لتعبير عن تضامنهم مع عائلة الضحية المغدور
مسيرة حاشدة للمطالبة بكشف المتورطين في قتل "جنرال" ميلة
نسيم.ع
2013/10/03
(آخر تحديث: 2013/10/03 على 17:35)
خرج ،
صبيحة أمس الخميس، مئات الأشخاص المحسوبين على عائلة الضحية "ب.رابح"
البالغ من العمر 54 سنة أب لـ 4 أطفال، الملقب بالجنرال، القاطن بطريق
زغاية بالمخرج الغربي لعاصمة الولاية ميلة، الذي وجد مذبوحا وملقى على حافة
الطريق السيار شرق ـ غرب، بمنطقة لحمالات التابعة لبلدية أولاد صابر عند
المدخل الشرقي لمدينة سطيف، صبيحة عيد الفطر المبارك المنصرم، في مسيرة
سلمية حاشدة من مقر إقامته متجهين إلى مقر ولاية ميلة، تضامنا مع عائلة
الضحية الذي قتل بطريقة بشعة.
وبالعودة إلى مسرح الجريمة ورسم الأحداث، فإن الجنرال كان رفقة شخصين، الأول كان يقود سيارة الضحية، أما الثاني وهو الذي نفذ عملية القتل ذبحا بواسطة سكين، كان يجلس بالمقعد الخلفي للسيارة، خلف الضحية مباشرة، وتفيد المعلومات أن الجنرال أصيب بجروح على مستوى الوجه واليد والظهر قبل ذبحه، وهو جالس بمقعده الأمامي، رغم انه أراد فك الحزام والهروب، إلا أن السائق منعه، ليسلم روحه إلى بارئها.
كما تم العثور على أثار للدم بسقف السيارة، عقب تطاير الدماء من رقبة الضحية، وهذا ما أكده للشروق اليومي أحد أفراد عائلة الضحية، عندما قمنا بتغطية المسيرة، ليتم رميه على حافة الطريق من طرف الجاني، حيث عثر المحققون على أثار دم ليد الجاني الذي أغلق الباب الخلفي للسيارة، ليظهر طرف ثالث في القضية، وهو شخص انتظر عودة الجناة إلى وادي العثمانية بسيارة الضحية، ومن ثم نقلهم في سيارته إلى وجهة مجهولة، حيث تركوا محرك السيارة مشتغلا، وسرقوا مبلغا من المال كان بحوزة الضحية، وهي الحادثة التي حزت كثيرا في نفوس أفراد عائلة الضحية وجيرانه ومقربيه ومعارفه، خاصة القاطنين ببلدية أعميرة آراس مسقط رأس الجنرال، الذين أغلقوا صبيحة أمس محلاتهم، وتركوا أعمالهم وتوجهوا إلى بيت الضحية في ساعة مبكرة، معبرين عن تضامنهم مع العائلة المفجوعة بتنظيم مسيرة حاشدة، رافعين شعارات: "نريد معرفة الحقيقة"، "نعم للعدالة وكشف المستور" ـ "لا لطمس الحقيقة"، "تسليط أقصى عقوبة على المجرمين"، المسيرة شهدت مشادة بين شباب كانوا جالسين بمقهى بطريق الولاية ومشاركين في المسيرة، كادت تنزلق على إثرها الأمور، لولا تدخل العقلاء وتهدئة الوضع..
مصالح الأمن لازالت عاكفة على التحقيق، الذي قال عنه المحتجون انه استغرق وقتا طويلا، مطالبين بإظهار النتائج في الأيام القليلة القادمة قبل التصعيد، في قضية أصبحت على لسان كل سكان ميلة، بحكم شعبية الجنرال وفظاعة الجريمة
Le développement futur de l’Algérie, devra donc reposer sur l’initiative locale pour protéger à la fois l’environnement et initier des activités productives, notamment non polluantes, car toute action centralisatrice est vouée à l’échec sans implication des acteurs locaux. Il s’agira de revoir la fiscalité locale avec un système de péréquation entre les régions riches et les régions pauvres : objectif promouvoir une gestion budgétaire performante des collectivités territoriales et établir et rendre publics des coûts standards moyens, par type de collectivité locale et par fonction, pour mettre en évidence les gaspillages.
Dans le cadre de ces réformes locales, on devrait privilégier l’autonomie budgétaire plutôt que l’autonomie fiscale pour inciter les électeurs à mieux contrôler les dépenses des collectivités locales. Cellule de base, la commune algérienne devra assurer sa mutation profonde, pour devenir un espace de convivialité qui intègre dans sa démarche l’action citoyenne du mouvement associatif. Je préconise à l’instar de l’étude du Femise de créer un institut national d’études du territoire littoral. Cela doit entrer dans le cadre d’une réelle volonté politique de décentralisation, à ne pas confondre avec la déconcentration, qui induit une bureaucratie locale plus néfaste que la bureaucratie centrale.
On pourrait imaginer une véritable régionalisation économique, à ne pas confondre avec l’avatar négatif du régionalisme. Il s’agira de passer du stade de collectivités locales providences à celui de collectivités locales entreprises et citoyennes. Une réorganisation du pouvoir local dont la base est la commune, pour une société plus participative et citoyenne s’impose, réorganisation de la fonction de la revalorisation de la ressource humaine renvoyant à l’urgence de la révision du statut de la fonction publique.
Après la «commune providence» du Tout-Etat, l’heure est au partenariat entre les différents acteurs de la vie économique et sociale, à la solidarité, à la recherche de toute forme de synergie et à l’ingénierie territoriale. C’est dans ce contexte que la commune doit apparaître comme un élément fédérateur de toutes les initiatives qui participent à l’amélioration du cadre de vie du citoyen, à la valorisation et au marketing d’un espace.
C’est à la commune que reviendra ainsi la charge de promouvoir son espace pour l’accueil des entreprises et de l’investissement. La commune devra par ailleurs et naturellement se constituer en centre d’apprentissage de la démocratie de proximité qui la tiendra comptable de l’accomplissement de ses missions. La commune doit se préparer à une mutation radicale devant faire passer du stade de collectivités locales providences à celui de collectivités entreprises responsables de l’aménagement du développement et du marketing de son territoire.
C’est pourquoi la fonction de wali, dont le rôle essentiel est celui d’animation et de coordination des communes, ne doit plus répondre aux critères actuels où l’administratif prime mais à des hommes managers d’un niveau intellectuel élevé et d’une haute moralité si l’on veut éviter une bureaucratisation locale plus néfaste que la centrale. Pour répondre à cet enjeu majeur, on doit miser sur la valorisation du territoire et l’organisation du développement autour d’espaces équilibrés et tenant compte de l’urgence d’une urbanisation maîtrisée , anarchique avec des coûts faramineux des constructions mal faites, encourageant le banditisme, bandes organisés, la prostitution, la drogue, et sans tenir compte de la protection de l’environnement (primat du béton) et du cadre de vie qui se dégradent de jour en jour.
Les technopoles permettent de créer des emplois en local à travers l’implantation d’entreprises internationales et la création de nouvelles entreprises et contribuent à la croissance économique des pays. Mais la réussite implique quatre conditions. Premièrement, il s’agira d’impliquer les acteurs-clés. Pour créer les conditions qui permettront à la fois d’attirer les investissements, de créer de l’emploi et de stimuler les innovations, la technopole doit être soutenue à la fois par les acteurs publics, notamment dans le domaine des incitations fiscales, des subventions temporaires, du foncier avec toutes les utilités et commodités (Etat, banques publiques, universités…) et privés (entreprises, banques privées, Chambre de commerce, syndicats patronaux.
Dans ce cadre, l’on peut dynamiser l’entrepreneuriat féminin actuellement marginalisé.
Deuxièmement, l’efficacité doit reposer un modèle opérationnel performant et une gouvernance efficace. En matière de gouvernance, la pérennité de la technopole repose sur une autonomie de gestion et une autonomie financière qui lui permettent de dynamiser la recherche de clients entreprises et pour des partenariats avec des entreprises externes. Pour contribuer durablement à la création d’emplois dans le pays, la technopole doit s’inscrire dans le cadre d’une politique d’innovation nationale définissant les secteurs prioritaires (industrie, énergie, agroalimentaire, services, etc.) en matière d’innovation, sur le long terme.
Troisièmement, adapter le modèle de financement. Le modèle de financement et d’exploitation de la technopole doit être construit en y associant plusieurs partenaires dans le cadre d’un partenariat public-privé. Un cadre réglementaire incitatif doit être mis en place en matière d’investissements pour faciliter le financement des jeunes entreprises innovantes et en matière de fiscalité.
Quatrièmement, les technopoles doivent s’insérer dans le cadre de la concurrence internationale. Il s’agit de faire le marketing de l’offre en matière de prestations offertes aux entreprises (centres de conférences, bibliothèque, salles de réunion, helpdesk…) et de rendre visible à l’international par une véritable campagne de séduction envers les entreprises nationales et multinationales qui peuvent choisir leur lieu d’implantation selon les avantages logistiques et administratifs offerts par les différents pays d’une même région.
En résumé, le centralisme bureaucratique est largement dépassé, les président d’APC n’ayant aucun pouvoir de décision tout étant concentré au niveau central et des walis. La léthargie de certaines wilayas est due au manque de visibilité et de cohérence dans la réforme globale, faute de management et de planification stratégique, assistant à des distributions d’enveloppes financières sans objectifs précis. Les projets pour les jeunes à travers différentes institutions , seront-ils rentables à terme , le problème est posé , car sans efficacité économique, c’est reporter les vrais problèmes dans le temps.
L’objectif stratégique est d’impliquer la société afin de réaliser la transition d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux avec des entreprises performantes en termes de coût et de normes de qualité. Après 50 années d’indépendance politique, l’Algérie n’a pas d’économie : 98% d’exportation d’hydrocarbures à l’état brut et semi-brut et important 70% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées dont le taux d’intégration ne dépasse pas 15%.
En d’autres lieux, la rue Tanger aurait été classée «Patrimoine
national». Exagéré ? Qu’on en juge par son passé fastueux et son
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وبالعودة إلى مسرح الجريمة ورسم الأحداث، فإن الجنرال كان رفقة شخصين، الأول كان يقود سيارة الضحية، أما الثاني وهو الذي نفذ عملية القتل ذبحا بواسطة سكين، كان يجلس بالمقعد الخلفي للسيارة، خلف الضحية مباشرة، وتفيد المعلومات أن الجنرال أصيب بجروح على مستوى الوجه واليد والظهر قبل ذبحه، وهو جالس بمقعده الأمامي، رغم انه أراد فك الحزام والهروب، إلا أن السائق منعه، ليسلم روحه إلى بارئها.
كما تم العثور على أثار للدم بسقف السيارة، عقب تطاير الدماء من رقبة الضحية، وهذا ما أكده للشروق اليومي أحد أفراد عائلة الضحية، عندما قمنا بتغطية المسيرة، ليتم رميه على حافة الطريق من طرف الجاني، حيث عثر المحققون على أثار دم ليد الجاني الذي أغلق الباب الخلفي للسيارة، ليظهر طرف ثالث في القضية، وهو شخص انتظر عودة الجناة إلى وادي العثمانية بسيارة الضحية، ومن ثم نقلهم في سيارته إلى وجهة مجهولة، حيث تركوا محرك السيارة مشتغلا، وسرقوا مبلغا من المال كان بحوزة الضحية، وهي الحادثة التي حزت كثيرا في نفوس أفراد عائلة الضحية وجيرانه ومقربيه ومعارفه، خاصة القاطنين ببلدية أعميرة آراس مسقط رأس الجنرال، الذين أغلقوا صبيحة أمس محلاتهم، وتركوا أعمالهم وتوجهوا إلى بيت الضحية في ساعة مبكرة، معبرين عن تضامنهم مع العائلة المفجوعة بتنظيم مسيرة حاشدة، رافعين شعارات: "نريد معرفة الحقيقة"، "نعم للعدالة وكشف المستور" ـ "لا لطمس الحقيقة"، "تسليط أقصى عقوبة على المجرمين"، المسيرة شهدت مشادة بين شباب كانوا جالسين بمقهى بطريق الولاية ومشاركين في المسيرة، كادت تنزلق على إثرها الأمور، لولا تدخل العقلاء وتهدئة الوضع..
مصالح الأمن لازالت عاكفة على التحقيق، الذي قال عنه المحتجون انه استغرق وقتا طويلا، مطالبين بإظهار النتائج في الأيام القليلة القادمة قبل التصعيد، في قضية أصبحت على لسان كل سكان ميلة، بحكم شعبية الجنرال وفظاعة الجريمة
Walis : y a-t-il un pilote dans ma wilaya ?
le 04.10.13 | 10h00
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|
© Saâd
«Constantine, capitale arabe» compromis ?
Deux semaines après le départ de Nouredine Bedoui, ex-wali de Constantine, vers son nouveau poste de ministre de la Formation professionnelle, ça patine dans la wilaya. Officiellement, c’est Aziz Benyoucef, secrétaire général de la wilaya, qui assure l’intérim ; mais il ne profite pas de toutes les prérogatives de la fonction et n’a pas tous les pouvoirs pour prendre des décisions importantes. Le «wait and see» qui règne actuellement pénalise surtout les futurs bénéficiaires de logements sociaux qui attendent depuis des mois la «libération» de leur liste.
Une décision que seul le wali peut prendre. Il en est de même pour des milliers de souscripteurs de la fameuse formule du LPA qui ne savent rien de ce qu’il est advenu de leurs dossiers puisque les chantiers prévus ne sont toujours pas lancés, suite aux réticences des promoteurs pour différents motifs. A ce niveau, personne ne peut décider, à part le wali, sachant que c’est le responsable partant qui avait lancé ce programme à Constantine. Le blocage semble toucher aussi l’opération d’éradication des bidonvilles dans les cités populaires de Constantine, entamée tambour battant il y a une année, et qui doit se poursuivre jusqu’à 2014, mais dont on ne parle plus ces jours-ci.
Pourtant, tout avait été préparé avec la pré-affectation des logements aux concernés qui commencent à s’inquiéter sérieusement. Même si les projets structurants, qui relèvent du programme présidentiel, semblent avancer conformément aux délais annoncés, à l’image du TransRhumel et du tronçon de l’autoroute Est-Ouest, un grand point d’interrogation se pose autour de l’évènement «Constantine capitale de la culture arabe 2015», que la ville est censée accueillir dans 18 mois, alors que les chantiers annoncés pour ce mois de septembre sont encore en hibernation. Ceci sans parler du financement qui tarde à arriver à cause du report de la loi de finances complémentaire 2013 et l’entrée en application de la loi de finances 2014 qui mettra encore des mois. Au rythme où vont les choses, on craint déjà que ces projets soient bâclés. L’expérience de Tlemcen est encore dans les mémoires.
Service minimum à Annaba
Après une gestion catastrophique de la wilaya et par conséquent la «promotion» de Mohamed El Ghazi, son ex-wali, Annaba a entamé sa descente aux enfers. Depuis le remaniement ministériel, elle est gérée au service minimum par le secrétaire général qui assure l’intérim. Cependant, une autre gestion parallèle continue à la faveur d’un pouvoir plénipotentiaire dont dispose le chef du protocole. Ce pouvoir extraordinaire, que lui a légué l’ancien wali, lui a procuré le titre d’«homme fort de la wilaya». Selon plusieurs investisseurs locaux : «Prétendre à un projet d’investissement dans le cadre du Calpiref doit avoir au préalable l’aval du chef du protocole. Résultat : ce dispositif n’a jusqu’à présent rien apporté de plus au développement local.»
Parallèlement, les grands chantiers structurants souffrent toujours. A commencer par les travaux de la nouvelle aérogare Rabah Bitat lancés en 2009 par l’entreprise égyptienne Arab Contractor. Le projet devait être livré en 2011, puis en 2012, puis en 2013. A la veille de 2014, cette infrastructure est toujours en chantier. Un autre, dans le même secteur, connaît aussi un important retard : la nouvelle gare routière, à la sortie ouest de Annaba. Devenu utopique par la force des promesses non tenues, le projet du tramway patauge encore au stade de son tracé.
La réalisation d’un port de plaisance dans la commune de Chetaïbi figure dans le menu des rêves des Annabis au même titre que le tunnel qui ferait le trait d’union entre les cités Pont-Blanc et Beni M’haffeur. En résumé, il y a de quoi être pessimiste si l’on se fie à la cadence des travaux d’un ouvrage d’art qui relierait les cités Seybouse et Sidi Brahim, dont la réception est prévue en 2014. Quant au foncier, il est victime d’une prédation générale. Elus pour défendre les intérêts de leurs électeurs, des élus locaux MPA et FLN ont profité de cette anarchie pour décrocher des projets Calpiref au profit de leurs proches en contrepartie de leur silence et d’une allégeance démesurée.
Oran ne veut pas d’un wali en fin de carrière
«Nous souhaitons que le futur wali d’Oran soit aussi motivé ou mieux que l’ancien (promu ministre de la Santé, ndlr), quelqu’un qui ne serait pas en fin de carrière et qui aurait des capacités de gestion à montrer car pour nous, le développement économique de la wilaya est essentiel», indique M. Ferhat président de la chambre de l’artisanat et des métiers d’Oran. «Evidemment, les projets initiés localement sont des projets d’Etat et ils sont appelés à être concrétisés d’une manière ou d’une autre. Ceci est valable quel que soit l’état d’avancement des travaux, 1% ou 70%, peu importe, l’essentiel est d’être au service du citoyen», ajoute-t-il en donnant l’exemple des dernières trémies qui sont en train d’être réalisées pour désengorger les flux automobiles et qui ont accusé quelques mois de retard, mais dont les travaux avancent.
Avec une bonne dose de communication autour de lui, l’ancien wali d’Oran passe pour avoir impulsé une dynamique dans le travail et il n’est pas le seul, car dans le passé, la mémoire collective garde aussi en souvenir un ancien wali du début des années 80 à qui on doit le pont Zabana, un ouvrage qui a anticipé les problèmes de circulation qui allaient se manifester des années plus tard. Facilitations dans les attributions de terrains (poches foncières), règlement des problèmes administratifs, viabilisation des sites à construire et suivi des projets sont autant de points positifs que trouvent plusieurs promoteurs immobiliers, parmi les plus sérieux à l’ancien chef de l’exécutif. Invité dans les forums, celui-ci s’est à maintes reprises exprimé sur sa volonté de rester «le meilleur élève, comme [il] l’a été durant ses études» et donc de montrer un certain zèle à vouloir concrétiser coûte que coûte la vision choisie pour Oran et qu’il a dénommée «programme de métropolisation d’Oran».
Le logement et les décisions de pré-affectation, la réhabilitation du vieux bâti et même l’hygiène et la salubrité publique. Pour ce dernier point, on peut dire que la situation s’est améliorée. «C’est comme si vous lancez un projectile. Si vous n’impulsez pas des accélérations, il finira par retomber au niveau de départ», explique un promoteur privé sur un terrain privé et qui n’a aucun lien avec les marchés publics mais dont le projet est quand même suivi par la wilaya pour qu’il termine dans les délais. Après tout, l’histoire de projets qui ont traîné pendant plus de 20 ans était une réalité. Ils ont fini par être concrétisés, mais à quel prix ?
La wilaya de Tlemcen gérée à distance
Depuis le dernier remaniement ministériel partiel et la promotion du wali Nouri Abdelwahab au poste de ministre de l’Agriculture, la wilaya de Tlemcen est sans chef de l’exécutif. En attendant la désignation d’un nouveau commis de l’Etat dans cette région que les pouvoirs publics ont longtemps mis ostensiblement sous les projecteurs (festivals, congrès, séminaires internationaux…), l’heure est aux supputations et autres conjectures. Chacun avance le nom du nouveau wali, appuyant son information par des sources anonymes. Cependant, la réalité est que, près d’un mois après le départ de celui qui avait qualifié Tlemcen, à son installation en 2004, de «capitale poubelle» et de «ville de palais» à son départ, est gérée actuellement à distance… par Nouria Zerhouni, wali de Aïn Témouchent. Une gérance protocolaire, sommes-nous tentés de dire, puisqu’aucune décision officielle concernant les choses sérieuses de la wilaya ne peut être prise par la «remplaçante».
Une situation ubuesque qui met Tlemcen en situation de stand-by. Un prétexte pour les vingt chefs de daïra et les cinquante-trois maires pour se complaire dans leur apathie. Pis, Tlemcen, qui était gouvernée par le gourdin – ce qui ne signifiait guère que toutes les communes bénéficiaient équitablement d’un programme de développement local – est aujourd’hui administrativement une région en vacances. Une débandade sans pareille règne dans cette wilaya : logements terminés depuis sept ans non encore attribués, crise inextricable du carburant, projets à l’arrêt et des responsables à tous les niveaux en «congé payé». Justifiée, cette déliquescence ? «Seul le wali détient les prérogatives pour cela», réagissent les autorités locales lorsqu’elles sont interpellées sur un problème banal, comme le creusage d’un puits en zone rurale ou l’octroi d’une autorisation pour l’ouverture d’une salle des fêtes, par exemple… En attendant le «messie» que daignera envoyer le chef de l’Etat dans sa région, Tlemcen continuera d’abriter avec forte générosité des événements à gros budgets, comme le Festival international de la miniature et de l’enluminure (ignoré par le public) où pas moins de 200 invités de 27 pays apprécient «l’hospitalité algérienne» dans les hôtels Renaissance (Marriot) et Les Zianides…
Deux semaines après le départ de Nouredine Bedoui, ex-wali de Constantine, vers son nouveau poste de ministre de la Formation professionnelle, ça patine dans la wilaya. Officiellement, c’est Aziz Benyoucef, secrétaire général de la wilaya, qui assure l’intérim ; mais il ne profite pas de toutes les prérogatives de la fonction et n’a pas tous les pouvoirs pour prendre des décisions importantes. Le «wait and see» qui règne actuellement pénalise surtout les futurs bénéficiaires de logements sociaux qui attendent depuis des mois la «libération» de leur liste.
Une décision que seul le wali peut prendre. Il en est de même pour des milliers de souscripteurs de la fameuse formule du LPA qui ne savent rien de ce qu’il est advenu de leurs dossiers puisque les chantiers prévus ne sont toujours pas lancés, suite aux réticences des promoteurs pour différents motifs. A ce niveau, personne ne peut décider, à part le wali, sachant que c’est le responsable partant qui avait lancé ce programme à Constantine. Le blocage semble toucher aussi l’opération d’éradication des bidonvilles dans les cités populaires de Constantine, entamée tambour battant il y a une année, et qui doit se poursuivre jusqu’à 2014, mais dont on ne parle plus ces jours-ci.
Pourtant, tout avait été préparé avec la pré-affectation des logements aux concernés qui commencent à s’inquiéter sérieusement. Même si les projets structurants, qui relèvent du programme présidentiel, semblent avancer conformément aux délais annoncés, à l’image du TransRhumel et du tronçon de l’autoroute Est-Ouest, un grand point d’interrogation se pose autour de l’évènement «Constantine capitale de la culture arabe 2015», que la ville est censée accueillir dans 18 mois, alors que les chantiers annoncés pour ce mois de septembre sont encore en hibernation. Ceci sans parler du financement qui tarde à arriver à cause du report de la loi de finances complémentaire 2013 et l’entrée en application de la loi de finances 2014 qui mettra encore des mois. Au rythme où vont les choses, on craint déjà que ces projets soient bâclés. L’expérience de Tlemcen est encore dans les mémoires.
Service minimum à Annaba
Après une gestion catastrophique de la wilaya et par conséquent la «promotion» de Mohamed El Ghazi, son ex-wali, Annaba a entamé sa descente aux enfers. Depuis le remaniement ministériel, elle est gérée au service minimum par le secrétaire général qui assure l’intérim. Cependant, une autre gestion parallèle continue à la faveur d’un pouvoir plénipotentiaire dont dispose le chef du protocole. Ce pouvoir extraordinaire, que lui a légué l’ancien wali, lui a procuré le titre d’«homme fort de la wilaya». Selon plusieurs investisseurs locaux : «Prétendre à un projet d’investissement dans le cadre du Calpiref doit avoir au préalable l’aval du chef du protocole. Résultat : ce dispositif n’a jusqu’à présent rien apporté de plus au développement local.»
Parallèlement, les grands chantiers structurants souffrent toujours. A commencer par les travaux de la nouvelle aérogare Rabah Bitat lancés en 2009 par l’entreprise égyptienne Arab Contractor. Le projet devait être livré en 2011, puis en 2012, puis en 2013. A la veille de 2014, cette infrastructure est toujours en chantier. Un autre, dans le même secteur, connaît aussi un important retard : la nouvelle gare routière, à la sortie ouest de Annaba. Devenu utopique par la force des promesses non tenues, le projet du tramway patauge encore au stade de son tracé.
La réalisation d’un port de plaisance dans la commune de Chetaïbi figure dans le menu des rêves des Annabis au même titre que le tunnel qui ferait le trait d’union entre les cités Pont-Blanc et Beni M’haffeur. En résumé, il y a de quoi être pessimiste si l’on se fie à la cadence des travaux d’un ouvrage d’art qui relierait les cités Seybouse et Sidi Brahim, dont la réception est prévue en 2014. Quant au foncier, il est victime d’une prédation générale. Elus pour défendre les intérêts de leurs électeurs, des élus locaux MPA et FLN ont profité de cette anarchie pour décrocher des projets Calpiref au profit de leurs proches en contrepartie de leur silence et d’une allégeance démesurée.
Oran ne veut pas d’un wali en fin de carrière
«Nous souhaitons que le futur wali d’Oran soit aussi motivé ou mieux que l’ancien (promu ministre de la Santé, ndlr), quelqu’un qui ne serait pas en fin de carrière et qui aurait des capacités de gestion à montrer car pour nous, le développement économique de la wilaya est essentiel», indique M. Ferhat président de la chambre de l’artisanat et des métiers d’Oran. «Evidemment, les projets initiés localement sont des projets d’Etat et ils sont appelés à être concrétisés d’une manière ou d’une autre. Ceci est valable quel que soit l’état d’avancement des travaux, 1% ou 70%, peu importe, l’essentiel est d’être au service du citoyen», ajoute-t-il en donnant l’exemple des dernières trémies qui sont en train d’être réalisées pour désengorger les flux automobiles et qui ont accusé quelques mois de retard, mais dont les travaux avancent.
Avec une bonne dose de communication autour de lui, l’ancien wali d’Oran passe pour avoir impulsé une dynamique dans le travail et il n’est pas le seul, car dans le passé, la mémoire collective garde aussi en souvenir un ancien wali du début des années 80 à qui on doit le pont Zabana, un ouvrage qui a anticipé les problèmes de circulation qui allaient se manifester des années plus tard. Facilitations dans les attributions de terrains (poches foncières), règlement des problèmes administratifs, viabilisation des sites à construire et suivi des projets sont autant de points positifs que trouvent plusieurs promoteurs immobiliers, parmi les plus sérieux à l’ancien chef de l’exécutif. Invité dans les forums, celui-ci s’est à maintes reprises exprimé sur sa volonté de rester «le meilleur élève, comme [il] l’a été durant ses études» et donc de montrer un certain zèle à vouloir concrétiser coûte que coûte la vision choisie pour Oran et qu’il a dénommée «programme de métropolisation d’Oran».
Le logement et les décisions de pré-affectation, la réhabilitation du vieux bâti et même l’hygiène et la salubrité publique. Pour ce dernier point, on peut dire que la situation s’est améliorée. «C’est comme si vous lancez un projectile. Si vous n’impulsez pas des accélérations, il finira par retomber au niveau de départ», explique un promoteur privé sur un terrain privé et qui n’a aucun lien avec les marchés publics mais dont le projet est quand même suivi par la wilaya pour qu’il termine dans les délais. Après tout, l’histoire de projets qui ont traîné pendant plus de 20 ans était une réalité. Ils ont fini par être concrétisés, mais à quel prix ?
La wilaya de Tlemcen gérée à distance
Depuis le dernier remaniement ministériel partiel et la promotion du wali Nouri Abdelwahab au poste de ministre de l’Agriculture, la wilaya de Tlemcen est sans chef de l’exécutif. En attendant la désignation d’un nouveau commis de l’Etat dans cette région que les pouvoirs publics ont longtemps mis ostensiblement sous les projecteurs (festivals, congrès, séminaires internationaux…), l’heure est aux supputations et autres conjectures. Chacun avance le nom du nouveau wali, appuyant son information par des sources anonymes. Cependant, la réalité est que, près d’un mois après le départ de celui qui avait qualifié Tlemcen, à son installation en 2004, de «capitale poubelle» et de «ville de palais» à son départ, est gérée actuellement à distance… par Nouria Zerhouni, wali de Aïn Témouchent. Une gérance protocolaire, sommes-nous tentés de dire, puisqu’aucune décision officielle concernant les choses sérieuses de la wilaya ne peut être prise par la «remplaçante».
Une situation ubuesque qui met Tlemcen en situation de stand-by. Un prétexte pour les vingt chefs de daïra et les cinquante-trois maires pour se complaire dans leur apathie. Pis, Tlemcen, qui était gouvernée par le gourdin – ce qui ne signifiait guère que toutes les communes bénéficiaient équitablement d’un programme de développement local – est aujourd’hui administrativement une région en vacances. Une débandade sans pareille règne dans cette wilaya : logements terminés depuis sept ans non encore attribués, crise inextricable du carburant, projets à l’arrêt et des responsables à tous les niveaux en «congé payé». Justifiée, cette déliquescence ? «Seul le wali détient les prérogatives pour cela», réagissent les autorités locales lorsqu’elles sont interpellées sur un problème banal, comme le creusage d’un puits en zone rurale ou l’octroi d’une autorisation pour l’ouverture d’une salle des fêtes, par exemple… En attendant le «messie» que daignera envoyer le chef de l’Etat dans sa région, Tlemcen continuera d’abriter avec forte générosité des événements à gros budgets, comme le Festival international de la miniature et de l’enluminure (ignoré par le public) où pas moins de 200 invités de 27 pays apprécient «l’hospitalité algérienne» dans les hôtels Renaissance (Marriot) et Les Zianides…
Abderrahmane Mebtoul. Professeur des Universités Expert International : le wali doit être un manager de haute moralité
L’Algérie s’étend sur 2 380 000 km2 dont 2 100 000 km2 d’espace saharien. La densité paraît faible, mais les 9/10es de la population sont concentrés sur les terres du Nord. Sa situation géographique est stratégique : en face de l’Europe, côtoyant la Tunisie, l’Atlantique Maroc/Mauritanie, la Libye, le Mali et le Niger comme point d’appui de l’Afrique subsaharienne. Or, l’objectif stratégique à l’horizon 2014-2020 est d’éviter que plus de 95% de la population vivent sur moins de 10% du territoire et avoir une autre vision de l’aménagement de l’espace. Nous assistons, hélas, à des constructions anarchiques avec le manque d’homogénéisation dans le mode architectural, un taux accéléré d’urbanisation avec des bidonvilles autour des grandes villes, avec le risque d’extension de nouvelles formes de violence à travers le banditisme et de maux sociaux comme la drogue.Le développement futur de l’Algérie, devra donc reposer sur l’initiative locale pour protéger à la fois l’environnement et initier des activités productives, notamment non polluantes, car toute action centralisatrice est vouée à l’échec sans implication des acteurs locaux. Il s’agira de revoir la fiscalité locale avec un système de péréquation entre les régions riches et les régions pauvres : objectif promouvoir une gestion budgétaire performante des collectivités territoriales et établir et rendre publics des coûts standards moyens, par type de collectivité locale et par fonction, pour mettre en évidence les gaspillages.
Dans le cadre de ces réformes locales, on devrait privilégier l’autonomie budgétaire plutôt que l’autonomie fiscale pour inciter les électeurs à mieux contrôler les dépenses des collectivités locales. Cellule de base, la commune algérienne devra assurer sa mutation profonde, pour devenir un espace de convivialité qui intègre dans sa démarche l’action citoyenne du mouvement associatif. Je préconise à l’instar de l’étude du Femise de créer un institut national d’études du territoire littoral. Cela doit entrer dans le cadre d’une réelle volonté politique de décentralisation, à ne pas confondre avec la déconcentration, qui induit une bureaucratie locale plus néfaste que la bureaucratie centrale.
On pourrait imaginer une véritable régionalisation économique, à ne pas confondre avec l’avatar négatif du régionalisme. Il s’agira de passer du stade de collectivités locales providences à celui de collectivités locales entreprises et citoyennes. Une réorganisation du pouvoir local dont la base est la commune, pour une société plus participative et citoyenne s’impose, réorganisation de la fonction de la revalorisation de la ressource humaine renvoyant à l’urgence de la révision du statut de la fonction publique.
Après la «commune providence» du Tout-Etat, l’heure est au partenariat entre les différents acteurs de la vie économique et sociale, à la solidarité, à la recherche de toute forme de synergie et à l’ingénierie territoriale. C’est dans ce contexte que la commune doit apparaître comme un élément fédérateur de toutes les initiatives qui participent à l’amélioration du cadre de vie du citoyen, à la valorisation et au marketing d’un espace.
C’est à la commune que reviendra ainsi la charge de promouvoir son espace pour l’accueil des entreprises et de l’investissement. La commune devra par ailleurs et naturellement se constituer en centre d’apprentissage de la démocratie de proximité qui la tiendra comptable de l’accomplissement de ses missions. La commune doit se préparer à une mutation radicale devant faire passer du stade de collectivités locales providences à celui de collectivités entreprises responsables de l’aménagement du développement et du marketing de son territoire.
C’est pourquoi la fonction de wali, dont le rôle essentiel est celui d’animation et de coordination des communes, ne doit plus répondre aux critères actuels où l’administratif prime mais à des hommes managers d’un niveau intellectuel élevé et d’une haute moralité si l’on veut éviter une bureaucratisation locale plus néfaste que la centrale. Pour répondre à cet enjeu majeur, on doit miser sur la valorisation du territoire et l’organisation du développement autour d’espaces équilibrés et tenant compte de l’urgence d’une urbanisation maîtrisée , anarchique avec des coûts faramineux des constructions mal faites, encourageant le banditisme, bandes organisés, la prostitution, la drogue, et sans tenir compte de la protection de l’environnement (primat du béton) et du cadre de vie qui se dégradent de jour en jour.
Pour une création de technopoles par grande région
Dans le cadre d’un aménagement du territoire réfléchi, je préconise la création de technopoles, par grandes régions. Les expériences nous enseignent que les technopoles sont de véritables moteurs de croissance pour les pays. Les retombées économiques et les externalités positives d’ordre social peuvent être significatives à l’échelle régionale et nationale.Les technopoles permettent de créer des emplois en local à travers l’implantation d’entreprises internationales et la création de nouvelles entreprises et contribuent à la croissance économique des pays. Mais la réussite implique quatre conditions. Premièrement, il s’agira d’impliquer les acteurs-clés. Pour créer les conditions qui permettront à la fois d’attirer les investissements, de créer de l’emploi et de stimuler les innovations, la technopole doit être soutenue à la fois par les acteurs publics, notamment dans le domaine des incitations fiscales, des subventions temporaires, du foncier avec toutes les utilités et commodités (Etat, banques publiques, universités…) et privés (entreprises, banques privées, Chambre de commerce, syndicats patronaux.
Dans ce cadre, l’on peut dynamiser l’entrepreneuriat féminin actuellement marginalisé.
Deuxièmement, l’efficacité doit reposer un modèle opérationnel performant et une gouvernance efficace. En matière de gouvernance, la pérennité de la technopole repose sur une autonomie de gestion et une autonomie financière qui lui permettent de dynamiser la recherche de clients entreprises et pour des partenariats avec des entreprises externes. Pour contribuer durablement à la création d’emplois dans le pays, la technopole doit s’inscrire dans le cadre d’une politique d’innovation nationale définissant les secteurs prioritaires (industrie, énergie, agroalimentaire, services, etc.) en matière d’innovation, sur le long terme.
Troisièmement, adapter le modèle de financement. Le modèle de financement et d’exploitation de la technopole doit être construit en y associant plusieurs partenaires dans le cadre d’un partenariat public-privé. Un cadre réglementaire incitatif doit être mis en place en matière d’investissements pour faciliter le financement des jeunes entreprises innovantes et en matière de fiscalité.
Quatrièmement, les technopoles doivent s’insérer dans le cadre de la concurrence internationale. Il s’agit de faire le marketing de l’offre en matière de prestations offertes aux entreprises (centres de conférences, bibliothèque, salles de réunion, helpdesk…) et de rendre visible à l’international par une véritable campagne de séduction envers les entreprises nationales et multinationales qui peuvent choisir leur lieu d’implantation selon les avantages logistiques et administratifs offerts par les différents pays d’une même région.
En résumé, le centralisme bureaucratique est largement dépassé, les président d’APC n’ayant aucun pouvoir de décision tout étant concentré au niveau central et des walis. La léthargie de certaines wilayas est due au manque de visibilité et de cohérence dans la réforme globale, faute de management et de planification stratégique, assistant à des distributions d’enveloppes financières sans objectifs précis. Les projets pour les jeunes à travers différentes institutions , seront-ils rentables à terme , le problème est posé , car sans efficacité économique, c’est reporter les vrais problèmes dans le temps.
L’objectif stratégique est d’impliquer la société afin de réaliser la transition d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux avec des entreprises performantes en termes de coût et de normes de qualité. Après 50 années d’indépendance politique, l’Algérie n’a pas d’économie : 98% d’exportation d’hydrocarbures à l’état brut et semi-brut et important 70% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées dont le taux d’intégration ne dépasse pas 15%.
Djamel Benachour, Arslan Selmane, Chahredine Berriah, Gaidi Mohamed Faouzi
Petite histoire de la Rue Tanger : une rue, une légende
le 03.10.13 | 10h00
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© D. R.
La rue est fréquentée de jour comme de nuit.
En d’autres lieux, la rue Tanger aurait été classée «Patrimoine
national». Exagéré ? Qu’on en juge par son passé fastueux et son
incroyable carnet d’adresses : Charlie Chaplin, la star mondiale du
cinéma en 1931, Jean Gabin et Mohamed Iguerbouchène en 1937, Karl Marx
en 1887, Sarah Bernhardt et Saint Exupéry.
Le défilé continue avec le cosmonaute qui a marché sur la Lune,
l’Américain Buzz Aldrin en 1970, et aussi Albert Camus, André Gide,
Kateb Yacine et le poète Jean Sénac ; ajoutons toutes les célébrités de
la presse. La rue Tanger, de la belle époque à nos jours, a fasciné. Au
départ, la rue Tanger était une concentration d’imprimeurs. L’ensemble
des immeubles a vu le jour sur l’espace d’un cimetière algérois détruit
au cours de la première décennie de la colonisation.
Dans certains commerces, on foule du pied des tombes enfouies sous le revêtement et le carrelage. Au début du siècle dernier, on comptait au moins cinq imprimeries dans cette rue si étroite. Nous retenons Léon Marcel et Jourdain. L’industriel de la photo Eastman, qui est à l’origine de la diapositive en couleur, avait installé ses ateliers sur cette artère de développement derrière l’hôtel d’Angleterre réduit en vulgaire parking à ciel ouvert. Le mensuel Paris Alger avait élu domicile dans cette rue ; il fut l’ancêtre des magazines de mode Elle et Femme Actuelle. Les imprimeurs ont toujours été des durs à la tâche et portés sur la convivialité. Les restaurants et débits de boissons ont flairé l’affaire avec la cohue de bouches à nourrir. Aussi, la vocation de restauration est venue d’elle-même.
Le consulat général d’Autriche était logé à la rue Tanger. A cette époque, Hydra n’était qu’une zone inconnue au milieu d’une nature sauvage. Le journal Le Moniteur, dans son édition de 1882, rapporte cet événement incroyable : «A Hydra, une lionne, qui a surgi des bois, s’est emparée d’un bébé couché dans son landau en pleine nature. La maman, une jeune Alsacienne, faisait sa lessive au bord du ruisseau.» Oralement, la rue Tanger s’agrippe à son ancienne identité. Pour l’écrit, elle se nomme Ahmed Chaïb.
El Hadj, le doyen mondial de la pâtisserie
Ce long couloir étroit, parallèle à la rue Ben M’hidi, subjugue les passants. C’est le lieu du mouvement perpétuel. La rue attire quotidiennement des dizaines de milliers de visiteurs avec un pic important vers midi. Cette magie ne date pas d’hier. Déjà, en 1930, un arrêté préfectoral interdisait la circulation automobile et les charrettes de 10h à 12h30 et de 16h à 20h. Dans cette rue qui tombe en ruine, la vie persiste avec beaucoup de ténacité. A toute heure, il est possible de se procurer une panoplie de produits. C’est ici que se trouve le fleuron de la pâtisserie algéroise chez El Hadj, sans doute le doyen mondial de la pâtisserie du haut de ses 86 ans. Hyperactif, El Hadj est le premier commerçant à ouvrir boutique tous les matins. Juste en face, chez Lamri, c’est la musique. C’est dans cette petite boutique, professionnels et amateurs mélomanes que vous trouverez l’instrument que vous cherchez.
Jean Gabin et Larbi Benbarek au «Bosphore»
L’un des plus célèbres restaurants sélects de la rue Tanger est sans doute le Bosphore. Il a été durant des années l’annexe officieuse du quotidien El Moudjahid et Algérie Actualité pour avoir été fréquenté par une cohorte de journalistes. Nombreux ne sont plus de ce monde, tels que Halim Mokdad, Abdelaziz Hassani, Omar Boudia, Mansouri, Othmane Oudina, Tahar Djaout, Rabah Afredj, Omar Zeghnoun, Maloufi de la rotative, ou Saci Haddad le photographe.
C’était le lieu de rencontres et d’échanges parfois bruyants. On y rencontrait des auteurs, des artistes ou les patrons de la médecine légale et de la psychiatrie. Ce petit patrimoine national, d’à-peine une trentaine de mètres carrés, a accueilli autrefois d’autres célébrités mondialement connues parmi lesquelles Jean Gabin et son metteur en scène Julien Duvivier. C’était en 1937 au cours du tournage de Pépé le Moko. Gabin était accompagné du musicologue Mohamed Iguerbouchène, auteur de la musique du film qui avait pour décor La Casbah. Notre compositeur avait subjugué le public de Vienne avec ses rapsodies.
Avant sa disparition en 1965, il habitait au 3, rue Blanchard, actuellement Seddik Ben Abdelaziz, perpendiculaire à la rue Tanger. Parmi les grandes célébrités venues au Bosphore, on citera maître Vergès, le boxeur Cherif Hamia, Larbi Benbarek, Kermali et de nombreux joueurs de l’équipe historique du FLN, Roger Hanin et Albert Camus, Issiakhem. Kateb Yacine se réfugiait le plus souvent au Coco Bar, ainsi nommé pour la tendance gauche de ses clients.
Paul Belmondo, Karl Marx et Aldrin
La rue Tanger était l’un des endroits préférés du célèbre sculpteur algérois, Paul Belmondo, décédé à Paris en 1982, père de l’acteur populaire Jean Paul Belmondo. Plusieurs œuvres de Paul Belmondo trônent au Musée national des beaux-arts. Les artistes de la belle époque se retrouvaient souvent au bistrot de Mme Laure Fass au 13, rue Tanger. Au n°14, c’était l’adresse d’une pension complète à «160 francs par mois, vin compris».
Le plus mystérieux, un établissement de cette rue bruyante et charmante était sans doute cette maison située au n°9 consacrée, dans les années 1920, à l’empaillage d’animaux et la vente de plumes d’autruches. L’obscurité et les odeurs de putréfaction des animaux donnaient à cette maison un aspect moins attirant. Deux ans après avoir marché sur la Lune, Buzz Aldrin a marché sur la rue Tanger en compagnie de Cherif Guellal, du MALG. C’était en 1970. Le cosmonaute américain, en visite en Algérie, avait été reçu en audience par le président Houari Boumediène en vue d’une intervention de l’Algérie auprès des Vietnamiens pour la libération de pilotes de B52.
Attention ça va tomber
De nombreux immeubles se sont écroulés ces dernières années par manque d’entretien. L’effondrement survenu en 2007 au n°11 a fait deux morts et 3 blessés graves. Juste en face, l’ancienne Maison Reine des années 1920 menace de s’affaisser à tout moment. C’est une redoutable catastrophe qui s’annonce. Ainsi, la rue Tanger fascine un peu moins de nos jours en raison du vieillissement prématuré d’un capital immobilier victime de mauvaise gestion. Il n’y a pas d’association de commerçants. Au problème de plomberie qui fait fissurer les murs, s’ajoute l’éclatement des égouts qui coulent à ciel ouvert. Le délai d’enlèvement des épaves peut dépasser largement 8 ans. Les ruelles perpendiculaires sont d’une saleté repoussante, les rats pullulent comme à l’époque de la peste, et les odeurs priment. Ce décor est planté au cœur de la capitale, à proximité de l’APC, du Sénat, de l’Assemblée nationale, du ministère de l’Intérieur, etc.
Dans certains commerces, on foule du pied des tombes enfouies sous le revêtement et le carrelage. Au début du siècle dernier, on comptait au moins cinq imprimeries dans cette rue si étroite. Nous retenons Léon Marcel et Jourdain. L’industriel de la photo Eastman, qui est à l’origine de la diapositive en couleur, avait installé ses ateliers sur cette artère de développement derrière l’hôtel d’Angleterre réduit en vulgaire parking à ciel ouvert. Le mensuel Paris Alger avait élu domicile dans cette rue ; il fut l’ancêtre des magazines de mode Elle et Femme Actuelle. Les imprimeurs ont toujours été des durs à la tâche et portés sur la convivialité. Les restaurants et débits de boissons ont flairé l’affaire avec la cohue de bouches à nourrir. Aussi, la vocation de restauration est venue d’elle-même.
Le consulat général d’Autriche était logé à la rue Tanger. A cette époque, Hydra n’était qu’une zone inconnue au milieu d’une nature sauvage. Le journal Le Moniteur, dans son édition de 1882, rapporte cet événement incroyable : «A Hydra, une lionne, qui a surgi des bois, s’est emparée d’un bébé couché dans son landau en pleine nature. La maman, une jeune Alsacienne, faisait sa lessive au bord du ruisseau.» Oralement, la rue Tanger s’agrippe à son ancienne identité. Pour l’écrit, elle se nomme Ahmed Chaïb.
El Hadj, le doyen mondial de la pâtisserie
Ce long couloir étroit, parallèle à la rue Ben M’hidi, subjugue les passants. C’est le lieu du mouvement perpétuel. La rue attire quotidiennement des dizaines de milliers de visiteurs avec un pic important vers midi. Cette magie ne date pas d’hier. Déjà, en 1930, un arrêté préfectoral interdisait la circulation automobile et les charrettes de 10h à 12h30 et de 16h à 20h. Dans cette rue qui tombe en ruine, la vie persiste avec beaucoup de ténacité. A toute heure, il est possible de se procurer une panoplie de produits. C’est ici que se trouve le fleuron de la pâtisserie algéroise chez El Hadj, sans doute le doyen mondial de la pâtisserie du haut de ses 86 ans. Hyperactif, El Hadj est le premier commerçant à ouvrir boutique tous les matins. Juste en face, chez Lamri, c’est la musique. C’est dans cette petite boutique, professionnels et amateurs mélomanes que vous trouverez l’instrument que vous cherchez.
Jean Gabin et Larbi Benbarek au «Bosphore»
L’un des plus célèbres restaurants sélects de la rue Tanger est sans doute le Bosphore. Il a été durant des années l’annexe officieuse du quotidien El Moudjahid et Algérie Actualité pour avoir été fréquenté par une cohorte de journalistes. Nombreux ne sont plus de ce monde, tels que Halim Mokdad, Abdelaziz Hassani, Omar Boudia, Mansouri, Othmane Oudina, Tahar Djaout, Rabah Afredj, Omar Zeghnoun, Maloufi de la rotative, ou Saci Haddad le photographe.
C’était le lieu de rencontres et d’échanges parfois bruyants. On y rencontrait des auteurs, des artistes ou les patrons de la médecine légale et de la psychiatrie. Ce petit patrimoine national, d’à-peine une trentaine de mètres carrés, a accueilli autrefois d’autres célébrités mondialement connues parmi lesquelles Jean Gabin et son metteur en scène Julien Duvivier. C’était en 1937 au cours du tournage de Pépé le Moko. Gabin était accompagné du musicologue Mohamed Iguerbouchène, auteur de la musique du film qui avait pour décor La Casbah. Notre compositeur avait subjugué le public de Vienne avec ses rapsodies.
Avant sa disparition en 1965, il habitait au 3, rue Blanchard, actuellement Seddik Ben Abdelaziz, perpendiculaire à la rue Tanger. Parmi les grandes célébrités venues au Bosphore, on citera maître Vergès, le boxeur Cherif Hamia, Larbi Benbarek, Kermali et de nombreux joueurs de l’équipe historique du FLN, Roger Hanin et Albert Camus, Issiakhem. Kateb Yacine se réfugiait le plus souvent au Coco Bar, ainsi nommé pour la tendance gauche de ses clients.
Paul Belmondo, Karl Marx et Aldrin
La rue Tanger était l’un des endroits préférés du célèbre sculpteur algérois, Paul Belmondo, décédé à Paris en 1982, père de l’acteur populaire Jean Paul Belmondo. Plusieurs œuvres de Paul Belmondo trônent au Musée national des beaux-arts. Les artistes de la belle époque se retrouvaient souvent au bistrot de Mme Laure Fass au 13, rue Tanger. Au n°14, c’était l’adresse d’une pension complète à «160 francs par mois, vin compris».
Le plus mystérieux, un établissement de cette rue bruyante et charmante était sans doute cette maison située au n°9 consacrée, dans les années 1920, à l’empaillage d’animaux et la vente de plumes d’autruches. L’obscurité et les odeurs de putréfaction des animaux donnaient à cette maison un aspect moins attirant. Deux ans après avoir marché sur la Lune, Buzz Aldrin a marché sur la rue Tanger en compagnie de Cherif Guellal, du MALG. C’était en 1970. Le cosmonaute américain, en visite en Algérie, avait été reçu en audience par le président Houari Boumediène en vue d’une intervention de l’Algérie auprès des Vietnamiens pour la libération de pilotes de B52.
Attention ça va tomber
De nombreux immeubles se sont écroulés ces dernières années par manque d’entretien. L’effondrement survenu en 2007 au n°11 a fait deux morts et 3 blessés graves. Juste en face, l’ancienne Maison Reine des années 1920 menace de s’affaisser à tout moment. C’est une redoutable catastrophe qui s’annonce. Ainsi, la rue Tanger fascine un peu moins de nos jours en raison du vieillissement prématuré d’un capital immobilier victime de mauvaise gestion. Il n’y a pas d’association de commerçants. Au problème de plomberie qui fait fissurer les murs, s’ajoute l’éclatement des égouts qui coulent à ciel ouvert. Le délai d’enlèvement des épaves peut dépasser largement 8 ans. Les ruelles perpendiculaires sont d’une saleté repoussante, les rats pullulent comme à l’époque de la peste, et les odeurs priment. Ce décor est planté au cœur de la capitale, à proximité de l’APC, du Sénat, de l’Assemblée nationale, du ministère de l’Intérieur, etc.
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