein des couches urbaines, notamment les plus jeunes.
Peut-on considérer le mariage El Misyar comme une sorte d’évolution des mentalités suite aux influences ? Ce mariage engendrera-t-il d’autres conséquences qui risquent de perturber la famille  sachant que du point de vue social cette formule n’est toujours pas admise ?
En soi, le phénomène est un signe de modernisation.
C’est une réinterprétation de l’initial relevant de ce qu’on a pu appeler «l’individualisme communautaire». L’individu tente d’exister dans son ipséité tout en se réclamant de sa communauté d’appartenance.
Le phénomène suppose une relative liberté de marge qui permet des choix d’alliances en dehors du cadre familial et traditionnel.
C’est également de nouvelles manières de vivre, où la femme s’assume comme individu qui ne dépend plus économiquement de l’homme, échappant ainsi à une domination souvent facilitée par le biopouvoir de l’homme pour parler comme M. Foucault.
Les conséquences de ce type de mariage sont déjà connues puisque vécues même par les couples du mariage traditionnel : familles monoparentales et déterritorialisation du nid conjugal. A la longue émergeront de nouvelles formes d’organisation domestiques comme celles déjà connues ailleurs.
L’interdit social, d’ordre sexuel notamment,  n’est-il pas à l’origine de ce phénomène ? Peut-on considérer cette formule du mariage comme une forme de liberté sexuelle revendiquée par ceux qui l’adoptent ?
A coup sûr, il s’agit d’une liberté sexuelle sinon revendiquée du moins négociée. Le réputé Cheikh yéménite Abd al Madjid az-Zandâni avait provoqué un tollé en préconisant, notamment pour les musulmans vivant dans les pays occidentaux, le recours à des alliances qu’il a appelées «zawdjfriend», sur le mode de «boyfriend».
Pour prémunir les musulmans vivant un «islam transplanté» et donc amenés à adopter des conduites sociales semblables à celles des pays d’accueil. Il proposait un ijtihad vers un véritable «fiqh des minorités», fiqh al-aqalliyât, c’est-à-dire une sorte de droit diasporique. Ce sont là les signes d’une reformation de l’islam, mais à partir de ses propres logiques.
C’est sans doute une marche encore timide vers la modernisation, au sens d’une autonomisation de l’individu vis-à- vis des groupements naturels (famille, clan, tribu, communauté) au profit d’une affiliation à une entité reconstruite à une «communauté imaginée».
Certains cercles, notamment les associations féministes, considèrent ce mariage comme étant une forme d’humiliation pour la femme. Une femme majeure, instruite, peut-elle se laisser humilier aussi facilement ? Autrement dit, quelles sont les raisons qui encouragent les femmes à contracter ce genre de mariage ?
Plusieurs femmes peuvent aussi estimer y trouver leur compte. Un tel mariage peut protéger contre les convoitises d’un mari trop cupide.
Une femme salariée et disposant de son propre logement peut craindre qu’un mari trop autoritaire puisse s’immiscer dans la gestion de ses finances et l’empêcher par exemple de subvenir aux besoins de ses parents.
Par ailleurs, un mariage religieux peut aider à vivre une relation sans trop de contraintes et sans obligation d’engagement… précipité. D’autres femmes peuvent user de ce type de mariage pour précisément négocier leur relative autonomie.
En procédant à ce type de mariage publiquement, une  relation amoureuse ou de concubinage peut être mieux acceptée par un voisinage ombrageux.
Précisons aussi que même si un tel contrat n’est pas à l’avantage de la femme, il  contribue, sans doute, à déculpabiliser sur le plan strictement personnel. Car, ne l’oublions pas, la religiosité de la société (femmes et hommes) est un fait.
Mais je suis d’accord avec vous, les choses ne sont pas toujours à l’avantage de la femme. Mais il s’agit là d’une triste réalité qui peut être constatée à  d’autres niveaux et dans d’autres situations hélas. 

 
Rahmani Djedjiga


Mariage «El Misyar»

Petits arrangements avec la religion et... la loi

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le 10.09.15 | 10h00 Réagissez
Petits arrangements 	avec la religion  et... la loi


Au moment où le mariage coutumier subsiste toujours en Algérie, de nouvelles formes d’alliances telles qu'El Mysiar font leur entrée dans la société algérienne, sous l’influence des courants venant d’Orient.  

La réforme du code civil en 2005 ayant entraîné le remariage sous l’autorisation de la première femme a peut-être contribué à l’apparition de nouveau du mariage par la Fatiha, d’après l’analyse de certains spécialistes.
Saïd Djabelkhir, chercheur en soufisme, pense que le mal est bien plus profond et tente une explication politique : «Notre société, tranche-t-il,  n’est pas arrivée au stade de s’inscrire dans la citoyenneté».
Il charge l’Etat quant au retard qu’accuse la société pour atteindre le stade de la modernité.
«L’Etat n’a pas opté pour une vraie modernité. Celle qui soit non négociable avec les religieux», suggère le chercheur, s’appuyant, pour illustrer ses propos, sur l’expérience de la société tunisienne à l’époque de Bourguiba.
A ce titre, ce chercheur considère qu’on est au stade de la pseudo modernité en dépit de l’existence du code civil.
«On se retrouve dans certains cas avec des hommes qui ont 7 à 8 femmes avec un seul mariage inscrit à l’état civil». Pis encore, l’ancienne forme du mariage (Zawadj El Ourfi) a pris un autre aspect sous l’influence des courants venant d'orient.
«En interdisant, en 2006, aux imams de célébrer les mariages religieux si le mariage civil n’était pas préalablement conclu, avec documents à l’appui, les pouvoirs publics tentent de reprendre le contrôle sur de larges pans de la société qui, à la faveur des années de violence, ont fini par vivre en dehors et parfois contre les logiques de l’Etat», écrit Abderrahamane Moussaoui dans son étude qui s’intitule Alliances bénies en Algérie : nouveaux liens maritaux en Islam, paru en 2010 dans L’Année du Maghreb. 
Le mariage Al Misyar, importé d'orient (Egypte, Arabie Saoudite) fait son incursion dans la classe instruite, notamment dans le milieu universitaire.  Pour cette d’alliance non reconnue par la société algérienne, conclue dans bien des cas à l’insu des parents et proches, Saïd Djabelkhir l’explique par la non-reconnaissance des besoins naturels des jeunes par la société.
Ces besoins d’ordre sexuel ne sont reconnus d’ailleurs, dit-il, ni par le discours religieux officiel, encore moins par celui des fanatiques. Ainsi, M. Djabelkhir assimile cette forme du mariage (Al Misyar) et toutes ses variantes au Zawadj El Moutaa. Pour rappel, cette forme n’est pas reconnue par le rite malékite qui domine en Algérie ainsi que toutes les écoles sunnites.
Tandis que Maître Fatma-Zohra BenbrahemFatma-Zohra Benbrahem le qualifie carrément de prostitution déguisée. Mais «les jeunes cherchent n’importe quelle façon pour satisfaire leurs besoins sexuels», soutient M. Djabelkhir.
D’après ses dires, «le jeune algérien prend le religieux comme un prétexte pour se déculpabiliser». Et cela a été rendu possible grâce à la complicité de certains imams à tendance wahhabite.
Les mosquées échappent au contrôle
En dépit des efforts entrepris afin de limiter l’impact des pratiques fanatiques et les résultats qui en découlent, certaines mosquées échappent toujours au contrôle. Le mariage secret se fait «avec la complicité de l’imam», dénonce Maître Fatma-Zohra Benbrahem.
Et d’expliquer : «Lors des  halakate (cercles), il y a toujours une matrone qui essaie d’embobiner les filles et de leur dire que c’est dans une mosquée, un lieu sain, ce mariage est correct», Mais en réalité, «c’est une nouvelle forme de prostitution», déplore l’avocate. D’ailleurs, d’après ses dires, cette forme de mariage, à savoir le mariage secret est à l’origine de Nikah El Harb,  (guerrières du sexe), un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur, notamment en Syrie actuellement.
Bien qu'aucun cas de ce genre n’a été déploré jusque-là en Algérie, Maître Fatma-Zohra Benbrahem n’a pas manqué de comparer ces pratiques à celles connues durant le colonialisme français en Algérie.
«Lorsque les Français sont rentrés en Algérie, ils ont kidnappé des filles algériennes qu’ils ont placées dans des campements militaires.
Plusieurs filles sont mortes de maltraitance sexuelle. La guerre en Syrie utilise le même système», estime-t-elle. Contrairement au colonialisme français, en Syrie ce sont les filles qui choisissent Nikah El Harb.
«C’est une nouvelle forme de l’esclavagisme du sexe qui est interdite par le droit musulman»,  regrette-t-elle. D’ailleurs, «cela ne répond à aucune règle du droit musulman ni à aucune règle du droit positif. La femme a besoin de comprendre qu’elle n’est plus une marchandise», insiste l’avocate. Au sujet du mariage secret pour lequel optent de nombreuses filles algériennes, Maître Fatma-Zohra Benbrahem rappelle que ce mariage n’est pas valide. 
«Le mariage secret n’est pas valide»

Pour rappel, le mariage secret est apparu en Egypte précisément dans les universités. Les filles prennent deux copains de la fac comme témoins à l’insu des parents, elles transcrivent sur une feuille signée par les deux parties leur mariage.
«Cette feuille n’a aucune valeur juridique. Ce mariage est la grande catastrophe», avertit notre interlocutrice évoquant l’absence des conditions du mariage. Ainsi, lors de ce mariage, les parents des deux parties ne sont pas au courant et sa durée est limitée à celle des études universitaires. «C’est un moyen pour détourner le concubinage», se persuade la juriste.
Et de poursuivre : «Ce n’est même pas un concubinage au sens européen. Ce dernier est transcrit à la mairie.
Or, ce mariage connu en Egypte n’a aucune valeur juridique, c’est de la prostitution», rappelant que le mariage secret ne remplit aucune condition : pas de dot, pas d’annonce, pas d’intention de vivre ensemble, les témoins sont éphémères et il n'y a pas de Fatiha. «L’imam ne peut être présent que lorsque les parents le sont (tuteurs). Le mariage doit être connu par tout le monde», souligne-t-elle.
El Misyar existait en Algérie
L’avocate se rappelle de l’une des formes du mariage connus en Algérie. «Le mariage El Misyar existait chez nous, mais pas sous cette forme», se souvient-elle. «A une certaine époque, il y avait des hommes qui étaient riches. Ils avaient des filles. Et parfois ils avaient un employé très sérieux, honnête ; donc, ils investissaient dans les qualités de cette personne», témoigne l’avocate.
D’après ses dires, l’homme riche propose à son  employé d’épouser sa fille, sans exiger de lui ni dot ni prise en charge financière. «Ce mariage est valide, car le mari s’engage à protéger la fille moralement», considère Maître .
Une autre forme du mariage El Misyar qui reste tout de même valide, selon l’avocate, est le mariage des femmes riches. «Ces femmes ont tout et elles cherchent à se marier, ce qui est légitime.
Elles choisissent El Misyar (sans dot, sans prise en charge financière, ni foyer)», souligne l’avocate. Certaines femmes optent également pour cette forme de mariage lorsqu’elles veulent rester chez leurs parents pour les prendre en charge.
Maître Fatma-Zohra Benbrahem reconnaît également que ce mariage est correct car il remplit les conditions. (fonder un foyer, mariage consensuel…) les deux conjoints se rencontrent, mais ils ne cohabitent pas ensemble.
«C’est une nouvelle forme du mariage dictée par la nécessité. Lorsqu’une femme demande un homme en mariage, cela est reconnu par le droit musulman», atteste-t-elle. 

Définition du mariage dans la loi

L’article 4 de l’ordonnance 04-02 du 27 février 2005 stipule que le mariage est un contrat consensuel entre un homme et une femme dans les formes légales, il a entre autres but de fonder un foyer, basé sur l’affection, la mansuétude et l’entraide, de protéger moralement les deux conjoints et de préserver les liens de famille.
Rahmani Djedjiga


Belkacem Khencha. Coordinateur régional du Mouvement des chômeurs

La justice et la direction de la prison ont exercé des pressions terribles sur nous

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le 11.09.15 | 10h00 Réagissez


Accusé d’«attroupement non armé» et de vouloir «influencer les décisions de la justice», pour avoir organisé une action de solidarité devant le tribunal de Laghouat, avec Mohamed Ereg, chômeur condamné, quant à lui, à une année et demie de prison ferme, Belkacem Khencha, 42 ans, coordinateur régional de ce mouvement, a été incarcéré le 28 janvier 2015 avec huit de ses camarades pendant six mois. Un mois après sa libération, il livre son témoignage pour El Watan Week-end sur son expérience et son vécu dans la prison de Laghouat.

- Vous avez passé six mois en prison. Qu’est-ce cela a changé en vous ?
Ma conviction. La souffrance et le sentiment  de la hogra que j’ai ressentis en prison durant ces derniers six mois ont nourri ma conviction. Le pouvoir veut des Algériens soumis et ignorants de leurs droits. Nous nous sommes battus pour notre droit à la citoyenneté. Pour nos droits civiques et vous avez vu la réponse du pouvoir ? Il nous a tous jetés en prison. C’est une preuve que nous vivons encore sous une dictature. Les autorités voulaient même nous enfoncer dans le trou, si ce n’est la solidarité qui s’est constituée autour de notre cas. Sans elle, on aurait pu pourrir en prison, je vous l’assure.
- Justement, parlez-nous de cette solidarité…
Alors que nous étions au tribunal, nous avons entendu les cris des gens qui scandaient nos noms à l’extérieur. Ces actions de solidarité nous ont donné le courage d’affronter l’injustice que nous subissions. L’écho de notre incarcération a dépassé nos frontières, car nous avons même eu le soutien du Parlement européen. Cela veut dire que l’humanisme n’a ni couleur, ni religion, ni frontière, ni passeport ni même de visa. Cet élan de solidarité nous a fait comprendre que nous n’étions pas seuls. C’était important pour nous sur le plan moral.
- Mais concrètement, comment cette solidarité s’est-elle traduite sur le terrain ?
D’abord par la présence imposante des militants qui ont toujours été là pour nous et pour nos familles. Une cotisation a été lancée afin de venir en aide à nos familles qui n’ont manqué de rien pendant toute la durée de notre incarcération. C’était déjà un lourd fardeau de moins. Car nous pensions beaucoup à elles et à leur sort. Moi-même, je suis marié et j’ai quatre enfants à nourrir. Je ne peux leur oublier ce geste noble. La presse aussi a joué un grand rôle dans la médiatisation de notre cas.
Les ONG internationales et les associations de défense des droits de l’homme algériennes nous ont été d’un grand appui à travers leurs communiqués et leurs actions de solidarité. Et puis, nous avons même eu l’appui des partis politiques, comme le MDS, dont le président, Hamid Ferhi, n’a pas quitté Laghouat depuis le début de l’affaire et le FFS qui a même envoyé ses avocats et ses députés, etc. Nous avons eu même des soutiens improbables, comme celui de Louiza Hanoun avec qui nous avons un différend politique et que je remercie d’ailleurs pour l’occasion. Mais le grand travail a été fait surtout par nos avocats qui se sont constitués gratuitement pour nous défendre. Au contraire, ils ont même dépensé de leur propre proche.
- En parlant d’avocats, vous leur avez demandé, deux jours avant le jugement final, de ne plus vous défendre. Que s’est-il passé exactement ?
Alors que nous étions en prison, la justice et la direction de la prison ont exercé des pressions terribles sur nous. Le juge d’instruction et le procureur de la République ont tout fait pour nous convaincre de reconnaître publiquement les accusations sur la base desquelles nous avons été poursuivis. En échange, ils nous ont promis la libération. Puis est venu le rôle joué par le directeur de la prison qui a réussi à nous monter les uns contre les autres en convainquant mes camarades, en temps de faiblesse, que, moi et les avocats, représentons la «main étrangère», travaillons pour des agendas occidentaux.
Il voulait à la fois créer la zizanie et convaincre mes camarades d’abandonner la défense. Heureusement qu’ils se sont ressaisis à la dernière minute. C’était très difficile pour moi qui avais la responsabilité de veiller sur la cohésion du groupe. Enfin, nous avons demandé la présence de tous les avocats. J’avoue que certains n’ont pas répondu à l’appel. Je leur ai tout expliqué à ma sortie. Et les choses sont rentrées aujourd’hui dans l’ordre, Dieu merci.
- Quelle était l’attitude des gardiens de prison envers vous ?
Je ne vous cache pas. Nous étions respectés par tous. Nous n’étions pas traités comme les autres prisonniers. C’était l’enfer pour eux. Les gardiens s’en prenaient à ceux qui se bagarraient ou qui réclamaient l’amélioration de leurs conditions de détention. Ils tiennent le prisonnier, la tête suspendue, du bout des pieds par une ceinture. Au moment où les uns le coincent des épaules, les autres le frappent sur le plat des pieds pour ne laisser aucune trace. C’était leur façon de punir. J’ai eu des témoignages de gens qui se sont fait menotter pour se voir gifler par les gardiens à tour de rôle.
- Vous avez déclaré que vous étiez, vous et vos camarades, interdits d’hospitalisation.
Nous concernant, ils avaient adopté une autre méthode de restriction. En prison, nous avons des gens, abonnés, qui reçoivent chaque jour les journaux nationaux. La direction ne laisse passer aucun journal qui publie des articles sur nous. Ce sont certains gardiens qui connaissaient notre dossier et croient en notre combat qui nous informaient de tout ce qui se dit et de tout ce qui s’écrit sur nous. Nous avons organisé deux grèves de la faim, de neuf et de sept jours, où nous étions privés de sucre, aliment essentiel pour les grévistes.
J’ai été même abandonné dans le couloir de la prison pendant toute une journée. J’ai souffert quelques jours plus tard d’une diarrhée causée par une intoxication alimentaire et d’une hernie que j’avais sur mes parties génitales. La direction a refusé de nous hospitaliser dix prisonniers et moi. Il a fallu que je conteste et que je refuse de regagner ma cellule pour qu’elle abdique. Une fois sorti, les médecins et les habitants de Laghouat se sont déplacés pour me voir à l’hôpital. L’information sur l’intoxication a été médiatisée et, depuis, la direction n’a autorisé aucune personne à quitter les murs de la prison. Son directeur n’a aucun humanisme.
- Que représentent pour vous le militantisme et le militant après toute cette expérience ?
Vous ne pouvez pas perdre vos convictions en prison mais vous allez sûrement y laisser votre santé et votre dignité. Je souffre encore. Je dors peu et je ne mange plus. Ces six mois passés en prison m’ont fait réfléchir sur nos méthodes de lutte. Dans le Tiers-Monde et dans les Etats dictatoriaux comme le nôtre, le militantisme est un sacrifice. Il faut même s’attendre à mourir. Quant au militant que je suis, avant je portais des revendications d’ordre social qui se sont transformées aujourd’hui en des revendications politiques. Je pensais que le pouvoir pouvait s’adoucir et réfléchir à s’investir dans l’humain, mais j’ai fini par perdre espoir. Aujourd’hui, je revendique le changement du pouvoir.
- Quel type de changement revendiquez-vous ?
Cette expérience m’a fait comprendre l’importance capitale de la justice dans la construction d’un Etat moderne. Sans elle, il n’y aura ni démocratie ni liberté. Je souhaite qu’on puisse avoir un Président démocrate qui gouverne l’Algérie avec justice. Qu’importe ses origines ou ses convictions religieuses, le plus important est qu’il soit juste, qu’il rende la légitimité au peuple et qu’il partage équitablement les richesses du pays au peuple algérien. Je reste solidaire avec mes camardes qui sont encore en prison, dont Mohamed Ereg.
Et si j’ai un appel à lancer aux Algériens et aux militants d’une manière générale, ce sera celui-là : soyez humanistes ! Car si ce n’est pas la religion qui vous réunira, ce sera sûrement notre pays. Et si nos pays sont différents, c’est l’humanisme qui pourra nous rassembler, c’est le plus noble des stades que peut atteindre la personne humaine.


 
Meziane Abane

Devenez incollable(s) sur l’organigramme du DRS

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le 11.09.15 | 10h00 Réagissez

Personne ne peut dire encore ce que réserve le rattachement de certains services du DRS à l’état-major. Ce démantèlement aura au moins eu un mérite : nous éclairer sur l’organigramme méconnu de la structure jusque-là la plus puissante du pays.

Il aura fallu qu’une lame de fond frappe de plein fouet le méta-service secret algérien pour que soient dévoilés au grand public ses moindres directions et sous-directions. Depuis 2013 et le début de cette «restructuration», la cartographie du Département du renseignement et de la sécurité est mise à nu.
Aux yeux du public, le DRS se résumait à l’espionnage à l’étranger, au contre-espionnage en Algérie et à la surveillance des troupes. Aujourd’hui, la dissolution et le chamboulement de services entiers au profit de la Présidence ou de l’état-major de l’ANP préfigurent un retour à la cohabitation entre deux services secrets puissants, comme ce fut le cas pendant les années 1980 et avant l’arrivée du général de corps d’armée Mohamed Médiène.
Aujourd’hui, ce dernier maintient un contrôle total d’abord sur la Direction de la sécurité intérieure (DSI), à la fois service de contre-espionnage et police politique, qui étend ses ramifications dans l’ensemble de la société algérienne. La moindre administration, la moindre université ou parti politique est surveillé par cette institution. L’Institut national des études stratégiques globales, lui aussi resté sous le giron du général Toufik, est le think-tank officiel du DRS ; il représente aussi une passerelle entre l’institution et le monde universitaire, mais aussi avec les stratèges de l’ANP.
L’école du DRS n’a, elle aussi, pas changé de tutelle. L’Institut supérieur des techniques de renseignement continuera à former ou recycler les officiers des services secrets. La Direction des relations extérieures et de la coopération n’a pas été affectée non plus par les changements, elle gère les activités de coopération, accompagne et organise les formations à l’étranger et gère certains postes auprès des ambassades et représentations diplomatiques à l’étranger. Elle gère aussi les accréditations des bureaux militaires et des représentants des services étrangers en Algérie.
Ecoutes
Le Centre principal des opérations dépend toujours de la DSI, bien qu’ayant perdu sa capacité d’enquêter sur l’ensemble du territoire ; il reste le fer de lance du contre-espionnage à Alger. Dernière structure demeurant sous la tutelle de l’homme au cigare, le Centre de recherche et développement du DRS, un organisme des plus méconnus. Il se charge de fournir les technologies de pointe pour les besoins du DRS, mais pas que. Le détecteur de bombes Fennec, par exemple, est une de ses productions. Les organismes touchés par la rumeur d’une dissolution ou d’un changement de tutelle sont nombreux et non moins importants.
Le Groupement de contrôle des réseaux, qui chapeaute les écoutes et les interceptions électroniques de signaux au DRS, aurait été rattaché à l’état-major, ou du moins à une commission mixte regroupant les différents services, police, gendarmerie, armée et services secrets. La Direction des points sensibles, qui s’occupait de surveiller l’ensemble des services publics et l’administration, aurait été dissoute, ou du moins gelée, selon les rapports de la presse. La grande inconnue reste le rattachement ou pas de la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE), services d’espionnage à l’étranger, et du Centre de communication et de diffusion, qui gérait les médias, à l’état-major.
Aux dernières nouvelles, le réseau de caméras de surveillance et de lecteurs de plaques d’immatriculation aurait été retiré de l’autorité du général Toufik. Ce réseau, qui se superpose à celui de la police, fort de plusieurs centaines de points couverts, permettait de prémunir la capitale d’éventuelles infiltrations terroristes. Gros complexe technique, fruit d’un contrat remporté par un géant de l’électronique coréen, il offrait au DRS la capacité de surveiller en temps réel la capitale, avec comme outil la reconnaissance faciale et de véhicules.
Canal historique
Ce sont les dissolutions du Groupe d’intervention spéciale (GIS), du Service de coordination et de renseignement antiterroriste (Scorat) et de la Direction générale de la sécurité et de la protection présidentielle (DGSPP) qui privent le reste du DRS d’une force militaire. Le GIS, fort de plusieurs centaines d’hommes, était le fer de lance du DRS et guerroyait le terrorisme partout en Algérie et même parfois en dehors des frontières.
Les opérateurs du GIS auraient été dispatchés entre le 113e régiment opérationnel de manœuvres des commandos parachutistes, la Marine pour les plongeurs, la gendarmerie pour les maîtres chiens et la Garde républicaine pour les chargés de la protection rapprochée. Idem pour les éléments du Scorat, plus discrets, qui ont été derrière la plupart des démantèlements de réseaux terroristes. La DGSPP était devenue le dernier lien physique entre le DRS et la présidence de la République ; c’est le service qui fournissait ses «anges gardiens» au Président et qui a évité l’attentat de Batna.
Aujourd’hui, ses éléments servent auprès de la Garde républicaine, le corps de prestige de la Gendarmerie nationale. La plus grosse perte pour le DRS reste la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA), qui se chargeait de la gestion du renseignement au sein de l’ANP. C’est d’ailleurs autour de cette structure, renommée Scomi pour Service central opérationnel militaire d’investigation, qui dépend du chef d’état-major, que s’agglomèrent la plupart des anciennes directions retirées de la tutelle du DRS.
Loin d’être définitivement tué, le DRS «canal historique» se voit concurrencé par un service aussi puissant mais aussi forcé de revoir ses méthodes à cause d’une batterie de lois qui encadrent ses attributions et forcent de plus en plus le passage par la case justice civile pour les procédures du service de contre-espionnage. Désormais, il ne relève plus du service de promulguer les terribles ISTN, (interdiction de sortie du territoire nationale), qui relèvent aujourd’hui des prérogatives uniques des juges. Au vu de ces changements, il est raisonnable de se demander si le but ultime de cette restructuration n’est pas de créer un troisième pôle fort dans le pays, autour d’un service de sécurité fort, dépendant de l’état-major, ou d’annuler la puissance du DRS historique en lui opposant une structure clone.


 
Akram Kharief

Miloud Yabrir. Ecrivain et traducteur

En Afrique ou dans le monde arabe, nos sociétés ont besoin de s’exprimer sur la liberté religieuse et politique

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le 11.09.15 | 10h00 Réagissez


Pari tenu avec ce premier roman intitulé Djanoub el milh, l’écrivain algérien Miloud Yabrir a su planter des histoires de chez nous pour parler de nous aux autres. Son livre très remarqué, coédité chez Barzakh et Dar El Djadid (Liban), sera disponible au Salon international du livre d’Alger.

- Qu’avez-vous voulu raconter dans Djanoub el milh ?
Il me semble que j’ai essayé de donner une nouvelle dimension à des généralités ou des sentiments que l’on connaît tous, comme la tristesse, le doute, le non-sens, la mort, la folie… J’ai tenté de leur donner un sens et une profondeur, car souvent nous pensons que ce sont des sensations qui n’ont pas ou peu de valeur. Il me plaît à penser que chacun d’entre nous s’interroge sur le sens de sa vie, ce qui l’entoure, et chacun tente de trouver des réponses.
A travers mon premier roman Djanoub el milh, je voyais se former mes propres interrogations auxquelles j’ai envie de trouver également une issue. Pour ma part, les petites histoires sont aussi importantes que les grandes. J’ai essayé de le montrer au fur et à mesure que j’avançais dans l’écriture. La vie de mon héros, de son père et de son grand-père est semblable à l’Algérie indépendante. Le grand-père est un imam conservateur et nationaliste, dont le fils est communiste et nationaliste, le petit-fils traverse également des tumultes. J’ai voulu montrer comment les croyances des uns ont un impact direct sur les autres, même s’ils ne partagent pas les mêmes convictions.
- Il vous a fallu combien de temps pour écrire Djanoub el milh ? Qu’est-ce qui a été le plus difficile-facile ?
J’ai écrit mon roman sur une période de deux années ; petit à petit la construction du récit a donné un texte que j’ai retravaillé durant deux mois. Je n’avais pas vraiment de lieu précis pour l’écriture. Je l’ai écrit dans le bus et dans des cybercafés. Il m’est arrivé d’y penser aux toilettes. L’artiste peintre Mohamed Issiakhem disait : «Quand je peins, je souffre, j’ai mal», moi aussi quand j’écris, je souffre. Cependant, je m’amuse beaucoup à faire danser les mots et en faire des phrases et des histoires, c’est la partie la plus plaisante. L’écriture fait partie de moi, je ne peux pas m’en passer.
- Où avez-vous puisé le caractère complexe de vos personnages ?
Je suis une personne qui aime l’univers de la psychiatrie et tout ce qui touche à son apprentissage et ses courants. Le fait d’être médecin me fait penser que si je devais me spécialiser, j’opterais sans hésiter pour la psychiatrie. Cet intérêt, qui parfois devient une passion, m’a beaucoup aidé dans la construction de mes personnages. La forme ou la manière a été au centre de mes recherches.
C’est-à-dire que je voulais faire très attention à la forme que je voulais donner au récit, aux idées et aux personnages. Par ailleurs, je m’interdisais presque d’imposer au lecteur une forme précise ; c’est bien aussi que ce dernier puisse user de son imagination pour construire dans sa tête des images pendant qu’il me lit. Je pense que nous attachons assez d’importance à la forme, en général !
- Quand on plonge dans votre ouvrage, on peut être dérouté, choqué parfois par certaines citations. Une envie de parler en toute liberté ?
Evidemment, dès le début de cette aventure littéraire, je me suis posé la question sur le genre. Au début, j’ai voulu écrire de la poésie en arabe, puis je me suis retrouvé prisonnier des règles, des rimes et du style. Je devais «négocier» entre ma liberté de penser et des styles préalablement établis. Le seul domaine où ma liberté s’exprime, c’est dans l’écriture, je ne pouvais m’imposer ceci. Ma liberté de penser n’a pas de limite dans mon écriture.
Elle ne commence nulle part et ne se termine pas. Je pense que nos sociétés, que ce soit en Afrique ou dans le monde arabe, ont besoin de s’exprimer sur des sujets aussi importants que la liberté religieuse, ou politique, c’est notamment le cas pour notre pays. Ce que nous possédons, c’est notre corps ; le reste est réfléchi de sorte que nous avançons selon une administration et un pouvoir omnipotent. Nos libertés ne sont qu’illusion.
- Votre livre sortira en Algérie lors du prochain Sila prévu en octobre...
Oui ! C’est une joie de savoir que mes lecteurs algériens pourront le lire et me faire part de leurs remarques. Je suis une personne très attentive au ressenti des autres. J’avoue que je n’ai jamais été du genre à courir derrière des prix ou des distinctions littéraires, j’ai besoin de prendre le temps, me relire et prendre du recul. Lorsque le journal Algérie News a fermé, je n’avais plus où publier mes chroniques et certains de mes récits.
Certains journaux ont refusé de me publier, je n’avais pas d’espace, je me sentais pris au piège ! Alors, comme mes contemporains, écrivains et intellectuels algériens font depuis l’indépendance, j’ai décidé de partir pour faire entendre ma voix ailleurs. Mes écrits ont certes quitté le pays, mais ni mon corps ni mon esprit n’ont voulu faire le voyage.
Penser et écrire dans un pays comme le mien infligent une décomposition de l’être. Mon récit Djanoub el milh a été édité suite au prix que j’ai obtenu à Sharjah, aux Emirats arabes unis. Il sera disponible en Algérie lors du Salon international du livre d’Alger en octobre par les éditions algériennes Barzakh, et libanaises Dar El Djadid. Djanoub el milh sera disponible dans la majorité des Salons et rencontres littéraires auxquels prendront part mes éditeurs.
- Pensez-vous que la littérature algérienne est mieux représentée qu’avant ?
Je crois que depuis cinq ou six ans, nous assistons à un changement dans l’écriture, c’est-à-dire qu’elle est moins idéologique et se rapproche de plus en plus de l’individu. Aujourd’hui, les écrivains s’intéressent davantage à l’Algérien. J’aime aussi la littérature algérienne produite dans les années 1970 et 1980.
- Vous écrivez en arabe, mais dans une langue simplifiée dans sa structure, une manière d’alléger le récit ?
La langue doit jouer son rôle d’outil et non pas devenir un instrument que l’on jugerait à tout-va. Je ne suis pas amateur des envolées lyriques et poétiques ni de la langue de bois. Il est très rare que la langue exprime ce que l’on veut écrire ou dire. La langue dit toujours plus, parfois moins, de ce que l’on pense.
Donc, un écrivain mène un combat intérieur avec sa langue, ou ses langues. J’ai essayé de faire en sorte que mes phrases aient un sens et qu’elles ne surjouent pas leur rôle. Ces efforts sont volontaires, car je veux que mon style soit fluide et accessible à tous. Je lis en français également, ce qui a pu à un moment avoir une influence sur mon écriture sans la dénaturer. J’ai pris le recul nécessaire pour produire un tel écrit, avec tout ce qui fait de moi un écrivain ayant conscience de sa réalité.
- En général qu’aimez-vous lire ?
J’aime beaucoup lire José Saramago et Milan Kundera, pour leur profondeur et leur sensibilité face à l’humain. J’ai aimé les premiers romans de Rachid Boudjedra pour leur construction, il force l’admiration. Michel Foucault a changé mes idées sur l’autorité. Friedrich Nietzsche a été le premier à m’avoir annoncé que je cherchais quelque chose qui n’existait pas ! Al Moutanabi ou Abou Alaa Almâari, des esprits qui ont fait un avec la langue arabe. Enfin, je citerai Mahmoud Derwich qui a fait naître en moi l’étonnement dans chaque poésie. En ce moment, je lis l’Iranien Sadegh Hedayat.

 
Faten Hayed
 

Constantine

Chronique de la violence ordinaire à Ali Mendjeli

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le 10.09.15 | 10h00 Réagissez

C’est arrivé lundi à l’hôpital civil d’Ali Mendjeli, à Constantine. Alors qu’un homme conduisait très lentement sa voiture, un autre brandissant un couteau de boucher arrive derrière lui et, le prenant par surprise, le frappe sur le crâne, le blessant avant de prendre la fuite.

Le passager qui accompagnait la victime sort du véhicule paniqué et commence à crier à tue-tête : «Il l’a tué ! Il l’a tué !» L’homme s’adresse à des policiers postés devant le commissariat qui se trouve à quelques pas et qui ont vu la scène.
L’absurde qui commande le comportement des policiers veut que ces derniers n’interviennent pas et font preuve de nonchalance devant la scène de crime.
C’est à peine si l’un d’eux a répondu à celui qui l’interpellait en disant : «Entrez à l’hôpital, faites un certificat et revenez nous voir !» Hallucinant ! Le passager convaincu qu’il n’aura pas d’assistance de la part «des flics» transporte alors la victime aux urgences pour lui sauver la vie. Heureusement que les médecins étaient là pour arrêter l’hémorragie.
Mais la scène n’est pas finie. Alors que le calme revient sur les lieux, l’agresseur, torse nu, fait irruption dans les couloirs du service des urgences, brandissant son arme mortelle et hurlant : «Où est-il ? Je vais l’achever aujourd’hui !» La terreur s’empare du personnel médical et des malades, parmi lesquels se trouvent des femmes et des enfants qui commencent à crier.
La victime, qu’on croyait inapte à bouger, sort à ce moment tout en sang de la salle des soins et s’adressant à l’agresseur, l’encourage à mettre à exécution ses menaces, raconte H. B. qui accompagnait sa femme et leur bébé malade.
La confrontation prend une tournure dangereuse, mais au moment de passer à l’acte, l’agresseur a été empêché, fort heureusement, par des agents de sécurité de l’hôpital. Le pire a été évité à ce moment, mais l’agresseur s’est débarrassé des agents de sécurité en les menaçant à leur tour. La scène qui a duré une éternité a eu un impact effroyable sur les personnes présentes au moment des faits.
Des femmes en pleurs tentaient de protéger leurs enfants. Le désordre était général. Les intervenants ont alors essayé de dissuader l’agresseur en jurant que la police a été alertée et qu’elle allait bientôt arriver. Le délinquant, connaissant certainement le temps de réaction de la police, ne bronche pas tout de suite et fait durer la scène d’horreur une bonne vingtaine de minutes.
Pendant tout ce temps, les agents de police, pourtant alertés par l’établissement et qui se trouvent au commissariat mitoyen de l’hôpital, ne viennent pas. L’agresseur finit par partir de son propre chef.
Depuis quinze ans que cette ville de Ali Mendjeli est peuplée, ces scènes de violence sont devenues ordinaires et la police intervient rarement. La délinquance agit en roue libre face à une population forcée d’accepter la banalisation de la violence. Personne ne compte sur le général Hamel et ses troupes, la loi de la jungle a occupé le vide institutionnel. La situation est explosive.
Nouri Nesrouche

http://www.dinosoria.com/hymne_algerie.html


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Hymne de l'Algérie


Traduction française
Nous Jurons !
Par les tempétes dévastatrices abattues sur nous
Par notre sang noble et pur généreusement versé
Par les éclatants étendards flottants au vent
Sur les cimes altières de nos fières montagnes
Que nous nous sommes dressés pour la vie et la mort
Car Nous avons décidé que l'Algerie vivra
Témoignez-en ! Témoignez-en ! Témoignez-en !
Nous sommes des combattants pour le triomphe du droit
Pour notre indépendance, nous sommes entrés en guerre
Nul ne prêtant oreilles à nos revendications
Nous les avons scandées au rythme des canons
Et martelées à la cadence des mitrailleuses
Car Nous avons décidé que l'Algérie vivra
Témoignez-en ! Témoignez-en ! Témoignez-en !
Ô France ! le temps des palabres est révolu
Nous l'avons clos comme on ferme un livre
Ô France ! voici venu le jour où il te faut rendre des comptes
Prépare toi ! voici notre réponse
Le verdict, Notre Révolution le rendra
Car Nous avons décidé que l'Algérie vivra
Témoignez-en ! Témoignez-en ! Témoignez-en !
Nos Braves formeront les bataillons
Nos Dépouilles seront la rançon de notre gloire
Et nos vies celles de notre immortalité
Nous léveront bien haut notre Drapeau au dessus de nos têtes
Front de Libération Nous t'avons juré fidélité
Car Nous avons décidé que l'Algérie vivra
Témoignez-en ! Témoignez-en ! Témoignez-en !
Des Champs de bataille monte l'appel de la Patrie
Ecoutez le et obtempérez !
Ecrivez-le avec le sang des Martyrs !
et enseignez-le aux générations à venir !
Ô Gloire ! Vers toi Nous tendons la main !
Car Nous avons décidé que l'algérie vivra
Témoignez-en ! Témoignez-en ! Témoignez-en !


Kassaman est l'hymne national de l'Algérie. Ce texte, écrit dans un contexte de conflit avec la France, a été adopté après l'indépendance de l'Algérie en 1963.
L'auteur des paroles est le poète nationaliste Moufdi Zakaria. Alors qu'il était enfermé dans une cellule à Alger, en avril 1955, il s'est servi de son sang pour écrire le texte sur les murs de sa cellule.
La musique est de Mohamed Fawzi. L'hymne a été joué pour la première fois en 1957.
Translittération
Qassaman binnazilat ilmahiqat
Waddimaa izzakiyat ittahirat
Walbounoud illamiaat ilkhafiqat
F'ildjibal ichamikhat ichahiqat
Nahnou thorna fahayatoun aw ma maaat
Wa aqadna el'âazma an tahya aldjazair.
Refrain :
fashhadoo ! fashhadoo ! fashhadoo !
Nahno joundoun fi sabil il hakki thorna
Wa ila isstiqlalina bilharbi kumna.
Lam yakon yossgha lana lamma natakna
Fattakhadhna rannata l'baroudi wazna.
Wa azafna naghamat alrashshashi lahna
Wa aqadna el'âazma an tahya aldjazair.
Refrain :
fashhadoo ! fashhadoo ! fashhadoo !
Ya faran'saa qad madha waqtou l'3itab
Wa taway'naahou kamaa youtwa l'kitaab
Ya faran'saa inna dhaa yewmou l'hissaab
festa'iddy wa khoudhy minnaa l'djawab
Inna wi thawratinaa faslou l'khitaab
Wa aqadna el'âazma an tahya aldjazair.
Refrain :
Fashhadoo ! Fashhadoo ! Fashhadoo !
Nahno min abtalina nadfaoo joundane
Wa ala ashla'ina nassna'oo majdane.
Wa ala hamatina narfao bandane.
Djabhato' ltahreeri aataynaki âahdane
Wa aqadna el'âazma an tahya aldjazair.
Refrain :
Fashhadoo ! Fashhadoo ! Fashhadoo !
Sarkhatou ll'awtani min sah ilfida
Issmaooha wasstajiibou linnida
Waktobooha bidimaa ishohadaa
Wakraooha libany ilgeeli ghadaa
Kad madadna laka ya madjdo yada
Wa aqadna el'âazma an tahya aldjazair.
Refrain :
Fashhadoo ! Fashhadoo ! Fashhadoo 
Hymne de l'Algérie

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