Un mois, un garage, par le CESCQUAL
Les garages Citroën en Algérie: Alger, Oran, Constantine
En Algérie française aussi, l'ambition
d'André Citroën était de commercialiser ses engins en déployant un
réseau et des garages frappant les esprits.
La Société Nord Africaine des
Automobiles Citroën sera créée à cet effet, avec des sites principaux à
Alger, Oran et Constantine.
A noter qu'on trouve parfois dans les livres ou sur internet le nom de "garage Vinson" associé a ces garages Citroën en Algérie.
Mais je pense que Vinson était plutôt
le concurrent, concessionnaire Peugeot, avec des sites dans les mêmes
villes, voire les mêmes rues.
Par exemple à Alger, Vinson était, entre autres, 39 rue d'isly.
(bâtiment aujourd'hui devenu Volkswagen)
tandis que Citroen avait son magasin d'exposition dans la même rue d'isly, mais au 51:
On note dans le texte la mention d'un immense garage à Bab-el-Oued, dont je n'ai pas retrouvé trace.
Citroën était aussi à Oran (boulevard du lycee)
Et enfin à Constantine, dont voici l'histoire.
Pour la construction, deux/trois
croquis de l'équive de Ravazé, un contrat avec le béton Hennebique, et
nous voilà partis pour remplacer la halle au blé locale.
Différents
projets (source: le livre "Citroën un parcours architectural", qui, au
passage, nous indique ne pas avoir de preuve de la construction
effective du garage de Constantine, les recherches n'ont semble-t-il pas
été très approfondies).
Plan définitif (source: http://archiwebture.citechaillot.fr/fonds/FRAPN02_BAH53/inventaire/objet-8754 )
Et voici le bâtiment
Photo 1 : le garage est presque achevé
mais, foi de colonialiste, c'est encore l'âge de pierre dans la casbah:
il y a une voiture à cheval et un kiosque à journaux.
Photo 2: le progrès est arrivé, le logo CITROEN a été installé en haut du garage, et on a ouvert une station service
Cet ensemble dne manquait pas d'allure,
avec au premier plan la statue du general Lamoriciere (figure de la
conquête de l'Algérie), qui était déjà là au temps de la halle au blé.
J'ai été surpris d'apprendre que cette statue existe encore, elle est près de Nantes, elle y a été remontée en 1969 après son évacuation en catastrophe en 1962.
J'ai été surpris d'apprendre que cette statue existe encore, elle est près de Nantes, elle y a été remontée en 1969 après son évacuation en catastrophe en 1962.
La rotonde avec une potence, à droite de la statue quand on la regarde en face, c'était un casino assez bien assorti au garage
Et l'intérieur avait également une sacrée gueule.
Cette photo de la façade montre tout le
génie publicitaire de la période: la Rosalie des Records sur la vitre
de l'arche central, le logo du cygne moteur flottant à la fois sur les
portes, et sur la vitre de l'arche de gauche.
On relèvera aussi, sur la grille du square de la statue de Lamoricière, la plaque émaillée Citroen "SENS UNIQUE".
Sa couleur vous intrigue peut-être, car elle semble en négatif, on ne retrouve pas le classique fond bleu.
Sa couleur vous intrigue peut-être, car elle semble en négatif, on ne retrouve pas le classique fond bleu.
Je pense que c'est la version jaune
dont voici un bel exemple, je ne sais pas à quoi correpond cette finesse
dans le coloris, je suis preneur si quelqu'un sait.
Au départ de Citroën (je n'ai pas la date exacte, sans doute 1962), l'endroit a évolué.
En 1990/2000 il abritait Air Algérie.
Et en 2015, c'est le drame.
Pour l'evenement "Constantine, capitale
de la culture arabe", ce vestige grandiose du réseau Citroën a été
complètement repensé.
Il y a plus de photos de ces travaux navrants ici:
Et sur ce lien, un certain Sammmyh écrit ceci:
"Comment est il possible qu'un tel projet puisse voir le jour?
Et qui plus est sous tutelle du ministère de l'urbanisme et de la ville
ainsi que du ministère de a Culture, car il s'agit là, non pas d'une
reconversion, d'une réhabilitation ou encore d'une rénovation, mais tout
simplement d'une défiguration d'un des joyaux de l'architecture Constantinoise.
Dans un article consacré aux bâtiments Citroën de l'époque "Garage et succursales ... quel avenir?" paru sur le site nuancierds.fr, un prénommé Régis revient sur ces "vaisseaux" construits dans les années 30. En évoquant avec amertume ces garages disparus tels celui de Brest, Amiens, Perpignan ou encore celui de Sa Saigon qui occupe désormais le Rex Hotel D' ho Chi Minh ville, il s'exprime ainsi: "L'histoire est en marche et déjà elle a été cruelle avec ces superbes garages des années 30, un très grand nombre de ces fabuleux bâtiments a déjà disparu".
Dans un article consacré aux bâtiments Citroën de l'époque "Garage et succursales ... quel avenir?" paru sur le site nuancierds.fr, un prénommé Régis revient sur ces "vaisseaux" construits dans les années 30. En évoquant avec amertume ces garages disparus tels celui de Brest, Amiens, Perpignan ou encore celui de Sa Saigon qui occupe désormais le Rex Hotel D' ho Chi Minh ville, il s'exprime ainsi: "L'histoire est en marche et déjà elle a été cruelle avec ces superbes garages des années 30, un très grand nombre de ces fabuleux bâtiments a déjà disparu".
Au moment où il écrit ces lignes,
l'ancien garage Citroën de Constantine reconvertit alors en centre
culturel est alors un des bâtiments les mieux conservés, au même titre
que celui de Bruxelles ou celui du fameux garage de Lyon (dans le 7 ème
arrondissement) inscrit aux monuments historiques de France en 1992.
Il conclut sur la nécessité de préserver ces fabuleux témoignages de l'histoire de l'automobile en France (son pays) et termine ainsi " n’hésitons pas à se mobilier lorsque ces bâtiments sont en danger.
Il conclut sur la nécessité de préserver ces fabuleux témoignages de l'histoire de l'automobile en France (son pays) et termine ainsi " n’hésitons pas à se mobilier lorsque ces bâtiments sont en danger.
Pour l'ancien garage de Constantine, il est trop tard, le mal est fait.
Fini les grandes façades blanches et les baies vitrées, fini les lignes
sobres et épurées, fini les formes géométriques et les morceaux de
céramique incrustés, éléments si caractéristiques de l'Art Déco.
Nous aurons à la place une belle pastiche Gréco Romaine!"
Et la photo après les travaux nous fera mieux comprendre la colère de cet internaute face au nouveau cntre culturel Al Khalifa.
Néanmoins je vérifierai mais je crois qu'on dit UN pastiche.
L'avis d'Ivan: Non, non, désolé, Docteur, mais quand c'est aussi épouvantable, aucun doute, on dit une pastiche.
L'avis de Jérôme: mais non, voyons, on dit un pastiche, un pastiche chinquante et un!
L'avis du Dr Danche:
Messieurs, Messsieurs, reprenez-vous et réhaussez un peu le niveau,
dites-vous bien que nous sommes plus lus que nous ne le pensions.
Pensez donc que Régis est cité en référence jusque dans des blogs en Algérie!
Pensez donc que Régis est cité en référence jusque dans des blogs en Algérie!
Alors, Régis, la planète vous écoute, quel est votre avis d'expert sur cette transformation?
L'avis de Régis:
le sujet est connu car souvent présenté
dans des livres traitant le sujet des succursales Citroën, notamment
pour la question de l'exportation.
Bravo Docteur pour les documents complémentaires, et je vois que vous progressez dans le domaine de l’histoire de l'architecture, et je n'y suis peut-être pas pour rien!!??
Finalement l'histoire se répète: la Halle aux blé était superbe, et dehors le vieux truc pourtant sûrement patrimonial et historique, et bonjour la modernité avec Citroën; finalement, qui s'émeut de la disparition de cette halle pour cet temple dédié à la voiture!?
Que fait Maurice-Jacques Ravazé? Une architecture moderne, proportionnée, mais bien dans son site, avec des baies cintrées, et des bas-reliefs constitués d’entrelacs, sortes de moucharabieh revus à la sauce Art-déco! Splendide! Et quelle allure avec le casino!! L'intérieur est typique des grands garages Citroën.
Et puis l'histoire se poursuit, comme souvent Citroën quitte les lieux, le site est reconverti mais conservé...
Mais l'épilogue fait vomir... A son tour, le passé est de trop! Comment un tel massacre et une tel médiocrité? Là où Ravazé avait réussi entre tradition et modernité, on est désormais dans l'inculture architecturale, témoin d'une société mal dans sa peau qui cherche ses origines et s'installe dans un conservatisme et classicisme affligeant!!! Ce problème est bien présent chez nous aussi; regardons toutes les petites maisons de lotissement avec leur colonnade et fronton aux proportions minables, les immeubles qui refusent la modernité... ou encore Paris qui refuse le projet d'extension de la Samaritaine...
Bravo Docteur pour les documents complémentaires, et je vois que vous progressez dans le domaine de l’histoire de l'architecture, et je n'y suis peut-être pas pour rien!!??
Finalement l'histoire se répète: la Halle aux blé était superbe, et dehors le vieux truc pourtant sûrement patrimonial et historique, et bonjour la modernité avec Citroën; finalement, qui s'émeut de la disparition de cette halle pour cet temple dédié à la voiture!?
Que fait Maurice-Jacques Ravazé? Une architecture moderne, proportionnée, mais bien dans son site, avec des baies cintrées, et des bas-reliefs constitués d’entrelacs, sortes de moucharabieh revus à la sauce Art-déco! Splendide! Et quelle allure avec le casino!! L'intérieur est typique des grands garages Citroën.
Et puis l'histoire se poursuit, comme souvent Citroën quitte les lieux, le site est reconverti mais conservé...
Mais l'épilogue fait vomir... A son tour, le passé est de trop! Comment un tel massacre et une tel médiocrité? Là où Ravazé avait réussi entre tradition et modernité, on est désormais dans l'inculture architecturale, témoin d'une société mal dans sa peau qui cherche ses origines et s'installe dans un conservatisme et classicisme affligeant!!! Ce problème est bien présent chez nous aussi; regardons toutes les petites maisons de lotissement avec leur colonnade et fronton aux proportions minables, les immeubles qui refusent la modernité... ou encore Paris qui refuse le projet d'extension de la Samaritaine...
Objet BAH-25-1929-08754. Garage Citroën, rues Poulle, Séguy-Villevaleix et place Lamoricière, Constantine (Algérie). 1929-1948
Commanditaire(s) | Société anonyme André Citroën |
BET/ingénieur(s) | Bétons armés Hennebique (BAH) : bureau technique central |
Autre(s) protagoniste(s) | Monsieur Morinaud, député, maire : député-maire de Constantine |
Entreprise(s) | Louis Grasset (-1947) : concessionnaire Hennebique |
Photographe(s) | G. Lauffenburger, photographe |
Localisation | |
Programme |
entrepôt, atelier de réparations mécaniques, salon d'exposition.
|
Etat |
réalisé.
|
Code(s) affaire(s) d'origine | 102559 = construction, 1929 • 117490 = renforcement, 1948 |
Type de commanditaire | privé |
Contextes d'intervention | Commande ou inconnu |
Domaines / sous-domaines |
|
Natures d'intervention | ARCHITECTURE-INGENIERIE • ARCHITECTURE-INGENIERIE : reconstruction, restauration |
Commentaire |
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
"La
construction en Afrique du Nord", Le Béton armé, n° 323, janv. 1935,
pp. 1170-1172 (extrait : "Voici un autre garage comportant 6.000 mètres
carrés de planchers; il présente un visage architectural
particulièrement heureux, avec ses grandes façades unies, percées de
baies en plein cintre, et flanquées d'avancées rectangulaires. Ses
dimensions révélées par l'échelle des personnages sur les photographies
surprennent par leur amplitude car les proportions des différents
éléments de l'édifice sont si bien étudiées que l'équilibre de
l'ensemble en atténue la masse.")
|
Sélection d'images de documents se rapportant au projet
1929-1948. Garage Citroën, rues Poulle, Séguy-Villevaleix et
place Lamoricière, Constantine (Algérie) : plan du rez-de-chaussée (éch.
1/100e), 21 août 1929.
https://archiwebture.citedelarchitecture.fr/fonds/FRAPN02_BAH53/inventaire/objet-8754
Fonds Bétons armés Hennebique (BAH). Subdiv. 53 : Autres pays – À partir de 1916 et n.d..
076 Ifa. Inventaire partiel
https://archiwebture.citedelarchitecture.fr/fonds/FRAPN02_BAH53/inventaire/objet-8754
Fonds Bétons armés Hennebique (BAH). Subdiv. 53 : Autres pays – À partir de 1916 et n.d..
076 Ifa. Inventaire partiel
Lieu de conservation du fonds : Centre d'archives de l'IFA
Fonds Bétons armés Hennebique (BAH)
1929-1948.
Garage Citroën, rues Poulle, Séguy-Villevaleix et place Lamoricière,
Constantine (Algérie) : plan de l'entresol (éch. 1/100e), 20 août 1929. (Objet BAH-25-1929-08754. Dossier 076 Ifa 2208/27. Doc. SV-08-06-15-02).
Fonds Bétons armés Hennebique (BAH)
1929-1948.
Garage Citroën, rues Poulle, Séguy-Villevaleix et place Lamoricière,
Constantine (Algérie) : plan du rez-de-chaussée (éch. 1/100e), 21 août
1929. (Objet BAH-25-1929-08754. Dossier 076 Ifa 2208/27. Doc. SV-08-06-15-03)
https://archiwebture.citedelarchitecture.fr/fonds/FRAPN02_BAH53/inventaire/objet-8754
http://esmma.free.fr/mde4/citroen51isly.htm
VROUM VROUM VROUM !
(Nos belles tutures)
51 RUE D'ISLY : LA "MAISON BIELLE",
LE SALON DU RIRE EN 1925,
LE HALL CITROEN EN 1930
ET EN 1962, ALEXANDRINE, GABY,
ET LA SOGIMA DE LA FAMILLE BELPAUME.
(Photos du hall Citroën prises en 1929-1930)
L'immeuble du 51 rue d'Isly a été construit au milieu des années 20 par Marcellin Grégori,
de la dynastie d'entrepreneurs, fameuse à Alger, des Grégori.
Dès son origine, le rez-de-chaussée et l'entresol accueillent le hall d'exposition et les bureaux
de la "Société Nord-Africaine des Automobiles Citroën"
dont Charles Raphène est alors le directeur général
(source : Annuaire du Syndicat Commercial Algérien, 1930).
Il fait l'angle avec l'impasse du 49 bis, dite aussi "rue du Commandant Cottenest".
On donne alors à l'immeuble du 51 le nom de "Maison Bielle" (à cause des moteurs de bagnoles ?).
C'est aussi ici, au 51, que dès 1924 et jusqu'en 1939, 16 "Salons du rire"
auront réjoui les Algérois. Dans quel local ? À quel étage ? On ne le
sait encore pas... Voici la couverture de la plaquette du second "Salon
du rire" qui se tint ici pour la seconde fois en février 1925. "Au
rendez-vous de ceulx qui se boyautent" invite l'enseigne, sur un ton
paillard et en lettres gothiques.
"Les 10" qui exposent : H.Boisier, Bronner, Drack Oub (auteur de la
couverture), F. Acquatella (alias FRAC), M. Fabiani, HERGE (non, pas le
père de Tintin), E. Herzig, Klein, LEO, J. Gorski, et E.H. Ferrez (alias
E. HACHEF). Euh, oui, ils sont onze... un invité de dernière minute ?
"Aujourd'hui,
19 juin 2008. Jour pour jour, cela fait maintenant 46 ans, j'arrêtais
ma superbe "ID 19 confort DS" devant le 51 de la rue d'Isly juste devant
le magasin Marie-Claire. Depuis 3 ans, je venais accompagner et
chercher 4 fois par jour à son boulot celle qui était en 1960 devenue
mon épouse, et sera plus tard la mère de mes enfants. Ce jour-là, ni la
joie ni la gaîté n'habitaient mon coeur, pourtant j'avais tout pour être
heureux, une jeune épouse enceinte de 7 mois et demi, départ en
vacances, un bel appartement, un bon job, mes 28 ans et un avenir
prometteur, mais l'approche du 5 juillet me rendait fou de rage et
d'impuissance, et au plus profond de mon être je savais que c'était la
dernière fois que je monterais les escaliers de ce superbe immeuble
jusqu'au premier étage. En fermant la portière de ma voiture,
machinalement comme je le faisais toujours, je levais la tête pour
regarder les fenêtres au dessus du magasin Marie-Claire, c'étaient
celles de la Société SOGIMA où travaillait Alexandrine (mon épouse), une belle entreprise familliale dirigée par le trio Belpaume :
Charles, le père, Jeanne, la mère, et le fils (Jacqueline, la fille
était, je crois me souvenir, encore étudiante). Société importatrice et
distributrice pour l'Algérie de grandes marques comme les parfums CARVEN ("Ma Griffe", "Chasse Gardée", "Robe d'un Soir", "Vetiver Homme"), la Layette ABSORBA, prêt à porter TRICOSA, maillots de bain JEANSEN, lingerie WILLER, sous-vêtements TRIUMPH etc. Voilà, 46 ans ont passé, mais tout est encore là, net dans ma tête."
Gaby Trujillo Gomis, 19 juin 2008.
Ce
que notre ami Gaby ne sait pas, c'est que ce bel immeuble devant lequel
il gare sa Citroën a été, trente ans plus tôt, le siège et le hall
d'exposition des voitures... Citroën ! Déjà tout aussi belles et tout
autant à la pointe de la technique automobile. Combien d'années Citroën
resta ici ? Ce qui est sûr, c'est que, "de notre temps", dans les années
50, la société avait déménagé au Hamma, au 216 de la rue Sadi-Carnot
(si vous voulez faire comme Gaby et commander chez eux votre DS, appelez
au 603.05, et jusqu'au 08).
PETITE VISITE DU HALL CITROËN EN 1930
cliquer pour agrandir
Photo prise en septembre 2006.
Il semblerait qu'au coin du n°51, "Manou Musique" ait fait figurer son initiale
"M"
au dessus de l'entrée du magasin. Il n'en est rien.
En y regardant bien, il s'agit d'un M et d'un C entrelacés,
avec les "hachures" typiques des années 50.
ceux de l'enseigne de l'ancienne boutique Marie-Claire.
En comparant cette photo avec celle
ci-dessous, prise le 26 mars 1962, on constatera que c'est le même
auvent festonné qui court au-dessus de la boutique.
Lorsqu'à
une date encore indéterminée la "Société Nord-Africaine des Automobiles
Citroën" déménagea pour le Hamma, le rez-de-chaussée et le 1er étage
furent scindés : en bas s'installeront de belles boutiques comme MARIE-CLAIRE (tél 321.65 en 1954) et les CHAUSSURES SELECTION (tél 490.56 en 1954), et au 1er des bureaux, dont ceux de la SOGIMA dont nous parle Gaby.
CHAUSSURES SELECTION
De cette belle boutique, et du 51 rue
d'Isly, nous n'avons comme photos des années 50-60, que les deux
ci-dessous que vous pouvez agrandir en cliquant dessus. Elles ont été
prises quelques instants après la fusillade du 26 mars 62. Nous nous
sommes efforcés de les recadrer par respect pour les corps sans vie.
Nous sommes à l'angle avec la rue Chanzy, le magasin "Natalys" fait l'angle à droite. La rue que l'on voit un peu plus loin à gauche est la rue du lieutenant Cottenest, avec à l'angle la boutique "Marie-Claire".
cliquez pour agrandir
(ces 2 dernières photos : collection Simone Gautier)
http://www.nuancierds.fr/entree.htm
http://www.nuancierds.fr/new.htm
http://www.citrowagon.fr/
http://www.citromuseum.com/index.php?id=presentation
http://archipostcard.blogspot.com/
http://paris-bise-art.blogspot.com/
http://www.nuancierds.fr/liens.htm
Fonds Bétons armés Hennebique (BAH)
1929-1948. Garage Citroën, rues Poulle, Séguy-Villevaleix et place Lamoricière, Constantine (Algérie) : plan de l'entresol (éch. 1/100e), 20 août 1929. (Objet BAH-25-1929-08754. Dossier 076 Ifa 2208/27. Doc. SV-08-06-15-02).
1929-1948. Garage Citroën, rues Poulle, Séguy-Villevaleix et place Lamoricière, Constantine (Algérie) : plan de l'entresol (éch. 1/100e), 20 août 1929. (Objet BAH-25-1929-08754. Dossier 076 Ifa 2208/27. Doc. SV-08-06-15-02).
1929-1948. Garage Citroën, rues Poulle, Séguy-Villevaleix et place Lamoricière, Constantine (Algérie) : plan du rez-de-chaussée (éch. 1/100e), 21 août 1929. (Objet BAH-25-1929-08754. Dossier 076 Ifa 2208/27. Doc. SV-08-06-15-03)
VROUM VROUM VROUM !
(Nos belles tutures)
51 RUE D'ISLY : LA "MAISON BIELLE",
LE SALON DU RIRE EN 1925,
LE HALL CITROEN EN 1930
ET EN 1962, ALEXANDRINE, GABY,
ET LA SOGIMA DE LA FAMILLE BELPAUME.
(Photos du hall Citroën prises en 1929-1930)
L'immeuble du 51 rue d'Isly a été construit au milieu des années 20 par Marcellin Grégori,
de la dynastie d'entrepreneurs, fameuse à Alger, des Grégori.
Dès son origine, le rez-de-chaussée et l'entresol accueillent le hall d'exposition et les bureaux
de la "Société Nord-Africaine des Automobiles Citroën"
dont Charles Raphène est alors le directeur général
(source : Annuaire du Syndicat Commercial Algérien, 1930).
Il fait l'angle avec l'impasse du 49 bis, dite aussi "rue du Commandant Cottenest".
On donne alors à l'immeuble du 51 le nom de "Maison Bielle" (à cause des moteurs de bagnoles ?).
C'est aussi ici, au 51, que dès 1924 et jusqu'en 1939, 16 "Salons du rire" auront réjoui les Algérois. Dans quel local ? À quel étage ? On ne le sait encore pas... Voici la couverture de la plaquette du second "Salon du rire" qui se tint ici pour la seconde fois en février 1925. "Au rendez-vous de ceulx qui se boyautent" invite l'enseigne, sur un ton paillard et en lettres gothiques. "Les 10" qui exposent : H.Boisier, Bronner, Drack Oub (auteur de la couverture), F. Acquatella (alias FRAC), M. Fabiani, HERGE (non, pas le père de Tintin), E. Herzig, Klein, LEO, J. Gorski, et E.H. Ferrez (alias E. HACHEF). Euh, oui, ils sont onze... un invité de dernière minute ? |
"Aujourd'hui,
19 juin 2008. Jour pour jour, cela fait maintenant 46 ans, j'arrêtais
ma superbe "ID 19 confort DS" devant le 51 de la rue d'Isly juste devant
le magasin Marie-Claire. Depuis 3 ans, je venais accompagner et
chercher 4 fois par jour à son boulot celle qui était en 1960 devenue
mon épouse, et sera plus tard la mère de mes enfants. Ce jour-là, ni la
joie ni la gaîté n'habitaient mon coeur, pourtant j'avais tout pour être
heureux, une jeune épouse enceinte de 7 mois et demi, départ en
vacances, un bel appartement, un bon job, mes 28 ans et un avenir
prometteur, mais l'approche du 5 juillet me rendait fou de rage et
d'impuissance, et au plus profond de mon être je savais que c'était la
dernière fois que je monterais les escaliers de ce superbe immeuble
jusqu'au premier étage. En fermant la portière de ma voiture,
machinalement comme je le faisais toujours, je levais la tête pour
regarder les fenêtres au dessus du magasin Marie-Claire, c'étaient
celles de la Société SOGIMA où travaillait Alexandrine (mon épouse), une belle entreprise familliale dirigée par le trio Belpaume :
Charles, le père, Jeanne, la mère, et le fils (Jacqueline, la fille
était, je crois me souvenir, encore étudiante). Société importatrice et
distributrice pour l'Algérie de grandes marques comme les parfums CARVEN ("Ma Griffe", "Chasse Gardée", "Robe d'un Soir", "Vetiver Homme"), la Layette ABSORBA, prêt à porter TRICOSA, maillots de bain JEANSEN, lingerie WILLER, sous-vêtements TRIUMPH etc. Voilà, 46 ans ont passé, mais tout est encore là, net dans ma tête."
Gaby Trujillo Gomis, 19 juin 2008.
Ce
que notre ami Gaby ne sait pas, c'est que ce bel immeuble devant lequel
il gare sa Citroën a été, trente ans plus tôt, le siège et le hall
d'exposition des voitures... Citroën ! Déjà tout aussi belles et tout
autant à la pointe de la technique automobile. Combien d'années Citroën
resta ici ? Ce qui est sûr, c'est que, "de notre temps", dans les années
50, la société avait déménagé au Hamma, au 216 de la rue Sadi-Carnot
(si vous voulez faire comme Gaby et commander chez eux votre DS, appelez
au 603.05, et jusqu'au 08).
PETITE VISITE DU HALL CITROËN EN 1930
Photo prise en septembre 2006.
Il semblerait qu'au coin du n°51, "Manou Musique" ait fait figurer son initiale
"M"
au dessus de l'entrée du magasin. Il n'en est rien.
En y regardant bien, il s'agit d'un M et d'un C entrelacés,
avec les "hachures" typiques des années 50.
ceux de l'enseigne de l'ancienne boutique Marie-Claire.
En comparant cette photo avec celle
ci-dessous, prise le 26 mars 1962, on constatera que c'est le même
auvent festonné qui court au-dessus de la boutique.
Lorsqu'à
une date encore indéterminée la "Société Nord-Africaine des Automobiles
Citroën" déménagea pour le Hamma, le rez-de-chaussée et le 1er étage
furent scindés : en bas s'installeront de belles boutiques comme MARIE-CLAIRE (tél 321.65 en 1954) et les CHAUSSURES SELECTION (tél 490.56 en 1954), et au 1er des bureaux, dont ceux de la SOGIMA dont nous parle Gaby.
CHAUSSURES SELECTION
De cette belle boutique, et du 51 rue
d'Isly, nous n'avons comme photos des années 50-60, que les deux
ci-dessous que vous pouvez agrandir en cliquant dessus. Elles ont été
prises quelques instants après la fusillade du 26 mars 62. Nous nous
sommes efforcés de les recadrer par respect pour les corps sans vie.
Nous sommes à l'angle avec la rue Chanzy, le magasin "Natalys" fait l'angle à droite. La rue que l'on voit un peu plus loin à gauche est la rue du lieutenant Cottenest, avec à l'angle la boutique "Marie-Claire".
cliquez pour agrandir
(ces 2 dernières photos : collection Simone Gautier)
http://www.nuancierds.fr/new.htm
http://www.citrowagon.fr/
http://www.citromuseum.com/index.php?id=presentation
http://archipostcard.blogspot.com/
http://www.nuancierds.fr/liens.htm
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