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Bien qu’elles ne soient qu’une dizaine pour près de 10 000 habitants

Bien qu’elles ne soient qu’une dizaine pour près de 10 000 habitants
Les librairies de Bouira boudées
Jeudi 23 mars 2006
Par
Nacer Haniche
Dans la ville de Bouira, on dénombre moins de dix librairies pour une population de près de cent mille habitants. Malgré leur nombre réduit, ces antres du livre n’arrivent pas à drainer la foule. Elles ne retiennent pas l’attention du passant. Aussi sont-elles dans l’incapacité de socialiser le livre, et encore moins de susciter une tradition de lecture au sein du public.Mais il faut cependant signaler que ces librairies ne font rien pour être de véritables librairies. Elles sont tout juste des commerces. La vocation commerciale a pris le dessus sur le rôle culturel et la diffusion du savoir dans la société que doivent jouer ces quelques librairies. En effet, certains établissements, dont l’enseigne mentionne l’activité de la vente de livre dans les différentes disciplines, se sont orientés ces dernières années vers la vente des articles scolaires, de papeterie ou d’équipements de bureau. D’autres, rares, ont maintenu leur activité originelle, mais en y introduisant le livre de grande consommation. Des places sont aménagées pour la vente de livres scolaires et parascolaires, en plus de l’étal pour la vente des journaux. Selon un libraire que nous avons rencontré, ces deux activités attirent quelque, fois des clients en quête de romans de littérature ou de manuels scientifiques ou de culture générale. D’après un employé de la librairie de la place des martyrs à Bouira, depuis l’ouverture de l’annexe universitaire, un engouement est enregistré, notamment auprès des étudiants. Ainsi les manuels des sciences juridiques, les dictionnaires, les atlas et les livres de religion sont en tête des ventes, à côté des romans de littérature française et des livres de cuisine. En revanche, ceux qui traitent de l’histoire, de l’économie, de politique ou de la médecine n’arrivent pas à être écoulés, en raison de leur prix excessif pour les lecteurs et aussi à cause du manque d’intérêt affiché par les clients pour ces domaines. Par ailleurs, l’avènement de l’Internet et des CD-ROM a détourné de nombreux lecteurs qui boudent maintenant les librairies. D’autant plus que ces dernières ne sont souvent pas bien approvisionnées en livres intéressants. Pour le même employé, la période faste de leur activité se limite aux premiers mois de la rentrée scolaire, les rayonnages des manuels scolaires sont quelque peu pris d’assaut par les élèves et les parents à la recherche des nouvelles éditions en livres scolaires de cours, d’exercices ou annales pour les bacheliers. Pour ce qui concerne la production culturelle, notre interlocuteur a ajouté que la majorité des titres qui lui sont livrés par les distributeurs ou par des écrivains publiant à compte d’auteur sont liés à la littérature ou à la poésie. Ceux qui se vendent le mieux sont les livres relatifs à la langue et à la culture amazighes.Pour faire face à cette situation, certains libraires pensent que les organismes publics devraient multiplier les foires, Salons et expositions-ventes de livres, avec la participation des établissements implantés dans la wilaya de Bouira. Cela permettra, selon eux, une meilleure diffusion du livre. Mais c’est aux parents et à l’école que revient la charge d’inculquer le besoin et l’envie de lire, donc d’acheter le livre.
N. H.

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