الأحد، ديسمبر 9

الاخبار العاجلة لاهداء عائلة الفرقاني الساعة اليدوية للفنان الفرقاني الى الرئيس بوتفليقةو يدكر ان صورة اهداء الساعة اليدوية الى الرئيس بوتفليقة اثار استغراب سكان قسنطينة فهل ارادت عائلة الفرقاني الاستهزاء السياسي بالرئيس الجزائري والاسباب مجهولة

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 شاهدوا   هدية عائلة  الفرقاني الى الرئيس الجزائري ساعة يد    وية   للفنان الفرقاني هكدا   تستغني عائلة  الفرقاني على    ميراث  الاباء
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الاخبار العاجلة لاكتشاف ضيوف  الصحافية الاداعية حياة بوزيدي انها  احتكرت الحصة حديثا وتعليقا حيث وجد ضيوف الاداعة انفسهم   امام   حنين الصحافية الى الكلام الاداعي   ويدكر ان   اداعة قسنطينة     اصبحت قبلة  للاصوات  الاداعية    التقليدية ويدكر ان   حصة ثقافية استقبلت  الاديب الرياضي  ندير طيار حيث اكتشف   ان  الادب الجزئري  اصبح لعبة اطفال  الانترنيت والاسباب   مجهولة
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الاخبار   العاجلة لاهداء عائلة  الفرقاني الساعة   اليدوية للفنان الفرقاني    الى الرئيس بوتفليقةو يدكر ان صورة اهداء الساعة   اليدوية الى الرئيس بوتفليقة اثار استغراب   سكان قسنطينة فهل  ارادت عائلة  الفرقاني الاستهزاء  السياسي بالرئيس الجزائري والاسباب  مجهولة
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الاخبار العاجلة لاكتشاف زوار  احدي مقاهي الانترنيت  بزواغي    ان شخصيات سياسية وثقافية وزعماء البرلمان  الجزائري ومخططي مشاريع  الدساتير الجزائرية  تقوم بزيارات فجائية الى مقهي الانترنيت  من اجل تبادل الافكار وهكدا اصبحت مقاهي الانترنيت  بزواغي تصنع  الاحداث السياسية الجزائريةوالاسباب   مجهولة









































































































































































































































































































من بريد الصفحة. ..
#انشغالاتكم. ..
السلام عليكم حبيت نطرح انشغالي ونتمنى تطرحوه هذه الصورمن
حي ابن عبد المالك رمضان الكيلومتر التاسع ( لوتيسمو تع المجاهدين.لي في طريق شعبة الرصاص هذه حالة الطريق من أكثر من أربعة أشهر يعني سكان كامل يفوتو عليها يومي والله كرهنا
نتمنى تساهمو في طرح انشغالنا.
هذه الصورة النادرة تعود إلى سنة 1930. المناسبة تدشين تمثال النصر ، و هو تمثال المرأة المجنحة التي تعلو قمة ضريح الأموات ، و التي قام النحات " جوزاف إيبستين " بتشكيلها ن و هي صورة طبق الأصل لتمثال روماني صغير يعو إلى القرن الثاني الميلادي 111 م .موجود حاليا في متحف سيرتا العمومي أستكشف في القصبة عند عملية القيان بأشغال .
Voyage à l’intérieur de l’APN
Photo : H. Lyes
08 décembre 2018 à 10 h 00 min
Dans certains pays, les citoyens, toutes conditions confondues, ont le droit, quelquefois dans l’année, d’accéder aux centres de pouvoir. D’approcher de près les lieux, souvent secrets, où s’exercent les responsabilités politiques et économiques qui engagent une nation.
Dans certains pays, le quidam peut donc, un beau matin, se réveiller et visiter la demeure d’un président, le château d’une reine, les couloirs d’une Assemblée nationale, la salle plénière d’un Sénat, ou les bureaux d’un Premier ministre. Ce sont les pays où la démocratie et le «pouvoir au peuple» ne sont pas que de vains slogans.
En Algérie, qui a, une seule fois dans sa vie, eu la «chance» ou l’opportunité de visiter un lieu de pouvoir ? Evidemment, nous ne parlons pas ici des «privilégiés» et autres nantis et affidés du système. Eux ont «banquet ouvert» auprès des institutions politiques de ce pays. Non, il s’agit du simple citoyen, un parmi les plus de quarante millions d’Algériens. Quelqu’un a-t-il eu le privilège de visiter les bureaux d’El Mouradia, siège de la présidence algérienne ?
Qui a emprunté les voûtes du palais du gouvernement et déambulé dans les couloirs de la Primature ? Y a-t-il parmi nous quelqu’un qui a pu prendre les escaliers de la majestueuse demeure des sénateurs de ce pays ? Quid de l’Assemblée nationale ? Majless échaâb, de son appellation officielle. Quel est le chaâbi qui a pu pénétrer cette auguste demeure, cénacle des députés de ce même chaâb et dont l’appellation «officielle» est d’ailleurs «Nouwab échaâb».
Le régime, le système, le pouvoir, appelons-le comme on veut, a toujours été hermétique à se mélanger à la populace, au chaâb, mise à part la parenthèse Benbella au début de son règne où les Algériens ont, en effet, pu accéder à certains lieux de pouvoir au nom d’un populisme à la cubaine. Cela n’a pas trop duré. Même le majestueux Palais du peuple et ses somptueux jardins et salons, naguère accessibles aux quidams, ne le sont plus depuis trois décennies. L’appellation «Palais du peuple» a-t-elle encore un sens ?
Que se passe-t-il donc derrière les murs hauts et épais de ses institutions censées représenter et être au service du peuple ? Comment travaille-t-on pour le peuple et par le peuple derrière les barbelés, les guérites et les caméras de surveillance ? Quel est le quotidien professionnel de ceux qui ont la charge (ou la décharge) de gérer le plus grand pays d’Afrique et ses plus de quarante millions d’âmes ?
Vivent-ils en vase clos ? Quel regard ont-ils sur la masse populaire qui les entoure telle une mer démontée harcelant des îlots de fortune ? Sont-ils connectés à la réalité d’un pays à la dérive ? Quels sont leurs sentiments vis-à-vis des gens qui leur ont prêté leurs voix ? Respect, bienveillance et sens du devoir ou mépris, dédain et suffisance ?
Le réponse chez le premier quidam est sans détour ; dans la rue, on évoquera plus spontanément la hogra, le dédain et l’affairisme véreux pour désigner un élu. ça ne rate jamais. Pour le commun des mortels, un parlementaire algérien est tout sauf un vrai… député ! Il ne sait que lever la main pour acquiescer, son intérêt étant d’assurer sa carrière.
Citadelles imprenables, infranchissables, occultes, secrètes, ces institutions algériennes à la manière de la Cité interdite de Pékin pendant la dynastie Ming ? Certainement, aux yeux de la majorité des Algériens.
Mais si on a l’occasion d’entrer dans l’un de ces temples du pouvoir, devrait-on y renoncer pour cause de pré-subjectivité sur ce que l’on pourrait y trouver ? Et si cette invitation permettait de franchir le Rubicon à un citoyen ordinaire, juste pour voir ce qui se passe au-delà des tranchées et des miradors dans cette «zone verte» à l’algérienne ? C’est cette opportunité en fait qui nous a été offerte par le biais d’une invitation de la part d’un parlementaire qui nous dit sans ambages : «Voilà notre auguste Assemblée dans son intimité…».
Une invitation qui ne pouvait se refuser pour aller constater de visu ce qui se passe à l’intérieur de cette institution, d’autant que notre curiosité a été encore amplifiée par le dernier spectacle en caméra cachée offert par le groupe parlementaire du RND, lequel se permettait de tenir un conciliabule récréatif de sans gêne et de plaisanterie au moment où leurs pairs débattaient assidûment de la prochaine loi de finances.
Les députés du RND ont été pris en flagrant délit de mépris pour l’Assemblée. Et dire que leur chef de file, Chihab Seddik, a pris l’habitude de donner aux autres des leçons de morale, de civilité, d’éthique… Enfin, ce n’est qu’un détail…
La subjectivité donc mise dans un (gros) sac laissé au pas de la porte, c’est en observateur «vierge» de toute pré-suppositions que nous franchirons le pas.
Quatre heures de pérégrinations dans les arcanes de cette vénérable institution. Du restaurant au sous-sol, aux bureaux feutrés des étages en passant par les ascenseurs encombrés et les longs couloirs de marbre des six étages du complexe parlementaire. Quatre heures à croiser députés, administrateurs, serveurs, postiers, agents de voyage et ministres de passage. Postiers et agents de voyage, ai-je dit ? Oui, oui.
En fait, l’APN est un grand village à l’intérieur. Banques, poste, agences de voyage, restaurants, service d’état civil, chauffeurs et services divers. Tout y est pour que nos chers (au propre) nouab échaâb se sentent comme des coqs en pâte. Il ne faut surtout pas les déranger avec les affres de la vie quotidienne des «autres», vous et moi. Ils sont là pour travailler pour le bien du peuple. Ils sont le phare de la nation, la crème de son élite.
Ils n’ont pas le temps pour ces tâches quotidiennes ingrates : courir à la poste, à la mairie, ou à la banque. Les privilèges de cette caste particulière d’Algériens nantis sautent rapidement aux yeux dès le Rubicon franchi. Et le malaise s’installe tout aussi rapidement. Un malaise qui ne vous lâchera pas tout au long de cette «déambulation».
Première impression du quidam que nous représentons : il y a d’abord l’ambiance générale du lieu. Il faut en humer les odeurs, les senteurs et écouter les bruits, puis regarder les gens qui s’y trouvent, se croisent, s’interpellent. Il faut observer les lumières blafardes, les murs décrépits. L’ambiance donc. L’impression ? A l’entrée, le décorum de l’atrium et des couloirs est celui d’une fac (algérienne) mal rangée, les bruits et éclats de voix d’étudiants surexcités, les odeurs de la cuisine venues du sous-sol, celles d’une cantine scolaire…
Pour la solennité des lieux, on repassera. Le ton est donné. La suite sera tout aussi savoureuse.
D’abord un constat visuel qui frappe le nouvel arrivant : la gent féminine est, à une très écrasante majorité, voilée. Députées et fonctionnaires, quasiment toutes portent le voile. L’Algérie dans toute sa diversité. Pour les hommes, le costume-cravate ne semble pas être de rigueur pour tous. En bras de chemise, en jean, la majesté des lieux ne semble pas émouvoir certains. Ni le règlement intérieur être appliqué avec conviction. Mieux ? Les claquettes ou mules d’intérieur semblent également faire partie des attributs vestimentaires des locataires des lieux.
Il est vrai qu’une mule d’intérieur est tout indiquée lorsque l’on fait ses ablutions dans les toilettes et que l’on doit traverser les couloirs de l’auguste lieu, les manches relevées et le bas du pantalon de même pour aller accomplir ses prières… Vous n’avez pas encore saisi ? Résumons : des députés et des fonctionnaires dégoulinant d’eau sortant des toilettes et traversant les couloirs en marbre de l’APN pour aller faire la prière… oui, oui.
Amine Zaoui avait parlé de bédouinisation de la société algérienne. Oui, oui, c’est ça.
Le restaurant de l’honorable institution. Inénarrable. Situé dans les sous-sols du complexe, il tient plus du resto de fac «amélioré». A l’entrée, les effluves des toilettes situées juste à côté vous prennent à la gorge et vous coupent l’appétit. Une lumière chiche enveloppe une grande salle où sont dressées des tables et des chaises «capitonnées» avec ce qui ressemble à des nappes mais qui tiennent plus des draps, la plupart parsemées de taches plus que douteuses.
L’odeur ? Il ne semble pas y avoir de cloison entre la cuisine et la salle. Vous saurez très vite ce qui a été mijoté par le chef-cuistot ce jour-là avant même que le serveur, un brin négligé (un brin bark… à l’algérienne, quoi !), vous récite le menu du jour d’un air désabusé : omelette, salade variée, chekhchoukha accompagnée d’un steak et, inchallah s’il en reste, quelques «grappettes» de raisin pour le dessert.
Dans la salle, on mange entre amis. Le cloisonnement des sexes est évident : les femmes sont en groupe, les hommes aussi. Ça parle beaucoup. Ça parle fort. Ça s’interpelle de table en table. Ambiance cour de récré. Et au fait, de quoi parlent des députés réunis autour d’une chekhchoukha ? De projets de lois ? De la situation politique ? D’amendements ? De débats ? De projets ? Non, non. On parle argent certes.
Mais pas de l’argent public. Plutôt personnel. Quoique, parfois, à entendre certains parler des marchés publics dans leurs patelins, on ne sait plus s’ils parlent d’argent public ou personnel… On discute donc business. Interventions pour la famille. Affaires. Recommandations pour une Audi chez Sovac. Un piston dans telle wilaya pour un appel d’offres local. On parle femmes aussi. Pas des conjointes évidemment.
Tiens, un député vient de lancer une idée sur une diminution de l’Impôt sur le revenu global (IRG) pour les bas revenus ! Un autre député à côté de lui, mastiquant péniblement son steak, bouton de chemise distendu par un ventre proéminant, sévère calvitie, col douteux et grosse moustache à la Saddam :
– «Tu as reçu un coup de fil pour en parler ?
– Non, mais j’y pense depuis longtemps, ce serait bien que les gens qui…»
Hochant la tête, le mastiqueur de steak, visiblement agacé, ne le laisse pas finir sa phrase  :
– «Laisse tomber, tu nous ennuies. Si t’as pas reçu de coup de fil, laisse nous manger tranquillement !»
Un brin fataliste, on se dit alors que dans les bureaux capitonnés des étages au-dessus, les échanges entres les nouwab échaâb seraient d’une tout autre nature : rassasiés de chakhchoukha, de contacts-pistons et de ragots au-dessus de la ceinture, l’esprit apaisé, le chaâb reviendrait au centre des discussions de ces nouveaux notables bombardés députés souvent à coups de grosses chkayer de dinars. Ben non, non.
Même état d’esprit de troufion et d’échange de blagues de régiment entre deux coups de fil «interventionnistes» pour un fils, une fille, un ami, une amie… Assis dans un fauteuil moelleux dans le bureau du responsable d’un groupe parlementaire issu de la majorité actuelle durant deux heures, nous avons eu tout le loisir, entre deux cafés et trois thés, d’admirer la représentation populaire en plein travail min échaâb wa ila échaâb. Min échaâb très certainement, ila échaâb, pas vraiment.
Deux heures au cours desquelles, dans un va-et-vient incessant à l’intérieur du bureau du «responsable», des dizaines de litres de café et de thé étaient avalés entre jérémiades sur les chauffeurs récalcitrants à aller chercher une belle-mère à l’aéroport, baisse du débit wifi dans l’enceinte de l’APN, coût des visas européens et cours des devises. Le tout ponctué par les appels à la prière automatisés sur tous les smartphones, conférant à chaque fois au moment une cacophonie indescriptible.
Donc, point de politique. On n’en parle pas dans les bureaux de l’APN. On ne discute pas politique entre députés algériens. «Cela relève quasiment du tabou», nous glisse un député de la minorité compatissant devant notre incrédulité affichée. Soudain, la tension monte dans le bureau. On s’agite dans les couloirs. Le «responsable» sort son téléphone, baragouine quelques mots, se lève tremblant et marmonne, la mine des dates d’anniversaires patriotiques, «El wazir dja !».
Le wazir en question étant celui qui fréquente le plus les couloirs de la bâtisse, celui chargé des relations avec le Parlement. Certains députés piquent un sprint vers le lieu où il se trouverait dans l’enceinte. On s’apostrophe dans les couloirs, haletant «Il est au 3e ! Nonnnn, ils m’ont dit qu’il est au 2e !» ! Ambiance surréaliste ! Je me hasarde à suivre la meute.
Au fait, il était au 4e étage. Au tournant d’un couloir, une petite cohue de nouwab échaâb, femmes et hommes, et de fonctionnaires papote, tape du pied et s’impatiente. Tiens, une cigarette allumée. Pourtant, la Loi…
Le ministre est bien là… enfin on le voit de loin, il converse avec deux personnes. Et la cohue attend son tour. Chacun attend son tour. Lunettes sur le nez, mains dans les poches, le wazir écoute, ne dit mot, sourit, puis regarde par dessus l’épaule de son interlocuteur pour lui signifier que son temps de parole dévolu est terminé et que quelqu’un d’autre attend derrière.
Etrange impression. Le wazir… un guichet à chikayate, à demande d’avantages et de pistons en direct live. Calme, il a le regard de celui qui détient le pouvoir et toise de haut tout ce beau monde sans desserrer la mâchoire, sûr de ce qu’il représente. A un moment, un petit sourire en coin se dessine sur son visage. Un rictus. Les génuflexions et les salamalecs de la meute doivent le faire sourire. En les voyant ainsi, il sait, surtout, qu’il est du bon côté de la barrière.
Malsaine l’ambiance, avions-nous dit au début… malsaine… Une image instantanée de l’Algérie en 2018 au sein de l’appareil politico-administratif : les houkkame d’abord, puis à l’étage au-dessous les nouwab et, enfin, dans les sous-sols, le chaâb.
C’est cette image-là que je garderai de ce bref intermède du côté obscur. En retraversant le pont levis, après avoir récupéré notre subjectivité, un questionnement existentiel nous est resté sans réponse : mais pourquoi avoir servi un steak avec une chakhchoukha biskriya ?

هذه الصورة النادرة و القديمة و القيمة تعود إلى سنة 1864 لعملية تشييد جسر باب القنطرة الحديث على أنقاض الجسر التركي القديم الذي هدمته فرنسا سنة 1857 و ذلك لبناء هذا الجسر.

هذه الصورة النادرة و القديمة و القيمة في آن واحد ملتقطة من طرف المصور " جون باسلي " تعود إلى سنة 1856 لجسر باب القنطرة القديم الذين بناه الأتراك سنة 1792 ، و الذي هدمه الفرنسيون آواخر سنة 1856 .
ونلاحظ في الصورة أن شارع العربي بن مهيدي - طريق جديدة - لم يشق بعد حتى سنة 1864 ( كان إمتدادا للمدينة القديمة ) ، كذلك الطريق الروتيار لم يكن في ذاك الوقت .

#قسنطينة
حفل تكريمي للحاج الطاهر الفرقاني في الذكرى الثانية لرحيله
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Mohamed Chareb, Mouad Midou, Taym Cne et 6 autres personnes aiment ça.
2 commentaires
Commentaires
Samo Salzburg
Samo Salzburg Dirolo Ma3bad Amoun w 9orban w A3bdouh pffff".Aw Hada Mach 3alm Khela 3ilm Yanfa3 Bih Nas.....
Kaoua Mysouna Mayssa
Kaoua Mysouna Mayssa
بلاد تغلب الموتى و يكرموهم بففففففففف
h

Constantine - Officiel a ajouté 4 photos — avec Amireche Nadir.
17 h ·
عائلة الفرقاني تكرم رئيس الجمهورية السيد عبد العزيز بوتفليقة و تهديه ساعة جيب عتيقة خاصة بفقيد اغنية المالوف الحاج محمد الطاهر الفرقاني .
#اشغال_عمومية_نقل
أجرى السيد الوالي بمعية السيد الأمين العام لوزارة الاشغال العمومية و النقل في هذه الاثناء زيارة لعدد من المشاريع التابعة للقطاع لإعطاء دفع لها خاصة :
مشروع توسعة خط الترامواي و ذلك من أجل تسليمه قبل نهاية الثلاثي الأول لسنة 2019.
مشروع فك العزلة على منطقة بوالصوف بالطريق الرابط بين بوالصوف عبر معبر ماسينيسا الى غاية زواغي سليمان (الهضبة ) على 3 اشطر حيث انطلقت الأشغال بمقطع الطريق الرابط بين ماسينيسا - زواغي( بلحاج ) / المشروع بفتح مسار جديد نحو مدينة علي منجلي و يفك الخناق على مدينة قسنطينة.

Voyage à l’intérieur de l’APN

Photo : H. Lyes
08 décembre 2018 à 10 h 00 min
Dans certains pays, les citoyens, toutes conditions confondues, ont le droit, quelquefois dans l’année, d’accéder aux centres de pouvoir. D’approcher de près les lieux, souvent secrets, où s’exercent les responsabilités politiques et économiques qui engagent une nation.
Dans certains pays, le quidam peut donc, un beau matin, se réveiller et visiter la demeure d’un président, le château d’une reine, les couloirs d’une Assemblée nationale, la salle plénière d’un Sénat, ou les bureaux d’un Premier ministre. Ce sont les pays où la démocratie et le «pouvoir au peuple» ne sont pas que de vains slogans.
En Algérie, qui a, une seule fois dans sa vie, eu la «chance» ou l’opportunité de visiter un lieu de pouvoir ? Evidemment, nous ne parlons pas ici des «privilégiés» et autres nantis et affidés du système. Eux ont «banquet ouvert» auprès des institutions politiques de ce pays. Non, il s’agit du simple citoyen, un parmi les plus de quarante millions d’Algériens. Quelqu’un a-t-il eu le privilège de visiter les bureaux d’El Mouradia, siège de la présidence algérienne ?
Qui a emprunté les voûtes du palais du gouvernement et déambulé dans les couloirs de la Primature ? Y a-t-il parmi nous quelqu’un qui a pu prendre les escaliers de la majestueuse demeure des sénateurs de ce pays ? Quid de l’Assemblée nationale ? Majless échaâb, de son appellation officielle. Quel est le chaâbi qui a pu pénétrer cette auguste demeure, cénacle des députés de ce même chaâb et dont l’appellation «officielle» est d’ailleurs «Nouwab échaâb».
Le régime, le système, le pouvoir, appelons-le comme on veut, a toujours été hermétique à se mélanger à la populace, au chaâb, mise à part la parenthèse Benbella au début de son règne où les Algériens ont, en effet, pu accéder à certains lieux de pouvoir au nom d’un populisme à la cubaine. Cela n’a pas trop duré. Même le majestueux Palais du peuple et ses somptueux jardins et salons, naguère accessibles aux quidams, ne le sont plus depuis trois décennies. L’appellation «Palais du peuple» a-t-elle encore un sens ?
Que se passe-t-il donc derrière les murs hauts et épais de ses institutions censées représenter et être au service du peuple ? Comment travaille-t-on pour le peuple et par le peuple derrière les barbelés, les guérites et les caméras de surveillance ? Quel est le quotidien professionnel de ceux qui ont la charge (ou la décharge) de gérer le plus grand pays d’Afrique et ses plus de quarante millions d’âmes ?
Vivent-ils en vase clos ? Quel regard ont-ils sur la masse populaire qui les entoure telle une mer démontée harcelant des îlots de fortune ? Sont-ils connectés à la réalité d’un pays à la dérive ? Quels sont leurs sentiments vis-à-vis des gens qui leur ont prêté leurs voix ? Respect, bienveillance et sens du devoir ou mépris, dédain et suffisance ?
Le réponse chez le premier quidam est sans détour ; dans la rue, on évoquera plus spontanément la hogra, le dédain et l’affairisme véreux pour désigner un élu. ça ne rate jamais. Pour le commun des mortels, un parlementaire algérien est tout sauf un vrai… député ! Il ne sait que lever la main pour acquiescer, son intérêt étant d’assurer sa carrière.
Citadelles imprenables, infranchissables, occultes, secrètes, ces institutions algériennes à la manière de la Cité interdite de Pékin pendant la dynastie Ming ? Certainement, aux yeux de la majorité des Algériens.
Mais si on a l’occasion d’entrer dans l’un de ces temples du pouvoir, devrait-on y renoncer pour cause de pré-subjectivité sur ce que l’on pourrait y trouver ? Et si cette invitation permettait de franchir le Rubicon à un citoyen ordinaire, juste pour voir ce qui se passe au-delà des tranchées et des miradors dans cette «zone verte» à l’algérienne ? C’est cette opportunité en fait qui nous a été offerte par le biais d’une invitation de la part d’un parlementaire qui nous dit sans ambages : «Voilà notre auguste Assemblée dans son intimité…».
Une invitation qui ne pouvait se refuser pour aller constater de visu ce qui se passe à l’intérieur de cette institution, d’autant que notre curiosité a été encore amplifiée par le dernier spectacle en caméra cachée offert par le groupe parlementaire du RND, lequel se permettait de tenir un conciliabule récréatif de sans gêne et de plaisanterie au moment où leurs pairs débattaient assidûment de la prochaine loi de finances.
Les députés du RND ont été pris en flagrant délit de mépris pour l’Assemblée. Et dire que leur chef de file, Chihab Seddik, a pris l’habitude de donner aux autres des leçons de morale, de civilité, d’éthique… Enfin, ce n’est qu’un détail…
La subjectivité donc mise dans un (gros) sac laissé au pas de la porte, c’est en observateur «vierge» de toute pré-suppositions que nous franchirons le pas.
Quatre heures de pérégrinations dans les arcanes de cette vénérable institution. Du restaurant au sous-sol, aux bureaux feutrés des étages en passant par les ascenseurs encombrés et les longs couloirs de marbre des six étages du complexe parlementaire. Quatre heures à croiser députés, administrateurs, serveurs, postiers, agents de voyage et ministres de passage. Postiers et agents de voyage, ai-je dit ? Oui, oui.
En fait, l’APN est un grand village à l’intérieur. Banques, poste, agences de voyage, restaurants, service d’état civil, chauffeurs et services divers. Tout y est pour que nos chers (au propre) nouab échaâb se sentent comme des coqs en pâte. Il ne faut surtout pas les déranger avec les affres de la vie quotidienne des «autres», vous et moi. Ils sont là pour travailler pour le bien du peuple. Ils sont le phare de la nation, la crème de son élite.
Ils n’ont pas le temps pour ces tâches quotidiennes ingrates : courir à la poste, à la mairie, ou à la banque. Les privilèges de cette caste particulière d’Algériens nantis sautent rapidement aux yeux dès le Rubicon franchi. Et le malaise s’installe tout aussi rapidement. Un malaise qui ne vous lâchera pas tout au long de cette «déambulation».
Première impression du quidam que nous représentons : il y a d’abord l’ambiance générale du lieu. Il faut en humer les odeurs, les senteurs et écouter les bruits, puis regarder les gens qui s’y trouvent, se croisent, s’interpellent. Il faut observer les lumières blafardes, les murs décrépits. L’ambiance donc. L’impression ? A l’entrée, le décorum de l’atrium et des couloirs est celui d’une fac (algérienne) mal rangée, les bruits et éclats de voix d’étudiants surexcités, les odeurs de la cuisine venues du sous-sol, celles d’une cantine scolaire…
Pour la solennité des lieux, on repassera. Le ton est donné. La suite sera tout aussi savoureuse.
D’abord un constat visuel qui frappe le nouvel arrivant : la gent féminine est, à une très écrasante majorité, voilée. Députées et fonctionnaires, quasiment toutes portent le voile. L’Algérie dans toute sa diversité. Pour les hommes, le costume-cravate ne semble pas être de rigueur pour tous. En bras de chemise, en jean, la majesté des lieux ne semble pas émouvoir certains. Ni le règlement intérieur être appliqué avec conviction. Mieux ? Les claquettes ou mules d’intérieur semblent également faire partie des attributs vestimentaires des locataires des lieux.
Il est vrai qu’une mule d’intérieur est tout indiquée lorsque l’on fait ses ablutions dans les toilettes et que l’on doit traverser les couloirs de l’auguste lieu, les manches relevées et le bas du pantalon de même pour aller accomplir ses prières… Vous n’avez pas encore saisi ? Résumons : des députés et des fonctionnaires dégoulinant d’eau sortant des toilettes et traversant les couloirs en marbre de l’APN pour aller faire la prière… oui, oui.
Amine Zaoui avait parlé de bédouinisation de la société algérienne. Oui, oui, c’est ça.
Le restaurant de l’honorable institution. Inénarrable. Situé dans les sous-sols du complexe, il tient plus du resto de fac «amélioré». A l’entrée, les effluves des toilettes situées juste à côté vous prennent à la gorge et vous coupent l’appétit. Une lumière chiche enveloppe une grande salle où sont dressées des tables et des chaises «capitonnées» avec ce qui ressemble à des nappes mais qui tiennent plus des draps, la plupart parsemées de taches plus que douteuses.
L’odeur ? Il ne semble pas y avoir de cloison entre la cuisine et la salle. Vous saurez très vite ce qui a été mijoté par le chef-cuistot ce jour-là avant même que le serveur, un brin négligé (un brin bark… à l’algérienne, quoi !), vous récite le menu du jour d’un air désabusé : omelette, salade variée, chekhchoukha accompagnée d’un steak et, inchallah s’il en reste, quelques «grappettes» de raisin pour le dessert.
Dans la salle, on mange entre amis. Le cloisonnement des sexes est évident : les femmes sont en groupe, les hommes aussi. Ça parle beaucoup. Ça parle fort. Ça s’interpelle de table en table. Ambiance cour de récré. Et au fait, de quoi parlent des députés réunis autour d’une chekhchoukha ? De projets de lois ? De la situation politique ? D’amendements ? De débats ? De projets ? Non, non. On parle argent certes.
Mais pas de l’argent public. Plutôt personnel. Quoique, parfois, à entendre certains parler des marchés publics dans leurs patelins, on ne sait plus s’ils parlent d’argent public ou personnel… On discute donc business. Interventions pour la famille. Affaires. Recommandations pour une Audi chez Sovac. Un piston dans telle wilaya pour un appel d’offres local. On parle femmes aussi. Pas des conjointes évidemment.
Tiens, un député vient de lancer une idée sur une diminution de l’Impôt sur le revenu global (IRG) pour les bas revenus ! Un autre député à côté de lui, mastiquant péniblement son steak, bouton de chemise distendu par un ventre proéminant, sévère calvitie, col douteux et grosse moustache à la Saddam :
– «Tu as reçu un coup de fil pour en parler ?
– Non, mais j’y pense depuis longtemps, ce serait bien que les gens qui…»
Hochant la tête, le mastiqueur de steak, visiblement agacé, ne le laisse pas finir sa phrase  :
– «Laisse tomber, tu nous ennuies. Si t’as pas reçu de coup de fil, laisse nous manger tranquillement !»
Un brin fataliste, on se dit alors que dans les bureaux capitonnés des étages au-dessus, les échanges entres les nouwab échaâb seraient d’une tout autre nature : rassasiés de chakhchoukha, de contacts-pistons et de ragots au-dessus de la ceinture, l’esprit apaisé, le chaâb reviendrait au centre des discussions de ces nouveaux notables bombardés députés souvent à coups de grosses chkayer de dinars. Ben non, non.
Même état d’esprit de troufion et d’échange de blagues de régiment entre deux coups de fil «interventionnistes» pour un fils, une fille, un ami, une amie… Assis dans un fauteuil moelleux dans le bureau du responsable d’un groupe parlementaire issu de la majorité actuelle durant deux heures, nous avons eu tout le loisir, entre deux cafés et trois thés, d’admirer la représentation populaire en plein travail min échaâb wa ila échaâb. Min échaâb très certainement, ila échaâb, pas vraiment.
Deux heures au cours desquelles, dans un va-et-vient incessant à l’intérieur du bureau du «responsable», des dizaines de litres de café et de thé étaient avalés entre jérémiades sur les chauffeurs récalcitrants à aller chercher une belle-mère à l’aéroport, baisse du débit wifi dans l’enceinte de l’APN, coût des visas européens et cours des devises. Le tout ponctué par les appels à la prière automatisés sur tous les smartphones, conférant à chaque fois au moment une cacophonie indescriptible.
Donc, point de politique. On n’en parle pas dans les bureaux de l’APN. On ne discute pas politique entre députés algériens. «Cela relève quasiment du tabou», nous glisse un député de la minorité compatissant devant notre incrédulité affichée. Soudain, la tension monte dans le bureau. On s’agite dans les couloirs. Le «responsable» sort son téléphone, baragouine quelques mots, se lève tremblant et marmonne, la mine des dates d’anniversaires patriotiques, «El wazir dja !».
Le wazir en question étant celui qui fréquente le plus les couloirs de la bâtisse, celui chargé des relations avec le Parlement. Certains députés piquent un sprint vers le lieu où il se trouverait dans l’enceinte. On s’apostrophe dans les couloirs, haletant «Il est au 3e ! Nonnnn, ils m’ont dit qu’il est au 2e !» ! Ambiance surréaliste ! Je me hasarde à suivre la meute.
Au fait, il était au 4e étage. Au tournant d’un couloir, une petite cohue de nouwab échaâb, femmes et hommes, et de fonctionnaires papote, tape du pied et s’impatiente. Tiens, une cigarette allumée. Pourtant, la Loi…
Le ministre est bien là… enfin on le voit de loin, il converse avec deux personnes. Et la cohue attend son tour. Chacun attend son tour. Lunettes sur le nez, mains dans les poches, le wazir écoute, ne dit mot, sourit, puis regarde par dessus l’épaule de son interlocuteur pour lui signifier que son temps de parole dévolu est terminé et que quelqu’un d’autre attend derrière.
Etrange impression. Le wazir… un guichet à chikayate, à demande d’avantages et de pistons en direct live. Calme, il a le regard de celui qui détient le pouvoir et toise de haut tout ce beau monde sans desserrer la mâchoire, sûr de ce qu’il représente. A un moment, un petit sourire en coin se dessine sur son visage. Un rictus. Les génuflexions et les salamalecs de la meute doivent le faire sourire. En les voyant ainsi, il sait, surtout, qu’il est du bon côté de la barrière.
Malsaine l’ambiance, avions-nous dit au début… malsaine… Une image instantanée de l’Algérie en 2018 au sein de l’appareil politico-administratif : les houkkame d’abord, puis à l’étage au-dessous les nouwab et, enfin, dans les sous-sols, le chaâb.
C’est cette image-là que je garderai de ce bref intermède du côté obscur. En retraversant le pont levis, après avoir récupéré notre subjectivité, un questionnement existentiel nous est resté sans réponse : mais pourquoi avoir servi un steak avec une chakhchoukha biskriya ?

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5 h ·
#من_فلاشات_قسنطيني
بالصور ...ملابس مستعملة في أزقة قسنطينة العتيقة
Commentaires
Mhd Mehdi
Mhd Mehdi
لا تنشر وجوه الناس إلا بترخيص منهم أو قم بتعتيم وجوههم
نصيحة مهنية
وفاء صادق
وفاء صادق
الله يعينهم ان شاء الله هادو مايمدوش يديهم للغير .. ربي يباركلهم في عملهم
Info Constantine اخبار قسنطينة
وفاء صادق
أن شاء الله. .. يعين كل واحد قاصد لحلال شكراً
Riyad Lboum
Riyad Lboum
دلالات سيد اجليس العتيق
Besma Ima
Besma Ima
معندكش الحق تصور نساء الرجال...ربي يعينهم
Kızım Ca Nım
Kızım Ca Nım
دلالات ظن بكري كاينين ولكن انقطعو لفترة وعادو .ربي اعاونهم
أم الفاتح
أم الفاتح
رحبة لعجايز او الدلالات فكّرتونة بيهم شكرا لكم .
Farida Melit
Farida Melit Fatima Zohra Mellit
OU MI
OU MI
دلالات من بكري
Abdalah Aljaziiri
Abdalah Aljaziiri
اول خرجة مع ابي مررت بهذا المكان.
Lahoula Moussa
Lahoula Moussa
الله يعينهم
فتيحة تع الحمري
فتيحة تع الحمري
هاذو دلالات من بكري هاذي بلاصتهم
Info Constantine اخبار قسنطينة
فتيحة تع الحمري
نعم. ..
#نصيحة. ..
" هناك العديد من الأشخاص دائمي الشكوى من المشاكل في حياتهم ، وأنا أعتقد أنهم لو سخروا عُشر هذه الطاقة التي يستنفدوها في الشكوى واستعانوا بها في حل مشاكلهم ، لحققوا نجاحاً مبهراً في حل تلك المشاكل ".
راندي بوتش | المحاضرة الأخيرة
الكتاب هنا بأقل من 1.5 دولار.. الهدف: تشجيع القراءة بالجزائر


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هل زرتم صالون الجزائر الدولي للكتاب؟

Kinke Khaled
Kinke Khaled
قالك مروكي مزطول قال لصاحبو : عندي زوج خبار في زوج ماشي ملاح
قالو صاحبو : قولهم على ضربة !
قالو : عشيقتك راهي تخدع فينا
😂
لمفهمش ، نفهمو
😉

Riyad Mahrez
Riyad Mahrez
نطالب السلطات الجزائرية ترحيل الشباب الجزائري الى اروبا و ادخال البقلاوة السورية الى البلاد 🙈🇩🇿🇸🇾

Monir Ben Zima
Monir Ben Zima
كوكب العلم والعلماء الجزائر...
#المساواة_في_المعرفة
Adil Regadi
Adil Regadi
الله يوفق خوتنا ف الدزاير شعب شقيق حتى شيطانا كيف كيف
عبدو ابوسريويل
عبدو ابوسريويل
الجزائر

ارض الأبطال والثقافة والفن

وماعمري سمعت بجزائري يبيع اخته باش يفرحو بيها دول الجوار وتعرفو من نقصد
💪
Nina Nouna
Nina Nouna
تحياتي اخي لك ولكل اللبيين اشقائنا الحقيقين
عبدو ابوسريويل
عبدو ابوسريويل
طوانسا

وكالين الهريسة…Voir plus
Chh Mog
Chh Mog
عبدو ابوسريويل na3n zabour omik el 9a7ba nhar kamil tsib fi tunis.
فؤاد صهيب
فؤاد صهيب
بدون تعليق ههههههههه
Sami Youssaf Sami Youssaf
Sami Youssaf Sami Youssaf
كونت تنصحاب في جزائر دولة محافيضة ساعة تصدمت شبعت دريات اشكال و انواع و مشكيل تيقولو معدناش رجال والله حتى خوتنا في جزائر حتى في ورطة تشفك غير برتني كلمة وهي ديك فين بغيتي
Adil Regadi
Adil Regadi
قالك دزايري سولوه باللغة العربية الفصحى والسؤال هو : مادا تفعل عندما تستيقظ صباحا ؟؟؟ وجاء الرد ههههههه : والله ما علابالي بهادي تستيقظ 😂

Jas Mine
Jas Mine Good idea <3 for="" great="" readers="" span="">
امل ليالي
امل ليالي
الله يبارك 👏👏👏🇩🇿
بشرى شمالية
بشرى شمالية
جااااااااااا زائر

Yassine Rabroub
Yassine Rabroub
فكرة جميلة جدا من أهل الجزاءير
Brahim Brahim
Brahim Brahim
سعداتكم عندكم كتب رخيصة
Hamza Bahaida
Hamza Bahaida Hajar Ou ila daro hadi flmghrib nmchiw njibo chi khncha
Hajar Ou
Hajar Ou Khnaaachi homa asat
Hamza Bahaida
Hamza Bahaida Wakha njibohom 3lach la
Hajar Ou
Hajar Ou Siiir 3lah
Othmane Rahmouni
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في تركيا سعرها 0.5$
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زيت الارڨان الاصلي
بشرى شمالية
بشرى شمالية ♿♿♿♿♿♿♿♿♿♿😷😷😷😷😷😷

Rabih Haidar
Rabih Haidar
بولا جهشان

Contribution

Lettre au Frère Président Abdelaziz Bouteflika

06 décembre 2018 à 11 h 44 min
Si je m’adresse à vous précisément en ce moment par le biais d’une lettre ouverte, c’est que la situation le requiert. Je ne pouvais en effet faire taire davantage ces pulsions qui nourrissent mes insomnies, tant l’avenir de ce pays m’importe autant qu’à tout le peuple algérien. Il ne peut en être autrement eu égard aux perspectives qui se présentent et aux enjeux dont elles sont porteuses qui ne sauraient ne pas alimenter le débat.
Frère Président, il y a bientôt quinze ans, lors d’un entretien que vous aviez permis à l’occasion d’une séance de travail avec Votre Excellence, je vous ai parlé de la nécessité de la rupture et de celle d’investir le corps de la jeunesse de votre confiance… Vous aviez alors fait montre de réceptivité franche et de bonnes dispositions à l’égard de ce segment de la nation, sain et prometteur et de l’idée de changement.
Je vous le redis maintenant, dans d’autres circonstances et en d’autres termes, mais toujours avec la même conviction, parce que je persiste à croire obstinément que telle est la voie du salut pour ce pays. En 2012, votre discours, qui a porté sur la nécessité et l’inéluctabilité de la transition générationnelle m’avait alors donné espoir, comme à des millions d’Algériens, que l’ère du changement était enfin advenue. Vous étiez sincère et tel était le fond de votre pensée.
Vous l’auriez fait, le peuple en est persuadé, n’étaient les aléas de la vie… Ce sont ces arguments qui font qu’il soit fondé de refuser d’admettre que vous seriez, à quelque titre que ce soit, un obstacle au changement et ce sont les mêmes raisons qui vous poussent à vous opposer à ceux qui échafaudent des stratégies de pérennisation d’un règne dont vous-même aviez dénoncé les limites.
Le peuple, vos convictions, il les a faites siennes. Il se fait votre porte-voix, témoignant ainsi devant l’histoire que la revendication pour le changement, vous en avez été le précurseur.
Frère Président, vous avez assez fait pour ce pays pour lequel vous avez sacrifié votre jeunesse et, adulte, votre santé, pour qu’une minorité se serve de votre image, de votre passé et de l’affect populaire à votre égard pour monter des stratagèmes qui n’ont d’autre finalité que d’assouvir des desseins d’accaparement d’un pouvoir qu’elle sait hors de sa portée par les voies normales.
C’est là où se situe la déviance. Cela ne saurait se faire sans péril pour la nation, traversée qu’elle est par de graves incertitudes quant à son avenir et à son unité et, paradoxalement, plus que jamais déterminée à mettre à profit les joutes électorales de 2019, pour amorcer ce changement qui transcende les personnes et auquel vous aviez appelé. Cette aspiration à la rupture que recelait votre discours est désormais celle du peuple.
C’est dire que le peuple est en phase totale avec votre appel de Sétif et s’il s’en fait l’écho à la veille des élections projetées, c’est qu’il l’endosse comme cause. Telle est sa posture et, parce qu’il en est ainsi, il serait dangereux pour la stabilité du pays de ne pas en tenir compte. Vous avez toujours été à son écoute, je reste convaincu que vous demeurerez attentif à ses réactions.
Frère Président, vous méritez mieux que de servir de gué pour des aventuriers sans scrupules, rôle que certains, nullement représentatifs de ce peuple, semblent vouloir vous assigner. Votre passé vous place au-dessus de la mêlée. Votre destinée vous prédispose pour être ce lien, ce trait d’union historique, ce pont entre deux générations, celle qui a fait Novembre et de l’Algérie une nation et celle qui, imprégnée de son esprit, œuvre à en perpétuer le message.
Vous êtes le dernier de votre génération à présider aux destinées de ce pays. C’est dire que l’histoire vous a choisi et que l’honneur vous échoit, parmi tant d’autres de vos frères d’armes, pour que vous assigniez à la trajectoire de cette Algérie le sens que lui ont tracé nos valeureux chouhada, vos compagnons de combat. Faites qu’il en soit ainsi. Dans un ultime geste salvateur, empêchez qu’on détourne le fleuve de son lit et que votre état de santé ne soit pas mis à profit par certains pour mener ce pays vers le péril.
Il s’agit, Frère Président, d’user de l’autorité légale dont le peuple vous a investi et, surtout, de l’autorité morale et du capital de sympathie qui sont les vôtres auprès de lui, pour que la transition se fasse dans les règles, à travers des élections propres et honnêtes, seules à même d’éviter à notre pays un désastre potentiel.
Il est important aussi que vous sachiez que les manigances des uns et des autres qui, conviendrait-il de le souligner, n’auraient jamais eu lieu si votre état de santé était autre, font figure de livre ouvert aux yeux de ceux qui ont à cœur de voir l’Algérie réussir cette transition générationnelle sans heurts et qui œuvrent pour qu’il en soit ainsi.
Evitons à notre Algérie une redescente aux enfers. Elle a assez souffert depuis le recouvrement de son indépendance. Ses enfants sont en droit de vivre une rupture qui réponde à leurs aspirations, à leur rêve.
Frère Président, il y a des hommes qui sont prêts, en ces moments difficiles, à consentir le sacrifice suprême pour ce pays, pour que la trajectoire de Novembre reprenne son cours et que la rupture sans reniement se fasse. Ils sont déterminés. Et, parce qu’ils le sont, ce ne sont pas les menaces, voilées ou franches, qui les en dissuaderont.
Celles de ceux qui n’envisageant aucune distanciation par rapport au pouvoir, n’ont d’autres desseins que de s’en accaparer, le moment venu, par-devers la volonté populaire, pour l’exercer ad vitam au mieux de leurs propres intérêts, avant de le transmettre en legs aux leurs. Faites, Frère Président, tant qu’il est encore temps, que ce sacrifice ne soit pas pour le pire, mais pour le meilleur, celui de la renaissance de l’idée nationale, celui de l’espoir pour toute une jeunesse, celui du renouveau.
Frère Président, je me suis permis ce cri du cœur à l’adresse de votre honorable personne, à l’adresse du moudjahid que vous êtes, étant convaincu qu’il trouvera en vous l’écho attendu par ce peuple, parce que votre destinée vous a prédisposé pour être l’acteur, pour être ce pont vers ce monde meilleur auquel il aspire. L’histoire ne manquera pas de le porter à votre actif, parce que vous l’aurez écrite.
Faites-le, Monsieur le Président.
Salutations militantes.
Par Ghediri Ali , Général-major à la retraite
19 h ·
#قسنطينة
وفاة طبيب”الزواولة” القسنطيني بعد 35 سنة من الخدمة”مجانا”
ودّع سكان عين اعبيد في قسنطينة الطبيب “كمال بومنجل” أو كما يحلو لهم تسميته بـ”طبيب الفقراء”عن عمر ناهز الـ 69 عاما بعد صراع مرير مع المرض.
حيث خلفت وفاته حالة من الحزن في الشارع القسنطيني، خصوصا بالنظر الى السمعة التي يتمتع بها بينهم.
لاسيما أنه كان يكشف عن مرضاه من الفقراء على مدار 35 سنة، قضاها يمارس مهنته بالمجان وبلا مقابل.
حتى أنه لم يتردد يوما في التنقل إليهم ليلا و نهارا، و في غالب الأحيان ينتهي به المطاف إلى التكفل بشراء الأدوية التي يصفها لمرضاه حسب شهادات من عرفوه.

Contribution

Lettre au Frère Président Abdelaziz Bouteflika

06 décembre 2018 à 11 h 44 min
Si je m’adresse à vous précisément en ce moment par le biais d’une lettre ouverte, c’est que la situation le requiert. Je ne pouvais en effet faire taire davantage ces pulsions qui nourrissent mes insomnies, tant l’avenir de ce pays m’importe autant qu’à tout le peuple algérien. Il ne peut en être autrement eu égard aux perspectives qui se présentent et aux enjeux dont elles sont porteuses qui ne sauraient ne pas alimenter le débat.
Frère Président, il y a bientôt quinze ans, lors d’un entretien que vous aviez permis à l’occasion d’une séance de travail avec Votre Excellence, je vous ai parlé de la nécessité de la rupture et de celle d’investir le corps de la jeunesse de votre confiance… Vous aviez alors fait montre de réceptivité franche et de bonnes dispositions à l’égard de ce segment de la nation, sain et prometteur et de l’idée de changement.
Je vous le redis maintenant, dans d’autres circonstances et en d’autres termes, mais toujours avec la même conviction, parce que je persiste à croire obstinément que telle est la voie du salut pour ce pays. En 2012, votre discours, qui a porté sur la nécessité et l’inéluctabilité de la transition générationnelle m’avait alors donné espoir, comme à des millions d’Algériens, que l’ère du changement était enfin advenue. Vous étiez sincère et tel était le fond de votre pensée.
Vous l’auriez fait, le peuple en est persuadé, n’étaient les aléas de la vie… Ce sont ces arguments qui font qu’il soit fondé de refuser d’admettre que vous seriez, à quelque titre que ce soit, un obstacle au changement et ce sont les mêmes raisons qui vous poussent à vous opposer à ceux qui échafaudent des stratégies de pérennisation d’un règne dont vous-même aviez dénoncé les limites.
Le peuple, vos convictions, il les a faites siennes. Il se fait votre porte-voix, témoignant ainsi devant l’histoire que la revendication pour le changement, vous en avez été le précurseur.
Frère Président, vous avez assez fait pour ce pays pour lequel vous avez sacrifié votre jeunesse et, adulte, votre santé, pour qu’une minorité se serve de votre image, de votre passé et de l’affect populaire à votre égard pour monter des stratagèmes qui n’ont d’autre finalité que d’assouvir des desseins d’accaparement d’un pouvoir qu’elle sait hors de sa portée par les voies normales.
C’est là où se situe la déviance. Cela ne saurait se faire sans péril pour la nation, traversée qu’elle est par de graves incertitudes quant à son avenir et à son unité et, paradoxalement, plus que jamais déterminée à mettre à profit les joutes électorales de 2019, pour amorcer ce changement qui transcende les personnes et auquel vous aviez appelé. Cette aspiration à la rupture que recelait votre discours est désormais celle du peuple.
C’est dire que le peuple est en phase totale avec votre appel de Sétif et s’il s’en fait l’écho à la veille des élections projetées, c’est qu’il l’endosse comme cause. Telle est sa posture et, parce qu’il en est ainsi, il serait dangereux pour la stabilité du pays de ne pas en tenir compte. Vous avez toujours été à son écoute, je reste convaincu que vous demeurerez attentif à ses réactions.
Frère Président, vous méritez mieux que de servir de gué pour des aventuriers sans scrupules, rôle que certains, nullement représentatifs de ce peuple, semblent vouloir vous assigner. Votre passé vous place au-dessus de la mêlée. Votre destinée vous prédispose pour être ce lien, ce trait d’union historique, ce pont entre deux générations, celle qui a fait Novembre et de l’Algérie une nation et celle qui, imprégnée de son esprit, œuvre à en perpétuer le message.
Vous êtes le dernier de votre génération à présider aux destinées de ce pays. C’est dire que l’histoire vous a choisi et que l’honneur vous échoit, parmi tant d’autres de vos frères d’armes, pour que vous assigniez à la trajectoire de cette Algérie le sens que lui ont tracé nos valeureux chouhada, vos compagnons de combat. Faites qu’il en soit ainsi. Dans un ultime geste salvateur, empêchez qu’on détourne le fleuve de son lit et que votre état de santé ne soit pas mis à profit par certains pour mener ce pays vers le péril.
Il s’agit, Frère Président, d’user de l’autorité légale dont le peuple vous a investi et, surtout, de l’autorité morale et du capital de sympathie qui sont les vôtres auprès de lui, pour que la transition se fasse dans les règles, à travers des élections propres et honnêtes, seules à même d’éviter à notre pays un désastre potentiel.
Il est important aussi que vous sachiez que les manigances des uns et des autres qui, conviendrait-il de le souligner, n’auraient jamais eu lieu si votre état de santé était autre, font figure de livre ouvert aux yeux de ceux qui ont à cœur de voir l’Algérie réussir cette transition générationnelle sans heurts et qui œuvrent pour qu’il en soit ainsi.
Evitons à notre Algérie une redescente aux enfers. Elle a assez souffert depuis le recouvrement de son indépendance. Ses enfants sont en droit de vivre une rupture qui réponde à leurs aspirations, à leur rêve.
Frère Président, il y a des hommes qui sont prêts, en ces moments difficiles, à consentir le sacrifice suprême pour ce pays, pour que la trajectoire de Novembre reprenne son cours et que la rupture sans reniement se fasse. Ils sont déterminés. Et, parce qu’ils le sont, ce ne sont pas les menaces, voilées ou franches, qui les en dissuaderont.
Celles de ceux qui n’envisageant aucune distanciation par rapport au pouvoir, n’ont d’autres desseins que de s’en accaparer, le moment venu, par-devers la volonté populaire, pour l’exercer ad vitam au mieux de leurs propres intérêts, avant de le transmettre en legs aux leurs. Faites, Frère Président, tant qu’il est encore temps, que ce sacrifice ne soit pas pour le pire, mais pour le meilleur, celui de la renaissance de l’idée nationale, celui de l’espoir pour toute une jeunesse, celui du renouveau.
Frère Président, je me suis permis ce cri du cœur à l’adresse de votre honorable personne, à l’adresse du moudjahid que vous êtes, étant convaincu qu’il trouvera en vous l’écho attendu par ce peuple, parce que votre destinée vous a prédisposé pour être l’acteur, pour être ce pont vers ce monde meilleur auquel il aspire. L’histoire ne manquera pas de le porter à votre actif, parce que vous l’aurez écrite.
Faites-le, Monsieur le Président.
Salutations militantes.
Par Ghediri Ali , Général-major à la retraite

Des «saints du quotidien»

à gauche de la photo : le père Charles Deckers , et à droite : Le sanctuaire Santa Cruz à Oran
05 décembre 2018 à 9 h 34 min
«Ces hommes étaient des messagers de Dieu en qui nous avions toute notre confiance», déclaraient leurs amis musulmans.
Le Père Charles Deckers, missionnaire d’Afrique (Père blanc), originaire d’Anvers, sera béatifié le 8 décembre 2018 à Oran en Algérie.

Témoignage du Frère Jan Heuft, Père blanc
C’est avec émotion que nous allons célébrer la béatification de nos 19 consœurs et confrères le 8 décembre prochain dans le sanctuaire Santa Cruz à Oran.
Comment oublier cette fatidique date du 27 décembre 1994 où, à midi pile, le téléphone sonna dans la Maison du Provincial des Pères blancs à Alger nous annonçant la très triste nouvelle de l’assassinat de nos quatre confrères à Tizi Ouzou ?
La veille, le 26 décembre 1994, également à midi pile, nous avions célébré au presbytère de la basilique Notre-Dame d’Afrique les 70 ans du Père Charles Deckers, que nous nommions affectueusement dans la société des Pères blancs, «Charlie». Ce repas, nous le prenions joyeusement, avec une bonne bière belge, en présence du recteur de la basilique, le Père Paul Marioge.
Il est aussi remarquable que le jour de ce fatidique 27 décembre je me trouvais à table avec ce même recteur à la Maison Provinciale, tandis que le Père Charlie avait pris la route pour rejoindre Tizi Ouzou afin d’y célébrer la St Jean, apôtre et saint patron du Père Jean Chevillard. Charlie avait été au début de sa mission en Algérie, en communauté, dans une maison des Pères blancs située dans La Casbah d’Alger, rue Bencheneb, pour y étudier la langue arabe. Le destin a fait que, ce 27 décembre, ils ont connu ensemble le martyre avec les deux autres confrères du poste.
Il est remarquable aussi que cet affreux coup de téléphone du 27 décembre à midi ne fut pas venu d’une quelconque autorité mais d’un groupe d’anciens élèves. Leurs voix furent à peine audibles, prises et entrecoupées par des sanglots, puis des demandes de pardon pour ce qui venait d’arriver. «C’était atroce !» 20 ans plus tôt, le 2 février 1992, j’avais vécu pareil drame lorsque le Père Roger fut assassiné au même endroit, à la même place et à la même heure !
Par la suite arrivèrent les coups de téléphone du commissaire de la police locale, lui aussi pris par l’émotion et se confondant dans des excuses qu’il n’avait pas pu, lui et ses collègues, empêcher ce drame. Ayant également la cuisinière et sa fille au téléphone, je me suis moi-même effondré de chagrin. En effet, la cuisinière et sa fille avaient été enfermées dans la cuisine, pendant que les bourreaux exécutaient leur sale besogne. Ces deux femmes ne s’en sont jamais remises : «On avait assassiné leurs pères !» C’était terrible.
Comme en 1972 avec le Père Roger, toute la population de Tizi Ouzou et les villages aux alentours étaient sous le choc et désapprouvèrent cet acte barbare et lâche ! Le jour de l’enterrement, des milliers et des milliers des gens, de la ville, des villages, sont descendus dans les rues de Tizi Ouzou pour clamer haut et fort : «Ces hommes étaient des messagers de Dieu en qui nous avions toute notre confiance.» Toutes les boutiques avaient baissé leur rideau en signe de deuil et de protestation.
Le Premier ministre algérien, musulman, présent aux funérailles, déclarait à la sœur d’un nos confrères assassinés : «Oui, j’en suis convaincu, votre frère est au ciel.» Le ministre algérien de la Formation professionnelle, musulman, également présent, fut bouleversé par les émotions : «Il avait perdu un ami très proche, engagé, comme lui, dans la formation professionnelle de la jeunesse algérienne».
Ce ministre lui-même fut assassiné, à son tour, quelques mois plus tard à Alger.
On peut considérer le Père Deckers, ses confrères, ainsi que les 15 autres Pères et sœurs comme des «saints du quotidien». L’action banale, ordinaire, journalière, devient «extraordinaire» par la fidélité à l’autre, par l’amitié, par la gratuité de l’acte, sans arrière-pensée de récupération de quoi que ce soit et dans des circonstances parfois difficiles, pénibles, voire dangereuses. Des milliers d’autres personnes, algériennes ou non, se sont engagées de la même manière, durant toute cette époque dite «des années noires».
Des images me reviennent à l’esprit de ces jeunes filles qui allèrent courageusement à l’école tous les matins dans les quartiers périphériques des grandes villes, comme le quartier Bachdjarrah ou autres, mettant en péril leur propre vie. Bien d’autres exemples pourraient être cités ; des femmes, des hommes et des jeunes convaincus témoignant de leurs droits à la scolarisation, de la place de la femme dans la société humaine.
Tous se battaient pour le respect des convictions des uns et des autres, pas par bravoure, mais voulant affirmer le droit de chacune et de chacun de vivre en toute liberté, avoir du respect envers les uns et les autres ! Les sœurs, les Pères, les laïcs chrétiens engagés ne sont pas restés en rade de ce mouvement et 19 l’ont payé de leur vie comme des milliers d’autres Algériens et étrangers.
Ma première rencontre avec le Père Charlie a eu lieu à mon arrivée en Algérie le 23 septembre 1969. Lui étant en charge du Centre professionnel à Tizi Ouzou, et moi nommé responsable d’une petite école dans un petit village nommé Béni Yenni, me montrait la route à suivre pour arriver dans mon village, tout cela sous une pluie battante.
Pendant 6 ans, nos routes se croisèrent soit à la communauté des Pères, soit à la préfecture, soit au bureau de l’éducation nationale. Son souci majeur était de former des jeunes par la scolarisation ou la formation professionnelle. Savoir lire et écrire, avoir un métier formaient pour lui les bases d’un développement et d’un épanouissement de l’être humain.
C’est dans ce sens qu’il avait accepté d’être professeur de la langue arabe dans un collège de jeunes filles tenu par des Sœurs, à quelques kilomètres du chef-lieu où il habitait. Il assurait aussi le transport durant le week-end d’une dizaine de ces filles, les plus pauvres, afin de leur permettre de revenir régulièrement dans leurs villages, sinon elles auraient été cloîtrées dans la maison de leurs parents.
Le Père Deckers avait le sens du partage, des choses simples de la vie. Ainsi, il se trouvait tous les 15 jours au stade de la ville pour supporter le club local. Evidemment, cela lui donnait de multiples amis et échanges à tel point qu’il fut en contact avec un responsable d’une confrérie religieuse qui fut aussi directeur de la jeunesse et des sports à la préfecture.
Charlie devenait de plus en plus algérien et finit par demander la nationalité du pays, nationalité qu’il obtint sans encombre en perdant évidemment sa nationalité d’origine ! A cette époque, les Algériens n’avaient pas encore le droit de voyager comme ils le voulaient. Pour chaque congé au pays natal, «le pauvre Charlie» devait demander «un visa de sortie» à la sous-préfecture de Tizi Ouzou. Le Père s’acquittait, sans broncher, de cette démarche, content d’y nouer de nouveaux contacts en faisant la queue avec tous les autres Algériens devant la porte du sous-préfet !
Ayant la lourde tâche d’annoncer l’assassinat du Père aux différentes autorités, ce 27 décembre 1994 dans l’après-midi, le préposé au téléphone de l’ambassade de Belgique à Alger me répondit en première instance qu’il était désolé, mais que le Père en question était algérien et que cela ne concernait plus l’ambassade. Evidemment, une heure après, l’ambassadeur lui-même retéléphonait pour présenter ses sincères condoléances.
Les médias en Algérie et en France présentaient cet événement tragique d’une manière curieuse, comme ceci : «Trois Français et un ressortissant étranger avait été tués.» Tous se sont corrigés par la suite.
Dans ce temps, l’islamisme commençait lentement à prendre place dans la société algérienne en remplaçant, pour ainsi dire, une sorte de nationalisme qui avait eu son temps, maintenant que le pays était devenu indépendant. La renommée du Père Deckers créa quelques jalousies dans les milieux conservateurs islamistes qui finirent par forcer les autorités à l’interdire de séjour dans le département. En tant qu’Algérien, il ne pouvait être expulsé du pays, mais seulement du département.
Ce fut une grande déception pour le Père et ses nombreux amis. Il repartit pour la Belgique pour y fonder un centre de dialogue islamo-chrétien à Bruxelles nommé «El Kalima». Il avait également de nombreux contacts avec le milieu scolaire belge, en rapport avec la présence des enfants musulmans dans les écoles, puis avec des aumôniers de prison qui rencontraient des nombreux détenus musulmans.
Excellent arabisant, il fit également un séjour assez prolongé au Yémen. A son retour en Algérie, comme personne ne savait si son interdiction de séjour en Kabylie était encore en vigueur, il s’installa à la basilique Notre-Dame d’Afrique où il devient le vicaire, à côté du recteur.
De là, il accomplissait son apostolat auprès de la population locale, mais également auprès des étudiants subsahariens chrétiens. Il connaissait bien les langues anglaise, française et arabe, ce qui favorisait largement les contacts. Evidemment, il ne pouvait résister à ses premières amours : la Kabylie.
Il y retournait régulièrement en voiture pour la journée faisant de nombreux kilomètres pour atteindre les villages et y partager la vie des habitants !
Et voilà que le 27 décembre 1994 est arrivé ! En garant sa voiture dans la cour de la maison des Pères de Tizi Ouzou, il fut lâchement abattu, laissant la porte de son véhicule tristement ouverte et son beau burnous blanc kabyle sur le siège. Nous tous savons que son sacrifice, ainsi que celui de ses 3 autres confrères sur place, n’a pas été inutile et qu’il portera ses fruits.

Par : Frère Jan Heuft, père blanc .


Charles Deckers  : Père Blanc – missionnaire d’Afrique

Il est né à Anvers (Belgique), le 26 décembre 1924. A la fin de ses études, il rejoint les Pères blancs. Il fera son serment le 21 juillet 1949 et sera ordonné prêtre le 8 avril 1950. Il étudie l’arabe à Tunis. En 1955, à Tizi Ouzou, il apprend le berbère et devient responsable d’un foyer de jeunes. Pendant 3 ans, il a animé à Bruxelles le Centre El Kalima, un centre de documentation et de dialogue entre chrétiens et immigrés musulmans. En 1982, il part au Yémen, mais en 1987 il revient en Algérie comme curé de Notre-Dame d’Afrique. Très aimé des Kabyles, lors des célébrations en janvier 2005, son nom revient souvent dans les témoignages : «J’ai connu le Père Deckers, rappelle un témoin, je garde en mémoire l’image de ce semeur d’espoir aux plus désespérés… avec cette sérénité qui n’émane que des saints…».
Il est conscient des dangers qu’il court : «Je sais que mes activités sont dangereuses pour ma vie. Ici est ma vocation, je reste… Notre-Dame d’Afrique reste à la merci d’un acte insensé. Dans le diocèse, nous pensons que le maintien de la présence de l’Eglise est important, autant pour l’Eglise elle-même que pour le pays.» Le 27 décembre 1994, il prend la route pour fêter son ami Jean Chevillard. Quelques minutes après son arrivée, il est tué dans la cour de la Mission.
Source : https://19martyrs.jimdo.com/mgr-claverie-et-ses-18-compagnons/qui-sont-ils/charles-deckers/

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لأهل الكتاب والقراءة في قسنطينة: مرحى مرحى 😍😍
سابقة تعتبر الأولى من نوعها على التراب الوطني، تحتضن ولاية قسنطينة بدار الثقافة " مالك حداد " مبادرة نظمتها جمعية " قسنطينة تقرأ "، تتمثل في جلسات بيع بالتوقيع لمجموعة بارزة ومرموقة من الكتاب الجزائريين تتخللها محاضرات أدبية ثرية جدا.
إلى أصدقاءنا القراء، لا تفوتوا فرصة اللقاء بعدد معتبر جدا من أجيال أبوليوس واقتناء أعمالهم الموقعة، يومي السبت والأحد 15 و16 ديسمبر.
الجميع مرحبٌ به.
كل الحب لكم

A quoi servent les comités d’architecture, d’urbanisme et d’environnement bâti en Algérie

04 décembre 2018 à 10 h 00 min
«L’architecture est l’expression d’un ensemble de connaissances et d’un savoir-faire réunis dans l’art de bâtir. Elle est l’émanation et la traduction d’une culture.»
Ainsi débute le décret législatif n°94-07 du 18 mai 1994 (relatif aux conditions de la production architecturale et à l’exercice de la profession d’architecte), qui a fait naître les Comités d’architecture, d’urbanisme et d’environnement bâti (CAUEB) et qui affirme en son article 2 alinéa 02 que «la qualité des constructions et leur insertion dans le milieu environnant, le respect des paysages naturels et urbains, la préservation du patrimoine et de l’environnement bâti sont d’intérêt public».
Ces CAUEB, créés pour être installés dans chaque wilaya, ont pour objectif de promouvoir la qualité de l’architecture de l’urbanisme et de l’environnement et sont par conséquent investis d’une mission de service public. Ils sont au service des acteurs de la construction, des maîtres d’ouvrage publics ou privés et des citoyens dans leur ensemble.
Ils ont pour mission, en outre, de développer l’information, la sensibilité et l’esprit de participation du public dans tous les domaines sus-cités. Malheureusement, après 24 ans, les CAUEB restent non seulement méconnus par une grande partie des différents acteurs de l’aménagement et des citoyens, mais surtout insignifiants quant à l’impact attendu sur les territoires.
La cause de l’effacement même de ces structures n’est pas à rechercher dans d’éventuels dysfonctionnements de celles-ci (quand elles existent), mais plutôt dans l’unique texte d’application paru à ce jour : le décret exécutif n°95-370 du 15 novembre 1995 portant organisation et fonctionnement des CAUEB.
En effet, organe consultatif placé auprès du wali le CAUEB a souffert dès le départ d’un manque de considération flagrant par ceux-là mêmes qui ont rédigé le décret en question qui, d’emblée, stipule, en contradiction avec l’article 36 titre III du décret législatif n°94-07 du 18 mai 1994, que le «président du comité est élu parmi ses membres ayant la qualité de directeur de wilaya» (alors que, selon la loi, il pourrait l’être également parmi ses membres d’élus), et que le «secrétariat du comité est assuré par les services de la direction de wilaya chargée de l’architecture et de l’urbanisme» (le mettant de fait sous la coupe de l’administration).
Ce décret ne donne, en outre, aucune suite à une partie de l’article 37 titre III du décret législatif n°94-07 du 18 mai 1994 à propos du statut-type indispensable et des ressources de ces comités dont on ne sait s’ils ont une direction, du personnel permanent ou pas, des conseillers en architecture en urbanisme et en aménagement.
Par conséquent, le ministère de l’Habitat de l’Urbanisme et de la Ville, en charge de l’application du décret législatif n°94-07 du 18 mai 1994, gagnerait à proposer rapidement les rectificatifs nécessaires en vue, non pas d’une disparition pure et simple de ces comités (ils ont montré leur utilité publique sous d’autres cieux), mais plutôt du renforcement de leur existence en visant leur indépendance dans l’acte professionnel et en les plaçant également hors des circuits administratifs obligatoires.
Il serait utile également de leur imposer une gouvernance qui respecterait les équilibres entre les représentants des acteurs publics et les représentants de tous les acteurs privés de la construction et de l’aménagement (et pas seulement «deux représentants élus d’associations, dont l’objet est la préservation du patrimoine architectural, la protection et la valorisation de l’environnement bâti»).

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Le cinquième mandat soigne de quoi ?
01 décembre 2018 à 10 h 11 min
Je ne sais pas comment il faut prendre la chose, mais il est difficile de faire comme si tout allait bien, de faire comme si tout baignait et de passer son chemin en dissertant sur la magie des mots et la beauté de l’univers. Depuis qu’il est question d’un 5e mandat, le climat est devenu intenable.
Les opposants à ce nouvel engagement ont de quoi se faire du mouron. Quiconque émet un commencement de début de réserve est rétamé de façon fulgurante. C’est dire si les luttes souterraines sont féroces et sans quartier.
Pourtant, que ce soit dans la presse ou ailleurs, on devrait pouvoir en parler en toute sérénité, sans parti pris pour quiconque, dans l’intérêt du pays. On devrait même, autant que possible, pouvoir «dépolitiser» la question, ou du moins la défausser de sa gangue politicienne et l’aborder d’un point de vue humaniste et moral pour ne pas dire éthique. Les plus futés y verront de l’angélisme, mais qu’ils se rassurent, à cet égard on a déjà donné.
Il est quand même terrible de prendre autant de précautions oratoires pour aborder un sujet d’intérêt national, et qui de ce fait nous concerne tous. D’ailleurs cet avant-propos précautionneux est déjà en soi une immense anomalie pour ne pas dire un anachronisme, s’agissant de donner une opinion sur la candidature à la magistrature suprême dans un régime où le président est élu au suffrage universel !
Je ne sais pas comment il faut prendre la chose, mais on devrait pouvoir parler du président en des termes objectifs, sans acrimonie ni glorification, et encore moins de messianisme.
Que l’on ait été son partisan ou non, qu’on le soit resté ou pas, il faut enconvenir, son arrivée au pouvoir en 1999 a apporté une sorte d’apaisement cathartique à l’issue de la sanglante décennie noire. Ses discours-fleuves de l’époque eurent chez beaucoup d’Algériens une certaine vertu sédative.
Bien entendu, nombre d’entre nous ne partagent pas cette analyse, c’est le moindre des droits démocratiques, mais on peut difficilement ignorer que le degré d’intensité d’une certaine violence politique a énormément baissé depuis son accession au pouvoir. Comme tout bilan, le sien doit être nuancé puisqu’il réunit à la fois une baisse drastique de la violence islamiste et les dérapages étatiques du Printemps noir, pour ne citer que ceux-là.
Du point de vue économique et social, les débuts de règne du président Bouteflika ont été valorisés par la hausse historique du prix du baril de pétrole. Ce qui a donné au régime une manne susceptible d’apporter un mieux-être à une partie de la population algérienne. Mais une fois encore, il convient de nuancer puisque l’élévation du niveau de vie s’est accompagnée de l’accroissement effarant des inégalités, de la constitution de fortunes suspectes faramineuses en un temps record, de l’apparition d’une classe d’affairistes plus ou moins véreux acoquinés à de hauts responsables des institutions de l’Etat.
On peut retenir de cette période le téléphone mobile à la portée de tout Algérien ou presque, les crédits à la consommation qui ont permis à de nombreux citoyens d’acquérir voiture, logement, etc. On peut aussi mentionner la construction d’autoroutes et de milliers, voire de millions de logements. Mais on peut aussi en retenir les scandales de corruption à répétition touchant les plus hautes sphères du pouvoir, et une forme de déglingue de la société algérienne.
Je ne sais pas comment il faut prendre la chose. Faut-il retenir l’officialisation de tamazight en dépit de toutes les restrictions qui l’entachent ou bien la révision de la Constitution pour supprimer la limitation des mandats à 2 au nom précisément d’un messianisme qui ne voulait pas alors dire son nom, mais qui au 5e mandat l’affiche clairement ?
En faisant un petit décompte rapide, on note que l’actuel président est celui qui a connu la plus grande longévité au pouvoir avec bientôt 20 ans de règne devant Boumédiène et Chadli ex aequo, 13 ans chacun. Bientôt 20 ans de pouvoir sur un pays profondément remodelé par une guerre intérieure qui a fait des centaines de milliers de victimes, une mondialisation financière qui a redistribué les cartes dans l’appréhension du jeu géostratégique des grandes nations et des grands intérêts des multinationales et des banques. Tout cela a reconfiguré les rapports de force à l’intérieur de la sphère politique algérienne en faveur de l’affairisme compradore et de ses connexions avec la haute finance.
Il y a indéniablement une génération Bouteflika, et si comme le souhaitent certains et comme le craignent d’autres, son but est de marquer l’Histoire, on ne peut pas raisonnablement anticiper mais on peut supposer que d’un certain point de vue c’est déjà le cas. Alors cette forme d’acharnement que constitue le 5e mandat en devient incompréhensible.
Je ne sais pas comment il faut prendre la chose, mais il est vrai qu’en l’état actuel du pays et de la région, le retrait brutal du président, pour quelque raison que ce soit, présente un risque sérieux d’explosion de l’Algérie et de libysation. En tout cas, des pays hostiles le souhaiteraient et doivent probablement s’y employer. Beaucoup d’entre nous aussi ne retiennent pas cet argument estimant qu’avec l’une des armées les plus puissantes du monde, l’Algérie n’est pas la Libye.
Sans préjuger de la réalité et du degré d’intensité des luttes de clans, il faut craindre que, tel que le pays est maillé, le départ du président, dans l’état actuel, s’accompagnerait très certainement de troubles difficiles à juguler. Cet avis, on peut ne pas le partager et on le comprend.
Cependant, après 19 ans de règne que chacun appréciera selon sa vision du pays, c’est certainement rendre aux Algériens un peu de leur intelligence que d’entendre leur douleur. Ils souffrent de voir leur président qui entra sur la scène de l’Histoire avec le panache du tribun, s’accrocher l’air hébété, absent de sa propre vie, à un fauteuil roulant.
C’est une réelle souffrance pour nous tous. Et ceci n’a rien de la hargne politique.Toutes les moqueries indignes sur la santé d’un homme, que ce soit par la vox populi interne ou les médias de l’étranger, sont vécues par les Algériens comme une humiliation. Peut-être que le patriotisme résiderait, aujourd’hui, dans le fait de faire cesser cette humiliation !
Par Madjid Allem

Contribution

La malédiction algérienne

La malédiction algériennePhoto : Salim M.
28 novembre 2018 à 11 h 01 min
Une grande incertitude plane sur le pays. L’impasse est réelle et se manifeste désormais par des faits d’une rare gravité. A quelques mois de l’élection présidentielle, scandales et coups de force se multiplient et se croisent au rythme d’une logique insaisissable défiant les observateurs les plus avisés. L’opinion est totalement désemparée. L’inquiétude est grande et palpable. Qui est qui et qui fait quoi ? Difficile d’y répondre.
Les grands bavards ne disent rien et ceux qui savent ne parlent pas. Une chose est cependant certaine, ce bruit est celui d’une grande discorde. Le bloc au pouvoir ne joue plus la même partition et les chasseurs de son sont à l’affût de la moindre fausse note. Les différents segments du sérail s’abandonnent à leurs vils instincts et se livrent à un spectacle d’une violence sans précédent.
OÙ VA L’ALGÉRIE ?
Autoritarisme et capitalisme ont ceci de commun qu’en période de crise, ils recourent à l’automutilation dans l’espoir de régénérer. Dans le cas de l’Algérie, la ressemblance va au-delà de ce trait commun. En effet, dans son fondement, la crise du système politique algérien est celle d’un capitalisme sans capitalistes et sans les instruments de la médiation démocratique. Un capitalisme dégénéré, désincarné et totalement dépendant, inséré à l’économie mondialisée par la seule industrie extractive.
La caste de nouveaux riches apparue ces dernières années n’a pas les caractéristiques d’une classe au sens sociologique et idéologique. Ayant émergé dans le sillage d’une transition bricolée, perfide et désinstituée, elle en porte les stigmates. En effet, cette caste est dans une totale dépendance du régime et n’est porteuse d’aucun projet universel. Elle sert d’interface économique pour une portion de l’establishment politique. Sans culture ni autonomie, elle consent souvent aux sacrifices les plus avilissants. C’est la rançon du ventre.
Certes, une expérience de modernisation autoritaire fut entreprise au lendemain de l’indépendance. Sans grand succès. L’échec était déjà inscrit dans le choix de l’option développementaliste, la croyance dans un progrès par ordonnance, par simple injection de capital et d’idéologie, sans la participation du citoyen.
En dépit des crises répétées et des drames successifs qui ont secoué notre pays, le pouvoir ne semble pas disposé à se départir de l’impératif autoritaire et rentier. Il refuse de se mettre au diapason des attentes citoyennes et des bouleversements profonds survenus dans le monde.
L’accumulation du capital continue de se faire principalement par l’appropriation autoritaire et la redistribution inégale des revenus d’une ressource naturelle, propriété de toute la nation. La rente pétrolière est mobilisée dans le seul but de sanctuariser le système, enrichir ses dignitaires et entretenir ses différentes clientèles. Le gouvernement s’apprête d’ailleurs à réviser la loi sur les hydrocarbures afin d’attirer davantage d’investissements étrangers dans ce secteur. Il est même envisagé d’étendre les domaines d’exploitation aux ressources non conventionnelles. C’est-à-dire le gaz de schiste et, pourquoi pas, l’uranium. Le but inavoué est de se prémunir contre les fluctuations des cours du pétrole par une plus grande production. Il adopte la politique de la quantité et s’aligne, par là même, sur la stratégie saoudienne. Accroître le volume de la rente est pour le pouvoir en place un argument de survie.
Il a fait du Sud sa vache à lait et du Nord, un grand dortoir. Le dépeuplement du sud est un drame. Il est porteur d’un risque stratégique. La présence massive et permanente des populations sur l’ensemble du territoire est le meilleur garant de la sécurité nationale. Grand territoire plein de ressources et d’esprit, le Sud peut constituer une perspective pour l’ensemble du pays. Hélas, ce n’est pas l’avis de nos gouvernants.
Alors que l’urgence consiste à soustraire notre économie de la dépendance aux hydrocarbures, le gouvernement fait exactement le contraire. Il l’accentue. Ce choix a néanmoins le mérite de démystifier, si besoin est, le discours officiel sur les vertus de la diversification. Une pure supercherie. La diversification est synonyme de libération des énergies et d’explosion des talents. Mode d’émancipation s’il en est, la diversification ne peut dès lors avoir les faveurs d’un pouvoir autoritaire attaché aux monopoles par simple souci de durer.
La preuve est la guerre déclarée aux rares créateurs de richesses et le blocage systématique de toute initiative allant dans le sens de la substitution aux importations.
Le cas du groupe Cevital en témoigne. C’est le crime économique flagrant. Il révèle la volonté de maintenir le pays dans le tout-import, terrain de prédilection des prédateurs d’ici et d’ailleurs. Le tout-import ne développe jamais un pays. Il le détruit. Et le résultat est là. Notre pays concentre toutes sortes de vulnérabilités. Il est en proie au chaos.
Il ne faut pas voir dans ce propos quelque inclination pour la thèse de la malédiction du pétrole. Je ne souscris pas au paradigme rentier. La rente ne crée pas l’autoritarisme et l’autoritarisme n’a pas forcément comme base matérielle une rente. En revanche, la conjonction des deux contextes, autoritarisme et rente, est source de tous les périls. C’est le cas de l’Algérie.
L’INDÉPENDANCE CONFISQUÉE
L’autoritarisme algérien est antérieur à la rente. Il est né d’une contingence historique particulière, la guerre de Libération nationale. Sous la colonisation, les nationalistes assimilaient à juste titre la souveraineté à une situation, à savoir la fin de la tutelle coloniale. Une fois l’indépendance recouvrée, cette vision totalement inadaptée devait être naturellement abandonnée au profit de la souveraineté comme prérogative, c’est-à-dire la capacité inaliénable du corps des citoyens de décider librement de son destin. C’est l’esprit même du combat libérateur. Or, ce passage n’a pas eu lieu. Le phénomène de privatisation et de militarisation de l’Etat, déjà en gestation dans le mouvement national, a fait barrage à ce transfert de souveraineté. Elle est à ce jour confisquée. Mieux encore, des groupes informels, souvent maffieux, infiltrent les institutions, les satellisent et les détournent de leur mission républicaine. Ils arrivent même à peser sur le processus de décision et inspirer les politiques publiques.
Sinon, comment un homme, boucher de son état, est-il parvenu à provoquer un tel désordre au point de mettre en péril tout un Etat ? Il a failli réussir là où le terrorisme a échoué. La question est d’importance. Elle ne saurait être évacuée par l’arrestation rocambolesque de quelques responsables, aussi puissants soient-ils. Il ne faut pas se laisser voler ses colères et ses espoirs par des mesures spectaculaires sans grand effet sur la situation du pays et, probablement, non dépourvues d’arrière-pensées politiciennes.
La responsabilité des individus ne doit pas masquer la responsabilité politique. Car il s’agit d’un scandale d’Etat. Un scandale rendu possible par tous les scandales non punis, étouffés ou pardonnés.
Parler de corruption est un euphémisme. Elle ne peut rendre compte de la nature réelle du phénomène. Ce à quoi nous assistons est un pillage organisé, bénéficiant d’un feu vert politique.
La tendance effrénée au gain facile et à la réussite rapide, a fini par effacer toute trace de vertu civique. L’érosion des valeurs détruit lentement et en silence les fondements du vivre-ensemble. C’est la dictature du tag ala men tag. Le pays plonge dans quelque chose d’effrayant autrement plus inquiétant que l’obsession pour la chose matérielle. C’est le déferlement de la violence, le resurgissement de l’instinct humain le plus primaire, le retour aux ténèbres des temps lointains. Tuer pour un ticket de parking ne peut se lire par le seul attrait de l’argent. Il y a plus profond. C’est le naufrage d’une certaine idée de l’Algérie et de l’Algérien. De l’humain.
Cette situation d’échec intégral et de menace réelle sur le pays ne semble nullement préoccuper nos dirigeants. Ils sont absorbés par l’échéance présidentielle et se préparent à nous infliger un énième coup de force en reconduisant le président. Pourtant, le 5e mandat est doublement inconstitutionnel.
LA FABLE DU NAIN
Rares sont les partisans du 5e mandat à se hasarder sur le terrain juridique. Leur argument-clé est le principe de la non-réactivité de la loi nouvelle. Selon eux, une éventuelle candidature du président à l’élection de 2019 est la première sous l’empire de la loi nouvelle. Elle échapperait de ce fait à la règle de la limitation. A première vue, le raisonnement apparaît logique et plein de bon sens. Seulement, il n’a aucune valeur juridique. Car pour appréhender correctement une situation juridique, il importe de la saisir dans son historicité. Ce n’est point la démarche des partisans du 5e mandat. En effet, ils ne disent rien du critère juridique en vertu duquel le décompte du nombre de mandats cumulés par le président est subitement tombé à zéro. Et pour cause, il n’en existe aucun.
Soutenir l’idée selon quoi la modification constitutionnelle produit en elle-même l’effacement de situations antérieures revient à reconnaître à la loi nouvelle un effet rétroactif. Or, tout le raisonnement de ces partisans repose sur le principe de la non-rétroactivité. Leur argument bute sur une contradiction indépassable.
Un bref rappel de quelques notions de droit est ici nécessaire. Le droit transitoire majoritairement adopté dans le monde emprunte à la théorie des conflits de lois dans le temps élaborée au début du XXe siècle par le doyen Paul Roubier. Il a pour fondement deux grands principes : la non-rétroactivité et l’application immédiate de la loi nouvelle. Dans le droit algérien, ces deux principes sont consacrés par le code civil dans ses articles 2 et 4. Les cas de dérogation à ces principes, c’est-à-dire la rétroactivité de la loi nouvelle et la survie de la loi ancienne, sont expressément prévus par le législateur. La loi pénale, à titre d’exemple, est rétroactive dans le cas où elle est moins rigoureuse. Qu’en est-il de la situation du président Bouteflika ?
Au moment de la promulgation de la loi nouvelle en février 2016, il était en plein exercice du 4e mandat obtenu sous l’empire de la loi ancienne. En vertu du principe de la non-rétroactivité, la loi nouvelle ne peut rétroagir pour remettre en cause une situation juridique antérieure légalement et entièrement constituée. Ladite situation, c’est-à-dire l’exercice du mandat, se poursuit normalement jusqu’à son extinction, en l’occurrence la fin du mandat. La loi nouvelle ne peut également rétroagir sur le nombre de mandats cumulés par le président Bouteflika.
Par ailleurs, la loi nouvelle ne comporte aucune disposition transitoire visant à soustraire le président à la règle de la limitation énoncée par l’article 88. Un oubli très curieux pour des dirigeants habituellement vigilants et rompus aux techniques de contournement de la loi. Ce détail est d’une extrême importance.
Enfin, par souci de complétude et afin d’éviter toute confusion, polémique ou diversion, il est utile de préciser avec exactitude l’objet sur lequel porte la limitation : le mandat ou la candidature  ? Dans son alinéa 2, l’article 88 de la Constitution dispose : «Le président de la République est rééligible une seule fois.» Il est bel et bien question de rééligibilité, c’est-à-dire la capacité juridique à pouvoir se représenter à l’élection. Ainsi, après deux mandats consécutifs, le président ne peut à nouveau postuler. En conclusion, la candidature de Bouteflika en 2019 n’est donc pas conforme à la Constitution. A fortiori un cinquième mandat.
Il convient à présent d’examiner la question du point de vue de l’esprit de la loi. En principe, le verdict de la lettre est amplement suffisant. Néanmoins, dans ce cas précis, le recours à l’esprit de la loi va s’avérer très instructif.
Toute règle de droit réunit en elle deux dimensions : la lettre et l’esprit. La lettre de la loi, c’est le texte écrit. L’esprit, c’est la finalité recherchée à travers cette loi. Dans la production de toute règle de droit, l’esprit précède la lettre et la détermine.
L’esprit de la règle de limitation procède de la volonté de prémunir l’exercice du pouvoir et les institutions de l’Etat contre toutes formes de dérives. En effet, l’exercice prolongé du pouvoir par une même personne ou un même groupe comporte toujours le risque de voir s’installer une oligarchie invasive et prédatrice. C’est le prélude à la perte de souveraineté. D’où l’impérieuse nécessité de définir et de fixer des mécanismes de limitation du pouvoir de nature à protéger l’Etat, la souveraineté nationale et les droits des citoyens. Ainsi, le pouvoir se protège contre lui-même, et contre la tendance naturelle à la toute puissance et à l’extravagance. Le principe de l’alternance en est l’un des mécanismes par excellence.
En Algérie, la règle de la limitation a connu plusieurs péripéties. Introduite pour la première fois sur initiative du président Zeroual dans la Constitution de 1996, elle sera supprimée en 2008, car faisant barrage à une troisième candidature du président. Enfin, à l’occasion de la révision constitutionnelle de 2016, la règle est non seulement rétablie, elle est en plus élevée au rang de norme intangible. C’est-à-dire non susceptible de révision. Quel sens pourrait avoir ce revirement spectaculaire sinon une reconnaissance franche du bien-fondé de la règle de la limitation. Le président ne peut dès lors s’en affranchir si ce n’est en se déjugeant, en faisant acte d’abjuration. Pour ma part, je l’imagine mal céder à la tentation au mépris à la fois de l’éthique et du droit. Quoique tout soit possible.
Et si d’aventure sa volonté de briguer un cinquième mandat venait à s’exprimer, d’une manière ou d’une autre, surtout d’une autre, il appartient au Conseil constitutionnel d’apprécier s’il est véritablement en mesure de le faire. A défaut, les institutions dont c’est la vocation de rétablir l’ordre constitutionnel sont en devoir d’agir. Le droit ne peut dire ni faire davantage. Et là où s’arrête le règne du droit, commence celui de l’arbitraire.
OMBRE SULTANE
Je n’ignore rien de l’aversion de nos dirigeants pour la règle de droit. L’épisode de la destitution du président de l’APN et le gangstérisme étalé et assumé sans honte par la majorité minoritaire en est un exemple suffisant. Cependant, l’examen à l’aune du droit n’est jamais sans intérêt. L’architecture constitutionnelle a un caractère contraignant et à ce titre, elle est légitimement opposable au pouvoir en place. Les institutions ont l’obligation de s’y conformer sous peine de voir s’installer la loi de la jungle, celle du plus fort. L’Etat perd de fait sa prérogative la plus emblématique : le monopole de la violence légitime. Les acteurs de la démocratie ne peuvent se dispenser du combat pour le respect de la règle de doit, quand bien même est contestable le processus de production de la loi. La légalité autoritaire entre souvent en contradiction avec l’autoritarisme.
Les révisions récurrentes et intempestives de la loi le prouvent. Aussi, en faisant peser l’ensemble des contraintes légales sur les pouvoirs publics, les comportements et les actes institutionnels finiront à terme par se conformer aux exigences de l’Etat de droit. C’est un pas non négligeable dans la construction démocratique. Cette dimension pédagogique du combat politique est capitale. En revanche, concéder sur les viols successifs de la loi, de surcroît la Constitution, est un désengagement politique grave et un renoncement à l’idéal démocratique. Cela participe de la culture d’accommodement à la dictature et contribue à ancrer davantage dans les imaginaires l’idée d’une fatalité autoritaire. La responsabilité et la crédibilité de l’opposition sont engagées. Il est trop facile de dénoncer du bout des lèvres entre deux longs silences. Si la révision constitutionnelle de 2008 avait été rejetée, le pays n’en serait pas là.
Du côté du pouvoir, la question se pose différemment. Pourquoi s’entête-t-il à vouloir reconduire un président sachant sa candidature non conforme à la Constitution, son état de santé incompatible avec la fonction et son bilan désastreux. Ce cas de figure est inédit.
LE CADAVRE ENCERCLÉ
Jamais une succession n’a été aussi problématique. Cette soudaine difficulté du pouvoir à se renouveler renvoie à la nouvelle configuration du régime mise en place à partir de 1999. Dès son accession, Bouteflika n’a cessé d’exprimer sa ferme intention d’exercer un pouvoir total, sans partage. Son désir irrépressible de s’affranchir de la tutelle militaire était patent. Tout en restant attaché au fondement autoritaire du système, Bouteflika s’est vite employé à bouleverser l’ancienne configuration du régime, bâtie, faut-il le rappeler, sur la centralité de l’armée.
Par modifications successives, il finira par installer un modèle éclaté en plusieurs sphères cloisonnées avec l’institution présidentielle comme centre de gravité. La relation au président constitue le seul rapport de subordination. C’est un régime à forte concentration mais à faible hiérarchisation. On peut le qualifier de bonapartisme oriental, version modernisée du tribalisme bédouin.
Jamais les liens de sang, les proximités régionales et l’influence des «grandes familles» n’ont été aussi prépondérants dans l’exercice du pouvoir. Nominations et promotions, attribution des marchés publics, octroi de lignes de crédit, affectation des grands projets et autres autorisations d’investissement sont tributaires d’affinités particulières érigées en critère supérieur. Dans cet univers, l’allégeance va au-delà du soutien politique. Elle consiste à tout abdiquer, à renoncer à toute dignité.
Le poids de l’histoire, ancienne et récente, le contexte géopolitique international et la hausse vertigineuse des cours mondiaux des hydrocarbures vont conforter Bouteflika dans sa tentation à asseoir une hégémonie nouvelle. Il réussit à relever le défi. Mais à quel prix !
Outre son caractère baroque, cet édifice est en perpétuelle construction. Les alliances se font et se défont au gré des humeurs et des rumeurs. Un simple regard sur l’évolution de la structure des soutiens présidentiels révèle une tendance à la ghettoïsation flagrante.
Toutefois, le principal point faible de ce régime se trouve dans sa géométrie. En effet, pour pouvoir fonctionner, il suppose un président omniprésent, jouissant de grandes capacités à réguler, trancher les conflits et rendre les arbitrages. Or, depuis son accident vasculaire en 2013, le président montre des signes manifestes de son incapacité à assumer cette lourde charge. Et en l’absence du président, tout le monde est président.
Son effacement en raison d’un état de santé déclinant a eu pour effet de libérer les forces gravitant autour de lui. Débarrassé de ses adversaires potentiels à l’intérieur du sérail, le conglomérat présidentiel se retrouve face à ses propres contradictions. Chacun de ses segments pose sa pierre de manière à fragiliser la pierre de l’autre. L’approche de l’élection présidentielle va accentuer les rivalités. Les conflits débordent des intimités habituelles et éclatent au grand jour. C’est la guerre ouverte. Et c’est également l’impasse car les parties en conflit sont des segments interdépendants, hypocritement solidaires et pourvus d’une même capacité de nuisance. Une guerre des egos ne peut avoir d’issue.
D’où le recours forcé à Bouteflika. Certes, c’est un choix frustrant, insensé, choquant et aventureux. Il a néanmoins l’avantage, du point de vue du conglomérat, de préserver l’édifice. La reconduction de Bouteflika répond par ailleurs à une autre difficulté non moins importante : personne n’est en mesure d’incarner le régime en dehors de Bouteflika. Le régime décrit précédemment porte l’empreinte, la marque personnelle de Bouteflika. Ils se confondent. Le régime ne peut lui survivre. Sans Bouteflika, il s’effondrerait de lui-même. Une perspective très redoutée car une bonne partie du conglomérat n’a de visibilité et d’influence que par la grâce du président.
LES CHANTS CANNIBALES
Les lanceurs d’appels pour un 5e mandat ne s’adressent pas au président. Ils expriment une impuissance à s’accorder sur la question de la succession. Les chefs de file du conglomérat ne se parlent plus. Ils communiquent de manière cryptée, par message subliminal. Annoncer son soutient à un 5e mandat doit être entendu comme un renoncement à la candidature, le refoulement d’une ambition.
Aussi, le 5e mandat est le résultat d’un consensus par défaut. Pour autant, rien n’est réglé. La question de la succession est toujours pendante. Elle peut se poser à tout moment et peut-être se pose-t-elle déjà. C’est à la fois une option probable et improbable. Tout le paradoxe du 5e mandat est là. Et l’impasse aussi. Il n’est d’ailleurs plus question de 5e mandat mais de la poursuite d’une mission. L’argument messianique est celui du désespoir. Il en dit long sur l’état d’esprit du conglomérat. La tâche est lourde pour les thuriféraires du régime tant l’opinion est peu attentive à leurs sollicitations.
De la séduction au carnaval, tout est servi pour acclimater le citoyen à cette idée saugrenue. Le comble est atteint avec l’épisode du cheval offert à un portrait à l’effigie du président. L’inviter à l’équitation est une manière inélégante de rappeler le président à sa triste condition de handicapé. C’est comme faire présent d’un Picasso à un non-voyant ou d’un album de musique à un malentendant. Le message subliminal est dans la symbolique du cadeau inutile. Ici, l’offense, la vexation. Oui, poussé à ses extrêmes limites, le ridicule laisse transparaître du sens. Pire, le président est exposé avec cynisme à la face du monde, sans aucun égard à sa dignité ou à sa fonction. L’Algérie est humiliée. Le régime plonge dans les abîmes. Il est devenu l’ombre de lui-même, une dictature low cost, moquée et caricaturée.
La vocation de ce régime n’est désormais plus de gérer. Elle est d’entraîner le pays dans le désordre. Ce propos ne vise pas les personnes. Il entend alerter sur le danger qu’il y a à maintenir un régime arrivé à sa finitude.
LE MALHEUR EN DANGER
Le climat inquisiteur et les assauts récurrents contre la libre expression résultent de cette situation tragi-comique. Pris de délire, le pouvoir s’enfonce dans le déni de la réalité. Il recourt à son ultime argument : la traque et la matraque.
Il ne se contente pas de faire la chasse aux opposants. Il retourne l’arme contre ses propres serviteurs. Le doute gagne les plus hauts sommets de l’Etat. Atteint du syndrome de Néron, il perd raison et s’affole au moindre éternuement. Il voit l’ennemi partout sans se rendre compte que son unique et véritable ennemi c’est lui-même. Le moindre frémissement et le régime de suspecter l’ombre d’un ancien compagnon en disgrâce, d’un journaliste subversif ou d’un blogueur en intelligence avec l’ennemi. Un mot mal placé, un geste ambigu et c’est l’effondrement d’une carrière, le bannissement.
On se garde de rencontrer nos amis, les amis de nos amis et les autres par peur d’être accusé de conspiration. On hésite à dire bonjour au policier, au gendarme ou au juge ; ils risquent de le prendre pour un aveu. On n’ose même plus fixer des yeux nos enfants tant leurs regards nous renvoient nos échecs et nos trahisons. Toute la crise algérienne est résumée dans le regard. Le regard ne sait pas faire semblant. Il est le siège de la vérité. Il réfléchit fidèlement les émotions dans tous les tons. Il ne parle pas. Il exprime. Il n’a pas d’alphabet, comme dirait Kamel Daoud. Mais il a une grammaire. Le regard dévoile l’état de santé d’une nation.
Nos dirigeants auraient tort de ne pas prendre à sa juste mesure le cri du regard. Ils verront alors les vraies colères produites par leur funeste intendance. Le regard est déjà une condamnation. La révolte naît dans le regard avant d’exploser dans la rue.
Le phénomène de la harga est une révolte du regard. Abandonner terre et chairs est, certes, un choix douloureux. Mais c’est sans compter sur l’irrésistible appel du regard, le besoin irrépressible de voir d’autres visages, d’autres usages, voir des corps, des lumières, voir des gens parler d’amour et de liberté sans crainte du dévot ou du garde-champêtre, voir enfin la vie, la vraie. L’illusion s’empare des jeunes et des élites. Ils fuient en masse le pays et partent grossir les réservoirs de main-d’œuvre fraîche et bon marché dont a grandement besoin une Europe vieillissante et économiquement à l’agonie. Un argument de luxe pour le social-nationalisme en pleine expansion sur le vieux Continent. Et le rêve est vite contrarié par l’autre regard, celui qui vous rappelle à vos origines, à votre statut d’étranger. De l’exclusion à l’exclusion. Très peu réussit. Une réussite solitaire. Presque un échec. Le pays se vide de ses substances, s’appauvrit. L’hémorragie migratoire prend une dimension alarmante. C’est l’autre dépeuplement.
L’INCENDIE
Quand ce n’est pas la harga, c’est l’exil intérieur. Dépossédée de ses richesses matérielles et symboliques, exclue de la décision politique, la société se replie dans ses souffrances et ses frustrations. Une grande conflictualité sommeille dans les profondeurs sociales. Notre société ne connaît pas le pardon, ni la prescription. Le désir de se venger est plus fort que le désir de se libérer. Il faut s’éloigner du jugement hâtif et superficiel. L’ordre n’est pas la stabilité et le silence ne vaut pas consentement. Une étincelle et c’est le déchaînement des passions et des violences. On en voit déjà les préludes.
Les citoyens veulent en découdre. «Il faut occuper la capitale et ne revenir qu’une fois tous nos droits arrachés», me dit le jeune Idir Améziane quelques semaines seulement avant de nous quitter à jamais après un combat courageux contre la maladie. Il est parti sans avoir goûté à aucune joie. Fils d’une famille digne et modeste de l’Akfadou, haut lieu de la résistance contre le colonialisme, Améziane ne pouvait prétendre au Val-de-Grâce. C’est un privilège réservé. L’inégalité devant le droit à la vie est sans aucun doute la plus révoltante des inégalités. Combien de citoyens meurent en raison de l’état de délabrement de nos structures sanitaires. Abandonné par l’Etat, l’hôpital est devenu un désert médical, un mouroir. Le corps médical n’est pas ici en cause. Médecins et infirmiers s’acquittent de leur mission avec conscience et dévouement. Mais la volonté ne suffit pas. Un chirurgien, aussi brillant et volontaire soit-il, ne peut sauver une vie sans fil chirurgical. L’argent du peuple est investi dans le futile et l’inutile quand il n’est pas simplement détourné. Les milliards de dollars engloutis par le projet de la Grande Mosquée d’Alger résonnent comme une insulte à la vie. Sans parler des retombées idéologiques de cette énormité. Une véritable bombe à retardement.
L’OPIUM ET LE BÂTON
Aucun argument au monde, y compris religieux, ne peut justifier un ordre de priorité où la construction d’une mosquée passe devant celle d’un hôpital. L’enveloppement planifié de l’univers social par une vision étroite et pervertie de la religion agit comme une force d’inertie et bloque toute possibilité d’émancipation. Il faut en finir avec l’hypocrisie et le délire. Le rapport à la religion est une construction humaine et nul n’est en droit d’imposer le sien. Pour un croyant authentique, Dieu est une limite. La croyance est une liberté et non une contrainte. Pour pouvoir avancer, la société ne peut s’affranchir d’un effort de sécularisation.
L’Algérie n’a pas besoin de mosquées ou de zaouïas. Elle a besoin d’hôpitaux, d’universités, de centres de recherche, d’entreprises industrielles et agricoles, de salles de cinéma, de conservatoires de musique, de galeries d’art, de complexes sportifs, de services publics. Elle a surtout besoin de culture, cette faculté humaine à produire du lien et du sens, à enchanter l’esprit et à réinventer sans cesse des formes de réémergence.
Des décennies d’exclusion politique et de matraquage idéologique ont engendré des identités angoissées et angoissantes. L’Etat a failli dans sa mission de construction de la nation. L’école, lieu de socialisation par excellence, ne forme plus des citoyens. Elle cultive l’irrationnel dans toutes ses misères au détriment du savoir et de l’esprit critique. Elle ne prépare même plus à l’écriture. Elle se limite à initier à la «transcriture», ce lointain ancêtre du copier-coller prescrit par un décret ancien annonçant la fin des écritures.
Rien ne rassemble plus les Algériens. Ils sont éloignés dans leur rapport à la religion, la langue, l’histoire et leur vision de l’avenir sont souvent antagoniques, irréconciliables. L’Algérie donne aujourd’hui l’image d’un pays dévitalisé et fragmenté. Un pays en déshérence, en proie à toutes les aventures communautaristes, à tous les replis. Ces voies sans issue confortent l’ordre établi. De manière directe ou discrète, il les alimente et leur assure une bonne réclame. Réveiller les démons identitaires pour mieux obscurcir les enjeux. Une sombre perspective attend le pays. Il faut agir maintenant. Et vite.
LE DERNIER ÉTÉ DE LA RAISON
La problématique politique algérienne n’est pas réductible à une opposition entre adversaires et partisans de Bouteflika. Elle se rapporte au devenir d’un pays. L’expérience malheureuse de ces dernières décennies doit suggérer une réflexion profonde et globale. La malédiction algérienne est le précipité d’une histoire longue, faite de drames et de spoliations. L’urgence est de mettre fin à l’aventure. La crise est politique et l’ensemble de ses manifestations découle d’une seule et même origine : un pouvoir sans fin et sans limite.
Aussi, une transition pacifique et ordonnée peut être pensée concrètement comme un large compromis sur les principes et mécanismes de limitation du pouvoir. Leur interaction va créer les conditions d’un renouveau de nature à remettre le pays sur la voie de la démocratie et du développement. Cette approche peut paraître à première vue minimaliste. Cependant, les transitions démocratiques n’obéissent pas à un modèle théorique précis. Ce sont des expériences historiques concrètes, et à ce titre elles s’ébranlent toujours à partir d’une opportunité singulière pour s’étendre à terme à tous les aspects de la vie sociale.
Le principe fondamental premier de limitation du pouvoir est la reconnaissance des droits fondamentaux du citoyen et la garantie de l’exercice sans entrave des libertés démocratiques. C’est la citoyenneté pleine et entière.
La limitation du pouvoir, c’est aussi la consécration effective de l’universalité de la loi et l’indépendance de la justice. C’est-à-dire l’Etat de droit.
C’est enfin la rupture avec le caractère fortement centralisé du pouvoir et sa concentration dans un petit nombre. Le modèle de l’Etat central est abandonné partout dans le monde. Aussi, l’institution de régions dotées d’une large autonomie est une exigence incontournable.
La centralité doit se déplacer du pouvoir vers le citoyen. Le XXIe siècle est celui des sociétés civiles.
Par ailleurs, le pays doit redéfinir un cap et s’éloigner de l’immédiateté et de l’urgence. Dans ce sens, il faut convoquer des assises larges et inclusives de toutes les potentialités du pays autour du thème «Perspectives algériennes» afin de doter le pays d’un instrument stratégique de réflexion et de prospection. L’objectif est d’anticiper les grandes évolutions du monde et mettre l’Algérie en situation d’affronter l’avenir avec sérénité.
L’ESPRIT D’INDÉPENDANCE
Dans son message aux Algériens à la veille de l’élection présidentielle de 2014, l’ancien président Liamine Zéroual écrit : «Il faudra surtout retenir que le prochain mandat présidentiel est le mandat de l’ultime chance à saisir pour engager l’Algérie sur la voie de la transition véritable.» Il formule par ce propos les termes d’un compromis raisonnable et salutaire pour le pays. Malheureusement, il n’a pas été écouté. Mais, si lui-même avait écouté les alertes des six candidats à l’élection présidentielle de 1999, le pays aurait certainement connu une tout autre trajectoire. Hélas, on ne peut refaire l’histoire. Le drame serait de la répéter. Il n’échappe plus à personne que l’hégémonie nouvelle a prospéré sur les décombres du patriotisme.
Il est temps de briser les barrières, d’apprendre à s’écouter, échanger et concevoir les compromis nécessaires au sauvetage du pays. Les patriotes, dans le pouvoir comme dans la société, doivent retrouver le sens des perspectives historiques à l’exemple des hommes de Novembre. Il faut puiser dans l’océan de sagesse, de valeurs et d’expériences accumulé dans la douleur par nos anciens.
Non, le régime n’a pas acheté tout le monde. Je ne crois pas à la théorie du «tous pourris». C’est une élaboration des pourris pour mieux se fondre dans la société et continuer leur «malfrature» en toute bonne conscience. C’est du reste un procédé insidieux pour faire barrage aux convergences patriotiques.
Il n’y a pas mille et une solutions. Le salut est dans le sursaut patriotique, le jaillissement des consciences. C’est la capacité de tout un chacun à s’arracher au défaitisme et à l’indifférence. Il faut dompter les peurs et rompre les silences.
Je mesure l’ampleur de la difficulté. Car ceux censés capter la colère sociale, lui donner un sens politique et la convertir en énergie salvatrice sont les moins touchés par la crise. Qu’ils se détrompent. Si par malheur le pays venait à connaître une évolution fâcheuse, les moins touchés par la crise seront les plus touchés par le chaos.
Se mobiliser aujourd’hui est un devoir. Envers le pays et envers les générations montantes. Personne n’a le droit de s’y dérober. Le choix est entre l’Algérie et le chaos.

Djamel Zenati , Militant de la d
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الرسالة موجهة هته المرة لافراد الشرطة بعلي منجلي ...مازال الكثير من الشباب يستغلون المواطنين الضعفاء باسم الباركينغ والله قدامي يسب في المرا بكلام العيب كي ماخلصتوش قالها 10 الاف حق ماقاريتي ... واقفين في الطريق تقول هم البوليسية الصورة من امام الرتاج مول منا الصورة ولكم التعليق
فكرة غالطة جدا هكا بداو العاهات والتقاليد وولاو قوانين ماخلاتش الناس تزور بعضاها لازم ماتروحش بيدك فارغة وووو ، تقدر تمد لواحد 500 دج والله تحشم تمدها على الأقل تمد 1000 ولا 2000 دج ويبداو الناس يوقعوا فالاحراج لي ماعندوش مايروحش يزور ، لي عندو وقادر يعاون يعاون بلا الفكرة هادي

Contribution

La malédiction algérienne

La malédiction algériennePhoto : Salim M.
28 novembre 2018 à 11 h 01 min
Une grande incertitude plane sur le pays. L’impasse est réelle et se manifeste désormais par des faits d’une rare gravité. A quelques mois de l’élection présidentielle, scandales et coups de force se multiplient et se croisent au rythme d’une logique insaisissable défiant les observateurs les plus avisés. L’opinion est totalement désemparée. L’inquiétude est grande et palpable. Qui est qui et qui fait quoi ? Difficile d’y répondre.
Les grands bavards ne disent rien et ceux qui savent ne parlent pas. Une chose est cependant certaine, ce bruit est celui d’une grande discorde. Le bloc au pouvoir ne joue plus la même partition et les chasseurs de son sont à l’affût de la moindre fausse note. Les différents segments du sérail s’abandonnent à leurs vils instincts et se livrent à un spectacle d’une violence sans précédent.
OÙ VA L’ALGÉRIE ?
Autoritarisme et capitalisme ont ceci de commun qu’en période de crise, ils recourent à l’automutilation dans l’espoir de régénérer. Dans le cas de l’Algérie, la ressemblance va au-delà de ce trait commun. En effet, dans son fondement, la crise du système politique algérien est celle d’un capitalisme sans capitalistes et sans les instruments de la médiation démocratique. Un capitalisme dégénéré, désincarné et totalement dépendant, inséré à l’économie mondialisée par la seule industrie extractive.
La caste de nouveaux riches apparue ces dernières années n’a pas les caractéristiques d’une classe au sens sociologique et idéologique. Ayant émergé dans le sillage d’une transition bricolée, perfide et désinstituée, elle en porte les stigmates. En effet, cette caste est dans une totale dépendance du régime et n’est porteuse d’aucun projet universel. Elle sert d’interface économique pour une portion de l’establishment politique. Sans culture ni autonomie, elle consent souvent aux sacrifices les plus avilissants. C’est la rançon du ventre.
Certes, une expérience de modernisation autoritaire fut entreprise au lendemain de l’indépendance. Sans grand succès. L’échec était déjà inscrit dans le choix de l’option développementaliste, la croyance dans un progrès par ordonnance, par simple injection de capital et d’idéologie, sans la participation du citoyen.
En dépit des crises répétées et des drames successifs qui ont secoué notre pays, le pouvoir ne semble pas disposé à se départir de l’impératif autoritaire et rentier. Il refuse de se mettre au diapason des attentes citoyennes et des bouleversements profonds survenus dans le monde.
L’accumulation du capital continue de se faire principalement par l’appropriation autoritaire et la redistribution inégale des revenus d’une ressource naturelle, propriété de toute la nation. La rente pétrolière est mobilisée dans le seul but de sanctuariser le système, enrichir ses dignitaires et entretenir ses différentes clientèles. Le gouvernement s’apprête d’ailleurs à réviser la loi sur les hydrocarbures afin d’attirer davantage d’investissements étrangers dans ce secteur. Il est même envisagé d’étendre les domaines d’exploitation aux ressources non conventionnelles. C’est-à-dire le gaz de schiste et, pourquoi pas, l’uranium. Le but inavoué est de se prémunir contre les fluctuations des cours du pétrole par une plus grande production. Il adopte la politique de la quantité et s’aligne, par là même, sur la stratégie saoudienne. Accroître le volume de la rente est pour le pouvoir en place un argument de survie.
Il a fait du Sud sa vache à lait et du Nord, un grand dortoir. Le dépeuplement du sud est un drame. Il est porteur d’un risque stratégique. La présence massive et permanente des populations sur l’ensemble du territoire est le meilleur garant de la sécurité nationale. Grand territoire plein de ressources et d’esprit, le Sud peut constituer une perspective pour l’ensemble du pays. Hélas, ce n’est pas l’avis de nos gouvernants.
Alors que l’urgence consiste à soustraire notre économie de la dépendance aux hydrocarbures, le gouvernement fait exactement le contraire. Il l’accentue. Ce choix a néanmoins le mérite de démystifier, si besoin est, le discours officiel sur les vertus de la diversification. Une pure supercherie. La diversification est synonyme de libération des énergies et d’explosion des talents. Mode d’émancipation s’il en est, la diversification ne peut dès lors avoir les faveurs d’un pouvoir autoritaire attaché aux monopoles par simple souci de durer.
La preuve est la guerre déclarée aux rares créateurs de richesses et le blocage systématique de toute initiative allant dans le sens de la substitution aux importations.
Le cas du groupe Cevital en témoigne. C’est le crime économique flagrant. Il révèle la volonté de maintenir le pays dans le tout-import, terrain de prédilection des prédateurs d’ici et d’ailleurs. Le tout-import ne développe jamais un pays. Il le détruit. Et le résultat est là. Notre pays concentre toutes sortes de vulnérabilités. Il est en proie au chaos.
Il ne faut pas voir dans ce propos quelque inclination pour la thèse de la malédiction du pétrole. Je ne souscris pas au paradigme rentier. La rente ne crée pas l’autoritarisme et l’autoritarisme n’a pas forcément comme base matérielle une rente. En revanche, la conjonction des deux contextes, autoritarisme et rente, est source de tous les périls. C’est le cas de l’Algérie.
L’INDÉPENDANCE CONFISQUÉE
L’autoritarisme algérien est antérieur à la rente. Il est né d’une contingence historique particulière, la guerre de Libération nationale. Sous la colonisation, les nationalistes assimilaient à juste titre la souveraineté à une situation, à savoir la fin de la tutelle coloniale. Une fois l’indépendance recouvrée, cette vision totalement inadaptée devait être naturellement abandonnée au profit de la souveraineté comme prérogative, c’est-à-dire la capacité inaliénable du corps des citoyens de décider librement de son destin. C’est l’esprit même du combat libérateur. Or, ce passage n’a pas eu lieu. Le phénomène de privatisation et de militarisation de l’Etat, déjà en gestation dans le mouvement national, a fait barrage à ce transfert de souveraineté. Elle est à ce jour confisquée. Mieux encore, des groupes informels, souvent maffieux, infiltrent les institutions, les satellisent et les détournent de leur mission républicaine. Ils arrivent même à peser sur le processus de décision et inspirer les politiques publiques.
Sinon, comment un homme, boucher de son état, est-il parvenu à provoquer un tel désordre au point de mettre en péril tout un Etat ? Il a failli réussir là où le terrorisme a échoué. La question est d’importance. Elle ne saurait être évacuée par l’arrestation rocambolesque de quelques responsables, aussi puissants soient-ils. Il ne faut pas se laisser voler ses colères et ses espoirs par des mesures spectaculaires sans grand effet sur la situation du pays et, probablement, non dépourvues d’arrière-pensées politiciennes.
La responsabilité des individus ne doit pas masquer la responsabilité politique. Car il s’agit d’un scandale d’Etat. Un scandale rendu possible par tous les scandales non punis, étouffés ou pardonnés.
Parler de corruption est un euphémisme. Elle ne peut rendre compte de la nature réelle du phénomène. Ce à quoi nous assistons est un pillage organisé, bénéficiant d’un feu vert politique.
La tendance effrénée au gain facile et à la réussite rapide, a fini par effacer toute trace de vertu civique. L’érosion des valeurs détruit lentement et en silence les fondements du vivre-ensemble. C’est la dictature du tag ala men tag. Le pays plonge dans quelque chose d’effrayant autrement plus inquiétant que l’obsession pour la chose matérielle. C’est le déferlement de la violence, le resurgissement de l’instinct humain le plus primaire, le retour aux ténèbres des temps lointains. Tuer pour un ticket de parking ne peut se lire par le seul attrait de l’argent. Il y a plus profond. C’est le naufrage d’une certaine idée de l’Algérie et de l’Algérien. De l’humain.
Cette situation d’échec intégral et de menace réelle sur le pays ne semble nullement préoccuper nos dirigeants. Ils sont absorbés par l’échéance présidentielle et se préparent à nous infliger un énième coup de force en reconduisant le président. Pourtant, le 5e mandat est doublement inconstitutionnel.
LA FABLE DU NAIN
Rares sont les partisans du 5e mandat à se hasarder sur le terrain juridique. Leur argument-clé est le principe de la non-réactivité de la loi nouvelle. Selon eux, une éventuelle candidature du président à l’élection de 2019 est la première sous l’empire de la loi nouvelle. Elle échapperait de ce fait à la règle de la limitation. A première vue, le raisonnement apparaît logique et plein de bon sens. Seulement, il n’a aucune valeur juridique. Car pour appréhender correctement une situation juridique, il importe de la saisir dans son historicité. Ce n’est point la démarche des partisans du 5e mandat. En effet, ils ne disent rien du critère juridique en vertu duquel le décompte du nombre de mandats cumulés par le président est subitement tombé à zéro. Et pour cause, il n’en existe aucun.
Soutenir l’idée selon quoi la modification constitutionnelle produit en elle-même l’effacement de situations antérieures revient à reconnaître à la loi nouvelle un effet rétroactif. Or, tout le raisonnement de ces partisans repose sur le principe de la non-rétroactivité. Leur argument bute sur une contradiction indépassable.
Un bref rappel de quelques notions de droit est ici nécessaire. Le droit transitoire majoritairement adopté dans le monde emprunte à la théorie des conflits de lois dans le temps élaborée au début du XXe siècle par le doyen Paul Roubier. Il a pour fondement deux grands principes : la non-rétroactivité et l’application immédiate de la loi nouvelle. Dans le droit algérien, ces deux principes sont consacrés par le code civil dans ses articles 2 et 4. Les cas de dérogation à ces principes, c’est-à-dire la rétroactivité de la loi nouvelle et la survie de la loi ancienne, sont expressément prévus par le législateur. La loi pénale, à titre d’exemple, est rétroactive dans le cas où elle est moins rigoureuse. Qu’en est-il de la situation du président Bouteflika ?
Au moment de la promulgation de la loi nouvelle en février 2016, il était en plein exercice du 4e mandat obtenu sous l’empire de la loi ancienne. En vertu du principe de la non-rétroactivité, la loi nouvelle ne peut rétroagir pour remettre en cause une situation juridique antérieure légalement et entièrement constituée. Ladite situation, c’est-à-dire l’exercice du mandat, se poursuit normalement jusqu’à son extinction, en l’occurrence la fin du mandat. La loi nouvelle ne peut également rétroagir sur le nombre de mandats cumulés par le président Bouteflika.
Par ailleurs, la loi nouvelle ne comporte aucune disposition transitoire visant à soustraire le président à la règle de la limitation énoncée par l’article 88. Un oubli très curieux pour des dirigeants habituellement vigilants et rompus aux techniques de contournement de la loi. Ce détail est d’une extrême importance.
Enfin, par souci de complétude et afin d’éviter toute confusion, polémique ou diversion, il est utile de préciser avec exactitude l’objet sur lequel porte la limitation : le mandat ou la candidature  ? Dans son alinéa 2, l’article 88 de la Constitution dispose : «Le président de la République est rééligible une seule fois.» Il est bel et bien question de rééligibilité, c’est-à-dire la capacité juridique à pouvoir se représenter à l’élection. Ainsi, après deux mandats consécutifs, le président ne peut à nouveau postuler. En conclusion, la candidature de Bouteflika en 2019 n’est donc pas conforme à la Constitution. A fortiori un cinquième mandat.
Il convient à présent d’examiner la question du point de vue de l’esprit de la loi. En principe, le verdict de la lettre est amplement suffisant. Néanmoins, dans ce cas précis, le recours à l’esprit de la loi va s’avérer très instructif.
Toute règle de droit réunit en elle deux dimensions : la lettre et l’esprit. La lettre de la loi, c’est le texte écrit. L’esprit, c’est la finalité recherchée à travers cette loi. Dans la production de toute règle de droit, l’esprit précède la lettre et la détermine.
L’esprit de la règle de limitation procède de la volonté de prémunir l’exercice du pouvoir et les institutions de l’Etat contre toutes formes de dérives. En effet, l’exercice prolongé du pouvoir par une même personne ou un même groupe comporte toujours le risque de voir s’installer une oligarchie invasive et prédatrice. C’est le prélude à la perte de souveraineté. D’où l’impérieuse nécessité de définir et de fixer des mécanismes de limitation du pouvoir de nature à protéger l’Etat, la souveraineté nationale et les droits des citoyens. Ainsi, le pouvoir se protège contre lui-même, et contre la tendance naturelle à la toute puissance et à l’extravagance. Le principe de l’alternance en est l’un des mécanismes par excellence.
En Algérie, la règle de la limitation a connu plusieurs péripéties. Introduite pour la première fois sur initiative du président Zeroual dans la Constitution de 1996, elle sera supprimée en 2008, car faisant barrage à une troisième candidature du président. Enfin, à l’occasion de la révision constitutionnelle de 2016, la règle est non seulement rétablie, elle est en plus élevée au rang de norme intangible. C’est-à-dire non susceptible de révision. Quel sens pourrait avoir ce revirement spectaculaire sinon une reconnaissance franche du bien-fondé de la règle de la limitation. Le président ne peut dès lors s’en affranchir si ce n’est en se déjugeant, en faisant acte d’abjuration. Pour ma part, je l’imagine mal céder à la tentation au mépris à la fois de l’éthique et du droit. Quoique tout soit possible.
Et si d’aventure sa volonté de briguer un cinquième mandat venait à s’exprimer, d’une manière ou d’une autre, surtout d’une autre, il appartient au Conseil constitutionnel d’apprécier s’il est véritablement en mesure de le faire. A défaut, les institutions dont c’est la vocation de rétablir l’ordre constitutionnel sont en devoir d’agir. Le droit ne peut dire ni faire davantage. Et là où s’arrête le règne du droit, commence celui de l’arbitraire.
OMBRE SULTANE
Je n’ignore rien de l’aversion de nos dirigeants pour la règle de droit. L’épisode de la destitution du président de l’APN et le gangstérisme étalé et assumé sans honte par la majorité minoritaire en est un exemple suffisant. Cependant, l’examen à l’aune du droit n’est jamais sans intérêt. L’architecture constitutionnelle a un caractère contraignant et à ce titre, elle est légitimement opposable au pouvoir en place. Les institutions ont l’obligation de s’y conformer sous peine de voir s’installer la loi de la jungle, celle du plus fort. L’Etat perd de fait sa prérogative la plus emblématique : le monopole de la violence légitime. Les acteurs de la démocratie ne peuvent se dispenser du combat pour le respect de la règle de doit, quand bien même est contestable le processus de production de la loi. La légalité autoritaire entre souvent en contradiction avec l’autoritarisme.
Les révisions récurrentes et intempestives de la loi le prouvent. Aussi, en faisant peser l’ensemble des contraintes légales sur les pouvoirs publics, les comportements et les actes institutionnels finiront à terme par se conformer aux exigences de l’Etat de droit. C’est un pas non négligeable dans la construction démocratique. Cette dimension pédagogique du combat politique est capitale. En revanche, concéder sur les viols successifs de la loi, de surcroît la Constitution, est un désengagement politique grave et un renoncement à l’idéal démocratique. Cela participe de la culture d’accommodement à la dictature et contribue à ancrer davantage dans les imaginaires l’idée d’une fatalité autoritaire. La responsabilité et la crédibilité de l’opposition sont engagées. Il est trop facile de dénoncer du bout des lèvres entre deux longs silences. Si la révision constitutionnelle de 2008 avait été rejetée, le pays n’en serait pas là.
Du côté du pouvoir, la question se pose différemment. Pourquoi s’entête-t-il à vouloir reconduire un président sachant sa candidature non conforme à la Constitution, son état de santé incompatible avec la fonction et son bilan désastreux. Ce cas de figure est inédit.
LE CADAVRE ENCERCLÉ
Jamais une succession n’a été aussi problématique. Cette soudaine difficulté du pouvoir à se renouveler renvoie à la nouvelle configuration du régime mise en place à partir de 1999. Dès son accession, Bouteflika n’a cessé d’exprimer sa ferme intention d’exercer un pouvoir total, sans partage. Son désir irrépressible de s’affranchir de la tutelle militaire était patent. Tout en restant attaché au fondement autoritaire du système, Bouteflika s’est vite employé à bouleverser l’ancienne configuration du régime, bâtie, faut-il le rappeler, sur la centralité de l’armée.
Par modifications successives, il finira par installer un modèle éclaté en plusieurs sphères cloisonnées avec l’institution présidentielle comme centre de gravité. La relation au président constitue le seul rapport de subordination. C’est un régime à forte concentration mais à faible hiérarchisation. On peut le qualifier de bonapartisme oriental, version modernisée du tribalisme bédouin.
Jamais les liens de sang, les proximités régionales et l’influence des «grandes familles» n’ont été aussi prépondérants dans l’exercice du pouvoir. Nominations et promotions, attribution des marchés publics, octroi de lignes de crédit, affectation des grands projets et autres autorisations d’investissement sont tributaires d’affinités particulières érigées en critère supérieur. Dans cet univers, l’allégeance va au-delà du soutien politique. Elle consiste à tout abdiquer, à renoncer à toute dignité.
Le poids de l’histoire, ancienne et récente, le contexte géopolitique international et la hausse vertigineuse des cours mondiaux des hydrocarbures vont conforter Bouteflika dans sa tentation à asseoir une hégémonie nouvelle. Il réussit à relever le défi. Mais à quel prix !
Outre son caractère baroque, cet édifice est en perpétuelle construction. Les alliances se font et se défont au gré des humeurs et des rumeurs. Un simple regard sur l’évolution de la structure des soutiens présidentiels révèle une tendance à la ghettoïsation flagrante.
Toutefois, le principal point faible de ce régime se trouve dans sa géométrie. En effet, pour pouvoir fonctionner, il suppose un président omniprésent, jouissant de grandes capacités à réguler, trancher les conflits et rendre les arbitrages. Or, depuis son accident vasculaire en 2013, le président montre des signes manifestes de son incapacité à assumer cette lourde charge. Et en l’absence du président, tout le monde est président.
Son effacement en raison d’un état de santé déclinant a eu pour effet de libérer les forces gravitant autour de lui. Débarrassé de ses adversaires potentiels à l’intérieur du sérail, le conglomérat présidentiel se retrouve face à ses propres contradictions. Chacun de ses segments pose sa pierre de manière à fragiliser la pierre de l’autre. L’approche de l’élection présidentielle va accentuer les rivalités. Les conflits débordent des intimités habituelles et éclatent au grand jour. C’est la guerre ouverte. Et c’est également l’impasse car les parties en conflit sont des segments interdépendants, hypocritement solidaires et pourvus d’une même capacité de nuisance. Une guerre des egos ne peut avoir d’issue.
D’où le recours forcé à Bouteflika. Certes, c’est un choix frustrant, insensé, choquant et aventureux. Il a néanmoins l’avantage, du point de vue du conglomérat, de préserver l’édifice. La reconduction de Bouteflika répond par ailleurs à une autre difficulté non moins importante : personne n’est en mesure d’incarner le régime en dehors de Bouteflika. Le régime décrit précédemment porte l’empreinte, la marque personnelle de Bouteflika. Ils se confondent. Le régime ne peut lui survivre. Sans Bouteflika, il s’effondrerait de lui-même. Une perspective très redoutée car une bonne partie du conglomérat n’a de visibilité et d’influence que par la grâce du président.
LES CHANTS CANNIBALES
Les lanceurs d’appels pour un 5e mandat ne s’adressent pas au président. Ils expriment une impuissance à s’accorder sur la question de la succession. Les chefs de file du conglomérat ne se parlent plus. Ils communiquent de manière cryptée, par message subliminal. Annoncer son soutient à un 5e mandat doit être entendu comme un renoncement à la candidature, le refoulement d’une ambition.
Aussi, le 5e mandat est le résultat d’un consensus par défaut. Pour autant, rien n’est réglé. La question de la succession est toujours pendante. Elle peut se poser à tout moment et peut-être se pose-t-elle déjà. C’est à la fois une option probable et improbable. Tout le paradoxe du 5e mandat est là. Et l’impasse aussi. Il n’est d’ailleurs plus question de 5e mandat mais de la poursuite d’une mission. L’argument messianique est celui du désespoir. Il en dit long sur l’état d’esprit du conglomérat. La tâche est lourde pour les thuriféraires du régime tant l’opinion est peu attentive à leurs sollicitations.
De la séduction au carnaval, tout est servi pour acclimater le citoyen à cette idée saugrenue. Le comble est atteint avec l’épisode du cheval offert à un portrait à l’effigie du président. L’inviter à l’équitation est une manière inélégante de rappeler le président à sa triste condition de handicapé. C’est comme faire présent d’un Picasso à un non-voyant ou d’un album de musique à un malentendant. Le message subliminal est dans la symbolique du cadeau inutile. Ici, l’offense, la vexation. Oui, poussé à ses extrêmes limites, le ridicule laisse transparaître du sens. Pire, le président est exposé avec cynisme à la face du monde, sans aucun égard à sa dignité ou à sa fonction. L’Algérie est humiliée. Le régime plonge dans les abîmes. Il est devenu l’ombre de lui-même, une dictature low cost, moquée et caricaturée.
La vocation de ce régime n’est désormais plus de gérer. Elle est d’entraîner le pays dans le désordre. Ce propos ne vise pas les personnes. Il entend alerter sur le danger qu’il y a à maintenir un régime arrivé à sa finitude.
LE MALHEUR EN DANGER
Le climat inquisiteur et les assauts récurrents contre la libre expression résultent de cette situation tragi-comique. Pris de délire, le pouvoir s’enfonce dans le déni de la réalité. Il recourt à son ultime argument : la traque et la matraque.
Il ne se contente pas de faire la chasse aux opposants. Il retourne l’arme contre ses propres serviteurs. Le doute gagne les plus hauts sommets de l’Etat. Atteint du syndrome de Néron, il perd raison et s’affole au moindre éternuement. Il voit l’ennemi partout sans se rendre compte que son unique et véritable ennemi c’est lui-même. Le moindre frémissement et le régime de suspecter l’ombre d’un ancien compagnon en disgrâce, d’un journaliste subversif ou d’un blogueur en intelligence avec l’ennemi. Un mot mal placé, un geste ambigu et c’est l’effondrement d’une carrière, le bannissement.
On se garde de rencontrer nos amis, les amis de nos amis et les autres par peur d’être accusé de conspiration. On hésite à dire bonjour au policier, au gendarme ou au juge ; ils risquent de le prendre pour un aveu. On n’ose même plus fixer des yeux nos enfants tant leurs regards nous renvoient nos échecs et nos trahisons. Toute la crise algérienne est résumée dans le regard. Le regard ne sait pas faire semblant. Il est le siège de la vérité. Il réfléchit fidèlement les émotions dans tous les tons. Il ne parle pas. Il exprime. Il n’a pas d’alphabet, comme dirait Kamel Daoud. Mais il a une grammaire. Le regard dévoile l’état de santé d’une nation.
Nos dirigeants auraient tort de ne pas prendre à sa juste mesure le cri du regard. Ils verront alors les vraies colères produites par leur funeste intendance. Le regard est déjà une condamnation. La révolte naît dans le regard avant d’exploser dans la rue.
Le phénomène de la harga est une révolte du regard. Abandonner terre et chairs est, certes, un choix douloureux. Mais c’est sans compter sur l’irrésistible appel du regard, le besoin irrépressible de voir d’autres visages, d’autres usages, voir des corps, des lumières, voir des gens parler d’amour et de liberté sans crainte du dévot ou du garde-champêtre, voir enfin la vie, la vraie. L’illusion s’empare des jeunes et des élites. Ils fuient en masse le pays et partent grossir les réservoirs de main-d’œuvre fraîche et bon marché dont a grandement besoin une Europe vieillissante et économiquement à l’agonie. Un argument de luxe pour le social-nationalisme en pleine expansion sur le vieux Continent. Et le rêve est vite contrarié par l’autre regard, celui qui vous rappelle à vos origines, à votre statut d’étranger. De l’exclusion à l’exclusion. Très peu réussit. Une réussite solitaire. Presque un échec. Le pays se vide de ses substances, s’appauvrit. L’hémorragie migratoire prend une dimension alarmante. C’est l’autre dépeuplement.
L’INCENDIE
Quand ce n’est pas la harga, c’est l’exil intérieur. Dépossédée de ses richesses matérielles et symboliques, exclue de la décision politique, la société se replie dans ses souffrances et ses frustrations. Une grande conflictualité sommeille dans les profondeurs sociales. Notre société ne connaît pas le pardon, ni la prescription. Le désir de se venger est plus fort que le désir de se libérer. Il faut s’éloigner du jugement hâtif et superficiel. L’ordre n’est pas la stabilité et le silence ne vaut pas consentement. Une étincelle et c’est le déchaînement des passions et des violences. On en voit déjà les préludes.
Les citoyens veulent en découdre. «Il faut occuper la capitale et ne revenir qu’une fois tous nos droits arrachés», me dit le jeune Idir Améziane quelques semaines seulement avant de nous quitter à jamais après un combat courageux contre la maladie. Il est parti sans avoir goûté à aucune joie. Fils d’une famille digne et modeste de l’Akfadou, haut lieu de la résistance contre le colonialisme, Améziane ne pouvait prétendre au Val-de-Grâce. C’est un privilège réservé. L’inégalité devant le droit à la vie est sans aucun doute la plus révoltante des inégalités. Combien de citoyens meurent en raison de l’état de délabrement de nos structures sanitaires. Abandonné par l’Etat, l’hôpital est devenu un désert médical, un mouroir. Le corps médical n’est pas ici en cause. Médecins et infirmiers s’acquittent de leur mission avec conscience et dévouement. Mais la volonté ne suffit pas. Un chirurgien, aussi brillant et volontaire soit-il, ne peut sauver une vie sans fil chirurgical. L’argent du peuple est investi dans le futile et l’inutile quand il n’est pas simplement détourné. Les milliards de dollars engloutis par le projet de la Grande Mosquée d’Alger résonnent comme une insulte à la vie. Sans parler des retombées idéologiques de cette énormité. Une véritable bombe à retardement.
L’OPIUM ET LE BÂTON
Aucun argument au monde, y compris religieux, ne peut justifier un ordre de priorité où la construction d’une mosquée passe devant celle d’un hôpital. L’enveloppement planifié de l’univers social par une vision étroite et pervertie de la religion agit comme une force d’inertie et bloque toute possibilité d’émancipation. Il faut en finir avec l’hypocrisie et le délire. Le rapport à la religion est une construction humaine et nul n’est en droit d’imposer le sien. Pour un croyant authentique, Dieu est une limite. La croyance est une liberté et non une contrainte. Pour pouvoir avancer, la société ne peut s’affranchir d’un effort de sécularisation.
L’Algérie n’a pas besoin de mosquées ou de zaouïas. Elle a besoin d’hôpitaux, d’universités, de centres de recherche, d’entreprises industrielles et agricoles, de salles de cinéma, de conservatoires de musique, de galeries d’art, de complexes sportifs, de services publics. Elle a surtout besoin de culture, cette faculté humaine à produire du lien et du sens, à enchanter l’esprit et à réinventer sans cesse des formes de réémergence.
Des décennies d’exclusion politique et de matraquage idéologique ont engendré des identités angoissées et angoissantes. L’Etat a failli dans sa mission de construction de la nation. L’école, lieu de socialisation par excellence, ne forme plus des citoyens. Elle cultive l’irrationnel dans toutes ses misères au détriment du savoir et de l’esprit critique. Elle ne prépare même plus à l’écriture. Elle se limite à initier à la «transcriture», ce lointain ancêtre du copier-coller prescrit par un décret ancien annonçant la fin des écritures.
Rien ne rassemble plus les Algériens. Ils sont éloignés dans leur rapport à la religion, la langue, l’histoire et leur vision de l’avenir sont souvent antagoniques, irréconciliables. L’Algérie donne aujourd’hui l’image d’un pays dévitalisé et fragmenté. Un pays en déshérence, en proie à toutes les aventures communautaristes, à tous les replis. Ces voies sans issue confortent l’ordre établi. De manière directe ou discrète, il les alimente et leur assure une bonne réclame. Réveiller les démons identitaires pour mieux obscurcir les enjeux. Une sombre perspective attend le pays. Il faut agir maintenant. Et vite.
LE DERNIER ÉTÉ DE LA RAISON
La problématique politique algérienne n’est pas réductible à une opposition entre adversaires et partisans de Bouteflika. Elle se rapporte au devenir d’un pays. L’expérience malheureuse de ces dernières décennies doit suggérer une réflexion profonde et globale. La malédiction algérienne est le précipité d’une histoire longue, faite de drames et de spoliations. L’urgence est de mettre fin à l’aventure. La crise est politique et l’ensemble de ses manifestations découle d’une seule et même origine : un pouvoir sans fin et sans limite.
Aussi, une transition pacifique et ordonnée peut être pensée concrètement comme un large compromis sur les principes et mécanismes de limitation du pouvoir. Leur interaction va créer les conditions d’un renouveau de nature à remettre le pays sur la voie de la démocratie et du développement. Cette approche peut paraître à première vue minimaliste. Cependant, les transitions démocratiques n’obéissent pas à un modèle théorique précis. Ce sont des expériences historiques concrètes, et à ce titre elles s’ébranlent toujours à partir d’une opportunité singulière pour s’étendre à terme à tous les aspects de la vie sociale.
Le principe fondamental premier de limitation du pouvoir est la reconnaissance des droits fondamentaux du citoyen et la garantie de l’exercice sans entrave des libertés démocratiques. C’est la citoyenneté pleine et entière.
La limitation du pouvoir, c’est aussi la consécration effective de l’universalité de la loi et l’indépendance de la justice. C’est-à-dire l’Etat de droit.
C’est enfin la rupture avec le caractère fortement centralisé du pouvoir et sa concentration dans un petit nombre. Le modèle de l’Etat central est abandonné partout dans le monde. Aussi, l’institution de régions dotées d’une large autonomie est une exigence incontournable.
La centralité doit se déplacer du pouvoir vers le citoyen. Le XXIe siècle est celui des sociétés civiles.
Par ailleurs, le pays doit redéfinir un cap et s’éloigner de l’immédiateté et de l’urgence. Dans ce sens, il faut convoquer des assises larges et inclusives de toutes les potentialités du pays autour du thème «Perspectives algériennes» afin de doter le pays d’un instrument stratégique de réflexion et de prospection. L’objectif est d’anticiper les grandes évolutions du monde et mettre l’Algérie en situation d’affronter l’avenir avec sérénité.
L’ESPRIT D’INDÉPENDANCE
Dans son message aux Algériens à la veille de l’élection présidentielle de 2014, l’ancien président Liamine Zéroual écrit : «Il faudra surtout retenir que le prochain mandat présidentiel est le mandat de l’ultime chance à saisir pour engager l’Algérie sur la voie de la transition véritable.» Il formule par ce propos les termes d’un compromis raisonnable et salutaire pour le pays. Malheureusement, il n’a pas été écouté. Mais, si lui-même avait écouté les alertes des six candidats à l’élection présidentielle de 1999, le pays aurait certainement connu une tout autre trajectoire. Hélas, on ne peut refaire l’histoire. Le drame serait de la répéter. Il n’échappe plus à personne que l’hégémonie nouvelle a prospéré sur les décombres du patriotisme.
Il est temps de briser les barrières, d’apprendre à s’écouter, échanger et concevoir les compromis nécessaires au sauvetage du pays. Les patriotes, dans le pouvoir comme dans la société, doivent retrouver le sens des perspectives historiques à l’exemple des hommes de Novembre. Il faut puiser dans l’océan de sagesse, de valeurs et d’expériences accumulé dans la douleur par nos anciens.
Non, le régime n’a pas acheté tout le monde. Je ne crois pas à la théorie du «tous pourris». C’est une élaboration des pourris pour mieux se fondre dans la société et continuer leur «malfrature» en toute bonne conscience. C’est du reste un procédé insidieux pour faire barrage aux convergences patriotiques.
Il n’y a pas mille et une solutions. Le salut est dans le sursaut patriotique, le jaillissement des consciences. C’est la capacité de tout un chacun à s’arracher au défaitisme et à l’indifférence. Il faut dompter les peurs et rompre les silences.
Je mesure l’ampleur de la difficulté. Car ceux censés capter la colère sociale, lui donner un sens politique et la convertir en énergie salvatrice sont les moins touchés par la crise. Qu’ils se détrompent. Si par malheur le pays venait à connaître une évolution fâcheuse, les moins touchés par la crise seront les plus touchés par le chaos.
Se mobiliser aujourd’hui est un devoir. Envers le pays et envers les générations montantes. Personne n’a le droit de s’y dérober. Le choix est entre l’Algérie et le chaos.

Djamel Zenati , Militant de la démocratie
سلام عليكم في القانون ماعندكش حق تخرج شهادة ميلاد لاختك.... الوالد او الوالدة الي يقدرو يخرجولها ولا هي بدات انت لك الحق تخرج للوالد وللوادة وليك برك اخي الاصول والفروع انا عاملة فالبلدية

هل تعلم أن أصل كلمة العجار هو أن أحد الأشخاص كان له جار ينظر إلى زوجته نظرات غير بريئة 😎😉فأخذ الرجل زوجته للخياط وقال له خيطلي قماش يستر الوجه فقال له الخياط علاه؟ فقال الرجل باه نسترها عالجار (عجار) ومنذ ذلك الوقت أصبح يسمى عجار :)

6 نقاط من 18 هي حصيلة عمراني..قالهم أنا العيب فيا وهوما يحللو فيه أبقى علاه يا الشيخ؟ شهرية 220 مليون كي شغل داير مزية في فريق عمرو قرن و20 سنة، روح تروح يا عمراني الكتيبة طلعت ومستقبلا مصلحة فريقي اهم من عمراني ومن أي كان

هذه الصورة ملتقطة في سنة 1958 اين كان مجموعة من الحركى في فرنسا في خرجة سياحية وتحضيرية لما بعد الاستقلال . في ذلك الوقت كان اجدادنا يستشهدون في الجبال وهؤلاء يحضرون لمستقبل ابناءهم.

السلام على أهل الديار من المؤمنين والمسلمين ، ويرحم الله المستقدمين منكم ومنا المستأخرين ، وإنا إن شاء الله بكم لاحقون )
اللهم ارحم جميع موتانا وموتى المسلمين رحمة واسعة وتغمدهم برحمتك ..
اللهم قهم عذابك يوم تبعث عبادك ..
اللهم أنزل نورا من نورك عليهم ..
اللهم نوّر عليهم قبورهم ووسع مدخلهم وآنس وحشتهم ..
اللهم ارحم غربتهم وارحم شيبتهم ..
اللهم اجعل قبورهم روضة من رياض الجنة ولا تجعلها حفرة من حفر النيران ..

زيدو حللوه كثر بلاكش يرضى ويبقى

تهانينا للروائي والكاتب العزيز مراد بوكرزازة صدور روايته الجديدة (أنفاق مظلمة) الموعد الصالون الدولي للكتاب في العاصمة من 29 أكتوبر وحتى 10 نوفمبر ثم قسنطينة في موعد لاحق..ألف ألف مبروك لبلبل سيرتا
5 commentaires
Commentaires
Šihęm Tëñ
Šihęm Tëñ
مرلد بوكرزازاة الصوت القوي و الجهور و. المميز ، كان ومازال و سيبقى فخر اذاعة سيرتا وقسنطينة .
Nousaa Souma
Nousaa Souma Adouma Bata
War Da
War Da
غدرت قسنطينة ومزل صوتك في اذني برك الله فيك
Tarek Ben
Tarek Ben
أنفاق الظلمة????

Amel Bend
Amel Bend
كل الاحترام للسيد بوكرزازة رجل يهدي دائما للسلم والسلام ،اتمنى ان يكون الاصدار في مستواه المعهو
Hommage à Mohamed-Tahar Fergani à Constantine : Deux bougies et beaucoup d’émotion
Adlène Fergani chantant lors de la cérémonie
09 décembre 2018 à 9 h 05 min
Il fallait venir tôt, très tôt même, pour dénicher une place debout, car toutes les places assises ont été prises d’assaut, vendredi dernier, au théâtre Mohamed-Tahar Fergani.
L’hommage rendu au maître du malouf, disparu il y a deux ans à l’âge de 88 ans, a attiré une foule des grands jours. Membres de sa famille, proches, amis intimes, voisins, artistes de la ville et de l’Algérie, mais aussi ses élèves et tous ceux qui l’ont accompagné dans sa très longue carrière étaient tous présents pour un devoir de mémoire envers un homme qui restera, malgré tout, l’une des icônes du Vieux Rocher.
Comme ce fut le cas lors de l’hommage qui lui a été rendu il y a une année, jour pour jour, lors du 10e Festival international du malouf, qui lui a été dédié spécialement, avec la baptisation officielle en son nom du théâtre de la ville le 4 décembre 2017, sur décision du président Bouteflika, malgré toutes les oppositions et les protestations. Hedoua, malouf, images marquantes, youyous, témoignages et discours étaient présents.
Il y avait aussi beaucoup d’émotion. Appelé à dire quelques mots, son petit-fils, Adlène Fergani, n’a pas pu retenir ses larmes. Très proche de son défunt grand-père, il lui rendra un hommage à sa manière, en chantant un morceau émouvant Fel qalb maniche nassik (Dans le cœur je ne t’oublie pas).
Il fera pleurer certains. Représentant le ministre de la Culture, Abdelkader Bendameche, directeur du Centre national des arts et des lettres, qui connaissait très bien le cheikh, a évoqué le long parcours de Mohamed Tahar Fergani, doué d’un don divin pour la musique et la chanson et considéré comme l’une des grandes personnalités de la musique en Algérie. Il rappellera au passage les noms de ceux qui ont grandement contribué à sa réussite.
Il citera son père, Hammou, qui lui a fait goûter au hawzi, mais surtout Abderrah- mane Kara Baghli, dit Baba Abeïd, car c’est lui qui lui a appris les noubas, mais aussi Hadji Hssouna Ali Khodja, qui a lui a révélé les secrets des zdjoul. Il ne mentionnera pas Abdelkader Toumi, qui lui a fait connaître aussi les noubas et le mahdjouz.
Malheureusement, qui se souvient encore de nos jours de Baba Abeïd, de cheikh Hssouna, ou encore de Abdelkader Toumi ? Ce dernier n’a pas eu droit au moindre hommage.
Ces grands maîtres du malouf doivent se retourner dans leurs tombes. Le wali, Abdessamie Saïdoun, initiateur de cet événement, annoncera à cette occasion qu’une proposition sera transmise au ministère de la Culture pour instituer la date du 7 décembre comme journée nationale du malouf. On verra si cela ne restera pas un vœu pieux.
Le must de la soirée a été le récital donné par l’orchestre familial des Fergani, en présence de Salim, Mourad, Nasreddine, Adlène et Salouh et un groupe de ses meilleurs élèves. Des moments qui ont rappelé une belle époque, même si beaucoup de témoins, dont Dib Ayachi, ont soutenu que ce qui a été fait par «Bouhadja», personne ne le fera après lui.
Mohamed El Amine
Mohamed El Amine
هذا الحاج بن قربع من اعيان تلاغمة و مدينة ميلة و الشرق عامة انسان معروف بزاف بحسن الخلق و الفحولة
Suge Knight Bilal
Suge Knight Bilal
تم
Bariza Sahli
Bariza Sahli
رجال النيف والكلمة.انقرض هذا الزي في قسمطينة ولاو بكل شباب بكل لبسين جين.ولفاسط خلصو الشياب بكل شباب في المدينة و يا حسرتاه على رجال بكري الشموخ والرجولة والفحولة .

العثور على قبر مفتوح صبيحة اليوم بتاجنانت و سرقة كامل عظام الميت ! منقول
ياارب انني جزائرري وانت ارحم ااراحمين 😢😢😢
طلحة بوطبة
طلحة بوطبة
هدي هيا لبلاد عايش يسحروك تموت يسحرو بيك
Jissica Jay
Jissica Jay
يا خلايا الواحد يشوف ميت مكفن يموت بالرعب ..كيفاش يقدرو يفتحو القبر و ينتهكو حرمة الميت و يهزولو عظامو ..لا حول لا قوة الا بالله يا ربي اينرنا و احفظنا من شر عبادك
شوميسة لشعب
الله يرحمو مسكين بصح واش راهي تخلط هادي علاش تسب فينة دخلت شعبان في رمضان لا كان فحلة بيني روحك ماش مخبية في اسم Jissica Jay و الله نعطيك طريحة باه تعدلي هدرتك تاع وجهك قسنطينة مدينة العلم والعولامة
Hommage à Mohamed-Tahar Fergani à Constantine : Deux bougies et beaucoup d’émotion
Adlène Fergani chantant lors de la cérémonie
09 décembre 2018 à 9 h 05 min
Il fallait venir tôt, très tôt même, pour dénicher une place debout, car toutes les places assises ont été prises d’assaut, vendredi dernier, au théâtre Mohamed-Tahar Fergani.
L’hommage rendu au maître du malouf, disparu il y a deux ans à l’âge de 88 ans, a attiré une foule des grands jours. Membres de sa famille, proches, amis intimes, voisins, artistes de la ville et de l’Algérie, mais aussi ses élèves et tous ceux qui l’ont accompagné dans sa très longue carrière étaient tous présents pour un devoir de mémoire envers un homme qui restera, malgré tout, l’une des icônes du Vieux Rocher.
Comme ce fut le cas lors de l’hommage qui lui a été rendu il y a une année, jour pour jour, lors du 10e Festival international du malouf, qui lui a été dédié spécialement, avec la baptisation officielle en son nom du théâtre de la ville le 4 décembre 2017, sur décision du président Bouteflika, malgré toutes les oppositions et les protestations. Hedoua, malouf, images marquantes, youyous, témoignages et discours étaient présents.
Il y avait aussi beaucoup d’émotion. Appelé à dire quelques mots, son petit-fils, Adlène Fergani, n’a pas pu retenir ses larmes. Très proche de son défunt grand-père, il lui rendra un hommage à sa manière, en chantant un morceau émouvant Fel qalb maniche nassik (Dans le cœur je ne t’oublie pas).
Il fera pleurer certains. Représentant le ministre de la Culture, Abdelkader Bendameche, directeur du Centre national des arts et des lettres, qui connaissait très bien le cheikh, a évoqué le long parcours de Mohamed Tahar Fergani, doué d’un don divin pour la musique et la chanson et considéré comme l’une des grandes personnalités de la musique en Algérie. Il rappellera au passage les noms de ceux qui ont grandement contribué à sa réussite.
Il citera son père, Hammou, qui lui a fait goûter au hawzi, mais surtout Abderrah- mane Kara Baghli, dit Baba Abeïd, car c’est lui qui lui a appris les noubas, mais aussi Hadji Hssouna Ali Khodja, qui a lui a révélé les secrets des zdjoul. Il ne mentionnera pas Abdelkader Toumi, qui lui a fait connaître aussi les noubas et le mahdjouz.
Malheureusement, qui se souvient encore de nos jours de Baba Abeïd, de cheikh Hssouna, ou encore de Abdelkader Toumi ? Ce dernier n’a pas eu droit au moindre hommage.
Ces grands maîtres du malouf doivent se retourner dans leurs tombes. Le wali, Abdessamie Saïdoun, initiateur de cet événement, annoncera à cette occasion qu’une proposition sera transmise au ministère de la Culture pour instituer la date du 7 décembre comme journée nationale du malouf. On verra si cela ne restera pas un vœu pieux.
Le must de la soirée a été le récital donné par l’orchestre familial des Fergani, en présence de Salim, Mourad, Nasreddine, Adlène et Salouh et un groupe de ses meilleurs élèves. Des moments qui ont rappelé une belle époque, même si beaucoup de témoins, dont Dib Ayachi, ont soutenu que ce qui a été fait par «Bouhadja», personne ne le fera après lui.

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