الجمعة، فبراير 12

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Quelle postérité pour Kateb et Alloula ?

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le 11.02.16 | 10h00 Réagissez

À l’ouest du pays, un théâtre engagé dans les luttes sociales et politiques a fleuri durant les années 1970 et 1980. Ses porte-drapeaux les plus prestigieux étaient Kateb Yacine et Abdelkader Alloula et, ses lieux de prédilection, les théâtres d’Oran et de Sidi Bel Abbès ainsi que le festival de Mostaganem.

Ce genre a dépéri, Alloula ayant pour sa part monté une pièce de la commedia d’El Arte en 1993, estimant que dans notre pays alors meurtri, il fallait proposer d’autres terrains de réflexion sans pour autant verser dans le divertissement pour le divertissement. Moulay Meliani Mohamed, un jeune artiste qui monte actuellement au TRO une comédie, croit qu’un théâtre «engagé» doit s’adapter au public d’aujourd’hui et à l’époque : «Un spectacle, même traitant les thèmes du temps de l’engagement pur et dur, doit être moins dans la gravité et le ton empesé. Il doit être centré sur l’action et sur l’image».
Lakhdar Mansouri, homme de théâtre et chef du département théâtre à l’université d’Oran, affirme : «Le théâtre est engagé de fait, à moins de n’entendre par ce qualificatif qu’un théâtre dédié à la défense d’une cause politique. L’engagement peut-être aussi sur d’autres perspectives et emprunter différents genres. Je ne dis pas que le théâtre politique n’a pas sa raison d’être. Il a sa place s’il est également dans l’engagement sur l’aspect artistique.
Chez nous, malheureusement, si ses initiateurs ont été dans l’innovation, les épigones se sont complu dans la platitude du copié/collé». Adar Mohamed, un homme de théâtre qui n’est plus à présenter, est du même avis : «Il est impossible qu’un théâtre engagé à la façon des années 1970 puisse revenir. Il y a toujours des causes, politiques et autres, à défendre sauf qu’on ne peut plus faire l’économie de l’esthétique comme auparavant.
N’était-il pas durant les années 1970 malvenu qu’un acteur mette des postiches, qu’il se maquille, qu’il y ait des lumières et des couleurs sous prétexte que ce serait du théâtre bourgeois ?» Mais Alloula, c’était aussi la lumière crue et la scène nue ? : «Ah non, c’est différent, Alloula misait en contrepartie, outre le texte, sur la puissance du jeu des comédiens ! Ceci dit, je déplore qu’aujourd’hui on verse surtout dans l’esthétisme et le spectaculaire pour en mettre plein la vue au public. Je crois que c’est un passage obligé et qu’il va y avoir une autre phase qui va installer le théâtre algérien sur d’autres rails».
Pour Hassan Assous, directeur du théâtre de Sidi Bel Abbès et ancien sociétaire de la troupe de Kateb Yacine : «Aujourd’hui, nous ne pouvons rivaliser avec les partis politiques sur leur terrain. Ils nous battraient. Nous, nous sommes des passeurs d’émotions. Et puis le théâtre est engagement de toute façon puisqu’il se préoccupe du destin de l’être et de ses relations avec la société». Et la postérité de Kateb ? : Pour ma part, j’ai monté «La poudre d’intelligence» et «Chadaya» (fragments) et donné à mettre en scène «Les ancêtres redoublent de férocité».
Mais, ce n’est pas son théâtre en arabe dialectal que vous avez promu ! «Tout simplement parce que ce théâtre a été écrit sur scène au fur et à mesure du montage des spectacles et qu’il ne permet pas suffisamment de liberté en matière de mise en scène à l’instar de ses textes écrits en français. Il reste, de toute façon, écrit en français ou en arabe, son théâtre est dédié aux opprimés».                  
Mohamed Kali



Saeeda Otmanetolba. Poétesse

Je suis en antithèse avec Sartre, l’autre c’est le paradis

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le 12.02.16 | 10h00 Réagissez

Magicienne des mots, traductrice des maux, Saeeda Otmanetolba est une poétesse curieuse et avertie. Dans Je m’excuse pour le bonheur, recueil de poésie paru aux éditions Lazhari Labter, elle transmet une grande part d’elle-même. Son aventure littéraire se poursuit avec
la préparation d’un roman et d’un nouveau recueil.

- Vos poèmes s’inspirent-ils de la vie des autres, de la votre également ?
On s’inspire nécessairement des uns et des autres, c’est la vie, la mienne, celle des autres qui s’emboîtent parfois, se détachent. J’accroche toutes ces vies à des mots qui deviennent des poèmes. Pour le poème Cidjarrati, c’était particulier, puisque j’avais assisté à une scène qui m’avait interpellée.
J’ai vu une jeune femme se faire harceler devant moi, alors qu’elle était en train de fumer sa cigarette, quand un inconnu s’est approché d’elle et lui colle au corps. L’agresseur a osé dire à cette femme d’un regard accusateur, comment peut-elle le rejeter, alors que depuis tout à l’heure elle fumait cigarette après cigarette ! J’étais révoltée face à cette scène. J’ai par la suite écrit ce poème, comme pour ne pas oublier la scène et surtout qu’elle ne se répète pas ailleurs. Dans ce contexte, j’ai vécu la scène, mais ça ne fait pas de moi la concernée.
- Votre processus d’écriture s’articule-t-il sur des fragments ou bien sur un écrit brute ?
Ce recueil de poèmes a été finalisé en 2003, j’avais, à l’époque, des réticences par rapport à une éventuelle édition, par pudeur sans doute. L’écriture de textes ils sont structurés comme un texte c’est peut-être une déformation rédactionnelle par rapport au métier que j’exerçais. Le plus souvent je me concentre sur l’émotion du moment, au thème et aux engagements que j’ai choisis dans ma vie de femme, d’Algérienne et de poétesse. Ceci transparaît dans mes poèmes comme celui de Saïd, c’était une magnifique aventure humaine.
- Chaque poème est une histoire issue de vécu, ramassé comme un puzzle...
Tout à fait. Il y a une particularité dans mon recueil Je m’excuse pour le bonheur, en le lisant, on a l’impression de lire une histoire, comme si chaque poème est lié à un autre. Certes, les textes ne sont pas totalement autobiographiques, mais la poésie vient du fond de l’âme, c’est ce qui guide ma plume. Le poète est connu pour être un être hypersensible, c’est une bonne piste pour décortiquer l’âme du poète. De plus, la parole poétique donne lieu à des personnages, elle fait naître des vies dans les lignes.
- Pensez-vous qu’un poète ressentirait davantage les choses que les autres ?
Absolument. Le poète a la chance et le malheur de tout ressentir. Le fait de capter toutes les émotions des uns et des autres, et de les revivre dans son âme, ça devient très lourd à porter. Si on arrive à canaliser toute cette énergie dans la poésie, c’est une bonne chose. Parce qu’ainsi nous pouvons donner aux autres l’amour des mots, des solutions à leurs mots aussi.
Ecrire c’est penser, cette rivière d’idées et de réflexions engendrent une graine de changement, et le changement à la délivrance. C’est dans cette optique-là que ma réflexion émerge et se développe. Mon écriture est influencée par environnement, de ce fait je voudrais qu’elle soit pour le meilleur, pour le changement.
- Si on devait vous associer à une catégorie, vous seriez plutôt un poète maudit ou illuminé ?
A mon avis ce sont les années qui me mettront dans une catégorie spécifique. Je suis une poétesse curieuse qui a une vocation, celle de transmettre ce qu’on voit rarement. Je ne veux pas paraître prétentieuse mais je trouve du génie dans le fait de ressentir les autres, cette altérité qui me pousse vers les autres.
Je suis une artiste enfermée volontairement dans sa bulle, une bulle bleue. Pourquoi bleue ? Parce que cette couleur est reposante. C’est ainsi que je l’imagine. Je suis une poétesse qui flirte avec la lumière, je voyage dans les pensées…un de mes premiers poèmes est intitulé L’ange déguisé en bleu, j’avais 14 ans quand je l’ai écrit. Par ailleurs, je suis une personne qui aime les voyages. Mais je privilégie le voyage dans mon pays. Je suis très fière de ma culture et ses multiples facettes.
- Où voyagez-vous ?
Je suis une grande amoureuse de la mer et aussi du désert. En ce moment, je ne manque pas d’aller au grand Sud. Malgré le programme chargé en manifestations et rencontres que je dois assurer. Ce qui m’a le plus frappée, c’est l’humanité et la manière de rester simple, humble. Cette façon aussi de laisser de côté tout ce qui est lié au monde matériel, comme le capitalisme qui gangrène notre société, et de vivre dans cette notion de partage. Chose qu’on trouve peu à Alger. Le fait d’être une femme au volant peut provoquer des insultes gratuites ! Les gens, comme dans d’autres sociétés, courent dans tous les sens pour avoir une plus belle maison, ou une plus belle voiture.
Ce n’est pas mal en soi, mais ce n’est pas forcément un modèle dans lequel je voudrais vivre. On est dans la stérilisation des rapports humains. La voie de la simplicité enrichit les individus, dans le Sud, la sagesse est le maître mot des échanges avec les autres. Avant, j’avais une vie différente de celle que je tente de construire, je me libère et me détache de beaucoup de choses inutiles. Je crois qu’on ne peut atteindre tout ça, qu’en le partageant, avec l’autre.
- Souvent cet autre est un enfer !
Justement, je suis en antithèse avec Jean- Paul Sartre, l’autre est un paradis. De par les rencontres que nous faisons, les échanges, les traces que nous laisserons. Qui aurait pensé qu’Alfred de Musset et George Sand auraient vécu une telle passion  ? Leur vie a marqué cette histoire et nous la racontons aujourd’hui. Nous sommes les histoires de demain. Pour l’autre, il faut être le missionnaire du bien, c’est déjà un joli rôle dans sa vie. L’autre est un miroir dont lequel on se reconnaît, on s’identifie et on se représente dans son imaginaire ou dans la vie réelle. Il est à la fois absence et présence dans le même objet, le poème.

Saeeda Otmanetolba

Est née le 10 juin 1979 à Alger. Entourée de sa famille, et l’affection de ses sœurs et de sa maman, elle grandit dans l’ambiance algéroise et les traditions ancestrales de sa famille.  A l’âge de 8 ans, elle écrit son premier poème, sur le savoir et son professeur. A l’âge de 12 ans, elle participa à son premier festival de l’enfance où elle brilla par mille feux.
Elle fut la présentatrice de cet événement pendant plusieurs années tant l’impact sur le public était important. Elle a commencé à travailler dans un journal pour enfants Nounou des enfants  où elle écrivit plusieurs petites histoires enfantines.
Ainsi, elle confirma à tout son entourage l’âme d’artiste qui sommeillait en elle. Adolescente, elle goûta à la magie de la poésie avec le poète palestinien Mahmoud Darwiche.
Elle en découvrit les secrets et en dégusta les délices avec Georges Sand et Alfred de Musset. En janvier 2011, Saïda a obtenu le prix spécial Mençion Silencio sin ti par l’ambassade de Cuba Algérie.
Faten Hayed

Pourquoi vous allez écouter Sofiane Saïdi en boucle

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le 12.02.16 | 10h00 Réagissez

Gasba ya moul taxi est bien parti pour devenir un tube extrait de l’album El Mordjane sorti en France. Sofiane Saïdi n’a qu’une seule envie, revenir chanter en Algérie et rencontrer ses fans.

Parce que son style est unique. El Mordjane, premier album en solo de Sofiane Saïdi, sorti en France, en octobre 2015, a beaucoup fait parler de lui. Son titre Gasba ya moul taxi a été visionné plus de 32 000 fois sur Youtube. La chanson a inondé, dès sa sortie, les radios françaises, et par la suite les réseaux sociaux. C’est ainsi que les Algériens découvrent ce son qui leur parle, entre le blues de la gasba et des arrangements modernes. Sofiane prouve avec cet album que la gasba n’est pas has been, il suffisait de se défaire des clichés et d’oser faire une musique puissante aux influences multiples.
Le chanteur à travers sa maîtrise vocale, entre chant classique et raï, puise dans sa voix grave et limpide. Une voix qui se dépose comme un voile sur une orchestration spécifique qui entre deux univers, l’Orient et l’Occident. Dans cet album, Sofiane ose tout ! En brisant les frontières, il fusionne les genres, musique traditionnelle arabe, raï, rock, pop, jazz, musique électronique...El Mordjane souffle le vent du renouveau sur la musique française, surtout que cette année le raï célèbre ses trente ans en France !
Parce qu’il parle de son vécu. «Généralement, les chansons et les textes que je compose s’inspirent beaucoup de mon vécu, de mes expériences et de mes rencontres. Quand on fait quelque chose de sincère, ça se ressent», confie Sofiane Saïdi. Au fil de ses voyages, sa vie parisienne, sa nostalgie algérienne et son insatiable recherche des sons et des rythmes, Sofiane s’est retrouvé (avec lui-même) dans cet album El Mordjane. La fusion ne lui fait pas peur, mais il reste prudent sur l’abus. «L’époque dans laquelle nous vivons est brutale. En même temps, nous n’avons jamais eu autant de moyens de communication et de diffusion.
En ce qui concerne la musique, le son change et s’adapte à toutes les mutations. Le raï par exemple touche encore les gens à l’international. Cependant, cette musique doit également s’adapter aux nouvelles données de la création, et aux exigences de l’industrie musicale mondiale. Le raï a son public, mais il faudrait le défaire d’une production massive, de choix pas toujours esthétiques et une fabrication à la chaîne à des fins commerciales», dit-il.
Parce qu’il veut venir chanter en Algérie. «J’ai rarement joué dans mon pays», se désole Sofiane Saïdi, pourtant ce n’est ni l’envie  ni la volonté qui lui manquent. Comme beaucoup d’artistes algériens évoluant à l’étranger, les difficultés ne tiennent pas aux moyens disponibles, mais souvent au manque de communication, de recherche et également au fait de compter sur les styles populaires, qui ne donnent pas une vision globale de ce qui s’écoute en Algérie. «J’ai rarement eu cette occasion. Je n’ai pu le faire qu’en compagnie de Natacha Atlas, Smadj ou encore avec Raïna Raï.
Ça reste un mystère ! Pourtant, je serais très heureux de le faire. Des compatriotes algériens me demandent souvent pourquoi je suis connu à l’étranger et peu en Algérie. Je n’ai pas une réponse. J’ai eu la chance de faire des concerts au Maroc, au Kenya, au Rwanda, en Ethiopie et même en Ouganda.» Ceci dit, Sofiane rassure  : «Pour l’heure, je suis en contact avec l’ONCI et l’AARC en espérant que ça me fera monter sur la scène d’Algérie.»
Parce qu’il est natif de Sidi Bel Abbès. Né à Sidi bel Abbès, Sofiane Saïdi a vécu dans une famille mélomane, nourri par des mélodies traditionnelles arabes, ainsi que des musiques aux accents modernes et occidentaux. C’est de cet amalgame qu’il va composer son propre style, aussi bien dans le chant, que dans la mélodie. Ses influences s’étendent de Cheika Rimiti, Oum Kalthoum, Raïna Raï, Farid El Atrache, Otis Redding, James Brown ou Ella Fitzgerald.
A 12 ans à peine, la rencontre avec un groupe local de raï  le conforte dans sa vocation. Sa voix d’exception fascine et hypnotise le public. C’est avec cette formation qu’il fera ses premières armes sur scène lors de concerts, de mariages, dans les cabarets de Sidi bel Abbès et d’Oran. En 1995, sa route croise celle du groupe afro hip-hopTukuleur (Universal Music), avec lequel il enregistre le titre Loin du monde.
S’ensuit une tournée pendant laquelle, Sofiane et ses comparses assurent les premières parties d’artistes d’envergure internationale, tels que Alpha Blondy, Cheb Mami, NTM, ou encore Selif Keita. Les rencontres humaines et musicales s’enchaînent, les influences se précisent... Si on lui demande avec qui il aurait aimé jouer, Sofiane répond sans détour : «Avec Asmahan ! Hélas, ce sera dans une autre vie.» Et avoue : «J’ai eu cette chance de jouer avec des artistes que j’ai aimés, comme Bojan Z, Natacha Atlas, Smadj, Naab, Raïna Raï et surtout le groupe qui m’accompagne en ce moment pour jouer mon album El Mordjane.»
Parce qu’il défend la cause du raï. Sofiane Saïdi a grandi dans les bras du raï et a toujours perçu ses potentialités. «Je ne veux pas avoir le rôle de celui qui va valider ou pas le raï qui se fait actuellement. Cependant, ce que je constate est que le raï actuel est pauvre en termes d’arrangements, de sons et surtout des textes.» Selon lui, le raï se perd dans une production approximative qui fausse la vision que l’on devrait avoir sur cette musique. «A mon avis, la seule chose qui pourrait sauver le raï ou la musique en Algérie, c’est la multiplication  des festivals, des concerts et toutes autres manifestations. Les festivals internationaux favorisent les rencontres, ce qui ouvre la voie de la collaboration et de l’expérimentation musicale. Le raï est incontestablement une musique de fusion.
Il ne faut pas oublier qu’il est né d’un brassage culturel à Oran, entre Espagnols et Français, ou encore entre juifs et musulmans.» Si le brassage est une bonne formule, son évolution serait bénéfique pour la culture algérienne. Sofiane est à l’affût des mutations : «Pour espérer avoir un nouveau son en Algérie, ou un style made in Algeria que l’on pourrait exploiter à l’étranger, il faudrait que les cultures s’entrechoquent. Le virtuel et le numérique ne suffisent plus.»
Parce qu’il multiplie ses collaborations. En 2014, Sofiane Saïdi a rejoint, pour une tournée, le groupe de raï légendaire Raïna Raï. Il rencontre Smadj, le joueur de Oud et commence une collaboration sur une tournée en Afrique de l’Ouest, Kenya, Rwanda, Ethiopie, Ouganda, Algérie, Maroc...). Suite à cette tournée, il enregistre un album avec Smadj, le célèbre pianiste de Jazz, Bojan z, Ibrahim Maalouf, et Ballaké Sissoko, sorti en juin 2015 chez World Jazz / Harmonia Mundi.
En 2003, lors d’un festival en Espagne, il rencontre Natacha Atlas. Deux duos naîtront (Oully et La li khaouf) qui figurent sur l’album de la chanteuse, Mish Maoul (beggars group-naïve-avril 2006). Par la suite, il collabore avec elle sur plusieurs projets, le dernier en date «Expressions live In Toulouse». La même année, il participe également à la création El Taqa du groupe Breton Startijenn, qui fête ses 15 ans d’existence. S’ensuit une tournée (les vieilles charrues, Festival Cornouaille, Eurofonik Festival interceltique de Lorient...) et un album Startijenn El-TaQa  (Paker Prod/Coop Breizh).

Faten Hayed



Établissements scolaires à Constantine : Le wali déplore des coûts exagérés

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le 04.02.16 | 10h00 Réagissez

«Le coûts exagéré des établissements scolaires à Constantine est une chose qui ne cesse de me surprendre», a déclaré Hocine Ouadah, wali de Constantine, lors du conseil de wilaya tenu mardi dernier dans son cabinet, pour débattre de l’avancement des projets des établissements scolaires.

Ouadah n’a pas caché son étonnement envers ce qu’il a qualifié d’exagération dans les coûts de réalisation des lycées dans la wilaya. «Dans la wilaya de Mostaganem, où j’étais wali, on réalise un lycée de haute qualité pour un montant ne dépassant pas 24 milliards de centimes, contrairement à Constantine, où un lycée nous coûte 60 milliards de centimes, c’est du jamais-vu !», a-t-il estimé. Le wali a, semble-t-il, oublié que des projets réalisés dans le cadre de l’événement culturel de 2015, ont englouti des sommes «astronomiques» défiant toute logique, sans pour autant que leur coût ne soit contesté.
L’exemple le plus édifiant demeure celui des escaliers refaits du Coudiat, où une seule marche a été facturée à près de 70 millions de centimes. Et ce n’était même pas du marbre. Comment se fait-il alors que le wali n’en ait jamais parlé ? Le wali a par ailleurs pointé du doigt «le mauvais choix des entreprises de réalisation», avouant que le retard considérable enregistré dans les projets s’explique par le monopole exercé par une poignée d’entreprises, qui accaparent plusieurs chantiers à la fois et ne parviennent même pas à respecter les délais. «Le copinage doit cesser, il faut être plus objectif dans les appels d’offres», a-t-il martelé. Ouadah a instruit le directeur des équipements publics, Mohamed Benhacine, de résilier les contrats des entreprises qui ne respectent pas les délais, après mise en demeure.
Yousra S.

Secteur de Bab El Kantara à Constantine

Affaissement dangereux de la chaussée

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le 04.02.16 | 10h00 Réagissez
 
 Ce cratère cause de sérieux ennuis aux automobilistes 
Ce cratère cause de sérieux ennuis aux automobilistes 

Ce phénomène, qui n’est pas isolé, renseigne sur la légèreté avec laquelle ont été réalisés les travaux de bitumage des rues de la ville.

Depuis quelques années, les routes de la ville de Constantine ne cessent de connaître une sérieuse et inquiétante dégradation, constatée aussi bien par les automobilistes que par les piétons. Et cela malgré les efforts des autorités concernées pour corriger la situation. Ce constat nous pousse à nous poser des questions sur cette situation qui perdure dans la ville. Est-ce la nature du sol qui donne du fil à retordre aux parties concernées, malgré les moyens disponibles pour réaliser des études adaptées, ou bien s’agit-il de travaux de réhabilitation qui ne sont guère faits dans les normes, malgré leur fréquence ?  Quoi qu’il en soit, le mal est là, et la population en souffre au quotidien.
Les exemples ne manquent pas pour décrire cette situation stressante, surtout pour les usagers de la route. On citera en premier lieu l’énorme cratère qui a pris naissance il y a plusieurs jours sur la passerelle située en contrebas de la rue Bouroubi Khroufa, juste à proximité du siège de la direction régionale de la SNTF de Bab El Kantara, dans un carrefour qui connaît une très forte densité de circulation automobile.
Le cratère n’est pas nouveau, puisque cela fait déjà des mois qu’il a été colmaté,  mais à chaque fois le résultat laisse à désirer, car la fosse réapparaît comme par magie. Cette dernière a causé et continue de causer  toujours d’énormes dégâts matériels, en particulier la nuit,  chez les conducteurs non avertis. Cette situation qui perdure encore, en l’absence d’actions rapides et efficaces de la part des services compétents, rappelle étrangement un autre cas survenu il y a plus d’un an à la rue Tatache Belkacem (ex-Rue Thiers) à proximité du lycée Redha Houhou. Sur ce lieu, l’affaissement survenu le 26 janvier 2015 suite aux importantes chutes de neige que la ville a connues a emporté une partie de la chaussée.
Une année après, le risque persiste encore, puisque des gondolements de la chaussée ont fait leur apparition quelques mètres plus bas. La périphérie de la ville, elle aussi n’est pas épargnée par cette décadence. Le passage de Massinissa, qui relie Zouaghi à Boussouf, ne cesse d’être un tronçon en disgrâce, et cela malgré les différentes opérations de «colmatage». Le site se trouve sur une zone sensible aux glissements de terrain, mais des efforts et surtout des sommes énormes ont été débités depuis 2002, afin de pallier les problèmes de sol. Des efforts, en vain malheureusement, puisque les usagers de ce tronçon se plaignent toujours.                                              
Ilhem Chenafi


La pièce "Le Noir dans l’espoir "au TRC

Lorsque le soleil se couche, les étoiles apparaissent

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le 08.02.16 | 10h00 Réagissez
 
 Rym Taâkouchet a réussi une prestation remarquable
Rym Taâkouchet a réussi une prestation remarquable

La coopérative culturelle Erimah d’Alger a présenté, samedi dernier, son monodrame Le Noir dans l’espoir au Théâtre régional de Constantine. Un spectacle écrit par Hocine Nadir, mis en scène et interprété par Rym Taâkouchet.

La représentation entre dans le cadre des journées du monologue, organisées durant le mois de février par le département théâtre de Constantine capitale de la culture arabe.  Dès les premières minutes, la comédienne a su captiver par son charisme, le public, certes peu nombreux, mais connaisseur. L’histoire raconte le retrait de la vie sociale d’une femme, El Ghalia, et  son choix de vivre seule dans une forêt, avec comme unique compagnon un loup sauvage, loin des humains, aveuglés par la violence, l’égoïsme et dont la bêtise a dépassé toutes les bornes.
Pendant une heure, Rym a traité à travers ce monodrame des paradoxes sociaux, en mettant le doigt sur la stigmatisation des femmes, de la jeunesse, des harraga et des vieux. Une vraie rétrospective de la situation actuelle de la société algérienne, avec toutes ses contradictions. C’est dans un décor simple, mais fortement symbolique que le spectacle s’est déroulé. Un tronc d’arbre, témoin de promesses d’amour, qui laisse clairement apparaître ses racines. Clin d’œil à l’identité algérienne.
Un coffre traditionnel duquel Rym fait sortir des objets maîtres de sa prestation : un foulard, une peluche et des livres, outils de réflexion afin de sortir de l’obscurantisme. Certainement, les titres sont clairement  révélateurs : de la connaissance de soi à un livre destiné aux femmes, et enfin une bougie, restée allumée durant tout le spectacle.
Une lueur d’espoir malgré cette vérité blessante. Rym Taâkouchet a brillé sur scène par une interprétation forte, mélancolique et maîtrisée malgré le malaise ou le regret dicté par son amour maternel pour cette jeunesse algérienne qui s’est visiblement sentie. Justement, en parlant de jeunesse et de lucidité, Rym n’a pas hésité à intégrer un passage d’un poème de sa sœur décédée, Amel Taâkouchet. Une interprétation qui lui a valu le prix «Keltoum» de la meilleure interprétation féminine, en 2012 au théâtre d’Annaba. «Cette pièce est surtout un message d’espoir pour notre jeunesse, pour nos enfants, car c’est une jeunesse consciente. Donc faut juste encourager cette force», nous a souligné Rym Taâkouchet à la fin du spectacle. 
Ilhem Chenafi

Collecte des déchets ménagers à Constantine

La station de transfert au 13e km toujours fermée

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le 06.02.16 | 10h00 Réagissez
 
 La ville d’Ali Mendjeli aura prochainement sa décharge
La ville d’Ali Mendjeli aura prochainement sa décharge

La collecte des déchets ménagers pose encore de sérieux problèmes pour les autorités de la ville de Constantine, malgré les moyens humains et matériels disponibles, les efforts déployés et les reliquats énormes des budgets de la commune.

Lors du conseil de wilaya tenu mardi dernier, le déficit enregistré en matière de collecte de déchets a été abordé et débattu par les services de la commune de Constantine et les directeurs de wilaya concernés.
Dans la feuille de route présentée par Nadir Bettine, secrétaire général de la commune de Constantine et selon les déclarations du maire, Mohamed Rira, l’on a déploré beaucoup de problèmes et des manques presque dans tous les domaines et particulièrement dans celui de la collecte des déchets. L’on a soulevé en premier le problème de l’éloignement du centre d’enfouissement technique (CET) de Bougharb, dans la commune de Ben Badis (El Haria), l’état des camions de collecte, le déficit en personnel, la station de transfert du 13e kilomètre, achevée et non exploitée, mais aussi les bennes à ordures installées par la direction de l’environnement dans certains quartiers de Constantine.
Rappelons que ces 225 bennes (enterrées et aériennes) ont été installées, par la direction de l’environnement, dans le cadre de l’évènement culturel de 2015. Un dispositif écologique qui devait rendre la ville plus propre. Malheureusement c’était trop beau pour être vrai. Actuellement, la ville croule sous les déchets. Des odeurs nauséabondes se dégagent de ces bennes débordant de déchets depuis plusieurs jours, voire des semaines, causant des désagréments aux habitants.
L’on peut remarquer que même ce projet «bénéfique pour la sensibilisation des habitants et bien étudié en 2013», comme l’a indiqué la directrice de l’environnement lors du conseil de wilaya, n’est même pas encore achevé. Citons l’exemple qui nous a été rapporté par des habitants de Djebel Ouahch, où des fouilles réalisées par la même direction et abandonnées plus tard sans installer les bennes enterrées, se sont transformées à une décharge en plein air. Même les agents de nettoiement refusent d’y pénétrer à l’intérieur pour les vider.
De son côté, et pour dégager toute responsabilité, la directrice de l’environnement, Abla Belhocine, a expliqué, que la collecte des déchets de ces bennes a été confiée aux services du CET. «Ils ont des camions spécifiques, avec des chauffeurs qui ont subi une formation d’usage», a-t-elle déclaré. A propos de la station de transfert du 13e km, elle a affirme : «Cette station n’est pas exploitée car le projet du casier au niveau du CET Bougharb n’est pas lancé. Il faut un quai de déversement des déchets au sein de ce CET. La procédure administrative est achevée, le marché est visé et il ne reste que le lancement des travaux qui vont durer 10 mois». Concernant le cas de la ville d’Ali Mendjeli, la même directrice a précisé qu’un projet de décharge est en cours de réalisation, dont les travaux vont durer plus de 10 mois. Une fois le projet réceptionné, sa gestion sera transférée automatiquement au CET.
Concernant la collecte des déchets ménagers, le secrétaire général de la wilaya, Abdelkhalak Sayouda, a instruit les services de la commune de Constantine de revoir leur plan de gestion. «J’ai remarqué que vous avez 3500 employés techniques, dont la majorité sont orientés vers la collecte. Que font-ils exactement? Il faut exploiter aussi les microentreprises, car les résultats se sont pas satisfaisants», a-t-il déclaré aux responsables concernés.
Il s’avère finalement que nos responsables se réunissent depuis des mois pour poser le même problème et redire ce qui a été dit, parler pendant des heures mais sans dégager de solutions concrètes. L’on a remarqué aussi lors du conseil que même les services de la commune et de la direction de l’environnement ne communiquent pas entre eux. Chaque responsable tente de dégager la responsabilité de cet échec.                                                         
Yousra Salem


Constantine

Le wali accuse les entreprises de surfacturation

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le 07.02.16 | 10h00 Réagissez

Les entreprises locales chargées des différents projets doivent être plus raisonnables dans la détermination des prix, a estimé hier Hocine Ouadah, wali de Constantine.

Lors de la visite des projets des établissements scolaires qu’il a effectuée, le premier responsable de wilaya a fait appel à la raison des entrepreneurs locaux et leur a demandé de diminuer les prix exorbitants qu’ils proposent pour la réalisation de n’importe quel projet, particulièrement les établissements scolaires. Il a estimé que cela est devenu une tendance dans la wilaya de Constantine d’augmenter les prix de réalisation tout en comparant avec d’autres wilayas.
Selon lui, ces prix se justifient par les travaux d’ornement exagérés et superflus. «Nous demandons de réaliser seulement le nécessaire. Ces travaux d’ornement n’ont aucune importance et vont demander encore de l’argent, et après, un entretien spécifique. Si ces entrepreneurs persistent et maintiennent cette grille de prix nous allons recourir à d’autres entreprises nationales», a-t-il. Il a ajouté aussi qu’il a instruit les directeurs de wilaya de ne plus céder aux demandes des entrepreneurs et ne plus accepter n’importe quel prix proposé par ces entreprises. Il a souligné que c’est l’Etat qui détermine les prix de réalisation.
D’autre part et lors de la visite de ces 8 établissements scolaires (4 lycées et 4 collèges) dans les communes de Constantine et de Hamma Bouziane, la situation ne semblait pas satisfaisante. Le retard est considérable et certaines entreprises n’ont pas fait preuve de bonne volonté. Le secrétaire général, Abdelkhalak Sayouda, a affirmé que les ouvriers étaient absents toute la semaine dans certains chantiers. On craint sérieusement que ces projets ne soient pas livrés avant la rentrée scolaire prochaine ? D’ailleurs, beaucoup de problèmes, d’électricité, d’eau ou même de paiement se posent encore.
Certains projets viennent juste d’être lancés. Le wali a instruit les responsables chargés de ces projets d’être plus sérieux et de respecter leurs engagements tout en reprenant ses menaces de résiliation des contrats.
Yousra Salem

Constantine

Des commerçants protestent

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le 08.02.16 | 10h00 Réagissez

Des dizaines de commerçants exerçant au site du Polygone, situé sur la route de la cité Boussouf, ont manifesté hier devant le cabinet du wali pour réclamer une solution à une situation très difficile qu’ils endurent depuis leur délocalisation des passages souterrains de la place des Martyrs en 2005. Cette opération devait durer au maximum deux ans, selon les commerçants. «Nous vivons le calvaire depuis  dix ans. Les responsables locaux nous ont promis de nous transférer vers d’autres lieux, où il y a plus de clients, mais ils n’ont pas tenu leurs promesses», a martelé Ahmed Saoucha l’un des protestataires. Les commerçants dénoncent le manque d’hygiène dans les locaux déjà dégradés, mais surtout l’insécurité au Polygone, un lieu boudé par la clientèle. «Toute la population a été relogée à Ali Mendjeli, pourquoi construire des marchés dans des lieux non fréquentés par la clientèle ? Nous demandons une solution rapide car nous avons besoin de travailler pour nourrir nos familles», ont conclu les protestataires.  
Yousra Salem

3e tranche du lotissement de Bekira (Constantine)

Sans VRD ni aménagements depuis plus de 20 ans

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le 09.02.16 | 10h00 Réagissez

Nous souffrons depuis 1987, malgré toutes nos requêtes, les responsables de la commune de Hamma Bouziane demeurent toujours insensibles à nos problèmes», a fulminé Hacène Bouziane, l’un des habitants de la 3e tranche du lotissement de Bekira, dans la commune de Hamma Bouziane, rencontré hier devant le cabinet du wali de Constantine, en compagnie de dizaines d’habitants de ce lotissement, qui compte 360 lots de terrain. Les manifestants sont venus demander l’intervention du wali pour trouver une issue aux problèmes qu’ils endurent dans un lotissement dépourvu de VRD et d’aménagements extérieurs depuis plus de 20 ans.
«Ce lotissement créé en 1987 est le plus ancien dans la wilaya de Constantine. Durant toutes ces années, nous n’avions pas de routes, on ne peut même pas accéder à nos maisons», a déclaré Hacène Bouziane. «Nous avons saisi des dizaines de fois les walis, les directeurs de l’urbanisme, le chef de daïra et le maire de Constantine, sans résultat», affirme notre interlocuteur.
«Quand nous avons saisi le maire lundi dernier, il nous affirmé clairement que notre problème se règle au niveau de la wilaya, c’est pourquoi nous sommes venus solliciter l’intervention du wali, car le problème réside au niveau de la DUC. Pourquoi on refuse de lancer les travaux d’aménagement pourtant le projet a été inscrit», s’interroge-t-il. Les protestataires soutiennent qu’une étude avait été faite par les services de la DUC en 2009, et les travaux devaient être lancés au mois de décembre de la même année, mais le projet a été différé pour 2011.
«L’on nous a confirmé qu’une autre étude a été faite en 2014, l’entreprise a été désignée et une enveloppe de 124 millions de dinars a été débloquée pour lancer les travaux, mais à ce jour rien n’a été fait», poursuivent-ils. «Actuellement, il y a 318 maisons dans ce lotissement et des familles qui souffrent chaque jour. Si l’entreprise ne veut pas faire son travail, le responsable concerné doit résilier le contrat. D’ailleurs ce sont les dernières instructions du wali», a crié un  protestataire.  
Yousra Salem




Ils ont fermé la rue Kitouni Aabdelmalek à Constantine

Les habitants de la rue des Maquisards réclament leur relogement

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le 10.02.16 | 10h00 Réagissez

Des dizaines d’habitants de la rue des Maquisards ont fermé, hier matin, la rue Kitouni Abdelmalek (ex-rue Bienfait), bloquant la circulation sur cet axe névralgique qui mène au centre-ville de Constantine, durant plus de 3 heures.

Un calvaire de plus pour les automobilistes, obligés de faire des détours par les ruelles situées en contrebas du boulevard Belouizdad, alors que d’autres ont carrément rebroussé chemin. Les protestataires, qui ont bloqué tous les accès avec des bacs à ordures et de grosses pierres, réclamaient leur relogement qu’ils disent avoir attendu pendant des années. Ils ont estimé qu’il n’y avait pas d’autre solution devant eux que de fermer la route pour faire entendre leurs revendications. «Nous sommes tous des propriétaires et nous avons des actes de propriété. Après le relogement de plusieurs familles, dont la majorité n’ouvraient pas droit aux logements sociaux, nous avons déposé nos dossiers en 2011, depuis nous n’avons eu aucun écho», a déclaré Lakhdar Houhamdi.
Ce dernier évoque surtout des dépassements constatés dans l’attribution des logements sociaux. Une autre femme, parmi les protestataires, a avoué que les commissions de quartier ne font pas leur travail correctement, ce qui a poussé ces gens à s’insurger. «Quand nous avons contacté les services de la daïra de Constantine, ces derniers nous ont affirmé que nos noms ne figuraient même pas parmi ceux des demandeurs», a-t-elle déploré, ajoutant que même son recours a été rejeté par les services de la daïra. Les protestataires en colère n’ont pas voulu libérer la route, ce qui a nécessité l’intervention des éléments de la sûreté de wilaya pour calmer les esprits.
Les manifestants ont même refusé au début de parler au chef de daïra, estimant que la communication avec les responsables locaux n’est pas la bonne solution pour régler les problèmes, car, d’après leurs dires, ils n’ont jamais tenu leurs promesses. Ils aussi unanimes à dire : «Nous demandons de mettre fin à cette situation. 40 % des bénéficiaires de logements durant toutes ces années n’étaient que des locataires. Ces locataires, arrivés récemment dans ce quartier, ont bénéficié de logements et nous les propriétaires, étions exclus», ont-il clamé.
Yousra Salem




Cela se passe à proximité du tribunal de Constantine

Un café-restaurant déverse ses eaux usées dans la nature

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le 10.02.16 | 10h00 Réagissez

Désabusés par les innombrables promesses d’un lendemain meilleur, jamais tenues par les autorités locales, les habitants de la cité Sakiet Sidi Youcef (ex-La Bum) organisés en association se démènent seuls pour régler leurs problèmes.

Et ces derniers sont nombreux, notamment pour ce qui concerne l’incivisme de certains commerçants du quartier. Les représentants de l’association illustrent leur propos par le comportement d’un commerçant ayant ouvert il y a quelques années, un kiosque à proximité du tribunal de Constantine, à Ziadia, juste en face du siège du secteur urbain ; kiosque qu’il a transformé ensuite en café-restaurant. Tirant profit du laxisme coutumier des services de l’urbanisme de la mairie de Constantine, et comme il se devait d’installer des sanitaires, suite au changement (est-ce légal ?) de son activité, il s’est permis de creuser un sillon derrière son commerce pour permettre l’évacuation des eaux usées générées par celui-ci, lesquelles se déversent actuellement près des immeubles de la cité Sakiet Sidi Youssef, situés en contrebas.
Le plus étrange dans cette affaire est que le propriétaire de ce café-restaurant s’est fait délivrer, le 23 décembre de l’année écoulée, par la commune de Constantine (bureau de la voirie), un permis portant le numéro 1583 pour engager des travaux de raccordement de son local au réseau d’évacuation des eaux usées du quartier.
Mais à la lecture de ce document, dont nous détenons une copie, le permis qui lui a été délivré fait mention d’une autorisation de raccordement aux eaux usées d’un domicile et non d’un commerce. S’agit-il là d’un permis de complaisance ? Tout porte à le croire, même si le délégué du secteur urbain de Ziadia que nous avons joint par téléphone, hier, pour lui exposer cette affaire, a nié en bloc toute implication de ses services. Pourtant, c’est écrit noir sur blanc !  
F. Raoui

Fella Khelif. Architecte et directrice de l’association Musaika

Nous avons besoin d’événements à l’échelle du quartier, du village, de la ville

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le 12.02.16 | 10h00 Réagissez
Nous avons besoin d’événements à l’échelle du quartier, du village, de la ville

- Le deuxième événements de votre association Musaika fait découvrir de jeunes artistes.  Est-ce la démarche globale de l’association ?
Tout à fait. Nous souhaitons, à travers notre association, créer des liens entre tous les acteurs de la culture dans notre pays, une manière de faciliter les échanges et favoriser la promotion de nos artistes. L’association Musaika développe plusieurs ateliers dirigés par des professionnels. En ce qui concerne les arts plastiques, nous voulons encadrer des enfants et des adultes en prodiguant un enseignement ludique et méthodique afin de les sensibiliser à l’esthétique sous toutes ses formes.
Et ainsi évoquer en eux l’éveil dans la créativité et l’épanouissement. Dans le cadre de cette exposition «Art propos», organisée en partenariat avec l’espace Espana, l’ambassade d’Espagne et l’Institut Cervantès d’Alger, nous avons sélectionné des artistes dont le parcours diffère mais qui sont tous animés par la même passion : la création. Les artistes ont également, en commun, pour inspiration l’engagement, chacun dans son domaine. Ceci est en parfaite harmonie avec la vision et les objectifs de notre association.
- Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans l’organisation de vos manifestations ?
Les difficultés sont essentiellement d’ordre spatial et financier. Pour réaliser nos projets, nous avons besoin d’organismes et de mécènes pour nous accompagner dans toutes les étapes d’un événement. Nous avons besoin d’espaces pour les réaliser et de l’argent pour les monter convenablement. Le public a droit à des prestations de qualité, nous avons toutes les compétences requises pour cela, mais dans la grande mécanique de l’événementiel, nous avons besoin d’être soutenus. Aucune association ne peut survivre si elle n’est pas accompagnée.
- L’associatif au secours de l’art, est-ce un bon moyen de décongestionner les arts ?
Actuellement, la manière de pratiquer l’art est rigide et officielle, car elle manque de spontanéité, de vie et de fraîcheur. On met beaucoup de moyens pour de grands événements sans que cela laisse de traces. Le public ne retient rien. Nous n’avons pas besoin de grands événements, mais plutôt de petits, à l’échelle du quartier, du village, de la ville… Nous avons besoin de beaucoup d’espaces où les artistes peuvent se rencontrer, échanger, créer et s’épanouir.


Fella Khelif

Est née à Bougaâ, dans la wilaya de Sétif. Elle est architecte diplômée de l’EPAU d’El Harrach. Elle exerce dans son propre cabinet depuis 1993. Cette grande passionnée d’arts et de musique butine de festival en festival afin d’y découvrir les sons qui se fabriquent dans les cuisines du monde et rencontrer des musiciens incontournables sur les scènes mondiales.
Faten Hayed

Ouargla : Pour se faire entendre, il faut se faire mal

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le 12.02.16 | 10h00 Réagissez
 
 Une trentaine de jeunes diplômés-chômeurs de Ouargla ont protesté cette semaine pour réclamer un emploi. Certains se sont cousu les lèvres
Une trentaine de jeunes diplômés-chômeurs de Ouargla...

Cette semaine, un groupe de chômeurs se sont cousu les lèvres pour réclamer du travail. Trois ans après la grande marche de Ouargla, malgré des mesures pour l’emploi, les jeunes se sentent toujours marginalisés.

En sit-in devant le siège de la wilaya de Ouargla depuis trois semaines, les chômeurs qui ont protesté mardi en se cousant les lèvres ont décidé de lever leur camp de fortune après avoir rencontré le chef de la sûreté de la wilaya qui s’est engagé à leur assurer des postes d’emploi d’ici le 20 février prochain.
Rencontrés à la sortie de l’hôpital Mohamed Boudiaf où ils venaient de se faire enlever les fils qui tenaient leurs lèvres depuis 8 heures, Salah, Mohamed et Lamine affichaient leur optimisme. Comment expliquent-ils ce geste désespéré ? «Le chef d’agence de l’ANEM de Ouargla a osé me dire : ‘‘Va te suicider, je t’apporterai moi-même l’essence pour te brûler.’’ C’est là que j’ai proposé à mes amis d’entamer une grève de la faim.
Au bout de deux jours, nous avons décidé d’aller au-delà et de coudre nos bouches pour ne plus avoir à parler», explique Salah Nemer. Contacté, le chef de la sûreté de la wilaya de Ouargla n’a pas souhaité s’exprimer à ce sujet, mais selon nos informations des instructions du ministère de l’Intérieur ont été données mardi soir pour qu’une réunion de la commission de sécurité de la wilaya se tienne au plus vite pour régler la situation. Après s’être entretenus avec les membres de la commission, les contestataires ont décidé de partir et balayer devant le portail de la wilaya avant de passer la nuit chez eux.
Mendier
Ce ne sont pas les services de l’emploi décriés depuis une quinzaine d’années par les chômeurs qui répondent aux demandeurs d’emploi, mais bien encore une fois les services de sécurité. Le représentant des chômeurs a exprimé son intention de renouveler son action de revendication si les engagements tenus par son interlocuteur, qu’il a refusé de désigner, «ne sont pas tenues dans 10 jours».
Salah Nemer, qui refuse «de dormir sur un pipeline et de mendier un misérable salaire chez un privé ou un propriétaire terrien», estime que les chômeurs de Ouargla ont le droit de revendiquer des postes de travail dans le secteur pétrolier et que les autorités «n’ont aucun conseil à leur donner tant que le clientélisme et les passe-droit sont la règle à l’Anem, dont les responsables sont au contraire gratifiés et promus pour avoir bien profité du système maffieux en place». Toufik Moqadem est du même avis : «Je refuse de travailler sans salaire fixe, sans assurance.  Les Maliens sont des ressortissants étrangers qui fuient la guerre et la misère dans leur pays. Ils sont poussés à travailler dans des conditions d’esclavage. Nous sommes dans notre pays, ce n’est pas comparable.
Moi, je ne me compare pas au Subsaharien, je me compare à l’Algérien qui travaille à Hassi Messaoud selon le régime du 4 semaines de travail-4 semaines de repos et qui touche un salaire de 140 000 DA. C’est mon droit le plus absolu.» Depuis 3 ans, les arguments sont les mêmes. Ce sont en effet, pour la plupart, des jeunes diplômés des centres de formation de cette wilaya pétrolière qui se sont exprimés après 8 heures de silence : «Nous sommes les sans-voix que tout le monde oublie, une bouche cousue est encore plus éloquente qu’une bouche qui parle à des responsables aphones».
De sit-in en mouvements de protestation devant l’ANEM qui n’étonnent plus personne tant la banalisation de la protestation des chômeurs perdure, les seuls documents officiels reçus par ces derniers sont des convocations à comparaître devant le juge d’instruction après avoir séquestré des camions citernes d’hydrocarbures en 2012. Quatre mois plus tard, le verdict est tombé : 6 mois de prison avec sursis. «Vous restez chez vous et au moindre écart c’est la prison», aurait dit le juge.
Embauches
Lorsqu’en 2013 la manifestation de la CNDDC avait réuni 5000 personnes sur la place Tahrir, les jeunes de Ouargla réclamaient du travail. Depuis, des postes d’emploi il y en a eu. Les leaders du mouvement des chômeurs ont obtenu du travail, et fin 2013 le wali assurait que 8000 personnes avaient été embauchées par l’ANEM. «La situation s’est nettement améliorée», témoigne Saâd Agoudjil, le wali de Ouargla installé en juillet dernier après le départ sur Tébessa de Ali Bouguerra.
Le responsable estime que le dossier nécessite «un assainissement qui prendra plusieurs années et qui vise la mise en place d’un système transparent d’affichage électronique des offres d’emploi, du fichier des demandeurs d’emploi, des postes pourvus, des postes en instance de pourvoi en dehors de la wilaya, et surtout d’une blacklist des chômeurs ayant refusé de regagner des postes proposés par l’ANEM». Le système de recrutement est plus transparent, même si les chômeurs reprochent au bureau de main-d’œuvre de ne pas afficher toutes les offres transmises par les sociétés.
Promesses...
Hichem Zekhroufi, 32 ans, titulaire d’une licence en production pétrolière, a fini par obtenir un travail dans une société allemande. Son frère Missoum, qui avait tenté de se suicider à partir du toit de la wilaya en 2013, après avoir été licencié et observé une grève, a lui aussi retrouvé un emploi en tant qu’agent de sécurité. L’une des promesses de 2013 du Premier ministre Abdelmalek Sellal était d’améliorer la formation pour la rendre adéquate aux emplois disponibles dans la région. Le centre de formation des métiers pétroliers de Sonatrach a été créé pour donner de meilleures compétences aux chômeurs, mais ses diplômes ont une validité limite de six mois, ce qui atténue son efficacité.
La formation professionnelle a été redynamisée : 15 763 stagiaires sont inscrits pour la session qui débute le 28 février prochain. Les infrastructures de la wilaya sont également en train d’être développées. Un chantier de 2200 logements AADL doit débuter au mois de mars. La station de déminéralisation devrait être inaugurée d’ici quelques semaines, après deux ans de reports successifs et permettre aux habitants de boire de l’eau moins salée.
Les autorités locales se félicitent d’avoir placé tous les chômeurs qui arpentaient les rues en 2013. Sauf que le système n’ayant pas prévu une vraie transparence pour le moment, la loi de la nature a voulu que les rangs des contestataires grossissent quand même et qu’après les immolations et les tentatives de suicide, sont apparus ceux qui se mutilent la bouche. Le malaise est toujours présent. D’abord, parce que tout le monde n’a pas trouvé de travail. «Les militants parmis les chômeurs ont suscité beaucoup d’espoir pendant les manifestations. Ils ont mélangé politique et objectif principal, c’est-à-dire trouver du travail aux gens. Ceux qui n’ont toujours pas d’emploi sont désespérés», raconte Hicham.
Surtout, la ville se sent marginalisée : «quand on se déplace dans d’autres wilayas, on voit bien que les choses sont différentes, explique Hicham qui a dû prendre un rendez-vous médical à Alger cette semaine. On n’a pas de médecins, on n’a pas d’endroit où aller en sortant du travail, nos ingénieurs n’ont pas de travail, c’est l’environnement général qui est déprimant». Les infrastructures manquent encore et les priorités semblent être décidées par les autorités qui connaissent mal les spécificités de Ouargla.
Alors que la région est saharienne, la daïra de N’gouça n’a toujours pas de piscine, malgré un chantier lancé en 2006. Les écoles de la wilaya sont en queue de classement parce que l’organisation de l’année scolaire n’est pas adaptée au climat : résultat, les cours sautent. Les besoins exprimés par la population sont importants, or la baisse des revenus de l’Etat ne va pas aider à améliorer les choses. Le CHU de Ouargla fait partie des projets gelés pour cause d’austérité.
Mobilisation
Parallèlement, le mouvement de protestation des chômeurs a enclenché un processus de prise de parole. «Nous n’avons plus peur de sortir dans la rue et demander des comptes aux autorités», affirmait Mabrouk Daoui, chômeur, à El Watan Week-end en 2014. Après s’être mobilisée contre le gaz de schiste début 2015, la CNDDC avait organisé un rassemblement le 2 janvier pour protester contre la Loi de finances 2016.
Les agents de sécurité travaillant pour Sonatrach n’ont pas hésité non plus à manifester dans les champs pétroliers de Roud Nasr El Hamra et Tiafti (Illizi) au mois d’août pour réclamer l’égalité de traitement avec les autres employés de l’entreprise quant aux congés et les droits syndicaux. Salah Nemer explique : «Quand ils nous reçoivent, le ministre, le wali, le chef de cabinet nous appellent tous ‘‘ Ya wledi’’ . Je ne veux pas être leur enfant, je veux juste être un citoyen normal avec un travail fixe, un foyer, un avenir.»
Houria Alioua



Chafia Mentalecheta. Députée de la communauté algérienne établie en France

Les binationaux sont devenus des étrangers de chaque côté de la Méditerranée

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le 12.02.16 | 10h00 Réagissez
 
 Dénigrer ouvertement le patriotisme des binationaux sous prétexte de multinationalité est une offense à leur dignité et une insulte à l’histoire.
Dénigrer ouvertement le patriotisme des binationaux sous...

Des huit députés qui représentent la diaspora algérienne dans le monde, seuls deux ont boycotté la nouvelle Constitution. Une position qui a provoqué la colère des Algériens résidant à l’étranger, surtout en France, qui contestent les articles 51 et 73. Chafia Mentalecheta, députée de la zone 1 en France, qui a boycotté le scrutin, revient sur cette polémique.

- Vous faites partie de la minorité parlementaire qui a boycotté la séance de vote de la nouvelle Constitution dimanche dernier. Pourquoi ?
J’ai trouvé anormal que la Constitution algérienne soit révisée pour la troisième fois en moins de 14 ans, sans que le peuple n’ait son mot à dire ni directement via un référendum ni indirectement via un débat démocratique au Parlement. Je suis élue par la communauté nationale établie en zone 1 en France au regard des valeurs que je défends et de mes convictions fondamentales. A ce titre, j’avais des choses à dire au sujet de cette Constitution et en particulier concernant les articles dédiés à la diaspora.
En interdisant le débat au sein de l’Assemblée nationale populaire, le pouvoir en place a sciemment empêché la diaspora de lui porter la contradiction et de formuler ses protestations dans le seul espace officiel et constitutionnel d’expression du peuple. Dans les faits et en langage populaire, les hautes autorités ont donc tout bonnement boycotté le peuple. Il n’y avait donc aucune raison valable, y compris et particulièrement en qualité de représentante de ce même peuple que je sois présente à la séance de vote de la Constitution.
- Qu’en pense la diaspora algérienne notamment en France ?
J’ai fait le choix de passer la journée du vote du 7 février dernier auprès de nos compatriotes en France pour partager leur tristesse et essayer de transformer leur colère en mobilisation pacifique et citoyenne. Des associations organisaient une votation citoyenne dans le Val de Marne, je suis allée à leur rencontre. J’ai pu constater sur le terrain combien le désarroi, l’incompréhension et la désolation étaient sur toutes les lèvres. Le fossé est bien et bel creusé entre nos dirigeants et nos compatriotes établis à l’étranger.
Cet acte brutal d’exclusion, posé gratuitement, restera, me semble-t-il, gravé longtemps dans la mémoire de la diaspora qui n’aspire pas dans sa grande majorité à occuper des hautes responsabilités ou des fonctions politiques. Car, entendons-nous bien, la protestation des binationaux n’est pas une controverse qui porte sur la matérialité des postes, mais une contestation basée sur le principe de la pleine citoyenneté, de l’entière algérianité et du rejet de la suspicion systématique et de la stigmatisation.
- Parlons justement de ces deux articles, 51 et 73, largement contestés par la diaspora, notamment en France…
Les arguments avancés sur la nécessaire protection de la souveraineté de l’Etat ont contribué à amplifier l’indignation de nos compatriotes établis à l’étranger. Dénigrer ouvertement leur patriotisme sous prétexte de multinationalité est une offense à leur dignité et une insulte à l’histoire. La nationalité exclusive n’a jamais été l’inaltérable synonyme de défense de la patrie, sinon que dire de Frantz Fanon, Maurice Audin, Fernand Yveton, Francis Jeanson et tant d’autres qui se sont sacrifiés aux côtés de Larbi Ben M’hidi, Mustapha Ben Boulaïd, Hassiba Ben Bouali et tous nos martyrs pour permettre aux Algériens d’être des citoyens égaux en droits et en devoirs dans une Algérie libre et indépendante.
- Sur les 8 députés de la diaspora, seuls vous et Belkacem Amarouche, député FFS de la zone 4, ont boycotté. Comment un député peut-il approuver des articles qui vont à l’encontre de son électorat qui ne peut plus aspirer maintenant à des postes de responsabilité ?
Concernant mes collègues, je crois que c’est à eux qu’il faut poser la question. Je ne souhaite pas répondre à leur place. Quant à la diaspora, elle est bien évidemment surprise, surtout après les prises de position très déterminées de certains de mes collègues contre l’article 51. Il faut attendre les prochaines échéances électorales pour savoir quelles seront les conséquences des différents positionnements. Chaque prise de position peut être sujette à incompréhension,  y compris la mienne concernant le boycott.
Et même si nous sommes élus, je sais que nous ne pouvons pas représenter la pensée de chacune et chacun pris individuellement. L’essentiel est donc d’être en conscience avec soi-même, de rester fidèle aux engagements pris pour pouvoir assumer sereinement sa responsabilité devant les citoyens.
- Les binationaux font aussi l’actualité en France sur la proposition de la loi sur la déchéance de la nationalité. Cette communauté qui se sent aujourd’hui visée par les deux pays, comment vit-elle tout cela ?
En effet, la déchéance de la nationalité proposée par le Président français a suscité également de grands questionnements. Très vite, la société civile et les parlementaires français se sont emparés du sujet. La qualité et la puissance du débat ont d’ores et déjà permis que la terminologie «binationaux» soit exclue du texte constitutionnel car les parlementaires français et particulièrement ceux issus de la majorité présidentielle ont refusé qu’une catégorie de citoyens soit discriminée du fait de ses origines. Mais, curieusement, nous avons constaté une réelle similitude dans les arguments des défenseurs de la déchéance de la nationalité et ceux de l’article 51.
Comme si les gouvernants en général et une certaine classe politique en particulier n’avaient trouvé que la solution du repli sur soi pour remédier aux effets de la mondialisation. Et, de fait, les binationaux sont devenus des boucs émissaires de choix mais aussi des étrangers de chaque côté de la Méditerranée. La similitude dans le timing a également surpris. Les deux pays ont pris la décision de réserver un sort à leur société commune pratiquement en même temps. Cependant, le résultat escompté ne sera, de toute évidence, pas le même d’une rive à l’autre.
- Selon vous, l’adoption de ces deux articles aura-elle un impact sur les relations binationaux - Algérie ?
Les Algériens binationaux ou non font la différence entre les dirigeants et le pays. Personne et pas même un article inscrit dans la Constitution ne peut les priver de leur algérianité, leur faire oublier leurs racines et diminuer leur ferveur pour leur pays d’origine. Si la rupture du pacte de confiance est consommée avec les responsables de cet article 51, l’Algérie restera toujours bien plus grande aux yeux de tout le peuple algérien, binationaux y compris.
La diaspora dans son ensemble est tout à fait consciente de son rôle de premier rempart contre les velléités de déstabilisation du pays. Tous les spécialistes internationaux en géopolitique s’accordent à dire que sans sa communauté aussi nombreuse et autant attachée à ses racines, l’Algérie aurait déjà fait les frais d’un scénario à la libyenne ou à la syrienne. Il n’est pas nécessaire de sortir de Sciences Po pour savoir que notre pays, encerclé de toutes parts, est une cible de choix.
C’est une raison supplémentaire pour ne pas tomber dans le piège de la division. Consciente de cela, la diaspora va renforcer ses relations familiales et populaires et va être encore plus attentive à ce qui se passe dans le pays. Mais elle continuera aussi à se mobiliser pour défendre l’indivisibilité du peuple afin de lutter contre les discriminations et pour participer à la construction d’une Algérie forte et leader africain.

Chafia Mentalecheta

Née en 1958 à Clermont-Ferrand en France, Chafia Mentalecheta est aujourd’hui non seulement députée, mais aussi membre de la commission des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Emigration auprès de l’APN.
Diplômée en psychologie de l’université de Clermont-Ferrand, elle a été pendant plusieurs années représentante au Parlement européen de l’observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes.
Meziane Abane

Aïn Fakroun : Bidonvilles, poussière et supporters en colère

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le 12.02.16 | 10h00 Réagissez
 
 En haut à gauche : le stade de Aïn Fakroun. A droite : le centre-ville, quartier des 300 Logements. 
 En bas à gauche : le commissariat attaqué par les manifestants. A droite : le nouveau quartier, très coté, de Aïn Fakroun
En haut à gauche : le stade de Aïn Fakroun. A droite : le...

Le week-end dernier, la ville a connu trois jours d’émeutes provoquées par les supporters de l’équipe de football locale. Une colère symptomatique du sentiment d’abandon des jeunes qui réclament leur «part de développement».

«Le match de football n’était que l’élément déclencheur. Les jeunes veulent leur part de développement dans ce pays qui a dépensé pour ne pas dire gaspillé des centaines de milliards de dollars pendant des années pour, à la fin, imposer une politique d’austérité au peuple qui n’arrive pas déjà à subvenir à ses besoins !» Rachid, 28 ans, cheveux sculptés au gel, est supporter de l’équipe de Ain Fakroun. Il travaille dans un restaurant à la sortie de la ville, sur la route qui mène vers Oum El Bouaghi.
Le barbecue planté sur le trottoir -«stratégie commerciale !» - ses yeux cherchent à attirer l’attention de potentiels clients sur ses brochettes. Il raconte le calvaire des jeunes de la ville en portant de temps à temps aux lèvres son gobelet de café froid. «Moi, je m’estime heureux. Même si mon travail n’a aucun lien avec mon domaine, qui est le génie mécanique, j’arrive quand même à subvenir à mes besoins». Dissimulé par la fumée de son barbecue, il fait sa propre analyse politique : «Ce pouvoir mafieux a tout compris dès le départ.
Les dirigeants ont su comment diviser le peuple avec des histoires de cultures et de religions, puis l’immerger dans les problèmes socioéconomiques afin que personne n’ait le temps de faire de la politique. Ce qui s’est passé ici ces derniers jours n’est qu’un début.» De vendredi à dimanche, la daïra de Aïn Fakroun, située à une vingtaine de kilomètres d’Oum El Bouaghi, a vécu trois jours de violences entre les forces de l’ordre et des manifestants. A la fin du match entre l’équipe locale et celle de Sidi Bel Abbès, qui s’est déroulé vendredi dans le stade communal (score : un but partout), les plus de 10 000 supporters locaux ont voulu à tout prix envahir la pelouse.
Les policiers qui assuraient la sécurité dans l’enceinte les en ont empêchés. «A deux minutes de la fin, l’équipe de Bel Abbès a égalisé, ce qui a provoqué la colère des spectateurs locaux. Ils ont commencé à lancer des projectiles sur la pelouse. Par prudence, nous avons déployé tous les éléments que nous avions sur place, près de 400 hommes afin d’assurer la sécurité des deux équipes et des arbitres», raconte un responsable de la police sur place. «A la fin du match, ils lançaient des projectiles sur nous. Quand on a constaté qu’ils étaient trop nombreux, nous avons riposté par des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc», reconnaît notre source.
Flaques d’eaux usées
La police a procédé à l’arrestation de trois supporters avant que le calme revienne pour quelques heures. Ils ont été relâchés vers 1h sur ordre du procureur de la République. Certains manifestants, qui croyaient que les supporters étaient toujours retenus, ont attaqué l’ancien commissariat en face de l’APC.
Les affrontements ont duré trois jours. «Heureusement que les riverains sont intervenus, sinon, cela aurait pu tourner au drame. Ils brûlaient des pneus et ils arrivaient jusqu’à l’entrée du commissariat», décrit un élu local. Bilan : beaucoup de blessés des deux côtés. «Heureusement que les blessures étaient légères. Du côté des policiers, 16 agents ont été touchés. Dans l’autre camp, on ne sait pas vraiment, mais il y a des dizaines de blessés», poursuit notre interlocuteur.
Les manifestants ont profité de cette occasion pour revendiquer «leur part de développement». «On vit dans un pays riche mais on ne bénéficie de rien, on ne demande pas la lune, juste un travail comme tout le monde. Quand on regarde le JT de 20h sur les chaînes nationales, tout va bien, mais la réalité sur le terrain est différente, sauf si nous ne sommes pas considérés comme  des Algériens», s’indigne Madjid, un manifestant, âgé de 27 ans.
Vêtu d’un survêtement, il traîne ses claquettes sur la placette de la cité des 300 Logements. Ici, pas question d’avoir les yeux ailleurs, il faut bien regarder où mettre les pieds pour éviter les flaques d’eaux… usées ! C’est de cette placette que partent les transports vers les villages voisins. On peut y louer un camion ou un tracteur ou encore manger un sandwich sous les tentes plantées au milieu de la poussière ! Les murs sont couverts de tags : «Forza CRBAF», «Nous sommes les meilleurs».
Pour comprendre la colère des habitants, il faut visiter les quartiers de la ville. A Aïn Fakroun, les jeunes jouent et passent leur temps libre entre les poubelles. Les familles qui habitent au rez-de-chaussée des bâtiments ont même trouvé la technique pour loger plus de monde : construire des extensions à même le sol. «Comme les familles deviennent de plus en plus nombreuses, les gens agrandissent leur appartement et construisent des baraques à l’extérieur», indique Madjid. A l’exception du stade communal, les jeunes n’ont nulle part où aller.
Nouveaux arrivants
«La jeunesse est livrée à elle-même, il n’y a ni infrastructure pour les divertissements, ni encadrement. Le stade est l’unique qui existe, mais il faut une autorisation pour y jouer. Les travaux d’homologation du stade ont coûté plus de 21 milliards de centimes financés majoritairement sur fonds propres de l’APC, en plus des 7 milliards octroyés annuellement pour le club afin d’assurer son fonctionnement», explique Dali Boussaid, élu RND, président d’APC depuis 2012. «Les gens nous harcèlent quotidiennement pour qu’on leur donne un travail, mais on ne peut pas satisfaire toutes les demandes, car l’Etat nous a abandonnés !»
Dans sa commune, la construction illicite et les bidonvilles ne peuvent pas passer inaperçus. Il est même difficile de trouver une bâtisse qui possède toutes les autorisations et respecte la politique d’urbanisme de la ville. «Dès notre installation en 2012, nous avons directement attaqué le problème du logement : nous avons distribué 1092 logements, dont 357 pour les occupants du quartier El Hirech dans le cadre de l’éradication des bidonvilles du programme tracé en 2006. Malheureusement, le problème persiste, car il est impossible de démolir les maisons des autres familles et les laisser dehors.
De plus, de nouveaux arrivants ont réinvesti les lieux», se désole Dali Boussaid. Pour cette année marquée par l’austérité, l’APC de Aïn Fakroun, localité de 65 000 habitants, n’a bénéficié que de 39 millions de dinars, selon le premier responsable. «Ce budget est insuffisant pour la gestion d’une telle commune ! Il est épuisé uniquement dans le cadre des réseaux d’assainissement et d’eau potable !» regrette-t-il.
Cette région est connue pour le nombre d’importateurs de vêtements, de chaussures, et le grand marché, source de revenus pour l’APC. Mais les routes restent impraticables, y compris au centre-ville. Les étals anarchiques des marchés débordent sur les trottoirs de la rue au point que parfois, les automobilistes ont des difficultés à se frayer un chemin dans certaines rues «commerçantes». Une ambiance à laquelle s’ajoute, selon les habitants, un sentiment très fort d’insécurité. «Il n’est pas question pour un étranger (quelqu’un qui n’est pas de Aïn Fekroun, ndlr) de se balader dans les quartiers quand tombe la nuit. Dès qu’il est repéré, il devient une cible.
Et pour acheter de la drogue, pas besoin de chercher beaucoup, il faut juste demander à celui que vous croisez dans la rue», relève Madjid. «Je ne me sens pas Algérien, confie Rachid. J’ai fait mes études à Sétif et je vois la différence ! J’ai l’impression de revenir d’un autre pays !» Depuis les événements qui ont marqué la ville, l’équipe de Aïn Fakroun a été pénalisée : il n’y aura pas de public pour les deux prochains matchs à domicile. Le président du club n’a pas souhaité répondre à nos questions. Le stade, dominé par le minaret d’une mosquée attenante, attend que les travaux pour la construction d’une tribune et des logements pour les joueurs soient lancés par l’APC.


Bouzid Ichalalene











Habitat précaire et zones de glissement à constantine

«7077 familles seront relogées en juin»

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le 11.02.16 | 10h00 Réagissez

Selon le chef de daïra, près de 6000 logements sociaux seront distribués à Ali Mendjeli.

Une vaste opération de relogement des familles habitant les sites précaires et ceux des zones de glissement dans la ville de Constantine sera déclenchée l’été prochain, selon les affirmations du chef de daïra de Constantine, Mohamed Taleb, lors d’une conférence animée hier au siège de la daïra. Cette opération, la plus importante jamais enregistrée dans la ville, touchera 7077 familles issues de 61 sites, dont 25 bidonvilles comptant 992 familles, 10 sites classés dans les zones de glissement où l’on a recensé 1994 familles, auxquelles on ajoutera 26 sites à la vieille ville où habitent 3289 familles.
Le chef de daïra a précisé que 802 nouveaux mariés inscrits entre 2011 et 2012 ont été intégrés dans cette liste de bénéficiaires, ce qui fera au total 7077 familles. Ces dernières seront relogées à l’UV18 et l’UV20 à Ali Mendjeli, dans la commune d’El Khroub. «Les logements sont achevés à 100% et il ne reste que les travaux de finition», a souligné le chef de daïra qui rappellera tout de même l’impossibilité de satisfaire toutes les demandes. «Nous avons enregistré actuellement 1242 recours.
Nous allons les étudier à partir de demain (aujourd’hui jeudi ndlr). Nous allons aussi faire appel aux comités de quartiers afin de savoir pourquoi ces personnes ont été épargnées et une brigade d’enquête sera dépêchée sur les lieux afin d’éclaircir les choses et régulariser ceux qui ouvrent droit», a-t-il expliqué. Interrogé sur des dépassements dénoncés par les habitants de certains quartiers, accusant à chaque fois les comités de quartiers, Mohamed Taleb a affirmé que les protestataires n’ont jamais donné des noms où n’ont jamais dénoncé quoi que se soit. «Nous demandons aussi à ceux qui ont des choses à dénoncer qu’ils viennent et nous donnent des noms», a-t-il dit.
Nous saurons lors de la même rencontre que 1550 logements de type public locatif, en plus de 1450 affectés au tirage au sort, seront distribués dès l’affichage des listes au mois de juin prochain. Ces logements se situent à Ali Mendjeli et à Massinissa dans la commune d’El Khroub. Un deuxième quota de 2920 logements sera également distribué durant le deuxième trimestre de l’année en cours à Ali Mendjeli.
Yousra S.

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