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Route d’ali Mendjeli
Des embouteillages à cause d’un trou
le 26.12.17 | 12h00
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C’est la mésaventure que des milliers d’habitants de la nouvelle ville
Ali Mendjeli sont en train de vivre depuis plusieurs jours, notamment
durant les heures de pointe. «Un trou béant s’est formé sur la chaussée,
il y a une quinzaine de jours, suite à un effondrement du sol, juste à
proximité de l’unité des brigades d’intervention de la police, à
l’entrée de la ville d’Ali Mendjeli, ce qui oblige les véhicules à
ralentir, et vu la densité de la circulation en début de matinée et en
fin d’après-midi, ce sont des files interminables qui se forment sur la
route», révèle Ahcène, employé dans une entreprise privée.
La situation est devenue insoutenable durant les journées pluvieuses, où la circulation ralentit considérablement. «Chaque jour, je suis confronté à ce cauchemar, des files se prolongent sur plusieurs kilomètres jusqu’au lieudit Ferme Belekhouane, où il nous faut près d’une heure pour parcourir quatre kilomètres», déplore notre interlocuteur.
Etant le seul accès pour une mégacité qui continue d’accueillir des milliers d’habitants, la route principale d’Ali Mendjeli est devenue aussi un terrible goulot d’étranglement après le lancement des travaux d’extension de la ligne du tramway à partir du terminus de la cité Zouaghi.
«Même les contournements que certains conducteurs empruntent sur la RN79, en direction de Aïn M’lila pour éviter ce canular ne suffisent plus en raison du flux impressionnant des véhicules», affirment certains habitants. Il revient aux services de la commune d’El Khroub et à ceux des travaux publics d’intervenir pour trouver une solution à cet énorme point noir, qui rend le quotidien très sombre pour les milliers d’usagers de cet axe névralgique.
La situation est devenue insoutenable durant les journées pluvieuses, où la circulation ralentit considérablement. «Chaque jour, je suis confronté à ce cauchemar, des files se prolongent sur plusieurs kilomètres jusqu’au lieudit Ferme Belekhouane, où il nous faut près d’une heure pour parcourir quatre kilomètres», déplore notre interlocuteur.
Etant le seul accès pour une mégacité qui continue d’accueillir des milliers d’habitants, la route principale d’Ali Mendjeli est devenue aussi un terrible goulot d’étranglement après le lancement des travaux d’extension de la ligne du tramway à partir du terminus de la cité Zouaghi.
«Même les contournements que certains conducteurs empruntent sur la RN79, en direction de Aïn M’lila pour éviter ce canular ne suffisent plus en raison du flux impressionnant des véhicules», affirment certains habitants. Il revient aux services de la commune d’El Khroub et à ceux des travaux publics d’intervenir pour trouver une solution à cet énorme point noir, qui rend le quotidien très sombre pour les milliers d’usagers de cet axe névralgique.
S. A.
Une première session de l’APW émaillée d’incidents
le 28.12.17 | 12h00
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La première session extraordinaire de la nouvelle APW, tenue hier en présence du wali au siège de la wilaya de Daksi et consacrée à la désignation des vice-présidents de l’assemblée, de ses présidents de commissions et de ses membres, a été émaillée, et le mot est faible, d’incidents.
Même si l’élection (vote à main levée) des trois vice-présidents, à
savoir Abderrahmane Boussebaâ et Ahmed Kherchi, du FLN, ainsi que celle
de Yassine Zekri, du RND, n’a fait l’objet d’aucune contestation des
élus, le vote pour la désignation des présidents de commissions a été
houleux. Violences verbales, injures et vociférations de la part de
certains élus de la majorité FLN et RND ont marqué ainsi le vote.
Cette assemblée, qui a donné hier une piètre image d’elle-même, ne laisse présager rien de bon pour la suite de sa mission. Dans les faits, des élus RND et FLN ont vivement contesté les choix du P/APW, Nadir Amireche, allant jusqu’à l’accuser d’avoir «vendu» certains postes, celui de président de la commission de l’urbanisme notamment.
Un poste qui a échu à l’ex-présidente de l’Ordre des architectes de Constantine, Lamia Djerradi, élue RND, et contre laquelle des voix au sein même de sa formation se sont élevées, l’accusant d’avoir été parachutée et d’être une parvenue au sein du parti. Allaoua Bouchelaghem, un élu FLN, journaliste à la radio, a, quant à lui, contesté la désignation à la tête de la commission des technologies de l’information et de la communication d’un autre élu de sa propre formation, Aggoun Ahmed, en l’occurrence, estimant que c’était à lui en tant que journaliste que devait revenir le poste.
Devant le désordre occasionné par toutes ces contestations, le P/APW a été contraint, soulignons-le, de lever précipitamment la séance après avoir «avalisé», au milieu d’une cohue indescriptible, la désignation des présidents des commissions, objet de la polémique.
Cette assemblée, qui a donné hier une piètre image d’elle-même, ne laisse présager rien de bon pour la suite de sa mission. Dans les faits, des élus RND et FLN ont vivement contesté les choix du P/APW, Nadir Amireche, allant jusqu’à l’accuser d’avoir «vendu» certains postes, celui de président de la commission de l’urbanisme notamment.
Un poste qui a échu à l’ex-présidente de l’Ordre des architectes de Constantine, Lamia Djerradi, élue RND, et contre laquelle des voix au sein même de sa formation se sont élevées, l’accusant d’avoir été parachutée et d’être une parvenue au sein du parti. Allaoua Bouchelaghem, un élu FLN, journaliste à la radio, a, quant à lui, contesté la désignation à la tête de la commission des technologies de l’information et de la communication d’un autre élu de sa propre formation, Aggoun Ahmed, en l’occurrence, estimant que c’était à lui en tant que journaliste que devait revenir le poste.
Devant le désordre occasionné par toutes ces contestations, le P/APW a été contraint, soulignons-le, de lever précipitamment la séance après avoir «avalisé», au milieu d’une cohue indescriptible, la désignation des présidents des commissions, objet de la polémique.
F. R.
Installation d’une instance consultative et de comités de pilotage
Constantine fait un pas vers la démocratie participative
le 30.12.17 | 12h00
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Le siège de l’APC de Constantine
Le nouveau maire en appelle à la société civile et aux universitaires pour s’impliquer dans la gestion de la ville qu’il veut sans étiquette politique.
Le mandat de l’APC de Constantine, issue du scrutin du 23 novembre
dernier, se veut sans étiquette politique et empreint de gestion
collégiale. C’est l’annonce faite par Nedjib Arab, maire FLN, lors d’une
conférence de presse tenue jeudi au siège de la mairie. Le parti de
Djamel Ould Abbès y est majoritaire avec 28 sièges sur 43, ce qui lui
confère toute la latitude à gouverner en maître incontesté.
«Seul l’intérêt du citoyen prime», a martelé Dr Arab, en présence de deux autres élus, RND et El Islah, garants à ses yeux de cette nouvelle vision qui abolit la couleur politique. Il est palpable que l’actuelle Assemblée veut se démarquer de la gouvernance de celle qui l’a précédée et qui a échoué lamentablement à offrir un cadre de vie agréable aux Constantinois, en dépit des largesses financières de l’événement «Constantine capitale de la culture arabe».
Comment faire oublier un mandat désastreux, caractérisé par une gestion hasardeuse et émaillée de scandales et de gabegie ? En réponse à notre question, le P/APC, visiblement peu enclin à s’exprimer là-dessus, nous renvoie aux résultats des élections locales, qui ont fait de son bord politique le grand vainqueur. Preuve, semble-t-il dire, que la population n’a pas tenu rigueur au FLN ! Un argument loin d’être infaillible, à la lumière des contestations qui ont jalonné ledit processus électoral local.
Mais il met en avant la volonté d’actionner une gestion à bon escient, afin de remédier aux carences dont souffre la ville. Pour ce faire, il en appelle à l’implication de la société civile, des universitaires et du mouvement associatif… bref, de toutes les compétences disponibles et volontaires. Et pour mieux illustrer cette future synergie, il annoncera la création prochaine d’un comité consultatif, ainsi que de comités de pilotage pour diagnostiquer les maux de la cité et en apporter des solutions.
De la démocratie participative qui se met en place par anticipation, car les municipalités seront amenées progressivement à adopter cette politique de gestion que la tutelle encourage, notamment à travers le programme CapDel. Le docteur Arab reconnaît l’absence de programme pendant la campagne électorale des communales : «Nos sorties sur le terrain nous ont renseignés sur les manquements au niveau des quartiers de la ville. Les priorités sont répertoriées et des mesures adéquates suivront.»
Une mission titanesque, tant beaucoup de secteurs ont accumulé un retard considérable, difficilement rattrapable, pour les plus sceptiques. En haut de la liste des priorités du nouveau staff de l’Hôtel de Ville sont inscrits, la mise à niveau des quartiers, l’éducation, l’hygiène, le transport, etc. Des sorties sont déjà programmées, l’occasion pour les élus de se mesurer à l’épreuve du terrain. Les dissonances exprimées le jour de la répartition des commissions, dimanche dernier, semblent être loin derrière. Du moins, lors de cette conférence de presse, l’heure était à l’homogénéité.
«Seul l’intérêt du citoyen prime», a martelé Dr Arab, en présence de deux autres élus, RND et El Islah, garants à ses yeux de cette nouvelle vision qui abolit la couleur politique. Il est palpable que l’actuelle Assemblée veut se démarquer de la gouvernance de celle qui l’a précédée et qui a échoué lamentablement à offrir un cadre de vie agréable aux Constantinois, en dépit des largesses financières de l’événement «Constantine capitale de la culture arabe».
Comment faire oublier un mandat désastreux, caractérisé par une gestion hasardeuse et émaillée de scandales et de gabegie ? En réponse à notre question, le P/APC, visiblement peu enclin à s’exprimer là-dessus, nous renvoie aux résultats des élections locales, qui ont fait de son bord politique le grand vainqueur. Preuve, semble-t-il dire, que la population n’a pas tenu rigueur au FLN ! Un argument loin d’être infaillible, à la lumière des contestations qui ont jalonné ledit processus électoral local.
Mais il met en avant la volonté d’actionner une gestion à bon escient, afin de remédier aux carences dont souffre la ville. Pour ce faire, il en appelle à l’implication de la société civile, des universitaires et du mouvement associatif… bref, de toutes les compétences disponibles et volontaires. Et pour mieux illustrer cette future synergie, il annoncera la création prochaine d’un comité consultatif, ainsi que de comités de pilotage pour diagnostiquer les maux de la cité et en apporter des solutions.
De la démocratie participative qui se met en place par anticipation, car les municipalités seront amenées progressivement à adopter cette politique de gestion que la tutelle encourage, notamment à travers le programme CapDel. Le docteur Arab reconnaît l’absence de programme pendant la campagne électorale des communales : «Nos sorties sur le terrain nous ont renseignés sur les manquements au niveau des quartiers de la ville. Les priorités sont répertoriées et des mesures adéquates suivront.»
Une mission titanesque, tant beaucoup de secteurs ont accumulé un retard considérable, difficilement rattrapable, pour les plus sceptiques. En haut de la liste des priorités du nouveau staff de l’Hôtel de Ville sont inscrits, la mise à niveau des quartiers, l’éducation, l’hygiène, le transport, etc. Des sorties sont déjà programmées, l’occasion pour les élus de se mesurer à l’épreuve du terrain. Les dissonances exprimées le jour de la répartition des commissions, dimanche dernier, semblent être loin derrière. Du moins, lors de cette conférence de presse, l’heure était à l’homogénéité.
Naïma Djekhar
Le club «Constantine Reads» distribue des livres aux enfants
le 04.01.18 | 12h00
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Le club «Constantine Reads», ou «Constantine lit» est une jeune communauté sur les réseaux sociaux, qui ne ménage aucun effort en faveur de la promotion de la lecture.
En dépit du peu de moyens dont elle dispose, elle occupe le terrain et
passe le plus clair de son temps à promouvoir la lecture, dont les
bienfaits ne sont plus à démontrer. Inlassables, ses membres multiplient
les initiatives dans l’ultime but d’inciter petits et grands à
s’adonner à ce «hobby», un passe-temps relativement délaissé depuis
quelques années, en raison de l’expansion des réseaux numériques. La
dernière démarche inscrite à leur actif est pour le moins innovante.
Elle s’est traduite par une approche sympathique, voire pédagogique, celle de distribuer des livres aux enfants, les encourageant à mettre à profit la période des vacances scolaires pour lire et se cultiver. C’est au niveau d’un centre commercial, sis dans la nouvelle ville de Ali Mendjeli, que ledit club a exécuté sa nouvelle stratégie. Avant hier, il y a élu domicile pendant quelques heures afin de distribuer une trentaine de livres. Selon Mossaâb, l’un des membres les plus actifs de «Constantine Reads», avec l’assentiment des parents, les enfants se sont prêtés à l’exercice avec aisance et engouement.
Des livres leur ont été ainsi remis. Il leur sera demandé de lire une à deux pages, puis de répondre à quelques questions. Les livres leur seront offerts par la suite. Une manière très subtile de titiller la curiosité du petit lecteur, qui sera contraint de terminer l’histoire qu’il a déjà entamée. Tout cela s’est produit dans une ambiance agréable et ludique. Les enfants ont visiblement apprécié cette méthode. Ils ont promis de faire de la lecture une activité régulière.
Elle s’est traduite par une approche sympathique, voire pédagogique, celle de distribuer des livres aux enfants, les encourageant à mettre à profit la période des vacances scolaires pour lire et se cultiver. C’est au niveau d’un centre commercial, sis dans la nouvelle ville de Ali Mendjeli, que ledit club a exécuté sa nouvelle stratégie. Avant hier, il y a élu domicile pendant quelques heures afin de distribuer une trentaine de livres. Selon Mossaâb, l’un des membres les plus actifs de «Constantine Reads», avec l’assentiment des parents, les enfants se sont prêtés à l’exercice avec aisance et engouement.
Des livres leur ont été ainsi remis. Il leur sera demandé de lire une à deux pages, puis de répondre à quelques questions. Les livres leur seront offerts par la suite. Une manière très subtile de titiller la curiosité du petit lecteur, qui sera contraint de terminer l’histoire qu’il a déjà entamée. Tout cela s’est produit dans une ambiance agréable et ludique. Les enfants ont visiblement apprécié cette méthode. Ils ont promis de faire de la lecture une activité régulière.
Naïma Djekhar
Boussad Berrichi. Enseignant-chercheur installé au Canada
«Par le biais des œuvres de Mammeri, j’ai découvert les œuvres d’autres auteurs»
le 04.01.18 | 12h00
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Boussad Berrichi
Comment est né l’intérêt pour l’œuvre de Mouloud Mammeri ?
J’ai commencé à m’intéresser à l’œuvre de Mouloud Mammeri très jeune, à l’école primaire, après la lecture d’un petit extrait Retour de Mokrane à Tasga, tiré de la Colline oubliée. Plus tard, j’ai lu et relu toute son œuvre et j’ai développé un goût pour la littérature, les langues et l’anthropologie. Par le biais des œuvres de Mammeri, j’ai découvert celles d’autres auteurs des quatre coins de la terre et la liste est longue. Ensuite, j’ai décidé de mener mes recherches universitaires sur la littérature et les questions autochtones, ainsi que la communication.
Les deux tomes Ecrits et Paroles sont une belle somme sur les déclarations du défunt auteur…
En effet, les deux tomes, publiés par le CNPRAH en 2008 sous le titre Écrits et Paroles, regroupent 77 textes (écrits et paroles dans différentes langues) publiés ou inédits que j’ai réunis, transcris et annotés. Les deux tomes permettent un autre regard perspectif sur l’intelligentsia, l’œuvre, la lucidité et le cheminement de la recherche permanente à laquelle s’est livré Mouloud Mammeri durant toute sa vie. J’ai passé de longues années sur ce projet, alors que je n’avais aucune bourse, ni subvention, ni aide d’une institution. Mais j’ai eu l’appui de ma famille et celle de la famille de Mouloud Mammeri, son épouse, Na Aziza, et ses enfants, Nezha et Boussad, ainsi que des amis.
Cette somme (deux tomes) est le résultat d’une recherche menée avec passion pour réunir «tous» les documents de l’auteur publiés ou inédits, et ils nous éclairent sur toutes les périodes de sa vie intellectuelle, son œuvre, sa lucidité, son combat et sa vision du monde, ainsi que celle de son peuple millénaire, et à travers lui celles d’autres peuples, tels que les autochtones des Amériques, notamment ceux du Canada. Je rappelle que Mouloud Mammeri est l’auteur d’un essai et d’une pièce de théâtre sur les autochtones des Amériques, notamment les Aztèques, publié en 1973 sous le titre Le Banquet ou la mort absurde des Aztèques.
Pour revenir au travail de recherche, Ecrits et Paroles, je l’avais mené avec passion afin de constituer une sorte de pléiade Mouloud Mammeri avec ses écrits littéraires, scientifiques et politiques (textes, études, articles, conférences-communications, scénarios, interviews, entretiens et entrevues) méconnus ou difficiles d’accès.
Pour constituer cette pléiade, j’ai procédé de la façon suivante : premièrement, un recensement (par la consultation de fiches dans les bibliothèques de plusieurs pays (à l’époque, il n’y avait pas toutes les références dans les catalogues en ligne). Deuxièmement, constituer une banque de données «Mouloud Mammeri». Troisièmement, transcription et saisie des textes publiés ou inédits (dans plusieurs langues) de l’auteur.
Enfin, relecture des textes avec des annotations pour les contextualiser (transcription sous la forme orale pour les entrevues radiophoniques et conférences), suivis à la fin pour chaque texte ou parole d’un bref résumé en français pour les lecteurs non avertis. Concernant les textes en langue kabyle, j’ai utilisé la transcription «tamâamrit» élaborée par l’auteur qui est utilisée par les producteurs d’œuvres littéraires et scientifiques, par la presse écrite, c’est aussi celle dans les programmes scolaires en Afrique du Nord, en Europe et en Amérique. Enfin, cette recherche a été menée à bien grâce à la précieuse aide de la famille de Mouloud Mammeri qui en a autorisé la publication.
Vous avez écrit aussi une bibliographie très intéressante de l’auteur disparu. Pourriez-vous nous en parler en quelques mots ?
La bibliographie en question est à la base une bio-bibliographie. La première partie est une biographie intellectuelle de Mouloud Mammeri assez volumineuse et mon éditeur voulait publier la deuxième partie qui est la bibliographie, alors j’ai dû ranger la première partie dans le tiroir.
Pour revenir à la bibliographie Mouloud Mammeri publiée chez les éditions Séguier à Paris, en guise de préface à cette bibliographie, il y a l’entretien que j’avais réalisé avec Pierre Bourdieu, suivi de deux articles : Lettre à Da Lmulud, de l’écrivain-poète iconoclaste Tahar Djaout, et Avec Mouloud Mammeri à Taourirt Mimoun, du philosophe et historien Mohamed Arkoun. La préface et les deux articles illustrent bien certains aspects de l’amousnaw et de l’intellectuel humaniste qu’était l’auteur de la Colline oubliée.
Ensuite, il y a un jalon biographique qui retrace l’œuvre et le cheminement de la recherche permanente à laquelle s’est livré Mammeri durant toute sa vie. Le classement de cette bibliographie est systématique (par grandes catégories) avec des divisions (rubriques) du genre (et du sujet) de productions, classées pour l’œuvre de l’auteur et pour les travaux sur son œuvre, un sous-classement alphabétique par nom d’auteur les notices bibliographiques sont classées par ordre alphabétique des auteurs. Enfin, en annexe, pour l’index des auteurs, la numérotation renvoie à celle des notices.
L’essentiel de cet inventaire est constitué de publications (les rééditions et les traductions connues ou méconnues) et les inédits dans toutes les disciplines scientifiques et littéraires de Mouloud Mammeri et sur son œuvre. Enfin, l’ambition de cette bibliographie suppose d’identifier et de rassembler les travaux bibliographiques déjà réalisés dans le domaine des arts et des sciences sociales du nord de l’Afrique et de l’Amérique (Canada-Québec) et de l’Asie (Chine, Vietnam, etc.), d’inciter les collectes et les recherches complémentaires pour l’avancement de la connaissance.
Des projets ? Une biographie ?
Les projets sont nombreux mais il faut du temps pour les finaliser. Récemment, j’ai repris mon manuscrit Biographie intellectuelle de Mouloud Mammeri pour le revoir et le traduire afin de le publier. D’autres projets sont en attente et seront à la lumière des études comparées et transdisciplinaires sur les arts (littérature, communication-cinéma, langue, etc.) autochtones du nord de l’Afrique, de l’Amérique et de l’Asie.
J’ai commencé à m’intéresser à l’œuvre de Mouloud Mammeri très jeune, à l’école primaire, après la lecture d’un petit extrait Retour de Mokrane à Tasga, tiré de la Colline oubliée. Plus tard, j’ai lu et relu toute son œuvre et j’ai développé un goût pour la littérature, les langues et l’anthropologie. Par le biais des œuvres de Mammeri, j’ai découvert celles d’autres auteurs des quatre coins de la terre et la liste est longue. Ensuite, j’ai décidé de mener mes recherches universitaires sur la littérature et les questions autochtones, ainsi que la communication.
Les deux tomes Ecrits et Paroles sont une belle somme sur les déclarations du défunt auteur…
En effet, les deux tomes, publiés par le CNPRAH en 2008 sous le titre Écrits et Paroles, regroupent 77 textes (écrits et paroles dans différentes langues) publiés ou inédits que j’ai réunis, transcris et annotés. Les deux tomes permettent un autre regard perspectif sur l’intelligentsia, l’œuvre, la lucidité et le cheminement de la recherche permanente à laquelle s’est livré Mouloud Mammeri durant toute sa vie. J’ai passé de longues années sur ce projet, alors que je n’avais aucune bourse, ni subvention, ni aide d’une institution. Mais j’ai eu l’appui de ma famille et celle de la famille de Mouloud Mammeri, son épouse, Na Aziza, et ses enfants, Nezha et Boussad, ainsi que des amis.
Cette somme (deux tomes) est le résultat d’une recherche menée avec passion pour réunir «tous» les documents de l’auteur publiés ou inédits, et ils nous éclairent sur toutes les périodes de sa vie intellectuelle, son œuvre, sa lucidité, son combat et sa vision du monde, ainsi que celle de son peuple millénaire, et à travers lui celles d’autres peuples, tels que les autochtones des Amériques, notamment ceux du Canada. Je rappelle que Mouloud Mammeri est l’auteur d’un essai et d’une pièce de théâtre sur les autochtones des Amériques, notamment les Aztèques, publié en 1973 sous le titre Le Banquet ou la mort absurde des Aztèques.
Pour revenir au travail de recherche, Ecrits et Paroles, je l’avais mené avec passion afin de constituer une sorte de pléiade Mouloud Mammeri avec ses écrits littéraires, scientifiques et politiques (textes, études, articles, conférences-communications, scénarios, interviews, entretiens et entrevues) méconnus ou difficiles d’accès.
Pour constituer cette pléiade, j’ai procédé de la façon suivante : premièrement, un recensement (par la consultation de fiches dans les bibliothèques de plusieurs pays (à l’époque, il n’y avait pas toutes les références dans les catalogues en ligne). Deuxièmement, constituer une banque de données «Mouloud Mammeri». Troisièmement, transcription et saisie des textes publiés ou inédits (dans plusieurs langues) de l’auteur.
Enfin, relecture des textes avec des annotations pour les contextualiser (transcription sous la forme orale pour les entrevues radiophoniques et conférences), suivis à la fin pour chaque texte ou parole d’un bref résumé en français pour les lecteurs non avertis. Concernant les textes en langue kabyle, j’ai utilisé la transcription «tamâamrit» élaborée par l’auteur qui est utilisée par les producteurs d’œuvres littéraires et scientifiques, par la presse écrite, c’est aussi celle dans les programmes scolaires en Afrique du Nord, en Europe et en Amérique. Enfin, cette recherche a été menée à bien grâce à la précieuse aide de la famille de Mouloud Mammeri qui en a autorisé la publication.
Vous avez écrit aussi une bibliographie très intéressante de l’auteur disparu. Pourriez-vous nous en parler en quelques mots ?
La bibliographie en question est à la base une bio-bibliographie. La première partie est une biographie intellectuelle de Mouloud Mammeri assez volumineuse et mon éditeur voulait publier la deuxième partie qui est la bibliographie, alors j’ai dû ranger la première partie dans le tiroir.
Pour revenir à la bibliographie Mouloud Mammeri publiée chez les éditions Séguier à Paris, en guise de préface à cette bibliographie, il y a l’entretien que j’avais réalisé avec Pierre Bourdieu, suivi de deux articles : Lettre à Da Lmulud, de l’écrivain-poète iconoclaste Tahar Djaout, et Avec Mouloud Mammeri à Taourirt Mimoun, du philosophe et historien Mohamed Arkoun. La préface et les deux articles illustrent bien certains aspects de l’amousnaw et de l’intellectuel humaniste qu’était l’auteur de la Colline oubliée.
Ensuite, il y a un jalon biographique qui retrace l’œuvre et le cheminement de la recherche permanente à laquelle s’est livré Mammeri durant toute sa vie. Le classement de cette bibliographie est systématique (par grandes catégories) avec des divisions (rubriques) du genre (et du sujet) de productions, classées pour l’œuvre de l’auteur et pour les travaux sur son œuvre, un sous-classement alphabétique par nom d’auteur les notices bibliographiques sont classées par ordre alphabétique des auteurs. Enfin, en annexe, pour l’index des auteurs, la numérotation renvoie à celle des notices.
L’essentiel de cet inventaire est constitué de publications (les rééditions et les traductions connues ou méconnues) et les inédits dans toutes les disciplines scientifiques et littéraires de Mouloud Mammeri et sur son œuvre. Enfin, l’ambition de cette bibliographie suppose d’identifier et de rassembler les travaux bibliographiques déjà réalisés dans le domaine des arts et des sciences sociales du nord de l’Afrique et de l’Amérique (Canada-Québec) et de l’Asie (Chine, Vietnam, etc.), d’inciter les collectes et les recherches complémentaires pour l’avancement de la connaissance.
Des projets ? Une biographie ?
Les projets sont nombreux mais il faut du temps pour les finaliser. Récemment, j’ai repris mon manuscrit Biographie intellectuelle de Mouloud Mammeri pour le revoir et le traduire afin de le publier. D’autres projets sont en attente et seront à la lumière des études comparées et transdisciplinaires sur les arts (littérature, communication-cinéma, langue, etc.) autochtones du nord de l’Afrique, de l’Amérique et de l’Asie.
Nadir Iddir
Fouzi Benbrahim. Metteur en scène
Il faut reconnaître qu’il existe beaucoup de pannes dans le théâtre algérien
le 05.01.18 | 12h00
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Le jeune metteur en scène et comédien Fouzi Benbrahim a fait sensation lors du 12e Festival national du théâtre professionnel d’Alger (FNTP), qui s’est déroulé du 23 au 31 décembre 2017. Il était en compétition avec deux pièces : La panne, produite par le Théâtre régional de Batna, et Suicide de la camarade morte du Théâtre régional d’El Eulma. Rencontre.
- Parlez-nous de la pièce la Panne qui est une adaptation
du célèbre texte du dramaturge suisse Friedrich Dürrenmatt (écrite pour
le théâtre radiophonique en 1956 à partir d’un roman portant le même
titre). Vous avez choisi la forme comique. Pourquoi ?
Il y a d’abord l’histoire : un conducteur s’arrête dans un village après une panne de voiture. Il va retrouver une groupe de personnes qui vont le soumettre à un jeu qui ressemble à un procès lors d’un dîner. On comprend en filigrane que la panne ne concerne pas uniquement les moteurs des voitures, mais également l’homme et sa psychologie, son corps, etc. C’est une histoire humaine.
Je cherchais ce texte depuis longtemps. Une fois trouvé, je l’ai remis pour adaptation à une jeune fille qui participait à un atelier d’écriture dramatique. Je me suis chargé ensuite de l’adaptation scénique. C’est une habitude chez moi de faire cette réécriture. J’ai choisi la satire. Mais, une satire bien étudiée.
- Justement, pourquoi ce choix ?
Je me retrouve bien dans ce genre de théâtre. Nous vivons quotidiennement le drame. Qu’on donne donc au spectateur l’occasion de se divertir un peu en assistant à un spectacle de théâtre. La comédie satirique est légère, mais s’appuie sur des techniques de mise en scène pointues. C’est une véritable science. Elle précise le moment où le comédien pose son pied, le moment de la réplique...
- Les couleurs et l’éclairage sont déterminants parfois.
Oui, et parfois, c’est en une fraction de seconde que cela se passe. L’éclairage a un rôle important. C’est l’un des éléments de spectacle que je maîtrise le mieux. Personnellement, j’aime mettre en scène les spectacles que je veux voir. Dans ce festival (FNTP), j’ai bien envie d’en voir un. J’ai l’impression que certains metteurs en scène n’ont pas encoce compris les règles du jeu et n’ont pas encore assimilé ce qui nous est demandé, nous, en tant qu’artistes.
- Comment évolue le théâtre algérien aujourd’hui sur le plan du choix des textes, de la mise en scène, de l’esthétique ?
Il faut reconnaître qu’il existe beaucoup de pannes dans le théâtre algérien et à tous les niveaux. Si les procédures administratives sont facilitées, vous vous retrouvez face à de mauvais textes, sinon à des comédies imposées par les théâtres. Tout cela peut relever du détail. L’important ce sont les choix esthétiques et le spectacle à proposer au public. Nous travaillons dans un théâtre d’Etat. Il faut remplir les 400 places pour attirer ensuite davantage de spectateurs.
- Le théâtre algérien semble avoir perdu une partie des éléments du spectacle et de la forja. Pourquoi ?
Parce que beaucoup d’auteurs, de metteurs en scène, de scénographes et de comédiens croient pouvoir étonner les spectateurs dès le début. Pourquoi proposer des pièces que les gens ne comprennent pas ? Il n’y a donc que vous qui comprenez ce que vous faites ? Il n’y a pas mieux que la simplicité.
La simplicité est un art très discipliné. L’audace n’est pas de proposer à un public des pièces incompréhensibles. L’audace est de bien maîtriser les instruments du spectacle sans perdre le rythme et la compréhension du public. Nous ne pouvons pas être mieux que le Box Office américain (cinéma). Les Américains proposent des films que tous les publics peuvent comprendre et suivre. Le film incompréhensible n’existe pas aux Etats-Unis.
- Comment concilier entre le théâtre comme art et pensée et le théâtre comme divertissement et spectacle pouvant être bénéfique sur le plan commercial ?
Il me semble qu’il faut cibler le public le plus large. D’où l’importance de choisir la bonne méthode pour s’adresser aux spectateurs. Il y a la méthode idéologique qui porte les idées qui sont dans le texte. Et, il y a la méthode esthétique qui donne de l’importance à la forme qui doit être étudiée.
On ne choisit pas le burlesque en un claquement de doigts. C’est un genre qui n’est pas facile. L’élite, qui se déplace dans les salles, doit être émerveillée par l’intelligence qui se dégage de la mise en scène d’une pièce. Aristote nous a laissé beaucoup d’instruments qu’on peut utiliser dans un spectacle.
Cette utilisation doit être soignée et intelligente. Il y a des niveaux d’intelligence. Il faut que le spectateur simple et le spectateur de l’élite trouvent les moyens de bien se divertir en regardant un spectacle. Le metteur en scène doit bien maîtriser l’esthétique, le rythme, la musique...
Vous sollicitez souvent les éléments du patrimoine dans votre spectacle. Nous l’avons vu dans les deux pièces présentées au FNTP 2017. Pourquoi ?
J’accorde beaucoup d’intérêt au patrimoine algérien tout en restant moderne. Je fais partie de la génération actuelle, mais j’adore Beggar Hadda, Cheikh Hamada, Mustapha Benbrahim, des diwans de la poésie populaire... Je viens de cette société. Je dois donc faire des recherches, mais ce que je propose sur scène, je le fais à ma manière. Je ne vais pas aborder Kateb Yacine comme le faisais lui.
Il faut dire qu’aujourd’hui, il y a des jeunes qui ne connaissent pas Kateb Yacine, Abdelkader Alloula ou Azzeddine Medjoubi. Quand je m’adresse à eux en m’inspirant de Yacine, Alloula ou Medjoubi, je dois ajouter une touche moderne et juvénile.
- Certains pensent qu’il existe des lignes rouges dans le théâtre algérien. Le croyez- vous ?
Il existe certes des lignes rouges, mais elles ne sont pas nombreuses. Il y a deux ans, la pièce Zid Nzidek m’a valu quelques problèmes en raison de quelques insinuations politiques. Certains responsables avaient des appréhensions quant au recours au discours direct, alors que moi je refuse de recourir à cette méthode.
Mon combat est pour le changement pour aller vers le meilleur, pas pour la destruction. Mon expérience est artistique et humaine aussi. Là, où je travaille, j’essaie de convaincre tout le monde de la nécessité de respecter les normes professionnelles sans leur donner de leçon ou d’imposer la discipline. Je pense qu’il existe parfois de la paresse dans notre milieu. Certains ont osé dire que je «monte» des pièces pour de l’argent.
Ce n’est pas vrai. Etre payé signifie faire des efforts. C’est pour cette raison que je demande à ceux qui travaillent avec moi de fournir ces efforts pour mériter le salaire. Là aussi, il faut faire preuve d’intelligence. Certains metteurs en scène estiment que le courage et l’audace c’est de recourir au discours politique direct sur scène. Vous en pensez quoi ?
Je suis contre cela. Je fais partie de quelques rares metteurs en scène algériens qui évitent le propos direct dans les spectacles de théâtre. J’utilise d’abord les éléments du spectacle, je laisse l’idéologie en dernier. A mon avis, il faut éviter de parler de «messages». Nous ne sommes pas des facteurs !
Un artiste doit faire preuve de créativité, proposer de belles formes. Il y a du contenu dans la pièce La panne, par exemple. Le personnage voulait allumer les lampes à tout moment sans réussir. Les lampes se sont allumées à la fin du procès. C’est ce qu’on appelle la catharsis. Le personnage a décodé cette nécessité faite à l’homme d’affronter ses difficultés et essayer de réparer ses pannes.
Désolé pour le mot, mais je pense qu’il relève de l’idiotie de proposer un discours direct sur scène. Les critiques doivent étudier cette situation pour faire la différence. Il faut également ouvrir le débat sur ce segment. J’ai vu des pièces mauvaises, voire dangereuses qui portent atteinte au goût du public. Améliorer la qualité des spectacle et élever le niveau des pièces passe par l’utilisation des décors, des lumières, des costumes, de la direction des comédiens, du choix des couleurs...
Dans La panne, la pièce a commencé avant la levée du rideau. Les rideaux eux-mêmes étaient utilisés comme un élément des décors. J’ai constaté que certains metteurs en scène ne travaillent plus avec les comédiens. Ils lui donnent le texte et lui demandent de marcher sur scène. En ce qui me concerne, je travaille mot à mot avec mes comédiens, parfois lettre par lettre, pas à pas. Et je n’exagère pas.
- Vous refusez l’improvisation.
Totalement ! Au début des répétitions, on tente de l’improvisation, parce qu’il s’agit de laisser un peu de liberté aux comédiens. Nous allons à chaque fois dans le détail du texte. N’oubliez pas que je suis comédien à la base. Si vous ne maîtrisez pas bien les techniques de l’actorat, les comédiens peuvent vous induire en erreur si vous êtes metteur en scène. Les comédiens ne peuvent être parfaits sur scène qu’après avoir bien travaillé leur rôle.
Il n’y a pas de hasard. Le comédien est l’élément central du spectacle. D’où l’intérêt que j’accorde à travailler avec les comédiens. Je veille à chaque fois à éviter qu’ils répètent des erreurs faites dans d’autres spectacles. A 90%, je choisis moi-même mes comédiens. Il m’arrive de choisir deux comédiens des théâtres régionaux où ils sont salariés. C’est une manière de leur donner une chance et de les former aussi.
- Nous avons vu des pièces où des leçons étaient données à la société algérienne d’une manière crue. Dans d’autres, le discours est : «Vous méritez ce qui vous arrive !» Vous pensez que c’est là le rôle du théâtre ?
Qui sommes-nous ? Nous faisons partie de cette société. Où vivons-nous ? Nous devons aborder les problèmes de notre société, les exposer d’une manière intelligente sur scène avec une charge esthétique, une charge émotionnelle et une charge psychologique. Il faut créer, ramener du neuf dans chaque tableau, ne pas ennuyer le public. Si nous ne faisons pas cela, le public ne se retrouvera pas dans ce qui est proposé au théâtre et fuira les salles.
- Existe-t-il une place pour le théâtre commercial en Algérie ?
Les lois ne le permettent pas. Il y a volonté d’aller vers le théâtre commercial, mais il n’y a pas encore d’acte concret. Il faut développer le théâtre privé et en finir avec le soutien de l’Etat. Il faut revenir aux guichets et rétablir la concurrence entre créateurs. Et que le meilleur reste ! Je suis freelance et j’essaie de me renouveler.
Ceux qui travaillent dans le théâtre de l’Etat ne vont pas vers cette quête du renouvellement. J’ai eu à diriger 350 artistes sur scène pour le spectacle d’ouverture de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015». J’ai mis en scène le spectacle Hizia (à l’occasion du Festival du théâtre arabe à Oran en 2017) avec 60 artistes sur scène. Il s’agit de travaux artistiques historiques. Je cherche à mettre en scène un grand spectacle qu’une société de production artistique finance.
Je veux monter le texte de Mouloud Mammeri, La mort absurde des Aztèques (écrit en 1973), adapté par Ali Abdoune. Les théâtres d’Etat ne veulent pas produire cette pièce, car elle exige beaucoup de moyens humains et techniques et porte certaines idées. Le secteur privé ne veut pas aussi prendre en charge ce spectacle, parce qu’il n’est pas assez commercial.
J’estime que le TNA (Théâtre national algérien) à Alger doit produire de grands spectacles et leur assurer la promotion et la distribution. Des spectacles qui réunissent les meilleurs artistes algériens. Aujourd’hui, des comédiens débutants montent sur la scène du TNA. Ce n’est pas normal du tout. Un comédien doit d’abord se former dans les associations et les coopératives.
Il y a d’abord l’histoire : un conducteur s’arrête dans un village après une panne de voiture. Il va retrouver une groupe de personnes qui vont le soumettre à un jeu qui ressemble à un procès lors d’un dîner. On comprend en filigrane que la panne ne concerne pas uniquement les moteurs des voitures, mais également l’homme et sa psychologie, son corps, etc. C’est une histoire humaine.
Je cherchais ce texte depuis longtemps. Une fois trouvé, je l’ai remis pour adaptation à une jeune fille qui participait à un atelier d’écriture dramatique. Je me suis chargé ensuite de l’adaptation scénique. C’est une habitude chez moi de faire cette réécriture. J’ai choisi la satire. Mais, une satire bien étudiée.
- Justement, pourquoi ce choix ?
Je me retrouve bien dans ce genre de théâtre. Nous vivons quotidiennement le drame. Qu’on donne donc au spectateur l’occasion de se divertir un peu en assistant à un spectacle de théâtre. La comédie satirique est légère, mais s’appuie sur des techniques de mise en scène pointues. C’est une véritable science. Elle précise le moment où le comédien pose son pied, le moment de la réplique...
- Les couleurs et l’éclairage sont déterminants parfois.
Oui, et parfois, c’est en une fraction de seconde que cela se passe. L’éclairage a un rôle important. C’est l’un des éléments de spectacle que je maîtrise le mieux. Personnellement, j’aime mettre en scène les spectacles que je veux voir. Dans ce festival (FNTP), j’ai bien envie d’en voir un. J’ai l’impression que certains metteurs en scène n’ont pas encoce compris les règles du jeu et n’ont pas encore assimilé ce qui nous est demandé, nous, en tant qu’artistes.
- Comment évolue le théâtre algérien aujourd’hui sur le plan du choix des textes, de la mise en scène, de l’esthétique ?
Il faut reconnaître qu’il existe beaucoup de pannes dans le théâtre algérien et à tous les niveaux. Si les procédures administratives sont facilitées, vous vous retrouvez face à de mauvais textes, sinon à des comédies imposées par les théâtres. Tout cela peut relever du détail. L’important ce sont les choix esthétiques et le spectacle à proposer au public. Nous travaillons dans un théâtre d’Etat. Il faut remplir les 400 places pour attirer ensuite davantage de spectateurs.
- Le théâtre algérien semble avoir perdu une partie des éléments du spectacle et de la forja. Pourquoi ?
Parce que beaucoup d’auteurs, de metteurs en scène, de scénographes et de comédiens croient pouvoir étonner les spectateurs dès le début. Pourquoi proposer des pièces que les gens ne comprennent pas ? Il n’y a donc que vous qui comprenez ce que vous faites ? Il n’y a pas mieux que la simplicité.
La simplicité est un art très discipliné. L’audace n’est pas de proposer à un public des pièces incompréhensibles. L’audace est de bien maîtriser les instruments du spectacle sans perdre le rythme et la compréhension du public. Nous ne pouvons pas être mieux que le Box Office américain (cinéma). Les Américains proposent des films que tous les publics peuvent comprendre et suivre. Le film incompréhensible n’existe pas aux Etats-Unis.
- Comment concilier entre le théâtre comme art et pensée et le théâtre comme divertissement et spectacle pouvant être bénéfique sur le plan commercial ?
Il me semble qu’il faut cibler le public le plus large. D’où l’importance de choisir la bonne méthode pour s’adresser aux spectateurs. Il y a la méthode idéologique qui porte les idées qui sont dans le texte. Et, il y a la méthode esthétique qui donne de l’importance à la forme qui doit être étudiée.
On ne choisit pas le burlesque en un claquement de doigts. C’est un genre qui n’est pas facile. L’élite, qui se déplace dans les salles, doit être émerveillée par l’intelligence qui se dégage de la mise en scène d’une pièce. Aristote nous a laissé beaucoup d’instruments qu’on peut utiliser dans un spectacle.
Cette utilisation doit être soignée et intelligente. Il y a des niveaux d’intelligence. Il faut que le spectateur simple et le spectateur de l’élite trouvent les moyens de bien se divertir en regardant un spectacle. Le metteur en scène doit bien maîtriser l’esthétique, le rythme, la musique...
Vous sollicitez souvent les éléments du patrimoine dans votre spectacle. Nous l’avons vu dans les deux pièces présentées au FNTP 2017. Pourquoi ?
J’accorde beaucoup d’intérêt au patrimoine algérien tout en restant moderne. Je fais partie de la génération actuelle, mais j’adore Beggar Hadda, Cheikh Hamada, Mustapha Benbrahim, des diwans de la poésie populaire... Je viens de cette société. Je dois donc faire des recherches, mais ce que je propose sur scène, je le fais à ma manière. Je ne vais pas aborder Kateb Yacine comme le faisais lui.
Il faut dire qu’aujourd’hui, il y a des jeunes qui ne connaissent pas Kateb Yacine, Abdelkader Alloula ou Azzeddine Medjoubi. Quand je m’adresse à eux en m’inspirant de Yacine, Alloula ou Medjoubi, je dois ajouter une touche moderne et juvénile.
- Certains pensent qu’il existe des lignes rouges dans le théâtre algérien. Le croyez- vous ?
Il existe certes des lignes rouges, mais elles ne sont pas nombreuses. Il y a deux ans, la pièce Zid Nzidek m’a valu quelques problèmes en raison de quelques insinuations politiques. Certains responsables avaient des appréhensions quant au recours au discours direct, alors que moi je refuse de recourir à cette méthode.
Mon combat est pour le changement pour aller vers le meilleur, pas pour la destruction. Mon expérience est artistique et humaine aussi. Là, où je travaille, j’essaie de convaincre tout le monde de la nécessité de respecter les normes professionnelles sans leur donner de leçon ou d’imposer la discipline. Je pense qu’il existe parfois de la paresse dans notre milieu. Certains ont osé dire que je «monte» des pièces pour de l’argent.
Ce n’est pas vrai. Etre payé signifie faire des efforts. C’est pour cette raison que je demande à ceux qui travaillent avec moi de fournir ces efforts pour mériter le salaire. Là aussi, il faut faire preuve d’intelligence. Certains metteurs en scène estiment que le courage et l’audace c’est de recourir au discours politique direct sur scène. Vous en pensez quoi ?
Je suis contre cela. Je fais partie de quelques rares metteurs en scène algériens qui évitent le propos direct dans les spectacles de théâtre. J’utilise d’abord les éléments du spectacle, je laisse l’idéologie en dernier. A mon avis, il faut éviter de parler de «messages». Nous ne sommes pas des facteurs !
Un artiste doit faire preuve de créativité, proposer de belles formes. Il y a du contenu dans la pièce La panne, par exemple. Le personnage voulait allumer les lampes à tout moment sans réussir. Les lampes se sont allumées à la fin du procès. C’est ce qu’on appelle la catharsis. Le personnage a décodé cette nécessité faite à l’homme d’affronter ses difficultés et essayer de réparer ses pannes.
Désolé pour le mot, mais je pense qu’il relève de l’idiotie de proposer un discours direct sur scène. Les critiques doivent étudier cette situation pour faire la différence. Il faut également ouvrir le débat sur ce segment. J’ai vu des pièces mauvaises, voire dangereuses qui portent atteinte au goût du public. Améliorer la qualité des spectacle et élever le niveau des pièces passe par l’utilisation des décors, des lumières, des costumes, de la direction des comédiens, du choix des couleurs...
Dans La panne, la pièce a commencé avant la levée du rideau. Les rideaux eux-mêmes étaient utilisés comme un élément des décors. J’ai constaté que certains metteurs en scène ne travaillent plus avec les comédiens. Ils lui donnent le texte et lui demandent de marcher sur scène. En ce qui me concerne, je travaille mot à mot avec mes comédiens, parfois lettre par lettre, pas à pas. Et je n’exagère pas.
- Vous refusez l’improvisation.
Totalement ! Au début des répétitions, on tente de l’improvisation, parce qu’il s’agit de laisser un peu de liberté aux comédiens. Nous allons à chaque fois dans le détail du texte. N’oubliez pas que je suis comédien à la base. Si vous ne maîtrisez pas bien les techniques de l’actorat, les comédiens peuvent vous induire en erreur si vous êtes metteur en scène. Les comédiens ne peuvent être parfaits sur scène qu’après avoir bien travaillé leur rôle.
Il n’y a pas de hasard. Le comédien est l’élément central du spectacle. D’où l’intérêt que j’accorde à travailler avec les comédiens. Je veille à chaque fois à éviter qu’ils répètent des erreurs faites dans d’autres spectacles. A 90%, je choisis moi-même mes comédiens. Il m’arrive de choisir deux comédiens des théâtres régionaux où ils sont salariés. C’est une manière de leur donner une chance et de les former aussi.
- Nous avons vu des pièces où des leçons étaient données à la société algérienne d’une manière crue. Dans d’autres, le discours est : «Vous méritez ce qui vous arrive !» Vous pensez que c’est là le rôle du théâtre ?
Qui sommes-nous ? Nous faisons partie de cette société. Où vivons-nous ? Nous devons aborder les problèmes de notre société, les exposer d’une manière intelligente sur scène avec une charge esthétique, une charge émotionnelle et une charge psychologique. Il faut créer, ramener du neuf dans chaque tableau, ne pas ennuyer le public. Si nous ne faisons pas cela, le public ne se retrouvera pas dans ce qui est proposé au théâtre et fuira les salles.
- Existe-t-il une place pour le théâtre commercial en Algérie ?
Les lois ne le permettent pas. Il y a volonté d’aller vers le théâtre commercial, mais il n’y a pas encore d’acte concret. Il faut développer le théâtre privé et en finir avec le soutien de l’Etat. Il faut revenir aux guichets et rétablir la concurrence entre créateurs. Et que le meilleur reste ! Je suis freelance et j’essaie de me renouveler.
Ceux qui travaillent dans le théâtre de l’Etat ne vont pas vers cette quête du renouvellement. J’ai eu à diriger 350 artistes sur scène pour le spectacle d’ouverture de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015». J’ai mis en scène le spectacle Hizia (à l’occasion du Festival du théâtre arabe à Oran en 2017) avec 60 artistes sur scène. Il s’agit de travaux artistiques historiques. Je cherche à mettre en scène un grand spectacle qu’une société de production artistique finance.
Je veux monter le texte de Mouloud Mammeri, La mort absurde des Aztèques (écrit en 1973), adapté par Ali Abdoune. Les théâtres d’Etat ne veulent pas produire cette pièce, car elle exige beaucoup de moyens humains et techniques et porte certaines idées. Le secteur privé ne veut pas aussi prendre en charge ce spectacle, parce qu’il n’est pas assez commercial.
J’estime que le TNA (Théâtre national algérien) à Alger doit produire de grands spectacles et leur assurer la promotion et la distribution. Des spectacles qui réunissent les meilleurs artistes algériens. Aujourd’hui, des comédiens débutants montent sur la scène du TNA. Ce n’est pas normal du tout. Un comédien doit d’abord se former dans les associations et les coopératives.
Fayçal Métaoui
Adrar : Une parente d’élève dénonce la discrimination parentale pratiquée par le directeur de l’éducation de la wilaya
le 05.01.18 | 12h00
Réagissez
Une parente d’élève, chercheuse de son état dans une institution de
recherches scientifiques à Adrar, nous a saisis, documents à l’appui,
pour nous faire part et à l’opinion publique de son désarroi et sa
colère face au comportement du directeur de l’éducation de la wilaya
d’Adrar.
Une posture qu’elle décrit comme intolérable où elle met en exergue son
indifférence, impassibilité et son mépris envers tout d’abord la
«Femme».
Plus loin, elle définit comme indécent et irresponsable le comportement
venant de la part d’un titulaire d’une fonction supérieure de l’Etat.
Et cela, suite à la réaction dudit cadre de l’Etat en réponse à sa
demande d’entrevue qu’elle a introduite au niveau de son cabinet en tant
que premier responsable du secteur de l’éducation pour lui signaler un
problème pédagogique qu’elle a estimé très grave. Il s’agit en fait d’un
acte de dépassement survenu au niveau du collège d’accueil de son
enfant.
La frustration et l’humiliation qu’elle a ressenties comme réponse à sa doléance lui ont fait oublier le sujet principal de cette audience avortée. Selon notre interlocutrice, les faits ont eu lieu le lundi 11 décembre 2017. Une date, nous fait-elle remarquer, qui revêt une importance singulière dans la mémoire collective des Algériens. Une date commémorative historique dans la lutte pour le recouvrement de la souveraineté nationale qui a coïncidé cette année avec l’une des journées consacrées par l’administration à la réception du public.
Une action qui s’inscrit dans la volonté des pouvoirs publics de rapprocher le citoyen de l’administration. Comme elle le d’écrit : «Fièrement installée dans mon statut de citoyenne algérienne, particulièrement en ce jour du 11 décembre 2017, date de la commémoration d’événements phares dans l’histoire de notre glorieuse guerre de libération nationale, je me suis rendue au siège de la direction de l’éducation de la wilaya d’Adrar.
Ce respectable fonctionnaire de l’Etat étant engagé à être au service et à l’écoute des citoyens, moi en l’occurrence, allait tel que je m’en réjouissais à l’avance, me recevoir dans son somptueux bureau pour recueillir mes doléances…». Cependant, après la bonne mère a attendu toute la matinée mais elle devait revenir l’après-midi car le fonctionnaire avait, ce jour-là, des obligations protocolaires officielles relatives aux festivités de ce 11 décembre.
Elle était contrainte alors de revenir l’après-midi après avoir renouvelé, auprès de son chef hiérarchique, sa prolongation d’autorisation de sortie. Arrivée sur les lieux, soit à la direction de l’éducation, elle nous explique : «Je me suis présentée au secrétariat où j’avais déposé, la matinée, ma requête, d’abord en tant que parente et mère d’élève, avec un élan parsemé d’un sentiment de fierté en ma qualité surtout de membre actif de l’association des parents d’élevés (vice-présidente) au niveau du collège de mon enfant.
Dans ledit courrier, j’exposais les motifs de mes doléances au sujet de certains faits qui ont éveillé en moi des suspicions autour des comportements douteux sur certains acteurs de l’éducation au sein du collège…». Nonobstant, la secrétaire du directeur m’interpella sèchement en me disant : «Le directeur refuse de recevoir les citoyens» et que je devais revenir le lundi de la semaine suivante.
«Là, je me suis opposée et j’ai insisté pour le voir. Notre interlocutrice, les larmes aux yeux, cachant mal sa peine et sa déception continua : «J’ai protesté en insistant et en faisant valoir mon droit d’être reçue et la nature délicate de mes doléances. J’ai prié la dame de remettre au concerné une photocopie de mon courrier. Quelques instants plus tard, la secrétaire revient, m’intimant l’ordre de descendre chercher l’original de mon courrier à l’étage du dessous car le directeur n’arrivait pas à distinguer les mots sur la photocopie.
J’aurais aimé rétorquer que je n’étais pas vaguemestre, mais ma sagesse de citoyenne algérienne me dictait de ravaler mon indignation et, bon gré, mal gré, de m’exécuter dans l’espoir d’être reçue au final.» Elle nous dira qu’elle a dû attendre encore quelques minutes que le directeur s’imprègne du contenu de sa lettre. Elle continua alors : «Il a fallu attendre encore que le directeur au-delà de son bureau prenne connaissance du contenu de mon courrier pour que la secrétaire en ressorte....
Ce qu’elle me dit alors était pareil à l’effet d’une foudre qui me serait tombée dessus et me laissa sans voix…» Effectivement, à ce moment-là et devant nous, elle ne put contenir ses larmes et sa colère. Quelques secondes après, elle nous lança : «Le directeur vous demande de présenter un acte de divorce ou une attestation de décès de votre époux ou une autre preuve que vous avez la garde de votre enfant, sans quoi votre courrier sera irrecevable.»
Face à la détresse de cette chercheuse, parente et mère d’enfant et devant le paradoxe, celui de son statut maternel et celui de vice-présidente de l’association des parents d’élèves, une entité éligible et régie par la loi sur les associations, une entité bénévole formée par parents d’élèves sans discrimination entre les pères et les mères, ces dernières n’ont pas droit de cité au niveau de l’administration scolaire.
Dans ce contexte, nous avons bien voulu vous faire partager les sentiments et l’avis de cette bonne mère qui condamne cet acte discriminatoire et d’accuser ce fonctionnaire de lui dénier le droit de tutrice sur son enfant. Le droit de s’exprimer, haut et fort, sur tout ce qui a trait à l’éducation de son propre fils. Voici la suite intégrale du texte de sa lettre adressée à notre rédaction : Suite de la lettre
«L’érudition supposée et requise chez ce haut fonctionnaire, chargé de veiller sur l’éducation et l’instruction de la prunelle de nos yeux ne lui suffit pas, apparemment, pour connaître la signification juridique de l’expression «garde de l’enfant». Il s’agit, tel que le définit le code de la famille algérienne, du droit de fixer le domicile de l’enfant et de l’obliger à y résider effectivement.
Autrement, l’article 36 du même code indique que la garde et la surveillance de l’enfant constituent toutes deux autant un droit qu’un devoir aux deux parents puisque leur violation implique la responsabilité civile et pénale de l’un et de l’autre s’il faillit à son devoir de surveillance ou manque à son devoir de diligence.
L’alinéa 3 du même article va plus loin en obligeant les parents à contribuer conjointement à la protection des enfants et à leur saine éducation. «Dans l’existence d’un texte aussi explicatif confortant le principe constitutionnel d’égalité entre les citoyens, je me demande où puise Monsieur le Directeur de l’éducation l’arrogance qui lui a été nécessaire pour m’exclure de mon cercle d’autorité parentale ? Serait-ce l’article 87 de ce code de la famille qui prescrit que le père exerce sur l’enfant la fameuse puissance paternelle ?
Il suffit alors qu’un esprit malintentionné ou tout mental sexiste, misogyne et machiste tel que celui que j’ai eu à subir dans l’attitude de Monsieur le Directeur de l’éducation veuille détourner mon droit de tutorat parental pour que je sois, moi qui ai éduqué, élevé, soigné, accompagné mon enfant dans toutes les étapes de sa vie, réduite à être un simple réceptacle de la semence apportée par le spectaculaire homme algérien géniteur.
La thèse de ces gardiens du temple sacré serait de réduire l’effet de la garde maternelle au sens strict que lui confère le droit musulman, principale référence du code de la famille algérienne, à savoir n’être tenue qu’à subvenir aux besoins matériels de l’enfant, le nettoyer, laver ses vêtements et préparer ses repas.
Ces esprits réactionnaires et adeptes de la tradition au mépris du progrès et de l’émancipation consacrent le dénigrement de cette exceptionnelle femme algérienne, engagée jadis côte à côte avec ses frères hommes dans le combat de libération de ce merveilleux pays pour qu’aujourd’hui, sous l’emblème de la liberté, elle ne puisse jouir que d’une infime part des bonheurs et de la gloire de l’indépendance.
A l’issue de cette humiliation subie, il me restait une autre honte à boire, celle d’avouer à mon enfant que sa digne mère, titulaire de hautes distinctions universitaires obtenues au prix de grands sacrifices imposés par mon statut de femme dans un pays d’hommes, qu’à cette mère on dispute le droit de le représenter ; pire encore, on la réduisait au même statut de mineure que lui-même. Du haut de ma frustration, je crie fort ma colère noire face à l’obscurantisme du culturel patriarcal.
Je dénonce la codification actuelle qui me déchoit des effets de mon autorité maternelle sur mon propre enfant. Je revendique le droit au tutorat de la mère conjointement à celui du père, que ce droit s’exerce naturellement durant la vie commune des deux parents, et ce, dans l’intérêt de l’enfant, dans le sens de la rééquilibration des liens entre époux et la promotion des liens familiaux. Il est temps d’abolir le terme paternel dans les documents administratifs et de le remplacer par celui de parental. Il est temps de réhabiliter la femme algérienne dans sa dignité de mère et de citoyenne à part entière.
Aussi, j’appelle à engager des réformes profondes dans le code de la famille algérienne concernant toutes les dispositions qui consacrent la discrimination anticonstitutionnelle subie chaque jour au quotidien par la femme algérienne, ce pour le bonheur et le bien être de cette même famille...». On notera que notre tentative de joindre, par téléphone, le directeur en question afin d’avoir son avis sur le sujet durant l’après-midi du jeudi jusqu’aux environs de 15 heures et demi, s’est avérée vaine. Son secrétariat nous a affirmé qu’il n’avait pas encore rejoint son bureau.
La frustration et l’humiliation qu’elle a ressenties comme réponse à sa doléance lui ont fait oublier le sujet principal de cette audience avortée. Selon notre interlocutrice, les faits ont eu lieu le lundi 11 décembre 2017. Une date, nous fait-elle remarquer, qui revêt une importance singulière dans la mémoire collective des Algériens. Une date commémorative historique dans la lutte pour le recouvrement de la souveraineté nationale qui a coïncidé cette année avec l’une des journées consacrées par l’administration à la réception du public.
Une action qui s’inscrit dans la volonté des pouvoirs publics de rapprocher le citoyen de l’administration. Comme elle le d’écrit : «Fièrement installée dans mon statut de citoyenne algérienne, particulièrement en ce jour du 11 décembre 2017, date de la commémoration d’événements phares dans l’histoire de notre glorieuse guerre de libération nationale, je me suis rendue au siège de la direction de l’éducation de la wilaya d’Adrar.
Ce respectable fonctionnaire de l’Etat étant engagé à être au service et à l’écoute des citoyens, moi en l’occurrence, allait tel que je m’en réjouissais à l’avance, me recevoir dans son somptueux bureau pour recueillir mes doléances…». Cependant, après la bonne mère a attendu toute la matinée mais elle devait revenir l’après-midi car le fonctionnaire avait, ce jour-là, des obligations protocolaires officielles relatives aux festivités de ce 11 décembre.
Elle était contrainte alors de revenir l’après-midi après avoir renouvelé, auprès de son chef hiérarchique, sa prolongation d’autorisation de sortie. Arrivée sur les lieux, soit à la direction de l’éducation, elle nous explique : «Je me suis présentée au secrétariat où j’avais déposé, la matinée, ma requête, d’abord en tant que parente et mère d’élève, avec un élan parsemé d’un sentiment de fierté en ma qualité surtout de membre actif de l’association des parents d’élevés (vice-présidente) au niveau du collège de mon enfant.
Dans ledit courrier, j’exposais les motifs de mes doléances au sujet de certains faits qui ont éveillé en moi des suspicions autour des comportements douteux sur certains acteurs de l’éducation au sein du collège…». Nonobstant, la secrétaire du directeur m’interpella sèchement en me disant : «Le directeur refuse de recevoir les citoyens» et que je devais revenir le lundi de la semaine suivante.
«Là, je me suis opposée et j’ai insisté pour le voir. Notre interlocutrice, les larmes aux yeux, cachant mal sa peine et sa déception continua : «J’ai protesté en insistant et en faisant valoir mon droit d’être reçue et la nature délicate de mes doléances. J’ai prié la dame de remettre au concerné une photocopie de mon courrier. Quelques instants plus tard, la secrétaire revient, m’intimant l’ordre de descendre chercher l’original de mon courrier à l’étage du dessous car le directeur n’arrivait pas à distinguer les mots sur la photocopie.
J’aurais aimé rétorquer que je n’étais pas vaguemestre, mais ma sagesse de citoyenne algérienne me dictait de ravaler mon indignation et, bon gré, mal gré, de m’exécuter dans l’espoir d’être reçue au final.» Elle nous dira qu’elle a dû attendre encore quelques minutes que le directeur s’imprègne du contenu de sa lettre. Elle continua alors : «Il a fallu attendre encore que le directeur au-delà de son bureau prenne connaissance du contenu de mon courrier pour que la secrétaire en ressorte....
Ce qu’elle me dit alors était pareil à l’effet d’une foudre qui me serait tombée dessus et me laissa sans voix…» Effectivement, à ce moment-là et devant nous, elle ne put contenir ses larmes et sa colère. Quelques secondes après, elle nous lança : «Le directeur vous demande de présenter un acte de divorce ou une attestation de décès de votre époux ou une autre preuve que vous avez la garde de votre enfant, sans quoi votre courrier sera irrecevable.»
Face à la détresse de cette chercheuse, parente et mère d’enfant et devant le paradoxe, celui de son statut maternel et celui de vice-présidente de l’association des parents d’élèves, une entité éligible et régie par la loi sur les associations, une entité bénévole formée par parents d’élèves sans discrimination entre les pères et les mères, ces dernières n’ont pas droit de cité au niveau de l’administration scolaire.
Dans ce contexte, nous avons bien voulu vous faire partager les sentiments et l’avis de cette bonne mère qui condamne cet acte discriminatoire et d’accuser ce fonctionnaire de lui dénier le droit de tutrice sur son enfant. Le droit de s’exprimer, haut et fort, sur tout ce qui a trait à l’éducation de son propre fils. Voici la suite intégrale du texte de sa lettre adressée à notre rédaction : Suite de la lettre
«L’érudition supposée et requise chez ce haut fonctionnaire, chargé de veiller sur l’éducation et l’instruction de la prunelle de nos yeux ne lui suffit pas, apparemment, pour connaître la signification juridique de l’expression «garde de l’enfant». Il s’agit, tel que le définit le code de la famille algérienne, du droit de fixer le domicile de l’enfant et de l’obliger à y résider effectivement.
Autrement, l’article 36 du même code indique que la garde et la surveillance de l’enfant constituent toutes deux autant un droit qu’un devoir aux deux parents puisque leur violation implique la responsabilité civile et pénale de l’un et de l’autre s’il faillit à son devoir de surveillance ou manque à son devoir de diligence.
L’alinéa 3 du même article va plus loin en obligeant les parents à contribuer conjointement à la protection des enfants et à leur saine éducation. «Dans l’existence d’un texte aussi explicatif confortant le principe constitutionnel d’égalité entre les citoyens, je me demande où puise Monsieur le Directeur de l’éducation l’arrogance qui lui a été nécessaire pour m’exclure de mon cercle d’autorité parentale ? Serait-ce l’article 87 de ce code de la famille qui prescrit que le père exerce sur l’enfant la fameuse puissance paternelle ?
Il suffit alors qu’un esprit malintentionné ou tout mental sexiste, misogyne et machiste tel que celui que j’ai eu à subir dans l’attitude de Monsieur le Directeur de l’éducation veuille détourner mon droit de tutorat parental pour que je sois, moi qui ai éduqué, élevé, soigné, accompagné mon enfant dans toutes les étapes de sa vie, réduite à être un simple réceptacle de la semence apportée par le spectaculaire homme algérien géniteur.
La thèse de ces gardiens du temple sacré serait de réduire l’effet de la garde maternelle au sens strict que lui confère le droit musulman, principale référence du code de la famille algérienne, à savoir n’être tenue qu’à subvenir aux besoins matériels de l’enfant, le nettoyer, laver ses vêtements et préparer ses repas.
Ces esprits réactionnaires et adeptes de la tradition au mépris du progrès et de l’émancipation consacrent le dénigrement de cette exceptionnelle femme algérienne, engagée jadis côte à côte avec ses frères hommes dans le combat de libération de ce merveilleux pays pour qu’aujourd’hui, sous l’emblème de la liberté, elle ne puisse jouir que d’une infime part des bonheurs et de la gloire de l’indépendance.
A l’issue de cette humiliation subie, il me restait une autre honte à boire, celle d’avouer à mon enfant que sa digne mère, titulaire de hautes distinctions universitaires obtenues au prix de grands sacrifices imposés par mon statut de femme dans un pays d’hommes, qu’à cette mère on dispute le droit de le représenter ; pire encore, on la réduisait au même statut de mineure que lui-même. Du haut de ma frustration, je crie fort ma colère noire face à l’obscurantisme du culturel patriarcal.
Je dénonce la codification actuelle qui me déchoit des effets de mon autorité maternelle sur mon propre enfant. Je revendique le droit au tutorat de la mère conjointement à celui du père, que ce droit s’exerce naturellement durant la vie commune des deux parents, et ce, dans l’intérêt de l’enfant, dans le sens de la rééquilibration des liens entre époux et la promotion des liens familiaux. Il est temps d’abolir le terme paternel dans les documents administratifs et de le remplacer par celui de parental. Il est temps de réhabiliter la femme algérienne dans sa dignité de mère et de citoyenne à part entière.
Aussi, j’appelle à engager des réformes profondes dans le code de la famille algérienne concernant toutes les dispositions qui consacrent la discrimination anticonstitutionnelle subie chaque jour au quotidien par la femme algérienne, ce pour le bonheur et le bien être de cette même famille...». On notera que notre tentative de joindre, par téléphone, le directeur en question afin d’avoir son avis sur le sujet durant l’après-midi du jeudi jusqu’aux environs de 15 heures et demi, s’est avérée vaine. Son secrétariat nous a affirmé qu’il n’avait pas encore rejoint son bureau.
A. A.
Le blogueur Merzoug Touati de nouveau en grève de la faim
le 02.01.18 | 20h05 | mis à jour le 02.01.18 | 21h08
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© DR
Le blogueur Merzoug Touati
Le blogueur Merzoug Touati a entamé le 30 décembre dernier une grève de la faim, la quatrième depuis sa détention en janvier 2017, a appris Elwatan.com auprès de sa famille.
Détenu dans la prison de Oued Ghir à Béjaia, le blogueur est accusé d’ «
intelligence avec un Etat étranger » après avoir réalisé et diffusé sur
le site hogra.com, une interview avec un Israélien. Ce dernier a
notamment affirmé que son pays disposait d’un bureau de liaison à Alger
jusqu’au début des années 2000.
« Je ne vais pas arrêter la grève de la faim jusqu’à ce que la justice
me donne mes droits», a déclaré le blogueur de 29 ans à sa famille.
L’avocat Salah Dabouz a expliqué que son client avait demandé deux
témoins mais le juge d’instruction a refusé de les convoquer. L’un de
ces témoins, qui se fait passer pour un juif de Tlemcen, est entré en
contact avec le blogueur sur internet. « Touati pense qu’il s’agit d’un
policier qui se cache derrière un pseudonyme », selon l’avocat qui
précise que le juge a refusé de faire le nécessaire pour l’identifier et
de le convoquer. Le second témoin est un certain Ali Zaoui connu comme
étant un spécialiste des questions sécuritaires en Algérie.
L’avocat reproche aussi au juge d’instruction le fait de ne pas avoir
intégré dans cette affaire, la plainte déposée par Merzoug Touati pour «
divulgation du secret d’instruction », suite à la diffusion par Ennahar
TV d’informations traitant de cette affaire.
La liste des griefs retenues par l’avocat ne s’arrête pas là. Me Dabouz
a déposé une requête devant la chambre d’accusation qui n’a pas été
traitée : « La chambre d’accusation a confirmé la décision du juge
d’instruction sans prendre en considération le contenu de ma requête qui
concerne, entre autres, le refus de convoquer les temoins ainsi que des
vices de forme constatés dans l’instruction de cette affaire». Il
s’agit là « d’une instruction à charge alors que le juge doit instruire à
charge et à décharge », dénonce l’avocat qui a saisi, hier lundi, le
Groupe de travail sur la détention arbitraire (organisme mandaté pour
l’ONU) sur le cas de Merzoug Touati. Le même organisme onusien était
intervenu dans le dossier Fekhar Kamel-Eddine. « L’article 123 du code
des procédures pénales précise que la détention provisoire est une
mesure d’exception qui s’applique dans certains cas graves. Et le cas de
Touati ne rentre pas dans ces exceptions citées dans l’article 123 bis
», souligne l’avocat.
C’est pour toutes ces raisons que le blogueur a recouru à la grève de
la faim et introduit un pourvoi en appel devant la Cour suprême, après
le renvoi de son dossier par la chambre d’accusation devant le tribunal
criminel. « Nous avons déposé le mémoire en fin de semaine dernière à
Béjaia pour transférer l’affaire à la Cour suprême », précise Salah
Dabouz, connu pour son engagement pour la défense des droits humains.
Farouk Djouadi
Adolescents fugueurs : «Je pars faire ce que je veux»
le 05.01.18 | 12h00
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Pour une raison ou une autre, chaque année plusieurs centaines d’adolescents décident de quitter le domicile familial. Et si certains retrouvent le chemin de la maison, d’autres se perdent au retour, laissant leurs parents morts d’inquiétude. Décryptage.
Echec scolaire, malaise familial, ou encore partir à la recherche de sa
propre personnalité… le phénomène des fugues a touché 2159 ados l’année
dernière en Algérie, dont 997 filles. En 2016, les services de la
sécurité nationale ont enregistré pas moins de 958 adolescents fugueurs,
dont 499 filles.
Poussés par différents facteurs, ces adolescents décident de prendre la fuite et de claquer la porte de leur cocon familial sans prévenir leurs parents. Souvent, ces jeunes vivent dans un milieu familial difficile ou passent par une adolescence compliquée. Sonia a 24 ans aujourd’hui. Cette jeune femme de la wilaya de Bouira, fiancée, est responsable dans le service comptabilité d’un grand magasin de la ville. Mais tout n’a pas été aussi facile !
A quatorze ans, rongée par l’incompréhension et l’indifférence de ses proches, elle a eu recours à la fugue pour attirer l’attention de sa famille. Elle raconte : «J’avais 14 ans quand j’ai fui la maison. A ce moment là, j’ai décidé de quitter l’école, et cela a rendu ma mère furieuse. Elle faisait tout pour me faire regretter d’avoir arrêté les études. Je voulais faire beaucoup de formations et de stages après, mais elle n’a pas accepté. Elle m’a enfermée et j’étais interdite de sortie. Ma vie est devenue insupportable et je n’avais d’autre choix que de quitter la maison.»
Pour Sonia, si elle a choisi de s’enfuir, c’est parce qu’elle n’a pas trouvé d’autres solutions à ses problèmes. «Je savais que ce n’était pas bien et que je j’allais certainement le regretter, mais ma mère ne m’a pas laissé le choix et j’en pouvais plus. Je voulais attirer son attention et qu’elle cesse enfin de me punir. Après tout, elle ne pouvait pas me punir éternellement», confie-t-elle.
L’adolescente n’avait nulle part où aller en sortant de la maison. Pour elle, il était hors de question d’aller chez ses proches parce qu’ils auraient tout de suite appelé ses parents et forcée à regagner la maison. «J’étais en contact avec une amie de mon ancienne école. Elle vivait avec sa tante. Je suis partie chez elle sous prétexte que mes parents étaient en voyage et que je n’avais pas où aller.»
Gifle
Au bout de quelques jours, ne pouvant plus continuer à mentir au sujet du voyage de ses parents, Sonia prend conscience de la gravité de son acte et décide de partir chez ses grands-parents qui habitent la même ville. «Je voulais leur expliquer ce qui s’est passé, et pourquoi j’avais agi ainsi et que je n’en pouvais plus, sachant qu’on en avait parlé plusieurs fois, mais que rien n’avait changé. J’ai toujours été victime de violences physiques et morales.» Le retour chez les grands-parents n’a évidemment pas été facile pour Sonia. «Ma famille a passé des jours et des nuits à me chercher, mille et une mauvaises idées leur étaient passées par la tête.
En m’ouvrant la porte, ma grand-mère s’est tout de suite effondrée et n’arrêtait pas de me demander : ‘‘Où est-ce que tu passais tes nuits et avec qui ?’’ Mon grand-père, quant à lui, c’est avec une gifle qu’il m’a accueillie», se souvient-elle. Et de poursuivre : «Sur le coup, ça m’a détruit. Je me disais que si c’est ainsi que ça se passe avec eux, qu’allait faire ma mère alors ? J’avais peur».
En revenant chez les grands-parents, Sonia espérait trouver refuge et une solution finale à son malaise au sein de sa propre famille. «Aujourd’hui avec du recul, je comprends leur réaction. Mais ce qui me tue, c’est que moi, personne n’a essayé de me comprendre. Ils ne se sont pas demandé pourquoi j’avais agi ainsi ! Leur seul souci, c’est que je suis une fille qui a passé quinze jours hors de la maison chez des inconnus», confie la jeune fille.
«Quand ils ont informé ma mère de mon retour et qu’elle est venue me chercher en larmes, j’ai compris qu’elle ne m’aurait jamais voulu du mal. Elle m’a tout de suite prise dans ses bras et m’a demandé pourquoi je lui ai fait vivre cette situation. Je sais que pour elle, si elle a été dure avec moi, c’est seulement pour mon bien et pour me protéger. Elle-même a été élevée de cette manière… Peut-être que je le serai aussi plus tard avec mes enfants…».
Enfer
Si la fugue est une expérience aussi difficile et traumatisante pour les enfants, elle l’est tout aussi pour les parents. Kahina, la quarantaine et vivant à l’ouest d’Alger, elle aussi est passée par là. Elle raconte : «‘‘Ton père va te tuer !”. Je regrette de lui avoir parlé ainsi quand il m’a téléphoné. ça faisait trois jours qu’il était sorti et au lieu de lui demander où il passait ses nuits et s’il allait bien, je lui ai crié dessus en lui demandant de rentrer à la maison dans l’immédiat.
Il m’a raccroché au nez et j’ai passé des jours sans avoir de ses nouvelles. Si on retourne en arrière, je m’y prendrais autrement.» Durant l’absence de son fils Raouf, Kahina dit avoir vécu l’enfer. «ç’était insupportable et je n’ai quasiment pas dormi pendant plusieurs jours. Je donnerai tout pour ne pas revivre la même situation une deuxième fois.
Mon fils a quitté la maison parce qu’il étouffait. Mon mari a toujours été sévère avec les enfants, il était tout le temps en colère, mais Raouf en prenait plus que ses frères et sœurs parce que c’est l’aîné et qu’il était un peu faible à l’école», se rappelle-t-elle. Le cas de Sonia, de Raouf et sa mère n’est évidemment pas isolé et le phénomène de la fugue touche de plus en plus de mineurs algériens. Mais finalement, quels sont les facteurs qui motivent les enfants à fuguer ?
Le professeur Badra Moutassem-Mimouni, du département de psychologie et d’orthophonie de l’Université d’Oran 2 et directrice de recherche au Crasc, analyse : «L’adolescent est dans une période charnière où il est souvent partagé entre des désirs contradictoires : se conformer aux normes sociales ou se révolter et en sortir. La fugue est le signe de quelque chose qui perturbe l’adolescent et qui l’amène à prendre des risques.» Et de signaler qu’il peut y avoir deux types de causes.
Celles liées à la personnalité de l’adolescent : instabilité, recherche de liberté, besoin d’être autonome, ou personnalité peu réfléchie, impulsive et manquant de maturité et de capacité d’évaluer les situations et les risques. Ou encore les causes liées au milieu familial : un milieu rigide, absence de communication au sein de la famille, violences familiales contre la mère ou contre l’enfant ou les deux à la fois, ou un milieu trop laxiste qui semble indifférent à l’adolescent.
Aventure
A partir de là, le professeur Moutassem-Mimouni explique que pour les fugueurs, prendre la fuite rime avec la recherche de l’aventure, de la liberté ou se dire «faire ce que je veux», échapper à la pression familiale, se venger des parents et de leurs exigences ou leur indifférence dans beaucoup de cas, ou encore tester sa valeur auprès des parents (leur faire peur, se faire désirer...). Avis partagé et confirmé par les services de la police qui traitent, à longueur d’année, plusieurs centaines de cas de fugues à travers le pays.
En effet, selon le commissaire de police Wahiba Hamali du bureau de protection des personnes vulnérables, auparavant appelé bureau de protection des mineurs, le malaise au sein de la famille est le principal motif des fugues. Mais aussi l’échec scolaire et la recherche aventure. «Quand un jeune est en train de se construire et qu’il est à la recherche de lui-même, il vit dans un imaginaire et un monde qu’il veut découvrir et conquérir.
L’autre cause des fugues qu’on rencontre souvent c’est l’aventure. On a l’aventure amoureuse ou même l’aventure entre copains et amis. Quant à l’échec scolaire, quand les parents sont sévères avec leurs enfants et pour fuir les punitions, les écoliers décident de ne pas rentrer chez eux. Dans la plupart des cas, on finit par les retrouver chez des proches et des membres de la famille ou des amis», affirme le commissaire.
En effet, selon un récent communiqué de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) visant à interpeller les parents et le ministère de l’Education nationale, la période de remise des bulletins scolaires est de plus en plus marquée par les fugues et des tentatives de suicide des élèves subissant des pressions de la part des parents. «Ce problème est le résultat d’un processus de cumul fait de pressions psychologiques, de menaces et parfois même de violences physiques. Sa résurgence à chaque fois qu’arrive la période de remise des bulletins signifie que rien n’a été fait jusqu’ici pour tenter de régler le problème», a souligné la LADDH.
Cauchemar
Si Sonia, elle, a réussi à retrouver le chemin du foyer et que les choses ont fini par s’arranger, ce n’est pas forcément le cas pour beaucoup d’autres adolescents. Une fois livré à lui-même, l’enfant devient un être vulnérable : alcool, drogue, crime, exploitation sexuelle… Il s’expose ainsi à de multiples rencontres dangereuses et son coup de tête va ainsi rapidement se transformer en cauchemar. Le professeur Badra Moutassem Mimouni confirme : «En fuguant, l’adolescent va se retrouver dans un monde inconnu, chargé de dangers dont il ne connaît pas les codes.
Il est désemparé, car ce qu’il a imaginé et ce qu’il trouve dans la rue est très loin de l’imaginaire qu’il s’est construit : il doit apprendre à se prendre en charge, à trouver où dormir, quoi manger, se défendre, etc.» et d’ajouter : «Cette situation peut le terroriser et il ne sait pas comment s’en sortir. Il peut avoir trop peur de la punition mais ne peut pas rentrer chez lui. Ce qui peut créer des états de détresse intense.
A partir de là, souligne le professeur, la fugue constitue un danger pour l’adolescent, surtout s’il n’a pas été préparé à affronter les difficultés que représente la rue : il peut être agressé physiquement, sexuellement ou moralement (larbinisé, esclave, utilisé pour des rapines par les plus grands etc.).
Aussi, la fugue n’est pas un délit, mais elle entraîne forcément tôt ou tard l’adolescent à en commettre (vol, agression, prostitution, drogues, etc. ne serait-ce que pour manger)». Pour éviter ces scénarios, les services de police du bureau de protection des personnes vulnérables font de leur mieux. A chaque dépôt de plainte ou d’alerte de disparition de mineur, sans perdre de temps, une enquête est ouverte et les recherches entamées.
«Dès la présentation de l’un des parents ou des proches au poste de police pour un avis de recherche, la procédure est enclenchée et une enquête est ouverte», affirme le commissaire de police Wahiba Hamali, soulignant que «quand il s’agit de la disparition d’un mineur, on réagit immédiatement et l’enquête est tout de suite entamée et on n’attend pas que les 24 heures d’absence passent. Le facteur temps est très important. En une heure, l’enfant peut changer de wilaya.»
Traumatisme
Selon le commissaire, le premier point à vérifier est le cadre de vie de l’enfant. A-t-il l’habitude de quitter la maison ? Qui sont ses amis et ses fréquentations ? Son école, et surtout comment il vit dans son milieu familial. «Après le dépôt du premier rapport d’information auprès du procureur de la République, on commence la diffusion de recherche en communiquant avec les différents services de police de la wilaya. Puis, on élargit la recherche aux autres wilayas en fonction des éléments qu’on a de l’enquête, poursuit-elle.
Une fois l’enfant récupéré, il subit automatiquement des examens médicaux pour voir s’il est sain physiquement et s’assurer qu’il n’a pas été victime d’agression physique ou sexuelle, ou encore pour voir qu’il n’a pas consommé une drogue quelconque. Par la suite, un psychologue prend le relais afin d’éviter tout traumatisme. Après les examens, s’il s’avère que l’enfant a été victime des violence ou d’agression, à ce moment-là une autre enquête est ouverte.»
Il est à noter également que lors de l’examen psychologique, si le médecin comprend que l’enfant est victime de violence au sein du foyer familial, les services de police prennent des mesures. «S’il s’avère que l’enfant est en danger chez lui, on fait un rapport au procureur de la République qui peut ordonner de placer l’enfant dans une autre famille», affirme le commissaire. Par ailleurs, du côté psychologique, le professeur Badra Moutassem-Mimouni met l’accent sur le comportement des parents après le retour du fugueur à la maison.
Pour le professeur, le moment des retrouvailles est très important pour ne pas revivre la même situation deux ou trois fois. «Les parents doivent exprimer leur peur et tristesse afin que l’enfant comprenne son importance dans la famille, qu’ils sont là pour l’écouter, l’aider et l’accompagner dans ce qu’il fait. L’enfant finira par comprendre que si ses parents sont sévères, c’est pour son bien et parce qu’ils ont peur pour lui», affirme le professeur.
Poussés par différents facteurs, ces adolescents décident de prendre la fuite et de claquer la porte de leur cocon familial sans prévenir leurs parents. Souvent, ces jeunes vivent dans un milieu familial difficile ou passent par une adolescence compliquée. Sonia a 24 ans aujourd’hui. Cette jeune femme de la wilaya de Bouira, fiancée, est responsable dans le service comptabilité d’un grand magasin de la ville. Mais tout n’a pas été aussi facile !
A quatorze ans, rongée par l’incompréhension et l’indifférence de ses proches, elle a eu recours à la fugue pour attirer l’attention de sa famille. Elle raconte : «J’avais 14 ans quand j’ai fui la maison. A ce moment là, j’ai décidé de quitter l’école, et cela a rendu ma mère furieuse. Elle faisait tout pour me faire regretter d’avoir arrêté les études. Je voulais faire beaucoup de formations et de stages après, mais elle n’a pas accepté. Elle m’a enfermée et j’étais interdite de sortie. Ma vie est devenue insupportable et je n’avais d’autre choix que de quitter la maison.»
Pour Sonia, si elle a choisi de s’enfuir, c’est parce qu’elle n’a pas trouvé d’autres solutions à ses problèmes. «Je savais que ce n’était pas bien et que je j’allais certainement le regretter, mais ma mère ne m’a pas laissé le choix et j’en pouvais plus. Je voulais attirer son attention et qu’elle cesse enfin de me punir. Après tout, elle ne pouvait pas me punir éternellement», confie-t-elle.
L’adolescente n’avait nulle part où aller en sortant de la maison. Pour elle, il était hors de question d’aller chez ses proches parce qu’ils auraient tout de suite appelé ses parents et forcée à regagner la maison. «J’étais en contact avec une amie de mon ancienne école. Elle vivait avec sa tante. Je suis partie chez elle sous prétexte que mes parents étaient en voyage et que je n’avais pas où aller.»
Gifle
Au bout de quelques jours, ne pouvant plus continuer à mentir au sujet du voyage de ses parents, Sonia prend conscience de la gravité de son acte et décide de partir chez ses grands-parents qui habitent la même ville. «Je voulais leur expliquer ce qui s’est passé, et pourquoi j’avais agi ainsi et que je n’en pouvais plus, sachant qu’on en avait parlé plusieurs fois, mais que rien n’avait changé. J’ai toujours été victime de violences physiques et morales.» Le retour chez les grands-parents n’a évidemment pas été facile pour Sonia. «Ma famille a passé des jours et des nuits à me chercher, mille et une mauvaises idées leur étaient passées par la tête.
En m’ouvrant la porte, ma grand-mère s’est tout de suite effondrée et n’arrêtait pas de me demander : ‘‘Où est-ce que tu passais tes nuits et avec qui ?’’ Mon grand-père, quant à lui, c’est avec une gifle qu’il m’a accueillie», se souvient-elle. Et de poursuivre : «Sur le coup, ça m’a détruit. Je me disais que si c’est ainsi que ça se passe avec eux, qu’allait faire ma mère alors ? J’avais peur».
En revenant chez les grands-parents, Sonia espérait trouver refuge et une solution finale à son malaise au sein de sa propre famille. «Aujourd’hui avec du recul, je comprends leur réaction. Mais ce qui me tue, c’est que moi, personne n’a essayé de me comprendre. Ils ne se sont pas demandé pourquoi j’avais agi ainsi ! Leur seul souci, c’est que je suis une fille qui a passé quinze jours hors de la maison chez des inconnus», confie la jeune fille.
«Quand ils ont informé ma mère de mon retour et qu’elle est venue me chercher en larmes, j’ai compris qu’elle ne m’aurait jamais voulu du mal. Elle m’a tout de suite prise dans ses bras et m’a demandé pourquoi je lui ai fait vivre cette situation. Je sais que pour elle, si elle a été dure avec moi, c’est seulement pour mon bien et pour me protéger. Elle-même a été élevée de cette manière… Peut-être que je le serai aussi plus tard avec mes enfants…».
Enfer
Si la fugue est une expérience aussi difficile et traumatisante pour les enfants, elle l’est tout aussi pour les parents. Kahina, la quarantaine et vivant à l’ouest d’Alger, elle aussi est passée par là. Elle raconte : «‘‘Ton père va te tuer !”. Je regrette de lui avoir parlé ainsi quand il m’a téléphoné. ça faisait trois jours qu’il était sorti et au lieu de lui demander où il passait ses nuits et s’il allait bien, je lui ai crié dessus en lui demandant de rentrer à la maison dans l’immédiat.
Il m’a raccroché au nez et j’ai passé des jours sans avoir de ses nouvelles. Si on retourne en arrière, je m’y prendrais autrement.» Durant l’absence de son fils Raouf, Kahina dit avoir vécu l’enfer. «ç’était insupportable et je n’ai quasiment pas dormi pendant plusieurs jours. Je donnerai tout pour ne pas revivre la même situation une deuxième fois.
Mon fils a quitté la maison parce qu’il étouffait. Mon mari a toujours été sévère avec les enfants, il était tout le temps en colère, mais Raouf en prenait plus que ses frères et sœurs parce que c’est l’aîné et qu’il était un peu faible à l’école», se rappelle-t-elle. Le cas de Sonia, de Raouf et sa mère n’est évidemment pas isolé et le phénomène de la fugue touche de plus en plus de mineurs algériens. Mais finalement, quels sont les facteurs qui motivent les enfants à fuguer ?
Le professeur Badra Moutassem-Mimouni, du département de psychologie et d’orthophonie de l’Université d’Oran 2 et directrice de recherche au Crasc, analyse : «L’adolescent est dans une période charnière où il est souvent partagé entre des désirs contradictoires : se conformer aux normes sociales ou se révolter et en sortir. La fugue est le signe de quelque chose qui perturbe l’adolescent et qui l’amène à prendre des risques.» Et de signaler qu’il peut y avoir deux types de causes.
Celles liées à la personnalité de l’adolescent : instabilité, recherche de liberté, besoin d’être autonome, ou personnalité peu réfléchie, impulsive et manquant de maturité et de capacité d’évaluer les situations et les risques. Ou encore les causes liées au milieu familial : un milieu rigide, absence de communication au sein de la famille, violences familiales contre la mère ou contre l’enfant ou les deux à la fois, ou un milieu trop laxiste qui semble indifférent à l’adolescent.
Aventure
A partir de là, le professeur Moutassem-Mimouni explique que pour les fugueurs, prendre la fuite rime avec la recherche de l’aventure, de la liberté ou se dire «faire ce que je veux», échapper à la pression familiale, se venger des parents et de leurs exigences ou leur indifférence dans beaucoup de cas, ou encore tester sa valeur auprès des parents (leur faire peur, se faire désirer...). Avis partagé et confirmé par les services de la police qui traitent, à longueur d’année, plusieurs centaines de cas de fugues à travers le pays.
En effet, selon le commissaire de police Wahiba Hamali du bureau de protection des personnes vulnérables, auparavant appelé bureau de protection des mineurs, le malaise au sein de la famille est le principal motif des fugues. Mais aussi l’échec scolaire et la recherche aventure. «Quand un jeune est en train de se construire et qu’il est à la recherche de lui-même, il vit dans un imaginaire et un monde qu’il veut découvrir et conquérir.
L’autre cause des fugues qu’on rencontre souvent c’est l’aventure. On a l’aventure amoureuse ou même l’aventure entre copains et amis. Quant à l’échec scolaire, quand les parents sont sévères avec leurs enfants et pour fuir les punitions, les écoliers décident de ne pas rentrer chez eux. Dans la plupart des cas, on finit par les retrouver chez des proches et des membres de la famille ou des amis», affirme le commissaire.
En effet, selon un récent communiqué de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) visant à interpeller les parents et le ministère de l’Education nationale, la période de remise des bulletins scolaires est de plus en plus marquée par les fugues et des tentatives de suicide des élèves subissant des pressions de la part des parents. «Ce problème est le résultat d’un processus de cumul fait de pressions psychologiques, de menaces et parfois même de violences physiques. Sa résurgence à chaque fois qu’arrive la période de remise des bulletins signifie que rien n’a été fait jusqu’ici pour tenter de régler le problème», a souligné la LADDH.
Cauchemar
Si Sonia, elle, a réussi à retrouver le chemin du foyer et que les choses ont fini par s’arranger, ce n’est pas forcément le cas pour beaucoup d’autres adolescents. Une fois livré à lui-même, l’enfant devient un être vulnérable : alcool, drogue, crime, exploitation sexuelle… Il s’expose ainsi à de multiples rencontres dangereuses et son coup de tête va ainsi rapidement se transformer en cauchemar. Le professeur Badra Moutassem Mimouni confirme : «En fuguant, l’adolescent va se retrouver dans un monde inconnu, chargé de dangers dont il ne connaît pas les codes.
Il est désemparé, car ce qu’il a imaginé et ce qu’il trouve dans la rue est très loin de l’imaginaire qu’il s’est construit : il doit apprendre à se prendre en charge, à trouver où dormir, quoi manger, se défendre, etc.» et d’ajouter : «Cette situation peut le terroriser et il ne sait pas comment s’en sortir. Il peut avoir trop peur de la punition mais ne peut pas rentrer chez lui. Ce qui peut créer des états de détresse intense.
A partir de là, souligne le professeur, la fugue constitue un danger pour l’adolescent, surtout s’il n’a pas été préparé à affronter les difficultés que représente la rue : il peut être agressé physiquement, sexuellement ou moralement (larbinisé, esclave, utilisé pour des rapines par les plus grands etc.).
Aussi, la fugue n’est pas un délit, mais elle entraîne forcément tôt ou tard l’adolescent à en commettre (vol, agression, prostitution, drogues, etc. ne serait-ce que pour manger)». Pour éviter ces scénarios, les services de police du bureau de protection des personnes vulnérables font de leur mieux. A chaque dépôt de plainte ou d’alerte de disparition de mineur, sans perdre de temps, une enquête est ouverte et les recherches entamées.
«Dès la présentation de l’un des parents ou des proches au poste de police pour un avis de recherche, la procédure est enclenchée et une enquête est ouverte», affirme le commissaire de police Wahiba Hamali, soulignant que «quand il s’agit de la disparition d’un mineur, on réagit immédiatement et l’enquête est tout de suite entamée et on n’attend pas que les 24 heures d’absence passent. Le facteur temps est très important. En une heure, l’enfant peut changer de wilaya.»
Traumatisme
Selon le commissaire, le premier point à vérifier est le cadre de vie de l’enfant. A-t-il l’habitude de quitter la maison ? Qui sont ses amis et ses fréquentations ? Son école, et surtout comment il vit dans son milieu familial. «Après le dépôt du premier rapport d’information auprès du procureur de la République, on commence la diffusion de recherche en communiquant avec les différents services de police de la wilaya. Puis, on élargit la recherche aux autres wilayas en fonction des éléments qu’on a de l’enquête, poursuit-elle.
Une fois l’enfant récupéré, il subit automatiquement des examens médicaux pour voir s’il est sain physiquement et s’assurer qu’il n’a pas été victime d’agression physique ou sexuelle, ou encore pour voir qu’il n’a pas consommé une drogue quelconque. Par la suite, un psychologue prend le relais afin d’éviter tout traumatisme. Après les examens, s’il s’avère que l’enfant a été victime des violence ou d’agression, à ce moment-là une autre enquête est ouverte.»
Il est à noter également que lors de l’examen psychologique, si le médecin comprend que l’enfant est victime de violence au sein du foyer familial, les services de police prennent des mesures. «S’il s’avère que l’enfant est en danger chez lui, on fait un rapport au procureur de la République qui peut ordonner de placer l’enfant dans une autre famille», affirme le commissaire. Par ailleurs, du côté psychologique, le professeur Badra Moutassem-Mimouni met l’accent sur le comportement des parents après le retour du fugueur à la maison.
Pour le professeur, le moment des retrouvailles est très important pour ne pas revivre la même situation deux ou trois fois. «Les parents doivent exprimer leur peur et tristesse afin que l’enfant comprenne son importance dans la famille, qu’ils sont là pour l’écouter, l’aider et l’accompagner dans ce qu’il fait. L’enfant finira par comprendre que si ses parents sont sévères, c’est pour son bien et parce qu’ils ont peur pour lui», affirme le professeur.
Ryma Maria Benyakoub
Les médecins résidents exigent l’intervention du Premier ministre
le 05.01.18 | 12h00
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Les médecins résidents refusent de renouer le dialogue avec...
Après l’agression dont ils ont été victimes, mercredi dernier, les médecins résidents déclarent qu’ils maintiennent leur grève illimitée jusqu’à l’intervention du Premier ministre. Ainsi ils tournent le dos au ministre de la Santé. La tension est montée d’un cran. Les médecins blessés affirment qu’ils vont porter plainte. Retour, avec les différentes positions, sur cette journée qui a choqué les Algériens.
Les scènes de brutalités dont été victimes les médecins résidents, agressés violemment mercredi par la police à l’entrée de l’hôpital Mustapha Pacha, ont choqué tous les Algériens. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que ces résidents, qui sont au nombre de 15 000, selon les chiffres officiels, en grève depuis le 14 novembre dernier, n’en sont pas à leur première protestation !«Il faut savoir que nos revendications, qui sont les mêmes, ne sont aucunement satisfaites par la tutelle depuis plusieurs années», s’indignent les résidents interviewés sur le sujet. On se demande comment le gouvernement ne peut pas prendre en charge leurs doléances, quand l’un de ses membres, en l’occurrence l’ancien ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, déclare publiquement que «l’Algérie dispose aussi des meilleures structures et de moyens que plusieurs pays européens et certains établissements américains» !
Sauf qu’au moindre souci de santé, aucun de ces hauts responsables de l’Etat ne prend le risque de se soigner au pays et se précipite afin de se faire prendre en charge à l’étranger, notamment en France. Pour l’instant, silence radio de la part de la tutelle. Quant aux résidents, ils maintiennent leurs revendications dont «le service civil qui bloque les résidents, le service militaire que les garçons accomplissent après le service civil, l’amélioration des conditions de travail, le congé de maternité qui ne dépasse pas un mois et est soumis à l’approbation seule des professeurs ainsi que la question du statut du résident et celle des œuvres sociales qu’ils n’ont pas touchées depuis 2011».
Opération chirurgicale
«Ce qui s’est passé hier a atteint un point de non-retour. Nous n’allons plus faire marche arrière et il n’est plus question de négocier avec le ministre de la Santé et celui de l’Enseignement supérieur que nous avons déjà rencontrés à trois reprises. Notre mouvement continue jusqu’à la prise en charge de notre plateforme de revendications signée lors de la rencontre nationale tenue en novembre dernier à Constantine», assure le Dr Abdelmoumen Habibi, résident en radiologie à Constantine et membre fondateur du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), qui mène actuellement le mouvement de la grève.
Le bilan des médecins agressés s’élève, selon certains de leurs collègues que nous avons interrogés, à «20 résidents». Or le Dr Habibi précise que leur collectif ne dispose aujourd’hui que de «13 certificats délivrés par les médecins légistes qui ont consulté les blessés dont les congés de repos accordés atteignent parfois plus de 15 jours». «Les médecins attaqués vont tous déposer plainte «pour agression» contre les éléments de la police d’Alger qui sont intervenus lors de la manifestation avortée», indique le Dr Habibi.
Une victime de l’agression, le Dr Joudi, résident en réanimation à Alger, serait, encore selon nos informations, «en observation à l’hôpital de Maillot de Bab El Oued». le Dr Sarah Messaid, du collectif CHU Beni Messous, qui le connaît, jointe par téléphone, explique qu’«il est atteint d’un hématome extra-dural avec une fracture au niveau de sa vertèbre cervicale». «Selon les informations dont je dispose, le Dr Joudi a subi une opération chirurgicale au niveau du même l’hôpital et il doit en subir une autre au niveau de sa vertèbre», révèle-t-elle.
Etat
Par ailleurs, dans la soirée de mercredi, les résidents de l’hôpital de Mustapha Pacha ont décidé de suspendre momentanément le service minimum qu’ils ont maintenu depuis le début de leur protestation. Selon nos informations, ces derniers n’ont repris le service qu’après la libération de tous les résidents interpellés par la police, dont le nombre ne nous a pas été communiqué. L’autre point culminant est celui en lien avec la déclaration du Syndicat des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu).
Selon le Dr Habibi et certains résidents que nous avons contactés, le Snechu a «demandé aux résidents de boycotter les prochains examens de résidanat, dont les premiers candidats seront ceux de la pédiatrie qui s’apprêtent à les entamer ce dimanche». Alors que la Sûreté nationale n’a émis aucun communiqué sur cette affaire, du côté des ministères concernés, seul le conseiller du ministre de la Santé, Slim Belkessam, a réagi, en marge d’une conférence de presse sur la grippe saisonnière, en affirmant que «les portes du ministère de la Santé demeurent toujours ouvertes pour les médecins résidents».
Ce dernier a appelé, dans la même déclaration, les résidents à «un dialogue responsable et réaliste» qui doit, selon lui, «demeurer un moyen civilisé afin de traiter tous les problèmes». «Lorsqu’on soumet une plateforme de revendications, on entre dans un cycle de négociations jusqu’à ce que l’on trouve un terrain d’entente. Après expertise juridique, nous avons confirmé aux médecins résidents leur droit légal aux œuvres sociales. Pour ce qui est du service national, cela ne relève pas des compétences du ministère de la Santé.
Quant à la demande d’aménagement du service civil, nous leur avons signifié que nous sommes d’accord et, à cet effet, la première décision annoncée aux représentants des médecins résidents, c’est qu’il n’y aura pas d’affectation d’un nouveau médecin spécialiste au titre du service civil dans un établissement hospitalier qui ne dispose pas de tous les moyens nécessaires à la pratique de sa spécialité», a expliqué M. Belkessam. D’autres point ont été évoqués par lui, sauf que les résidents semblent ne pas vraiment y prêté attention.
Pour eux, la confiance avec le ministre de la Santé «est résiliée». Ils exigent «l’intervention du Premier ministre, Ahmed Ouyahia».
Rassemblement national prévu par les résidents mardi à Oran
Les médecins résidents ont observé un sit-in de protestation, hier matin, au niveau de l’établissement hospitalo-universitaire d’Oran, l’EHU 1er Novembre.Ce piquet de grève, organisé dans le cadre du débrayage lancé par le Collectif des médecins résidents, le Camra, a été suivi d’une marche soutenue par tout le corps médical, dont des membres du Syndicat des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu), qui a annoncé le boycott des examens du DEMS à partir de dimanche, ainsi qu’une grève nationale dès mardi prochain, coïncidant avec le rassemblement national des médecins qui se tiendra à Oran.
Les blouses blanches ont battu le pavé en marchant jusqu’à l’établissement hospitalier régional de Sûreté nationale. Toute une symbolique pour dénoncer la violente charge policière contre les médecins, lors du rassemblement organisé à l’intérieur du CHU Mustapha Pacha.
Plusieurs protestataires ont fait des déclarations de dénonciation, lors des prises de parole, notamment le secrétaire du bureau d’Oran du Snechu, le Dr Anouar Remini, ou le membre du Camra, le Dr Ikbal Abderrahmane.
Arrivés devant l’hôpital de police, les manifestants scandaient des slogans hostiles. «Pouvoir assassin», «Policier haggar», ou encore «Ma ranache khayfine» (nous n’avons pas peur).
La marche a continué jusqu’en début d’après-midi. La semaine prochaine, les piquets de grève seront observés au CHU d’Oran dans le quartier dit Plateau St Michel, où se tiendra justement le rassemblement national. Redouane Benchikh
Meziane Abane
Aéroport Mohamed Boudiaf de Constantine
Des passagers d’Air Algérie victimes de vols de bagages
le 26.12.17 | 12h00
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La qualité de service semble encore être le dernier des...
Dénoncée à plusieurs reprises, cette situation donne une très mauvaise image de la compagnie nationale qui accumule toujours les défaillances ces dernières années.
Des passagers du vol AH 1461 de la compagnie Air Algérie en provenance,
samedi passé, de la ville de Lyon, vol prévu à 17h 10 et retardé
jusqu’aux environs de 19 h30, rapportent avoir eu la mauvaise surprise
de constater à l’arrivée des bagages à l’aéroport Mohamed Boudiaf de
Constantine que certaines de leurs valises ont été ouvertes.
Samir, enseignant à Lyon, en visite familiale pour quelques jours à Constantine, témoigne à ce propos: «On a dû patienter, après avoir été soumis aux différents contrôles de la police des airs et des frontières et des Douanes, près de deux heures dans la zone de débarquement, avant de pouvoir récupérer nos bagages. En plus des lenteurs dans la livraison des bagages, je me suis rendu compte avec plusieurs autres que ma valise, que j’avais pourtant pris le soin de fermer avec un cadenas, a été ouverte.
Je ne sais pas s’ils ont pris des choses. Je verrai ça en arrivant à la maison. J’ai bien fait en tout cas de mettre mes objets de valeur dans mon bagage à main, mais d’autres passagers n’ont pas eu cette chance. Certains se sont plaints à la police de s’être fait subtiliser certains de leurs effets, dont des objets de valeur.»
Notre interlocuteur souligne d’autre part que le vol en question a été marqué par un autre incident, survenu celui-ci lors de l’embarquement à l’aéroport de Lyon. Un passager, ressortissant tunisien, accompagné de son épouse algérienne, a eu en effet la désagréable surprise de trouver du vomi sur le siège qui lui avait été désigné.
Ce qu’il n’a pas manqué, comme on peut aisément le comprendre, de signaler au personnel de cabine en lui demandant de trouver une solution. Mais comme il n’y avait plus aucune place libre, il a dû se résoudre à prendre ce siège après qu’une hôtesse de l’air l’a nettoyé de manière très sommaire et avec beaucoup de mauvaise grâce, rapporte notre témoin, ajoutant que le passager en question avait ensuite pris des photos du siège encore souillé de vomi, en menaçant le personnel de cabine de les poster sur les réseaux sociaux.
Ce qui s’est avéré une très mauvaise idée, puisqu’il s’est fait embarquer par la police des airs et des frontières, probablement alertée de l’incident par l’équipage, dès sa descente de l’avion.
Samir, enseignant à Lyon, en visite familiale pour quelques jours à Constantine, témoigne à ce propos: «On a dû patienter, après avoir été soumis aux différents contrôles de la police des airs et des frontières et des Douanes, près de deux heures dans la zone de débarquement, avant de pouvoir récupérer nos bagages. En plus des lenteurs dans la livraison des bagages, je me suis rendu compte avec plusieurs autres que ma valise, que j’avais pourtant pris le soin de fermer avec un cadenas, a été ouverte.
Je ne sais pas s’ils ont pris des choses. Je verrai ça en arrivant à la maison. J’ai bien fait en tout cas de mettre mes objets de valeur dans mon bagage à main, mais d’autres passagers n’ont pas eu cette chance. Certains se sont plaints à la police de s’être fait subtiliser certains de leurs effets, dont des objets de valeur.»
Notre interlocuteur souligne d’autre part que le vol en question a été marqué par un autre incident, survenu celui-ci lors de l’embarquement à l’aéroport de Lyon. Un passager, ressortissant tunisien, accompagné de son épouse algérienne, a eu en effet la désagréable surprise de trouver du vomi sur le siège qui lui avait été désigné.
Ce qu’il n’a pas manqué, comme on peut aisément le comprendre, de signaler au personnel de cabine en lui demandant de trouver une solution. Mais comme il n’y avait plus aucune place libre, il a dû se résoudre à prendre ce siège après qu’une hôtesse de l’air l’a nettoyé de manière très sommaire et avec beaucoup de mauvaise grâce, rapporte notre témoin, ajoutant que le passager en question avait ensuite pris des photos du siège encore souillé de vomi, en menaçant le personnel de cabine de les poster sur les réseaux sociaux.
Ce qui s’est avéré une très mauvaise idée, puisqu’il s’est fait embarquer par la police des airs et des frontières, probablement alertée de l’incident par l’équipage, dès sa descente de l’avion.
F. Raoui
Annaba : Agression à l’arme blanche en pleine audience
le 05.01.18 | 12h00
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Le président de la section pénale près le tribunal correctionnel de Annaba - Achou Abderrahmène - a été choqué, hier matin, lorsqu’il a constaté qu’un plaignant a balafré le visage de son adversaire par un objet contondant en pleine audience.
Regrettable à plus d’un titre, cet incident s’est produit
instantanément après que le magistrat ait prononcé, selon des avocats,
l’acquittement en faveur de l’accusé. Bien qu’il soit boiteux,
l’agresseur a réussi à se frayer un passage parmi la forte assistance et
disparaître dans le centre ville d’Annaba, au grand dam des policiers
qui étaient en faction.
Dans des cas pareils, ils risquent des mesures disciplinaires, affirment les mêmes avocats, présents à l’audience. Il était 9h passées d’un jeudi ordinaire. La salle d’audience est bondée de justiciables et l’accusé «victime d’agression» est parmi l’assistance face au président de la section pénale, racontent des témoins oculaires. Le magistrat prononçait les verdicts dont un acquittement au profit de l’accusé, âgé de 27 ans. Se sentant lésé dans ses droits, le plaignant, 22 ans, n’a pas résisté à l’envie de se venger.
En un geste éclair, il a dégagé une lame et coupé à la verticale le côté gauche du visage de son antagoniste devant les yeux écarquillés du président de l’audience et représentant du ministère public. Avant que l’assistance et les agents de police ne se rendent compte de ce qui est arrivé, le plaignant avait pris la fuite, laissant derrière lui une scène de panique indescriptible.
Il est actuellement recherché par les différents services de sécurité. Dans la salle des audiences, le sang giclait du visage de la victime et les secours tardaient à venir car ils n’ont pas été alertés aussitôt. Heureusement qu’un des justiciables a pris un petit tapis de prière qu’il l’a collé sur le visage du blessé avant que les éléments de la Protection civile ne le prennent en charge pour l’évacuer au service des urgences de l’hôpital Ibn Rochd de la même ville.
Avec cet incident, le problème de la sécurisation des institutions publiques, notamment judiciaires, est remis au-devant de l’actualité. Le président de la cour, le procureur général et celui du tribunal d’Annaba sont mis chacun devant leurs responsabilités, à savoir la sécurisation des tribunaux et la cour de justice.
Outre les pressions qu’ils subissent de leur hiérarchie lorsqu’il s’agit de dossiers lourds, les magistrats sont exposés également à l’insécurité, où ce dernier cas de figure en dit long sur le risque que subit le juge au niveau des audiences. Désormais, aucun lieu ne peut être qualifié de sécurisé à Annaba. Les salles d’audience des tribunaux non plus.
Dans des cas pareils, ils risquent des mesures disciplinaires, affirment les mêmes avocats, présents à l’audience. Il était 9h passées d’un jeudi ordinaire. La salle d’audience est bondée de justiciables et l’accusé «victime d’agression» est parmi l’assistance face au président de la section pénale, racontent des témoins oculaires. Le magistrat prononçait les verdicts dont un acquittement au profit de l’accusé, âgé de 27 ans. Se sentant lésé dans ses droits, le plaignant, 22 ans, n’a pas résisté à l’envie de se venger.
En un geste éclair, il a dégagé une lame et coupé à la verticale le côté gauche du visage de son antagoniste devant les yeux écarquillés du président de l’audience et représentant du ministère public. Avant que l’assistance et les agents de police ne se rendent compte de ce qui est arrivé, le plaignant avait pris la fuite, laissant derrière lui une scène de panique indescriptible.
Il est actuellement recherché par les différents services de sécurité. Dans la salle des audiences, le sang giclait du visage de la victime et les secours tardaient à venir car ils n’ont pas été alertés aussitôt. Heureusement qu’un des justiciables a pris un petit tapis de prière qu’il l’a collé sur le visage du blessé avant que les éléments de la Protection civile ne le prennent en charge pour l’évacuer au service des urgences de l’hôpital Ibn Rochd de la même ville.
Avec cet incident, le problème de la sécurisation des institutions publiques, notamment judiciaires, est remis au-devant de l’actualité. Le président de la cour, le procureur général et celui du tribunal d’Annaba sont mis chacun devant leurs responsabilités, à savoir la sécurisation des tribunaux et la cour de justice.
Outre les pressions qu’ils subissent de leur hiérarchie lorsqu’il s’agit de dossiers lourds, les magistrats sont exposés également à l’insécurité, où ce dernier cas de figure en dit long sur le risque que subit le juge au niveau des audiences. Désormais, aucun lieu ne peut être qualifié de sécurisé à Annaba. Les salles d’audience des tribunaux non plus.
Gaidi Mohamed Faouzi
Protestation des médecins résidents
Violente charge policière
le 04.01.18 | 12h00
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Le visage tuméfié et ensanglanté, les bras...
Du sang sur des blouses blanches. Le rassemblement, organisé, hier à l’intérieur du CHU Mustapha Pacha (Alger), à l’appel du Collectif des médecins résidents (Camra), a été violemment réprimé.
Des policiers, déployés en force à l’entrée de l’hôpital, ont fait
usage de leurs matraques : des dizaines de résidents ont été blessés,
dont plusieurs grièvement. Quatre médecins ont été interpellés et leurs
téléphones portables confisqués. Le visage tuméfié et ensanglanté, les
bras fracturés, des médecins sont transportés, dans une cohue, au
pavillon des urgences. «Mes amis de chirurgie générale du CHU de Bab El
Oued ont eu plusieurs fractures à la tête. L’un d’eux a eu des
complications.
Il doit passer un scanner, mais on vient de me dire qu’il a des soucis avec l’assistant», s’offusque le Dr Belaroussi, délégué du CHU Lamine Debbaghine (ex-Maillot), serrant des deux mains une affiche. Les résidents de médecine générale, rejoints par leurs camarades des autres spécialités (pharmacie, biologie) déclarent être choqués par la violence policière dans l’enceinte même de l’hôpital.
«Honte aux policiers ! Que valent pour eux les franchises hospitalières ?» s’interroge la déléguée des résidents du CHU de Beni Messous, le Dr Hadjab, dont la voix est couverte par les slogans hostiles aux pouvoirs publics («Pouvoir assassin», «A bas la répression», etc.).
Pour les futurs spécialistes, c’est «la rupture de confiance» avec le corps de la police. «Une décision est prise par les collègues : ne plus prendre en charge les policiers dans nos services. Qu’ils aillent aux Glycines (hôpital de la police, ndlr) ! Nous comptons déposer plainte contre la police pour usage de la violence», signale la résidente, qui annonce aussi que le Camra adressera aussi un rapport détaillé aux organisations des droits de l’homme pour dénoncer la violation des franchises hospitalières.
Des malades et leurs proches ou parents n’ont pas pu entrer ni sortir du CHU Mustapha Pacha encerclé dès la matinée par un impressionnant dispositif sécuritaire. «Je n’ai pas pu changer mon rendez-vous au Centre Pierre et Marie Curie (service cancérologie). Le policier m’a empêché d’entrer. Ici, c’est plus que ‘maâbar Rafah’ (point de passage de Rafah (Ghaza)», enrage une sexagénaire, obligée par des policiers de faire le détour de l’hôpital pour passer par l’entrée nord de l’hôpital (côté Meissonnier).
A cet endroit, des CRS filtraient l’entrée ; des parents ont dû attendre longtemps pour récupérer à la morgue le corps de leur enfant et se frayer un chemin parmi la centaine de personnes amassées devant le portail. En grève depuis sept semaines, les résidents ont décidé après la répression d’hier de durcir leur mouvement.
«Plus de service minimum !»
Selon un communiqué, rendu public en fin de matinée, le Camra informe qu’«après ces dépassements» des forces de l’ordre, le Collectif a décidé «l’arrêt du service minimum, y compris la garde et les urgences (le résident n’est nullement responsable de la garde et des urgences, puisqu’il n’est pas diplômé et considéré comme étudiant selon la tutelle)».
Les grévistes dénoncent la «fuite en avant» du ministre de la Santé, le Pr Hasbellaoui, qui a «menti à l’opinion» en affirmant la main sur le cœur avoir satisfait les revendications des résidents grévistes qu’il a rencontrés dernièrement au siège de son ministère. «Le ministre de la santé a parlé durant 15 minutes, en nous avouant que la question du service civil et le service militaire ne sont pas de son ressort. Les délégués n’ont pas pu parler et n’ont pas eu leur PV», s’indigne le délégué Belaroussi.
Le Collectif des médecins résidents a réclamé dans sa plateforme de revendications l’«abrogation» du service civil «dans sa formule actuelle». Il exige en effet une prise en charge des médecins envoyés dans les wilayas du Sud et des Hauts-plateaux (hébergement décent, regroupement familial, équipements adéquats, etc.).
Le Collectif réclame une dispense du service militaire au même titre que les citoyens algériens nés entre 1985 et 1987 et l’abrogation des notes internes du MDN, qui ne prennent pas en compte les demandes de dispense pour cause médicale ou pour soutien de famille. Il s’est déclaré pour la révision du statut général du résident très «flou» et qui les prive des avantages que peuvent avoir des étudiants ou des travailleurs (hébergement, œuvres sociales, etc.). «La loi sanitaire parle certes de mesures incitatives, mais c’est dit vaguement dans le texte proposé aux députés.
Il s’agit du zonage (4) pour le service civil qui deviendra de droit partout. Il y a aussi le droit à l’hébergement, qui était prévu. Donc, finalement rien de nouveau», déplore le Dr Khedraoui, délégué du CHU de Douéra. La réaction violente de la police a fait réagir. Le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) dénonce, dans un communiqué, la violente répression et réitère son appel à «l’intervention des plus hautes autorités du pays pour que soit rétabli le dialogue pour des négociations responsables», indique le texte signé du président du SNPSP.
Karim Tabbou exprime, dans un post sur sa page Facebook, sa solidarité avec les protestataires et condamne la «brutalité policière injuste et injustifiée». «Nous ne voulons plus d’une police au service du pouvoir politique, nous voulons une police républicaine qui ne doit obéir qu’à la seule force de la loi», écrit l’ex-députée et président de l’UDS non agréé.
Le Collectif des médecins résidents (Camra) décide d’aller au-delà de ses deux tutelles (Santé et Enseignement). «C’est l’impasse. La grève illimitée ne s’arrêtera pas jusqu’à la réouverture du dialogue et la satisfaction de nos revendications par les pouvoirs publics», affirme le Dr Hadjab, qui signale que le Collectif compte adresser une lettre au président de la République et au Premier ministre, à qui les délégués des résidents viennent de demander audience.
Il doit passer un scanner, mais on vient de me dire qu’il a des soucis avec l’assistant», s’offusque le Dr Belaroussi, délégué du CHU Lamine Debbaghine (ex-Maillot), serrant des deux mains une affiche. Les résidents de médecine générale, rejoints par leurs camarades des autres spécialités (pharmacie, biologie) déclarent être choqués par la violence policière dans l’enceinte même de l’hôpital.
«Honte aux policiers ! Que valent pour eux les franchises hospitalières ?» s’interroge la déléguée des résidents du CHU de Beni Messous, le Dr Hadjab, dont la voix est couverte par les slogans hostiles aux pouvoirs publics («Pouvoir assassin», «A bas la répression», etc.).
Pour les futurs spécialistes, c’est «la rupture de confiance» avec le corps de la police. «Une décision est prise par les collègues : ne plus prendre en charge les policiers dans nos services. Qu’ils aillent aux Glycines (hôpital de la police, ndlr) ! Nous comptons déposer plainte contre la police pour usage de la violence», signale la résidente, qui annonce aussi que le Camra adressera aussi un rapport détaillé aux organisations des droits de l’homme pour dénoncer la violation des franchises hospitalières.
Des malades et leurs proches ou parents n’ont pas pu entrer ni sortir du CHU Mustapha Pacha encerclé dès la matinée par un impressionnant dispositif sécuritaire. «Je n’ai pas pu changer mon rendez-vous au Centre Pierre et Marie Curie (service cancérologie). Le policier m’a empêché d’entrer. Ici, c’est plus que ‘maâbar Rafah’ (point de passage de Rafah (Ghaza)», enrage une sexagénaire, obligée par des policiers de faire le détour de l’hôpital pour passer par l’entrée nord de l’hôpital (côté Meissonnier).
A cet endroit, des CRS filtraient l’entrée ; des parents ont dû attendre longtemps pour récupérer à la morgue le corps de leur enfant et se frayer un chemin parmi la centaine de personnes amassées devant le portail. En grève depuis sept semaines, les résidents ont décidé après la répression d’hier de durcir leur mouvement.
«Plus de service minimum !»
Selon un communiqué, rendu public en fin de matinée, le Camra informe qu’«après ces dépassements» des forces de l’ordre, le Collectif a décidé «l’arrêt du service minimum, y compris la garde et les urgences (le résident n’est nullement responsable de la garde et des urgences, puisqu’il n’est pas diplômé et considéré comme étudiant selon la tutelle)».
Les grévistes dénoncent la «fuite en avant» du ministre de la Santé, le Pr Hasbellaoui, qui a «menti à l’opinion» en affirmant la main sur le cœur avoir satisfait les revendications des résidents grévistes qu’il a rencontrés dernièrement au siège de son ministère. «Le ministre de la santé a parlé durant 15 minutes, en nous avouant que la question du service civil et le service militaire ne sont pas de son ressort. Les délégués n’ont pas pu parler et n’ont pas eu leur PV», s’indigne le délégué Belaroussi.
Le Collectif des médecins résidents a réclamé dans sa plateforme de revendications l’«abrogation» du service civil «dans sa formule actuelle». Il exige en effet une prise en charge des médecins envoyés dans les wilayas du Sud et des Hauts-plateaux (hébergement décent, regroupement familial, équipements adéquats, etc.).
Le Collectif réclame une dispense du service militaire au même titre que les citoyens algériens nés entre 1985 et 1987 et l’abrogation des notes internes du MDN, qui ne prennent pas en compte les demandes de dispense pour cause médicale ou pour soutien de famille. Il s’est déclaré pour la révision du statut général du résident très «flou» et qui les prive des avantages que peuvent avoir des étudiants ou des travailleurs (hébergement, œuvres sociales, etc.). «La loi sanitaire parle certes de mesures incitatives, mais c’est dit vaguement dans le texte proposé aux députés.
Il s’agit du zonage (4) pour le service civil qui deviendra de droit partout. Il y a aussi le droit à l’hébergement, qui était prévu. Donc, finalement rien de nouveau», déplore le Dr Khedraoui, délégué du CHU de Douéra. La réaction violente de la police a fait réagir. Le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) dénonce, dans un communiqué, la violente répression et réitère son appel à «l’intervention des plus hautes autorités du pays pour que soit rétabli le dialogue pour des négociations responsables», indique le texte signé du président du SNPSP.
Karim Tabbou exprime, dans un post sur sa page Facebook, sa solidarité avec les protestataires et condamne la «brutalité policière injuste et injustifiée». «Nous ne voulons plus d’une police au service du pouvoir politique, nous voulons une police républicaine qui ne doit obéir qu’à la seule force de la loi», écrit l’ex-députée et président de l’UDS non agréé.
Le Collectif des médecins résidents (Camra) décide d’aller au-delà de ses deux tutelles (Santé et Enseignement). «C’est l’impasse. La grève illimitée ne s’arrêtera pas jusqu’à la réouverture du dialogue et la satisfaction de nos revendications par les pouvoirs publics», affirme le Dr Hadjab, qui signale que le Collectif compte adresser une lettre au président de la République et au Premier ministre, à qui les délégués des résidents viennent de demander audience.
Nadir Iddir
Privatisation des entreprises : Crainte du bradage
le 04.01.18 | 12h00
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La question de la privatisation des entreprises soulevée par les trois partenaires de la tripartite : gouvernement, UGTA et patronat, lors de la signature de la charte de partenariat entre les secteurs privé et public, suscite des interrogations et surtout une incompréhension.
Le RCD dirigé par Mohcine Belabbas n’est pas contre la privatisation
«des entreprises déficitaires», mais s’oppose à la «privatisation de
cooptation». «On ne gère pas une entreprise comme on gère une épicerie»,
tranche le député Ouamar Saoudi du RCD.
Pour cette formation politique, l’apport argent est nécessaire pour la privatisation d’une entreprise mais le savoir-faire, la compétence et la technologie demeurent l’élément le plus important. «Si l’on ramène des copains pour les introduire dans le capital social des entreprises publiques, cette opération est vouée d’avance à l’échec. Nous ne sommes pas pour que l’administration choisisse des entreprises et des investisseurs qui entrent dans le capital d’une entreprise, la sélection doit se faire dans la transparence et selon des critères précis», avertit Saoudi.
Le RCD rappelle les propos du chef de l’Exécutif tenus devant les députés lors de la présentation du plan d’action du gouvernement. Ahmed Ouyahia n’a jamais fait allusion à la question de la privatisation des entreprises, ce qui démontre, d’après le RCD, que l’Exécutif fait dans l’improvisation et ne donne aucun crédit à un Parlement croupion. «Le plan d’action du gouvernement contient tellement de généralités, ni chiffre ni date, que le gouvernement fait aujourd’hui ce qu’il veut. Nous lui avons même posé la question sur le sort des entreprises déficitaires, il a répondu que le pouvoir ne les lâchera pas», affirme Saoudi. Pour le RCD, l’Etat aurait dû penser, il y a longtemps, à ouvrir le capital mais de manière réfléchie et non de manière anarchique.
Pour sa part, Soufiane Djilali de Jil Jadid pense que le gouvernement prend dans l’urgence des mesures visant à distribuer à ses copains le reste du patrimoine national. «Le gouvernement n’en est pas à sa première, il l’a déjà fait et veut le refaire», soutient Soufiane Djilali. Comme le RCD, Jil Jadid ne remet pas en cause le principe de la privatisation, mais doute des voies utilisées. «Nous savons tous que la valeur réelle des entreprises, qui vont être cédées à bas prix, sera perdue par le pays et sera mise dans les poches des nouveaux riches et nouveaux maîtres du pays», dénonce Soufiane Djilali, qui rappelle que les fleurons des entreprises ont été offerts dans les années 1970 gratuitement aux amis et aujourd’hui le scénario se répète. Pour lui, il aurait fallu discuter la question de la privatisation en public avec l’ensemble des acteurs et à base de critères d’évaluation et ensuite vendre dans la transparence aux prix de la Bourse. «Cette opération telle que conçue par le gouvernement s’apparente à un vol déguisé», accuse Soufiane Djilali.
Louisa Hanoune du Parti des travailleurs (PT) a toujours affiché son opposition au dossier de la privatisation et elle l’a réitérée cette fois encore. Pour elle, la réunion (gouvernement, UGTA, FCE) a été convoquée dans l’unique but de légaliser la prédation, que ce soit à l’échelle nationale ou internationale, et ce, au nom d’un partenariat public-privé qui était prévu dans le code d’investissement de 2016. Le PT considère ce partenariat comme étant antinational et assimile l’ouverture du capital des entreprises publiques à une privatisation qui bradera le patrimoine industriel, lequel relève de la propriété de la collectivité nationale. D’ailleurs, elle s’appuie sur l’article 19 de la Constitution qui justement évoque ce point en le considérant comme un droit inaliénable. Louisa Hanoune se demande si la question de la privatisation ne fait pas partie des crimes économiques.
Pour cette formation politique, l’apport argent est nécessaire pour la privatisation d’une entreprise mais le savoir-faire, la compétence et la technologie demeurent l’élément le plus important. «Si l’on ramène des copains pour les introduire dans le capital social des entreprises publiques, cette opération est vouée d’avance à l’échec. Nous ne sommes pas pour que l’administration choisisse des entreprises et des investisseurs qui entrent dans le capital d’une entreprise, la sélection doit se faire dans la transparence et selon des critères précis», avertit Saoudi.
Le RCD rappelle les propos du chef de l’Exécutif tenus devant les députés lors de la présentation du plan d’action du gouvernement. Ahmed Ouyahia n’a jamais fait allusion à la question de la privatisation des entreprises, ce qui démontre, d’après le RCD, que l’Exécutif fait dans l’improvisation et ne donne aucun crédit à un Parlement croupion. «Le plan d’action du gouvernement contient tellement de généralités, ni chiffre ni date, que le gouvernement fait aujourd’hui ce qu’il veut. Nous lui avons même posé la question sur le sort des entreprises déficitaires, il a répondu que le pouvoir ne les lâchera pas», affirme Saoudi. Pour le RCD, l’Etat aurait dû penser, il y a longtemps, à ouvrir le capital mais de manière réfléchie et non de manière anarchique.
Pour sa part, Soufiane Djilali de Jil Jadid pense que le gouvernement prend dans l’urgence des mesures visant à distribuer à ses copains le reste du patrimoine national. «Le gouvernement n’en est pas à sa première, il l’a déjà fait et veut le refaire», soutient Soufiane Djilali. Comme le RCD, Jil Jadid ne remet pas en cause le principe de la privatisation, mais doute des voies utilisées. «Nous savons tous que la valeur réelle des entreprises, qui vont être cédées à bas prix, sera perdue par le pays et sera mise dans les poches des nouveaux riches et nouveaux maîtres du pays», dénonce Soufiane Djilali, qui rappelle que les fleurons des entreprises ont été offerts dans les années 1970 gratuitement aux amis et aujourd’hui le scénario se répète. Pour lui, il aurait fallu discuter la question de la privatisation en public avec l’ensemble des acteurs et à base de critères d’évaluation et ensuite vendre dans la transparence aux prix de la Bourse. «Cette opération telle que conçue par le gouvernement s’apparente à un vol déguisé», accuse Soufiane Djilali.
Louisa Hanoune du Parti des travailleurs (PT) a toujours affiché son opposition au dossier de la privatisation et elle l’a réitérée cette fois encore. Pour elle, la réunion (gouvernement, UGTA, FCE) a été convoquée dans l’unique but de légaliser la prédation, que ce soit à l’échelle nationale ou internationale, et ce, au nom d’un partenariat public-privé qui était prévu dans le code d’investissement de 2016. Le PT considère ce partenariat comme étant antinational et assimile l’ouverture du capital des entreprises publiques à une privatisation qui bradera le patrimoine industriel, lequel relève de la propriété de la collectivité nationale. D’ailleurs, elle s’appuie sur l’article 19 de la Constitution qui justement évoque ce point en le considérant comme un droit inaliénable. Louisa Hanoune se demande si la question de la privatisation ne fait pas partie des crimes économiques.
Nabila Amir
Réunion FLN-UGTA-Organisations patronales
«Nous ne cherchons pas à faire partir Ouyahia»
le 04.01.18 | 12h00
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Un fiasco. Il a pourtant tenté dès l’ouverture de la réunion FLN-UGTA-organisations patronales de déminer le terrain.
Face à Abdelmadjid Sidi Saïd et Ali Haddad, Djamel Ould Abbès a accusé
des parties d’avoir voulu semer la zizanie et rappeler, la main sur le
cœur, que le FLN n’était pas contre la charte public-privé signé le 23
décembre à Alger par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, la centrale
syndicale UGTA et la plus importante organisation patronale, le FCE.
«Nous n’avons jamais affirmé que nous étions contre cette charte, a
déclaré le SG du FLN.
Comme nous n’avons jamais eu l’intention de nous en prendre au Premier ministre Ouyahia, car son départ ou son maintien est une prérogative du président Bouteflika.» Mal à l’aise durant son intervention, le chef de la plus importante formation politique du pays va faire amende honorable et célébrer un accord qu’il avait désavoué quelques jours plus tôt devant ses militants à Souk Ahras. «On applaudit la signature de cet accord», s’est exlamé M. Ould Abbès devant un Ali Haddad, les bras croisés, le visage grave et qui n’a pas desserré les dents durant toute son intervention.
Car les deux invités à la «rencontre de convivialité», comme a tenu à le préciser le patron de l’UGTA, en avaient gros sur le cœur. Pendant plusieurs jours, ils ont été accusés de chercher à brader les entreprises publiques pour l’un et d’avoir une attitude de prédateur pour l’autre. Face aux accusations, Sidi Saïd a rappelé que cette charte avait un dénominateur commun : le président de la République et l’avenir de l’Algérie.» «Il est simple de tenir des propos populistes, mais cela ne permet ni de nourrir, ni d’habiller, et encore moins de loger le citoyen.» Une pique à peine voilée aux insinuations lancées par M. Ould Abbès au lendemain de la signature de la charte public-privé. «On ne va pas se délester des entreprises stratégiques», s’est écrié un Sidi Saïd remonté. Mais le coup de grâce sera porté par Ali Haddad. Dans un arabe hésitant, le patron du FCE va attaquer point par point les accusations du chef du FLN. «Nous rejetons totalement les accusations irresponsables propagées par certains à l’encontre des patrons, en décrétant des lignes rouges qu’il ne faut pas franchir.».
«On plaide à travers la charte que nous avons signée pour une collaboration fructueuse avec les entreprises publiques et nous ne cherchons pas leurs privatisations. Nous respectons toutes les lois de la République», a encore déclaré le patron de l’ERTHB devant un Ould Abbès livide qui a bien tenté quelques traits d’humour pour détendre l’atmosphère, mais ni Abdelmadjid Sidi Saïd et encore moins Ali Haddad n’avaient le cœur à rire, hier au siège du FLN. Seul lot de consolation pour M Ould Abbès : la signature par les trois parties de la déclaration commune et d’une lettre de remerciements adressée au président de la République. Faute d’avoir été invité à la cour des grands, le 23 décembre, le secrétaire général du FLN s’est consolé comme il a pu.
Comme nous n’avons jamais eu l’intention de nous en prendre au Premier ministre Ouyahia, car son départ ou son maintien est une prérogative du président Bouteflika.» Mal à l’aise durant son intervention, le chef de la plus importante formation politique du pays va faire amende honorable et célébrer un accord qu’il avait désavoué quelques jours plus tôt devant ses militants à Souk Ahras. «On applaudit la signature de cet accord», s’est exlamé M. Ould Abbès devant un Ali Haddad, les bras croisés, le visage grave et qui n’a pas desserré les dents durant toute son intervention.
Car les deux invités à la «rencontre de convivialité», comme a tenu à le préciser le patron de l’UGTA, en avaient gros sur le cœur. Pendant plusieurs jours, ils ont été accusés de chercher à brader les entreprises publiques pour l’un et d’avoir une attitude de prédateur pour l’autre. Face aux accusations, Sidi Saïd a rappelé que cette charte avait un dénominateur commun : le président de la République et l’avenir de l’Algérie.» «Il est simple de tenir des propos populistes, mais cela ne permet ni de nourrir, ni d’habiller, et encore moins de loger le citoyen.» Une pique à peine voilée aux insinuations lancées par M. Ould Abbès au lendemain de la signature de la charte public-privé. «On ne va pas se délester des entreprises stratégiques», s’est écrié un Sidi Saïd remonté. Mais le coup de grâce sera porté par Ali Haddad. Dans un arabe hésitant, le patron du FCE va attaquer point par point les accusations du chef du FLN. «Nous rejetons totalement les accusations irresponsables propagées par certains à l’encontre des patrons, en décrétant des lignes rouges qu’il ne faut pas franchir.».
«On plaide à travers la charte que nous avons signée pour une collaboration fructueuse avec les entreprises publiques et nous ne cherchons pas leurs privatisations. Nous respectons toutes les lois de la République», a encore déclaré le patron de l’ERTHB devant un Ould Abbès livide qui a bien tenté quelques traits d’humour pour détendre l’atmosphère, mais ni Abdelmadjid Sidi Saïd et encore moins Ali Haddad n’avaient le cœur à rire, hier au siège du FLN. Seul lot de consolation pour M Ould Abbès : la signature par les trois parties de la déclaration commune et d’une lettre de remerciements adressée au président de la République. Faute d’avoir été invité à la cour des grands, le 23 décembre, le secrétaire général du FLN s’est consolé comme il a pu.
Mesbah Salim
Tizi Ouzou : Les parents d’élèves menacent de fermer les écoles
le 04.01.18 | 12h00
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Les parents d’élèves qui se sont réunis, mardi, au lycée Rabah Stambouli de Tizi Ouzou, demandent la reprise des cours dès la fin des vacances d’hiver, dimanche prochain.
Ils menacent d’entreprendre des actions de protestation, si aucune
issue n’est trouvée au bras de fer qui oppose la direction de
l’éducation aux enseignants qui ont enclenché une grève illimitée depuis
le 21 novembre dernier, à l’appel du Cnapeste (Conseil national
autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique
élargi). La déclaration sanctionnant la rencontre du Collectif des
associations autonomes des parents d’élèves de la wilaya de Tizi Ouzou
(Caape) précise que les présents à cette réunion «ont décidé à
l’unanimité d’exiger la reprise des cours le 7 janvier 2018, faute de
quoi, nous procéderons à la fermeture des établissements scolaires, des
inspections et de la direction de l’éducation de Tizi Ouzou».
Rabah Kerroum, coordinateur du Caape, estime que l’objectif de cette structure est de servir de médiateur entre les parties en conflit afin de venir à bout de la situation que connaît le secteur de l’éducation depuis plusieurs semaines. «Nous avons dénoncé le mutisme des pouvoirs publics qui tardent à régler ce problème, car la situation risque d’hypothéquer l’année scolaire de nos enfants. Nous avons d’ailleurs exposé nos préoccupations au directeur de l’éducation qui maintient toujours la position de se conformer à la décision de la justice et nous avons aussi le Cnapeste qui a décidé de poursuivre la grève, si sa revendication n’est pas satisfaite, à savoir le départ de deux responsables de la direction de l’éducation», a souligné M. Kerroum, qui affiche ses appréhensions quant à la persistance du conflit, surtout, a-t-il dit, avec des ponctions sur salaires, d’éventuelles mises en demeure et radiations d’enseignants grévistes. «Nous avons vraiment peur de voir la situation se compliquer davantage. Les élus doivent aussi s’impliquer dans des actions visant à régler ce bras de fer», a-t-il ajouté avant de préciser que les membres du Caape ont décidé de paralyser totalement le secteur de l’éducation, si aucune solution n’est trouvée au conflit en question avant la reprise des cours.
Rabah Kerroum, coordinateur du Caape, estime que l’objectif de cette structure est de servir de médiateur entre les parties en conflit afin de venir à bout de la situation que connaît le secteur de l’éducation depuis plusieurs semaines. «Nous avons dénoncé le mutisme des pouvoirs publics qui tardent à régler ce problème, car la situation risque d’hypothéquer l’année scolaire de nos enfants. Nous avons d’ailleurs exposé nos préoccupations au directeur de l’éducation qui maintient toujours la position de se conformer à la décision de la justice et nous avons aussi le Cnapeste qui a décidé de poursuivre la grève, si sa revendication n’est pas satisfaite, à savoir le départ de deux responsables de la direction de l’éducation», a souligné M. Kerroum, qui affiche ses appréhensions quant à la persistance du conflit, surtout, a-t-il dit, avec des ponctions sur salaires, d’éventuelles mises en demeure et radiations d’enseignants grévistes. «Nous avons vraiment peur de voir la situation se compliquer davantage. Les élus doivent aussi s’impliquer dans des actions visant à régler ce bras de fer», a-t-il ajouté avant de préciser que les membres du Caape ont décidé de paralyser totalement le secteur de l’éducation, si aucune solution n’est trouvée au conflit en question avant la reprise des cours.
Hafid Azzouzi
Entre effacement et rééchelonnement des dettes
le 28.12.17 | 12h00
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Le collectif d’appui à la micro-entreprise (CAME) prévoit une marche de protestation demain à Tizi Ouzou afin de réclamer l’effacement des dettes des entrepreneurs ayant bénéficié de crédit dans le cadre de l’Ansej, la Cnac et l’Angem.
Selon le président du CAME, Karim Lembrouk, les entrepreneurs qui
maintiennent la pression comptent aussi revendiquer «l’instauration d’un
environnement de travail favorable, d’un régime fiscal et parafiscal
propre à la micro-entreprise, ainsi que l’accès au foncier». Il rappelle
que la revendication pour l’effacement de toutes les dettes a été
décidée à l’occasion d’un congrès à travers lequel une trentaine de
wilayas étaient représentées.
Pour lui, «le financement via les dispositifs avait un but social, il est donc normal que la solution aux problèmes rencontrés soit aussi sociale». Le CAME refuse ainsi toute forme de rééchelonnement estimant qu’il ne s’agit que d’un moyen de «mettre un terme à la relation dispositif-banque-entrepreneur et la redéfinir en relation banque-entrepreneur uniquement».
Le représentant du collectif notera que le nombre de micro-entreprises en difficulté augmente chaque année. «Sur nos 1500 nouveaux adhérents cette année, plus de 900 sont en situation de contentieux», dira notre interlocuteur. Les PV de saisie du matériel pour non respect des échéanciers de remboursement des crédits se multiplient et le CAME y voit «un harcèlement et une pression de plus sur les promoteurs déjà en difficulté».
Notre interlocuteur soutient que les bénéficiaires de projets Ansej, Cnac et Angem font aussi face à «un environnement de travail hostile, défavorable à l’évolution des micro-entreprises et ne garantissant pas l’égalité des chances dans l’accès aux marchés publics. Il y a aussi le problème de la saturation des créneaux, car pendant longtemps, les projets étaient accordés à tout-va sans prendre en considération les besoins exprimés dans chaque secteur. L’information et l’accompagnement ont aussi fait défaut pendant de longues années».
Les cotisations à la Casnos en litige
Un collectif d’organisations professionnelles de la wilaya de Tizi Ouzou regroupant l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), le Collectif d’appui à la micro-entreprise (CAME) et la Fédération nationale des jeunes entrepreneurs (FNJE) dénonce certaines mesures adoptées par la Casnos à l’endroit de ses adhérents.
Dans une déclaration rendue publique lundi, les signataires dénoncent les redressements jugés abusifs adressés aux cotisants et les sorties des contrôleurs ou encore les conditions de l’octroi des mises à jour. Ils interpellent le wali afin «d’intervenir auprès de qui de droit et mettre un terme à ce problème qui n’a que trop duré». Il y a une année, un large mouvement de protestation des cotisants à la Casnos a eu lieu dans la wilaya de Tizi Ouzou afin notamment d’exiger le maintien du seuil minimum à payer en terme de cotisation annuelle à savoir 32 400 DA.
«Une réunion de travail s’est tenue le 28 décembre 2016 en présence du directeur général de la Casnos», rappelle le document qui note l’engagement du responsable à régulariser la situation et à «maintenir le taux minimum, l’indemnisation des cotisants contraints de payer plus, l’amélioration des prestations et l’arrêt des poursuites judiciaires, mais rien n’est fait».
Pour lui, «le financement via les dispositifs avait un but social, il est donc normal que la solution aux problèmes rencontrés soit aussi sociale». Le CAME refuse ainsi toute forme de rééchelonnement estimant qu’il ne s’agit que d’un moyen de «mettre un terme à la relation dispositif-banque-entrepreneur et la redéfinir en relation banque-entrepreneur uniquement».
Le représentant du collectif notera que le nombre de micro-entreprises en difficulté augmente chaque année. «Sur nos 1500 nouveaux adhérents cette année, plus de 900 sont en situation de contentieux», dira notre interlocuteur. Les PV de saisie du matériel pour non respect des échéanciers de remboursement des crédits se multiplient et le CAME y voit «un harcèlement et une pression de plus sur les promoteurs déjà en difficulté».
Notre interlocuteur soutient que les bénéficiaires de projets Ansej, Cnac et Angem font aussi face à «un environnement de travail hostile, défavorable à l’évolution des micro-entreprises et ne garantissant pas l’égalité des chances dans l’accès aux marchés publics. Il y a aussi le problème de la saturation des créneaux, car pendant longtemps, les projets étaient accordés à tout-va sans prendre en considération les besoins exprimés dans chaque secteur. L’information et l’accompagnement ont aussi fait défaut pendant de longues années».
Les cotisations à la Casnos en litige
Un collectif d’organisations professionnelles de la wilaya de Tizi Ouzou regroupant l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), le Collectif d’appui à la micro-entreprise (CAME) et la Fédération nationale des jeunes entrepreneurs (FNJE) dénonce certaines mesures adoptées par la Casnos à l’endroit de ses adhérents.
Dans une déclaration rendue publique lundi, les signataires dénoncent les redressements jugés abusifs adressés aux cotisants et les sorties des contrôleurs ou encore les conditions de l’octroi des mises à jour. Ils interpellent le wali afin «d’intervenir auprès de qui de droit et mettre un terme à ce problème qui n’a que trop duré». Il y a une année, un large mouvement de protestation des cotisants à la Casnos a eu lieu dans la wilaya de Tizi Ouzou afin notamment d’exiger le maintien du seuil minimum à payer en terme de cotisation annuelle à savoir 32 400 DA.
«Une réunion de travail s’est tenue le 28 décembre 2016 en présence du directeur général de la Casnos», rappelle le document qui note l’engagement du responsable à régulariser la situation et à «maintenir le taux minimum, l’indemnisation des cotisants contraints de payer plus, l’amélioration des prestations et l’arrêt des poursuites judiciaires, mais rien n’est fait».
Tassadit Ch.
Aïn El Hammam : Les transporteurs augmentent les prix
le 13.12.17 | 12h00
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En plus des augmentations concernant les denrées alimentaires, qui laminent déjà sa bourse, le consommateur doit également payer plus cher le ticket de transport.
Depuis quelques jours, en effet, les usagers des transports par fourgon
qui se rendent de Aïn El Hammam, à cinquante kilomètres au sud-est de
Tizi Ouzou, à Larbaa Nath Irathen, doivent payer dix dinars de plus par
place.
Ainsi, au lieu de débourser cinquante dinars pour les dix-huit kilomètres séparant les deux villes, ils se trouvent contraints de s’acquitter de soixante dinars. Irrités, mais désarmés, les usagers ne trouvent pas d’autre choix que de se soumettre à cette décision.
Ces augmentations jugées illégales, puisque n’émanant pas de la direction des transports de la wilaya, seule habilitée à prendre de telles décisions, ne sont pas portées à la connaissance de la clientèle qui attend au niveau de la station de départ de Aïn El Hammam. Rien n’indique que les prix ont augmenté. «Nous ne pouvons refuser de payer plus que d’habitude de crainte d’une altercation qui aurait pour conséquence d’être laissés en rade, alors que je dois rejoindre mon poste de travail à l’heure», nous confie un voyageur.
Ainsi, au lieu de débourser cinquante dinars pour les dix-huit kilomètres séparant les deux villes, ils se trouvent contraints de s’acquitter de soixante dinars. Irrités, mais désarmés, les usagers ne trouvent pas d’autre choix que de se soumettre à cette décision.
Ces augmentations jugées illégales, puisque n’émanant pas de la direction des transports de la wilaya, seule habilitée à prendre de telles décisions, ne sont pas portées à la connaissance de la clientèle qui attend au niveau de la station de départ de Aïn El Hammam. Rien n’indique que les prix ont augmenté. «Nous ne pouvons refuser de payer plus que d’habitude de crainte d’une altercation qui aurait pour conséquence d’être laissés en rade, alors que je dois rejoindre mon poste de travail à l’heure», nous confie un voyageur.
Nacer Benzekri
Projet du téléphérique : Les travaux piétinent
le 02.12.17 | 12h00
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Les responsables du secteur espèrent livrer la première...
Après plus de 4 ans depuis le lancement des travaux, le projet du
téléphérique de la ville de Tizi Ouzou n’est pas encore finalisé.
Seule la première tranche est en travaux, quant aux deux autres, elles attendent leur lancement.
«Concernant la première tranche allant de la gare jusqu’au niveau du
siège de la wilaya, le taux d’avancement global est de 50%. Pour les
deux autres tranches allant de la wilaya à Belloua puis vers Rdjaouna,
le taux est très faible», a indiqué le directeur des transports, Naït
Youcef Samir.
Ce projet de télécabine sur 7 kilomètres, censé diversifier le transport, désengorger le centre-ville en proie à un étouffement quotidien et réduire le degré de la pollution, devait être achevé dans un délai n’excédant pas 24 mois. Les oppositions, les problèmes de payement des entreprises et différentes autres contraintes ont retardé la concrétisation de ce projet. «Les causes sont multiples. Il y a des oppositions qui bloquent l’entame des travaux par endroits. Il y a aussi des difficultés d’accès à d’autres zones en plus du problème de paiement des entreprises. Il y a encore des situations financières litigieuses avec des entreprises, en instance de règlement. Si on arrive à lever l’ensemble des contraintes, on peut mettre en service la première tranche au début de l’année 2018», a estimé le directeur des transports.
Rappelons que ce nouveau moyen de transport par câble, allant de la gare multimodale vers Rdjaouna, coûtera 490 milliards de centimes. Lors de sa dernière visite en mars dernier, le ministre des Travaux publics et des transports déplorait : «Si des entreprises sont défaillantes, il ne faut pas hésiter à résilier les contrats à leur tort exclusif.
La seule règle est de tenir ses engagements et d’assumer ses responsabilités. Nous avons besoin de ce projet pour diversifier le réseau du transport et désengorger la ville de Tizi Ouzou. Il faut prendre les mesures nécessaires pour préconiser une mise en service partielle à partir de novembre», avait-il instruit. Les instructions ont été données depuis près de neuf mois, mais le projet n’est toujours pas prêt à être livré, même partiellement.
Ce projet de télécabine sur 7 kilomètres, censé diversifier le transport, désengorger le centre-ville en proie à un étouffement quotidien et réduire le degré de la pollution, devait être achevé dans un délai n’excédant pas 24 mois. Les oppositions, les problèmes de payement des entreprises et différentes autres contraintes ont retardé la concrétisation de ce projet. «Les causes sont multiples. Il y a des oppositions qui bloquent l’entame des travaux par endroits. Il y a aussi des difficultés d’accès à d’autres zones en plus du problème de paiement des entreprises. Il y a encore des situations financières litigieuses avec des entreprises, en instance de règlement. Si on arrive à lever l’ensemble des contraintes, on peut mettre en service la première tranche au début de l’année 2018», a estimé le directeur des transports.
Rappelons que ce nouveau moyen de transport par câble, allant de la gare multimodale vers Rdjaouna, coûtera 490 milliards de centimes. Lors de sa dernière visite en mars dernier, le ministre des Travaux publics et des transports déplorait : «Si des entreprises sont défaillantes, il ne faut pas hésiter à résilier les contrats à leur tort exclusif.
La seule règle est de tenir ses engagements et d’assumer ses responsabilités. Nous avons besoin de ce projet pour diversifier le réseau du transport et désengorger la ville de Tizi Ouzou. Il faut prendre les mesures nécessaires pour préconiser une mise en service partielle à partir de novembre», avait-il instruit. Les instructions ont été données depuis près de neuf mois, mais le projet n’est toujours pas prêt à être livré, même partiellement.
A. I. Hocine
Drâa El Mizan : Eau gratuite à Frikat
le 08.11.17 | 12h00
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Dans la commune de Frikat (Drâa El Mizan, au sud de Tizi Ouzou) l’eau est gratuite. Les foyers de cette commune de quelque 12000 habitants reçoivent le précieux liquide sans paiement de redevances.
C’est l’Assemblée populaire communale qui gère la distribution de l’eau
bien que l’Algérienne des eaux dispose d’une agence commerciale à Drâa
El Mizan.
Un élu local, membre de l’exécutif communal, déclare : «C’est l’APC qui est chargée d’accorder les demandes de branchement. L’ADE n’a pas procédé à la pose des compteurs depuis la mise en service du réseau en 2008.» En dépit de la gratuité de l’eau, les habitants, notamment ceux de Agouni N’Ali, sont mécontents. Amar témoigne : «Ici à Frikat, c’est comme le Far West. Il y a le maire sortant qui abuse de son autorité. Les villageois subissent ses actes d’autorité.
J’ai personnellement fait des demandes de branchement en 2016 et en 2017, et je n’ai pas eu de suites. Nous ne comprenons pas son attitude et en ce qui me concerne, il m’a aussi créé des problèmes pour me délivrer un permis de construire, me forçant à signer une déclaration sur l’honneur qu’il a lui-même rédigée.» Des membres de comités de village sont indignés par l’attitude du premier responsable communal, qui centralise tout à son niveau et qui décide selon son humeur, a tonné Amar, qui rappelle que disposer de l’eau est un droit constitutionnel.
A Frikat, l’eau peut couler dans les robinets, pour peu que l’on soit dans les grâces de l’autorité communale. «L’eau est disponible dans le réseau d’AEP à Bouighzer, l’agence de l’ADE réceptionne les demandes de branchement et c’est le P/APC qui décide d’accorder ces demandes ou pas», dénonce un citoyen de Agouni n’Ali.
Un élu local, membre de l’exécutif communal, déclare : «C’est l’APC qui est chargée d’accorder les demandes de branchement. L’ADE n’a pas procédé à la pose des compteurs depuis la mise en service du réseau en 2008.» En dépit de la gratuité de l’eau, les habitants, notamment ceux de Agouni N’Ali, sont mécontents. Amar témoigne : «Ici à Frikat, c’est comme le Far West. Il y a le maire sortant qui abuse de son autorité. Les villageois subissent ses actes d’autorité.
J’ai personnellement fait des demandes de branchement en 2016 et en 2017, et je n’ai pas eu de suites. Nous ne comprenons pas son attitude et en ce qui me concerne, il m’a aussi créé des problèmes pour me délivrer un permis de construire, me forçant à signer une déclaration sur l’honneur qu’il a lui-même rédigée.» Des membres de comités de village sont indignés par l’attitude du premier responsable communal, qui centralise tout à son niveau et qui décide selon son humeur, a tonné Amar, qui rappelle que disposer de l’eau est un droit constitutionnel.
A Frikat, l’eau peut couler dans les robinets, pour peu que l’on soit dans les grâces de l’autorité communale. «L’eau est disponible dans le réseau d’AEP à Bouighzer, l’agence de l’ADE réceptionne les demandes de branchement et c’est le P/APC qui décide d’accorder ces demandes ou pas», dénonce un citoyen de Agouni n’Ali.
Saïd Gada
«On aurait pu éviter la crise s’il y avait eu une gestion efficace»
«Le plan d’austérité menace la stabilité sociale»
dimanche 05 novembre 2017
Aïn Zaouia ( Tizi Ouzou) : Une commune dans le dénuement
«Les budgets alloués à notre commune sont très insuffisants»
Tizi Ouzou : Les candidats plaident pour le dégel des projets structurants
samedi 04 novembre 2017
Séminaire sur l’entrepreneuriat à Tizi Ouzou
8% des entreprises disparaissent chaque année
le 23.11.17 | 12h00
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Des universitaires ont souligné l’échec des...
Jusqu’à 8% des entreprises disparaissent chaque année à Tizi Ouzou, selon une étude réalisée par des universitaires et présentée à l’occasion du séminaire national sur l’entrepreneuriat et la dynamique territoriale, initié par la faculté des sciences économiques, samedi dernier, à l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou.
L’étude a été faite par une équipe de l’université d’Oran et porte sur
le taux de renouvellement du tissu économique en Algérie et réalisée sur
des entreprises activant à Tizi Ouzou. Les auteurs de l’étude estiment,
par ailleurs, à 10% le taux de création d’entreprises dans la wilaya.
Le taux de «mortalité» des entreprises dans la wilaya est bien supérieur
à la moyenne nationale.
Une autre étude sur l’état des lieux et les perspectives de l’entrepreneuriat en Algérie, présentée à l’occasion du même séminaire, évalue en effet à 3% le taux national de disparition des entreprises. Cela est principalement dû «à l’environnement dans lequel les entreprises sont appelées à évoluer», estiment les conférenciers.
Pendant les deux journées du séminaire, les intervenants, représentant plusieurs facultés du pays, sont revenus sur le rôle prépondérant des entreprises, notamment les PME, dans la croissance économique et la lutte contre le chômage. Ils ont aussi insisté sur les multiples problèmes rencontrés par les entrepreneurs, à commencer par ceux liés au financement. Mohamed Kadi, maître de recherche au Cread (Centre de recherche en économie appliquée pour le développement), pointe ainsi «l’échec des différents mécanismes d’aide à la création d’entreprises», citant l’exemple de l’Ansej, l’Angem et de la CNAC.
La création d’un nouveau dispositif, avec plus d’avantages aux PME afin de mieux correspondre à leurs attentes, devient ainsi une nécessité pour la plupart des intervenants. Le Pr Chaïb, de l’université de Tlemcen, note pour sa part le rôle joué par les banques qui, «au lieu d’accompagner et de soutenir les porteurs de projets, les mettent face aux conséquences d’un éventuel non-acquittement de la dette.
Même chose pour l’administration fiscale, qui représente une pression supplémentaire pour l’entrepreneuriat», dira le conférencier. Les autres contraintes sont «humaines, avec un manque de compétence des porteurs de projets, administratives, suite aux changements des procédures, et aussi technologiques, avec les difficultés à s’adapter à l’environnement technologique», énumère une autre intervenante.
Les premiers pas de l’entrepreneur comptent aussi dans la survie de son projet, sauf que «l’absence d’étude de marché, de formation du porteur de projet, en plus du manque de financement fiable autre que celui familial, donnent lieu à un échec imminent», note une autre conférencière. Le développement de l’entrepreneuriat est aussi celui de l’implication de la femme entrepreneure. Amina Smadi, doctorante à l’université de Tizi Ouzou, souligne toutefois que l’activité d’une femme sur trois se fait dans l’informel.
Cela caractérise aussi 50% de l’activité économique en Algérie, que l’universitaire Belaïd Abrika désigne par «l’économie de bazar».
Une autre étude sur l’état des lieux et les perspectives de l’entrepreneuriat en Algérie, présentée à l’occasion du même séminaire, évalue en effet à 3% le taux national de disparition des entreprises. Cela est principalement dû «à l’environnement dans lequel les entreprises sont appelées à évoluer», estiment les conférenciers.
Pendant les deux journées du séminaire, les intervenants, représentant plusieurs facultés du pays, sont revenus sur le rôle prépondérant des entreprises, notamment les PME, dans la croissance économique et la lutte contre le chômage. Ils ont aussi insisté sur les multiples problèmes rencontrés par les entrepreneurs, à commencer par ceux liés au financement. Mohamed Kadi, maître de recherche au Cread (Centre de recherche en économie appliquée pour le développement), pointe ainsi «l’échec des différents mécanismes d’aide à la création d’entreprises», citant l’exemple de l’Ansej, l’Angem et de la CNAC.
La création d’un nouveau dispositif, avec plus d’avantages aux PME afin de mieux correspondre à leurs attentes, devient ainsi une nécessité pour la plupart des intervenants. Le Pr Chaïb, de l’université de Tlemcen, note pour sa part le rôle joué par les banques qui, «au lieu d’accompagner et de soutenir les porteurs de projets, les mettent face aux conséquences d’un éventuel non-acquittement de la dette.
Même chose pour l’administration fiscale, qui représente une pression supplémentaire pour l’entrepreneuriat», dira le conférencier. Les autres contraintes sont «humaines, avec un manque de compétence des porteurs de projets, administratives, suite aux changements des procédures, et aussi technologiques, avec les difficultés à s’adapter à l’environnement technologique», énumère une autre intervenante.
Les premiers pas de l’entrepreneur comptent aussi dans la survie de son projet, sauf que «l’absence d’étude de marché, de formation du porteur de projet, en plus du manque de financement fiable autre que celui familial, donnent lieu à un échec imminent», note une autre conférencière. Le développement de l’entrepreneuriat est aussi celui de l’implication de la femme entrepreneure. Amina Smadi, doctorante à l’université de Tizi Ouzou, souligne toutefois que l’activité d’une femme sur trois se fait dans l’informel.
Cela caractérise aussi 50% de l’activité économique en Algérie, que l’universitaire Belaïd Abrika désigne par «l’économie de bazar».
Un bureau de liaison université-entreprises
n Une cinquantaine d’étudiants ont bénéficié jusqu’à présent d’une formation dans le cadre du Bureau de liaison université-entreprises.C’est ce qu’a révélé samedi dernier Ahmed Tessa, le recteur de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, à l’occasion du séminaire national sur l’entrepreneuriat et la dynamique territoriale, organisé par la faculté des sciences économiques.
Ce bureau a été mis en place en partenariat avec les différents dispositifs d’aide à la création d’entreprises. Il a pour principal objectif de «former les étudiants diplômés de l’université désireux de se lancer dans l’entrepreneuriat et voulant mettre sur pied leur propre projet», soutient le responsable.
L’initiative a réjoui nombre d’intervenants et de participants au séminaire, qui y voient une véritable passerelle entre l’université et le monde économique.
C’est aussi une occasion pour les dispositifs d’aide à la création d’entreprises de s’impliquer un peu plus dans l’orientation des jeunes. Cela aura aussi un impact important pour la mise en place du projet futur, d’autant plus que le manque, voire l’absence, de formation des entrepreneurs a été déploré tout au long des interventions.
Des universitaires ont même soutenu que cela fait partie des principales causes de l’échec des entreprises et de leur dissolution, affirmant que les «entrepreneurs se lancent parfois dans l’inconnu». T. Ch.
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