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Mouloud Mammeri : La dernière traversée d’un juste
le 29.12.17 | 12h00 Réagissez
Chemin Sfindja (ex-Laperlier), El Biar. Mi-février 1989. Les quatre immeubles de l’AéroHabitat, achevés en 1952, cachent une partie de la baie d’Alger.
De ce quartier d’El Biar, il est possible de voir une partie d’Alger-Est et au-delà, les montagnes de Kabylie.
La crinière très blanche, le visage avenant d’un sage, le regard malicieux caché par des lunettes posées sur un nez proéminent, l’homme, septuagénaire très heureux, à de l’allure, malgré un dos légèrement courbé.
Mouloud Mammeri finit par installer ses affaires dans le coffre de sa Peugeot 205. Manteau en alpaga sur le dos, il suit la rue en lacet menant au centre d’Alger. Passé la Moutonnière, il s’engage sur la RN4 vers Blida, et de là pour rejoindre les régions de l’ouest du pays.
Motif de ce voyage : un colloque organisé par la faculté des lettres et sciences humaines de l’université Mohammed 1er d’Oujda, ville de l’Oriental marocain.
Mouloud Mammeri devait être accompagné par une de ses connaissances, employé dans l’édition. Mais son accompagnateur a été subitement terrassé par une crise de sciatique. Il a été décidé que Mammeri fera le voyage par avion jusqu’à Tlemcen, où ses hôtes marocains devaient venir le récupérer à la frontière. «Le billet d’avion a été acheté à l’agence en face de l’hôtel Aletti (Es Safir). Mammeri avait ce billet en poche le jour de départ… C’est Nezha, sa fille, qui devait l’emmener à l’aéroport pour son vol prévu à 11h», raconte son ami qui a souhaité garder l’anonymat.
Prenant de court son beau monde, Mammeri décide finalement de faire le voyage par route malgré les vives protestations de sa femme, Na Aziza, et de sa fille. «Il leur a dit qu’il fait beau et qu’il préfère aller à Oujda en voiture. Pour convaincre sa femme et sa fille, très inquiètes, Mammeri a dû les rassurer qu’il fera des arrêts et qu’il se reposera à Oran où il comptait des amis», poursuit ce proche de la famille.
A ses amis aussi, qui ont essayé de le faire revenir sur sa décision, Mammeri répondra invariablement qu’il connaît bien le trajet et que son véhicule, une 205, est sûr. «Ne vous inquiétez pas pour moi, voyons ! (…)Vous savez bien que je suis immortel», rapportait Assia Djebar, reprenant le témoignage d’une amie commune et collaboratrice, Malika (Le Blanc de l’Algérie, Albin Michel, 1995).
Jeans et baskets de rigueur, Mammeri, 72 ans, aimait conduire. Mais depuis quelque temps, un souci de santé, une hypertension oculaire, le tourmentait. «C’est la pire chose qui puisse m’arriver», se confie-il à un proche qui témoigne de la hantise de Mammeri de ne plus pouvoir lire.
Et d’ajouter : «Cette maladie aurait pu l’empêcher de conduire, de jour comme de nuit avec la lumière vive. Sa fille était très vigilante. Elle a toujours essayé de l’empêcher de prendre le volant. Mais lui n’écoutait personne, il mettait son jeans et ses baskets et démarrait au quart de tour.» Pour ce familier, Mammeri «conduisait comme un rêveur». Un jour, des gendarmes ont voulu lui retirer son permis pour dépassement grave sur la route de Draâ Ben Khedda (Tizi Ouzou). «Il n’a pas voulu que je m’interpose en leur disant qu’ils ont affaire au grand Mammeri. Dda Lmuloud savait qu’il avait mal négocié ce virage.»
Les derniers mois de sa vie dans une Algérie qui connaissait les soubresauts des événements d’Octobre, l’occasion s’offrait à ce voyageur patenté de parcourir de longues distances dans des régions parfois aux antipodes (Oranie, Alger, la Kabylie…).
Il se rendait à ces manifestations dans sa 205 ou dans la R4 d’un de ses proches. «On se retrouvait à trois ou quatre, lui, moi, Tahar Djaout et parfois Rachid Mimouni, qui venaient, les deux, de publier des textes remarqués chez Laphomic, premier éditeur privé qui venait d’être autorisé par le ministère de la Culture», signale ce familier.
A Aïn El Hammam (Tizi Ouzou), fin décembre, l’auteur a été l’invité d’honneur de la première activité de l’association Si Mohand U M’hand que venait de fonder le chanteur Lounis Aït Menguellet. «Dans la salle de spectacle de la ville, bondée, le public n’avait d’yeux que pour Dda Lmulud, comme me l’a fait remarquer Lounis. La joie de Dda Lmulud était immense quand l’association lui a offert un burnous», raconte celui qui a accompagné l’écrivain dans sa virée en Haute-Kabylie.
La revanche d’un Amusnaw
La revanche d’un Amusnaw
Invité par ses hôtes à passer la nuit au village Ighil Bouamas, chez son ami Lounis, Mammeri a préféré prendre la route. «Il était 23h ou minuit, je ne me rappelle pas exactement, quand nous avions repris la route d’Alger (160 km, ndlr), malgré un temps capricieux. Mammeri n’aimait pas déranger», poursuit-il. Fin décembre 1988, à l’USTHB (Bab Ezzouar), les jeunes étudiants, réunis au village universitaire, se souviendront toujours de sa docte présentation de la poésie kabyle ancienne.
Début janvier 1989, à Béjaïa, «seul le stade fut suffisant pour les milliers de gens venus entendre sa conférence sur la culture berbère», rappelle, très émue, Assia Djebar qui raconte sa rencontre avec Mammeri, fin décembre, dans le quartier Laperlier, qui a été aussi celui de son père.
Celle qui sera élue plus tard à l’Académie française a fait un constat juste : les dernières cinq ou six années de sa vie, l’homme «choyé des dieux» avait rejoint définitivement sa jeunesse d’autrefois, ou celle qu’il méritait tant.
Insistant, lui aussi, sur l’«endurance physique» de celui qui a choisi une «voiture de jeune homme», Djaout, qui lui a adressé une lettre posthume publiée par Awal, garde un souvenir ému de ses derniers jours de compagnonnage avec l’amusnaw : «Sois rassuré, Da Lmulud, la dernière image que je garderai de toi ce n’est pas celle, émouvante, du mort accidenté que j’ai vu, mais celle de ce jeudi 16 février où nous nous étions retrouvés avec d’autres amis à Ighil Bwamas pour discuter du tournage d’un film. Tu étais élégant et alerte comme toujours, en tennis.
Tu étais le premier au rendez-vous. Tu nous plaisantais sur notre retard, disant que tu croyais te tromper de jour. Tu étais aussi le premier à repartir, toujours disponible et toujours pressé.»
Mammeri n’a pas cessé de produire durant sa dernière décennie de vie. Après son départ à la retraite du Crape (CNRPH), il publie Poème kabyles anciens (1980). C’est l’interdiction de sa conférence à Tizi Ouzou sur cet essai qui est à l’origine des événements du Printemps berbère.
En 1982, il fonde à Paris le Centre d’études et de recherches amazighes (Ceram) et la revue Awal, tout en animant un séminaire sur la langue et la littérature amazighes à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS).
Avec le journaliste d’Algérie-Actualité, Tahar Djaout, il réalise des entretiens publiés chez l’éditeur privé algérois, Laphomic. Une partie des échanges enregistrés sur cassettes audio s’est déroulée, durant toute l’année 1986, à Alger, au siège de l’éditeur à la rue Si El Haouès (Alger-Centre), ou encore en France.
Grâce au responsable de l’organe de l’Amicale des Algériens en Europe, Actualité de l’Emigration, son proche ami Abdelkader Djeghloul, Djaout a réussi à obtenir une bourse à l’Institut français de presse de Paris et a ainsi pu se consacrer à son entretien. Lieux de rencontre avec son aîné : café Le Petit Cluny, boulevard Saint-Michel, point de chute de l’intelligentsia parisienne. «C’est dans ce café réputé que Mammeri donnait rendez-vous quand il descendait à Paris.
Et c’est d’ailleurs là au premier étage que se poursuivaient ses entretiens à bâtons rompus avec le jeune Djaout», révèle un des intercesseurs entre les deux auteurs complices, et qui dirigea l’autre recueil d’entretiens publié par le même éditeur Gafaiti Hafid, (Kateb Yacine, un homme, une œuvre, un pays, 1986).
Mammeri connaissait-il une «revanche» ? A celle qu’il a connue au Maroc, où il s’est replié après la Bataille d’Alger —les paras était venus le chercher chez lui— il dira qu’il «accompagnait une reviviscence». Celle qu’il a lui-même suscitée par son engagement désintéressé en faveur de la langue et la culture berbères.
Selon des témoignages, Mammeri, qui se définissait lui-même comme apolitique, s’est longuement interrogé sur la situation politique du pays (Octobre et ses conséquences politiques en ce début d’année 1989, le mouvement berbère, la Constituion qui sera adoptée le 23 février).
«ça ne se sent pas bon», dira-t-il, inquiet, à ses fidèles amis, à qui il a rendu compte de la teneur des échanges qu’il a eus à Paris avec le leader du FFS en exil, Hocine Aït Ahmed.
A la veille de la préparation des assises du Mouvement culturel berbère (MCB) (9 et 10 février), des militants l’ont approché. Mais ils déchanteront, puisque le vieux sage a décidé de ne pas assister à ces rencontres.
Des animateurs fougueux n’ont pas apprécié et le lui ont fait savoir. «Un des meneurs le lui avait reproché au téléphone avec des mots durs, comme me l’a raconté, plus tard, sa femme, très affectée par cet épisode», s’offusque un familier des Mammeri. C’est après une rencontre à L’Alhambra, un café à Alger-Centre, que deux militants se sont rendus chez Mammeri à El Biar. «Il finira finalement par envoyer un texte lu par Mokrane Aït Larbi, si mes souvenirs sont bons», poursuit-il.
Mort tragique
Quelques jours après cet événement important de l’histoire du mouvement culturel, Mammeri est invité pour un colloque sur la culture amazighe à l’université d’Oujda. Les relations algéro-marocaines s’étaient réchauffées, et donc la frontière est ouverte.
Avant les grands projets autoroutiers, l’ancien itinéraire suivi par les voyageurs qui partent vers l’ouest du pays est le même. D’abord la RN4 : Alger-Mouzaia-El Khemis-Ain Defla-Chlef-Oued Rhiou-Mohammadia-Sig-Oued Tlelat-Oran. Ensuite, la RN2 : Oran-Tlemcen. Arrivée à Maghnia et passage par le poste-frontalier vers Oujda, la plus algérienne des villes du Maroc.
Mammeri a dû, selon des témoignages, faire escale à Oran, après au moins sept heures de route. Il poursuivra le lendemain son bonhomme de chemin vers Tlemcen et de là vers Oudja, où il sera logé, avec d’autres participants, dans un hôtel de la ville.
Avec sa conférence intitulée : «Faut-il écrire spécifique ?» (publiée par l’association Tala dans Culture savante, culture vécue, 1991), Mammeri fera un constat : «Depuis le temps que l’on parle de nous sans nous, c’est-à-dire en nous ignorant !» L’écrivain était confronté à ce jugement, dès ses premières années au Maroc, au lycée Gouraud de Rabat, où l’adolescent d’Ath Yenni est accueilli par son oncle,
Si Lounès, précepteur du futur roi Mohammed V. L’amusnaw s’interroge, dans sa conférence, sur l’écriture, les avantages de la spécificité et de l’universalité. Il évoquera, aussi, la fermeture de «bab al ijtihad».
«En verrouillant les issues, on est du moins sûr que l’on sera entre soi, soit sans mélange, sûr que l’air du large ne viendra pas perturber l’île préservée de ce par quoi nous nous distinguons sans recours de tous les autres», constate-il perspicace. Une photo publiée par le journal marocain, Le Matin du Sahara, à qui il accorda son dernier entretien (consultable sur le Net), le montre le regard déterminé, la main malmenant un stylo à bille…
Parmi les invités du colloque, Amin Zaoui, auteur et présentateur de l’émission culturelle Aqwass, racontera dans une chronique (Liberté) et un recueil de contribution qu’il a coordonné (L’Eternel Mammeri, éd. Tafat), sa première et dernière rencontre avec celui qu’il qualifiera de visionnaire. Pour Zaoui, la brillante communication de Mammeri a suscité un grand débat politico-culturel, entre les universitaires maghrébins, sur le droit à la culture amazighe, sur le combat pour l’indépendance…
En marge du colloque, les deux compatriotes étaient invités à une émission radiophonique sur la littérature de l’oralité, produite et diffusée par la station de la radio régionale d’Oujda. «Sur les ondes, Mouloud Mammeri a évoqué son parcours d’écrivain romancier, mais aussi de chercheur en anthropologie culturelle. Il était habité par l’histoire.
Et parce que l’animateur de l’émission ne parlait que l’arabe, avec plaisir et honneur, j’ai traduit, en direct, les propos de Mouloud Mammeri», témoigne encore l’ancien directeur de la Bibliothèque nationale d’Algérie.
Mammeri réalisa, deux jours avant son départ, un entretien avec un journaliste du Matin du Sahara (12 mars 1989). Celui-ci raconte : «Après avoir réalisé pour les lecteurs de Magazine cet entretien, je lui ai demandé de me donner son stylo afin d’écrire son adresse. J’ai écrit le nom et le prénom, mais je n’ai pas pu continuer, car il n’y avait plus d’encre dans le stylo. Alors je lui ai dit : ‘‘Il n’y a plus d’encre dans votre stylo.’’ Il m’a répondu : ‘‘Peut-être qu’il est mort !’’ Et ça a été un motif pour rire et échanger des anecdotes sur les stylos.
24 heures après... La mort tragique l’attendait au tournant ! Et durant son séjour à Oujda, il disait qu’il avait un rendez-vous et qu’il ne pouvait pas rester parmi nous au-delà du samedi. Avec qui avait-il ce rendez-vous ? Il ne le dit pas. C’était peut-être avec la mort !»
Le matin de son départ, Mammeri et Zaoui prenaient leur petit-déjeuner ensemble à la terrasse de leur hôtel. Pour son confident du jour, Mammeri devait passer la nuit du 25 au 26 février à Tlemcen. Son ami qui a été retenu par la maladie détaille : «Mammeri a appelé chez lui pour dire de ne pas l’attendre à cause du mauvais temps. Il avait décidé de passer la nuit à Oran. Il a même pris le soin de préciser à ses proches qu’il descend au Grand Hôtel situé en face de la Grande-Poste.» Il n’en sera pas ainsi, puisque Mammeri décide de prendre la route à 21h.
Selon ce confident de la famille, c’est donc le matin du 26 que l’accident de la route se produisit : «C’est vers 4 ou 5h que les gendarmes ont pu l’identifier, ses papiers portaient le nom de Mohamed Mammeri. Ils ont appelé vers 7h la famille pour l’informer.»
El Watan a publié le 11 avril 2005 un témoignage inédit. Son auteur, l’écrivain Djilali Khellas, natif de Aïn Defla, où trouvera la mort l’écrivain : «Il était 23h et quelques minutes de cette nuit du 26 février 1989, quand Mouloud Mammeri sortit de la ville de Aïn Defla. Il amorçait, avec sa 205, un virage dangereux.
La nuit était opaque. Aucun clair de lune. Soudain, il voit un camion en stationnement, feux éteints, sans triangle de panne, voulant l’éviter, Mouloud Mammeri donne un coup de volant à gauche. Malheur, les phares d’une voiture qui arrive à toute vitesse en sens inverse l’aveuglent, l’obligent à donner un autre coup de volant, toujours à gauche.
Catastrophe, la 205 tombe dans un ravin et s’immobilise en s’écrasant sur un tronc d’arbre.» Pour Khellas, le chauffeur du camion s’est présenté de lui-même aux gendarmes et a raconté tous ces faits. C’est un pédiatre, Amar Khris, chef du service pédiatrie de l’hôpital de Ain Defla, qui a reconnu la victime. Mme Djebar donne une version presque similaire, mais avec d’autres détails : «Il est environ 11h du soir ; il pleut très fort.
Un taxi 504 le suit, d’assez près. Les deux voitures roulent ainsi environ une dizaine de kilomètres. A un tournant, Mammeri est surpris par la signalisation d’un camion en stationnement. Il freine brutalement ; le taxi qui vient à son tour de tourner percute la 205 : la voiture de Mammeri déportée vers la droite, continue sa course droit sur un arbre, en contrebas.»
Reconnu par sa femme et sa fille, venues à la morgue de Ain Defla, le corps est transféré à son domicile à la rue Sfindja. La nouvelle est diffusée juste après.
A la Télévision publique, un texte laconique annonce la mort de l’écrivain et chercheur. Mais sans image. «La télévision de ton pays n’avait aucun document à nous montrer sur toi : elle ne t’avait jamais filmé, elle ne t’avait jamais donné la parole», s’est offusqué Djaout dans sa lettre.
Des versions parlent d’assassinat de l’auteur et chercheur. «C’est farfelu comme thèse, vu qu’à l’aller, du moins, rien ne le permet de le penser», signale un proche. «L’idée a fait son chemin parce que les gens n’ont pas confiance en leur Etat. C’est toujours le malaise social, politique qui fait que toute mort est suspecte», estime un militant berbériste.
Mammeri avait des projets qu’une mort «bête», comme le rappelle Khellas, avait freinés : il devait donner une conférence au colloque international sur l’oralité africaine, CNEH (12-15 mars), il était invité pour des ventes-dédicaces de ses livres, particulièrement le dernier publié chez Laphomic.
Les obsèques de l’immense Mammeri, le 28 février, chez lui à Taourit Mimoun, étaient exceptionnelles. Comme le défunt. Au moins 200 000 personnes ont suivi la procession funéraire. «Je le répète et je le crois fermement : il fut un choyé des dieux», soutient à raison Mme Djebar.
Nadir Iddir
Ali Brahimi. Ex-député et ancien détenu du Printemps berbère de 1980
Tout ce qui a été arraché l’a été par nos souffrances
le 29.12.17 | 12h00 Réagissez
C’est une avancée symbolique fondamentale.
Elle règle la problématique des Algériens et des Amazigh vis-à-vis du temps, en remettant ce dernier dans le compteur du temps amazigh, un concept dont le terme en berbère a même disparu.
Ce n’est pas peu, il reste maintenant à amender également la Constitution pour requalifier cette terre qualifiée d’arabe. La requalifier pour ce qu’elle est, de terre amazighe ou, au moins, éviter de ne pas trop jouer avec les qualificatifs frustrants et répressifs. Yennayer comme journée nationale, c’est un acquis indéniable d’une lutte de plusieurs générations vécue dans le sang, la torture et dans les larmes dans une Algérie pourtant indépendante.
Il reste, maintenant dans ce combat de plusieurs générations, la Kabylie qui a fourni la militance face au déni. Et aux autres Algériens non berbérophones de se saisir de la cause amazighe pour en faire véritablement une cause nationale et pour la sortir des ornières ou le déni anti-amazigh des régimes nord-africains arabiques et islamiques.
La réhabilitation de l’identité et de la culture amazighes est une œuvre de longue haleine. Maintenant, nous ne pouvons pas, sur un seul fait, juger de l’existence ou non d’une volonté politique chez le régime algérien. Tout ce qui a été arraché l’a été par nos souffrances. Jusqu’ici, la volonté politique du régime a été très peu présente.
Mais nous ne crachons pas sur l’avenir. Ce qui est certain, c’est que la revendication amazighe est une revendication hautement subversive. En ce sens, elle pose la question de la diversité et de la pluralité qui lui sont consubstantielles pour des régimes nord-africains qui sont plutôt bâtis sur la pensée unique. C’est ce qui a fait de tamazight une question très politique. C’est une question qui ne pose pas uniquement la problématique de la langue, la culture et de l’identité, mais aussi celle de l’acquisition des libertés fondamentales, des droits de l’homme, de l’Etat de droit et de la démocratie.
Meziane Abane
Algérienne des eaux de Bordj Bou Arréridj
Une entreprise qui croule sous 23 milliards de dettes
le 26.12.17 | 12h00 Réagissez
Le projet de rénovation des canalisations a été...
En plus des créances, des raccordements illicites et de la sécheresse, s’ajoute le phénomène des déperditions, dues au vieillissement du réseau d’adduction qui remonte à l’ère coloniale.
L’Algérienne des eaux (ADE) de Bordj Bou Arréridj croule sous le poids des créances. Selon les derniers chiffres avancés par les services de cette entreprise, ces créances sont passées de 19 à 23 milliards de centimes. «Une situation très difficile, au point que nous ne sommes même pas en mesure de renouveler certains articles bureautiques indispensables», soutiennent des cadres de l’entreprise.
Pour remédier à cet état de fait, l’ADE a lancé depuis octobre dernier une campagne de recouvrement, visant les récalcitrants «qui s’entêtent à ne pas vouloir payer la note, s’élevant parfois à 5 millions de centimes pour certains abonnés». «Par ailleurs, 32 cas de branchements illicites ont également été signalés par les services du contentieux de l’ADE, ainsi que 38 autres cas de non-paiement, dont 4 relevant des institutions étatiques, portés en justice, qui ont provoqué un manque à gagner de 700 millions de centimes», avancent des sources de l’ADE.
«Bien que nous ayons mis à la disposition des citoyens différents modes de paiement, en espèces auprès de nos agences, à la poste ou en mode d’e-paiement, certains parmi nos clients refusent toujours d’obtempérer. Et dans ce cas, il n’y a que la justice comme dernier recours pour trancher», nous révèlent les mêmes sources.
A noter que la vague de sécheresse qui a sévi dans la wilaya a provoqué l’assèchement de plusieurs forages et la chute du débit pour d’autres, tels que les deux principaux forages de Ras El Oued, les cinq autres d’El Hamadia et la source de Lachbour, qui alimentait certains quartiers de Bordj Bou Arréridj, et qui a vu chuter son débit de 1000 m3/jour à 200 m3/jour.
En plus des créances, des raccordements illicites et la sécheresse, s’ajoute le phénomène des déperditions, dues au vieillissement du réseau d’adduction qui remonte à l’ère coloniale. A ce propos, l’ADE, en coopération avec une entreprise française, a réalisé une étude pour rénover l’ensemble des canalisations de la ville de Bordj Bou Arréridj.
Mais faute de moyens, et vu la conjoncture économique, le projet a dû être interrompu à hauteur de 35% d’avancement. Et malgré ces indices, l’ADE rassure ses clients que l’approvisionnement en eau potable se poursuit au rythme d’un jour sur deux, et parfois au quotidien, pour certains quartiers de Bordj Bou Arréridj.
M. Allouache
Souk Ahras : L’APC face à de grands défis
le 28.12.17 | 12h00 Réagissez
La commune de Souk Ahras compte officiellement plus de 2000 baraques qui ceinturent toutes les sorties du chef-lieu de la wilaya et brident des dizaines de projets d’utilité publique.
Ce chiffre, annoncé par les représentants de l’exécutif communal lors de la première rencontre avec la presse, renseigne sur l’ampleur du phénomène et n’écarte aucunement la complicité de la défunte APC, où des élus déclaraient sans ambages leur volonté de laisser faire lors des bains de foule électoraux.
Des quartiers entiers ont été relogés lors des différentes opérations menées depuis 2007 afin d’endiguer le problème sans jamais parvenir à dissuader les recycleurs du logement social et les prédateurs du foncier. Pour Yacine Kanech, secrétaire général de l’APC, qui a reconnu l’ampleur de ce fléau, le problème est posé dans un contexte d’implantation d’agglomérations illicites sur des espaces communaux, d’où des difficultés dans la récupération de l’assiette foncière et des contraintes dans la mise à jour des listes de demandeurs de logements.
«Nous avons récemment procédé à la démolition de huit baraques dans divers endroits de la ville conformément aux orientations et consignes du wali de Souk Ahras et l’opération sera élargie à d’autres foyers de bidonvilles», a-t-il précisé. Il ajoutera que les pouvoirs publics font en sorte que les habitants des constructions illicites soient relogés et que les espaces communaux squattés soient récupérés au profit de la commune. Ainsi, 846 baraques ont été démolies depuis l’année 2007 et des dizaines de cas ont été régularisés dans le cadre de la loi 08 /15, a-t-il indiqué.
Mustapha Rouainia, le maire de Souk Ahras, n’a pas manqué de rappeler, à son tour, que toutes les dispositions seront prises pour éradiquer ce fléau qui n’enchante pas le statut d’un chef-lieu de wilaya. «Nous allons œuvrer tous pour redonner à notre cité le rang qui lui est dû et nous comptons impliquer toute la population dans nos tâches, dont celui d’assainir les cités de la périphérie», a-t-il déclaré. La tâche sera ardue face à la persistance de ceux qui ont déjà pris le pli de diluer les préoccupations de l’heure dans de fallacieux alibis.
Abderrahmane Djafri
Kaïs : distribution de logements sociaux sur fond de protestation
le 29.12.17 | 12h00 Réagissez
L’affichage de la liste finale des bénéficiaires de 1903 logements sociaux, la semaine écoulée à Kaïs, commune distante de 25 km à l’ouest du chef-lieu de la wilaya de Khenchela, a suscité un mouvement de mécontentement chez les demandeurs de logement non retenus sur cette liste.
Ces derniers ont dénoncé les «injustices» qui ont caractérisé cette distribution. Ils se sont mobilisés pour exiger la révision de cette liste. Hier, des manifestants ont bloqué le tronçon de la RN88, reliant Khenchela à Batna, à l’aide de pierres et d’objets hétéroclites, en dénonçant leur exclusion de la liste, a-t-on constaté. A souligner que cette attribution attendue depuis des années a provoqué une grande colère parmi les «déboutés». Ils ont appelé également au respect des critères d’attribution, en donnant notamment la priorité aux citoyens dont la demande de logement date de plusieurs années.
Mohamed Taïbi
Guelma : sit-in national des retraités de l’ANP
le 29.12.17 | 12h00 Réagissez
D’anciens militaires, venus de tout le territoire national, ont répondu à l’appel de la coordination nationale des retraités, des invalides et des radiés de l’ANP en ralliant, mercredi, la ville de Guelma.
Ils ont occupé le stade de la cité Ghahdour Taher, sous le contrôle d’un imposant dispositif sécuritaire de la police antiémeute. «Nous sommes venus en paix. Nous ne sommes pas des émeutiers. Oh président ! Viens prendre de nos nouvelles. Nous ne sommes pas contre l’Etat. Nous l’avons défendu, ce pays, durant la décennie noire.
Pauvre militaire, tu n’as pas de droits alors que le terroriste en a !» Ce sont les slogans scandés à l’unisson par la foule, à qui voulait l’entendre, juste après une allocution de bienvenue de la coordination de la wilaya de Guelma, organisatrice de ce rassemblement. Le choix du lieu et du jour est symbolique, manifestement, puisque les organisateurs ont fait coïncider leur événement avec la commémoration du 39e anniversaire de la mort de Houari Boumediène, et dans sa wilaya natale. Avec plus de 6000 ex-militaires, dont certains portaient des treillis et bérets, le sit-in de Guelma était aussi une manifestation dédiée aux revendications sociales. «Nous percevons des retraites misérables ! Nous sommes les oubliés du gouvernement», ont déclaré à El Watan plusieurs manifestants.
En effet, sur les banderoles exhibées, l’on pouvait lire «Non à l’exclusion, non à la Hogra !», ou encore : «Pacifiques et revendicateurs pour nos droits». Une autre revendication, et pas des moindres, était mise en avant par les organisateurs. Il s’agit de la libération de deux militants, Azizi et Amar, incarcérés «injustement et spoliés de leurs droits» depuis de nombreux mois.
Karim Dadci
Idrisse Hadrani. Membre du mouvement amazigh des Aurès
A Tkout, Yennayer sera très particulier cette fois-ci
le 29.12.17 | 12h00 Réagissez
Je suis très content et satisfait, du moins sur ce plan, après l’annonce de la reconnaissance de Yennayer comme journée nationale. C’est tout un combat qui aboutit et nous ne pouvons qu’éprouver de la joie et du bonheur à l’annonce d’une telle décision.
A Tkout, d’où je suis originaire, cette région qui a toujours été à l’avant-garde du combat pour l’identité amazighe, Yennayer a toujours été fêté comme il se doit. Nous avons l’habitude d’organiser plusieurs cérémonies dont un gala artistique avec la présence de nos artistes qui portent en eux le combat amazigh, mais elles seront d’un autre goût cette fois-ci.
Les marches organisées par les étudiants en Kabylie, à Batna, à Biskra et l’Est en général ont porté leurs fruits. Seule la lutte paie, comme nous l’ont appris ceux qui nous ont précédés dans ce combat. Nous avons nous-mêmes organisé des marches et une grève générale ici à Tkout en 2015 pour demander la reconnaissance de Yennayer comme journée nationale.
Nous en avons organisé une autre en parallèle avec celle des étudiants en décembre dernier. Aujourd’hui, c’est un rêve qui se réalise enfin. Maintenant, sur le plan politique, je pense que si le pouvoir a pris cette décision, c’est dans le but de calmer les esprits, notamment à l’approche d’un grand rendez-vous comme celui de la prochaine présidentielle. Nous avons aussi entendu parler d’une probable méga marche qui sera organisée le 12 prochain, soit le jour de Yennayer en Kabylie. Les étudiants eux aussi n’ont pas baissé les bras et beaucoup comptent renouveler avec la rue à la fin des vacances d’hiver.
C’est probablement cela qui a poussé l’Etat à anticiper cette décision. Mais pour nous, qui faisons partie de la famille qui avance, nous considérons cette dernière de victoire et le fruit d’un combat qui a pris racine, certes, il y a longtemps, mais qui continue à faire son chemin, jusqu’à la reconnaissance politique et pleine de l’identité, la langue et la culture amazighes en Algérie et dans tout le Nord de l’Afrique.
Meziane Abane
Yennayer, un combat de longue haleine
le 29.12.17 | 12h00 Réagissez
L’Etat a enfin reconnu Yennayer comme journée nationale chômée et payée. L’annonce en a surpris plus d’un. Alors que certains ont qualifié la décision d’inattendue, d’autres l’ont juste accueillie avec beaucoup de joie. Réactions autour de son officialisation.
«La décision du président de la République d’instituer le12 janvier journée chômée et payée à partir du 12 janvier 2018 est une décision historique qui tend à consacrer les valeurs nationales», a déclaré hier le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, en marge d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN).
Annoncée mercredi lors de la réunion du Conseil des ministres, la nouvelle de l’instauration de Yennayer journée nationale chômée et payée a vite fait le tour de la Toile.
Yennayer est enfin reconnu après tant d’années de combat pour la culture, la langue et l’identité amazighes. La décision a été prise après une vague de contestations des étudiants dans plusieurs régions du pays, notamment en Kabylie et à l’Est. Les protestataires revendiquaient la généralisation de l’enseignement de tamazight sur l’ensemble du territoire national, mais pas que. La question de la place de l’identité et de la langue amazighes en Algérie a été aussi évoquée.
Bedoui a même souligné la nécessité de «conforter l’unité nationale» et avoué que la langue amazighe «existe dans toutes les régions du pays», même si cela n’est guère nouveau pour beaucoup d’Algériens, pour qui Yennayer est une fête ancestrale, et qui savent que l’amazighité est l’identité par excellence de l’Algérie et de toute l’Afrique du Nord. L’autre nouvelle est celle de la création d’une académie dénommée «Académie algérienne de la langue amazighe». Les deux décisions annoncées mercredi ont suscité différentes réactions qu’El Watan Week-end a recueillies auprès des militants de différentes générations qui défendent la cause amazighe en Algérie.
Meziane Abane
2018 Année (très) politique !
le 29.12.17 | 12h00 Réagissez
De nombreux défis nous attendent cette année préélectorale. D’abord ce sera l’année où, en principe, vont se préciser les options du système quant à la présidentielle du printemps 2019. Qui reste et qui part, et qui paiera les pots cassés si jamais certains oseront braver les calculs de Zéralda. Ensuite, c’est une année importante et à haut risque pour les grands équilibres socioéconomiques : là aussi on verra qui va payer des décennies de gabegie rentière. Décryptage.
L’année 2018 sera politique. Précédant l’élection présidentielle du printemps 2019, cette année qui s’ouvre concentre beaucoup d’enjeux. L’enjeu de la succession (ou d’un cinquième mandat) reste le plus pesant sur l’agenda 2018-2019, bien que, dès le 19 mars, date de la réunion du comité central du FLN, Djamel Ould Abbès (s’il reste à son poste d’ici là) aura dévoilé le candidat de l’ex-parti unique. Le patron du FLN avait déjà déclaré que «le FLN aura son candidat en 2019», qu’il avait en tête le nom de ce candidat.
Inutile de trop fantasmer dessus : il s’agit donc de l’actuel chef de l’Etat… et pas de son frère selon ce même Ould Abbès qui a annoncé mardi que Saïd Bouteflika «n’a aucune ambition politique». Voilà qui est - presque - clair et met fin, pour l’instant, à pas mal de spéculations. Pour le moment, faut-il le répéter, car l’opacité règne toujours à défaut de clés d’analyse. Mais il faut se fier à Ould Abbès : «Ceux qui font des calculs pour 2019 se trompent. Ils ne devront pas compter sur le soutien du FLN qui aura son propre candidat !» Cette déclaration, en octobre dernier, est adressée à celui qu’on a présenté par certains cercles comme présidentiable : l’actuel Premier ministre, Ahmed Ouyahia.
Les insinuations de Ould Abbès contre le patron du RND, parti frère-ennemi et ex-clone du FLN, iront certainement crescendo vu la ténacité ouldabbessienne à décourager tous ceux qui osent porter un projet pour 2019 hors du cercle de Zéralda. 2018 sera donc l’année où les hostilités entre les deux partis vont connaître de nouveaux rounds, mais aussi, l’apparition de nouveaux challenger face aux options de Zéralda, car la question qu’il faut se poser, même après l’éclatement du pacte de Mazafran de l’opposition, est qu’elle sera le rôle de cette dernière ? Et c’est le grand défi de cette opposition qui se cherche depuis un moment, qui a pu exister contre le quatrième mandat, mais sans cristalliser assez ses positions et rassembler ses troupes pour peser dans la balance.
Comment exister aujourd’hui face à la résilience générale imposée par l’option du cinquième mandat ? C’est la question existentielle qui sera tranchée pour l’opposition en 2018. Mais l’œuvre reste pénible tant que la société a été travaillée en profondeur pour condamner sans ambages la chose politique et que les Assemblées élus redeviennent si vite des coquilles vides entre l’excitation de deux moments électoraux qui ouvrent et ferment les mandats. L’année 2018 sera donc décisive aussi pour l’opposition, mais aussi pour certains partis ou leaders politiques qui se sont aménagés une zone grise entre l’allégeance et l’opposition classique, à l’image d’un Abdelaziz Belaïd, président du Front El Mostakbal, qui a peu à peu tracé sa ligne politique tout en nuance, tout en gardant une certaine distance avec le pouvoir de Zéralda.
Cette catégorie de figures est moins clivante aux yeux du système et peut, en même temps, tisser des liens avec l’opposition pure et dure. Ces acteurs politiques, qui se sont assez bien imposés lors des dernières locales, et qui évoluent dans cette zone grise, sont aussi à surveiller de près. Ils font partie des indicateurs qui trahiront le secret de la tectonique des plaques au sein même du système politique au sens large (englobant administration, société civile, le sécuritaire et l’ensemble des partis). Il ne faut jamais oublier que, dans des situations de blocage ou de crispations entre clans, les outsiders made in planète politique DZ ont toujours joué un rôle de premier plan (même si le contrat peut être de courte durée). Pour en revenir donc à l’enjeu principal - la succession du chef de l’Etat actuel - il faut se projeter dans l’après-2019 si Abdelaziz Bouteflika s’entête à aller à un cinquième mandat.
La question à poser est la suivante : est-ce que le régime, qui a épuisé, humilié et brisé ces ressources humaines, peut encore les mobiliser pour le chantier de l’après-Bouteflika ? Rien n’est moins sûr, mais on peut faire confiance au bricolage endémique du régime ! D’autant plus que le système fera face aux contrecoups d’une crise qui n’en finit pas, l’obligeant à opérer des colmatages ici et là sur plan économique et financier, à improviser des pseudo-stratégies sans aucune vision pour l’avenir.
Cette semaine, une étude menée par la direction générale du Trésor français précise que le taux de chômage en Algérie, évalué à 11,7% pour 2017, «devrait atteindre 13,2% en 2018, du fait d'un ralentissement de l'activité économique (0,8% de croissance prévu en 2018), alors que le taux de chômage des jeunes s'établit à 26% (18% pour les diplômés de l'enseignement supérieur)", relevant que le taux de chômage des femmes reste "plus élevé" (20 %) que celui les hommes (8,1 %).» Récemment, dans une interview, l’expert Abderrahmane Mebtoul alerte : «Sans correction de l’actuelle politique économique, notamment industrielle, dont le résultat est mitigé ces dernières années contrairement à certains discours démentis par le terrain, le risque est d’aller droit vers le FMI horizon 2018/2019 ou cohabiteront crise financière et crise de gouvernance.» Les pires scénarios sont pressentis parce que le refus des réformes aussi bien politiques qu’économiques fait partie de l’ADN d’un système qui croit avec la force d’une foi inébranlable que tout changement est synonyme d’instabilité.
Oubliant que le statu quo, dans les situations de crise, est la pire des stratégies. Et ce ne sont pas les remaniements au sein de l’équipe Ouyahia, prévus début 2018, qui amélioreront la donne. Tant que le logiciel n’est pas changé, tant que la bureaucratie administrativo-sécuritaire continue de tenir le pays, nous ne pourrons pas traverser calmement les remous à venir. Parce que c’est de cela qu’il s’agit en 2018-2019 : passer le cap. «C’est une obsession pour nous, garantir une transition future sans trop de casse», explique une source se définissant active dans l’Etat profond. Sans casse ? Espérons.
Adlène Meddi
2017
Le meilleur d’El Watan Week-end
le 29.12.17 | 12h00 Réagissez
Pour le dernier numéro de l’année, nous avons décidé de sélectionner certains articles, entretiens, reportages et même quelques-uns que vous avez appréciés. Notre démarche de sélection s’est également basée sur le nombre de clics que nous avons enregistrés sur la version Net du journal. Nous avons donc également joint à ce dossier quelques titres qui ont fait cliquer. La raison pour laquelle nous avons séparé les deux ? Le nombre de clics n’est qu’un miroir menteur. En effet, les lecteurs des éditions papier ne sont pas forcément les mêmes pour le Net et vice-versa. Dans notre sélection, nous nous sommes également fiés à vos commentaires sur nos articles sur nos réseaux sociaux.
Janvier
6 janvier
6 janvier
La violence comme dernier «recours»
Dans cette édition, El Watan week-end a tenté de comprendre les raisons de l’escalade de violence connue à cette période de l’année.
Qu’elle ait été motivée par les mesures de la loi de finances 2017 ou fruit de manipulations aux relents affairistes, la violence s’est érigée en mode d’expression à part entière.
Riyad Mahrez joueur africain de l’année
Dans cette édition, vous avez connu le lauréat du titre de joueur africain de l’année au terme du gala des Glo-CAF. Il s’agissait de l’international algérien Riyad Mahrez.
13 janvier
Retour à la dette extérieure pour contrer la crise financière
Face à la crise que connaît le pays, El Watan week-end s’est penché sur la question de l’endettement extérieur. Dans cet article, experts et économistes se hasardent à dire sans craindre de se tromper que le retour à l’emprunt externe est inéluctable. Les prix du pétrole qui rechignent à remonter sensiblement confortent cette thèse.
20 janvier
Inceste : tabou, scandale et honte !
Sujet longtemps resté tabou, El Watan week-end a pourtant décidé, dans cette édition, d’aborder le thème de l’inceste, s’appuyant sur le témoignage d’une victime.
Février
3 février
Cancer : le douloureux parcours des malades
A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le cancer, El Watan Week-end a suivi certains malades dans leur parcours du combattant.
CAN 2017 : combien ça a coûté
Favorite pour animer les premiers rôles lors de la 31e édition de la CAN, l’Algérie a quitté la compétition dès le premier tour. El Watan Week-end vous a fait le point sur le coût financier de la participation des Verts.
24 février : Hassi Messaoud, ville gelée
Hassi Messaoud, nom lié au pétrole, première richesse nationale, fait du surplace. Classée «zone à hauts risques» depuis déjà douze ans, la ville est devenue un périmètre où il est interdit de construire même des écoles !
Mars
3 mars
Cybercriminalité : la police traque les criminels
Cybercriminalité : la police traque les criminels
Contenu des statistiques, très effrayantes, El Watan Week-end a rencontré les services de sécurité afin d’en savoir plus sur leur traque dans les affaires liées à la cybercriminalité.
17 mars
Restitution des restes des résistants algériens conservés en France : les sans-papiers de l’au-delà
Alors que le débat mémoriel ne cesse de susciter des discussions des deux côtés de la Méditerranée, la question de la restitution des restes des résistants algériens entreposés au Musée de l’Homme de Paris ne semble pas préoccuper pour le moment les responsables algériens.
Alors que le débat mémoriel ne cesse de susciter des discussions des deux côtés de la Méditerranée, la question de la restitution des restes des résistants algériens entreposés au Musée de l’Homme de Paris ne semble pas préoccuper pour le moment les responsables algériens.
31 mars
(Exclu) Dalil Boukakeur. Recteur de la Grande Mosquée de Paris
La situation des musulmans de France ou les Français de confession musulmane continue à inquiéter les associations religieuses en Occident. L’une des plus importantes, la Grande Mosquée de Paris, a publié un texte défendant la liberté de confession et le droit à l’égalité en France. Dans une interview exclusive accordée à El Watan, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, qui est à l’origine du texte, revient sur le malaise des musulmans et leurs aspirations à vivre leur religion dans la dignité.
Avril
7 avril
France, L’Algérie récupère un trésor de 600 documents historiques
Dans cette édition, El Watan Week-end est revenu sur plus 600 documents anciens que l’Algérie a acquis lors d’une vente aux enchères organisée fin mars 2017 à Toulouse, en France. Il s’agit de livres, de cartes, de lettres, de manuscrits, de photos, de gravures et de récits de voyages qui concernent l’Algérie depuis le XVIe siècle.
Chers députés, on ne vous connaît pas !
Souvent médiatisés mais peu connus, les parlementaires qui arrivent à la fin de l’actuel mandat n’étaient finalement pas proches de ceux qu’ils étaient censés représenter. El Watan Week-end a donné la parole à ceux qui les ont élus.
Ces candidates qui se voilent la face
Ces candidates qui se voilent la face
Dans cette édition, El Watan Week-end s’est penché sur le cas des candidates «masquées» des législatives. Les électeurs se sont indignés, car le visage de ces dernières ne figurait pas sur les affiches de leurs partis.
Mai
5 mai : Numéro spécial législatives
5 mai : Numéro spécial législatives
El Watan Week-end a consacré son édition aux élections législative.
Ces podcasters qui ont fait de l’ombre à la campagne
Le succès qu’ont réalisé les deux vidéos, Mansotich et Lettre aux parlementaires, des deux podcasters Chemsou Dz Joker et Anes Tina, ont fait «trembler». Même le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, a réagi en accusant les youtubeurs de «vouloir démobiliser la société». El Watan Week-end est revenu sur la polémique.
Juin
2 juin
2 juin
Préserver les terres agricoles, un combat de générations
Dans cette édition, El Watan Week-end s’est rendu à Aït Zellal, dans la commune de Soumaa (Tizi Ouzou), afin de vous raconter l’histoire des agriculteurs qui se battent depuis plus d’un siècle contre la confiscation de leurs terres. Un combat mené d’abord par leurs aïeux avec la France coloniale, puis par la nouvelle génération avec l’administration algérienne. Deux époques, même combat.
Couffin du Ramadhan, La grande arnaque !
Couffin du Ramadhan, La grande arnaque !
Dans cette édition, El Watan Week-end vous a livré les secrets du couffin du Ramdhan. Chaque année, à l’approche du mois sacré, de nombreuses familles nécessiteuses attendent avec impatience de recevoir le fameux couffin. Malheureusement, ce qu’elles espèrent recevoir est très loin de ce qu’elles obtiennent réellement.
9 juin
Médias : Le dérapage
Cette année encore, le téléspectateur a eu droit à des caméras cachées terrorisantes, des sketchs sur fond de violence et pas que ! Violation de la vie privée, non respect de la ligne éditoriale… autant d’agissements qui vont à l’encontre de l’éthique journalistique. El Watan Week-end a alors tenté de connaître la limite à ne pas franchir.
Quand la crise frappe la tendance kheïma
Toujours en plein mois sacré, El Watan Week-end est revenu sur les soirées ramadanesques, auxquelles les Algériens ne prennent plus part en raison de la crise.
16 juin
Quand la violence gangrène l’université DZ
Agression des enseignants à la faculté d’économie, des membres du Cnes tabassés à la faculté des sciences politiques, tentative d’assassinat de Mohamed Mili à M’sila, confrontations entre organisations estudiantines à Batna…
Un cran dans la violence a été franchi. Les organisations estudiantines sont pointées du doigt. El Watan Week-end vous a fait une analyse.
23 juin
(Exclu) Nadia Matoub Mon combat pour la mémoire de Lounès
Ça faisait 19 ans qu’elle n’avait pas parlé. Pour son come-back, Nadia Matoub, la veuve de Lounès Matoub, a choisi El Watan Week-end pour se confier.
30 juin
Mohamed Boudiaf Quand Ben Bella s’acharne contre Si Tayeb El Watani
A l’occasion du 25e anniversaire de son assassinat, El Watan Week-end a choisi de revenir sur un épisode peu connu de la vie de Mohamed Boudiaf.
Juillet
7 juillet
Algérie-Libye-Italie Le périple de la mort d’un harrag
En avril dernier, 53 harraga algériens, dont une vingtaine de Kabylie, ont tenté de rejoindre les côtes italiennes à partir de la Libye. Ces derniers ont été emprisonnés, ont évité de justesse la mort à plusieurs reprises et ont même été vendus aux marchands d’organes. El Watan Week-end vous a rapporté le témoignage d’un rescapé.
14 juillet
Algérie-Maroc Saison de migration… vers l’inconnu
Notre reporter Chahreddine Berriah a tenté l’aventure avec des migrants subsahariens en traversant la frontière algéro-marocaine.
28 juillet : Les jeunes Algériens loin des sirènes de Daech
L’organisation terroriste Etat islamique (EI) n’a pas «séduit» les jeunes Algériens. Ils seraient tout au plus 300 à avoir rejoint l’organisation sur ses terrains de guerre. El Watan Ween-end vous a fait son décryptage.
Latifa Bennari Experte en pédophilie : Les réseaux sociaux constituent un terrain fertile pour les pédosexuels
Son livre Pédophiles, ex-auteurs et victimes, (Méthode Latifa) explique comment, elle, coach des pédophiles, peut intervenir avant le passage à l’acte. Le but est d’éviter les victimes mais aussi d’aider les pédophiles dans leur vie.
Août
4 août : Maternités Négligence, irresponsabilité et manque de moyens
A Djelfa, puis à Blida, des parturientes sont décédées.
En attendant les résultats de l’enquête, la colère et l’incompréhension s’installent. El Watan Week-end vous a livré des reportages effectués dans quelques maternités du pays, qui prouvent que le cas de Djelfa pourrait ne pas être un cas isolé.
11 août : Rapatriements La grande galère de nos immigrés
Après le transfert des corps, les factures à payer le rapatriement des corps a longtemps suscité des interrogations. Cotisations des comités de village, quelques tentatives des assurances et l’attente de la tant attendue prise en charge de l’Etat... Les immigrés algériens évoquent un sérieux casse-tête de rapatriement de dépouilles en cas de décès. El Watan Week-end est revenu sur la question.
18 août : Mohamed Larbi Ben M’hidi un révolutionnaire déterminé
Dans le cadre de la commémoration du 61e anniversaire de la tenue du Congrès de la Soummam, El Watan Week-end s’est intéressé au personnage de celui qui fut son président, Mohamed Larbi Ben M’hidi.
25 août Mariage tardif : Le poids des contraintes sociales et des traditions
Un budget énorme, un logement non accessible, des traditions difficiles à suivre ou juste un choix personnel… Les jeunes Algériens, dépassés par les conditions économiques et socioculturelles, voient leur rêve de mariage, enfants et foyer s’envoler. L’âge du mariage recule, et plusieurs conséquences en découlent. El Watan Week-end a enquêté sur la question.
Septembre
15 septembre : Massacre de Bentalha La nuit qui a changé ma vie
Il y a vingt ans se produisait le terrible massacre de Bentalha. Le terrifiant, l’effrayant et affreux souvenir hante toujours les rescapés, même si la vie a repris son cours dans le quartier. El Watan Week-end a rencontré Amine, enfant au moment des faits. Nous décortiquons avec lui ses tentatives de remèdes pour guérir des mauvais moments…
Hadj 2017 : Récit de mon séjour cauchemardesque
Alors que le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, nie en bloc les témoignages de certains pèlerins sur la situation dans laquelle ils se trouvaient à La Mecque. Notre journaliste a lui aussi accompli son pèlerinage. Récit d’un séjour cauchemardesque.
29 septembre : Arabisation Et si on en parlait
Plusieurs administrations publiques veulent passer à l’utilisation de la langue arabe. El Watan Week-end a imaginé le changement...
Octobre
6 octobre : Crise économique Le vrai du faux
«L’Algérie vit l’enfer», c’est suite à cette fameuse phrase, lancée par Ouyahia, que la panique règne. Depuis, les rumeurs fusent. El Watan Week-end a démêlé le vrai du faux.
13 octobre : (Exclu) Madjer nouveau selectionneur des verts
Rabah Madjer a été désigné sélectionneur de l’équipe nationale. El Watan Week-end a sorti cette info en exclusivité.
Santé Le blues des blouses blanches
Pointés du doigt quand il s’agit de responsabiliser quelqu’un du marasme que vit la santé en Algérie, les médecins spécialistes déplorent leur situation et dénoncent les conditions de travail auxquelles ils font face dans le secteur public. Certains affirment que l’insulte et l’agression sont devenues les seuls échanges qu’ils tiennent avec les patients.
Santé Le blues des blouses blanches
Pointés du doigt quand il s’agit de responsabiliser quelqu’un du marasme que vit la santé en Algérie, les médecins spécialistes déplorent leur situation et dénoncent les conditions de travail auxquelles ils font face dans le secteur public. Certains affirment que l’insulte et l’agression sont devenues les seuls échanges qu’ils tiennent avec les patients.
27 octobre
Guerre de Libération : 63 ans après, des témoins en parlent
Des moudjahidine et moudjahidate de la première heure, héros d’hier, citoyens d’aujourd’hui, nous font partager leurs désillusions et parlent de leur vécu présent. Ils racontent et se racontent à travers la table ronde organisée par El Watan Week-end à Béjaïa.
Des moudjahidine et moudjahidate de la première heure, héros d’hier, citoyens d’aujourd’hui, nous font partager leurs désillusions et parlent de leur vécu présent. Ils racontent et se racontent à travers la table ronde organisée par El Watan Week-end à Béjaïa.
Novembre
3 novembre
Moudjahidine VS nouvelle génération Une valorisation incomprise
Guerre des chiffres autour de l’augmentation du nombre de moudjahidine et méconnaissance du nombre de ceux qui sont encore en vie, passe-droits... chacun y va de ses arguments. Les moudjahidine sont «pointés du doigt».
Guerre des chiffres autour de l’augmentation du nombre de moudjahidine et méconnaissance du nombre de ceux qui sont encore en vie, passe-droits... chacun y va de ses arguments. Les moudjahidine sont «pointés du doigt».
17 novembre : Parti en Syrie combattre Daech
L’Algérien Elhabib Lalili combat Daech et d’autres groupes armés en Syrie. Il risque des poursuites judiciaires pour «terrorisme» en Algérie. Ce qu’il ne comprend pas, compte tenu de la position officielle du pays vis-à-vis de la crise syrienne. Il a accepté de se «livrer» à El Watan Week-end et de partager le récit de son combat au pays du Levant.
24 novembre : Édition élections
Le déroulement du vote partout dans le pays comme si vous y étiez ! El Watan Week-end vous a dressé le récit de cette longue journée. Bagarres, bourrages d’urnes, premières opérations de dépouillement, taux de participations… rien n’a été oublié.
Décembre
1er décembre ENS : quel avenir ?
Suite à la grève qu’ils avaient entamée, les étudiants de l’ENS de tout le pays ont décidé de poursuivre leur action jusqu’à obtenir gain de cause. Leurs principales revendications : le respect de toutes les clauses du contrat signé avant d’intégrer l’Ecole supérieure et leur droit à prétendre au master et au doctorat. El Watan Week-end s’est approché des grévistes.
Béni Saf Les habitants en danger !
Béni Saf Les habitants en danger !
Béni Saf respire à longueur d’année du clinker émanant de l’unique cimenterie du pays du groupe public GICA. Elle est l’unique à n’avoir pas été dotée de filtres anti-poussière de dernière génération. Pourquoi et comment ? El Watan Week-end a tenté d’apporter des éléments de réponses.
8 décembre : Al Qods sous tensions
Entre les déclarations de Trump, qui ont provoqué une révolte en Palestine et le 30e anniversaire de l’Intifadha, tous les regards étaient braqués sur Al Qods.
Entre les déclarations de Trump, qui ont provoqué une révolte en Palestine et le 30e anniversaire de l’Intifadha, tous les regards étaient braqués sur Al Qods.
15 décembre : Comment la Baleine bleue pousse les jeunes au suicide
L’application, Blue Whale Challenge, qui pousse les jeunes au suicide à travers le monde, a fini par faire ses premières victimes en Algérie. Des cas ont été recensés à Sétif et à Béjaïa, mais d’autres se comptent aussi dans des wilayas comme Mila, Tizi Ouzou, Mostaganem ou Mascara. Retour sur ce phénomène d’internet qui bouleverse le monde.
22 décembre : La madone qui dérange…
La statue de Aïn Fouara de Sétif a été saccagée. Au-delà de cet acte, El Watan Week-end a voulu revenir sur l’attachement des Algériens à leur patrimoine et la symbolique des statues.
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Nouveau gouvernement : Lamamra, Bouchouareb, Grine et Boudiaf out
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Ouyahia fustige l’opposition et affirme
«Nous vivons l’enfer, il n’y a pas d’argent»
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«Nous vivons l’enfer, il n’y a pas d’argent»
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Octobre
Équipe nationale : Madjer de retour
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Novembre
Parti en Syrie combattre Daech
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Décembre
On classe puis on casse
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