Un litige aurait retardé l’installation du réseau AEP
pas d’eau au cimetière de Miramar
le 26.09.13 | 10h00
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© D. R.
Les fossoyeurs sont obligés de ramener de l’eau de mer.
Les visiteurs du cimetière, situé face à la mer, sont exaspérés par l’absence d’eau potable.
Le cimetière de Miramar, à Raïs Hamidou, est sans eau. Les familles qui
viennent se recueillir sur les tombes de leurs disparus sont
pénalisées. «Le cimetière doit disposer d’un robinet pour remplir les
récipients pour se nettoyer ou même remplir une bouteille d’eau pour la
verser sur la tombe de nos morts. Nous sommes obligés à chaque fois de
ramener des bouteilles. Il y a une tonne de bouteilles vides dans un
coin du cimetière, un peu plus en bas.
La direction de l’Etablissement de gestion des pompes funèbres et cimetières (Egpfc) de Bologhine ne fait rien pour prendre en charge ce problème. On nous dit que c’est la Seaal qui bloquerait l’installation d’un réseau de quelques mètres. Je n’y crois pas trop. J’ai entendu dire aussi que ce même établissement aurait décidé de construire une grande citerne à l’entrée. Le directeur s’est même déplacé pour choisir l’endroit, et depuis on ne voit rien. Il en existe, certes, une à l’entrée, mais elle est petite et n’est jamais parfaitement exploitée. Elle est remplie de sachets en plastique», s’indigne une septuagénaire.
Habitant le quartier Bains Romains, la vieille femme est obligée d’acheter une bouteille chez les commerçants de la grande rue. «Je laisse une bouteille aux agents pour leurs besoins», assure-t-elle. Situé sur la grande rue de cette commune côtière, le cimetière de Miramar, qui fait face à la mer, est géré par l’Egpfc qui a placé trois agents pour s’occuper de l’espace. Un monticule de bouteilles et de bidons de toutes sortes s’amasse à l’emplacement d’une bâtisse rasée. «Il est toujours difficile aux employés d’entretenir les lieux. Il arrive aux fossoyeurs de ramener l’eau de mer, située plus en bas pour rouvrir une tombe ou se laver.Certes, le nombre d’enterrements n’est pas important vu que le cimetière est saturé depuis longtemps. Mais à chaque exhumation, c’est la galère pour l’agent polyvalent, obligé de se débrouiller. Il arrive aux visiteurs, et même quelquefois aux agents d’acheter l’eau à leurs frais», s’indigne un habitant des hauteurs de Raïs Hamidou. Les toilettes du cimetière ne sont plus utilisables.
«Les gens qui auraient un besoin pressant ne sauraient pas où aller. Ils doivent se munir d’une bouteille d’eau», se plaint-il. Un litige avec la Seaal aurait retardé la réalisation d’un réseau AEP, qui ne serait pas, assure une source locale, vraiment «indispensable». «Une famille de plusieurs membres occupait une bâtisse à l’intérieur du cimetière. Elle a été relogée dans le cadre de l’opération qui a touché plusieurs cimetières à Alger. Le bonhomme a eu plusieurs logements avec ses enfants. Il abusait de la consommation d’eau. Le robinet coulait tout le temps. L’établissement a hérité d’un litige avec la Seaal. Dès que le problème en cours de règlement sera résolu, un réseau d’AEP sera installé. Maintenant, les visiteurs disposent d’une bâche à eau», rassure notre source qui a requis l’anonymat.
Le cimetière de quelque 2000 m2 accueille d’illustres personnages. L’ancien président du MDS, mort en août 2005, El Hachemi Cherif, y a sa sépulture, visible à quelques marches de l’entrée et en «face de la mer», comme il l’a voulu. La famille Temzali, à laquelle appartiendrait l’espace, a construit une qouba où sont enterrés plusieurs de ses membres.
La direction de l’Etablissement de gestion des pompes funèbres et cimetières (Egpfc) de Bologhine ne fait rien pour prendre en charge ce problème. On nous dit que c’est la Seaal qui bloquerait l’installation d’un réseau de quelques mètres. Je n’y crois pas trop. J’ai entendu dire aussi que ce même établissement aurait décidé de construire une grande citerne à l’entrée. Le directeur s’est même déplacé pour choisir l’endroit, et depuis on ne voit rien. Il en existe, certes, une à l’entrée, mais elle est petite et n’est jamais parfaitement exploitée. Elle est remplie de sachets en plastique», s’indigne une septuagénaire.
Habitant le quartier Bains Romains, la vieille femme est obligée d’acheter une bouteille chez les commerçants de la grande rue. «Je laisse une bouteille aux agents pour leurs besoins», assure-t-elle. Situé sur la grande rue de cette commune côtière, le cimetière de Miramar, qui fait face à la mer, est géré par l’Egpfc qui a placé trois agents pour s’occuper de l’espace. Un monticule de bouteilles et de bidons de toutes sortes s’amasse à l’emplacement d’une bâtisse rasée. «Il est toujours difficile aux employés d’entretenir les lieux. Il arrive aux fossoyeurs de ramener l’eau de mer, située plus en bas pour rouvrir une tombe ou se laver.Certes, le nombre d’enterrements n’est pas important vu que le cimetière est saturé depuis longtemps. Mais à chaque exhumation, c’est la galère pour l’agent polyvalent, obligé de se débrouiller. Il arrive aux visiteurs, et même quelquefois aux agents d’acheter l’eau à leurs frais», s’indigne un habitant des hauteurs de Raïs Hamidou. Les toilettes du cimetière ne sont plus utilisables.
«Les gens qui auraient un besoin pressant ne sauraient pas où aller. Ils doivent se munir d’une bouteille d’eau», se plaint-il. Un litige avec la Seaal aurait retardé la réalisation d’un réseau AEP, qui ne serait pas, assure une source locale, vraiment «indispensable». «Une famille de plusieurs membres occupait une bâtisse à l’intérieur du cimetière. Elle a été relogée dans le cadre de l’opération qui a touché plusieurs cimetières à Alger. Le bonhomme a eu plusieurs logements avec ses enfants. Il abusait de la consommation d’eau. Le robinet coulait tout le temps. L’établissement a hérité d’un litige avec la Seaal. Dès que le problème en cours de règlement sera résolu, un réseau d’AEP sera installé. Maintenant, les visiteurs disposent d’une bâche à eau», rassure notre source qui a requis l’anonymat.
Le cimetière de quelque 2000 m2 accueille d’illustres personnages. L’ancien président du MDS, mort en août 2005, El Hachemi Cherif, y a sa sépulture, visible à quelques marches de l’entrée et en «face de la mer», comme il l’a voulu. La famille Temzali, à laquelle appartiendrait l’espace, a construit une qouba où sont enterrés plusieurs de ses membres.
Nadir Iddir
Rabie Bensegueni. Ancien joueur du MOC et du CSC, ex-membre de la CAF et de la FIFA
la saga des Bensegueni à Constantine
le 01.08.13 | 10h00
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© Sami. K.
«Et voici Constantine, la cité phénomène, Constantine l’étrange, gardée
comme un serpent qui se roulerait à ses pieds par le fantastique
Rhummel, fleuve de poème, fleuve d’enfer. Il a fait une île de sa
ville.»
Guy de Maupassant
Derrière son inébranlable sérénité, son air de grand-père vigilant et
affectueux, se cache un caractère réputé inflexible. A presque 90 ans,
cet homme simple, énergique, a gardé l’allant de sa période de jeunesse
des années quarante, où il faisait vibrer les stades et enchanter les
foules, grâce à son talent de footballeur choyé par le tout Constantine.
Issu d’une vieille famille constantinoise, sympathisant communiste,
Rabie a eu à coordonner le mouvement des Jeunes communistes de Cirta, au
milieu des années quarante, tout en tapant dans le ballon pour devenir
l’une des valeurs sûres de la ville.
En fait, à l’instar de ses frères Abdelhamid et Mohamed, Rabie a suivi l’exemple de son père, Omar, plus fidèle que jamais à la ville des ponts suspendus. Jouant au MOC, club que son père, Omar, simple cordonnier, a contribué à créer aux côtés de son ami le cheikh Ben Badis. Rabie a aussi porté les couleurs du CSC, évoluant invariablement dans les deux clubs avec le même bonheur et une égale sympathie des deux galeries. Enfin, Rabie a occupé de hautes fonctions dans le foot national et continental.
Bensegueni Rabie est né, le 27 mars 1924, au quartier Zeleïka à Constantine. Issu d’une famille de 4 garçons et 2 filles, il a suivi les cours de la célèbre école Arago de la ville. Constantine à l’époque était composée de trois communautés. Il y avait le quartier arabe, qui va du pont de Sidi Rached jusqu’à la médersa en longeant tout le balcon du Rhummel, il y avait le quartier européen, qui englobait la brèche jusqu’à Bellevue en passant par Saint-Jean, et enfin le quartier juif, qui commence du pont d’El Kantara, jusqu’au pont suspendu de Sidi M’cid.
Le foot est une passion
Les territoires étaient marqués et bien distincts. Même les écoles se pliaient à cette configuration sociale. Les Arabes ne pouvaient aller qu’à l’école Arago, alors que les établissements Montesquieu et Ledru Rollin, accueillaient respectivement les juifs et les Européens. «Moi, j’ai rejoint l’école en 1929, j’y suis resté jusqu’en 1936, pour rallier l’école primaire supérieure du Coudiat jusqu’en seconde. L’entame de la guerre ne m’a pas permis de poursuivre mes études. Mes trois frères étaient mobilisés, c’était un peu trop pour la famille. Mon père, qui a fait la première guerre au Liban, en sait un bout. C’est pourquoi j’ai tout fait pour ne pas y aller.»
En 1939, justement au déclenchement des hostilités, en décembre précisément, un heureux événement suscite un bel engouement chez les jeunes. La création par Abelhamid Ben Badis d’un club de football dénommé MO Constantine. «Mon père Omar, ami du cheikh nous avait annoncé la couleur : ‘‘Vous allez jouer dans une équipe que nous venons de créer.’’ C’est ainsi que mon frère Abdelhamid, qui jouait au Racing universitaire de Constantine, est venu renforcer les rangs de ce nouveau venu. J’avais à peine 16 ans. Je faisais partie de l’équipe junior du MOC, dont j’étais le capitaine. On jouait en ouverture. Un jour, en novembre 1941, on m’avait fait appel, parce qu’un senior manquait à l’appel. J’ai donc joué mon premier match senior comme ailier gauche contre la défense de Saint-Arnaud. Depuis je suis devenu titulaire indiscutable.» Après une trêve due à la guerre, les rencontres interligues avaient repris en 1944.
Constantine, constantine
La sélection de l’Est algérien avait rencontré, à Tunis, son homologue tunisienne en mai 1944. «Il y avait dans notre équipe des joueurs de talent, comme Salver de Batna, Laklif de Sétif, Chérif de la JBAC, Ripol de l’US Bône, Djennaoui de Kouif.» Son éveil à la conscience politique ne s’est pas fait fortuitement. Rabie avait choisi le camp de la lutte et de la contestation. «En 1941, lorsque mon père a été arrêté et déporté dans l’Oranie, j’avais senti que ma place n’était nulle part ailleurs que dans les luttes, ce que j’ai accompli effectivement dans une cellule du PCA à Sidi Mabrouk, aux côtés des Français Rafini et Valon, anciens de la guerre d’Espagne, membres des fameuses Brigades internationalistes. Ils avaient été arrêtés et incarcérés à Lambeze, mais libérés en 1943. Ils avaient, par la suite, pris fait et cause pour la lutte de Libération nationale. Mon père, Omar, était proche des ulémas, mais aussi des progressistes.
C’était un homme de gauche sans détenir la carte du PCA. Il était très lié aux uns et aux autres, à telle enseigne qu’il dut être le trait d’union entre les communistes et les amis de Ben Badis. Je me souviens que le PCA avait des hommes exceptionnels, comme le Français le docteur Catouard, cardiologue, ami de mon père, un humaniste qui, pour se rapprocher davantage de la population musulmane, étudiait l’arabe et rendait souvent visite à Ben Badis. Il soignait gratuitement les nécessiteux. Il sortait l’argent de sa poche pour aider les démunis, et bien cet homme-là, d’une grande rectitude a été arrêté en 1941 et jeté en prison, où il écopera d’une année de détention. Au cours de son séjour, l’épidémie de typhus surprit tout le monde. Après avoir purgé sa peine, le docteur a refusé de sortir, estimant qu’il avait encore du boulot pour soigner les nombreux malades emprisonnés atteint de cette maladie.»
Le Dr Catouard, avait assisté aux obsèques de Ben Badis le 16 avril 1940. Le docteur est resté dans cette ville jusqu’en 1967. Rabie parle lentement, sans omettre le moindre détail. Aussi n’est-il pas étonnant que la question des liens qu’il entretient avec sa ville natale suscite chez lui une sorte de nostalgie fascinante. D’ailleurs, il ne peut exprimer son histoire personnelle sans celle de Constantine, ses murs, son histoire, son malouf, sa m’laïa…, sa ville, il l’a dans les tripes comme le poète Malek Haddad autre enfant de la cité. Il peut la chanter, la dévoiler, mais «on ne présente pas Constantine. Elle se présente et on salue. Elle se découvre et nous nous découvrons, elle éclate comme un regard à l’aurore et court sur l’horizon, qu’elle étonne et soulève.
Les ponts et les rochers ne sont que des prétextes, les signes extérieurs d’une virtuosité qui se plaît à surprendre. Une image aux reflets sonores, immortalisée aussi par Kateb Yacine dans Nedjma. Constantine aux camouflages tenaces, tantôt crevasse de fleuve en pénitence, tantôt gratte-ciel solitaire au casque noir soulevé avec l’abîme. Cité d’attente et de menace, toujours tentée par la décadence, secouée par des transes millénaires, lieu de séisme et de discorde ouvert aux quatre vents par où la terre tremble et se présente le conquérant et s’éternise la résistance». Les images défilent dans sa tête, cet épisode douloureux passé, les choses sportives reprennent et l’engouement pour la balle ronde reste toujours envoûtant.
«On avait joué un match barrage mémorable avec le MOC, à Annaba, contre la Jeunesse sportive musulmane de Philippeville. On avait gagné 2 à 0. A l’époque, il y avait des teams redoutables, comme l’AS Bône, la JBAC, l’USM Bône, la JS Jijel, l’Espérance de Guelma, le CSC, l’AS Batna, le Sporting olympic de Sétif, l’US FM Sétif… En 1947, on avait terminés seconds derrière la JBAC, on a eu le droit de participer au Criterium national. On avait joué à Alger et perdu 3 à 1 face au MC Alger. Mais ce n’était que partie remise, puisque l’année suivante, on était sacrés champions de l’Est algérien. Durant la même saison, le MOC participe au Championnat nord-africain avec les Champions de Tunisie (CA Bizerte), l’O Hussein Dey (Centre), l’USM Oran (Ouest) et le WA Casablanca, chaque équipe recevait 2 fois et se déplaçait deux fois. On a reçu et battu le CAB (7-1), l’OHD (4-2), on s’est déplacés à Oran (1-1) contre l’USMO et on a été défaits à Casa (0-3).
Cela nous a valu le titre de vice-champion d’Afrique du Nord. Un jour durant l’année 1950/1951 un ami, Mostefa Benelmedjat m’avait suggéré d’aller passer 15 jours à Paris. Son idée était d’y rester définitivement. Il voulait travailler au métro. Il a joué un match, l’essai était concluant, mais son embauche était conditionnée par… la mienne. Une offre concomitante ! On a ainsi exercé au métro, on a même passé un stage qui m’a valu d’être nommé chef de station à Odéon. Je jouais également dans la sélection FSGT de Paris et de l’équipe nationale des travailleurs. On a exercé une année au métro, puis j’ai joué à l’ASF Perreux en amateur, pendant une année et demie.
Mon frère aîné, Abdelhamid, était entre-temps installé en Normandie où sa femme était receveuse des PTT. Il était entraîneur/ joueur d’une modeste formation locale. En mai 1953, une délégation du CSC est venue solliciter ses services en qualité d’entraîneur-joueur avec cette chance de me ramener dans ses bagages en tant que joueur. C’est ainsi qu’on a signé au CSC. Entre-temps, mon frère Mohamed, plus connu sous le nom de Kapo, né en 1936, était l’idole des jeunes et montait en grade. Il avait joué au MOC en première, à l’âge de 16 ans, en 1952. C’était déjà le meilleur buteur du championnat. D’ailleurs, il nous fit un drôle de cadeau, dans la double confrontation MOC-CSC où grâce à ses buts, ils nous avaient battus ! Au cours du même mois de mai avec Mohamed, j’ai fait partie de la sélection de l’Est, qui s’était déplacée au Maroc.»
Au concours du jeune footballeur de mai 1954, Mohamed s’est classé premier devant Rachid Mekhloufi. Il est allé représenter l’Est algérien à Paris. Décembre 1955, Mohamed est parti à l’OGC Nice et à joué l’année suivante la Coupe d’Europe contre Glasgow Rangers. Parmi les dates qui l’ont marqué, celle qui devait déterminer la destinée de l’Algérie aura été sans doute la plus frappante. «Je sais qu’à la veille du déclenchement de la guerre, le 31 octobre 1954, c’était un dimanche, nous avions joué avec le CSC contre L’USMK à Khenchela, nous sommes rentrés, très tard, en bus. Quelques semaines plus tard, le FLN décrétera l’arrêt des activités sportives pour les clubs musulmans.»
En 1957, Rabie décroche le concours de comptable principal d’Algérie, sur 85 candidats, il est classé 4e. Il est nommé directeur de la Société agricole de prévoyance à Sedrata, jusqu’en juillet 1963, où il est rappelé à Alger où il fait partie du lot des contrôleurs et directeurs financiers. Il opte pour la direction du bureau algérien des pétroles, ancêtre de Sonatrach, en janvier 1964. «Je devais rester 5 ans, j’y suis resté 26 ans, jusqu’à la retraite en septembre 1989.» Sur le plan sportif et au-delà de sa riche carrière de footballeur, Rabie a été un cadre important à la FAF, qu’il a ralliée au lendemain de l’indépendance.
Réformistes et communistes
Cette orientation n’est pas fortuite. «A la FAF, il y avait le Dr Maouche que j’avais connu à Constantine. On était amis et quand il a débuté dans le foot à Bellevue, il n’hésitait pas à me demander des conseils. Il avait poursuivi ses études de médecine à Alger, où il avait joué au Red Star. Installé à la FAF, il n’a pas omis de me faire appel, en constituant une commission nationale de 9 membres. 3 de l’Est, Suit-elle, Boutaleb et Bensegueni, 3 du Centre, Hassan Khodja, Tadjet et Amrani Abdelkader et 3 de l’Ouest El Hassar, Hamidèche et Kara Turki. On m’avait confié l’arbitrage. En 1970, Maouche, candidat au comité exécutif de la CAF, m’avait demandé de l’accompagner à l’assemblée générale, au Soudan. Là, Maouche a été élu à la CAF, et c’est là aussi qu’il a été décidé de créer une commission continentale d’arbitrage, dont j’ai fait partie avec le Togolais Eboue.»
Rabie a été instructeur des arbitres de la FIFA, de 1978 à 1992. A la FAF, Bensegueni abat un travail considérable. «Je dois à la vérité, de dire que parmi tous les présidents qui se sont succédé à la FAF, le seul qui m’ait marqué est sans conteste Abdenour Bekka. Le calendrier des championnats, c’est moi qui le confectionnait de 1964 à 1981. Nous n’avons jamais réclamé un centime à la FAF. Il n’ y avait ni sponsor ni subvention. On vivait grâce à des ressources infimes et la trésorerie était saine.» L’ancien arbitre international, Abdelkader Aouissi, son ami, considère «Rabie comme un homme de grande valeur qui a été l’architecte de la commission d’arbitrage».
Ex-secrétaire général de la FAF, Fouzi Boubaha a bien connu Rabie à l’instance fédérale où il était aussi membre de la commission d’arbitrage. «Il faisait un bon duo avec Mouhoub Guidouche. Il s’entendait à merveille avec Maouche. Il a un passé élogieux de footballeur à Constantine. Il a appris à maîtriser totalement les lois du jeu et l’arbitrage d’une manière générale. Il avait de bonnes relations avec l’ancien secrétaire général de la CAF, l’Egyptien Mourad Fahmi, qu’il a beaucoup aidé dans l’exercice de ses prerogatives, notamment dans le domaine qui est le sien. Très discret, voire reserve, Rabie a réussi parce qu’à son avantage, il était neutre et ne fricotait pas avec les clubs. Il n’était l’homme ni des compromis encore moins des compromissions.»
Comparativement à ce qui se passe actuellement le fossé est immense. «Désormais, le seul langage qui compte dans l’univers du football est celui de l’argent, et on sait que l’argent pourrit tout, constate-il indigné. Les joueurs, les dirigeants, les arbitres. La compétition est devenue un théâtre d’ombre. J’ai joué au MOC et au CSC et croyez-moi, nous n’étions pas obnubilés par l’argent. Il y avait d’autres valeurs plus nobles. Maintenant, quand je vais à Constantine et que j’essaie de m’enquérir de la situation du football dans ma ville, les anciens se disent outrés et qu’ils ont longtemps tourné le dos à leur passion footbalistique. Ils ne vont même plus au stade, c’est plus qu’un drame. Maintenant, ce sont les affairistes qui tiennent les leviers et les cordons de la bourse, au mépris de l’éthique et de la bonne éducation. Ce qui m’étonne, ce sont les sommes astronomiques annoncées. D’où puisent-ils toutes ces sommes, non soumises au contrôle de l’Etat ?» Retour à Constantine, future capitale de la culture arabe en 2015. «Pourquoi pas ? s’interroge-t-il avec un sourire en coin. Constantine a bien abrité le Congrès musulman en 1937. Sans anticiper sur les résultats de cette manifestation, la ville pourra au moins bénéficier des répercussions de cet événement et infrastructures nouvelles qui lui font cruellement défaut...»
En fait, à l’instar de ses frères Abdelhamid et Mohamed, Rabie a suivi l’exemple de son père, Omar, plus fidèle que jamais à la ville des ponts suspendus. Jouant au MOC, club que son père, Omar, simple cordonnier, a contribué à créer aux côtés de son ami le cheikh Ben Badis. Rabie a aussi porté les couleurs du CSC, évoluant invariablement dans les deux clubs avec le même bonheur et une égale sympathie des deux galeries. Enfin, Rabie a occupé de hautes fonctions dans le foot national et continental.
Bensegueni Rabie est né, le 27 mars 1924, au quartier Zeleïka à Constantine. Issu d’une famille de 4 garçons et 2 filles, il a suivi les cours de la célèbre école Arago de la ville. Constantine à l’époque était composée de trois communautés. Il y avait le quartier arabe, qui va du pont de Sidi Rached jusqu’à la médersa en longeant tout le balcon du Rhummel, il y avait le quartier européen, qui englobait la brèche jusqu’à Bellevue en passant par Saint-Jean, et enfin le quartier juif, qui commence du pont d’El Kantara, jusqu’au pont suspendu de Sidi M’cid.
Le foot est une passion
Les territoires étaient marqués et bien distincts. Même les écoles se pliaient à cette configuration sociale. Les Arabes ne pouvaient aller qu’à l’école Arago, alors que les établissements Montesquieu et Ledru Rollin, accueillaient respectivement les juifs et les Européens. «Moi, j’ai rejoint l’école en 1929, j’y suis resté jusqu’en 1936, pour rallier l’école primaire supérieure du Coudiat jusqu’en seconde. L’entame de la guerre ne m’a pas permis de poursuivre mes études. Mes trois frères étaient mobilisés, c’était un peu trop pour la famille. Mon père, qui a fait la première guerre au Liban, en sait un bout. C’est pourquoi j’ai tout fait pour ne pas y aller.»
En 1939, justement au déclenchement des hostilités, en décembre précisément, un heureux événement suscite un bel engouement chez les jeunes. La création par Abelhamid Ben Badis d’un club de football dénommé MO Constantine. «Mon père Omar, ami du cheikh nous avait annoncé la couleur : ‘‘Vous allez jouer dans une équipe que nous venons de créer.’’ C’est ainsi que mon frère Abdelhamid, qui jouait au Racing universitaire de Constantine, est venu renforcer les rangs de ce nouveau venu. J’avais à peine 16 ans. Je faisais partie de l’équipe junior du MOC, dont j’étais le capitaine. On jouait en ouverture. Un jour, en novembre 1941, on m’avait fait appel, parce qu’un senior manquait à l’appel. J’ai donc joué mon premier match senior comme ailier gauche contre la défense de Saint-Arnaud. Depuis je suis devenu titulaire indiscutable.» Après une trêve due à la guerre, les rencontres interligues avaient repris en 1944.
Constantine, constantine
La sélection de l’Est algérien avait rencontré, à Tunis, son homologue tunisienne en mai 1944. «Il y avait dans notre équipe des joueurs de talent, comme Salver de Batna, Laklif de Sétif, Chérif de la JBAC, Ripol de l’US Bône, Djennaoui de Kouif.» Son éveil à la conscience politique ne s’est pas fait fortuitement. Rabie avait choisi le camp de la lutte et de la contestation. «En 1941, lorsque mon père a été arrêté et déporté dans l’Oranie, j’avais senti que ma place n’était nulle part ailleurs que dans les luttes, ce que j’ai accompli effectivement dans une cellule du PCA à Sidi Mabrouk, aux côtés des Français Rafini et Valon, anciens de la guerre d’Espagne, membres des fameuses Brigades internationalistes. Ils avaient été arrêtés et incarcérés à Lambeze, mais libérés en 1943. Ils avaient, par la suite, pris fait et cause pour la lutte de Libération nationale. Mon père, Omar, était proche des ulémas, mais aussi des progressistes.
C’était un homme de gauche sans détenir la carte du PCA. Il était très lié aux uns et aux autres, à telle enseigne qu’il dut être le trait d’union entre les communistes et les amis de Ben Badis. Je me souviens que le PCA avait des hommes exceptionnels, comme le Français le docteur Catouard, cardiologue, ami de mon père, un humaniste qui, pour se rapprocher davantage de la population musulmane, étudiait l’arabe et rendait souvent visite à Ben Badis. Il soignait gratuitement les nécessiteux. Il sortait l’argent de sa poche pour aider les démunis, et bien cet homme-là, d’une grande rectitude a été arrêté en 1941 et jeté en prison, où il écopera d’une année de détention. Au cours de son séjour, l’épidémie de typhus surprit tout le monde. Après avoir purgé sa peine, le docteur a refusé de sortir, estimant qu’il avait encore du boulot pour soigner les nombreux malades emprisonnés atteint de cette maladie.»
Le Dr Catouard, avait assisté aux obsèques de Ben Badis le 16 avril 1940. Le docteur est resté dans cette ville jusqu’en 1967. Rabie parle lentement, sans omettre le moindre détail. Aussi n’est-il pas étonnant que la question des liens qu’il entretient avec sa ville natale suscite chez lui une sorte de nostalgie fascinante. D’ailleurs, il ne peut exprimer son histoire personnelle sans celle de Constantine, ses murs, son histoire, son malouf, sa m’laïa…, sa ville, il l’a dans les tripes comme le poète Malek Haddad autre enfant de la cité. Il peut la chanter, la dévoiler, mais «on ne présente pas Constantine. Elle se présente et on salue. Elle se découvre et nous nous découvrons, elle éclate comme un regard à l’aurore et court sur l’horizon, qu’elle étonne et soulève.
Les ponts et les rochers ne sont que des prétextes, les signes extérieurs d’une virtuosité qui se plaît à surprendre. Une image aux reflets sonores, immortalisée aussi par Kateb Yacine dans Nedjma. Constantine aux camouflages tenaces, tantôt crevasse de fleuve en pénitence, tantôt gratte-ciel solitaire au casque noir soulevé avec l’abîme. Cité d’attente et de menace, toujours tentée par la décadence, secouée par des transes millénaires, lieu de séisme et de discorde ouvert aux quatre vents par où la terre tremble et se présente le conquérant et s’éternise la résistance». Les images défilent dans sa tête, cet épisode douloureux passé, les choses sportives reprennent et l’engouement pour la balle ronde reste toujours envoûtant.
«On avait joué un match barrage mémorable avec le MOC, à Annaba, contre la Jeunesse sportive musulmane de Philippeville. On avait gagné 2 à 0. A l’époque, il y avait des teams redoutables, comme l’AS Bône, la JBAC, l’USM Bône, la JS Jijel, l’Espérance de Guelma, le CSC, l’AS Batna, le Sporting olympic de Sétif, l’US FM Sétif… En 1947, on avait terminés seconds derrière la JBAC, on a eu le droit de participer au Criterium national. On avait joué à Alger et perdu 3 à 1 face au MC Alger. Mais ce n’était que partie remise, puisque l’année suivante, on était sacrés champions de l’Est algérien. Durant la même saison, le MOC participe au Championnat nord-africain avec les Champions de Tunisie (CA Bizerte), l’O Hussein Dey (Centre), l’USM Oran (Ouest) et le WA Casablanca, chaque équipe recevait 2 fois et se déplaçait deux fois. On a reçu et battu le CAB (7-1), l’OHD (4-2), on s’est déplacés à Oran (1-1) contre l’USMO et on a été défaits à Casa (0-3).
Cela nous a valu le titre de vice-champion d’Afrique du Nord. Un jour durant l’année 1950/1951 un ami, Mostefa Benelmedjat m’avait suggéré d’aller passer 15 jours à Paris. Son idée était d’y rester définitivement. Il voulait travailler au métro. Il a joué un match, l’essai était concluant, mais son embauche était conditionnée par… la mienne. Une offre concomitante ! On a ainsi exercé au métro, on a même passé un stage qui m’a valu d’être nommé chef de station à Odéon. Je jouais également dans la sélection FSGT de Paris et de l’équipe nationale des travailleurs. On a exercé une année au métro, puis j’ai joué à l’ASF Perreux en amateur, pendant une année et demie.
Mon frère aîné, Abdelhamid, était entre-temps installé en Normandie où sa femme était receveuse des PTT. Il était entraîneur/ joueur d’une modeste formation locale. En mai 1953, une délégation du CSC est venue solliciter ses services en qualité d’entraîneur-joueur avec cette chance de me ramener dans ses bagages en tant que joueur. C’est ainsi qu’on a signé au CSC. Entre-temps, mon frère Mohamed, plus connu sous le nom de Kapo, né en 1936, était l’idole des jeunes et montait en grade. Il avait joué au MOC en première, à l’âge de 16 ans, en 1952. C’était déjà le meilleur buteur du championnat. D’ailleurs, il nous fit un drôle de cadeau, dans la double confrontation MOC-CSC où grâce à ses buts, ils nous avaient battus ! Au cours du même mois de mai avec Mohamed, j’ai fait partie de la sélection de l’Est, qui s’était déplacée au Maroc.»
Au concours du jeune footballeur de mai 1954, Mohamed s’est classé premier devant Rachid Mekhloufi. Il est allé représenter l’Est algérien à Paris. Décembre 1955, Mohamed est parti à l’OGC Nice et à joué l’année suivante la Coupe d’Europe contre Glasgow Rangers. Parmi les dates qui l’ont marqué, celle qui devait déterminer la destinée de l’Algérie aura été sans doute la plus frappante. «Je sais qu’à la veille du déclenchement de la guerre, le 31 octobre 1954, c’était un dimanche, nous avions joué avec le CSC contre L’USMK à Khenchela, nous sommes rentrés, très tard, en bus. Quelques semaines plus tard, le FLN décrétera l’arrêt des activités sportives pour les clubs musulmans.»
En 1957, Rabie décroche le concours de comptable principal d’Algérie, sur 85 candidats, il est classé 4e. Il est nommé directeur de la Société agricole de prévoyance à Sedrata, jusqu’en juillet 1963, où il est rappelé à Alger où il fait partie du lot des contrôleurs et directeurs financiers. Il opte pour la direction du bureau algérien des pétroles, ancêtre de Sonatrach, en janvier 1964. «Je devais rester 5 ans, j’y suis resté 26 ans, jusqu’à la retraite en septembre 1989.» Sur le plan sportif et au-delà de sa riche carrière de footballeur, Rabie a été un cadre important à la FAF, qu’il a ralliée au lendemain de l’indépendance.
Réformistes et communistes
Cette orientation n’est pas fortuite. «A la FAF, il y avait le Dr Maouche que j’avais connu à Constantine. On était amis et quand il a débuté dans le foot à Bellevue, il n’hésitait pas à me demander des conseils. Il avait poursuivi ses études de médecine à Alger, où il avait joué au Red Star. Installé à la FAF, il n’a pas omis de me faire appel, en constituant une commission nationale de 9 membres. 3 de l’Est, Suit-elle, Boutaleb et Bensegueni, 3 du Centre, Hassan Khodja, Tadjet et Amrani Abdelkader et 3 de l’Ouest El Hassar, Hamidèche et Kara Turki. On m’avait confié l’arbitrage. En 1970, Maouche, candidat au comité exécutif de la CAF, m’avait demandé de l’accompagner à l’assemblée générale, au Soudan. Là, Maouche a été élu à la CAF, et c’est là aussi qu’il a été décidé de créer une commission continentale d’arbitrage, dont j’ai fait partie avec le Togolais Eboue.»
Rabie a été instructeur des arbitres de la FIFA, de 1978 à 1992. A la FAF, Bensegueni abat un travail considérable. «Je dois à la vérité, de dire que parmi tous les présidents qui se sont succédé à la FAF, le seul qui m’ait marqué est sans conteste Abdenour Bekka. Le calendrier des championnats, c’est moi qui le confectionnait de 1964 à 1981. Nous n’avons jamais réclamé un centime à la FAF. Il n’ y avait ni sponsor ni subvention. On vivait grâce à des ressources infimes et la trésorerie était saine.» L’ancien arbitre international, Abdelkader Aouissi, son ami, considère «Rabie comme un homme de grande valeur qui a été l’architecte de la commission d’arbitrage».
Ex-secrétaire général de la FAF, Fouzi Boubaha a bien connu Rabie à l’instance fédérale où il était aussi membre de la commission d’arbitrage. «Il faisait un bon duo avec Mouhoub Guidouche. Il s’entendait à merveille avec Maouche. Il a un passé élogieux de footballeur à Constantine. Il a appris à maîtriser totalement les lois du jeu et l’arbitrage d’une manière générale. Il avait de bonnes relations avec l’ancien secrétaire général de la CAF, l’Egyptien Mourad Fahmi, qu’il a beaucoup aidé dans l’exercice de ses prerogatives, notamment dans le domaine qui est le sien. Très discret, voire reserve, Rabie a réussi parce qu’à son avantage, il était neutre et ne fricotait pas avec les clubs. Il n’était l’homme ni des compromis encore moins des compromissions.»
Comparativement à ce qui se passe actuellement le fossé est immense. «Désormais, le seul langage qui compte dans l’univers du football est celui de l’argent, et on sait que l’argent pourrit tout, constate-il indigné. Les joueurs, les dirigeants, les arbitres. La compétition est devenue un théâtre d’ombre. J’ai joué au MOC et au CSC et croyez-moi, nous n’étions pas obnubilés par l’argent. Il y avait d’autres valeurs plus nobles. Maintenant, quand je vais à Constantine et que j’essaie de m’enquérir de la situation du football dans ma ville, les anciens se disent outrés et qu’ils ont longtemps tourné le dos à leur passion footbalistique. Ils ne vont même plus au stade, c’est plus qu’un drame. Maintenant, ce sont les affairistes qui tiennent les leviers et les cordons de la bourse, au mépris de l’éthique et de la bonne éducation. Ce qui m’étonne, ce sont les sommes astronomiques annoncées. D’où puisent-ils toutes ces sommes, non soumises au contrôle de l’Etat ?» Retour à Constantine, future capitale de la culture arabe en 2015. «Pourquoi pas ? s’interroge-t-il avec un sourire en coin. Constantine a bien abrité le Congrès musulman en 1937. Sans anticiper sur les résultats de cette manifestation, la ville pourra au moins bénéficier des répercussions de cet événement et infrastructures nouvelles qui lui font cruellement défaut...»
Hamid Tahri
Vos réactions 3
Jamal B
le 06.08.13 | 00h01
Un homme valeureux !
Les frères Bensegueni sont connus à Constantine et le
parcours de Rabie est tout simplement fabuleux! Quand on apprends que
des joueurs de cette qualité sportive et morale ont porté le maillot du
CSC et du MOC on ne peut être que fiers!
La noblesse.....
Une grande famille, comme on en voit plus.
Il n'y a qu'a voir dans quel état est le Moc, club qui n'a rien avoir la prestigieuse équipe dont Ammi Omar était le Président, avec un grand P.
Il n'y a qu'a voir dans quel état est le Moc, club qui n'a rien avoir la prestigieuse équipe dont Ammi Omar était le Président, avec un grand P.
un grand homme
représentant de l'algerie avec beaucoup de devoument et dignite
Mhand Kasmi
Quoi d’autre ?
le 25.08.13 | 10h00
4 réactions
Avant-hier, Mhand Kasmi a été porté en terre, dans ce beau cimetière d’Aïn Benian qui fait face à la mer, à deux pas de l’ancien où il m’avait montré un jour la tombe du poète Jean Sénac que personne ne savait où enterrer.
Côté chrétien, du fait de ses origines ? Ou côté musulman, du fait de
son engagement pour l’Algérie ? Dans les deux cas, cela posait problème.
Finalement, c’est à la limite des deux qu’il fut inhumé, sur la ligne
de partage des Gens du Livre.
Et c’est tout près de ce cimetière, au carrefour entre la route du Sahel et celle de «Zéralda par les plages», comme l’on disait autrefois, qu’il me conta aussi un événement qui s’y était déroulé et l’avait marqué. Tard dans la nuit, il rentrait d’Alger sur Aïn Benian pour rejoindre le haouch familial ou trône un arbre immense qui avait dû être un baobab dans une vie antérieure, tant sont nombreux les palabres qu’il a accueillis. Arrivé à ce carrefour, Mhand fut témoin d’un grave accident. Il se porta au secours du conducteur ensanglanté, s’assura de la venue de la Protection civile et assista la victime jusqu’à l’arrivée de l’ambulance. Le lendemain, il apprit à la radio qu’il s’agissait de Dahmane El Harrachi, le grand chanteur chaâbi qu’il adorait. Il racontait souvent cette histoire avec une peine immense, comme si elle s’était déroulée la veille, et avec un fort accent de regret. Et il y avait toujours quelqu’un pour lui dire : «Mais tu as fait ce qu’il fallait faire.» Il répondait alors : «Non, car si je savais que c’était Dahmane El Harrachi, je lui aurais parlé en tant que tel, je lui aurais dit combien nous l’aimions et tenions à lui…»
Quand je pense à l’expression «commis de l’Etat», c’est souvent Mhand Kasmi qui me vient à l’esprit. Il faisait partie des promotions d’énarques des années soixante-dix et sa carrière se déploya dans diverses institutions et wilayas : Mostaganem, Bouira, Alger… Commis de l’Etat ? C’est avec lui et quelques autres que j’ai découvert ce que cela signifiait. Un sacerdoce, un sens élevé de l’intérêt public, une volonté d’avancer soi-même, mais en faisant avancer le pays. Commis mais non larbin, ce que prouvera son éviction brutale, en 2000, du poste de directeur de la réglementation et de l’administration générale de l’éphémère gouvernorat du Grand-Alger. Ce DRAG donc, que j’aimais taquiner en l’appelant «dragon», fut victime des brontosaures qui règnent sur nos vies. Du jour au lendemain, il se trouva débarqué de son poste, sans emploi, sans ressources, à la fleur de l’âge et, pour ce que j’en ai su, parce qu’il avait eu l’audace d’appliquer la réglementation lors d’élections. Il fut inscrit sur le registre noir des représailles administratives où tant de cadres valeureux ont été bannis, enfants du pays devenus pestiférés en col blanc.
De ce jour, il connut une terrible traversée du désert, ponctuée d’emplois occasionnels, de jobs et de piges, pris dans l’engrenage d’un ostracisme opaque et mortel. Mais ce n’est pas tant les faits qui le minaient, ni les difficultés sociales. Rien ne l’affectait plus que d’avoir cru en l’Etat et de continuer malgré tout à y croire, au point que certains proches lui reprochaient affectueusement une candeur doublée d’entêtement. Il était loin d’être naïf et connaissait mieux que quiconque les rouages et méandres de la grande machine à gouverner.
Il disait : «Si l’Etat se perd, le pays se perdra.» Il a tenté un moment l’aventure politique, se présentant, après maintes hésitations, aux législatives de 2012. Ses convictions forçaient le respect, même de ceux qui ne les partageaient pas, tant il les défendait avec passion, sincérité et humour. Mais au fond, il restait convaincu que sa place était au service de l’Administration qu’il concevait comme un levier de l’ordre, un outil de justice et un instrument du bonheur. Longtemps, il est resté persuadé qu’on le rappellerait, qu’«un Quelqu’un» – comme on dit chez nous pour signifier que les autres sont personne – se souviendrait de sa compétence et réparerait l’injustice. Certains responsables l’ont appelé à leurs côtés mais on les en a vite dissuadés.
A bien des égards, c’est moins une maladie fulgurante qui l’a emporté que le sort globalement réservé à la génération de cadres née dans les années cinquante, élevée dans l’amour de la patrie, disposant d’une culture solide et qui commence à s’éteindre sans qu’on lui aie jamais donné la chance de prendre véritablement le relais. Mhand aura bu jusqu’à la lie ce destin collectif, gardant sa dignité en toutes circonstances, prenant le bus quand il lui fallut le prendre, en ramenant même des observations sociologiques.
Son goût de l’ordre, il le tenait de sa famille, originaire de Toudja. Le père, personnage haut en couleur, avait été un agriculteur émérite et avait travaillé aux Ponts et Chaussées. La route, les voies, les alignements, les bornes, l’organisation, cela vous forge un homme. Mais la famille Kasmi a surtout été un foyer de nationalisme. La demeure familiale, en retrait du village, fut, dès 1956, un centre d’hébergement et de transit des moudjahidine, jusqu’à ce jour fatidique du 6 mars 1958 où l’aîné, Mouloud, membre de l’ALN, fut abattu sous les yeux de la famille réunie. La maison et la terre furent brûlées.
Mhand a toujours gardé en lui le souvenir lointain mais effroyable de cette journée. Par la suite, l’engagement du nouvel aîné, Hadj Aïssa, moudjahid, notamment à Bou Saâda, puis cadre supérieur de la police après l’indépendance, constitua pour son cadet un autre motif de fierté et d’inspiration.
Mis aux oubliettes, Mhand se retrouva volontiers auprès des intellectuels, des artistes, des journalistes et des «petites gens» qu’il avait toujours fréquentés et pour lesquels son rang importait peu. A ce moment, il se mit à écrire dans la presse, heureux d’être libéré de son «devoir de réserve», produisant des réflexions et des points de vue, quelques pamphlets politiques aussi.
Avec Malika Lafer, il anima sur la Chaîne III la belle émission «Villes et histoires» qui arpenta l’Algérie profonde quand on ne pouvait pas l’arpenter. Il participa aussi à l’émission «Remue-méninges», capitalisant ainsi une expérience antérieure à la radio où il répondait, en tant que DRAG, aux questions des citoyens. Il donnait des conférences et participait à de nombreuses rencontres culturelles, collaborait avec la maison d’édition Synergie.
Mais c’est en tant que président de l’Association du musée de l’eau de Toudja qu’il trouva peut-être son plus grand bonheur, faisant le lien entre son village d’origine, ses penchants écologiques, sa conception de la bonne gouvernance et de la citoyenneté. Le musée a vu le jour. La Fête de l’eau est née, devenant déjà une tradition…
Rejeté par un Etat qu’il pensait servir loyalement, Mhand Kasmi lui a prouvé qu’il pouvait agir et créer par lui-même. Et il a commencé ainsi à se libérer de sa dure et longue illusion d’un retour à l’administration. Récemment, il avait trouvé un poste dans un établissement financier et quelques perspectives s’ouvraient à lui. Hélas tardives.
Je garde de lui le souvenir flamboyant d’escapades que nous avions menées dans le pays à ses pires moments. Nous avions conscience de notre témérité, prenant des précautions qui, avec le recul, semblent ridicules et surtout folles. Mais nous ne pouvions nous passer tout le temps de voir notre Algérie claquemurée dans la terreur, de rencontrer ses habitants, de partager sa nature, son terroir, sa poésie secrète et ses galettes. «On fait un raid ?» me demandait-il, car nous nommions ainsi ces excursions. Et nous partions.
En tant que cadre de l’Etat, il avait été un des premiers à disposer d’un portable. Mais les relais étaient alors rares et, sorti d’Alger et de quelques villes, l’appareil ne servait à rien d’autre qu’à frimer pour ceux que cela amusait.
Un jour, sur une route quasiment déserte en surplomb de la mer, pris par un besoin impérieux, nous nous arrêtâmes pour nous soulager. Soudain, le téléphone sonna. Nous découvrîmes ainsi qu’il existait là un champ de captation d’environ deux mètres de diamètre. Nous l’avons borné de grosses pierres en cercle, riant de créer ainsi «la première cabine téléphonique à ciel ouvert pour portables», nous promettant de la faire inscrire au Guinness Book ! De fait, elle nous resservit et servit à d’autres qui nous avaient vu l’utiliser pour rassurer nos familles.
Avant-hier, Mhand Kasmi a été porté en terre. Abdallah Dahou, son ami éditeur, l’avait vu quelques jours avant son départ pour Paris où il a été opéré pour s’endormir à jamais. Mhand voulait lui confier ses textes pour les éditer. Abdallah lui demanda quel titre il envisageait. «Quel titre ? lui répondit aussitôt Mhand, souffrant mais optimiste. Eh bien ALGERIE ! Tout court et tout simple.» Et, pour reprendre la fameuse publicité, quoi d’autre ?
Avant-hier, quelques gouttes de pluie sont tombées sur le cimetière. Pas grand-chose mais suffisamment pour étonner la foule qui couvrait la moitié du lieu. Et je ne peux écrire qu’à d’autres ce que j’aurais voulu lui dire : soit ce que lui-même aurait voulu dire à Dahmane El Harrachi agonisant dans ses bras. Oui, quoi d’autre ?
Et c’est tout près de ce cimetière, au carrefour entre la route du Sahel et celle de «Zéralda par les plages», comme l’on disait autrefois, qu’il me conta aussi un événement qui s’y était déroulé et l’avait marqué. Tard dans la nuit, il rentrait d’Alger sur Aïn Benian pour rejoindre le haouch familial ou trône un arbre immense qui avait dû être un baobab dans une vie antérieure, tant sont nombreux les palabres qu’il a accueillis. Arrivé à ce carrefour, Mhand fut témoin d’un grave accident. Il se porta au secours du conducteur ensanglanté, s’assura de la venue de la Protection civile et assista la victime jusqu’à l’arrivée de l’ambulance. Le lendemain, il apprit à la radio qu’il s’agissait de Dahmane El Harrachi, le grand chanteur chaâbi qu’il adorait. Il racontait souvent cette histoire avec une peine immense, comme si elle s’était déroulée la veille, et avec un fort accent de regret. Et il y avait toujours quelqu’un pour lui dire : «Mais tu as fait ce qu’il fallait faire.» Il répondait alors : «Non, car si je savais que c’était Dahmane El Harrachi, je lui aurais parlé en tant que tel, je lui aurais dit combien nous l’aimions et tenions à lui…»
Quand je pense à l’expression «commis de l’Etat», c’est souvent Mhand Kasmi qui me vient à l’esprit. Il faisait partie des promotions d’énarques des années soixante-dix et sa carrière se déploya dans diverses institutions et wilayas : Mostaganem, Bouira, Alger… Commis de l’Etat ? C’est avec lui et quelques autres que j’ai découvert ce que cela signifiait. Un sacerdoce, un sens élevé de l’intérêt public, une volonté d’avancer soi-même, mais en faisant avancer le pays. Commis mais non larbin, ce que prouvera son éviction brutale, en 2000, du poste de directeur de la réglementation et de l’administration générale de l’éphémère gouvernorat du Grand-Alger. Ce DRAG donc, que j’aimais taquiner en l’appelant «dragon», fut victime des brontosaures qui règnent sur nos vies. Du jour au lendemain, il se trouva débarqué de son poste, sans emploi, sans ressources, à la fleur de l’âge et, pour ce que j’en ai su, parce qu’il avait eu l’audace d’appliquer la réglementation lors d’élections. Il fut inscrit sur le registre noir des représailles administratives où tant de cadres valeureux ont été bannis, enfants du pays devenus pestiférés en col blanc.
De ce jour, il connut une terrible traversée du désert, ponctuée d’emplois occasionnels, de jobs et de piges, pris dans l’engrenage d’un ostracisme opaque et mortel. Mais ce n’est pas tant les faits qui le minaient, ni les difficultés sociales. Rien ne l’affectait plus que d’avoir cru en l’Etat et de continuer malgré tout à y croire, au point que certains proches lui reprochaient affectueusement une candeur doublée d’entêtement. Il était loin d’être naïf et connaissait mieux que quiconque les rouages et méandres de la grande machine à gouverner.
Il disait : «Si l’Etat se perd, le pays se perdra.» Il a tenté un moment l’aventure politique, se présentant, après maintes hésitations, aux législatives de 2012. Ses convictions forçaient le respect, même de ceux qui ne les partageaient pas, tant il les défendait avec passion, sincérité et humour. Mais au fond, il restait convaincu que sa place était au service de l’Administration qu’il concevait comme un levier de l’ordre, un outil de justice et un instrument du bonheur. Longtemps, il est resté persuadé qu’on le rappellerait, qu’«un Quelqu’un» – comme on dit chez nous pour signifier que les autres sont personne – se souviendrait de sa compétence et réparerait l’injustice. Certains responsables l’ont appelé à leurs côtés mais on les en a vite dissuadés.
A bien des égards, c’est moins une maladie fulgurante qui l’a emporté que le sort globalement réservé à la génération de cadres née dans les années cinquante, élevée dans l’amour de la patrie, disposant d’une culture solide et qui commence à s’éteindre sans qu’on lui aie jamais donné la chance de prendre véritablement le relais. Mhand aura bu jusqu’à la lie ce destin collectif, gardant sa dignité en toutes circonstances, prenant le bus quand il lui fallut le prendre, en ramenant même des observations sociologiques.
Son goût de l’ordre, il le tenait de sa famille, originaire de Toudja. Le père, personnage haut en couleur, avait été un agriculteur émérite et avait travaillé aux Ponts et Chaussées. La route, les voies, les alignements, les bornes, l’organisation, cela vous forge un homme. Mais la famille Kasmi a surtout été un foyer de nationalisme. La demeure familiale, en retrait du village, fut, dès 1956, un centre d’hébergement et de transit des moudjahidine, jusqu’à ce jour fatidique du 6 mars 1958 où l’aîné, Mouloud, membre de l’ALN, fut abattu sous les yeux de la famille réunie. La maison et la terre furent brûlées.
Mhand a toujours gardé en lui le souvenir lointain mais effroyable de cette journée. Par la suite, l’engagement du nouvel aîné, Hadj Aïssa, moudjahid, notamment à Bou Saâda, puis cadre supérieur de la police après l’indépendance, constitua pour son cadet un autre motif de fierté et d’inspiration.
Mis aux oubliettes, Mhand se retrouva volontiers auprès des intellectuels, des artistes, des journalistes et des «petites gens» qu’il avait toujours fréquentés et pour lesquels son rang importait peu. A ce moment, il se mit à écrire dans la presse, heureux d’être libéré de son «devoir de réserve», produisant des réflexions et des points de vue, quelques pamphlets politiques aussi.
Avec Malika Lafer, il anima sur la Chaîne III la belle émission «Villes et histoires» qui arpenta l’Algérie profonde quand on ne pouvait pas l’arpenter. Il participa aussi à l’émission «Remue-méninges», capitalisant ainsi une expérience antérieure à la radio où il répondait, en tant que DRAG, aux questions des citoyens. Il donnait des conférences et participait à de nombreuses rencontres culturelles, collaborait avec la maison d’édition Synergie.
Mais c’est en tant que président de l’Association du musée de l’eau de Toudja qu’il trouva peut-être son plus grand bonheur, faisant le lien entre son village d’origine, ses penchants écologiques, sa conception de la bonne gouvernance et de la citoyenneté. Le musée a vu le jour. La Fête de l’eau est née, devenant déjà une tradition…
Rejeté par un Etat qu’il pensait servir loyalement, Mhand Kasmi lui a prouvé qu’il pouvait agir et créer par lui-même. Et il a commencé ainsi à se libérer de sa dure et longue illusion d’un retour à l’administration. Récemment, il avait trouvé un poste dans un établissement financier et quelques perspectives s’ouvraient à lui. Hélas tardives.
Je garde de lui le souvenir flamboyant d’escapades que nous avions menées dans le pays à ses pires moments. Nous avions conscience de notre témérité, prenant des précautions qui, avec le recul, semblent ridicules et surtout folles. Mais nous ne pouvions nous passer tout le temps de voir notre Algérie claquemurée dans la terreur, de rencontrer ses habitants, de partager sa nature, son terroir, sa poésie secrète et ses galettes. «On fait un raid ?» me demandait-il, car nous nommions ainsi ces excursions. Et nous partions.
En tant que cadre de l’Etat, il avait été un des premiers à disposer d’un portable. Mais les relais étaient alors rares et, sorti d’Alger et de quelques villes, l’appareil ne servait à rien d’autre qu’à frimer pour ceux que cela amusait.
Un jour, sur une route quasiment déserte en surplomb de la mer, pris par un besoin impérieux, nous nous arrêtâmes pour nous soulager. Soudain, le téléphone sonna. Nous découvrîmes ainsi qu’il existait là un champ de captation d’environ deux mètres de diamètre. Nous l’avons borné de grosses pierres en cercle, riant de créer ainsi «la première cabine téléphonique à ciel ouvert pour portables», nous promettant de la faire inscrire au Guinness Book ! De fait, elle nous resservit et servit à d’autres qui nous avaient vu l’utiliser pour rassurer nos familles.
Avant-hier, Mhand Kasmi a été porté en terre. Abdallah Dahou, son ami éditeur, l’avait vu quelques jours avant son départ pour Paris où il a été opéré pour s’endormir à jamais. Mhand voulait lui confier ses textes pour les éditer. Abdallah lui demanda quel titre il envisageait. «Quel titre ? lui répondit aussitôt Mhand, souffrant mais optimiste. Eh bien ALGERIE ! Tout court et tout simple.» Et, pour reprendre la fameuse publicité, quoi d’autre ?
Avant-hier, quelques gouttes de pluie sont tombées sur le cimetière. Pas grand-chose mais suffisamment pour étonner la foule qui couvrait la moitié du lieu. Et je ne peux écrire qu’à d’autres ce que j’aurais voulu lui dire : soit ce que lui-même aurait voulu dire à Dahmane El Harrachi agonisant dans ses bras. Oui, quoi d’autre ?
Ameziane Ferhani
Vos réactions 4
sasoula
le 01.09.13 | 15h15
qoi d'autre
je l'ai rencontré un jour durant sa traversée de désert , et à
la question de que fais tu ,il m'a répondu :je bricole,mais j'ai saisi
toute la tristesse du monde dans cette phrase.c'est un brillant et
honnête fonctionnaire, il était à la fleur de l'age,il respirait
l'intelligence, la droiture et surtout la bonté.
dire que des minables occupent des postes importants et n'ont jamais été inquiété.quel dommage pour l'ALGERIE!
dire que des minables occupent des postes importants et n'ont jamais été inquiété.quel dommage pour l'ALGERIE!
Hommage d'un inconnu
Après avoir déjà lu un hommage rendu
à M'hand dans un autre quotidien algérien, je m'étais fait une idée.
Avec cet article, cela se confirme.
M'hand est un homme de bien, comme il y en aura de moins en moins en Algérie (mais il en reste !). Un exemple de dévouement pour son pays, une prolongation du combat de sa famille, une humilité des grands !
à M'hand dans un autre quotidien algérien, je m'étais fait une idée.
Avec cet article, cela se confirme.
M'hand est un homme de bien, comme il y en aura de moins en moins en Algérie (mais il en reste !). Un exemple de dévouement pour son pays, une prolongation du combat de sa famille, une humilité des grands !
bel hommage
Quand on lit les vies brisées de gens biens comme on dit, on
se retient de ne pas sombrer dans la déprime, on se dit restons debout
et cultivons en aiguisant les armes de la critique pour que les
dinosaures disparaissent de cette terre belle comme la lumière, rebelle
comme toujours et qui a pour nom Algérie, capitale RESISTANCE.
Adieu M'hand
Notre ami commun Mizou, t'as rendu justice, comme tu le
disais une fois, lors d'une intervention publique, sollicité par le
collectif NABNI, nous appartenons toi et moi, à une génération pleine de
dévouement et d'ambition pour notre pays mais qui avons été arrêtés
brusquement et brutalement par une faune sans scrupule qui par ses
agissements prédateurs aura livré ce beau pays aux mains des
prévaricateurs. Tu ne seras pas jugé pour tes résultats mais pour tes
intentions et ton action. En cela tu n'auras certainement pas
démérité.Tu as mérité de la Nation et de notre peuple, repose en paix
mon ami, en attendant de te rejoindre.
Rencontre. Restauration et conservation : le Samu de l’art
le 29.06.13 | 10h00
Réagissez
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|
© D. R.
L’expérience italienne au service du patrimoine culturel algérien.
Pays d’art et d’histoire, source principale de la Renaissance
artistique européenne, l’Italie a su développer, notamment au lendemain
de la Deuxième Guerre mondiale, son savoir-faire en matière de
conservation et de restauration des monuments et œuvres d’art. Aux
anciennes pratiques en la matière, sont venus s’ajouter des procédés
modernes issus des découvertes scientifiques et techniques qui ont
permis à l’école italienne de s’imposer comme l’une des meilleures au
monde.
Quelques interventions en Algérie ont permis de le montrer, comme le travail de restauration du Palais des Raïs (Bastion 23) qui fut sauvé d’une dégradation annoncée comme inéluctable. On peut signaler, de même, dans ce volet de coopération, des formations d’architectes restaurateurs algériens et autres corps de métiers.
La création par l’Algérie, en 2008, de son Ecole nationale de conservation et restauration des biens culturels a ouvert des perspectives nouvelles avec un partenariat renforcé en la matière. C’est dans cette perspective que l’Ambassade d’Italie et l’Institut culturel italien d’Alger, organisent avec cette école des rencontres autour de la restauration et de la conservation qui s’étalent du 30 juin au 15 septembre 2013. Elles auront pour cadre le Palais Dar Essouf (1, rue Henri Klein, Alger) siège de l’école précitée dans la Basse-Casbah.
Le fil conducteur de ces rencontres est une exposition portant sur la restauration en Italie et, notamment, l’art et la technologie au sein de l’Institut supérieur pour la conservation et la restauration de Rome (ICR). Cet établissement prestigieux, qui existe depuis 2008 dans sa forme actuelle d’organe technique du ministère italien du Patrimoine et de la Culture, a été fondé en 1939 sur une idée de Giulio Carlo Argan, personnage qui mena simultanément une carrière de critique d’art et d’homme politique, devenu maire de Rome à la fin des années 70.
Depuis sa création, jusqu’en 1959, l’école fut dirigée par Cesare Brandi, historien et critique d’art et surtout théoricien de la restauration reconnu mondialement. L’ICR est la première école du genre dans le monde et son rayonnement demeure important, tant du point de vue du savoir que des pratiques de conservation et de restauration, sans compter son enseignement dont se réclament des restaurateurs européens de premier plan et ses actions de coopération internationale.
Les Rencontres d’Alger seront ponctuées de conférences. La première sera celle de Mme Daila Radeglia, professeur à l’ICR, qui interviendra, le 30 juin, à 10 h, sur «La restauration du restauré : peinture sur toile de grand format de Caravage», sujet à travers lequel elle abordera la continuité et l’innovation des activités de l’ICR. Cette mise en valeur du métier de restaurateur servira aussi à l’Ecole algérienne de restauration qui essaie d’attirer vers elle les prochains bacheliers en filières scientifiques vers une carrière de rigueur et de passion.
Quelques interventions en Algérie ont permis de le montrer, comme le travail de restauration du Palais des Raïs (Bastion 23) qui fut sauvé d’une dégradation annoncée comme inéluctable. On peut signaler, de même, dans ce volet de coopération, des formations d’architectes restaurateurs algériens et autres corps de métiers.
La création par l’Algérie, en 2008, de son Ecole nationale de conservation et restauration des biens culturels a ouvert des perspectives nouvelles avec un partenariat renforcé en la matière. C’est dans cette perspective que l’Ambassade d’Italie et l’Institut culturel italien d’Alger, organisent avec cette école des rencontres autour de la restauration et de la conservation qui s’étalent du 30 juin au 15 septembre 2013. Elles auront pour cadre le Palais Dar Essouf (1, rue Henri Klein, Alger) siège de l’école précitée dans la Basse-Casbah.
Le fil conducteur de ces rencontres est une exposition portant sur la restauration en Italie et, notamment, l’art et la technologie au sein de l’Institut supérieur pour la conservation et la restauration de Rome (ICR). Cet établissement prestigieux, qui existe depuis 2008 dans sa forme actuelle d’organe technique du ministère italien du Patrimoine et de la Culture, a été fondé en 1939 sur une idée de Giulio Carlo Argan, personnage qui mena simultanément une carrière de critique d’art et d’homme politique, devenu maire de Rome à la fin des années 70.
Depuis sa création, jusqu’en 1959, l’école fut dirigée par Cesare Brandi, historien et critique d’art et surtout théoricien de la restauration reconnu mondialement. L’ICR est la première école du genre dans le monde et son rayonnement demeure important, tant du point de vue du savoir que des pratiques de conservation et de restauration, sans compter son enseignement dont se réclament des restaurateurs européens de premier plan et ses actions de coopération internationale.
Les Rencontres d’Alger seront ponctuées de conférences. La première sera celle de Mme Daila Radeglia, professeur à l’ICR, qui interviendra, le 30 juin, à 10 h, sur «La restauration du restauré : peinture sur toile de grand format de Caravage», sujet à travers lequel elle abordera la continuité et l’innovation des activités de l’ICR. Cette mise en valeur du métier de restaurateur servira aussi à l’Ecole algérienne de restauration qui essaie d’attirer vers elle les prochains bacheliers en filières scientifiques vers une carrière de rigueur et de passion.
Slimane Brada
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Rencontre. Restauration et conservation : le Samu de l’art
le 29.06.13 | 10h00
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L’expérience italienne au service du patrimoine culturel algérien.
Pays d’art et d’histoire, source principale de la Renaissance
artistique européenne, l’Italie a su développer, notamment au lendemain
de la Deuxième Guerre mondiale, son savoir-faire en matière de
conservation et de restauration des monuments et œuvres d’art. Aux
anciennes pratiques en la matière, sont venus s’ajouter des procédés
modernes issus des découvertes scientifiques et techniques qui ont
permis à l’école italienne de s’imposer comme l’une des meilleures au
monde.
Quelques interventions en Algérie ont permis de le montrer, comme le travail de restauration du Palais des Raïs (Bastion 23) qui fut sauvé d’une dégradation annoncée comme inéluctable. On peut signaler, de même, dans ce volet de coopération, des formations d’architectes restaurateurs algériens et autres corps de métiers.
La création par l’Algérie, en 2008, de son Ecole nationale de conservation et restauration des biens culturels a ouvert des perspectives nouvelles avec un partenariat renforcé en la matière. C’est dans cette perspective que l’Ambassade d’Italie et l’Institut culturel italien d’Alger, organisent avec cette école des rencontres autour de la restauration et de la conservation qui s’étalent du 30 juin au 15 septembre 2013. Elles auront pour cadre le Palais Dar Essouf (1, rue Henri Klein, Alger) siège de l’école précitée dans la Basse-Casbah.
Le fil conducteur de ces rencontres est une exposition portant sur la restauration en Italie et, notamment, l’art et la technologie au sein de l’Institut supérieur pour la conservation et la restauration de Rome (ICR). Cet établissement prestigieux, qui existe depuis 2008 dans sa forme actuelle d’organe technique du ministère italien du Patrimoine et de la Culture, a été fondé en 1939 sur une idée de Giulio Carlo Argan, personnage qui mena simultanément une carrière de critique d’art et d’homme politique, devenu maire de Rome à la fin des années 70.
Depuis sa création, jusqu’en 1959, l’école fut dirigée par Cesare Brandi, historien et critique d’art et surtout théoricien de la restauration reconnu mondialement. L’ICR est la première école du genre dans le monde et son rayonnement demeure important, tant du point de vue du savoir que des pratiques de conservation et de restauration, sans compter son enseignement dont se réclament des restaurateurs européens de premier plan et ses actions de coopération internationale.
Les Rencontres d’Alger seront ponctuées de conférences. La première sera celle de Mme Daila Radeglia, professeur à l’ICR, qui interviendra, le 30 juin, à 10 h, sur «La restauration du restauré : peinture sur toile de grand format de Caravage», sujet à travers lequel elle abordera la continuité et l’innovation des activités de l’ICR. Cette mise en valeur du métier de restaurateur servira aussi à l’Ecole algérienne de restauration qui essaie d’attirer vers elle les prochains bacheliers en filières scientifiques vers une carrière de rigueur et de passion.
Quelques interventions en Algérie ont permis de le montrer, comme le travail de restauration du Palais des Raïs (Bastion 23) qui fut sauvé d’une dégradation annoncée comme inéluctable. On peut signaler, de même, dans ce volet de coopération, des formations d’architectes restaurateurs algériens et autres corps de métiers.
La création par l’Algérie, en 2008, de son Ecole nationale de conservation et restauration des biens culturels a ouvert des perspectives nouvelles avec un partenariat renforcé en la matière. C’est dans cette perspective que l’Ambassade d’Italie et l’Institut culturel italien d’Alger, organisent avec cette école des rencontres autour de la restauration et de la conservation qui s’étalent du 30 juin au 15 septembre 2013. Elles auront pour cadre le Palais Dar Essouf (1, rue Henri Klein, Alger) siège de l’école précitée dans la Basse-Casbah.
Le fil conducteur de ces rencontres est une exposition portant sur la restauration en Italie et, notamment, l’art et la technologie au sein de l’Institut supérieur pour la conservation et la restauration de Rome (ICR). Cet établissement prestigieux, qui existe depuis 2008 dans sa forme actuelle d’organe technique du ministère italien du Patrimoine et de la Culture, a été fondé en 1939 sur une idée de Giulio Carlo Argan, personnage qui mena simultanément une carrière de critique d’art et d’homme politique, devenu maire de Rome à la fin des années 70.
Depuis sa création, jusqu’en 1959, l’école fut dirigée par Cesare Brandi, historien et critique d’art et surtout théoricien de la restauration reconnu mondialement. L’ICR est la première école du genre dans le monde et son rayonnement demeure important, tant du point de vue du savoir que des pratiques de conservation et de restauration, sans compter son enseignement dont se réclament des restaurateurs européens de premier plan et ses actions de coopération internationale.
Les Rencontres d’Alger seront ponctuées de conférences. La première sera celle de Mme Daila Radeglia, professeur à l’ICR, qui interviendra, le 30 juin, à 10 h, sur «La restauration du restauré : peinture sur toile de grand format de Caravage», sujet à travers lequel elle abordera la continuité et l’innovation des activités de l’ICR. Cette mise en valeur du métier de restaurateur servira aussi à l’Ecole algérienne de restauration qui essaie d’attirer vers elle les prochains bacheliers en filières scientifiques vers une carrière de rigueur et de passion.
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