موقع شخصي للمثقف الجز ائري المهمش نورالدين بو كعباش
يتضمن مقالات و حوارات وصور رسائلية
كما يشمل موضوعات من الصحافة الجز ائرية والعالمية
Site personnel de l'intellectuel algérien marginalisé Noureddine Bou Kaabache
Comprend des articles, des dialogues et des images
Il comprend également des sujets de la presse algérienne et internationale
ويسالونك عن الفتوي القانونية للمناضل االجزائري المجهول والمحامي المغبون و رئيس سكان قسنطينة ندير عميرش بالتزوير الانتخابي وصاحل نطرية اغلقوا ابواب قسنطينة السبعة ان جيوش زبيدة عسول قادمة لتحرير سكان قسنطينة من المواطنة الجزائرية الضائعة في قيائل المجتمع المدني الرسمية الناهبة للحزينة العمومية تحت غطاء المواطنة الامنية شلهدوا وقارنوا بين مواطنة ندير عمير ش خماس النجلس الولائي
بقستطينة في نشاط حول المواطنة الامنية قسنطينة: يوم دراسي بعنوان المواطنة بين الواقع و التطلعات شاهدوا الفيديو لتصريحات المحامي وابن الجزار الجزائري الراحل https://youtu.be/WbsS_Wg0-eI وشاهدوا رجولة المحامي الفاشل سوف يغلق ابواب قسنطينة ضد المواطنين هكدا يعامل جهال القانون الدستوري نساء الحريات الانسانية الجزائرية فهل يغار ندير عميرش زعيم اغاني مولودية قسنطينة والمناضل من اجل الحصول على منصب محامي ايام اضرابات المحامين في قسنطينة
https://www.facebook.com/dzairnewsinfos/videos/292693028225502/?fref=mentions&__xts__[0]=68.ARB4jInLlE-0Va4GyHoMY0xdhfpu5UESXYN5nzUlZfb9WUlqsCFlfJhAEOdhl58-0uu2OPEMsuzwrSjL1-iBwFV8ryi5MapQHIoWkNN_AQtq0xPH6WhVtZbmw5nD9_Wah9fLnEP7sFpi_K0-8VPA-e9jSjbq46GOArmwZqHyeilwDBDadWahAg&__tn__=K-R&fb_dtsg_ag=Adw3mfU82DzBzaxnr85dYc-k-5N5T39gAo5zxpMD3Cf9fA%3AAdwhq7cbuof5cjwtBiJYtReBpVopzTwkf2iH_lurnWHBKQ شاهدوا الاحتجاج السياسي على تصريحات السياسي المتشرد ندير عميرش من طرف المناضلة والمواطنة عسول بنت الجزائر العاصمة وعميدة نساء القانون الجزائري في المحاكم الجزائرية https://www.facebook.com/radioconstantine/videos/269697470330508/ ولعلمكم فان نديرعمير ش كان مناضلا في حزب عباسي المدني في
التسعينات المهم ان ندير عميرش الدي طالب من صحيفة الشروق الاعتدار لسكان
قسنطينة والدي يناضل مع اضغف فريق رياضي بقستطينة مولودية
قسنطينة والغريب ان كلمة ندير عغميرش في الخليفة تميزت بالفشل
السياسي وختاما حينما يغلق رئيس مجلس ولائي فائز بالتزوير الانتخابي
ابواب قسنطينة امام ابناء الشعب الجزائري فاتها فضيحة سياسية
سوف ترغم ولد عباس على اقالته من منصب محافظ قسنطينة وختاما يا
عسول ان ندير عميرش محامي فاشل ومناضل سياسي فاقد للحريات
الانسانية وانكلامه سوف ينهار امام اصوات احياء لبشعب الجزائري
بقسنطينة وشكرا مواطن جزائري جائع الى المواطنة السياسية في
قسنطينة 1فيديو قرار محافظ دشرة قسنطينة بغلق ابواب قسنطينة السبعة امام زوار قسنطينة من المواطنين الاحرار لان قسنطينة حط احمر لدي رئيس شعب قسنطينة الجائع الى المواطنة والحريات التي حرمها رئيس النجلس الولائي على تجار الدقسي حيث طرد باعة الكتب لتمنح الى تجار الكسرة واللبن بل و افتخر بطرده لشباب انفاق قسنطينة لكونه رجل قانون وةمواطن صالح في قسنطينة 2فيديو لاحتجاج المناضلة الجزائرية عسول من مقر اداعة قسنطينة الحرة في الانترنيت حول تصريحات اطفال القانون الدستوري الجزارئي والناجحين بالتزوير الانتخابي في منصب رئيس المجلس الولائي والباحثيت على ارزاق الريع التجاري المجاني مت حزائن الشعب الجزائري الباحث علىالمواطنة والكرامة المفقودة لدي اصحاب الملابس السوداء والسيارات الرسمية الحزينة والمغلفة بالزجاج الاسود خوفا من رؤية شعب قسنطينة الفقير الى المواطنة الانسانية وليس المواطنة البيئية بزعامة المجتمع المدني بقسنطينة
Yitzhak
Dahan est un chercheur israélien, auteur d’une thèse sur l’immigration
française dans son pays. Ha’aretz l’a interrogé sur le profil et les
motivations de ceux qui quittent l’Hexagone pour Israël.
La thèse de doctorat de Yitzhak Dahan, de l’université Bar-Ilan, sur
l’immigration française en Israël est la seule étude exhaustive de ce
type sur l’Alya venue de France. Yitzhak Dahan a également travaillé sur
les Juifs des pays d’Afrique du Nord – Algérie, Tunisie et Maroc – qui
décident d’émigrer en Occident, en particulier en France mais aussi au
Canada. Nous lui avons posé des questions sur les Français en Israël.
Selon lui, l’une des raisons pour lesquelles l’Alya venue de France
devrait baisser de 20 % cette année, c’est peut-être que nous avons
atteint le segment faible de ceux qui souhaitent s’installer en Israël.
Le segment fort, les gens qui peuvent et veulent investir, vient depuis
un moment. C’est la bourgeoisie, les gens qui ont acheté la moitié du
front de mer de Tel-Aviv, Laurent Levy, par exemple, qui possède 60
appartements dans le centre de Jérusalem.” Les personnes qui font leur Alya sont-elles motivées par des considérations sionistes ou économiques pour venir en Israël ?
“On peut dire que leurs motivations sont en grande partie religieuses et
sionistes, entre autres en ce qui concerne l’éducation des enfants. Et
il y a bien sûr les liens familiaux et l’amour de la plage.”
“Oui, il y a aussi l’antisémitisme et l’augmentation de la population
musulmane en France. La France compte actuellement 8 millions de
musulmans [en réalité, 4 ou 5 millions de Français seraient musulmans ou
de culture musulmane selon le ministère de l’Intérieur français].
Chaque attentat contre les Juifs déclenche une vague d’Alya. L’attentat
de Toulouse de 2012, où un professeur et trois enfants ont été
assassinés, a été l’un des premiers facteurs à choquer la communauté et à
la faire réfléchir. Les gens ont commencé à se demander s’ils avaient
bien leur place [en France.
Donc, oui, la sécurité personnelle est un paramètre mais cette
communauté est surtout décidée à donner une éducation juive à ses
enfants et à vivre dans une communauté juive, quitte à accepter un
niveau de vie plus bas. Le gros attentat qui a eu lieu en juillet à
Nice, dont la cible n’était pas les Juifs mais la France, a nui au désir
d’Alya.” Que dit la France en tant que pays ? Est-ce que ça l’ennuie que les Juifs partent ?
Après l’attentat de l’Hyper Casher en 2015, on a entendu le Premier
ministre Benyamin Netanyahou inviter les Juifs français à immigrer en
Israël.
“Manuel Valls, le Premier ministre français, n’a pas tellement apprécié
les déclarations de Netanyahou et a répété ces propos désormais célèbres
: ‘La France sans les Juifs de France n’est pas la France.’ Pour
assurer leur sécurité, les écoles juives sont maintenant des forteresses
militaires. Il y a un poste de garde à l’extérieur comme à l’intérieur.
De ce point de vue, la France fait tout pour protéger ses Juifs, qui
jouent un rôle central dans l’économie.
Et les Juifs ne veulent pas venir [en Israël] parce qu’ils y sont
obligés par l’antisémitisme par exemple. Ils disent : ‘Nous voulons tout
simplement faire notre Alya.’” Mais alors pourquoi les Juifs français ont-ils soudainement découvert Israël ?
“Leur lien avec Israël ne date pas de maintenant. Ils ne passaient pas
leurs vacances en Tunisie mais ici, alors que ça leur coûtait deux fois
plus cher. 80 000 Français envahissent les plages de Tel-Aviv toute
l’année”, relève Dahan, avant d’ajouter que les Juifs français veulent
aussi investir en Israël. Cette immigration est différente de toutes les
autres. On ne vient pas s’installer en Israël pour améliorer sa
situation économique.” Est-ce que leur niveau de vie diminue ?
“Tout à fait. Et parfois ils font la navette entre la maison et le
travail. Vous connaissez l’expression ‘Alya Boeing’ ? Vous vous êtes
installé en Israël mais vous n’avez pas de source de revenus alors vous
allez en France le dimanche et revenez le vendredi. Il y a des avions
bourrés de gens qui font ça à l’aéroport Ben Gourion. Une partie
considérable des gens qui vivent à Ra’anana (une banlieue de Tel-Aviv)
travaille en France, par exemple le dentiste qui se rend chaque semaine à
son cabinet et revient le week-end.” Cela génère du revenu mais c’est
mauvais pour Israël. Cela crée des problèmes dans les couples. Les
enfants ressentent une absence parce que la mère est là mais pas le
père. Le problème, c’est que l’économie israélienne ne s’est pas assez
ouverte à cette Alya. Il n’y a pas que le phénomène Boeing. Même quand
les gens travaillent ici, c’est en général en indépendant. Ils
souhaitaient intégrer la société israélienne mais ils finissent par
vivre proches les uns des autres.” Les Juifs français ont-ils du mal à trouver du travail en Israël ?
“Oui, une proportion importante d’entre eux a beaucoup de mal à trouver
un emploi parce que certains diplômes qu’ils ont obtenus en France, les
diplômes de médecine et d’infirmier par exemple, ne sont pas reconnus en
Israël. Ils obtiennent moins que ce qu’ils valent ici. En Israël, il y a
1 000 médecins français qui ont étudié gratuitement en France et Israël
les a formés à nouveau. 25 % des dentistes de Jérusalem sont français.”
À Netanya, ce sont en majorité des retraités, surtout originaires de Tunisie. Ils préfèrent le centre de Netanya.”
Et à Ashdod ?
“Ashdod accueillait jadis une population relativement faible du point de
vue du capital social car les appartements y étaient bon marché il y a
vingt ou vingt-cinq ans. Mais on commence à voir les gens quitter
Netanya et Ashdod. C’est l’un des grands changements de 2016. Il y a
deux cents familles immigrées à Hadera et il y a des gens,
essentiellement des jeunes, qui quittent le centre de Netanya pour des
quartiers plus éloignés.”
Dahan relève également que certains immigrés français vont s’installer
dans les villes juives de Judee Samarie. Il y a par exemple 150 familles
qui vivent à Eli. Certains pensent que les Français font grimper le prix de l’immobilier en Israël.
“Ils investissent beaucoup mais je ne peux pas dire combien. À Neveh
Tzedek [un quartier de Tel-Aviv], il y a des immeubles entiers [de Juifs
français] mais il est évident que tous n’ont pas les moyens d’acheter
un logement à Tel-Aviv ou Jérusalem.” Qu’avez-vous découvert d’autre au cours de vos recherches ?
“L’Alya française a dans une large mesure restauré le patrimoine
nord-africain. C’est un phénomène fascinant. À Netanya, il y a des
synagogues pas simplement pour les Juifs d’Algérie mais pour les gens
originaires d’une ville en particulier, Constantine ou Oran. Cela veut
dire que, d’un côté, ces gens ont la culture française et, d’un autre
côté, ils ont mieux préservé la culture d’Afrique du Nord que les Juifs
qui sont venus en Israël dans les années 1950 et 60.” Les premiers
immigrés d’Afrique du Nord n’étaient pas seulement incités à devenir
israéliens et à laisser le monde religieux derrière eux, mais aussi à
abandonner leur patrimoine nord-africain, explique Dahan. “Ce qui est
intéressant, c’est que ce sont ceux qui viennent d’Occident, en
l’occurrence de France, qui rétablissent les traditions des Juifs du
Maroc, d’Algérie et de Tunisie en Israël.”
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Abdelaziz Bouteflika, président à vie d’une Algérie qui se décompose depuis le départ des pieds noirs.Impliqué à de multiples titres par l’histoire de la guerre
d’Algérie, en tant que citoyen et cinéaste, en tant que Juif et
Algérien, puisque je n’ai quitté l’Algérie qu’en 1993, la Tribune du
CRIF accordée à B. Stora en 2014, ne peut me laisser indifférent, comme
d’ailleurs l’ensemble des propos de cet historien, juif aussi, mais
ayant quitté l’Algérie enfant, une année avant l’indépendance. Par Jean-Pierre Lledo.
Se donnant, là, pour tache d’expliquer les raisons du départ des
130.000 Juifs d’Algérie, je note avec satisfaction que B. Stora évoque
le ciblage des Juifs «…Victimes d’attentats individuels ou collectifs, par des bombes dans des lieux publics, et des attaques à l’arme blanche.» Et même «la dimension arabo-musulmane de l’identité nationale»
du nationalisme algérien qui exclut, de fait, tous les non-musulmans du
projet de la future Algérie indépendante : le Code de la Nationalité,
deuxième loi adoptée en 1963, après la Constitution, stipulera en effet
que seuls les musulmans sont automatiquement algériens (l’historien
aurait pu le notifier).
Tout cela est en effet d’une autre tonalité que les propos tenus par le même historien, dans le Monde diplomatique de mai 2008. Présenté comme “un des meilleurs historiens de l’Algérie”, B. Stora affirmait : «
Depuis qu’ils sont rentrés (sic) en France, les rapatriés (resic) ont
toujours cherché à faire croire que la seule raison de leur départ était
le risque qu’ils couraient pour leur vie et celle de leurs enfants. Et
qu’ils avaient tous été obligés de partir…» Le 26 du même mois, à
l’Hôtel de Ville de Paris, lors d’une conférence-débat de l’Association
“Coup de soleil’’, à la question : pourquoi vos parents ont-ils quitté
l’Algérie ?, il répond agacé : «Mes parents aimaient la France, la France est partie, alors ils ont suivi la France.» Il
reste que dans cette Tribune du Crif, aussi, l’historien continue de
privilégier cette raison. Il commence par elle et lui consacre
l’essentiel de son papier. Pour le résumer: Français par Crémieux, les
Juifs tenaient à le rester. L’historien pourra toujours se défendre. Il
cite effectivement bien d’autres raisons : dhimmitude, nationalisme,
islam, agressivité, durant “la guerre d’Algérie’’… Mais – comment dire… ?
– sur un mode mineur d’atténuation, et de façon désincarnée. La dhimmitude islamique
Selon B. Stora c’était « un mélange de protection et de soumission ! »
Ah, seulement ? Et la discrimination, la ségrégation, le racisme,
l’apartheid, l’humiliation au quotidien, la rouelle jaune ancêtre de
l’étoile des nazis, le coup sur la nuque du représentant de la
communauté qui venait apporter l’impôt supplémentaire, la savate qui
devait laisser dépasser le talon, les couleurs interdites pour
l’habillement, les travaux dégradants, les pogroms à répétition, les
conversions obligatoires, etc, etc. ? Après un tel régime, comment les
Juifs n’eussent-ils pas sauté au cou des Français ? Paul Fenton et David
Litman en ont donné 800 pages de preuves (L’Exil au Maghreb, PUF).
Quant au nationalisme : « Stora insiste sur la dimension arabo-musulmane de l’identité nationale. »
Il ne ferait qu’insister ? Le nationalisme algérien n’aurait-il usé que
de rhétorique ? La première victime, et non la seule, des émeutes de
mai 1945, n’est-elle pas une petite juive de 10 ans ? Durant ces
émeutes, ne crie-t-on pas dans les rues des villes et des villages
“Nkatlou Yahoud” (Tuons les Juifs) ?
B. Stora : « De nombreuses familles juives, ce qui est peu connu, ont été touchées aussi bien comme Juifs que comme Français. »
L’historien spécialiste de l’Algérie devrait savoir que du point de vue
des fidayîn et des moudjahidine qui tuent au faciès, comme par exemple
le 20 Août 1955, encore dans le Constantinois, il n’y a pas de
“Français’’, mais uniquement des “Yahoud’’ et des “Nsara’’ (chrétiens).
Quand aux Juifs, on les vise bien parce que Juifs. L’historien ne
devrait avoir aucun doute là-dessus. N’a-t-il pas écrit lui-même dans
“Trois Exils’’ qu’on tuait les Juifs, “de préférence le samedi” ? Et on
les vise, selon différents modes opératoires, en les arrosant d’essence
dans la rue (David Chiche, 65 ans, Alger), en les tuant à l’entrée ou à
la sortie des synagogues (comme à Constantine, quelques mois avant
l’indépendance, Edmond Barouch Sirat, frère du Grand Rabbin de France,
René Sirat), ou avec des bombes, y compris chez eux (Isaac Aziza, rabbin
de Nédroma, tué avec sa famille). Ils sont pourchassés en tout lieu :
devant leur magasin comme Emile Atlan (héros de l’Opération Torch, mise
au point par des Juifs, qui permit aux Américains de prendre Alger sans
combat), à l’intérieur de leur lieu de travail, ou en des lieux de
détente (grenades dans les cafés de Constantine) ou de loisir (Casino de
la Corniche qui pulvérise notamment l’orchestre de Lucien Séror,
dit Lucky Starway)… Les synagogues, elles-mêmes ne sont pas épargnées :
grenades dans les synagogues de villes du Sud, Boghari en mars 1958 (1
mort), et Bou Saada en 1959 la veille de Kippour (la petite fille du
Rabbin tuée). Celle d’Orléanville est incendiée. La grande Synagogue
d’Alger, en décembre 1960, dévastée aux cris de “Mort aux juifs’’, les
Rouleaux de la Tora profanés, des croix gammées dessinées sur les murs,
et le drapeau indépendantiste planté. La fin de la guerre d’Algérie.
Raymond Leyris ( avec le Oud) et son gendre Enrico Macias sont régulièrement salis dans la presse algérienne.
L’historien nous dit certes qu’elle a été “dramatique”. Pour exemple, il cite « l’assassinat du célèbre musicien Raymond Leyris en 1961. »
C’est déjà mieux que dans le grand livre récent qu’il a parrainé avec
A. Meddeb, sur les relations entre juifs et musulmans dans le monde
arabo-musulman, où le musicien n’est évoqué que pour illustrer la
symbiose judéo-arabe, sans que l’on sache qu’il a été assassiné ! (Ce
livre exclut même de sa bibliographie, des historiens comme Bat Yé’Or,
Weinstock, Fenton, Bensoussan, qui ont été pourtant des pionniers dans
l’histoire judéo-musulmane non-idéalisée, sans parler de “La fin du
judaïsme en terres d’Islam’’, dirigé par Trigano). Mais l’historien rate
une nouvelle occasion de combler un immense trou dans son
historiographie de la guerre. En effet, il continue à ignorer ce qu’a
été la journée la plus meurtrière de la guerre d’Algérie : 700 morts et
disparus à jamais (lire “Silence d’Etat’’ de JJ Jordi). Il s’agit du 5
Juillet 1962 à Oran, premier jour officiel de la célébration de
l’indépendance qui venait d’être votée 2 jours plus tôt. Ce jour-là, du
matin au soir, on a tué, étripé, démembré, du matin au soir, encore une
fois, au faciès. Et naturellement, Oran étant numériquement la ville la
plus juive d’Algérie, nombreuses et nombreux furent les “Yahoud’’
assassinés et, à ce jour, disparus. La Yahoudya Viviane Ezagouri, membre
comme moi du Collectif 5 Juillet 1962, se tient à la disposition de
l’historien pour lui raconter comment, avec son fiancé, elle échappa
miraculeusement au lynchage, chance que n’eut guère son père…
Le Congrès Juif mondial ne pourra rien contre le départ des Juifs, leur assassinat les attentats contre les synagogues.
Les 130 000 Juifs partis, soit vers la France, soit vers Israël, la
nouvelle Algérie “libre’’ va-t-elle les regretter, se les remémorer, les
rappeler, leur donner envie de revenir, leur montrer qu’après la guerre
et ses horreurs, et la fin du “colonialisme’’ une nouvelle ère de
communion pouvait commencer ? Que nous dit l’historien ? « Les
pouvoirs successifs ont reconstruit une histoire de l’Algérie en
supprimant les traces de toutes les diversités, donc la présence des
Juifs dans ce pays. » C’est le moins que le puisse dire ! C’est
très peu, trop peu pour signifier que le départ des Juifs, loin de
l’atténuer, n’a fait que décupler la judéophobie, surtout depuis la
“libéralisation’’ politique et médiatique… Même le président de la
république Bouteflika qui avait invité Enrico Macias doit se rétracter !
Les 150 Tlemcéniens qui en 2005 reviennent dans leur ville, déclenchent
surtout dans les journaux arabophones, une des plus grandes hystéries
antijuives (« Le temps de l’enjuivation ! La façon provocante et
plus qu’officielle avec laquelle les Juifs ont été reçus à Tlemcen
indique qu’il existe des musulmans, issus de notre sang, qui sont encore
davantage enjuivés que les Juifs eux-mêmes. » Ech-Chourouk El-Youmi).
A peu près au même moment, un quotidien national francophone
(Quotidien d’Oran), donne 2 immenses pages à un avocat (Lezzar) pour
“prouver’’ que Raymond Leyris avait été sciemment liquidé par le FLN, en
raison de ses accointances avec l’OAS ! Raymond Leyris et son gendre
Enrico Macias sont régulièrement salis dans la presse algérienne. Dans
mon film “Algérie, histoires à ne pas dire’’ un musicien qui se présente
comme un ancien moudjahid, lance, en parlant de l’assassinat de R.
Leyris : « Il ne valait même pas la balle qui l’a tué », tandis
que plus prosaïquement, un patron de hammam de Constantine nous dit que
chez eux, Arabes et Juifs ne se lavaient pas aux même heures, à cause
de “l’odeur’’ de ces derniers… Enfin B. Stora aurait même pu donner un
exemple personnel de la judéophilie ambiante : sa participation à la
grande rencontre des Constantinois, à Jérusalem en 2005, déclenche une
autre avalanche de réactions agressives dans la presse algérienne. On
lui demande des comptes. Et fait surprenant, il croit nécessaire d’en
rendre…
Les communistes : « Une petite minorité de Juifs, surtout proche
du Parti communiste algérien, restera après 1962… Ceux-là aussi
partiront dans les années 1990, au moment de la terrible guerre
civile… » Comparée aux 9 millions de musulmans et aux 130 000 Juifs
de 1962, on pourrait penser qu’il s’agit là d’un millier de personnes,
ou même d’une centaine… Or, la “petite minorité de Juifs’’, c’est à
peine une dizaine de personnes après 62 ! Le sens de la mesure, ce n’est
pas rien en histoire, non ? Quand à ceux qui partirent au début des
années 90, il n’y en eut que deux (dont moi). Parce que pour qui voulait
voir, les choses étaient visibles dès le début de l’indépendance : en
1963, à Ténès, la Rue Pierre Ghenassia (communiste, infirmier dans les
maquis de l’ALN, qui préféra mourir plutôt que fuir – comme le lui
proposa son chef, le Cdt Azzedine – et abandonner ses blessés) ne
fut-elle pas débaptisée en Rue El Qods ? !
Les choses étaient claires depuis longtemps d’ailleurs. Le communiste
juif André Beckouche, constantinois comme Stora, se rappelle que dans
un de ces débats d’étudiants algériens à Paris, qu’il situe en 1955,
Réda Malek, jeune dirigeant nationaliste, avait ainsi conclu : « L’Algérie, n’est pas un manteau d’Arlequin »…
35 ans plus tard, relatant les négociations sur “Les Accords d’Evian’’
dont il avait été partie prenante (Le Seuil, 1990), il persiste et signe
: « Heureusement, le caractère sacré arabo-musulman de la nation algérienne était sauvegardé.» Et
les lecteurs doivent savoir que cet homme n’était pas un fanatique,
qu’il se voulait un “moderne’’ et qu’il combattit autant qu’il put les
islamistes lorsqu’il fut chef du gouvernement en 1994. Quelques années
plus tard, lorsqu’il évoque la signature de ces Accords d’Evian, Ben
Khedda, qui fut le Président du GPRA de 1958 à l’indépendance, souvent
présenté comme un “démocrate’’ face au “dictateur’’ Boumedienne, est
encore plus explicite : « En refusant notamment la nationalité
algérienne automatique pour un million d’Européens, nous avions prévenu
le danger d’une Algérie bicéphale » (La fin de la guerre d’Algérie, 1998 – Casbah Ed).
Les Juifs sont certainement le peuple qui a donné, et continue de
donner, à toutes les “révolutions’’ le plus fort contingent d’idiots
utiles. C’est un constat. Que je fais en connaissance de cause puisque
j’avoue sans fierté en avoir été. Mais quand ils sont censés écrire
l’histoire, cette mission ne devrait-elle pas les encourager à
distinguer, au moins, entre leur rêve de fraternité et l’histoire
réelle, et au plus à se remettre en question ? Auteur en 1969, de “Le
sionisme contre Israël’’, considéré par l’extrême gauche comme la Bible
de l’antisionisme, l’historien Nathan Weinstock a montré qu’il ne
fallait pas désespérer, puisqu’il nous a offert ces dernières années un
des meilleurs livres d’histoire qui se soit écrit sur le conflit
israélo-palestinien: “Terre promise, trop promise’’.
La synagogue d’Alger devenu une mosquée
Enfin, la seule atténuation légitime, mais dont l’historien ne dit
mot, est qu’il faut se garder d’identifier le comportement des chefs à
celui de tous les individus, parmi lesquels, il y eut comme partout des
Justes. Ils furent, comme partout, très minoritaires. Et parmi eux ne
brillèrent que très peu d’intellectuels, lesquels dans leur grande
majorité ont préféré jusqu’ici emboucher les trompettes de la vindicte
et de l’excommunication. Dans le monde arabo-musulman, rapport aux
Juifs, l’Algérie n’est certes pas une exception. Déplorant que depuis le
jour de son enterrement, plus personne n’ait pu réciter de Kaddish sur
la tombe de son frère assassiné, René Sirat l’ancien Grand Rabbin de
France, constatait il y a quelques années : « Aujourd’hui, l’Algérie est l’un des rares pays au monde Judenrein ».
Entretien réalisé par Lydie Turkfeld. « Pas un Français ne sera en sécurité tant qu’un Juif, en France et dans le monde entier, pourra craindre pour sa vie »
[Jean-Paul Sartre] : partageant ce constat, Paul Amar – journaliste et
citoyen – nous livre dans ‘Blessures’ un témoignage bouleversant qui
révèle son engagement indéfectible en faveur du “vivre ensemble”.
Humaniste, républicain, laïc, Paul Amar est “également” juif. Chacune de
ces valeurs le définit, sans le résumer ni l’emprisonner. Esprit combatif et insoumis, il en appelle aujourd’hui à la
vigilance de chacun d’entre nous pour sauver “notre” belle République
française. Paul Amar est un journaliste éclectique. Présentateur-vedette
du JT, auteur, producteur, il a aussi animé des émissions de débat, des
magazines de société ou de décryptage de l’actualité, emblématiques. Discret, il n’a jamais fait état de sa judéité ; dans années
80, il va cependant être stigmatisé en raison de cette “appartenance”.
En parallèle, la France connait une spectaculaire résurgence de
l’extrême-droite et de l’antisémitisme et plusieurs tragédies. Alarmé de
ce terrifiant engrenage, Paul Amar a décidé de répondre aux maux, par
ses mots. – Lydie Turkfeld :
Dans Blessures, vous retracez l’évolution politique et sociétale de la
France, des années 50 à nos jours. Trois “fils conducteurs” : votre
itinéraire personnel et professionnel ; la visibilité retrouvée de
l’extrême-droite et de l’antisémitisme ; votre rapport à la judéité. Pourquoi avoir choisi le mode du récit ? – Paul Amar : J’aurais pu choisir une approche plus
distanciée mais je suis troublé par le parallélisme entre le contexte
actuel et celui de ma propre enfance. Dans les deux cas, nous sommes
face à un double antisémitisme : l’antisémitisme d’Etat et
l’antisémitisme de rue, dans les années 1950-60 ; l’antisémitisme de
salon – de plateaux télévisés – de spectacles nauséabonds et
l’antisémitisme de rue, encore, des années 2000-2010.
Aujourd’hui pour moi, Sarcelles c’est Constantine [sa ville de
naissance] ; Créteil c’est Alger ; Toulouse c’est Oran. Au bout de la
guerre d’Algérie, il y a eu l’exil. Je ne voudrais pas qu’au bout de
cette nouvelle “guerre”, il y ait le départ forcé, ou même le départ
volontaire, ou le mal-être qui existe déjà. Je suis extrêmement inquiet. – L’exil en 1961, votre famille s’installe à Villeurbanne, dans
une cité où cohabitent “radieusement” plusieurs nationalités. Qu’est-ce
qui a changé entre 1961 et 2014 ?
– Dans les années 60, la France veut se réconcilier avec l’Allemagne
et construit, avec d’autres, l’Europe ; d’autre part, elle accueille des
immigrés et les “pieds noirs”. Et elle est en pleine croissance !
Dans la cité où je vivais, il y avait des Italiens, des Portugais, des
Espagnols. La question de l’identité religieuse “supposée”, ne se posait
jamais. Les seules différences entre nous, étaient celles de la langue
et des recettes culinaires ! Voilà le changement radical : la question
de l’origine “supposée” religieuse, se pose aujourd’hui de façon
spectaculaire. – A l’époque, considériez-vous ces différences comme une richesse ?
– Bien sûr ! Nos différences étaient sources d’humour, aussi.
Aujourd’hui elles sont sources de férocité, de moqueries et, parfois, de haine voire de meurtre.
A cela, s’ajoute une période de crise économique qui exacerbe les tensions et radicalise les opinions.
Jusqu’au début des années 80, seuls la politique, l’économie, le social,
l’idéologie, faisaient partie du débat. Puis un homme apparaît et
déclare : « J’ai le droit de ne pas aimer Simone Veil, Mendès France et Chagall ». C’est Jean-Marie Le Pen…
Enrico
Macias propose ce samedi à l'Olympia un tour de chant consacré à la
musique de son beau-père Raymond Leyris, avant de partir pour l'Algérie
où il donnera six concerts à la mi-mars.
Son «hommage à Cheikh Raymond», paru il y a quelques mois chez Trema,
est en lice pour les 15e Victoires de la Musique le 11 mars, dans la
catégorie «Album de musiques traditionnelles de musique du monde de
l'année». Il est opposé à Cesaria Evora («Café Atlantico»), Natacha
Atlas («Gedida»), Idir («Identités») et Bisso Na Bisso («Racines»).
Gendre de Raymond Leyris, Enrico Macias a créé cet hommage au maitre
de la musique arabo-andalouse ou maalouf lors du dernier Printemps de
Bourges il y a un an. «Toute ma vie d'artiste, je la dois à Tonton
Raymond», explique Gaston Ghrenassia, alias Enrico Macias, qui jouait de
la guitare au milieu des années 50 dans l'orchestre de ce Juif
sépharade de langue arabe.
Retour sur sa terre natale
Raymond Leyris avait 49 ans lorsqu'il fut assassiné le 22 juin 1961,
d'une balle dans la nuque, sur le marché de Constantine. Le musicien
était un symbole de cette ville située à 200 km au sud est d'Alger, qui
comptait alors 40.000 Juifs sépharades, près de la moitié de sa
population. Symbole du mariage des cultures occidentales et orientales,
Raymond Leyris était né d'une mère bretonne et d'un père juif sépharade,
adopté par une famille juive modeste.
Ambassadeur de bonne volonté de l'ONU, Enrico Macias souligne que
l'influence de la musique arabo-andalouse a toujours existé dans ses
chansons, dans «Les gens du Nord» notamment. L'idée de faire revivre la
musique de Cheikh Raymond est le résultat d'une rencontre avec un
musicien, Taoufik Bestandji, 41 ans, dont le grand père était le maître
de Raymond Leyris. Le 12 mars 1999, Enrico Macias présente son hommage à
Cheikh Raymond au Centre culturel algérien de Paris. Quelques jours
plus tard, le 18 avril, le Printemps de Bourges accueille le spectacle.
Enrico Macias effectuera du 18 au 27 mars une tournée de six concerts
en Algérie, la première dans son pays natal qu'il a quitté lors de
l'indépendance en 1962. Des personnalités politiques algériennes
opposées à la normalisation des relations algéro-israéliennes ont
annoncé leur intention de perturber sa tournée. «Je serai en Algérie
pour le peuple algérien, pour le président Bouteflika et mon Algérie», a
affirmé Enrico Macias au quotidien algérien El Watan.
France 2 proposera un portrait de Cheikh Raymond dimanche soir (23h)
dans le cadre de son rendez vous «Les documents du dimanche».
Par André Darmon. Michèle a 54 ans (mais elle en fait bien moins) et est née en
Algérie dans cette si fameuse Constantine, fameuse pour son pont
suspendu, pour ses femmes de tête, accessoirement pour ses œufs aux
anchois et parce que c’est aussi la ville natale d’Enrico Macias. En
fait, guerre d’Algérie oblige, Michèle grandira à Lyon, fera ses études
supérieures à Nice et se mariera à…. Paris. Notre globe-trotter
entreprend ainsi comme beaucoup, des études de droit, sans convictions
profondes, parce qu’il lui fallait bien posséder un métier “sérieux”.
Puis Michèle se met à la recherche d’un vrai centre d’intérêt, d’une
motivation. Sa sensibilité l’attirera inexorablement vers le domaine
artistique : elle essayera le théâtre, fera un petit pas vers la danse,
puis se mettra à la musique (10 ans de violon). Mais ce n’est toujours
pas cela qui l’enthousiasme. Alors.
Elle rencontrera alors un peintre qui lui transmettra le goût et
l’envie de la couleur. Elle découvre enfin son Graal, celui qui se fond
et se dilue le plus intensément au cœur de sa sensibilité encore
inassouvie.
Elle abandonne son métier d’instituteur. Ce sont ensuite ses
premières expositions de peintures en banlieue parisienne à Marne la
Vallée, précisément. Perfectionniste, elle cherche à approfondir ses
connaissances et à développer ses techniques picturales : elle obtient
ainsi le diplôme de peintre-décorateur décerné par l’Institut Supérieur
des Arts décoratifs de Reims et est engagé par l’Education nationale
comme professeur en formation continue dans le domaine de la
peinture-décoration.
Elle sera embauchée – ce qui peut tout a fait constituer un véritable
et historique titre de gloire professionnelle – afin de peindre les
décors d’Eurodisney. Mais l’art en soi ne suffit plus à Michèle Zerbib,
s’il n’est pas infusé profondément d’une dimension spirituelle,… Suite dans le N°153 d’Israël Magazine Abonnez-vous dès maintenant à Israël Magazine Par mail :darmon7@gmail.com ou par Tél : 01-83-62-65-20 (de France) ou 08-8671600 (d’Israël).
Impliqué à de multiples titres par l’histoire de la guerre
d’Algérie, en tant que citoyen et cinéaste, en tant que Juif et
Algérien, puisque je n’ai quitté l’Algérie qu’en 1993, la Tribune du
CRIF accordée à B. Stora en 2014, ne peut me laisser indifférent, comme
d’ailleurs l’ensemble des propos de cet historien, juif aussi, mais
ayant quitté l’Algérie enfant, une année avant l’indépendance. Par Jean-Pierre Lledo.
Se donnant, là, pour tache d’expliquer les raisons du départ des
130.000 Juifs d’Algérie, je note avec satisfaction que B. Stora évoque
le ciblage des Juifs «…Victimes d’attentats individuels ou collectifs, par des bombes dans des lieux publics, et des attaques à l’arme blanche.» Et même «la dimension arabo-musulmane de l’identité nationale»
du nationalisme algérien qui exclut, de fait, tous les non-musulmans du
projet de la future Algérie indépendante : le Code de la Nationalité,
deuxième loi adoptée en 1963, après la Constitution, stipulera en effet
que seuls les musulmans sont automatiquement algériens (l’historien
aurait pu le notifier).
Tout cela est en effet d’une autre tonalité que les propos tenus par le même historien, dans le Monde diplomatique de mai 2008. Présenté comme “un des meilleurs historiens de l’Algérie”, B. Stora affirmait : «
Depuis qu’ils sont rentrés (sic) en France, les rapatriés (resic) ont
toujours cherché à faire croire que la seule raison de leur départ était
le risque qu’ils couraient pour leur vie et celle de leurs enfants. Et
qu’ils avaient tous été obligés de partir…» Le 26 du même mois, à
l’Hôtel de Ville de Paris, lors d’une conférence-débat de l’Association
“Coup de soleil’’, à la question : pourquoi vos parents ont-ils quitté
l’Algérie ?, il répond agacé : «Mes parents aimaient la France, la France est partie, alors ils ont suivi la France.» Il
reste que dans cette Tribune du Crif, aussi, l’historien continue de
privilégier cette raison. Il commence par elle et lui consacre
l’essentiel de son papier. Pour le résumer: Français par Crémieux, les
Juifs tenaient à le rester. L’historien pourra toujours se défendre. Il
cite effectivement bien d’autres raisons : dhimmitude, nationalisme,
islam, agressivité, durant “la guerre d’Algérie’’… Mais – comment dire… ?
– sur un mode mineur d’atténuation, et de façon désincarnée. La dhimmitude islamique
Selon B. Stora c’était « un mélange de protection et de soumission ! »
Ah, seulement ? Et la discrimination, la ségrégation, le racisme,
l’apartheid, l’humiliation au quotidien, la rouelle jaune ancêtre de
l’étoile des nazis, le coup sur la nuque du représentant de la
communauté qui venait apporter l’impôt supplémentaire, la savate qui
devait laisser dépasser le talon, les couleurs interdites pour
l’habillement, les travaux dégradants, les pogroms à répétition, les
conversions obligatoires, etc, etc. ? Après un tel régime, comment les
Juifs n’eussent-ils pas sauté au cou des Français ? Paul Fenton et David
Litman en ont donné 800 pages de preuves (L’Exil au Maghreb, PUF).
Quant au nationalisme : « Stora insiste sur la dimension arabo-musulmane de l’identité nationale. »
Il ne ferait qu’insister ? Le nationalisme algérien n’aurait-il usé que
de rhétorique ? La première victime, et non la seule, des émeutes de
mai 1945, n’est-elle pas une petite juive de 10 ans ? Durant ces
émeutes, ne crie-t-on pas dans les rues des villes et des villages
“Nkatlou Yahoud” (Tuons les Juifs) ?
B. Stora : « De nombreuses familles juives, ce qui est peu connu, ont été touchées aussi bien comme Juifs que comme Français. »
L’historien spécialiste de l’Algérie devrait savoir que du point de vue
des fidayîn et des moudjahidine qui tuent au faciès, comme par exemple
le 20 Août 1955, encore dans le Constantinois, il n’y a pas de
“Français’’, mais uniquement des “Yahoud’’ et des “Nsara’’ (chrétiens).
Quand aux Juifs, on les vise bien parce que Juifs. L’historien ne
devrait avoir aucun doute là-dessus. N’a-t-il pas écrit lui-même dans
“Trois Exils’’ qu’on tuait les Juifs, “de préférence le samedi” ? Et on
les vise, selon différents modes opératoires, en les arrosant d’essence
dans la rue (David Chiche, 65 ans, Alger), en les tuant à l’entrée ou à
la sortie des synagogues (comme à Constantine, quelques mois avant
l’indépendance, Edmond Barouch Sirat, frère du Grand Rabbin de France,
René Sirat), ou avec des bombes, y compris chez eux (Isaac Aziza, rabbin
de Nédroma, tué avec sa famille). Ils sont pourchassés en tout lieu :
devant leur magasin comme Emile Atlan (héros de l’Opération Torch, mise
au point par des Juifs, qui permit aux Américains de prendre Alger sans
combat), à l’intérieur de leur lieu de travail, ou en des lieux de
détente (grenades dans les cafés de Constantine) ou de loisir (Casino de
la Corniche qui pulvérise notamment l’orchestre de Lucien Séror,
dit Lucky Starway)… Les synagogues, elles-mêmes ne sont pas épargnées :
grenades dans les synagogues de villes du Sud, Boghari en mars 1958 (1
mort), et Bou Saada en 1959 la veille de Kippour (la petite fille du
Rabbin tuée). Celle d’Orléanville est incendiée. La grande Synagogue
d’Alger, en décembre 1960, dévastée aux cris de “Mort aux juifs’’, les
Rouleaux de la Tora profanés, des croix gammées dessinées sur les murs,
et le drapeau indépendantiste planté. La fin de la guerre d’Algérie. Raymond Leyris ( avec le Oud) et son gendre Enrico Macias sont régulièrement salis dans la presse algérienne.
L’historien nous dit certes qu’elle a été “dramatique”. Pour exemple, il cite « l’assassinat du célèbre musicien Raymond Leyris en 1961. »
C’est déjà mieux que dans le grand livre récent qu’il a parrainé avec
A. Meddeb, sur les relations entre juifs et musulmans dans le monde
arabo-musulman, où le musicien n’est évoqué que pour illustrer la
symbiose judéo-arabe, sans que l’on sache qu’il a été assassiné ! (Ce
livre exclut même de sa bibliographie, des historiens comme Bat Yé’Or,
Weinstock, Fenton, Bensoussan, qui ont été pourtant des pionniers dans
l’histoire judéo-musulmane non-idéalisée, sans parler de “La fin du
judaïsme en terres d’Islam’’, dirigé par Trigano). Mais l’historien rate
une nouvelle occasion de combler un immense trou dans son
historiographie de la guerre. En effet, il continue à ignorer ce qu’a
été la journée la plus meurtrière de la guerre d’Algérie : 700 morts et
disparus à jamais (lire “Silence d’Etat’’ de JJ Jordi). Il s’agit du 5
Juillet 1962 à Oran, premier jour officiel de la célébration de
l’indépendance qui venait d’être votée 2 jours plus tôt. Ce jour-là, du
matin au soir, on a tué, étripé, démembré, du matin au soir, encore une
fois, au faciès. Et naturellement, Oran étant numériquement la ville la
plus juive d’Algérie, nombreuses et nombreux furent les “Yahoud’’
assassinés et, à ce jour, disparus. La Yahoudya Viviane Ezagouri, membre
comme moi du Collectif 5 Juillet 1962, se tient à la disposition de
l’historien pour lui raconter comment, avec son fiancé, elle échappa
miraculeusement au lynchage, chance que n’eut guère son père… Le Congrès Juif mondial ne pourra rien contre le départ des Juifs, leur assassinat les attentats contre les synagogues.
Les 130 000 Juifs partis, soit vers la France, soit vers Israël, la
nouvelle Algérie “libre’’ va-t-elle les regretter, se les remémorer, les
rappeler, leur donner envie de revenir, leur montrer qu’après la guerre
et ses horreurs, et la fin du “colonialisme’’ une nouvelle ère de
communion pouvait commencer ? Que nous dit l’historien ? « Les
pouvoirs successifs ont reconstruit une histoire de l’Algérie en
supprimant les traces de toutes les diversités, donc la présence des
Juifs dans ce pays. » C’est le moins que le puisse dire ! C’est
très peu, trop peu pour signifier que le départ des Juifs, loin de
l’atténuer, n’a fait que décupler la judéophobie, surtout depuis la
“libéralisation’’ politique et médiatique… Même le président de la
république Bouteflika qui avait invité Enrico Macias doit se rétracter !
Les 150 Tlemcéniens qui en 2005 reviennent dans leur ville, déclenchent
surtout dans les journaux arabophones, une des plus grandes hystéries
antijuives (« Le temps de l’enjuivation ! La façon provocante et
plus qu’officielle avec laquelle les Juifs ont été reçus à Tlemcen
indique qu’il existe des musulmans, issus de notre sang, qui sont encore
davantage enjuivés que les Juifs eux-mêmes. » Ech-Chourouk El-Youmi).
A peu près au même moment, un quotidien national francophone
(Quotidien d’Oran), donne 2 immenses pages à un avocat (Lezzar) pour
“prouver’’ que Raymond Leyris avait été sciemment liquidé par le FLN, en
raison de ses accointances avec l’OAS ! Raymond Leyris et son gendre
Enrico Macias sont régulièrement salis dans la presse algérienne. Dans
mon film “Algérie, histoires à ne pas dire’’ un musicien qui se présente
comme un ancien moudjahid, lance, en parlant de l’assassinat de R.
Leyris : « Il ne valait même pas la balle qui l’a tué », tandis
que plus prosaïquement, un patron de hammam de Constantine nous dit que
chez eux, Arabes et Juifs ne se lavaient pas aux même heures, à cause
de “l’odeur’’ de ces derniers… Enfin B. Stora aurait même pu donner un
exemple personnel de la judéophilie ambiante : sa participation à la
grande rencontre des Constantinois, à Jérusalem en 2005, déclenche une
autre avalanche de réactions agressives dans la presse algérienne. On
lui demande des comptes. Et fait surprenant, il croit nécessaire d’en
rendre…
Les communistes : « Une petite minorité de Juifs, surtout proche
du Parti communiste algérien, restera après 1962… Ceux-là aussi
partiront dans les années 1990, au moment de la terrible guerre
civile… » Comparée aux 9 millions de musulmans et aux 130 000 Juifs
de 1962, on pourrait penser qu’il s’agit là d’un millier de personnes,
ou même d’une centaine… Or, la “petite minorité de Juifs’’, c’est à
peine une dizaine de personnes après 62 ! Le sens de la mesure, ce n’est
pas rien en histoire, non ? Quand à ceux qui partirent au début des
années 90, il n’y en eut que deux (dont moi). Parce que pour qui voulait
voir, les choses étaient visibles dès le début de l’indépendance : en
1963, à Ténès, la Rue Pierre Ghenassia (communiste, infirmier dans les
maquis de l’ALN, qui préféra mourir plutôt que fuir – comme le lui
proposa son chef, le Cdt Azzedine – et abandonner ses blessés) ne
fut-elle pas débaptisée en Rue El Qods ? !
Les choses étaient claires depuis longtemps d’ailleurs. Le communiste
juif André Beckouche, constantinois comme Stora, se rappelle que dans
un de ces débats d’étudiants algériens à Paris, qu’il situe en 1955,
Réda Malek, jeune dirigeant nationaliste, avait ainsi conclu : « L’Algérie, n’est pas un manteau d’Arlequin »…
35 ans plus tard, relatant les négociations sur “Les Accords d’Evian’’
dont il avait été partie prenante (Le Seuil, 1990), il persiste et signe
: « Heureusement, le caractère sacré arabo-musulman de la nation algérienne était sauvegardé.» Et
les lecteurs doivent savoir que cet homme n’était pas un fanatique,
qu’il se voulait un “moderne’’ et qu’il combattit autant qu’il put les
islamistes lorsqu’il fut chef du gouvernement en 1994. Quelques années
plus tard, lorsqu’il évoque la signature de ces Accords d’Evian, Ben
Khedda, qui fut le Président du GPRA de 1958 à l’indépendance, souvent
présenté comme un “démocrate’’ face au “dictateur’’ Boumedienne, est
encore plus explicite : « En refusant notamment la nationalité
algérienne automatique pour un million d’Européens, nous avions prévenu
le danger d’une Algérie bicéphale » (La fin de la guerre d’Algérie, 1998 – Casbah Ed).
Les Juifs sont certainement le peuple qui a donné, et continue de
donner, à toutes les “révolutions’’ le plus fort contingent d’idiots
utiles. C’est un constat. Que je fais en connaissance de cause puisque
j’avoue sans fierté en avoir été. Mais quand ils sont censés écrire
l’histoire, cette mission ne devrait-elle pas les encourager à
distinguer, au moins, entre leur rêve de fraternité et l’histoire
réelle, et au plus à se remettre en question ? Auteur en 1969, de “Le
sionisme contre Israël’’, considéré par l’extrême gauche comme la Bible
de l’antisionisme, l’historien Nathan Weinstock a montré qu’il ne
fallait pas désespérer, puisqu’il nous a offert ces dernières années un
des meilleurs livres d’histoire qui se soit écrit sur le conflit
israélo-palestinien: “Terre promise, trop promise’’.
La synagogue d’Alger devenu une mosquée
Enfin, la seule atténuation légitime, mais dont l’historien ne dit
mot, est qu’il faut se garder d’identifier le comportement des chefs à
celui de tous les individus, parmi lesquels, il y eut comme partout des
Justes. Ils furent, comme partout, très minoritaires. Et parmi eux ne
brillèrent que très peu d’intellectuels, lesquels dans leur grande
majorité ont préféré jusqu’ici emboucher les trompettes de la vindicte
et de l’excommunication. Dans le monde arabo-musulman, rapport aux
Juifs, l’Algérie n’est certes pas une exception. Déplorant que depuis le
jour de son enterrement, plus personne n’ait pu réciter de Kaddish sur
la tombe de son frère assassiné, René Sirat l’ancien Grand Rabbin de
France, constatait il y a quelques années : « Aujourd’hui, l’Algérie est l’un des rares pays au monde Judenrein ».
Le Congrès Juif mondial ne pourra rien contre le départ des Juifs, leur assassinat les attentats contre les synagogues.
Pour tout renseignement :darmon7@gmail.com Tél : 03 562 2500 ou 054 254 45 20
Fax : 03 562 2600
Tél de France : 01 83 62 65 20
Raymond Leyris et les juifs de Constantine
on:
Reportage d’il y a une dizaine d’années retraçant l’histoire du célèbre
chanteur de la musique andalouse constantinoise Cheikh Raymond Leyris,
dit « Tonton Raymond ».
Derrière son histoire fabuleuse et tragique à la fois, ce reportage laisse entrevoir la vie des 40 000 Juifs de Constantine.
Témoignages d’Enrico Macias, son fidèle élève ainsi que de nombreux autres intervenant.
–
اخر خبر الاخبار العاجلة لاعلان قسنطينة حالة الطوارئ السياسية بغد اعلان مسيرةالمواطنة الجزائرية الضائفة في قسنطينة عاصمة العقول المغلقة ويدكر ان رئيس المجلس الولائي بقستطينة نظم تجمعا استراتجي بقاعة الحليفة لمواجهة اعداء العهدة الحامسةحيث تفرر تنطيق المدينة واقامة معارض في الساحات الاستراتجية بقسنطيننةالقديمة كما اعلنت اداعة قسنطينة عن تنظيم يوم اداعي مفتوح حول التكوين المهني ويدكر ان مناضلي الافلان و الارندي عقدوا اجتماعات سريى علانية في ساحة الحليفة بقسنطينة من اجل وضخ استراتجية امنية وسياسية لمعركة قسنطينة السياسية في 8سبتمبر 2018ومن غريب الصدف ان الخوف والنظرات الحزظينة شعار مناضلي حزب بنت عباس في اروقة ساحة الخليفة وللاشارة فان معركة قسنطيبنةالسياسية سوف تعصف بوالي قسنطينة وشخصيات سياسية بقسنطينة خاصة واوساط سياسية تؤكد ان تحركات جماعة المواطنة تتزامن مع حملة التطهير السياسية الشاملة لجماعات النهب الريعي الجزائري والاسباب مجهولة اخر خبر الاخبار العاجلة لسحب فنان قسنطينة بسطانجي توفيق مقالى صحيفة لوموند الفرتسية حول تفاصيل جريمةاغتيال ريمون من طرف لشطر عمار بسوق العاصر ويدكر ان الفنان بسطانجي مقرب من يهود قسنطينة بفرنسا وتبقي اسباب سحب مقالة صحيفة لوموند من صفحته الشحصية بالفايسبوك من الالغاز السياسية الكبري في داكرة يهود قسنطينة والحاملين لشهادات ميلاد جزائرية من القطاع الحضري سيدي راشد بقسنطينة والاسباب مجهولة
Crimes
à pleins tubes (2/6). De nombreuses figures de la musique ont été
assassinées en pleine gloire. Chaque meurtre raconte à la fois l’artiste
et son époque. En 1961, alors que la guerre d’Algérie bat son plein, le
maître juif du malouf est tué par balles sur un marché arabe de sa
ville.
Le 22 juin 1961, deux coups de feu ont brisé le rêve… Cheikh Raymond
(en bas à gauche), de son vrai nom Raymond Leyris, est mort assassiné. YOUTUBE.COM
Dans
ces moments-là, la musique leur faisait oublier la guerre. Le
couvre-feu interdisant de sortir après minuit, ils en profitaient pour
chanter et danser jusqu’au petit matin. Alors, quand le soleil se levait
sur l’Algérie, Cheikh Raymond et ses musiciens quittaient la salle en
jouant une chanson dite « d’au revoir », reprise en chœur par les
spectateurs. « Bqaou al khir… »Tant qu’un
juif, se disait-on, peut encore chanter en arabe devant un public où
se mêlent les différentes communautés, rien n’est perdu.
Et
puis, le 22 juin 1961, deux coups de feu ont brisé le rêve… Cheikh
Raymond, de son vrai nom Raymond Leyris, est mort assassiné. Dans les
semaines suivantes, les 40 000 juifs de Constantine, dont certains
vivaient depuis la nuit des temps dans cette ville du nord-est du pays,
sont partis pour un exil sans retour. Aujourd’hui, les questions
demeurent en suspens : qui a tué l’artiste le plus populaire de son
temps ? Et pourquoi ?
La
première distribution des cartes n’a pas été très favorable à cet
homme, né en 1912 d’une mère chrétienne, dont la famille, provençale,
venait de débarquer en Algérie, et d’un père issu d’une vieille famille
juive de Constantine. Dès sa naissance, il est placé en nourrice dans
l’attente d’un mariage très hypothétique de ses parents. Car ici, à
l’époque, pas question de vivre ensemble sans être mariés, et impossible
aussi de s’unir en dehors de sa communauté religieuse.
« Pour réussir en musique, il faut être au-delà du meilleur, sinon cela ne sert à rien » Raymond Leyris, musicien
Il
a 3 ans quand son père, mobilisé dans l’armée française, est tué au
combat, en 1915. Sa mère l’abandonne alors sans demander son reste. Il
ne la reverra plus et considérera désormais ses parents adoptifs comme
son unique famille.
Les autorités
religieuses ayant accepté de fermer les yeux sur sa naissance, Raymond
est vite circoncis et fêtera sa bar-mitsva à l’âge de 13 ans. A l’école,
il souffre tout de même des remarques acides de certains de ses
coreligionnaires. « Tu n’es pas un vrai juif ! », lui lancent-ils. L’administration, elle, le considérera toujours comme un « Français de souche ».
Ainsi, en 1942, lorsque les autorités de Vichy exigeront que les juifs
d’Algérie s’inscrivent sur des fichiers spéciaux, Raymond sera rembarré
au prétexte qu’il est, lui, un « vrai Français ».
— La suite est réservée aux abonnés —
Critique
Cheikh Raymond, le martyr du Maalouf. L'assassinat du
chanteur constantinois en 1961 évoqué par ses proches. «Dans le monde
pied-noir», documentaire. France 2, dimanche, 23 h 05.
Cheikh Raymond, le martyr du Maalouf. L'assassinat du
chanteur constantinois en 1961 évoqué par ses proches. «Dans le monde
pied-noir», documentaire. France 2, dimanche, 23 h 05.
Cheikh Raymond, le martyr du Maalouf. L'assassinat du chanteur
constantinois en 1961 évoqué par ses proches. «Dans le monde pied-noir»,
documentaire. France 2, dimanche, 23 h 05.
En Algérie, tuer un artiste comme Raymond Leyris a été élevé par
certains
au rang d'acte politique «révolutionnaire». Entre Paris et Constantine,
le cinéaste Denis Amar offre le premier témoignage télévisuel et
émouvant sur un des maîtres de la musique algérienne de ce siècle, dont
l'assassinat, le 21 juin 1961, a déchiré la coexistence communautaire
d'une ville. Constantine, cité enclavée, soudée par une musique
andalouse (le Maalouf, genre citadin du Maghreb qui a su intégrer les
influences rurales de ses environs), avait pour cheikh (maître) un homme
né d'une mère chrétienne, adopté par une famille juive et considéré par
les musulmans comme leur âme. Si le documentaire ne réussit pas bien à
montrer en quoi Raymond Leyris fut un interprète hors pair du Maalouf,
il pose clairement une question essentielle qui, des deux côtés de la
Méditerranée, mine l'imaginaire constantinois: comment, dans cette ville
d'artisans, de notables, de fonctionnaires et d'ouvriers aux origines
multiconfessionnelles, a-t-on pu abattre l'artiste, qui a accompagné les
circoncisions et mariages des uns et des autres? Le moment fort reste
le témoignage des filles de Cheikh Raymond qui, en racontant minute par
minute la disparition de leur père, se propulsent dans la tourmente qui
rogne l'Algérie d'aujourd'hui. Enrico Macias (le beau-fils du maître)
tient le rôle de fil conducteur du documentaire. Il décrit son
adolescence comme virtuose de la guitare dans l'orchestre du maître, et
comment il rend aujourd'hui public cet héritage (un concert est prévu au
mois de mars à Constantine). Le professeur Raphaël Draï, premier
universitaire constantinois a avoir, dans les années 70, commencé à
faire revivre dans l'exil et par des écrits la mémoire de Cheikh Raymond
(1), avertit clairement: «Constantine, c'est la plus improbable des
villes au monde. Car elle a été cassée quatre fois. Par deux fleuves,
par les conquérants, par les Français"» et par l'assassinat de Cheikh
Raymond.
(1) Des enregistrements de ce dernier sont ressortis en 1995 sur le label Al Sur et avec l'aide de la fondation Emile-Cohen. Nidam Abdi
Raymond Leyris
a été abattu aux environs de midi, le 21 juin 1961, à l’entrée du
populaire marché de « Souq El Assar », non loin de la grande synagogue
de la ville, et l’arme du meurtrier était munie d’un silencieux (...) En
janvier 1961, Raymond Leyris avait
voté « oui », et appelé ses proches à le faire, au référendum organisé
par le Général de Gaulle sur sa politique algérienne. « Il faut voter
oui pour récupérer nos racines », témoigne l’un des ses proches.
Dans une série d’été consacrée aux artistes assassinés, le quotidien
français Le Monde a récemment publié, sous la signature de José Marie
Frolon, un article sur Raymond Leyris titré « Raymond, le martyr de
Constantine ». Le constat premier est que l’auteur reconduit sans
informations ni éclairages nouveaux l’entreprise récurrente en France – à
l’exemple du documentaire de Denis Ammar, diffusé par la Chaîne France 2
en 2002- de convoquer Raymond, moins pour rendre réellement justice
à son talent que pour réactiver, entre autres, les thèses d’une
victimisation de la communauté juive algérienne.
Raymond Leyris a été abattu aux environs de midi, le 21 juin 1961, à
l’entrée du populaire marché de « Souq El Assar », non loin de la grande
synagogue de la ville, et l’arme du meurtrier était munie d’un
silencieux. Mostefa Boutemira, chef de la Zone V de Constantine –dont
les mémoires sont attendues avec un grand intérêt- affirme dans son
témoignage que le FLN, dont il était le premier responsable, n’avait en
aucune manière ordonné l’opération qui avait visé Raymond. Il ajoute :
«Ce jour-là, j’étais descendu en ville pour une inspection et le
principe était, dans pareilles circonstances, de ne programmer aucune
action pour éviter la sortie des services de sécurité français. » Les
documents existent, notamment les recommandations écrites du commandant
Si Messaoud Boudjeriou, membre du commandement de la Wilaya II, sur
l’importance des liens avec les européens libéraux et la communauté
juive, et il y a lieu de rappeler la soumission de toute opération
visant notamment une personnalité à l’accord formel du chef de Zone. Le
constat a, par ailleurs, été largement fait, que le silencieux ne
faisait pas partie de l’armement des fidayin du FLN, ouvrant ainsi
légitimement droit aux questions de savoir qui a décidé de l’exécution
et à quelles fins. Cela, d’autant plus que le FLN, à Constantine,
n’hésitait pas à revendiquer clairement ses responsabilités comme cela
avait été notamment, en mars 1956, avec l’assassinat du commissaire
Sanmarcelli, ou en novembre 1958, avec l’opération ciblant cheikh
Abdelali Lakhdari, grand clerc musulman rallié à la France. Dans son
édition du 22 juin, c’est en bas de casse que La Dépêche de Constantine,
des frères Morel, organe du colonat, signale l’évènement, et la mort de
Raymond apparaît en deuxième position après le titre rapportant
l’attentat ayant visé une jeune assistante sociale musulmane. En page
intérieure, c’est « l’émotion de la communauté musulmane » qui est mise
en exergue par le journal. Quelques semaines avant la disparition de
Raymond Leyris, alors qu’il séjournait à Paris pour des raisons
familiales - son épouse devait subir des contrôles médicaux dans les
services de cardiologie du Pr Nègre- une folle rumeur avait secoué
Constantine selon laquelle l’artiste aurait été arrêté à Paris qu’il
faut sans doute imputer à ceux qui n’appréciaient pas les positions
affichées par Raymond sur la guerre en cours. En janvier 1961, Raymond
Leyris avait voté « oui », et appelé ses proches à le faire, au
référendum organisé par le Général de Gaulle sur sa politique
algérienne. « Il faut voter oui pour récupérer nos racines », témoigne
l’un des ses proches. Si le talent de l’artiste était unanimement
reconnu à Constantine, sa judéité était, par contre, contestée au sein
de la communauté juive constantinoise. Son fils Jacques rapporte les
brimades subies à l’alliance israélite de la ville. « Que viens-tu faire
ici ? Tu n’es pas juif. Ton père a été circoncis à l’âge de cinq ans.
Comment pouvaient-ils savoir si ce n’étaient les parents ?»,
s’interroge-t-il. Le fils de Céline Raymond
Leyris, né en 1912 à Constantine, porte le nom de sa mère qui
l’abandonnera à sa naissance. Son père biologique Joseph, jeune juif
batnéen, - qui devait mourir à la guerre- entretenait une liaison avec
Céline, issue d’une famille catholique française établie à Batna qu’il
ne pouvait épouser en raison de l’opposition de sa famille. L’enfant est
recueilli par la famille Cohen, qui le prendra en charge et assurera
notamment son éducation religieuse. Il évoluera dans une grande
proximité avec la communauté musulmane de la médina. Son fils signalera,
par ailleurs, dans une contribution publiée par Le Quotidien d’Oran, sa
parfaite maîtrise de l’arabe dialectal - en usage courant au sein de la
famille et de l’arabe classique. Etait-ce là le péché originel de
Raymond Leyris, né de mère non juive, et qui plus est, s’était recueilli
sur sa tombe au cimetière chrétien de Saint-Eugène d’Alger et avait
observé un deuil d’une année ? Tout semble alors se passer comme si
ceux-là mêmes qui contestaient sa judéité – Raymond ne figure pas sur le
cursus honorum des juifs algériens établi par la revue de l’Arche, à
l’occasion du vingtième anniversaire de l’indépendance algérienne,
premier retour d’une mémoire juive algérienne en France- s’étaient
attachés à en faire le symbole d’une communauté juive violentée. D’une
certaine manière, ceux-là signaient la seconde mort de Raymond, dont la
survie fut, faut-il le marquer, d’abord algérienne, assurée avec
affection et respect par les mélomanes et les citadins constantinois. Au
carrefour de la mémoire musicale de Raymond Leyris, Sid-Ahmed
Benkimouche, mélomane averti et surtout technicien audio, qui avait
participé avec Cohen, son patron de studio, aux enregistrements des
prestations privées ou publiques – à la soirée de la fête de la police
notamment- du musicien. Proche des communistes algériens Il
est peu fait cas dans les différentes évocations de Raymond Leyris de
sa proximité avec les communistes constantinois, et l’organe du PCA «
Liberté » n’avait pas manqué de signaler l’animation, par Raymond, de
l’une des kermesses du parti. C’est aussi dans les colonnes de ce même
journal que l’on peut retrouver l’une des rares expressions médiatiques
de l’artiste. Ainsi, dans l’entretien qu’il accorde au correspondant
constantinois de Liberté, Raymond rend hommage à celui qu’il désigne
comme étant son maître, Si Tahar Benkartoussa – ceux qui ont le
privilège d’écouter les enregistrements, véritables incunables de
Benkartoussa y entendront clairement la filiation - et s’affiche comme
un défenseur de la tradition, déplorant « la disparition des m’hals
véritables conservatoires » . Une canonisation suspecte Ceux
qui parlent aujourd’hui – avec emphase et autorité – de « Cheikh
Raymond » sont probablement ceux qui le connaissent le moins. Ceux-là
ignorent entre autres l’appellation affectueuse de « Mirou », que lui
attribue le cercle des proches et des mélomanes de la médina dans la
version constantinoise – ezzaglamia- du verlan. A Constantine, les
musiciens et mélomanes continuent, aujourd’hui encore à dire « Raymond
», simplement Raymond. L’accolement de la notion de « cheikh » relève
clairement d’un exotisme post-colonial sans racine en Algérie ou à
Constantine. En attestent sa présentation dans les disques enregistrés
par la maison « Hess El Moknine » - La voix de l’ortolan- qui indique «
elmoughani Raymond », le chanteur Raymond, alors que le speaker des
émissions radiophoniques de la station d’Alger présente « El moutrib -
l’interprète, Raymond. Ce n’est pas attenter au talent et à la place
singulière de Raymond Leyris dans le champ musical citadin de
Constantine que de tenir qu’il n’a nul besoin de cette forme de
canonisation. De son vivant Raymond, profondément imprégné de la culture
de la société musicale de la médina, veillait aussi autant aux
déférences qu’au respect de l’orthodoxie esthétique. Son gendre Gaston –
Enrico Macias- rapporte comment Raymond avait sermonné son violoniste
Sylvain qui s’était autorisé quelques fioritures alors que Baba Alloua
Bentobbal, l’une des figures de la maîtrise à Constantine, était
présent. L’immense artiste que fut Raymond – absolument selon le code
esthétique en vigueur : maîtrise de l’instrument, maîtrise du
répertoire, maîtrise de la voix - avait ce qui, précisément,
caractérisait les authentiques artistes, le sens de l’humilité. En
aucune manière et à aucun moment Raymond ne n’est prétendu référence
ultime du malouf ou des corpus associés de la tradition citadine
constantinoise. Sa canonisation a-t-elle alors préparé la thèse farfelue
du malouf, « version constantinoise de l’andalou, musique populaire
importée d’Espagne par les juifs chassés d’Espagne », soutenue par le
journaliste du Monde ? Sous réserve d’inventaire et/ou de renouvellement
spectaculaire de l’historiographie, il a toujours été question à ce
sujet des royaumes musulmans en terre hispanique sur près de huit
siècles et c’est à leur pouvoir que s‘était attaquée la Reconquista
catholique. La communauté juive qui y vivait comptait dans ses rangs de
fabuleux poètes dont les mouwashahs - en langue arabe- font aujourd’hui
partie intégrante du patrimoine musical citadin de tout le Maghreb.
Cette communauté, en marge de l’effondrement des royaumes musulmans,
avait fait le choix de l’exil pour échapper à l’inquisition et
l’obligation d’une conversion forcée au catholicisme. Seuls ceux qui
continuent à (s) aveugler font l’impasse sur huit siècles d’échanges
multiples entre les sociétés musulmanes du Maghreb et les royaumes
musulmans d’Espagne s’obstinent à dater de la chute de ces royaumes – Ah
Grenade 1492 - l’histoire de leurs musiques. Abdelkader Toumi Sief,
grande référence intellectuelle des musiques citadines constantinoises, a
pu soutenir, à titre d’exemple, que le mahdjouze, déclinaison locale du
melhoun, préexistait à l’arrivée des Andalous à Constantine. D’une
certaine manière, le mérite des juifs important d’Espagne des musiques
arabes n’en serait que plus grand. Raymond Leyris doit sa stature
exceptionnelle à son talent d’artiste, uniquement à son talent
d’artiste, et l’appartenance confessionnelle n’y était pas pour
grand-chose. D’autres musiciens juifs constantinois – Alexandre Naccache
dit Juda, Edmond Bententano dit Charlot, Edmond Atlan, voire même
Sylvain Ghrenassia- n’ont jamais bénéficié de la même aura qui figure
légitimement dans l’histoire des musiques citadines de Constantine. Il
est tout aussi légitime de défendre la mémoire de Raymond Leyris contre
les tentations d’instrumentaliser les conditions tragiques de sa
disparition à des desseins à peine occultes. Quelques rappels
s’imposent. L’assassinat de Raymond, en juin 1961, intervient dans un
contexte marqué pat une décisive inflexion du cours de la guerre. En
réponse à une invitation publique du Général de Gaulle, une délégation
du GPRA rencontre des représentants du gouvernement français le 20 mai à
Evian, un mois tout juste après la tentative de putsch des généraux du
22 avril et au moment même où se créait à Madrid l’Organisation armée
secrète (OAS). L’avenir de la communauté européenne d’Algérie - sans
référence particulière au statut historique de la communauté juive
algérienne - est l’un des points centraux des négociations engagées.
Qu’en était il alors des juifs algériens ? La ratonnade du 12 mai 1956 à
Constantine, conduite par des milices juives armées, sous le contrôle
du Mossad et des unités territoriales, fournissent, au moins
partiellement, une réponse. Selon le témoignage de l’un des parrains de
l’opération, le Mossad avait mission de « protéger les juifs des actions
du FLN » et on peut comprendre, à bon droit, qu’il s’agissait aussi
d’organiser l’indépendance de l’Algérie ne faisant plus de doute,
l’Alya, le transfert vers Israël des juifs Constantinois. L’assassinat
de Raymond pouvait-il être l’une des clés de l’opération ? La question
attend les clarifications ses services Israéliens. L’article du Monde
suggère aussi que cette opération aurait pu être commanditée par ceux
qui, au FLN, étaient les tenants d’une « Algérie arabo-musulmane »,
revendication longtemps portée par l’Association des oulémas. Cela
revient à ignorer le poids marginal des représentants des oulémas au
sein de la direction du FLN, d’une part, et faire peu cas des juifs
algériens engagés dans les rangs du Front, à l’exemple de Daniel Timsitt
ou de Hadj Ghrenassia, membre du commando Ali khodja, d’autre part. En
1956, le FLN lançait un appel aux juifs algériens de rejoindre ses rangs
pour défendre la patrie commune ; la réponse d’Alger, Oran, Constantine
est connue : « Notre partie, c’est la France. » S’il y a eu des
victimes juives durant la guerre d’indépendance – et il y en a eu- sans
rappeler que le plus fort tribut fut payé par les musulmans, aucune
imputation d’un FLN antisémite n’a trouvé crédit aux yeux des
observateurs. Hors de la notable contribution de Benjamin Stora, il
existe peu de travaux sur la communauté juive algérienne et il faut sans
doute revenir à l’incontournable travail du rabbin Emile Einseibeth
pour avoir une vue plus documentée sur sa démographie. Selon les
estimations, datant de 1954, la population de Constantine s’élevait à
112 000 personnes – 80 000 musulmans, 20 000 Européens, 12 000 juifs- et
Constantine n’était alors que le quatrième foyer en nombre de la
communauté juive algérienne. L’assassinat de Raymond avait-il été un
embrayeur du mouvement de la migration des juifs constantinois ? Cette
thèse, pour avoir pour elle les effets de la dramatisation, ne se fonde
sur aucune étude et l’auteur de ces lignes peut témoigner de la présence
dans les classes de son collège de camarades juifs jusqu’au terme de
l’année scolaire 1961/1962. Raymond Raymond
continue de vivre par son art, sa voix, sa maîtrise, singulièrement dans
sa ville Constantine. Son aura continue d’échapper aux quelques
remugles d’un antisémitisme de circonstance et le temps n’est plus où
ses enregistrements circulaient sous le manteau, souvent sous ceux de
plénipotentiaires du régime. En marge de l’organisation de la
manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique », une
exposition consacrée aux maîtres des musiques citadines algériennes
faisait toute sa place à Raymond Leyris, aux côtés de Cheikh Larbi
Bensari ou de Dahmane Benachour. C’est en présence de Khalida Toumi,
ministre de la Culture à l’époque, que s’était effectué le vernissage au
palais Moufdi-Zakaria. Raymond, artiste algérien, repose en terre
algérienne.
S’il existe des publications sur les musiques de l’Algérie, un livre faisant le tour de la question restait à écrire.
Le musicien et chanteur algérien Taoufik Bestandji, installé en France
depuis plus de vingt-cinq ans, spécialiste du malouf, la musique
arabo-andalouse de Constantine, sa ville natale, s’est mis au travail.
Conçu à partir
de ses notices de disques, augmentées et organisées dans un ordre
raisonné, cet ouvrage ne prétend pas à l’exhaustivité. Des composantes
contemporaines n’y sont pas abordées, telles que les musiques actuelles
sous influences occidentales (pop-rock, reggae, jazz, hip-hop,
électro…). Ce petit livre n’en reste pas moins utile pour découvrir la richesse musicale de l’Algérie.
« La musique rurbaine »
L’auteur y aborde ce qu’il nomme « le fait musical berbère» aussi
bien que la musique des Touareg, les musiques et danses des
Berbères-Chaouia du massif de l’Aurès comme celles du grand Sahara (« mixage de l’élément arabe, notamment hilalien, et de l’élément africain »), avant de s’arrêter sur « la musique rurbaine », celle « qui
intègre et reflète les phénomènes d’acculturation liés notamment à
l’installation de populations allogènes à la périphérie des grandes
villes ». Toute musique dite asri (littéralement,
« moderne ») relève selon lui de cette catégorie, notamment le raï dans
les années 1990. En faisant allusion à la musique des communautés non
musulmanes, Taoufik Bestandji insiste aussi sur le rôle essentiel qu’ont
joué les juifs dans la musique des cités algériennes.
Reposant sur le concept de noubas,
des suites vocales et instrumentales, l’arabo-andalou, né dans
l’Andalousie musulmane a donné naissance à des genres annexes tels le
hawzi, le mahjouz et le chaâbi, « le genre musical le plus populaire d’Alger et de ses environs ».
Taoufik Bestandji consacre encore de longs passages au malouf,
l’arabo-andalou de Constantine. Arrière-petit-fils de Cheikh Abdelkrim
Bestandji, qui enseigna cet art à Raymond Leyris (le futur Cheikh
Raymond, tué par balle le 22 juin 1961), il est lui-même reconnu comme
un des maîtres du malouf. L’Algérie en musique, de Taoufik Bestandji, L’Harmattan, 123 p.,