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03 septembre 2013
Conduire à Constantine
Après près d’un mois sur les routes, me voici enfin mûr pour écrire quelques lignes sur la conduite à Constantine. Grâce à la vieille Partner prêtées par les jésuites, je commence à maîtriser le plan de la ville et de ses banlieues, ses codes de conduites, ses nids de poules et ses raccourcis (et ce malgré les changements réguliers de trajets occasionnés par les multiples travaux de la ville).
Mais revenons-en à la « conduite ». Passées les craintes des premiers instants au volant, on adopte vite les coutumes du plus grand nombre (même si j’ai encore un peu de marge sur certains aspects): clignotants optionnels, « doublage » par la droite, brusques crochets pour éviter un trou, stationnement en tout lieu, marche arrière sur la rocade, prises des sens interdits en période creuse, triple ou quadruple file sur une route qui n’en contient que 2. Sur l’autoroute, les voies d’arrêt d’urgence servent à plein de choses : vendeurs en tout genre, faire sa prière, demander sa route…
Le maître mot est d’avoir de bons réflexes. Mais avec un peu de pratique, je ne m’aventurerais pas à dire qu’il est plus difficile de conduire à Constantine qu’à Paris.
Au début (et encore un peu parfois), j’avoue que j’étais très énervé par ceux qui se croient plus importants que les autres et qui doublent sans scrupule dans les embouteillages, allant jusqu’à bloquer la voix d’en face. Mais maintenant, je suis plus sensible à la dextérité de ceux qui font disparaître, comme par enchantement, des nœuds routiers qu’il faudrait des heures à résoudre. Les algériens ont cette capacité de sortir joyeusement de leur voiture pour faire la circulation. Il ne faut pas compter sur les policiers, plus souvent présents pour le décor ou pour remplacer la tentative de feux rouges abandonnée depuis longtemps.
Comme chacun sait, les algériens ont le sang chaud. Il est donc fréquent d’en voir 2 s’engueuler depuis leur volant respectif, quand ils ne quittent pas leur siège (bloquant la circulation au passage) pour aller au contact. Mais là encore, il y a toujours des bonnes âmes dans les parages pour calmer les ardeurs (sans parler des curieux). J’ai vu un certain nombre (pour ne pas dire un nombre certain) d’altercations à Constantine, mais je ne me souviens pas d’une seule où les coups aient atteint leur cible (il faut dire que j’ai tendance à éviter ce genre de situation…).
Comme on me l’a dit à mes débuts sur la route, les algériens sont partagés entre le désir de montrer qu’ils sont les plus forts (tout est bon pour passer devant, forcer le passage, arriver avant les autres) et la courtoisie. Le même peut forcer le passage et laisser passer avec un grand sourire. Les sourires et gestes de remerciement font d’ailleurs presque partie du code de la route.
Pour finir, je tiens à rendre hommage à tous ces algériens, jeunes et vieux, actifs et inactifs qui sont toujours prêts à donner un coup de main pour les manœuvres. Où que j’aille, je sais que si mon créneau est mal parti, quelqu’un viendra spontanément pour m’aider à me garer au mieux, dans le respect de ma carrosserie et de celles des autres. Et là, pour le coup, c’est complètement gratuit : ce n’est ni pour demander de l’argent, ni pour protéger leur voiture, ni même pour entrer en relation. C’est simplement pour l’amour de l’art !
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19 personnalités nationales demandent audience au président: Bouteflika va-t-il répondre ?
le 07.11.15 | 10h00 Réagissez
Louisa Hanoune , Lakhdar Bouregaâ ,Zohra Drif-Bitat , Khalida Toumi
C’est une démarche inédite pour une date symbole. Dix-neuf personnalités nationales d’horizons divers, à leur tête des chefs historiques, ont fait le choix de ne pas célébrer le 1er Novembre dans la joie, mais de tirer la sonnette d’alarme. Le pays est en danger.
Ainsi, Abdelkader Guerroudj, Zohra Drif-Bitat, Lakhdar Bourgaâ, Mustapha Fettal et Meriam Benhamza ; des politiques comme Louisa Hanoune, Khalida Toumi, Abdelhamid Aberkane, Fatiha Mentouri ; les militants des droits de l’homme Noureddine Benissad et Boudjemaâ Ghechir ; le romancier Rachid Boudjedra, entre autres, interpellent publiquement le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, et sollicitent formellement une audience. Le «Groupe des 19» a choisi une date symbole pour demander à rencontrer le chef de l’Etat.
Une lettre-demande a été remise au chef de cabinet du Président, Ahmed Ouyahia, ainsi qu’au secrétaire particulier de Bouteflika, Mohamed Rougab. Mais de crainte qu’elle ne parvienne pas à son destinataire, les signataires ont décidé de rendre public leur document à l’occasion d’une conférence de presse tenue hier à Alger.
Un moment solennel, chargé d’émotion mais surtout de l’inquiétude qui anime le groupe, notamment les anciens de la Guerre de Libération. A la tribune prennent place le vétéran Abdelkader Guerroudj, deux fois condamné à mort par la justice coloniale, Lakhdar Bourgaâ commandant de la Wilaya IV historique, Zohra Drif-Bitat, une des figures emblématiques de la Bataille d’Alger et enfin l’inoxydable Louisa Hanoune.
Et c’est Zohra Drif-Bitat qui prend la parole en premier pour rappeler la «détermination combattante de ses camarades» qui tient ses racines du combat libérateur et leur attachement «à une Algérie libre et indépendante, dotée d’un Etat républicain, souverain et démocratique».
Elle a ensuite exprimé non sans angoisse «une inquiétude légitime» née des derniers développements politiques qu’a connus le pays ces derniers mois. «Nous sommes préoccupés des conséquences graves qui peuvent en découler sur la cohésion, la souveraineté et l’indépendance nationale.»
Lui succédant à la tribune, Abdelkader Guerroudj, militant au long cours qui, malgré le poids de l’âge et des épreuves, affiche une forme étincelante, une allure de combattant prêt à livrer bataille, une énième bataille, celle d’éviter au pays un sort funeste. Son visage se resserre quand il dresse un tableau «triste et alarmant» de l’état du pays, lui qui est un des représentants légitimes de la génération qui s’est battue pour la Libération nationale.
Il devait contenir sa rage intérieure en lisant la lettre adressée à son «ami» Bouteflika : «A l’occasion de la commémoration du déclenchement de notre glorieuse Guerre de Libération nationale, nous estimons qu’il est de notre devoir de patriotes algériens d’attirer votre haute attention sur la dégradation du climat général dans notre pays, qui peut être caractérisé principalement par le renoncement à la souveraineté nationale, par notamment l’abandon du droit de préemption de l’Etat auquel vous avez toujours été âprement attaché.»
D’une discrétion remarquable, l’ancien combattant n’est pas homme à ruer dans les brancards ; s’il a décidé aujourd’hui de s’associer à la démarche, c’est que la situation est réellement grave. Il ne pouvait pas regarder mourir le pays pour lequel il s’est battu au péril de sa vie.
Lakhdar Bourgaâ, opposant historique au régime, est rongé par une colère permanente. «Tant que je suis en vie, je ne renonce pas à mon combat», confie-t-il.
Lakhdar Bourgaâ, opposant historique au régime, est rongé par une colère permanente. «Tant que je suis en vie, je ne renonce pas à mon combat», confie-t-il.
Bouteflika reçoit des étrangers, va-t-il recevoir ses compatriotes ?
Prenant subtilement le soin de ménager Bouteflika, la lettre résume en quelques paragraphes une situation des plus inquiétantes qui mine l’Etat et ses institutions : «La déliquescence des institutions de l’Etat met en péril les acquis de la nation et affaiblit le front politique et social national, au moment où le niveau des menaces extérieures est si élevé ; la substitution d’un fonctionnement parallèle, obscur, illégal et illégitime au fonctionnement institutionnel légal; la grave dégradation économique et sociale qui frappe la majorité du peuple, l’abandon des cadres algériens livrés à l’arbitraire, aux sanctions partiales, en violation des lois et règlements de la République et des procédures légales dans un climat d’oppression.» Le constat est affligeant.
En ce 1er novembre, Guerroudj, Bourgaâ et leurs camarades veulent savoir ce qui se passe au sommet du pouvoir et surtout qui décide. Louisa Hanoune exprime des doutes sur le centre des décisions politiques.
Des doutes qui voilent finement ses certitudes sur le «retrait» du chef de l’Etat. «Nous voulons en avoir le cœur net. C’est pour cela que nous avons demandé à rencontrer le Président, car il est le responsable de la sécurité du pays et de la pérennité de l’Etat», a précisé Mme Hanoune.
Et de soupçonner : «Des décisions dangereuses pour le pays se prennent au nom du Président, mais nous doutons fort qu’il puisse prendre de telles décisions qui sont en contradiction avec ses engagements.
Nous voulons nous assurer si le Président est informé ou pas des décisions prises.» Se présentant comme ancienne candidate à l’élection présidentielle, Mme Hanoune précise que la démarche du G19 «n’est pas une initiative politique en compétition avec d’autres, nous sommes des légalistes et nous avons le devoir de rencontrer le chef de l’Etat pour en avoir le cœur net».
Va-t-il alors recevoir ce groupe dont certains membres sont des amis proches, comme Zohra Drif-Bitat, alors qu’il reçoit régulièrement des délégations étrangères ? Il semble que toutes les portes qui mènent vers Bouteflika soient fermées.
En tout cas, la démarche du «groupe des 19» pose un vrai dilemme à la Présidence et surtout à l’entourage immédiat du Président.
Dans le cas où il serait reçu par le Président comme dans le cas contraire. De l’avis de ceux qui ont l’habitude de fréquenter les travées de la Présidence, Abdelaziz Bouteflika «est comme à l’isolement depuis sa reconduction pour un quatrième mandat».
Des détenteurs de postes de responsabilité au sein de l’Etat n’auraient plus accès à lui et les dossiers ne lui parviendraient plus directement. Le Président a-t-il délégué ses pouvoirs et à qui ? En tout état de cause, la Constitution ne l’autorise pas à le faire. Mais visiblement, un pouvoir de fait s’est mis en place à mesure que Bouteflika s’éloigne de la scène publique.
Hacen Ouali
nitiative du «groupe des 19» : Taâzibt répond à Saadani
le 09.11.15 | 10h00 Réagissez
Le parlementaire dénonce : «Saadani nous demande de questionner le président Hollande sur la santé de Bouteflika» et «dénie à des personnalités nationales de solliciter une entrevue avec le chef de l’Etat» ! Ramdane Taâzibt a aussi déclaré que «le pays traverse une étape qui sort de l’ordinaire et nécessite que le président de la République rencontre les hommes politiques afin de leur faire part de son avis sur les affaires cruciales pour l’Algérie. Nous voulons savoir s’il est au fait ou pas de ces affaires».Le député du Parti des travailleurs (PT), Ramdane Taâzibt, a dénoncé avant-hier, lors d’une rencontre avec les cadres et sympathisants de son parti à Khenchela, les propos du patron du FLN, Amar Saadani, relatifs à la démarche menée par 19 personnalités qui ont demandé audience au président de la République.
Le député du PT a ajouté que «le pays est aux mains de grands groupes d’intérêt», citant notamment le président du FCE, Ali Haddad, accusant ce dernier et ses acolytes de «tenir les leviers de l’Etat». Il a aussi précisé que «si la demande d’audience au chef de l’Etat des 19 personnalités n’aboutit pas, les concernés indiqueront la suite à donner à cette fin de non-recevoir». M. Taâzibt a tenu à clarifier la position de son parti lors de la dernière élection présidentielle : «Notre parti subit une campagne organisée de diffamation contre nos prises de position lors de cette élection.
Nous avions présenté un candidat à cette élection et nous n’avions pas soutenu le 4e mandat pour le président Bouteflika, mais nous avions rappelé le principe du droit pour chaque citoyen de présenter sa candidature à cette élection, comme le prévoit la Constitution.» Et d’ajouter que «le Conseil constitutionnel n’avait pas rempli ses missions». Il a dénoncé les critiques de Saadani à l’encontre de Louisa Hanoune, signataire parmi les 19 personnalités nationales.
Mohamed Taïbi
Comment visiter le Président
le 09.11.15 | 10h00 Réagissez
En théorie, c’est simple, un Président habite une maison au centre du pays, dans sa capitale officielle. Mais en Algérie, tout est toujours plus compliqué.
Où réside le Président ? Où dort-il ? Où mange-t-il ? C’est tout le problème, si chacun sait où est la Présidence et qui est le Président – ce qui est assez simple puisque c’est le même depuis très longtemps – personne ne sait où est le Président. Les uns disent qu’il est dans la villa de Poirson qu’il a récupérée du temps où il était ministre des Affaires étrangères ; les autres qu’il est dans l’appartement familial du chemin Cheikh Ibrahimi ; d’autres encore qu’il est partout et nulle part, qu’il habite à la télévision, dans un bureau étanche d’El Mouradia ou dans la forêt de Zéralda, à l’abri de la lumière, des élections et de la démocratie. Ce qui a sérieusement compliqué la tâche des 19 demandeurs qui ont demandé à rencontrer le Président.
C’est bien dommage, car pour une fois qu’il ne s’agit pas d’une demande de logement ou d’agrément, on pourrait imaginer que ce soit une opération simple à réaliser, comme recevoir Zidane, ses frères et ses cousins à Djenane El Mithaq.
Ce n’est pas Ouyahia qui va aider ce groupe de 19 gentils visiteurs, lui qui n’a jamais aidé personne. Mis au courant de cette étrange requête, il a commenté, ne parlant pas en tant que directeur de cabinet, c’est-à-dire celui qui a les clés de la maison, mais en tant que patron du RND, c’est-à-dire celui à qui on a donné une maison. Surtout, il n’a pas répondu et personne ne sait s’il a transmis la demande au Président. Résultat : pour voir le Président, il faut d’abord voir son directeur de cabinet.
Puis convaincre ce directeur que c’est son travail de remettre des demandes. Puis le torturer pour savoir s’il l’a fait et lui demander si le Président est d’accord et attendre sa réponse. Après ? Rien. Faire comme pour les autres Présidents et attendre El Alia.
Chawki Amari
Mon bunker et moi
le 10.11.15 | 10h00 Réagissez
On le sait, le président Bouteflika adore recevoir. Même fatigué, malade, assis, à voix basse, usé, il aime prendre le thé avec des Présidents étrangers ou même de simples envoyés de contrées lointaines, parlant de météo, de football et parfois de politique.
Pourquoi est-ce alors si compliqué, entre un ministre mozambicain et un attaché chilien, de prendre 19 minutes pour recevoir 19 personnes, dont certaines ont été ministres sous sa tutelle ? Parce que selon la loi naturelle des espèces, ils sont Algérien(ne)s et on ne reçoit pas des Algérien(ne)s comme ça. Même Saadani, né à l’étranger, l’a confirmé, conseillant aux 19 qui veulent visiter la Présidence, comme le font chaque semaine les écoliers américains à la Maison-Blanche, de demander des nouvelles de Bouteflika auprès des dizaines de Présidents étrangers qu’il a reçus chez lui.
Oui mais comment rencontrer des Présidents étrangers ? C’est un autre problème que le FLN et le RND n’ont pas encore résolu. Mais au même moment, un décret présidentiel est publié le dimanche 8 novembre, instituant «des périmètres de protection du siège de la présidence de la République et des résidences présidentielles».
Coïncidence ? En politique comme en physique des particules, il n’y en a pas, et on peut raisonnablement interpréter ces nouvelles dispositions comme une façon d’éloigner les curieux.
Comment ne pas recevoir 19 personnes ? Le décret présidentiel va plus loin, tel que publié au Journal officiel : «A l’intérieur du périmètre de protection, il est interdit de pratiquer des activités de survol du périmètre par parachute, par ballon, par ULM, par hélicoptère ou par tout type d’aéronef ou tout objet volant.» C’est clair. Même lâchés par parachute du haut d’un avion ou d’une soucoupe volante, les 19 ne pourront pas entrer dans la Présidence. Seule solution, la trémie. Question, Khalida Toumi sait-elle se servir d’une pelle ?
Chawki Amari
Etat de régence ?
le 13.11.15 | 10h00 Réagissez
La demande d’audience au président Bouteflika faite par le groupe des «19 moins 3» provoque des émois considérables au sein du personnel du pouvoir. L’amnésie n’étant pas de mise à l’ère de Google, il est loisible de relever qu’un nombre important des signataires sont des partisans de Bouteflika. Certains pourraient – et ils le font – leur reprocher un réveil tardif. Après tout, ils n’ont pas été étreints par le doute au moment où le régime – tout le régime – imposait au pays la marche forcée du quatrième mandat. On peut en perdre du temps à chercher à faire le portrait de ce groupe avec dames. Mais le G19-3 peut rétorquer qu’il n’est jamais trop tard pour s’alarmer quand, pour reprendre Mme Zohra Drif, «l’Algérie traverse un moment dangereux».
Soit. Mais ils ne pourront empêcher non plus les gens de noter que leur demande d’audience est un acte politique qui résonne comme un témoignage «de l’intérieur» sur la dérive du système vers un état de régence non déclaré. La fureur avec laquelle s’organise la riposte – elle atteint les cimes du grotesque avec la prestation télévisée d’Amar Saadani – le montre aisément. Le coup est mal ressenti car il s’agit d’un témoignage des «gens de la maison» qui, en rendant publique la «demande d’audience», l’ont définitivement transformée en l’expression claire d’une bataille à l’intérieur du sérail et du régime.
L’argumentaire sur l’abandon du «droit de préemption» avancé par les 19-3 est spécieux. Le droit de préemption a été introduit en 2009 pour le cas de Djezzy, il n’a pas été appliqué. L’Algérie n’a pas exercé ce droit de préemption. Sawiris a vendu ses parts à Vimpelcom qui a ensuite négocié, durement, une vente de 51% des actions à l’Etat algérien. C’est la grande faiblesse de ce G19-3 : mettre en avant un faux argument pour ne pas évoquer le fond du problème.
Peut-être justement parce qu’ils sont de la maison et qu’ils ne peuvent se rendre que les fondations sont vermoulues. Et que le remède ne consiste pas à rencontrer Bouteflika et à s’assurer qu’il est d’accord avec ce qui se fait.
Les membres du G19-3 s’inquiètent à l’idée que le pouvoir présidentiel serait exercé par d’autres au moment où, selon le discours dominant, Bouteflika aurait enfin réussi à avoir les quatre quarts du pouvoir.
Les membres du G19-3 s’inquiètent à l’idée que le pouvoir présidentiel serait exercé par d’autres au moment où, selon le discours dominant, Bouteflika aurait enfin réussi à avoir les quatre quarts du pouvoir.
Mais quand on est «dedans», on voit mal l’inquiétant spectacle d’ensemble.
L’effet d’entropie, qui joue aussi pour les organisations humaines, s’accélère pour le système en place depuis l’indépendance. De la république inaccomplie mise en place à l’indépendance, on est passé à une sorte de pouvoir en forme de SPA (Présidence, état-major, DRS) pour arriver à une forme très spécifique de césarisme monarchique où le pouvoir est formellement concentré entre les mains d’un Président à la santé délicate…
L’effet d’entropie, qui joue aussi pour les organisations humaines, s’accélère pour le système en place depuis l’indépendance. De la république inaccomplie mise en place à l’indépendance, on est passé à une sorte de pouvoir en forme de SPA (Présidence, état-major, DRS) pour arriver à une forme très spécifique de césarisme monarchique où le pouvoir est formellement concentré entre les mains d’un Président à la santé délicate…
Cette «mutation» entropique ne peut en aucun cas déboucher sur de la stabilité, encore moins dans un contexte de baisse de ressources. Les amis de la maison ne font que constater, sans le voir, que le processus de dégradation s’accélère. Ils n’ont pas de remède et, de ce point de vue, la demande d’audience relève du pathétique.
Dans un système ouvert, où les élites et les idées se renouvellent en permanence, les adaptations qui se font parfois dans les crises permettent d’éloigner la dégradation vers le désordre. Un système fermé – et c’est le cas de l’Algérie, en dépit des ornementations démocratiques – est incapable d’actions qui permettent de se renouveler et de repousser l’obsolescence.
Le plus inquiétant – et cela va au-delà de la question posée par les 19-3 – est que ce système fermé est devenu un danger pour le pays.
Les appels à des discussions pour un changement consensuel du régime et le passage à un autre système, à l’âge de la politique, ont été rejetés par le pouvoir. C’est de cela qu’il faut s’inquiéter. Sérieusement. Est-on en état de régence ? On peut en discuter. Mais il est évident qu’on est bien en état d’urgence.
Les appels à des discussions pour un changement consensuel du régime et le passage à un autre système, à l’âge de la politique, ont été rejetés par le pouvoir. C’est de cela qu’il faut s’inquiéter. Sérieusement. Est-on en état de régence ? On peut en discuter. Mais il est évident qu’on est bien en état d’urgence.
Saïd Djaafer
Politique : Les 19 face au 1 sans les 3
le 13.11.15 | 10h00 Réagissez
Bouteflika lors de la prestation de serment au palais des Nations
«Même pour évincer Chadli en janvier 1992, on avait pris des gants. Soigné les formes. On s’adressait à un Président chef des armées, un colonel, un officier de l’ALN, le patron du FLN… Plus maintenant. La ligne rouge du respect de la puissante institution de la présidence, instaurée depuis Boumediène, est franchie.» Le constat de cet ancien ministre est sans appel. La lettre des 19 personnalités interpellant le chef de l’Etat n’est qu’une étape de plus dans la dégringolade symbolique que subissent les institutions de l’Etat, surtout depuis le passage en force du quatrième mandat du Président.L’opération «article 88» cache mal la volonté du système à se perpétuer selon les mêmes mécanismes de cooptation et de répression. Analyse.
Pour seule réponse, les laudateurs de Bouteflika n’ont pas trouvé mieux que d’accuser les rédacteurs de cet appel de chercher à assouvir des desiderata personnels : une place au Sénat, une impunité, etc., ou d’être les instruments de «l’autre, là», selon la formule des pro-Bouteflika, Mohamed Lamine Mediène, qui, dans les habits du retraité tranquillement rentré chez lui, fomenterait mille revanches contre le clan présidentiel.
Au-delà du fait que ces arguments dévoilent une terrible pauvreté de vision politique et une gêne manifeste des «zéraldistes» de défendre l’indéfendable mandat d’un Président qui a lui-même reconnu sa difficulté à assumer sa tâche (lettre de Bouteflika du 22 mars 2014 évoquant ses «difficultés liées à (sa) santé physique»), le clan présidentiel n’est pas tout à fait loin de la vérité analytique : oui, Mediène a une certaine responsabilité dans l’accélération des événements depuis une semaine.
Ce dernier point est corroboré par ce qu’on prête à Mediène comme hostilité à l’entourage du Président, à son attachement au «FLN historique», comme le déclarait l’ex-colonel du DRS, Mohamed Chafik Mesbah, son côté «patriotique» en opposition, par exemple, aux tentations pro-françaises d’un Bouchouareb, ou sa tirade qu’on lui attribue, «le pétrole c’est le sang des martyrs», comme opposition aux choix pour Sonatrach et ses puits d’un Chakib Khelil.
Le suspect est tout trouvé, mais cela ne suffit pas dans l’état actuel des équilibres, ou plutôt du déséquilibre des pouvoirs, de charger une seule personne, aussi intrigante et avec un large potentiel de nuisance encore intact que Mediène. «La personnalisation des luttes ne permet pas de comprendre l’état du système qui ne vise, en fin de compte, qu’à se perpétuer. Il faudrait dépasser les querelles de personnes ou d’appareils pour comprendre la vraie nature du système», avertit un observateur. Bien que...
Attelage
Rappelons-nous, ici, le message de Mouloud Hamrouche, huit jours après celui de Bouteflika cité plus haut : «La crise est une pression quotidienne sur les hommes du pouvoir» en citant Bouteflika, Gaïd Salah et Toufik. Mais maintenant que Mediène serait officiellement out (on n’a pas encore vu dans le Journal officiel le décret de mise à la retraite trois mois après, mais on a la mauvaise habitude des décrets non publiables quand il s’agit du DRS ou de Saïd Bouteflika), cette «pression», que les pro-régime Bouteflika ne veulent pas voir, retombe sur uniquement le duo président-chef d’état-major.
L’attelage à trois permettait à la diligence de filer à peu près droit, mais à deux, ça vire trop à gauche, trop à droite, ne tient jamais le cap, ou difficilement, en serrant un peu trop sur les brides, ou avec brutalité. En fermant des chaînes TV ou en embastillant le premier général qui ose contester, et en envoyant les flics chez les journalistes qui sortent de la doxa du 4e mandat.
D’ailleurs, la frontale démarche du général à la retraite Hocine Benhadid exprimait cet état de fait-là : le départ de Médiène, schématiquement et tout en se gardant de lui donner le beau rôle, a définitivement déséquilibré les pouvoirs, donnant l’impression (l’impression, il faut insister) aux farouches opposants de Bouteflika que le clan présidentiel, pour une fois dans l’histoire du pays - à part la parenthèse d’un Chadli qui a su, un temps, s’imposer tout en composant avec ses camarades militaires avant l’esclandre de janvier 1992 - a les pleins pouvoirs. Que le cauchemar du quatrième mandat, qui aurait peut-être été atténué par l’éventuel contrepoids de Mediène (ou ce qu’il représente en tant que gardien du temple du «deep state» algérien qui échappe aux conjonctures des mandats présidentiels ou aux contingences des contrats avec alliés ou pseudo-alliés), est dorénavant une fatalité.
Telle est donc la situation, pour résumer : la collégialité, la «congrégation des Sphinx», comme la qualifie un ex-cadre de l’Etat, a été combattue à mort durant les quinze dernières années sous le règne d’un Bouteflika jaloux de ses prérogatives, si conscient que les militaires ne devaient pas partager avec lui une once de pouvoir. Lui qui a été évincé, l’hiver 1978, de la succession de Boumediène (ce dernier ne voulait déjà pas de lui comme dauphin, selon les mémoires de Ahmed Taleb Ibrahimi) par Abdellah Belhouchet, patron de l’armée, appuyé par le chef des services secrets, la Sécurité militaire à l’époque, boîte noire des années Boumediène, le défunt Kasdi Merbah, assassiné en 1993.
Mais le problème est là. Au-delà de condamner le caractère opaque de la prise de décision (informel, diluant les responsabilités, airbag contre les sanctions), il s’agit d’un modèle qui a pu sauvegarder le pays au-delà de Ben Bella ou de Boumediène ou même de Chadli, pour faire court. Même un Mouloud Hamrouche regrette, sans l’exprimer clairement, la disparition des pôles multiples du pouvoir qui pouvaient équilibrer, pour l’intérêt général de la communauté algérienne, entre les incompétents et les cerveaux, les corrompus et les tenants de l’ingénierie de l’Etat, entre les voraces et les «saints».
Du coup, on est arrivé à une situation ubuesque : O.K., Mediène serait congédié, l’armée au pas grâce à Gaïd Salah (qui entre-temps perd son rôle de croquemitaine face à Mediène), donc Abdelaziz Bouteflika, ou Zéralda, devient le «vrai» pouvoir. Sauf que l’inflation de doutes sur les véritables compétences du chef de l’Etat à assumer ses fonctions fragilise inexorablement cette fonction car le président Bouteflika ne peut assumer, selon la Constitution et selon ses propres aveux du 22 mars 2014, les fonctions de président de la République algérienne démocratique et populaire.
Paradoxe
Il ne s’agit pas, ici, de faire le bashing de Bouteflika, qui se voit condamné à poursuivre sa logique autoritaire, avec ses actuels bras armés, Hamel à la police (et aux RG qu’on oublie souvent), Gaïd Salah qui a des prérogatives très larges et aussi opaques de «lutte contre la subversion» après la levée de l’état d’urgence, et Tartag qui gère la transition DRS-Mediène vers un utopique DRS-civil. Il s’agit plus de dépeindre un terrible paradoxe qu’impose le quatrième mandat : au moment-même où, théoriquement, la Présidence devient le centre de la décision après la sortie du bicéphalisme El Mouradia-DRS, à ce moment-là on ne sait plus si c’est vraiment lui qui décide, ou, du moins, c’est ainsi que ses détracteurs, de Benflis à Benhadid et aujourd’hui les «19», présentent les choses.
Avant, l’opacité du processus de prise de décision était inhérent aux «ensembles flous» au sein du réseau du pouvoir, on y construisait la décision par des consensus plus ou moins complexes entre civils et militaires, entre centre et périphérie de la puissance, certes hors contexte institutionnel et sans mécanisme de contre-pouvoir.
Aujourd’hui, la décision semble, selon les opposants actuels, hors pouvoir, une zone parallèle où un mélange de businessmen et de décideurs familiaux se permet des passations de marchés, des arrestations brutales d’anciens officiers généraux, de nommer au poste de ministre quelqu’un impliqué dans des affaires d’intelligence avec l’étranger ou de diriger le pays vers des sous-traitances militaires - ou jouer les intermédiaires pour récupérer des marchés africains d’armements - au profit de Paris.
«Nous en sommes à un point où de hauts cadres de l’Etat, même au sein de la Présidence, ont jeté l’éponge devant l’aveuglement du clan présidentiel, relève un responsable du régime. Les Bouteflika ont explicitement annoncé qu’il n’y aura aucune sortie par le haut, quitte à frôler ou risquer l’effondrement du pays».
ADN
Mais est-ce que seul le clan présidentiel est coupable des pires péchés ? En octobre 2014, El Watan Week-end avait nuancé le procès fait au clan présidentiel : «cette fixation bouteflikienne, aussi légitime et juste soit-elle, fait passer toute une partie du système pour des adeptes de la résilience forcée». Et de citer un cadre de l’Etat : «Au-delà de leur exercice d’auto-flagellation finement entretenu depuis des mois et de leur mauvais rôle de ‘‘victimes’’ (un comble pour la police politique), les ‘‘services’’ portent une importante et décisive responsabilité dans l’état actuel des choses et dans l’atteinte à tous les principes de l’Etat et de sa continuité».
La crise de régime, évoquée par la constitutionnaliste Fatiha Benabbou, a atteint ces dernier temps son étape la plus critique, mais force est de constater que cette exacerbation ne pourrait déboucher sur aucune voie de salut, ni «d’en haut», ni «d’en bas» : certains de ceux-là mêmes qui s’opposent aujourd’hui, officiellement ou officieusement, drapés de leur fausse innocence, ont tout fait pour écraser et humilier la société, les Algériens, avec la répression brutale de la police politique (pas seulement le DRS, la DGSN, des démembrements de l’ANP aussi sont compris dans cet appareil grâce au décret interministériel Intérieur-Défense de 2011) et la corruption généralisée, avec un superbe mépris de l’action citoyenne. Que pensaient, à l’époque, certains des 19 signataires, Mediène ou les autres adeptes du réveil tardif, de l’Initiative civique pour le respect de la Constitution en 2008 menée par des acteurs de la société civile ?
Le système politique perdurera, dans son ADN répressif et autiste, et aucune réforme n’est possible tant que les réflexes vitaux demeurent les mêmes et tant que le mépris vis-à-vis de la société, des Algériens, restera dans les gènes. La République du 1er Novembre est otage de tout un système et ce requiem qu’on nous sert depuis des mois n’est que le cache-misère d’un Etat que, collectivement, nous n’avons pas pu construire. «L’impasse actuelle est justement cet Etat qui perpétue l’erreur et son recommencement éternel, souligne l’ancien ministre.‘‘L’opération article 88’’ montre à quel point il n’y a plus d’ingénierie politique.»
Adlène Meddi
GROUPE DES “19”
3 signataires se retirent
“Les événements ont vite pris une tournure (joutes verbales, invectives, déclarations intempestives de toutes parts, arguments et revendications partisanes) qui ne nous ressemble pas et à laquelle nous ne voulons pas être associés. C’est pourquoi nous ne pouvons plus appartenir à cette démarche”, expliquent-ils.
On ignore s’ils ont été soumis à des pressions ou s’ils réalisent que la démarche a dévié de ses objectifs : trois signataires parmi le groupe des “19” qui ont adressé une lettre au président de la République, ont décidé de se retirer, selon un texte repris hier par l’agence officielle, APS. Zehira Yahi, Samia Zennadi et Rachid Hadj-Naceur expliquent leur geste par la “tournure prise par les événements”. “Les événements ont vite pris une tournure (joutes verbales, invectives, déclarations intempestives de toutes parts, arguments et revendications partisanes) qui ne nous ressemble pas et à laquelle nous ne voulons pas être associés. C’est pourquoi nous ne pouvons plus appartenir à cette démarche”, expliquent-ils. En décodé : ils semblent reprocher à certains de leurs cosignataires des déclarations publiées par la presse.
L’accusation semble viser particulièrement, l’ex-ministre de la Culture, Khalida Toumi qui, dès vendredi dernier, jour de la conférence durant laquelle la lettre a été rendue publique, n’a pas cessé de s’exprimer sur les motivations de leur démarche à travers plusieurs supports médiatiques.
À telle enseigne, qu’elle a éclipsé tous les autres apparaissant comme presque la porte-parole du “groupe”. Et c’est parce qu’elle a occupé des responsabilités pendant plus d’une décennie que ses sorties répétées semblent avoir été considérées comme intéressées.
Ces trois signataires se disent avoir fait “montre d’une naïveté politique”, mais refusent qu’on les accuse, comme tente de l’accréditer un journal qualifié par Khalida Toumi de mercenaire, “d’avoir été manipulés”. “Il n’y a eu ni manipulation ni contrainte, mais nous avons fait montre de naïveté politique et de précipitation”, disent-ils. Ils suggèrent que c’est la présence de figures de la Révolution dans la démarche qui les a poussés à signer la lettre. “Ne pouvant pas demeurer insensibles à une démarche citoyenne à laquelle s’associent des personnalités historiques aussi illustres que Zohra Drif, Mustapha Fettal et Abdelkader Guerroudj, nous avons pris de notre propre chef la décision d’apposer nos signatures au bas de la lettre adressée à Monsieur le président de la République.” Comme pour répondre à Amar Saâdani, ces trois signataires soutiennent qu’elle est loin d’eux l’idée de s’octroyer le titre de “personnalités”. “Nous ne sommes pas des ‘personnalités’, c’est la presse qui nous a attribué ce qualificatif”, conclut le texte. Même si cette défection inattendue de ces trois signataires n’aura pas d’incidences particulières sur la démarche au regard de la “présence de poids lourds”, comme Mme Zhor Bitat, Abdelkader Guerroudj, Louisa Hanoune ou encore Rachid Boudjedra, pour ne citer que ces personnages, il n’en demeure pas moins qu’elle risque de la parasiter.
D’autant qu’elle sera inévitablement exploitée par les défenseurs de “l’ordre établi”. La réunion prévue théoriquement ce week-end par les initiateurs nous renseignera sur la suite qu’ils entendent donner à leur démarche.
L’accusation semble viser particulièrement, l’ex-ministre de la Culture, Khalida Toumi qui, dès vendredi dernier, jour de la conférence durant laquelle la lettre a été rendue publique, n’a pas cessé de s’exprimer sur les motivations de leur démarche à travers plusieurs supports médiatiques.
À telle enseigne, qu’elle a éclipsé tous les autres apparaissant comme presque la porte-parole du “groupe”. Et c’est parce qu’elle a occupé des responsabilités pendant plus d’une décennie que ses sorties répétées semblent avoir été considérées comme intéressées.
Ces trois signataires se disent avoir fait “montre d’une naïveté politique”, mais refusent qu’on les accuse, comme tente de l’accréditer un journal qualifié par Khalida Toumi de mercenaire, “d’avoir été manipulés”. “Il n’y a eu ni manipulation ni contrainte, mais nous avons fait montre de naïveté politique et de précipitation”, disent-ils. Ils suggèrent que c’est la présence de figures de la Révolution dans la démarche qui les a poussés à signer la lettre. “Ne pouvant pas demeurer insensibles à une démarche citoyenne à laquelle s’associent des personnalités historiques aussi illustres que Zohra Drif, Mustapha Fettal et Abdelkader Guerroudj, nous avons pris de notre propre chef la décision d’apposer nos signatures au bas de la lettre adressée à Monsieur le président de la République.” Comme pour répondre à Amar Saâdani, ces trois signataires soutiennent qu’elle est loin d’eux l’idée de s’octroyer le titre de “personnalités”. “Nous ne sommes pas des ‘personnalités’, c’est la presse qui nous a attribué ce qualificatif”, conclut le texte. Même si cette défection inattendue de ces trois signataires n’aura pas d’incidences particulières sur la démarche au regard de la “présence de poids lourds”, comme Mme Zhor Bitat, Abdelkader Guerroudj, Louisa Hanoune ou encore Rachid Boudjedra, pour ne citer que ces personnages, il n’en demeure pas moins qu’elle risque de la parasiter.
D’autant qu’elle sera inévitablement exploitée par les défenseurs de “l’ordre établi”. La réunion prévue théoriquement ce week-end par les initiateurs nous renseignera sur la suite qu’ils entendent donner à leur démarche.
K.K.
REPORTAGE - VIDÉOS
Femme tuée par un automobiliste pour avoir refusé ses avances : peur et désir de vengeance à Magra
LA TOMBE DE RAZIKA CHERIF, ENTERRÉE DIMANCHE DERNIER (© A.B. | TSA)
Quelques jours après l’assassinat de Razika Chérif par un chauffard, la ville de Magra, située à 60 km de M’sila, est encore en émoi. Quelques témoins ont vu la scène, mais c’est toute la communauté qui parlait encore cette semaine de ce drame.
« Oui, on en a entendu parler, je n’ai pas vu la scène mais je la connaissais, c’était ma voisine », explique le boulanger de la ville. « J’ai su qu’une fille avait été tuée parce qu’elle n’avait pas répondu à un garçon, on vit dans un monde de fous. Et maintenant, on a un peu peur dans la ville, surtout nous les filles… », s’inquiète une jeune fille, rencontrée dans le centre-ville.
Depuis le week-end dernier, Magra est en deuil et vit dans la crainte de revivre un tel événement. Cette histoire qui a choqué les Algériens est terrifiante. Parce qu’elle refusait de répondre à ses avances obscènes, un homme a renversé une femme, puis lui a roulé dessus pour s’assurer qu’elle ne survivrait pas à cet accident. La victime s’appelait Razika Chérif, elle n’a pas survécu à ses blessures. Elle est morte sur le coup.
« Je le tuerai comme il a tué ma sœur »
La famille de la victime vit un calvaire depuis le décès de leur fille âgée de 39 ans. Ils demandent justice pour cette jeune femme qu’ils ont dû enterrer dimanche dernier.
Dans la vidéo suivante, la famille de Razika raconte comment ils ont perdu leur fille et exigent justice pour ce lâche assassinat :
Pour la famille Chérif, ce meurtre est impensable. Son père, les larmes aux yeux, est peu bavard. Il fait les cent pas entre chez lui et la tente installée dehors pour recevoir les personnes venues présenter leurs condoléances depuis dimanche. Il ne pensait pas enterrer sa fille aussi tôt. Il se contente de dire « bonjour » et de remercier ses amis de leur soutien. La perte de sa fille est difficile, et savoir que son meurtrier est en prison ne le console pas. « Je ne lui pardonne pas et même si les autorités lui pardonnent, je ne pardonnerai pas. Je veux le voir mourir devant moi, il n’y a pas d’excuses ni de pardon », affirme-t-il. La mère de Razika, entourée de sa famille, a du mal à s’exprimer. Elle passe ses journées dans son appartement accompagnée de ses autres enfants. « Elle est profondément blessée et ne peut pas parler », nous répète ses proches. Son seul souhait est de voir le meurtrier puni « pour m’avoir pris ma fille », nous dit-elle à demi-mot.
Dans le reste de la famille, on est plus radical. Le désir de vengeance est fort. « Je le tuerai comme il a tué ma sœur. Je veux prendre une voiture, je le renverserai et je le mettrai sur la place où il l’a tuée », dit, plein de colère, son jeune frère Nassim qui accompagne son père. Nassim ne veut pas entendre parler de procès : « Ne me parlez pas de prison, il va faire quoi ? 10 ou 20 ans ? Je saurai qu’il n’est pas mort, je veux le voir mort devant moi, devant tout le monde ». Le dégoût, la tristesse sont devenus ses compagnons depuis cet homicide.
L’émotion est d’autant plus grande, car Razika était appréciée à Magra. Sa famille est connue et très proche de l’ensemble de la communauté. Abdelaziz, le cousin de la jeune femme, décrit une personne sans histoire qui est morte comme une « chahida ». La victime était discrète, ainée de la famille, elle s’occupait de tout le monde. Ses proches ne cessent de regretter cette femme douce et discrète.
Un homme sans histoires
À Magra, c’est le choc. Même si beaucoup parlent d’insécurité dans la ville, jamais ils n’auraient imaginé qu’un tel événement puisse se produire. D’autant plus que le meurtrier est un garçon connu de la ville. La plupart de ses voisins le décrivent comme quelqu’un de normal, sans histoires. Tous étaient étonnés d’un tel dérapage. « Il ne buvait pas, ce n’était pas un garçon à histoires », témoigne un jeune de son âge. Dans le quartier où le drame a eu lieu, on tente de trouver des explications. « Il a perdu son sang-froid, ça peut arriver à n’importe qui », estime un jeune. L’incompréhension domine. Pourquoi ce jeune homme s’est-il transformé en meurtrier, allant jusqu’à demander à sa victime si elle est encore en vie, après l’avoir écrasée ?
Des personnes qui l’ont connu témoignent dans la vidéo suivante
Magra marquée
Les habitants de la ville ont exprimé toute leur solidarité à la famille de la victime depuis le drame. Dimanche, le lendemain de l’assassinat et le jour de l’enterrement de Razika, ils étaient nombreux à marcher dans la rue pour condamner ce geste fou. Mais ce meurtre a non seulement ému la communauté mais a également laissé la crainte s’installer dans la ville. Certaines filles, la peur au ventre, refusaient de se rendre en cours. Désormais, les habitants sont méfiants.
La mort de Razika a bouleversé le quotidien de la ville. Des habitants témoignent :
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