اخر خبر
الاخبار العاجلة لاندلاع مشادات بين تجار محلات شارع عبان رمضان بقسنطينة ورجال المراقبة التجارية البلدية برفقة شرطة قسنطينة ويدكر ان رجال المراقبة التجارية طلبوا من اصحاب المحلات ادخال طاولات المحلات مما اثار غضب التجار ويدكر ان الزيارة الفجائبة لممثلي مديرية التجارة البلدية تدكرت تجاوزات تجار المحلات وتناست التجار الفوضوييين وشر البلية مايبكي
اخر خبر
الاخبار العاجلة لاحتجاج ضيوف حصة بقسنطينة على طريقة التكريمات العشوائية لاهل الفن في قسنطينة والاسباب مجهولة
http://www.enricomaciasloriental.fr/pageshtml1/002vie/00206viebiographie/002061quandlavie/002061quandlavie.html
DE CONSTANTINE A PARIS
QUAND LA VIE DANS LA VIE PREND SA PLACE
LA FRANCE DE SON ENFANCE
Gaston est né le 11 décembre 1938 à Constantine, en Algérie alors française
au 8 de la rue Louis Biscarrat
(actuelle rue Souidani Boudjema)
Le 8 rue Louis Biscarrat<- a="" de="" gaston="" gauche="" la="" maison="" strong="">
la famille Ghrenassia vivait au 2ème étageA droite ->
l'entrée de la maisonPendant que je prenais ces photos, deux petits garçons étaient à la fenêtre derrière le volet entrouvert, au deuxième étage, comme ont du l'être le petit Gaston et son frère Jean-Claude au même âge. Nous nous sommes faits des signes de la main pendant tout le temps où je suis restée à photographier et filmer et de grands au revoir à mon départ.
Le petit Gaston dans le foyer de Sylvain et Suzanne Ghrenassia. Un deuxième petit garçon, Jean Claude, viendra bientôt agrandir le cercle familial.Les deux enfants sont éduqués dans le respect de la religion, de la famille et des différentes cultures qui se cotoient.Papa Sylvain, après avoir exercé un temps la profession de représentant de commerce puis celle de comptable, devient violoniste professionnel dans l'orchestre de Cheikh Raymond Leyris, grand maître du Malouf.
Cheikh Raymond Leyris au oud (à droite) et Sylvain Ghrenassia au violon (à gauche)
Suzanne, mère attentive et protectrice, s'occupe de ses enfants et de son foyer.Une troisième personne comptera énormément pour le petit Gaston : il s'agit de sa grand-mère qui l'entoure de toute sa tendresse et qu'il appelle sa seconde maman.
Le petit Gaston grandit comme tous les enfants de son âge entre l'école Montesquieu et les jeux dans la rue avec les copains, sous le soleil éclatant de Constantine.
L'école Montesquieu face au 8 rue Louis Biscarrat |
||
Photo de classe du petit Gaston qui est encerclé |
Dans le même temps, le petit Gaston est aussi très rapidement confronté à l'insécurité de la guerre. D'abord celle de 39-45 durant laquelle son papa est mobilisé deux fois.
http://next.liberation.fr/livres/2015/04/01/adieu-constantine_1233093
Adieu Constantine
Benjamin Stora rappelle le pays multiconfessionnel de son enfance.
Tous les historiens devraient peut-être
commencer par dire d’où ils viennent. Cela permettrait de mieux
comprendre leur point de vue. C’est ce que vient de réaliser Benjamin
Stora, spécialiste de l’Algérie et - surtout - enfant de l’Algérie. Il
faut relire ses ouvrages faits d’érudition après avoir lu les Clés retrouvées, fabriqué à base de souvenirs, d’impressions, d’images, revenus d’avant.
Benjamin Stora n’a jamais quitté sa petite chambre d’enfant de Constantine, dans laquelle la guerre d’Algérie a commencé pour lui le 20 août 1955. Ce jour-là, des soldats français font irruption pour installer une mitrailleuse et tirer sur des Algériens fuyant dans la rue vers les gorges de Rummel toutes proches.
La peur provoquée par l’odeur «âcre» de la poudre, le bruit des explosions et le spectacle des douilles sautant un peu partout au milieu des jouets ont pu lui donner un point de vue que peu de rapatriés conserveront au fond d’eux-mêmes, sans «méchants» ni «gentils». Pour lui et pour sa famille, la guerre sans nom a commencé ce jour-là, et pas le 1er novembre 1954, comme il le découvrira beaucoup plus tard en faisant son métier.
La ville de Constantine, accrochée à son rocher, représentait jusque-là un monde en soi, «un cocon». C’était en France, mais la France, celle des actualités, celle de Gabin, de Bardot, de Coty et du général de Gaulle, paraissait très éloignée. A l’intérieur de la ville citadelle, le découpage des quartiers juif et arabe, d’un côté, européen de l’autre, faisait qu’on vivait en voisins respectueux. On était juxtaposé, imbriqué à la manière d’un puzzle, mais pas vraiment ensemble.
Quand on s’appelait Stora, Allouche ou Amar, on allait à Saint-Jean, là ou les femmes suivaient la mode de Paris, portaient des talons aiguilles, là où se trouvait Jost, le pâtissier chez qui il fallait aller pour le gâteau d’anniversaire, mais c’était «un ailleurs». «Remonter la rue Rolles-de-Fleury pour aller place de la Pyramide. Là était le quartier européen. Nous y allions, bien entendu, mais nous sentions que c’était un autre lieu, très "français".» Bien avant que l’armée n’entrave la circulation, avec des panneaux «Rue barrée par l’autorité militaire», il y avait les barrières invisibles entre les trois communautés présentes.
Les Arabes apparaissent comme des silhouettes avec qui on partageait une culture - Benjamin Stora parlait l’arabe à la maison et le français à l’école - mais chacun chez soi. Le père, Elie, avait inculqué à Benjamin et à sa sœur Annie un profond respect pour les musulmans et un amour de la République. Le racisme et l’antisémitisme, il les découvrira plus tard. Mohammed Dib, le dit avec la même distance quand il évoque les «étrangers». L’autre «n’existait pas», dit l’écrivain algérien cité dans les Clés retrouvées, comme en écho à l’absence d’Arabes dans l’œuvre romanesque de Camus. «Nous étions proches. Mais ça n’allait pas plus loin.» La proximité réduite aux acquêts en somme.
C’est bien ce lien étrange entre les trois communautés constantinoises que semble interroger sans cesse le spécialiste de l’Algérie, dans chacun de ses livres. Histoire des relations entre juifs et musulmans, des origines à nos jours, avec Abdelwahab Meddeb, la Guerre d’Algérie expliquée à tous, la Guerre d’Algérie vue par les Algériens, Trois exils, Juifs d’Algérie démontent ou démontrent ce que l’enfant ressent. Quand Cheikh Raymond, la voix du maalouf, a été assassiné au marché, l’enfant était dans les jupes de sa mère. «C’était le grand tournant, le moment où ce qui restait de la communauté juive de Constantine, en 1961, a choisi de partir.» Après, l’historien a fait son travail pour lutter contre «la peur que toute vie antérieure disparaisse, que ce monde de l’Algérie de l’enfance soit englouti».
Benjamin Stora Les Clés retrouvées Stock «Un ordre d’idées», 142 pp., 17 €.
Benjamin Stora n’a jamais quitté sa petite chambre d’enfant de Constantine, dans laquelle la guerre d’Algérie a commencé pour lui le 20 août 1955. Ce jour-là, des soldats français font irruption pour installer une mitrailleuse et tirer sur des Algériens fuyant dans la rue vers les gorges de Rummel toutes proches.
La peur provoquée par l’odeur «âcre» de la poudre, le bruit des explosions et le spectacle des douilles sautant un peu partout au milieu des jouets ont pu lui donner un point de vue que peu de rapatriés conserveront au fond d’eux-mêmes, sans «méchants» ni «gentils». Pour lui et pour sa famille, la guerre sans nom a commencé ce jour-là, et pas le 1er novembre 1954, comme il le découvrira beaucoup plus tard en faisant son métier.
La ville de Constantine, accrochée à son rocher, représentait jusque-là un monde en soi, «un cocon». C’était en France, mais la France, celle des actualités, celle de Gabin, de Bardot, de Coty et du général de Gaulle, paraissait très éloignée. A l’intérieur de la ville citadelle, le découpage des quartiers juif et arabe, d’un côté, européen de l’autre, faisait qu’on vivait en voisins respectueux. On était juxtaposé, imbriqué à la manière d’un puzzle, mais pas vraiment ensemble.
Quand on s’appelait Stora, Allouche ou Amar, on allait à Saint-Jean, là ou les femmes suivaient la mode de Paris, portaient des talons aiguilles, là où se trouvait Jost, le pâtissier chez qui il fallait aller pour le gâteau d’anniversaire, mais c’était «un ailleurs». «Remonter la rue Rolles-de-Fleury pour aller place de la Pyramide. Là était le quartier européen. Nous y allions, bien entendu, mais nous sentions que c’était un autre lieu, très "français".» Bien avant que l’armée n’entrave la circulation, avec des panneaux «Rue barrée par l’autorité militaire», il y avait les barrières invisibles entre les trois communautés présentes.
Les Arabes apparaissent comme des silhouettes avec qui on partageait une culture - Benjamin Stora parlait l’arabe à la maison et le français à l’école - mais chacun chez soi. Le père, Elie, avait inculqué à Benjamin et à sa sœur Annie un profond respect pour les musulmans et un amour de la République. Le racisme et l’antisémitisme, il les découvrira plus tard. Mohammed Dib, le dit avec la même distance quand il évoque les «étrangers». L’autre «n’existait pas», dit l’écrivain algérien cité dans les Clés retrouvées, comme en écho à l’absence d’Arabes dans l’œuvre romanesque de Camus. «Nous étions proches. Mais ça n’allait pas plus loin.» La proximité réduite aux acquêts en somme.
C’est bien ce lien étrange entre les trois communautés constantinoises que semble interroger sans cesse le spécialiste de l’Algérie, dans chacun de ses livres. Histoire des relations entre juifs et musulmans, des origines à nos jours, avec Abdelwahab Meddeb, la Guerre d’Algérie expliquée à tous, la Guerre d’Algérie vue par les Algériens, Trois exils, Juifs d’Algérie démontent ou démontrent ce que l’enfant ressent. Quand Cheikh Raymond, la voix du maalouf, a été assassiné au marché, l’enfant était dans les jupes de sa mère. «C’était le grand tournant, le moment où ce qui restait de la communauté juive de Constantine, en 1961, a choisi de partir.» Après, l’historien a fait son travail pour lutter contre «la peur que toute vie antérieure disparaisse, que ce monde de l’Algérie de l’enfance soit englouti».
Benjamin Stora Les Clés retrouvées Stock «Un ordre d’idées», 142 pp., 17 €.
http://www.seybouse.info/seybouse/infos_diverses/mise_a_jour/maj165.html
http://www.seybouse.info/seybouse/infos_diverses/mise_a_jour/image_infos_diverses/lafranque/lafranque-4attentats.jpg
http://www.jewpop.com/culture/chez-raymond-constantine-au-coeur-du-pletzl/
Chez Raymond, Constantine au coeur du Pletzl
La plupart des Juifs de Constantine vivant en région parisienne connaissaient Chez Raymond, mais personne d’autre ou à peu près. Une notoriété très ciblée, dirait-on dans le jargon du marketing. Une gargote ? En effet, mais surtout un lieu unique en son genre situé près du quartier de Saint-Paul, dans une petite artère parallèle à la rue de Rivoli.
L’on pouvait y déguster une dizaine de plats typiques servis sans manières sur une table en formica. Notoirement lorsque le regretté Chouelem officiait, annonçant un choix entre deux ou trois plats avec ce cheveu sur la langue qui rendait son apparente rugosité irrésistible. Certains jours, il allait et venait de la salle à la cuisine, fatigué, transpirant, mais n’oubliait aucune table. Viande attendrie aux artichauts fondants, succulent tagine aux fèves, couscous maison et surtout, le samedi midi, deux merveilles entre lesquelles il était quasi impossible de choisir : la rouge et la noire. Entendez la dafina au blé et la dafina aux épinards.
Quand Chouelem ou « bichon », un autre serveur moins massif mais tout aussi pittoresque, vous plaçait devant la terrible alternative, la ruse était de feindre longuement l’hésitation pour qu’au bout d’interminables secondes, ils finissent par vous proposer dans la même assiette la rouge ET la noire ! Comme un cornet de glace à deux boules… Extase assurée. Comment ce miracle était-il possible un jour de shabbat ? J’imagine que l’Éternel, dans son infinie bonté, tolérait alors l’ouverture de ce restaurant qui, ce jour-là, accueillait beaucoup d’hommes seuls, veufs ou divorcés, en quête d’une ambiance juive et du parfum des repas shabbatiques que leur préparait leur épouse dans un passé récent ou éloigné.
L’auberge constantinoise se distinguait aussi par ses desserts : pomme, orange ou banane ? Depuis la fermeture de cet établissement dont le souvenir me fait encore saliver, je n’ai plus jamais mangé une banane dans un restaurant. En saison, la part de pastèque était cependant de mise. Qui s’aventurait à ne pas la commander s’exposait aux regards condescendant des autres clients.
Pour être franc, c’est peu écrire que l’endroit ne payait pas de mine. La vitrine ne devait pas être lavée tous les jours, le mobilier était réduit à sa plus simple expression. Quant à la déco, elle était juste inexistante. Le patron, Raymond Aynoun, dont le frère Jacques avait tenu auparavant un établissement similaire dans cette même rue François-Miron¹, ne quittait jamais son bar. Souvent un torchon à la main, il vous accueillait avec un sourire chaleureux à partir du moment où vous étiez adoubé. Ce concept peut paraître abstrait s’agissant d’un restaurant, pourtant, c’était comme ça Chez Raymond. Il fallait revenir plusieurs fois, apprendre à saluer les uns et les autres, à passer sa commande de façon ferme mais décontractée, intégrer une foule de mini-comportements pour s’y sentir à son aise.
J’y ai parfois invité des amis goys (ça n’est pas un gros mot, si ?). Toujours le samedi car je savais que la rouge et la noire allaient exercer sur eux leur incroyable pouvoir de séduction. La première fois, ils se montraient un tantinet surpris. À la seconde, ils arrivaient en avance ! Mon vieil ami Thierry raffolait littéralement de cette table simple, sans fioriture, mais tellement gastronomique au fond. Un jour, je lui ai demandé pourquoi il ne venait pas de temps en temps sans moi. Il m’a répondu, embarrassé, qu’il n’osait pas. Et quelque part, je le comprends. Je le cooptais ponctuellement en quelque sorte.
Après les agapes, les clients s’installaient autour des tables de l’entrée et jouaient au rami, au jacquet et au matador, deux jeux très courus en Algérie, qui nécessitent un plateau de backgammon. Parfois, les esprits s’échauffaient mais les algarades ne s’éternisaient pas. Si je devais me hasarder à un cliché qui vaut ce que valent les généralités, je dirais que les Constantinois sont querelleurs mais pas rancuniers. Le climat se tendait néanmoins lorsque débarquait l’un des frères Zemmour, des gangsters qui aimaient la vie et le barbouche, accompagné de ses gardes du corps qui cachaient leur fusil-mitrailleur dans un journal. Comme dans les films de José Giovanni…
La cerise sur le couscous, c’était sans doute de voir le grand musicien de Malouf, Sylvain Ghrenassia, s’occuper du standard ! Cela peut sembler invraisemblable, mais le papa d’Enrico Macias aimait s’asseoir au bar et décrocher le téléphone, amusé de surprendre les clients qui, tous sans exception, vouaient une admiration infinie au violoniste de l’orchestre constantinois dirigé par le légendaire Cheikh Raymond Leyris. Son gendre et héritier en musique, Enrico, venait de temps à autre déguster les plats de son enfance. Un soir, « Gaston », pour les intimes, a amené ses musiciens et sa guitare pour offrir à Raymond un « bœuf » mémorable.
Le restaurant a été vendu en 2006. Le grand fils Didier, qui donnait parfois un coup de main en salle à son père, a dû faire face aux tracas administratifs liés à la fermeture, Raymond étant, comme beaucoup de Juifs d’Afrique du Nord de cette génération, allergique à la « paperasse ». Il est parti en 2010, mais gageons que pas un de ses clients avec lesquels il passait le plus clair de son temps ne l’a oublié.
Yves Derai
¹Chez Raymond était situé au 19 rue François-Miron, Paris 3eme
Article paru dans le hors-série de l’Arche (nouvelle formule trimestrielle) du mois de novembre 2015, « Cuisine et tradition », publié avec l’aimable autorisation de son auteur.
© photos : Alecio de Andrade / MAHJ
Article publié le 16 décembre 2015. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2015 L’Arche / Jewpop
ليست هناك تعليقات:
إرسال تعليق