Des milliers de milliards dépensés pour des projets (dé)structurants
Anarchie urbanistique à Constantine
le 21.12.13 | 10h00
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© D. R.
Le tramway de Constantine a été officiellement lancé...
Depuis sept ans, Constantine vit au rythme du concert asynchrone des engins et de l’agitation de milliers d’ouvriers étrangers sur des chantiers qui transforment ses rues en un gruyère gigantesque.
Le calvaire quotidien des habitants est adouci par l’espoir du
renouveau. Des milliers de milliards sont injectés dans des projets de
requalification, de mise à niveau et autres, qualifiés de structurants,
censés ouvrir à la cité les portes de la modernité. Les représentants du
gouvernement font leur ballet polyphonique et pressent les exécutants
de livrer commande. Le choix de la ville qui abritera la capitale la
culture arabe en 2015 stimule l’entreprise de développement et, surtout,
désigne une échéance pour livrer l’ensemble des projets. Constantine
ressemble à Pékin sur le point de devenir Beijing pour accueillir les
Jeux olympiques.
La comparaison s’arrête à l’idée bien entendu. Car aujourd’hui, la population commence à douter des résultats de ces travaux d’Hercule. Dans les discussions de café, dans la presse ou dans les travées des assemblées locales, l’heure n’est plus à la confiance béate. La foi du charbonnier a des limites. Les problèmes dont souffrent les Constantinois pourraient être résumés en ceci : trafic automobile hyper congestionné, foncier saturé, urbanisme éclaté, exode rural et violence débridée, vieux bâti en ruine, nouveau bâti inesthétique, déficit en infrastructures de culture et de loisirs. Voici à quoi devrait répondre l’effort de l’Etat. Or, non seulement les nouvelles infrastructures souffrent de tares de naissance, en plus elles n’apportent pas de solution à ces problèmes, à défaut de moderniser la ville. La nouvelle aérogare, la trémie de Daksi et surtout l’incontournable tramway sont là pour témoigner du fiasco.
Deux plans, une histoire
Après dix ans de retard et un budget revenu dix fois plus cher, la montagne a accouché d’une souris qui fait office d’aérogare. Un bâtiment repoussant, lequel, dès sa réception en 2013, a décidé les pouvoirs publics à l’oublier en construisant un nouveau ! La trémie de Daksi, censée soulager la circulation au niveau d’un des points les plus noirs, a vu elle aussi son délai de réalisation rallongé au lieu de décongestionner le trafic.
Résultat : l’ouvrage a créé de nouveaux problèmes ! Quant au tramway, l’expérience constantinoise est un véritable guide des choses qu’il faut éviter quand on fait un tramway. Les choses n’ont pas toujours été aussi déprimantes. Constantine a connu auparavant deux plans d’urbanisme venus apporter des solutions aux ambitions politiques d’agrandissement et de modernisation de la métropole. Le premier, réalisé par l’urbaniste français Henri-Jean Calsat et exécuté par l’administration coloniale à partir de 1960, devait servir une ville de 400 000 habitants à l’horizon 1982.
Ensuite, au milieu des années 1980, les Tchèques sont venus et ont réalisé une étude un tantinet radicale proposant des solutions un peu trop révolutionnaires pour les décideurs de l’époque. Ce n’est qu’en 2006 que ces idées furent adoptées, notamment le tramway, le téléphérique et le transrhumel. Galvanisées par les instructions du président de la République pour moderniser les villes algériennes et son insistance sur Constantine après avoir mieux constaté les retards lors de sa visite conjointe avec Nicolas Sarkozy, les autorités centrales et locales franchissent le pas.
Les projets furent lancés cependant sans référence à une nouvelle planification urbaine qui prend en compte les nouvelles données. Stigmatisant la démarche des pouvoirs publics, l’urbaniste et chercheur Belkacem Labii écrivait dans ces mêmes colonnes en 2009 : «Force est d’observer que ces grands projets ont été pensés, voire décidés individuellement, pour répondre à des problèmes ponctuels ; ils ont été ensuite réunis dans un plan dit de modernisation de la métropole. La démarche est pour le moins anachronique : d’abord des projets, ensuite un plan pour les contenir et enfin d’autres projets pour remplir ce plan.» Tout se passe comme si le plan est improvisé, à défaut d’études préalables, d’impact et économétriques. Mieux, la population a mesuré toute l’incohérence de la démarche des pouvoirs publics à travers les visions opposées des deux précédents walis de Constantine.
Erreurs fatales
Le plan de modernisation de la métropole (PPMMC), initié en 2006 par Abdelmalek Boudiaf, a été remisé au tiroir par son successeur Noureddine Bedoui, qui a rompu avec l’œuvre inachevée du premier, comme si les deux grands commis n’émargeaient pas au même Etat. «Comment peut-on aborder la modernisation quand l’assainissement n’est pas fait et quand les bidonvilles ceinturent la cité ?», avait soutenu Bedoui en exposant, à son arrivée, sa propre feuille de route.
Le cabinet de conseil, choisi parmi les universitaires par Boudiaf, avait été dissous de fait. Ces deux postures antagoniques trahissent toute l’inconstance du gouvernement sur ce dossier. Ce qui est d’autant plus inquiétant, c’est l’absence d’une logique de réflexion globale sur le devenir de la cité, l’absence d’un concept général où peuvent s’imbriquer les différents projets comme s’imbriquent les pièces d’un puzzle. Khelfi s’interroge : pourquoi n’a-t-on jamais réfléchi à créer un plan d’urbanisme communal permettant aux élus de faire appel à des spécialistes pluridisciplinaires capables d’élaborer un cahier des charges qui fait force de loi ?
«Avec un tel instrument, le transrhumel ne serait pas réalisé là où il est, parce qu’il ne respecte pas la distance de visibilité. Ce n’est pas normal qu’on construise un hôtel 5 étoiles face à des quartiers hideux et un pôle universitaire au milieu de nulle part ! Regardez comment le tracé du tramway a engendré des problèmes énormes de circulation. La ville est morte, on ne peut plus circuler, il faut absolument changer le tracé du tram avant qu’il ne soit trop tard.» Dans une tribune intitulée «La modernisation sans la modernité», l’universitaire Abdelmadjid Merdaci écrivait en 2009 dans El Watan : «Tout semble se passer comme si le décalage entre les démarches institutionnelles et le mouvement de la société se reproduisait à l’enseigne politique de gestion de la rente et de calculs de carrière.» Le résultat est en tout cas inquiétant : les nouvelles infrastructures ne répondent guère aux attentes de la population. Le mal-être est croissant dans une cité au bord du chaos et où l’ordre ne tient plus qu’à un fil.
La comparaison s’arrête à l’idée bien entendu. Car aujourd’hui, la population commence à douter des résultats de ces travaux d’Hercule. Dans les discussions de café, dans la presse ou dans les travées des assemblées locales, l’heure n’est plus à la confiance béate. La foi du charbonnier a des limites. Les problèmes dont souffrent les Constantinois pourraient être résumés en ceci : trafic automobile hyper congestionné, foncier saturé, urbanisme éclaté, exode rural et violence débridée, vieux bâti en ruine, nouveau bâti inesthétique, déficit en infrastructures de culture et de loisirs. Voici à quoi devrait répondre l’effort de l’Etat. Or, non seulement les nouvelles infrastructures souffrent de tares de naissance, en plus elles n’apportent pas de solution à ces problèmes, à défaut de moderniser la ville. La nouvelle aérogare, la trémie de Daksi et surtout l’incontournable tramway sont là pour témoigner du fiasco.
Deux plans, une histoire
Après dix ans de retard et un budget revenu dix fois plus cher, la montagne a accouché d’une souris qui fait office d’aérogare. Un bâtiment repoussant, lequel, dès sa réception en 2013, a décidé les pouvoirs publics à l’oublier en construisant un nouveau ! La trémie de Daksi, censée soulager la circulation au niveau d’un des points les plus noirs, a vu elle aussi son délai de réalisation rallongé au lieu de décongestionner le trafic.
Résultat : l’ouvrage a créé de nouveaux problèmes ! Quant au tramway, l’expérience constantinoise est un véritable guide des choses qu’il faut éviter quand on fait un tramway. Les choses n’ont pas toujours été aussi déprimantes. Constantine a connu auparavant deux plans d’urbanisme venus apporter des solutions aux ambitions politiques d’agrandissement et de modernisation de la métropole. Le premier, réalisé par l’urbaniste français Henri-Jean Calsat et exécuté par l’administration coloniale à partir de 1960, devait servir une ville de 400 000 habitants à l’horizon 1982.
Ensuite, au milieu des années 1980, les Tchèques sont venus et ont réalisé une étude un tantinet radicale proposant des solutions un peu trop révolutionnaires pour les décideurs de l’époque. Ce n’est qu’en 2006 que ces idées furent adoptées, notamment le tramway, le téléphérique et le transrhumel. Galvanisées par les instructions du président de la République pour moderniser les villes algériennes et son insistance sur Constantine après avoir mieux constaté les retards lors de sa visite conjointe avec Nicolas Sarkozy, les autorités centrales et locales franchissent le pas.
Les projets furent lancés cependant sans référence à une nouvelle planification urbaine qui prend en compte les nouvelles données. Stigmatisant la démarche des pouvoirs publics, l’urbaniste et chercheur Belkacem Labii écrivait dans ces mêmes colonnes en 2009 : «Force est d’observer que ces grands projets ont été pensés, voire décidés individuellement, pour répondre à des problèmes ponctuels ; ils ont été ensuite réunis dans un plan dit de modernisation de la métropole. La démarche est pour le moins anachronique : d’abord des projets, ensuite un plan pour les contenir et enfin d’autres projets pour remplir ce plan.» Tout se passe comme si le plan est improvisé, à défaut d’études préalables, d’impact et économétriques. Mieux, la population a mesuré toute l’incohérence de la démarche des pouvoirs publics à travers les visions opposées des deux précédents walis de Constantine.
Erreurs fatales
Le plan de modernisation de la métropole (PPMMC), initié en 2006 par Abdelmalek Boudiaf, a été remisé au tiroir par son successeur Noureddine Bedoui, qui a rompu avec l’œuvre inachevée du premier, comme si les deux grands commis n’émargeaient pas au même Etat. «Comment peut-on aborder la modernisation quand l’assainissement n’est pas fait et quand les bidonvilles ceinturent la cité ?», avait soutenu Bedoui en exposant, à son arrivée, sa propre feuille de route.
Le cabinet de conseil, choisi parmi les universitaires par Boudiaf, avait été dissous de fait. Ces deux postures antagoniques trahissent toute l’inconstance du gouvernement sur ce dossier. Ce qui est d’autant plus inquiétant, c’est l’absence d’une logique de réflexion globale sur le devenir de la cité, l’absence d’un concept général où peuvent s’imbriquer les différents projets comme s’imbriquent les pièces d’un puzzle. Khelfi s’interroge : pourquoi n’a-t-on jamais réfléchi à créer un plan d’urbanisme communal permettant aux élus de faire appel à des spécialistes pluridisciplinaires capables d’élaborer un cahier des charges qui fait force de loi ?
«Avec un tel instrument, le transrhumel ne serait pas réalisé là où il est, parce qu’il ne respecte pas la distance de visibilité. Ce n’est pas normal qu’on construise un hôtel 5 étoiles face à des quartiers hideux et un pôle universitaire au milieu de nulle part ! Regardez comment le tracé du tramway a engendré des problèmes énormes de circulation. La ville est morte, on ne peut plus circuler, il faut absolument changer le tracé du tram avant qu’il ne soit trop tard.» Dans une tribune intitulée «La modernisation sans la modernité», l’universitaire Abdelmadjid Merdaci écrivait en 2009 dans El Watan : «Tout semble se passer comme si le décalage entre les démarches institutionnelles et le mouvement de la société se reproduisait à l’enseigne politique de gestion de la rente et de calculs de carrière.» Le résultat est en tout cas inquiétant : les nouvelles infrastructures ne répondent guère aux attentes de la population. Le mal-être est croissant dans une cité au bord du chaos et où l’ordre ne tient plus qu’à un fil.
Tramway : une rallonge de 16 milliars
Le tramway de Constantine aura coûté environ 50 milliards de dinars alors qu’initialement l’enveloppe ne devait pas dépasser 34 milliards. Le délai de réalisation a été rallongé. Des estimations erronées sont à l’origine de ces ratages qui ont fait perdre à l’Algérie beaucoup d’argent et pourri le quotidien des Constantinois pendant des années supplémentaires. La démolition de la trémie de la mosquée Emir Abdelkader se trouvant sur le chemin du tram a été sans doute le point culminant de l’absurde. Le tracé, adopté au détriment d’un nombre de voix contestataires, a causé, maintenant que le projet est réceptionné, des dégâts irréversibles au visage de la ville. Rues supprimées, chaussées réduites, circulation perturbée, bitumage bâclé. Les quartiers de Bel Air et Bel Horizon sont pris en sandwich. Les habitants ne peuvent accéder ou quitter leurs cités que par un seul sens. Pour faire intervenir une ambulance, les pompiers ou bien faire circuler un cortège funèbre, c’est la croix et la bannière. (N. N.)Nouri Nesrouche
ش.قسنطينة 2-0 م.بجاية ... السياسي يلتحق بركب المتأهلين
(نهاية اللقاء)الأهداف: سامر (د78)، بولمدايس (د80) لـ ش.قسنطينة
ش.قسنطينة: سيدريك، سباح، بلخضر، معيزة، بارتي، بوشريط، علاق، حوري، سامر، بولمدايس ودراق.
المدربين: لعور وقاواوي.
م.بجاية: برفان، باوعلي، شبانة، بيجالي، بوعامرية، أكرور، يايا، دحوش، إيطو، صماني ورحال.
المدرب: عمراني.
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ملخص الشوط الأول:
دخل لاعبو فريق شباب قسنطينة الشوط الأول بقوة بغية تسجيل هدف السبق، حيث رموا بكل ثقلهم في الهجوم، مكرسين سيطرة حقيقية على مرمى البجاويين، وكادت (د09 أن تحمل الخبر السعيد للسنافر، بعد عمل جيد من حروري الذي يمرر إلى زميله سامر، والذي بدوره يفتح ناحية قلب الهجوم بولمدايس، لكن رأسية الأخير ارتطمت بالقائم الأيسر لمرمى الحارس برفان، وسط حسرة الجميع في أخر فرصة للشباب في هذا الشوط، (د14) شهدت هجمة معاكسة خطيرة لعناصر فريق شباب قسنطينة، فمن عمل جيد من حوري، يمرر كرة في العمق ناحية زميله دراق الذي كان في وضعية شبه منفردة مع الحارس برفان، لكن الأخير كان أسرع، ويمسك الكرة ليبعد الخطر عن مرمى "الموب"، شهدت (د17) اول فرصة حقيقة لعناصر فريق مولودية بجاية، فمن عمل فردي من اللاعب يايا، يجد نفسه في وضعية جيدة للتسديدن يسدد بقوة، لكن كرته تخطيء المرمى، وتجانب القائم الأيسر للحارس سيدريك بسنتمترات، (د33) الشباب يتحصل على مخالفة من حوالي 35 متر عن مرمى المولودية، يتولى تنفيذها بوشريط، الذي يوزع ناحية الرؤوس، لتجد بارتي الذي يسدد كرة برأسية محكمة لكنها علت العارضة الأفقية بسنتمترات، (د37) هجمة منظمة لعناصر فريق شباب قسنطينة، تصل الكرة إلى سامر، الذي يوزع ناحية بولمدايس، الذي بدوره يمهد كرة برأسية ناحية حوري، الذي كان أمام فرصة سانحة للتسجيل، لولا تدخل الدفاع في آخر لحظة ليحول الكرة إلى التماس، شهدت (د41) أول أهداف اللقاء، لكن الحكم صحراوي كان له كلام آخر وألغى الهدف بحجة المخالفة، بعد هجمة للشباب عن طريق بلخضر على الجهة اليسرى، يمرر ناحية دراك الذي بدوره يوزع إلى سامر الذي سجل هدفا لا غبار عليه برأسية جميلة، غير أن صحراوي أعلن عن وجود خطأ على مدافع الموب، وسط حسرة كبيرة لأسرة السنافر. واصل فريق شباب قسنطينة سيطرته الواضحة على أطوار الشوط الأول، وكاد أن يصل إلى مرمى برفان في العديد من المرات، ففي (د44) حوري ينفذ ركنية، بارتي يصعد فوق الجميع، ورأسيته تعلو العارضة الأفقية بقليل، بعد أن كان الجميع ينتظر هدفا من جانب القسنطينيين، فاجأ لاعب بجاية يايا في آخر أنفاس اللقاء بلقطة خطيرة كاد أن يسجل من خلالها هدفا، فمن كرة عشوائية تصل إلى رحال الذي يوزع، ناحية يايا الذي كان أمام وضعية مباشرة للتهديف، يقذف من داخل منطقة العمليات وكرته تخرج 06 أمتار وسط ذهول الجميع، لينتهي على اثرها الشوط الأول بنتيجة بيضاء.
ملخص الشوط الثاني:
الشوط الثاني دخله الشباب القسنطيني بقوة على شاكلة المرحلة الأولى، حيث لم تمض إلا 03 دقائق حتى صنع سامر لقطة جد خطيرة على مرمى البجاويين، اثر استقباله لتوزيعة جميلة من زميله دراق، ليلعبها برأسية محكمة، لكن الحارس برفان أنقذ الموقف وأبعد الكرة بصعوبة إلى الركنية، رد فعل الزوار كان في (د50) من هجوم معاكس قاده أكرور الذي توغل في منطقة العمليات، يقذف بقوة، والحارس الدولي سيدريك يتألق، حيث ابعد الكرة بأعجوبة إلى الركنية منقذا هدفا حقيقيا، و(د52) هجوم معاكس للشباب قاده بوشريط الذي مرر ناحية حوري هذا الأخير راوغ مدافعا وسدد كرة قوية وجدت الحارس برفان الذي تألق وأبعدها بأعجوبة الى الركنية، و(د76) تحصل فريق شباب قسنطينة على مخالفة مباشرة تولى تنفيذها بهلول الذي وضع الكرة بروعة في الإطار والحارس برفان مرة أخرى بروعة أبعد الكرة الى الركنية منقذا فريقه من هدف محقق، حملت (د81) الخبر السعيد لأنصار الشباب الذين تابعوا اللقاء من جبل الفقراء، حيث افتتح المهاجم سامر باب التسجيل للفريق القسنطيني، بعد توزيعة من بلخضر وجدت المهاجم بولمدايس، الذي وضعها برأسية اصطدمت بالعارضة لتجد سامر الذي وضعها بكل سهولة في الشباك محررا القسنطينيين، وهدف سامر حرر عناصر الشباب كثيرا، حيث لم تمض إلا دقيقة واحدة فقط إلا وعاد بولمدايس ليسجل الهدف الثاني لفريقه، بعد استقباله توزيعة طويلة من زميله بارتي ليسجل هدفا غاليا أهدى من خلاله فريقه التأهل إلى الدور الثمن نهائي من منافسة الكأس، باقي الدقائق لم تحمل الجديد لينتهي اللقاء بتفوق أبناء مدينة الجسور المعلقة الذين وضعوا اقدامهم في الدور الثمن نهائي لمنافسة كأس الجمهورية للمرة الثانية على التوالي.
كأس الجزائر، ش.قسنطينة 2 – م. بجاية 0 : العميد يمرض ولا يموت والموب تتهم التحكيم
بطاقة اللقاء:
ملعب حملاوي، جو معتدل، أرضية ممتازة، مباراة دون جمهور، تنظيم محكم، تحيكم للثلاثي صحراوي، حاج سعيد وعبيد.
الإنذارات: بولمدايس د85، بارتي د60، بلخضر، د16، سباح د26 من جانب الشباب.
الأهداف: سامر في د82، بولمدايس في د85 لصالح الشباب
ش.قسنطينة: سيدريك، سباح، بلخضر، بارتي، معيزة، علاق، بوشريط، حوري، بولمدايس (حديوش د89)، دراڤ (بهلول د70) سامر (بن عطية د82). المدربان قاواوي ولعور.
م.بجاية: برفان، باواعلي، شبانة، قجالي، بوعمرية، أكرور، يايا (بطروني د86)، دحوش، يطو، سماني (بولعنصر 82)،. المدرب عمراني.
ملعب حملاوي، جو معتدل، أرضية ممتازة، مباراة دون جمهور، تنظيم محكم، تحيكم للثلاثي صحراوي، حاج سعيد وعبيد.
الإنذارات: بولمدايس د85، بارتي د60، بلخضر، د16، سباح د26 من جانب الشباب.
الأهداف: سامر في د82، بولمدايس في د85 لصالح الشباب
ش.قسنطينة: سيدريك، سباح، بلخضر، بارتي، معيزة، علاق، بوشريط، حوري، بولمدايس (حديوش د89)، دراڤ (بهلول د70) سامر (بن عطية د82). المدربان قاواوي ولعور.
م.بجاية: برفان، باواعلي، شبانة، قجالي، بوعمرية، أكرور، يايا (بطروني د86)، دحوش، يطو، سماني (بولعنصر 82)،. المدرب عمراني.
تأهل فريق شباب قسنطينة للدور ثمن
النهائي من منافسات كأس الجمهورية لكرة القدم وهذا بعد إطاحته بالضيف
مولودية بجاية في مباراة الأعصاب وفي لقاء عرفت نهايته احتجاجات عارمة وسط
الوفد البجاوي على حكم اللقاء صحراوي، حيث اتهموه بالانحياز للفريق المحلي.
الشوط الأول من اللقاء عرف تكافؤا في اللعب مع تمركز الكرة في وسط الميدان
إلا أن هذا لم يمنعنا من مشاهدة بعض الفرص الخطيرة للعميد الذي بادر
لاعبوه إلى الهجوم، حيث لم تمر إلا 13 دقيقة لنشاهد أخطر فرصة في اللقاء
حين استرجع سباح الكرة ممرا إلى حوري الذي راوغ وممر إلى سامر الذي وزع
ناحية بولمدايس إلا أن القائم حرم الخضورة من أول هدف، وواصل المحليون
الضغط وهو ما تجسد في مخالفة بوشريط إلا أن رأسية بارتي مرت فوق العارضة،
بعدها مرر بوشريط ناحية دراڤ الذي راوغ ووزع وسامر برأسية محكمة يسكنها
الشباك إلا أن حكم اللقاء صحراوي ألغى الهدف بحجة وجود خطأ، ليرد بعدها
الزوار عن طريق بابا الذي ضيع ما لا يضيع حين وجد نفسه وجها لوجه في منطقة
الستة أمتار إلا أن نقص التركيز حال دون تجسيد يايا لفرصته. الشوط الثاني
عرف سيطرة واضحة للشباب الذي صال لاعبوه وجالوا وسط اعتماد الزوار على
التمركز في الخلف والاعتماد على الهجمات المعاكسة، وهو ما تجسد في قذفة
حوري في الدقيقة52 التي مرت بقليل ليعود نفس اللاعب في الدقيقة 65 وينفذ
ركنية يردها الحارس البجاوي تعود لعلاق الذي صوب الكرة بطريقة أكروباتية من
على خط 18 مترا وكرته بقليل. الشباب واصل ضغطه ليتمكن سامر عند الدقيقة 82
من تحرير رفقائه ومسيري الفريق ولاعبيه وهذا بعد أن وزع حوري وراية
بولمدايس تصطدم بالقائم تعوج لبهلول يلمس الكرة تصطدم بالقائم مرة أخرى
وتعود لسامر الذي سدد معلنا عن افتتاح باب التسجيل، ليستغل بعدها الشباب
ارتباك الزوار بعد تلقيهم الهدف الأول وهذا دقيقتان من بعد حين استغل
بولمدايس كرة سباح والخروج المتأخر لبرفان مراوغا الحارس برأسه وواضعا
الكرة في الشباك معلنا عن تأهل السنافر إلى دور الكبار في مباراة الأعصاب
ولقاء القلب والرجال ليعلن الحكم عن نهاية المباراة وسط احتجاجات كبيرة
للبجاويين.
رجل اللقاء: بارتي قلب الأسد
استحق اللاعب بارتي لقب رجل المواجهة
التي انتهت بتأهل السنافر، حيث كان اللاعب المالي في المستوى ليس في مباراة
أمس فقط ولكن في كل اللقاءات وقد دافع اللاعب عن منطقته بكل قوة فيما ساهم
كثيرا في مساعدة المهاجمين وهو ما يؤكد أنه قطعة أساسية في تشكيلة الشباب،
كما أن مستواه يريح كثيرا لاعبي الوسط ويجعلهم يتقدمون للأمام.
سوسو:”الخضورة لا تعاني من أي أزمة”
”لا يجب الخلط بين الأمور الفنية
والإدارية فتراجع النتائج لا يعني أن شباب قسنطينة في أزمة فكما تأهلنا كنا
معرضين للإقصاء وهذه هي كرة القدم، فيها الرابح والخاسر، فالأموره
الإدارية جيدة والخضورة وببساطة لا تعاني من أزمة”.
“ڤواوي ولعور سيقودان الفريق أمام الجياسكا”
“بالنسبة للمدرب القادم سيبدأ عمله رسميا
مباشرة بعد مواجهة الشبيبة والتي سيقودها الثنائي لعور وڤواوي حيث سيواصلان
مهمتهما التي يقومان بها إلى غاية انتهاء مرحلة الذهاب وبالتالي سيعرف
المدرب القادم بعد مواجهة الجولة القادمة”.
“سنتحدث عن الكاف يوم 1 جانفي وعلاقتنا ستبقى قوية مع الموب”
“بالنسبة لمشاركتنا في كأّس الكاف لا يمكن
الحديث عنها حاليا سيكون لنا ذلك بدءا من الأول جانفي القادم، وبالنسبة
لما قام به البجاوية لا تعليق لي لأن علاقاتنا بهم قوية وستبقى دائما قوية
معهم ومع كل الفرق”.
عمراني: “صحراوي كلانا حقنا وحنا نشوفو”
”ليس من عادتي التعليق على قرارات
التحكيم ولكن ما حدث لنا أمام شباب قسنطينة لا يمكن السكوت عنه، حيث تعرضنا
لظلم تحكيمي كبير وأؤكد أنه لو كانت المواجهة منقولة على المباشر وبحضور
الأنصار لما تمكن الحكم من التجبر علينا، حيث لم يحم لاعبينا من تدخلات
المنافس حيث لو كان عادلا لطرد الكثير منهم”.
سامر: “حققنا فوز القلب ووقت الشدة كنا رجالة”
“حقيقة لقد مررنا بظرف صعب جدا وعانينا من
ضغط شديد وكان لزاما علينا الفوز بمواجهة الموب وقد كنا يدا واحدة وتمكنا
من تحقيق التأهل رغم كل ما حدث، وكنا في مستوى تطلعات السنافر وبالنسبة
للتأهل فأنا أهديه نيابة عن كل زملائي لوالدة حديوش التي تعاني المرض وأجرت
علمية جراحية في الأيام الماضية”.
معتز. ب ــ بلال. ص ــ تصوير حمادة
La radiothérapie gratuite pour les enfants, le pari prometteur du docteur Bouzidi
le 20.12.13 | 10h00
2 réactions
|
© El Watan Weekend
Le docteur Mehdi Bouzidi, 38 ans, est né à Constantine. Il...
Une radiothérapie gratuite pour les enfants ? C’est possible. Pour compenser l’absence de remboursement de la Sécurité sociale quand il s’agit de soins donnés dans le privé, le nouveau centre anticancer Athena, qui a ouvert ses portes en novembre à Constantine, prendra en charge les enfants de moins de 10 ans.
«Mon fils de 6 ans a une leucémie. Je l’ai emmené pour une consultation
oncologique et j’ai été surprise d’apprendre que le traitement comme la
consultation étaient gratuits !», confie une mère, dans la salle
d’attente. Un grand building avec des open-spaces, des couleurs
attribuées à chaque service, des hôtesses d’accueil attentionnées, des
couloirs impeccables… Le nouveau centre anticancer Athena, qui a ouvert
le mois dernier à la cité Zouaghi (Constantine), a choisi de prendre en
charge gratuitement les patients de moins de 10 ans.
«L’idée de l’ouverture de cette clinique est venue d’une histoire bouleversante. Quand je travaillais au CHU de Constantine en 2006, une mère m’a supplié de trouver un rendez-vous pour sa fille atteinte d’un cancer. J’étais tellement abattu que j’ai lancé une réflexion sur la possibilité d’ouvrir une clinique pour soulager les malades en leur offrant le traitement. Avec le physicien Mohamed Salah Bali, devenu mon partenaire, nous avons lancé notre projet», explique le docteur Mehdi Bouzidi, oncologue et propriétaire de la clinique. Chaque année, 20 000 Algériens décèdent de cancer faute de traitement.
Seuls 8000 d’entre eux bénéficient de traitement sur les 40 000 cas déclarés, selon des spécialistes. La prise en charge des cancéreux n’a pas connu d’évolution, alors que le nombre de malades ne cesse d’augmenter. Il est passé de 80 cancéreux pour 1000 habitants en 1993 à 120 cas pour 1000 habitants en 2000, selon des spécialistes.
Attente
«Les rendez-vous ne peuvent être fixés avant septembre 2015. Médicalement, cela devient inutile. Après une si longue attente, le traitement est inefficace. Le cancer se métastase ou le patient récidive. Dans certaines pathologies, le temps d’attente entre les séances de la chimiothérapie et la radiothérapie ne doit pas dépasser les 15 jours», témoigne le professeur Assia Bensalem du CHU de Constantine. Il arrive même que certains malades décèdent avant leur premier rendez-vous. A Constantine, les femmes atteintes d’un cancer du sein doivent attendre jusqu’à septembre 2015 pour espérer un rendez-vous. «Si c’était un traitement que nous devions acheter, nous l’aurions déjà fait !», témoigne Abderrahmane, un patient atteint d’un cancer du côlon dont le rendez-vous a été programmé pour août 2014.
La seule solution qu’on lui a proposée : partir au CHU de Ouargla, où… l’attente est aussi longue. Alors il a décidé de se tourner vers le centre anticancer Athena qui a lui a fixé un rendez-vous la semaine suivante. Amel, 42 ans, comptable, rencontrée également dans les couloirs de ce centre, témoigne : «Mon rendez-vous à l’hôpital de Ouargla est prévu pour la fin de l’année prochaine ! Ma tumeur a été diagnostiquée à un stade précoce, mais si j’attends, mes chances de guérir seront considérablement réduites. J’ai préféré mettre toutes les chances de mon côté.» Un médecin du CHU de Constantine reconnaît, fataliste : «Des malades sont prêts à payer pour une radiothérapie à temps, alors autant les informer de l’existence d’une clinique privée qui prodigue ces soins.»
Coût
Alors que dès aujourd’hui les soins de radiothérapie et les consultations sont en place, la clinique prévoit d’ouvrir d’autres services d’oncologie, de chirurgie et de médecine nucléaire en mars 2014. Mais bien sûr, cela a un prix : pour les adultes, la séance de radiothérapie coûte 12 000 DA. Certaines patientes choisissent par exemple de vendre leurs bijoux pour payer leur radiothérapie. D’autres, leur voiture, leur terrain ou n’ont pas d’autre choix que de s’endetter. Hamid, la cinquantaine, a dû trouver une solution pour réunir la somme de 450 000 DA qu’exigent plus de 30 séances.
«J’ai hérité d’un bout de terrain de ma famille dans mon village natal, à Khenchela. Je n’ai jamais envisagé de le vendre. Je voulais construire avant que je tombe malade, mais là, j’ai été contraint de le faire pour payer mes soins. Je suis un retraité des impôts, j’estime qu’on doit être remboursé par la Sécurité sociale !» affirme-t-il. Car les soins dispensés par le privé ne sont toujours pas remboursés par la Sécurité sociale. «Nous venons à peine d’entamer notre retraite. Nous avons cotisé pendant 32 ans et voilà que nos petites retraites et toutes nos économies sont dépensées pour des soins chez le privé ! Je ne comprends pas pourquoi nous ne pouvons pas être remboursés. Si jamais la CNAS décide de se conventionner avec cette clinique, comme elle le fait pour les hémodialysés, je pense que cela réglera pas mal de problèmes», explique Nouara, de Skikda, qui accompagne son mari à qui un cancer du poumon a été diagnostiqué il y a quelques mois.
Détresse
«Nous n’avons pas besoin de mosquées, nous pouvons faire nos prières dehors et même si nous ne le faisons pas, Dieu nous pardonnera ! s’emporte-t-elle. Mais le cancer ne pardonne jamais. Nous avons besoin de centres anticancer, de traitement et de prise en charge.» Après un passage à Annaba pour une chimiothérapie, le couple a opté pour la radiothérapie à Zouaghi. Et pour cela, il a loué un appartement à proximité pour 60 000 DA par mois. Nouara invite même les autres malades à y passer la nuit en cas de besoin. Car à peine un mois après son ouverture, la clinique reçoit déjà des patients de Khenchela, Sétif, Annaba, Bordj Bou Arréridj, Oum El Bouagui…
«J’ai fait ma chimiothérapie en Tunisie, raconte Karima, de Khenchela, 50 ans, opérée pour une tumeur au sein. Mes filles m’ont alors aidée pour collecter la somme nécessaire, exorbitante. Et puis j’ai appris l’existence de cette clinique, cela me revient moins cher que de partir en Tunisie. Et puis ce sera plus pratique pour les déplacements de mes proches.» Dr Ghania Belkhodja, PDG du centre, est catégorique : «La santé gratuite, c’est un droit constitutionnel.» Selon le Dr Mehdi Bouzidi, cela reviendrait moins cher à l’Etat que la CNAS prenne en charge ces malades. A un stade précoce, un cancéreux coûte 500 000 DA à l’Etat.
Au stade des métastases, 3 millions de dinars. «Une simple chirurgie de la vésicule coûte 10 000 DA chez le privé alors qu’elle coûte 500 000 DA à l’Etat qui doit aussi payer le médecin, le personnel, la chambre, etc. Nous manquons seulement d’une bonne vision en termes de management. Pourtant, on pourrait régler définitivement le problème du cancer en Algérie si le privé était aidé, regrette le Dr Bouzidi. Il faudrait seulement appliquer rigoureusement le cahier des charges des centres anticancer qui vient de voir le jour. Il faut également une commission de suivi et de contrôle pour encadrer ces cliniques. Je remarque que la loi n’est malheureusement pas respectée par la CNAS qui ne prend pas en charge ses assurés sociaux.»
«L’idée de l’ouverture de cette clinique est venue d’une histoire bouleversante. Quand je travaillais au CHU de Constantine en 2006, une mère m’a supplié de trouver un rendez-vous pour sa fille atteinte d’un cancer. J’étais tellement abattu que j’ai lancé une réflexion sur la possibilité d’ouvrir une clinique pour soulager les malades en leur offrant le traitement. Avec le physicien Mohamed Salah Bali, devenu mon partenaire, nous avons lancé notre projet», explique le docteur Mehdi Bouzidi, oncologue et propriétaire de la clinique. Chaque année, 20 000 Algériens décèdent de cancer faute de traitement.
Seuls 8000 d’entre eux bénéficient de traitement sur les 40 000 cas déclarés, selon des spécialistes. La prise en charge des cancéreux n’a pas connu d’évolution, alors que le nombre de malades ne cesse d’augmenter. Il est passé de 80 cancéreux pour 1000 habitants en 1993 à 120 cas pour 1000 habitants en 2000, selon des spécialistes.
Attente
«Les rendez-vous ne peuvent être fixés avant septembre 2015. Médicalement, cela devient inutile. Après une si longue attente, le traitement est inefficace. Le cancer se métastase ou le patient récidive. Dans certaines pathologies, le temps d’attente entre les séances de la chimiothérapie et la radiothérapie ne doit pas dépasser les 15 jours», témoigne le professeur Assia Bensalem du CHU de Constantine. Il arrive même que certains malades décèdent avant leur premier rendez-vous. A Constantine, les femmes atteintes d’un cancer du sein doivent attendre jusqu’à septembre 2015 pour espérer un rendez-vous. «Si c’était un traitement que nous devions acheter, nous l’aurions déjà fait !», témoigne Abderrahmane, un patient atteint d’un cancer du côlon dont le rendez-vous a été programmé pour août 2014.
La seule solution qu’on lui a proposée : partir au CHU de Ouargla, où… l’attente est aussi longue. Alors il a décidé de se tourner vers le centre anticancer Athena qui a lui a fixé un rendez-vous la semaine suivante. Amel, 42 ans, comptable, rencontrée également dans les couloirs de ce centre, témoigne : «Mon rendez-vous à l’hôpital de Ouargla est prévu pour la fin de l’année prochaine ! Ma tumeur a été diagnostiquée à un stade précoce, mais si j’attends, mes chances de guérir seront considérablement réduites. J’ai préféré mettre toutes les chances de mon côté.» Un médecin du CHU de Constantine reconnaît, fataliste : «Des malades sont prêts à payer pour une radiothérapie à temps, alors autant les informer de l’existence d’une clinique privée qui prodigue ces soins.»
Coût
Alors que dès aujourd’hui les soins de radiothérapie et les consultations sont en place, la clinique prévoit d’ouvrir d’autres services d’oncologie, de chirurgie et de médecine nucléaire en mars 2014. Mais bien sûr, cela a un prix : pour les adultes, la séance de radiothérapie coûte 12 000 DA. Certaines patientes choisissent par exemple de vendre leurs bijoux pour payer leur radiothérapie. D’autres, leur voiture, leur terrain ou n’ont pas d’autre choix que de s’endetter. Hamid, la cinquantaine, a dû trouver une solution pour réunir la somme de 450 000 DA qu’exigent plus de 30 séances.
«J’ai hérité d’un bout de terrain de ma famille dans mon village natal, à Khenchela. Je n’ai jamais envisagé de le vendre. Je voulais construire avant que je tombe malade, mais là, j’ai été contraint de le faire pour payer mes soins. Je suis un retraité des impôts, j’estime qu’on doit être remboursé par la Sécurité sociale !» affirme-t-il. Car les soins dispensés par le privé ne sont toujours pas remboursés par la Sécurité sociale. «Nous venons à peine d’entamer notre retraite. Nous avons cotisé pendant 32 ans et voilà que nos petites retraites et toutes nos économies sont dépensées pour des soins chez le privé ! Je ne comprends pas pourquoi nous ne pouvons pas être remboursés. Si jamais la CNAS décide de se conventionner avec cette clinique, comme elle le fait pour les hémodialysés, je pense que cela réglera pas mal de problèmes», explique Nouara, de Skikda, qui accompagne son mari à qui un cancer du poumon a été diagnostiqué il y a quelques mois.
Détresse
«Nous n’avons pas besoin de mosquées, nous pouvons faire nos prières dehors et même si nous ne le faisons pas, Dieu nous pardonnera ! s’emporte-t-elle. Mais le cancer ne pardonne jamais. Nous avons besoin de centres anticancer, de traitement et de prise en charge.» Après un passage à Annaba pour une chimiothérapie, le couple a opté pour la radiothérapie à Zouaghi. Et pour cela, il a loué un appartement à proximité pour 60 000 DA par mois. Nouara invite même les autres malades à y passer la nuit en cas de besoin. Car à peine un mois après son ouverture, la clinique reçoit déjà des patients de Khenchela, Sétif, Annaba, Bordj Bou Arréridj, Oum El Bouagui…
«J’ai fait ma chimiothérapie en Tunisie, raconte Karima, de Khenchela, 50 ans, opérée pour une tumeur au sein. Mes filles m’ont alors aidée pour collecter la somme nécessaire, exorbitante. Et puis j’ai appris l’existence de cette clinique, cela me revient moins cher que de partir en Tunisie. Et puis ce sera plus pratique pour les déplacements de mes proches.» Dr Ghania Belkhodja, PDG du centre, est catégorique : «La santé gratuite, c’est un droit constitutionnel.» Selon le Dr Mehdi Bouzidi, cela reviendrait moins cher à l’Etat que la CNAS prenne en charge ces malades. A un stade précoce, un cancéreux coûte 500 000 DA à l’Etat.
Au stade des métastases, 3 millions de dinars. «Une simple chirurgie de la vésicule coûte 10 000 DA chez le privé alors qu’elle coûte 500 000 DA à l’Etat qui doit aussi payer le médecin, le personnel, la chambre, etc. Nous manquons seulement d’une bonne vision en termes de management. Pourtant, on pourrait régler définitivement le problème du cancer en Algérie si le privé était aidé, regrette le Dr Bouzidi. Il faudrait seulement appliquer rigoureusement le cahier des charges des centres anticancer qui vient de voir le jour. Il faut également une commission de suivi et de contrôle pour encadrer ces cliniques. Je remarque que la loi n’est malheureusement pas respectée par la CNAS qui ne prend pas en charge ses assurés sociaux.»
Il a dit :
«La prise en charge des cancéreux constitue une priorité pour le ministère de la Santé conformément aux instructions du président de la République pour la mise en œuvre de toutes les mesures visant à améliorer la prise en charge de ces malades. Le manque d’appareillage de radiologie est la principale entrave à la bonne prise en charge des cancéreux. Le gouvernement a conclu deux marchés de gré à gré pour l’acquisition de deux appareils. En 2014, il aura 20 appareils de radiologie. Des structures anticancer entreront en service durant le premier semestre 2014 à Sétif, Batna, Annaba, Tlemcen, Sidi Bel Abbès et Tizi Ouzou, tandis que les travaux de réalisation de nouveaux centres seront lancés à Tiaret, Béjaïa et Médéa. Les centres d’Adrar, Chlef, Béchar, Laghouat et El Oued seront réceptionnés en 2015 ainsi qu’un institut de recherche en oncologie à Oran.» Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf.Repères :
- L’Algérie enregistre 130 cas de cancer pour 100 000 habitants. Selon Mehdi Bouzidi, le nombre de personnes touchées, toutes villes confondues, augmentera d’une manière significative dans les cinq prochaines années et atteindra l’incidence des pays développés. La France compte 300 cas pour 100 000 habitants, les Etats-Unis, 400.- Selon les estimations de l’Institut national de santé publique (INSP), le nombre de nouveaux cas de cancer est de 40 000 par an, soit plus de 20 000 cas chez la femme et plus de 19 000 chez l’homme.
Nassima Oulebsir
beud133
le 21.12.13 | 08h52
liberte
vive boutef qui prefee les mosquees aux hopitaux
Un Grand MERCI DOCTEURS.
Je suis heureux d’apprendre qu’une telle structure a pris
forme en Algérie. Je remercie et félicite la Volonté et le Courage de
ses initiateurs.
Le coût du traitement revient souvent dans les témoignages ; ce que je peux apporter comme témoignage et information, c’est que les prix pratiqués (je peux vous en fournir les preuves, étant personnellement touché par la maladie) ne sont ni abusif ni exagérés. Il faut prendre conscience que les équipements ont un coût ainsi que leur entretient que je souhaite impeccable.
C’est une maladie très coûteuse, les produits chimio-thérapeutique qui l’accompagnent sont aussi très chers. Et comme le précise l’article, plus elle est diagnostiquée tôt, meilleur est le traitement, moins onéreux avec de vraies chances de guérison. Il important d’être très réactif aux premiers soupçons, voir même avant, en procédant à des contrôles préventifs.
Si de plus est ces Seigneurs offrent le traitement aux enfants jusqu’à 10ans nous ne pouvons que nous incliner devant tant de générosité et de solidarité citoyenne.
Souhaitons qu’ils fassent des émules dans le bon sens du terme, à un moment où l’Etat se dérobe de ses obligations.
Le coût du traitement revient souvent dans les témoignages ; ce que je peux apporter comme témoignage et information, c’est que les prix pratiqués (je peux vous en fournir les preuves, étant personnellement touché par la maladie) ne sont ni abusif ni exagérés. Il faut prendre conscience que les équipements ont un coût ainsi que leur entretient que je souhaite impeccable.
C’est une maladie très coûteuse, les produits chimio-thérapeutique qui l’accompagnent sont aussi très chers. Et comme le précise l’article, plus elle est diagnostiquée tôt, meilleur est le traitement, moins onéreux avec de vraies chances de guérison. Il important d’être très réactif aux premiers soupçons, voir même avant, en procédant à des contrôles préventifs.
Si de plus est ces Seigneurs offrent le traitement aux enfants jusqu’à 10ans nous ne pouvons que nous incliner devant tant de générosité et de solidarité citoyenne.
Souhaitons qu’ils fassent des émules dans le bon sens du terme, à un moment où l’Etat se dérobe de ses obligations.
Fête nationale de l' Algérie - le 1er novembre
ALGÉRIE
République algérienne démocratique et populaire -
الجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية (al-Jazā'ir)
الجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية (al-Jazā'ir)
- L'emblème national de l'Algérie est un sceau utilisé par le
gouvernement, à la différence des autres états qui utilisent plutôt des
armoiries. La forme actuelle de l'emblème a été adopté en 1976, il est
une évolution des précédents initiés vers 1963 (voir historique, plus
bas). Le point le plus visible est que les inscriptions sont passées du
français vers l'arabe. Le texte qui orne l'emblème se lit en arabe:
الجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية (La République démocratique
populaire d'Algérie, le nom officiel du pays).
Au centre : une Main de Fatima ou Khamsa : objet d’orfèvrerie traditionnel symétrique autour du majeur, les trois doigts centraux unis, les deux doigts des extrémités terminés en bec de colombe portant un rameau d’olivier, apparaît devant les montagnes de l'Atlas, et en dessous d'un soleil levant qui représente une nouvelle ère. Les lauriers symbolisent la victoire. Le rameau d'olivier symbolise la Méditerranée. Les épis de blé représentent la révolution agraire et l'agriculture par laquelle l'Algérie devait assurer son autosuffisance alimentaire. Les édifices en jaune et marron représentent la Casbah d'Alger , le quartier historique de la ville, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Tout en bas le croissant et l'étoile rouges représente le sang des martyrs et l’appartenance au monde arabo-musulman.
- Le drapeau de l'Algérie est constitué de deux bandes verticales d'égale largeur, verte à gauche du côté de la hampe et blanche sur la partie flottant au vent. Au centre , brochant sur la partition, est placé un étoile à cinq branches inscrite dans un croissant contourné, l'ensemble de couleur rouge, qui est le symbole du monde arabo-musulman. L’étoile à 5 branches représente les cinq piliers de l’islam. Le vert représente la prospérité et la terre, mais c’est aussi la couleur du paradis dans l’Islam. Le blanc représente la pureté et la paix. La couleur rouge représente le sang des martyrs. Ce drapeau tire son origine des milieux nationalistes actifs dès la première moitié du XXe siècle. Les couleurs vert et blanc avaient déjà été choisies comme symboles par l'émir Abd el-Kader, le premier résistant à la colonisation française au XIXe siècle (voir historique, plus bas). Il a connu diverses ébauches au cours de l'histoire du mouvement national algérien avant d'acquérir sa forme actuelle. Il a été le drapeau officiel du F.L.N (Front de Libération National algérien) durant la guerre d'Algérie avant de devenir celui de l'État algérien indépendant en 1962. Ses caractéristiques sont définies officiellement le 25 avril 1963 par une loi de la nation.
cocarde aviation militaire monnaies commémoratives 1994 et 2012 ovale automobiles |
Chef de l'état | président Abdelaziz Bouteflika | |
Capitale administrative | Alger | |
Superficie | Totale | 2 381 741 km² |
Terre | 2 381 600 km² | |
Eau | 141 km² | |
Pays frontaliers . | Maroc, Sahara occidental, Mauritanie, Mali, Niger, Libye, Tunisie. | |
Frontières | 6 343 km | |
Littoral | 998 km | |
Extrêmes Point le plus haut : | Mt Tahat : 3 003 m. | |
Point le plus bas : . | surface du lac de Chott Melrhir : - 40 m. au-dessous du niveau 0. | |
Population | 38 087 812 habitants | |
Gentilé | Algérien, algérienne | |
Langues usuelles | arabe (officielle), français, tamazight kabyle, tachawit, tamahaq touareg | |
Monnaie | Dinar algérien (DZD) | |
Indicatif téléphonique | 213 | |
Extension internet | .dz | |
Fêtes nationales . . | - 05/07 - Fête de l’Indépendance et de la Jeunesse, suite aux accords d'Évian, indépendance de la France, en 1962 - 01/11 - Anniversaire de la Révolution algérienne, en 1954. | |
Devise nationale | بالشّعب وللشّعب (Par le peuple et pour le peuple) | |
Indice de démocratie | 118è sur 167 (2012) +12 | |
Régime . | République de régime
présidentiel. Le pouvoir exécutif est concentré autour du président,
qui est le chef du Conseil des ministres, du Haut Conseil de sécurité et
chef des armées. Le pouvoir législatif est exercé par le Parlement composé de deux chambres : le Conseil de la Nation (Chambre haute) et l’Assemblée populaire nationale (Chambre basse). |
quelques autres emblèmes historiques
bannière du Royaume de Tlemcen, telle que visible sur la carte ci-dessus |
divers drapeaux de la Régence d'Alger au XVIIIè siècle |
drapeau du Bey de Constantine (1836) |
drapeau attribué à l'État de l'émir Abd el Kader dans la région de Mascara (1832-1847) |
Sceau du Gouvernement Général de l'Algérie Française en 1865 ( IIe Empire) |
Armoiries non officielles de l'Algérie imprimées sur les cartes géographiques de Vuillemin (1877) |
blason de l'Algérie française (1830-1962) |
drapeau et blason du Gouvernement provisoire de la révolution algérienne en exil (1954-1962) |
ptremières armoiries de l'Algérie indépendante (1962-1963) les deux initiales du haut en caractères arabes sont pour: Djumhuriyah Djazairiyah (République d’Algérie) |
nouvel emblème de la République algérienne (1963-1971) |
Seconde version en forme de disque (1971-1975) |
versions colorées du sceau en 1975 à gauche, en 1976 à droite |
Fête nationale de l' Algérie - le 1er novembre
ALGÉRIE
République algérienne démocratique et populaire -
الجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية (al-Jazā'ir)
الجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية (al-Jazā'ir)
- L'emblème national de l'Algérie est un sceau utilisé par le
gouvernement, à la différence des autres états qui utilisent plutôt des
armoiries. La forme actuelle de l'emblème a été adopté en 1976, il est
une évolution des précédents initiés vers 1963 (voir historique, plus
bas). Le point le plus visible est que les inscriptions sont passées du
français vers l'arabe. Le texte qui orne l'emblème se lit en arabe:
الجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية (La République démocratique
populaire d'Algérie, le nom officiel du pays).
Au centre : une Main de Fatima ou Khamsa : objet d’orfèvrerie traditionnel symétrique autour du majeur, les trois doigts centraux unis, les deux doigts des extrémités terminés en bec de colombe portant un rameau d’olivier, apparaît devant les montagnes de l'Atlas, et en dessous d'un soleil levant qui représente une nouvelle ère. Les lauriers symbolisent la victoire. Le rameau d'olivier symbolise la Méditerranée. Les épis de blé représentent la révolution agraire et l'agriculture par laquelle l'Algérie devait assurer son autosuffisance alimentaire. Les édifices en jaune et marron représentent la Casbah d'Alger , le quartier historique de la ville, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Tout en bas le croissant et l'étoile rouges représente le sang des martyrs et l’appartenance au monde arabo-musulman.
- Le drapeau de l'Algérie est constitué de deux bandes verticales d'égale largeur, verte à gauche du côté de la hampe et blanche sur la partie flottant au vent. Au centre , brochant sur la partition, est placé un étoile à cinq branches inscrite dans un croissant contourné, l'ensemble de couleur rouge, qui est le symbole du monde arabo-musulman. L’étoile à 5 branches représente les cinq piliers de l’islam. Le vert représente la prospérité et la terre, mais c’est aussi la couleur du paradis dans l’Islam. Le blanc représente la pureté et la paix. La couleur rouge représente le sang des martyrs. Ce drapeau tire son origine des milieux nationalistes actifs dès la première moitié du XXe siècle. Les couleurs vert et blanc avaient déjà été choisies comme symboles par l'émir Abd el-Kader, le premier résistant à la colonisation française au XIXe siècle (voir historique, plus bas). Il a connu diverses ébauches au cours de l'histoire du mouvement national algérien avant d'acquérir sa forme actuelle. Il a été le drapeau officiel du F.L.N (Front de Libération National algérien) durant la guerre d'Algérie avant de devenir celui de l'État algérien indépendant en 1962. Ses caractéristiques sont définies officiellement le 25 avril 1963 par une loi de la nation.
cocarde aviation militaire monnaies commémoratives 1994 et 2012 ovale automobiles |
Chef de l'état | président Abdelaziz Bouteflika | |
Capitale administrative | Alger | |
Superficie | Totale | 2 381 741 km² |
Terre | 2 381 600 km² | |
Eau | 141 km² | |
Pays frontaliers . | Maroc, Sahara occidental, Mauritanie, Mali, Niger, Libye, Tunisie. | |
Frontières | 6 343 km | |
Littoral | 998 km | |
Extrêmes Point le plus haut : | Mt Tahat : 3 003 m. | |
Point le plus bas : . | surface du lac de Chott Melrhir : - 40 m. au-dessous du niveau 0. | |
Population | 38 087 812 habitants | |
Gentilé | Algérien, algérienne | |
Langues usuelles | arabe (officielle), français, tamazight kabyle, tachawit, tamahaq touareg | |
Monnaie | Dinar algérien (DZD) | |
Indicatif téléphonique | 213 | |
Extension internet | .dz | |
Fêtes nationales . . | - 05/07 - Fête de l’Indépendance et de la Jeunesse, suite aux accords d'Évian, indépendance de la France, en 1962 - 01/11 - Anniversaire de la Révolution algérienne, en 1954. | |
Devise nationale | بالشّعب وللشّعب (Par le peuple et pour le peuple) | |
Indice de démocratie | 118è sur 167 (2012) +12 | |
Régime . | République de régime
présidentiel. Le pouvoir exécutif est concentré autour du président,
qui est le chef du Conseil des ministres, du Haut Conseil de sécurité et
chef des armées. Le pouvoir législatif est exercé par le Parlement composé de deux chambres : le Conseil de la Nation (Chambre haute) et l’Assemblée populaire nationale (Chambre basse). |
quelques autres emblèmes historiques
bannière du Royaume de Tlemcen, telle que visible sur la carte ci-dessus |
divers drapeaux de la Régence d'Alger au XVIIIè siècle |
drapeau du Bey de Constantine (1836) |
drapeau attribué à l'État de l'émir Abd el Kader dans la région de Mascara (1832-1847) |
Sceau du Gouvernement Général de l'Algérie Française en 1865 ( IIe Empire) |
Armoiries non officielles de l'Algérie imprimées sur les cartes géographiques de Vuillemin (1877) |
blason de l'Algérie française (1830-1962) |
drapeau et blason du Gouvernement provisoire de la révolution algérienne en exil (1954-1962) |
ptremières armoiries de l'Algérie indépendante (1962-1963) les deux initiales du haut en caractères arabes sont pour: Djumhuriyah Djazairiyah (République d’Algérie) |
nouvel emblème de la République algérienne (1963-1971) |
Seconde version en forme de disque (1971-1975) |
versions colorées du sceau en 1975 à gauche, en 1976 à droite |
Des milliers de milliards dépensés pour des projets (dé)structurants
Anarchie urbanistique à Constantine
le 21.12.13 | 10h00
|
© D. R.
Le tramway de Constantine a été officiellement lancé...
Depuis sept ans, Constantine vit au rythme du concert asynchrone des engins et de l’agitation de milliers d’ouvriers étrangers sur des chantiers qui transforment ses rues en un gruyère gigantesque.
Le calvaire quotidien des habitants est adouci par l’espoir du
renouveau. Des milliers de milliards sont injectés dans des projets de
requalification, de mise à niveau et autres, qualifiés de structurants,
censés ouvrir à la cité les portes de la modernité. Les représentants du
gouvernement font leur ballet polyphonique et pressent les exécutants
de livrer commande. Le choix de la ville qui abritera la capitale la
culture arabe en 2015 stimule l’entreprise de développement et, surtout,
désigne une échéance pour livrer l’ensemble des projets. Constantine
ressemble à Pékin sur le point de devenir Beijing pour accueillir les
Jeux olympiques.
La comparaison s’arrête à l’idée bien entendu. Car aujourd’hui, la population commence à douter des résultats de ces travaux d’Hercule. Dans les discussions de café, dans la presse ou dans les travées des assemblées locales, l’heure n’est plus à la confiance béate. La foi du charbonnier a des limites. Les problèmes dont souffrent les Constantinois pourraient être résumés en ceci : trafic automobile hyper congestionné, foncier saturé, urbanisme éclaté, exode rural et violence débridée, vieux bâti en ruine, nouveau bâti inesthétique, déficit en infrastructures de culture et de loisirs. Voici à quoi devrait répondre l’effort de l’Etat. Or, non seulement les nouvelles infrastructures souffrent de tares de naissance, en plus elles n’apportent pas de solution à ces problèmes, à défaut de moderniser la ville. La nouvelle aérogare, la trémie de Daksi et surtout l’incontournable tramway sont là pour témoigner du fiasco.
Deux plans, une histoire
Après dix ans de retard et un budget revenu dix fois plus cher, la montagne a accouché d’une souris qui fait office d’aérogare. Un bâtiment repoussant, lequel, dès sa réception en 2013, a décidé les pouvoirs publics à l’oublier en construisant un nouveau ! La trémie de Daksi, censée soulager la circulation au niveau d’un des points les plus noirs, a vu elle aussi son délai de réalisation rallongé au lieu de décongestionner le trafic.
Résultat : l’ouvrage a créé de nouveaux problèmes ! Quant au tramway, l’expérience constantinoise est un véritable guide des choses qu’il faut éviter quand on fait un tramway. Les choses n’ont pas toujours été aussi déprimantes. Constantine a connu auparavant deux plans d’urbanisme venus apporter des solutions aux ambitions politiques d’agrandissement et de modernisation de la métropole. Le premier, réalisé par l’urbaniste français Henri-Jean Calsat et exécuté par l’administration coloniale à partir de 1960, devait servir une ville de 400 000 habitants à l’horizon 1982.
Ensuite, au milieu des années 1980, les Tchèques sont venus et ont réalisé une étude un tantinet radicale proposant des solutions un peu trop révolutionnaires pour les décideurs de l’époque. Ce n’est qu’en 2006 que ces idées furent adoptées, notamment le tramway, le téléphérique et le transrhumel. Galvanisées par les instructions du président de la République pour moderniser les villes algériennes et son insistance sur Constantine après avoir mieux constaté les retards lors de sa visite conjointe avec Nicolas Sarkozy, les autorités centrales et locales franchissent le pas.
Les projets furent lancés cependant sans référence à une nouvelle planification urbaine qui prend en compte les nouvelles données. Stigmatisant la démarche des pouvoirs publics, l’urbaniste et chercheur Belkacem Labii écrivait dans ces mêmes colonnes en 2009 : «Force est d’observer que ces grands projets ont été pensés, voire décidés individuellement, pour répondre à des problèmes ponctuels ; ils ont été ensuite réunis dans un plan dit de modernisation de la métropole. La démarche est pour le moins anachronique : d’abord des projets, ensuite un plan pour les contenir et enfin d’autres projets pour remplir ce plan.» Tout se passe comme si le plan est improvisé, à défaut d’études préalables, d’impact et économétriques. Mieux, la population a mesuré toute l’incohérence de la démarche des pouvoirs publics à travers les visions opposées des deux précédents walis de Constantine.
Erreurs fatales
Le plan de modernisation de la métropole (PPMMC), initié en 2006 par Abdelmalek Boudiaf, a été remisé au tiroir par son successeur Noureddine Bedoui, qui a rompu avec l’œuvre inachevée du premier, comme si les deux grands commis n’émargeaient pas au même Etat. «Comment peut-on aborder la modernisation quand l’assainissement n’est pas fait et quand les bidonvilles ceinturent la cité ?», avait soutenu Bedoui en exposant, à son arrivée, sa propre feuille de route.
Le cabinet de conseil, choisi parmi les universitaires par Boudiaf, avait été dissous de fait. Ces deux postures antagoniques trahissent toute l’inconstance du gouvernement sur ce dossier. Ce qui est d’autant plus inquiétant, c’est l’absence d’une logique de réflexion globale sur le devenir de la cité, l’absence d’un concept général où peuvent s’imbriquer les différents projets comme s’imbriquent les pièces d’un puzzle. Khelfi s’interroge : pourquoi n’a-t-on jamais réfléchi à créer un plan d’urbanisme communal permettant aux élus de faire appel à des spécialistes pluridisciplinaires capables d’élaborer un cahier des charges qui fait force de loi ?
«Avec un tel instrument, le transrhumel ne serait pas réalisé là où il est, parce qu’il ne respecte pas la distance de visibilité. Ce n’est pas normal qu’on construise un hôtel 5 étoiles face à des quartiers hideux et un pôle universitaire au milieu de nulle part ! Regardez comment le tracé du tramway a engendré des problèmes énormes de circulation. La ville est morte, on ne peut plus circuler, il faut absolument changer le tracé du tram avant qu’il ne soit trop tard.» Dans une tribune intitulée «La modernisation sans la modernité», l’universitaire Abdelmadjid Merdaci écrivait en 2009 dans El Watan : «Tout semble se passer comme si le décalage entre les démarches institutionnelles et le mouvement de la société se reproduisait à l’enseigne politique de gestion de la rente et de calculs de carrière.» Le résultat est en tout cas inquiétant : les nouvelles infrastructures ne répondent guère aux attentes de la population. Le mal-être est croissant dans une cité au bord du chaos et où l’ordre ne tient plus qu’à un fil.
La comparaison s’arrête à l’idée bien entendu. Car aujourd’hui, la population commence à douter des résultats de ces travaux d’Hercule. Dans les discussions de café, dans la presse ou dans les travées des assemblées locales, l’heure n’est plus à la confiance béate. La foi du charbonnier a des limites. Les problèmes dont souffrent les Constantinois pourraient être résumés en ceci : trafic automobile hyper congestionné, foncier saturé, urbanisme éclaté, exode rural et violence débridée, vieux bâti en ruine, nouveau bâti inesthétique, déficit en infrastructures de culture et de loisirs. Voici à quoi devrait répondre l’effort de l’Etat. Or, non seulement les nouvelles infrastructures souffrent de tares de naissance, en plus elles n’apportent pas de solution à ces problèmes, à défaut de moderniser la ville. La nouvelle aérogare, la trémie de Daksi et surtout l’incontournable tramway sont là pour témoigner du fiasco.
Deux plans, une histoire
Après dix ans de retard et un budget revenu dix fois plus cher, la montagne a accouché d’une souris qui fait office d’aérogare. Un bâtiment repoussant, lequel, dès sa réception en 2013, a décidé les pouvoirs publics à l’oublier en construisant un nouveau ! La trémie de Daksi, censée soulager la circulation au niveau d’un des points les plus noirs, a vu elle aussi son délai de réalisation rallongé au lieu de décongestionner le trafic.
Résultat : l’ouvrage a créé de nouveaux problèmes ! Quant au tramway, l’expérience constantinoise est un véritable guide des choses qu’il faut éviter quand on fait un tramway. Les choses n’ont pas toujours été aussi déprimantes. Constantine a connu auparavant deux plans d’urbanisme venus apporter des solutions aux ambitions politiques d’agrandissement et de modernisation de la métropole. Le premier, réalisé par l’urbaniste français Henri-Jean Calsat et exécuté par l’administration coloniale à partir de 1960, devait servir une ville de 400 000 habitants à l’horizon 1982.
Ensuite, au milieu des années 1980, les Tchèques sont venus et ont réalisé une étude un tantinet radicale proposant des solutions un peu trop révolutionnaires pour les décideurs de l’époque. Ce n’est qu’en 2006 que ces idées furent adoptées, notamment le tramway, le téléphérique et le transrhumel. Galvanisées par les instructions du président de la République pour moderniser les villes algériennes et son insistance sur Constantine après avoir mieux constaté les retards lors de sa visite conjointe avec Nicolas Sarkozy, les autorités centrales et locales franchissent le pas.
Les projets furent lancés cependant sans référence à une nouvelle planification urbaine qui prend en compte les nouvelles données. Stigmatisant la démarche des pouvoirs publics, l’urbaniste et chercheur Belkacem Labii écrivait dans ces mêmes colonnes en 2009 : «Force est d’observer que ces grands projets ont été pensés, voire décidés individuellement, pour répondre à des problèmes ponctuels ; ils ont été ensuite réunis dans un plan dit de modernisation de la métropole. La démarche est pour le moins anachronique : d’abord des projets, ensuite un plan pour les contenir et enfin d’autres projets pour remplir ce plan.» Tout se passe comme si le plan est improvisé, à défaut d’études préalables, d’impact et économétriques. Mieux, la population a mesuré toute l’incohérence de la démarche des pouvoirs publics à travers les visions opposées des deux précédents walis de Constantine.
Erreurs fatales
Le plan de modernisation de la métropole (PPMMC), initié en 2006 par Abdelmalek Boudiaf, a été remisé au tiroir par son successeur Noureddine Bedoui, qui a rompu avec l’œuvre inachevée du premier, comme si les deux grands commis n’émargeaient pas au même Etat. «Comment peut-on aborder la modernisation quand l’assainissement n’est pas fait et quand les bidonvilles ceinturent la cité ?», avait soutenu Bedoui en exposant, à son arrivée, sa propre feuille de route.
Le cabinet de conseil, choisi parmi les universitaires par Boudiaf, avait été dissous de fait. Ces deux postures antagoniques trahissent toute l’inconstance du gouvernement sur ce dossier. Ce qui est d’autant plus inquiétant, c’est l’absence d’une logique de réflexion globale sur le devenir de la cité, l’absence d’un concept général où peuvent s’imbriquer les différents projets comme s’imbriquent les pièces d’un puzzle. Khelfi s’interroge : pourquoi n’a-t-on jamais réfléchi à créer un plan d’urbanisme communal permettant aux élus de faire appel à des spécialistes pluridisciplinaires capables d’élaborer un cahier des charges qui fait force de loi ?
«Avec un tel instrument, le transrhumel ne serait pas réalisé là où il est, parce qu’il ne respecte pas la distance de visibilité. Ce n’est pas normal qu’on construise un hôtel 5 étoiles face à des quartiers hideux et un pôle universitaire au milieu de nulle part ! Regardez comment le tracé du tramway a engendré des problèmes énormes de circulation. La ville est morte, on ne peut plus circuler, il faut absolument changer le tracé du tram avant qu’il ne soit trop tard.» Dans une tribune intitulée «La modernisation sans la modernité», l’universitaire Abdelmadjid Merdaci écrivait en 2009 dans El Watan : «Tout semble se passer comme si le décalage entre les démarches institutionnelles et le mouvement de la société se reproduisait à l’enseigne politique de gestion de la rente et de calculs de carrière.» Le résultat est en tout cas inquiétant : les nouvelles infrastructures ne répondent guère aux attentes de la population. Le mal-être est croissant dans une cité au bord du chaos et où l’ordre ne tient plus qu’à un fil.
Tramway : une rallonge de 16 milliars
Le tramway de Constantine aura coûté environ 50 milliards de dinars alors qu’initialement l’enveloppe ne devait pas dépasser 34 milliards. Le délai de réalisation a été rallongé. Des estimations erronées sont à l’origine de ces ratages qui ont fait perdre à l’Algérie beaucoup d’argent et pourri le quotidien des Constantinois pendant des années supplémentaires. La démolition de la trémie de la mosquée Emir Abdelkader se trouvant sur le chemin du tram a été sans doute le point culminant de l’absurde. Le tracé, adopté au détriment d’un nombre de voix contestataires, a causé, maintenant que le projet est réceptionné, des dégâts irréversibles au visage de la ville. Rues supprimées, chaussées réduites, circulation perturbée, bitumage bâclé. Les quartiers de Bel Air et Bel Horizon sont pris en sandwich. Les habitants ne peuvent accéder ou quitter leurs cités que par un seul sens. Pour faire intervenir une ambulance, les pompiers ou bien faire circuler un cortège funèbre, c’est la croix et la bannière. (N. N.)Nouri Nesrouche
Wissem Meziane. Architecte, spécialiste des questions juridiques (université de Constantine III)
«Le PDAU n’intègre ni les grands projets ni les grandes ambitions pour Constantine !»
le 21.12.13 | 10h00
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© D. R.
-Les désagréments et les résultats mitigés font croire que
les grands projets de modernisation de Constantine sont conçus et
réalisés avec peu de cohérence. Qu’en pensez-vous ?
C’est exact. D’abord, c’est dommage que les actions de modernisation ne puissent être réellement évaluées qu’une fois totalement achevées et cette grande tare est due à l’absence de planification et de coordination. La planification urbaine suppose de poser la question : comment sera Constantine dans 20 ans ? Une fois qu’on a réalisé l’étude technique, il faut lui donner la forme juridique du PDAU (Plan directeur d’aménagement urbain, ndlr) ? En Algérie hélas, on ne prend pas au sérieux cet aspect. L’Urbaco (bureau d’études, étatique local, ndlr) travaille sur la grille des besoins de première nécessité (logement et emploi), et oublie les projets structurants. D’ailleurs, tous les grands projets ont été réalisés en dehors du cadre règlementaire de planification et d’aménagement urbain. Même le nouveau PDAU en cours d’élaboration n’intègre ni les grands projets ni les grandes ambitions pour Constantine !
-Pouvez-vous citer des exemples ?
L’exemple le plus dramatique c’est la ville universitaire de 52 000 places pédagogiques érigée dans un environnement urbain où on n’a prévu ni zone industrielle ni pôle économique capables d’absorber au moins une partie des futurs diplômés. Autre aberration, la démilitarisation ne se fait pas parce qu’on ne sait pas quoi faire des sites récupérés. La caserne de la Casbah, rétrocédée par l’ANP, ne trouve pas encore de sérieuses propositions pour une réaffectation civile.
D’autres sites pourraient être récupérés et se prêtent fort bien à l’accueil d’importantes infrastructures que l’on a de la peine à caser, comme le pôle culturel qui, hélas, a fini par être implanté à Aïn El Bey, sur un terrain excentré.
-Constantine a eu des plans exemplaires par le passé…
Oui. Pour mettre en place le plan de Constantine, l’administration coloniale a fait appel à l’urbaniste Calsat. C’est lui qui a planifié, par exemple, Bellevue les jardins, qu’on appelle aujourd’hui Fadela Saâdane et Filali.
Il y avait aussi Sidi Mabrouk supérieur et inférieur et Sidi Mabrouk les ateliers qu’on appelle actuellement Daksi, par référence aux ateliers des chemins de fer. On voit ici qu’il y a toujours le souci de l’équilibre entre la fonction économique et tous les grands équipements (université, hôpital El Bir, la gare routière, le stade…) qui ont été implantés entre 1962 et 1982. Une fois ce plan exécuté, il fallait élaborer un nouveau plan d’urbanisme directeur.
Donc, au milieu des années 1980, l’Algérie a eu recours aux urbanistes tchèques à l’époque où l’université algérienne formait seulement des architectes. Avec la collaboration de l’Urbaco, les Tchèques ont produit une idée enthousiasmante : transformer la vieille ville et la ville coloniale en un centre touristique et culturel ; d’ailleurs sur le site militaire de la Casbah, ils prévoyaient de restaurer Souika et de réaliser un hôtel de luxe et un centre de loisirs. Leur plan avait osé aussi une idée téméraire : déplacer les directions et les services administratifs sur le plateau de Mansourah, là où se trouve le QG de la 5e Région militaire et un ensemble d’administrations du commandement militaire.
La démilitarisation du périmètre urbain était à la mode à cette période. A Montpellier, les Français avaient réalisé l’opération Antigone, un chef-d’œuvre d’urbanisme et d’architecture réalisé sur des terrains militaires récupérés.
L’étude envisageait aussi d’ériger un centre d’affaires sur le site du Bardo, et c’est à cette époque que le projet d’un nouveau pont enjambant le Rhumel est né afin de relier la vieille ville au nouveau centre administratif. A partir de 2000, le président de la République a demandé à toutes les villes de se moderniser. C’est dans ce sens qu’en 2006, à l’occasion du Salon de l’immobilier, l’Urbaco avait proposé de nombreux projets : tramway, téléphérique, transrhumel… c’était les projets des Tchèques qu’on avait dépoussiérés.
-Que peut-on craindre le plus ?
L’échec planifié. La pire des situations c’est de voir le transrhumel aboutir sur le tramway, au niveau du rond-point du secteur militaire. Ce sera dix fois plus grave que les bouchons créés par le tramway et la trémie de Daksi.
C’est exact. D’abord, c’est dommage que les actions de modernisation ne puissent être réellement évaluées qu’une fois totalement achevées et cette grande tare est due à l’absence de planification et de coordination. La planification urbaine suppose de poser la question : comment sera Constantine dans 20 ans ? Une fois qu’on a réalisé l’étude technique, il faut lui donner la forme juridique du PDAU (Plan directeur d’aménagement urbain, ndlr) ? En Algérie hélas, on ne prend pas au sérieux cet aspect. L’Urbaco (bureau d’études, étatique local, ndlr) travaille sur la grille des besoins de première nécessité (logement et emploi), et oublie les projets structurants. D’ailleurs, tous les grands projets ont été réalisés en dehors du cadre règlementaire de planification et d’aménagement urbain. Même le nouveau PDAU en cours d’élaboration n’intègre ni les grands projets ni les grandes ambitions pour Constantine !
-Pouvez-vous citer des exemples ?
L’exemple le plus dramatique c’est la ville universitaire de 52 000 places pédagogiques érigée dans un environnement urbain où on n’a prévu ni zone industrielle ni pôle économique capables d’absorber au moins une partie des futurs diplômés. Autre aberration, la démilitarisation ne se fait pas parce qu’on ne sait pas quoi faire des sites récupérés. La caserne de la Casbah, rétrocédée par l’ANP, ne trouve pas encore de sérieuses propositions pour une réaffectation civile.
D’autres sites pourraient être récupérés et se prêtent fort bien à l’accueil d’importantes infrastructures que l’on a de la peine à caser, comme le pôle culturel qui, hélas, a fini par être implanté à Aïn El Bey, sur un terrain excentré.
-Constantine a eu des plans exemplaires par le passé…
Oui. Pour mettre en place le plan de Constantine, l’administration coloniale a fait appel à l’urbaniste Calsat. C’est lui qui a planifié, par exemple, Bellevue les jardins, qu’on appelle aujourd’hui Fadela Saâdane et Filali.
Il y avait aussi Sidi Mabrouk supérieur et inférieur et Sidi Mabrouk les ateliers qu’on appelle actuellement Daksi, par référence aux ateliers des chemins de fer. On voit ici qu’il y a toujours le souci de l’équilibre entre la fonction économique et tous les grands équipements (université, hôpital El Bir, la gare routière, le stade…) qui ont été implantés entre 1962 et 1982. Une fois ce plan exécuté, il fallait élaborer un nouveau plan d’urbanisme directeur.
Donc, au milieu des années 1980, l’Algérie a eu recours aux urbanistes tchèques à l’époque où l’université algérienne formait seulement des architectes. Avec la collaboration de l’Urbaco, les Tchèques ont produit une idée enthousiasmante : transformer la vieille ville et la ville coloniale en un centre touristique et culturel ; d’ailleurs sur le site militaire de la Casbah, ils prévoyaient de restaurer Souika et de réaliser un hôtel de luxe et un centre de loisirs. Leur plan avait osé aussi une idée téméraire : déplacer les directions et les services administratifs sur le plateau de Mansourah, là où se trouve le QG de la 5e Région militaire et un ensemble d’administrations du commandement militaire.
La démilitarisation du périmètre urbain était à la mode à cette période. A Montpellier, les Français avaient réalisé l’opération Antigone, un chef-d’œuvre d’urbanisme et d’architecture réalisé sur des terrains militaires récupérés.
L’étude envisageait aussi d’ériger un centre d’affaires sur le site du Bardo, et c’est à cette époque que le projet d’un nouveau pont enjambant le Rhumel est né afin de relier la vieille ville au nouveau centre administratif. A partir de 2000, le président de la République a demandé à toutes les villes de se moderniser. C’est dans ce sens qu’en 2006, à l’occasion du Salon de l’immobilier, l’Urbaco avait proposé de nombreux projets : tramway, téléphérique, transrhumel… c’était les projets des Tchèques qu’on avait dépoussiérés.
-Que peut-on craindre le plus ?
L’échec planifié. La pire des situations c’est de voir le transrhumel aboutir sur le tramway, au niveau du rond-point du secteur militaire. Ce sera dix fois plus grave que les bouchons créés par le tramway et la trémie de Daksi.
Nouri Nesrouche
Pour une maison de l'architecture au M'zab
après Le Corbusier
le 21.12.13 | 10h00
|
© D. R.
Voici un texte, inspiré d’un autre que j’ai écrit en novembre 1998 pour le prononcer lors de l’inauguration de la Rencontre internationale «Le Corbusier et le M’zab» organisée par le Club Nazim-Architecture avec la wilaya de Ghardaïa et la Fondation Le Corbusier.
Cette rencontre eut bien lieu du 13 au 15 novembre 1998 à Ghardaïa avec
Jean-Louis Cohen, Stanislas Von Moos, Juan José La Huerta, Alex Gerber,
Jean-Pierre Brice Olivier (alors prieur du Couvent de la Tourette),
Tewfik Guerroudj et Brahim Benyoucef comme communicants. On comptait
comme invités d’honneur : Evelyne Tréhin, présidente de la Fondation Le
Corbusier, Claude Prélorenzo, son secrétaire général, Tewfik El-Euch,
président de l’Ordre des architectes de Tunisie, Achour Mihoubi,
président du Conseil national de l’Ordre des architectes d’Algérie,
Annie Steiner (Jean De Maisonseul m’avait demandé de l’inviter pour le
représenter et j’en fis depuis ma Maman en Révolution), Georgette
Cottin-Euziol, Tarek et Amna Benmiled... Et d’autres encore, nombreux,
qui me pardonneront de ne pas tous les citer.
Cette rencontre ne fut jamais inscrite parmi les «Rencontres Le Corbusier», tenues régulièrement et presque chaque année. Elle devait être la huitième, mais les responsables de la Fondation qui n’avaient pourtant pas refusé l’accueil digne de ce qu’ils représentaient — selon leur propre aveu — n’avaient finalement pas daigné considérer cette rencontre comme ayant eu lieu et l’ont effacée des tablettes de la Fondation. Cherchez, si vous voulez, vous n’en trouverez aucune trace… La cause invoquée alors était que les communications avaient porté sur Le Corbusier ou sur le M’zab, mais pas sur Le Corbusier «et» le M’zab. Seule la communication d’Alex Gerber, sur les voyages de l’architecte au M’zab, fut jugée «recevable», mais pourtant jamais diffusée. Ces responsables connaissaient pourtant, des mois avant la tenue de la rencontre, les titres et résumés de toutes les communications…
Ceci dit, j’ai dépouillé ce texte de la partie qui le liait à une circonstance pour renouveler l’appel qu’il portait à la création d’un lieu dédié à l’Architecture au M’zab. Je suggère, en effet, de reprendre cette idée, oubliée depuis, car ses motivations comme ses finalités et ses espoirs demeurent toujours d’actualité, sinon davantage qu’à l’époque. Le voici donc avec quelques légères modifications.
La première fois que j'ai visité le M'zab, le 6 février 1979, j'y suis venu en passant le matin-même par un village au pied des Aurès, me rendant avec l'ami que j'accompagnais chez la famille d’une étudiante à l'Institut d'architecture et de construction de l’Université de Constantine, qui nous avait très bien accueillis. Je ne peux pas m'empêcher, à chaque fois que j'arrive au M'zab, d'avoir une pensée pour cette fille dont les rires pleins de la joie de la femme aurésienne épanouie, sûre de ses convictions et de son parcours, résonnent encore dans les couloirs de la vieille caserne qui a abrité notre découverte de la passion «architecture» pour espérer un jour sauver le visage de nos médinas défigurées et menaçant ruine.
Ratiba, qui enseigna plus tard à l’Ecole d’architecture d’Alger (EPAU) est tombée sous les balles assassines des sangsues venues boire son sang gavé de courage et d'abnégation, croyant qu'en assouvissant leur soif de haine et de vengeance, ils tariraient les sources vives d'où jaillissent tous les jours les eaux claires qui font les oueds tumultueux de l'Algérie. «Ils ont eu beau arracher toutes les fleurs, ils n'ont pas empêché le Printemps d'éclore». Ratiba, par son martyre, sa vie de femme, ses origines, reste le plus tragique témoignage de l'histoire critique des architectes et de l'architecture, qui n'ont pas fini de payer pour les crimes qu'ils n'ont pas commis. Mais ceci est une autre Histoire...
En préparant la «Rencontre sur Le Corbusier et le M’zab», j'imaginais, j'espérais vivement que Jean de Maisonseul en serait le président d'honneur pour nous guider au travers des rues tortueuses de l'histoire, à traquer le sublime, comme il l'avait si bien fait avec Le Corbusier, en février 1931, pour le promener à Alger. «De Maisonseul allait à La Casbah, j'y allais aussi», a écrit simplement Le Corbusier. Nous aurions ainsi pu rendre le dernier hommage que méritait son parcours. Mais Jean De Maisonseul est décédé en juin 1998, quelques semaines après la discussion téléphonique que nous avions eue, déchiré entre la discrétion de son travail de reconstruction d'El Asnam (auj. Chlef), dévastée par le tremblement de terre de septembre 1954, et son engagement auprès d'Albert Camus, avec presque la même bande de copains qui reconstruisait la ville, au sein du Comité pour la Trêve Civile de début 1956.
Ils étaient résolus à défendre, alors qu'il était trop tard, l'idée d'une réconciliation, peut-être pour ne plus avoir à choisir d'être déchiré entre «l'Algérie» et «la mère» et faire fatalement le mauvais choix, pour poser les bases d'une Algérie future plurielle. Cette cause a valu à De Maisonseul de connaître la prison de Barberousse (Serkadji) et la perte de son poste durant des années. Il a fallu l'intervention énergique et menaçante de Camus, mais aussi de Le Corbusier, pour voir le pouvoir colonial accepter de le libérer et, bien plus tard, de le réhabiliter dans ses fonctions. Dans cet engagement autour de Camus, sur six membres d'origine européenne composant le Comité, auprès de quatre membres du FLN (dont Amar Ouzeghane), il y avait trois architectes, tous proches de Le Corbusier : Jean De Maisonseul, Louis Miquel (l'un des bâtisseurs de l'Aéro-Habitat) et Roland Simounet.
C'est pendant les préparatifs du Millénaire d'El Atteuf, en novembre 1996, soit neuf mois après, que j'ai appris la disparition précoce du plus jeune de cette équipe, Roland Simounet, de la bouche de Georgette Cottin-Euziol. Nous avions, durant de longues évocations d’Alger qui lui manquait tellement, projeté d'esquisser ensemble une grande fresque sur cette période essentielle qui a vu la naissance de l'Architecture algérienne moderne. L'œuvre de Simounet en matière de logement économique en Algérie à partir des orientations de Le Corbusier et dans l'esprit du dixième CIAM (Congrès international de l’architecture moderne) qui devait initialement se tenir à Ghardaïa, sur proposition de Jean Bossu à Le Corbusier, ses deux réalisations à Djenane El Hassen et Timgad, qui tombent en ruine, ignorés même par les architectes les plus avertis, sont un enseignement qui mériterait une plus grande attention.
J'étais avec Simounet dans son cabinet, en mars 1992, lorsque, dans le cours de la discussion, il téléphona pour avoir des nouvelles de son vieux professeur, Léon Claro. Sa veuve nous apprit sa disparition le 31 décembre 1991. Léon Claro, qui fut pendant près de trente ans enseignant de la classe Architecture de l'Ecole des Beaux-arts d'Alger et qui y forma toute cette génération de jeunes architectes qui allaient faire d'Alger l'un des sanctuaires incontournables de l'Architecture moderne, qui y construisit des ouvrages remarquables (Maison du Centenaire, Maison du Peuple, siège de la Télévision, cité La Concorde…), est mort dans l'anonymat le plus total. C'est lui qui avait conseillé à Le Corbusier de visiter le M'zab. Dans cette classe Architecture, il y avait malheureusement une constante : aucun «Algérien musulman», pour reprendre l'appellation officielle de l'époque, n'y a jamais été formé.
A l'indépendance, le pays a commencé sa reconstruction grâce aux quelques architectes qui sont restés dont Jean De Maisonseul, devenu Conservateur du Musée national des Beaux-arts, ensuite Directeur de l'Institut d'Urbanisme d'Alger jusqu'à son départ en retraite en 1975, Roland Simounet, André Ravereau, Xavier Salvador, Anatole Kopp, Georgette Cottin-Euziol, et «ceux, nombreux, qui sont venus prêter main forte», pour reprendre un mot de l’architecte Abderrahmane Bouchama. Au début de 1966, à la dissolution de l'Ordre des architectes algériens, dont les responsabilités furent transférées au ministère de la Reconstruction, chargé de l'Architecture, une liste de vingt-deux personnes pouvant porter le titre d'architecte fut publiée, parmi lesquels figuraient quatre noms d'Algériens «musulmans», dont un seul, Liès Bouchama, était diplômé de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1963.
Ce pays a une vertu : c'est toujours dans la douleur et face aux épreuves qu'il fait des miracles. Le M'zab en est le témoin. Je ne sais plus quand ni dans quelles circonstances exactes, nous avions lancé — au début un peu à l'emporte-pièce et en toute occasion — une idée, devenue un pari. Cette idée commençait à prendre les aspects d'une conviction de plus en plus partagée au moment de la Rencontre. La situation du pays, qui avait étouffé bon nombre de projets généreux et rassembleurs, nous avait, au contraire, mobilisés davantage, pour nous offrir l'occasion d'une contribution, au-delà du refus de partir et de continuer normalement nos tâches quotidiennes, d'aider ce pays à rester debout et redevenir, dans les plus proches délais, «la terre de l'Architecture».
Notre ambition était de re-situer le M'zab dans sa véritable place, légitimement acquise par ses qualités, dans le village mondial de la culture architecturale. Nous n'avons plus à faire la démonstration de ces qualités, car il suffit pour cela d'entendre la réaction enthousiaste de tout architecte, quel qu'en soit le pays, l'âge et la réputation, lorsqu'il est sollicité pour venir au M'zab. Il est temps de mettre en place, dans le M'zab, un lieu pour accueillir convenablement tout architecte et chercheur qui désire y séjourner pour se recueillir ou s'en inspirer, une institution pour rassembler tout le savoir qu'il a permis, les recherches dont il a été l'objet, les travaux artistiques et intellectuels qu'il a suscités, les enseignements qu'il peut prodiguer.
Ce projet réaliserait les vœux du Corbusier qui exhortait ses élèves, et notamment Jean Bossu, à aller effectuer des relevés et des dessins sur le M'zab, et juste quelques jours avant sa mort, recevait et commentait les photographies de Manuelle Roche sur le M'zab. Depuis quelques années, le M'zab est reparti vers la conquête de son rang dans le gotha mondial des lieux de l'Architecture, initie les actions qui respectent son passé et les constructions qui se fondent dans son harmonie, ses places s'illuminent et reprennent des couleurs, revient à «l'option ksourienne» historique qui privilégie de fonder de nouvelles agglomérations indépendantes pour freiner le développement continu, aménage les espaces résiduels de l'indifférence, ces produits de l'inculture des décisions hâtives prises à la légère à grands coups de feutre pour croire faire la Ville, réflexes légués par la conception de visions inadaptées.
Le millénaire de Mélika (ndlr : qui devait se tenir en 2002), preuve de l'entente dans la tolérance, viendrait rappeler et prouver, s'il le faut, quelles sont les seuls moyens qui ont permis d'édifier les merveilles du M'zab et quels seront les outils requis pour affronter les épreuves fatales depuis l'entrée dans celui que nous sommes en train de vivre, plus que jamais : culture, morale et travail.
Cette rencontre ne fut jamais inscrite parmi les «Rencontres Le Corbusier», tenues régulièrement et presque chaque année. Elle devait être la huitième, mais les responsables de la Fondation qui n’avaient pourtant pas refusé l’accueil digne de ce qu’ils représentaient — selon leur propre aveu — n’avaient finalement pas daigné considérer cette rencontre comme ayant eu lieu et l’ont effacée des tablettes de la Fondation. Cherchez, si vous voulez, vous n’en trouverez aucune trace… La cause invoquée alors était que les communications avaient porté sur Le Corbusier ou sur le M’zab, mais pas sur Le Corbusier «et» le M’zab. Seule la communication d’Alex Gerber, sur les voyages de l’architecte au M’zab, fut jugée «recevable», mais pourtant jamais diffusée. Ces responsables connaissaient pourtant, des mois avant la tenue de la rencontre, les titres et résumés de toutes les communications…
Ceci dit, j’ai dépouillé ce texte de la partie qui le liait à une circonstance pour renouveler l’appel qu’il portait à la création d’un lieu dédié à l’Architecture au M’zab. Je suggère, en effet, de reprendre cette idée, oubliée depuis, car ses motivations comme ses finalités et ses espoirs demeurent toujours d’actualité, sinon davantage qu’à l’époque. Le voici donc avec quelques légères modifications.
La première fois que j'ai visité le M'zab, le 6 février 1979, j'y suis venu en passant le matin-même par un village au pied des Aurès, me rendant avec l'ami que j'accompagnais chez la famille d’une étudiante à l'Institut d'architecture et de construction de l’Université de Constantine, qui nous avait très bien accueillis. Je ne peux pas m'empêcher, à chaque fois que j'arrive au M'zab, d'avoir une pensée pour cette fille dont les rires pleins de la joie de la femme aurésienne épanouie, sûre de ses convictions et de son parcours, résonnent encore dans les couloirs de la vieille caserne qui a abrité notre découverte de la passion «architecture» pour espérer un jour sauver le visage de nos médinas défigurées et menaçant ruine.
Ratiba, qui enseigna plus tard à l’Ecole d’architecture d’Alger (EPAU) est tombée sous les balles assassines des sangsues venues boire son sang gavé de courage et d'abnégation, croyant qu'en assouvissant leur soif de haine et de vengeance, ils tariraient les sources vives d'où jaillissent tous les jours les eaux claires qui font les oueds tumultueux de l'Algérie. «Ils ont eu beau arracher toutes les fleurs, ils n'ont pas empêché le Printemps d'éclore». Ratiba, par son martyre, sa vie de femme, ses origines, reste le plus tragique témoignage de l'histoire critique des architectes et de l'architecture, qui n'ont pas fini de payer pour les crimes qu'ils n'ont pas commis. Mais ceci est une autre Histoire...
En préparant la «Rencontre sur Le Corbusier et le M’zab», j'imaginais, j'espérais vivement que Jean de Maisonseul en serait le président d'honneur pour nous guider au travers des rues tortueuses de l'histoire, à traquer le sublime, comme il l'avait si bien fait avec Le Corbusier, en février 1931, pour le promener à Alger. «De Maisonseul allait à La Casbah, j'y allais aussi», a écrit simplement Le Corbusier. Nous aurions ainsi pu rendre le dernier hommage que méritait son parcours. Mais Jean De Maisonseul est décédé en juin 1998, quelques semaines après la discussion téléphonique que nous avions eue, déchiré entre la discrétion de son travail de reconstruction d'El Asnam (auj. Chlef), dévastée par le tremblement de terre de septembre 1954, et son engagement auprès d'Albert Camus, avec presque la même bande de copains qui reconstruisait la ville, au sein du Comité pour la Trêve Civile de début 1956.
Ils étaient résolus à défendre, alors qu'il était trop tard, l'idée d'une réconciliation, peut-être pour ne plus avoir à choisir d'être déchiré entre «l'Algérie» et «la mère» et faire fatalement le mauvais choix, pour poser les bases d'une Algérie future plurielle. Cette cause a valu à De Maisonseul de connaître la prison de Barberousse (Serkadji) et la perte de son poste durant des années. Il a fallu l'intervention énergique et menaçante de Camus, mais aussi de Le Corbusier, pour voir le pouvoir colonial accepter de le libérer et, bien plus tard, de le réhabiliter dans ses fonctions. Dans cet engagement autour de Camus, sur six membres d'origine européenne composant le Comité, auprès de quatre membres du FLN (dont Amar Ouzeghane), il y avait trois architectes, tous proches de Le Corbusier : Jean De Maisonseul, Louis Miquel (l'un des bâtisseurs de l'Aéro-Habitat) et Roland Simounet.
C'est pendant les préparatifs du Millénaire d'El Atteuf, en novembre 1996, soit neuf mois après, que j'ai appris la disparition précoce du plus jeune de cette équipe, Roland Simounet, de la bouche de Georgette Cottin-Euziol. Nous avions, durant de longues évocations d’Alger qui lui manquait tellement, projeté d'esquisser ensemble une grande fresque sur cette période essentielle qui a vu la naissance de l'Architecture algérienne moderne. L'œuvre de Simounet en matière de logement économique en Algérie à partir des orientations de Le Corbusier et dans l'esprit du dixième CIAM (Congrès international de l’architecture moderne) qui devait initialement se tenir à Ghardaïa, sur proposition de Jean Bossu à Le Corbusier, ses deux réalisations à Djenane El Hassen et Timgad, qui tombent en ruine, ignorés même par les architectes les plus avertis, sont un enseignement qui mériterait une plus grande attention.
J'étais avec Simounet dans son cabinet, en mars 1992, lorsque, dans le cours de la discussion, il téléphona pour avoir des nouvelles de son vieux professeur, Léon Claro. Sa veuve nous apprit sa disparition le 31 décembre 1991. Léon Claro, qui fut pendant près de trente ans enseignant de la classe Architecture de l'Ecole des Beaux-arts d'Alger et qui y forma toute cette génération de jeunes architectes qui allaient faire d'Alger l'un des sanctuaires incontournables de l'Architecture moderne, qui y construisit des ouvrages remarquables (Maison du Centenaire, Maison du Peuple, siège de la Télévision, cité La Concorde…), est mort dans l'anonymat le plus total. C'est lui qui avait conseillé à Le Corbusier de visiter le M'zab. Dans cette classe Architecture, il y avait malheureusement une constante : aucun «Algérien musulman», pour reprendre l'appellation officielle de l'époque, n'y a jamais été formé.
A l'indépendance, le pays a commencé sa reconstruction grâce aux quelques architectes qui sont restés dont Jean De Maisonseul, devenu Conservateur du Musée national des Beaux-arts, ensuite Directeur de l'Institut d'Urbanisme d'Alger jusqu'à son départ en retraite en 1975, Roland Simounet, André Ravereau, Xavier Salvador, Anatole Kopp, Georgette Cottin-Euziol, et «ceux, nombreux, qui sont venus prêter main forte», pour reprendre un mot de l’architecte Abderrahmane Bouchama. Au début de 1966, à la dissolution de l'Ordre des architectes algériens, dont les responsabilités furent transférées au ministère de la Reconstruction, chargé de l'Architecture, une liste de vingt-deux personnes pouvant porter le titre d'architecte fut publiée, parmi lesquels figuraient quatre noms d'Algériens «musulmans», dont un seul, Liès Bouchama, était diplômé de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1963.
Ce pays a une vertu : c'est toujours dans la douleur et face aux épreuves qu'il fait des miracles. Le M'zab en est le témoin. Je ne sais plus quand ni dans quelles circonstances exactes, nous avions lancé — au début un peu à l'emporte-pièce et en toute occasion — une idée, devenue un pari. Cette idée commençait à prendre les aspects d'une conviction de plus en plus partagée au moment de la Rencontre. La situation du pays, qui avait étouffé bon nombre de projets généreux et rassembleurs, nous avait, au contraire, mobilisés davantage, pour nous offrir l'occasion d'une contribution, au-delà du refus de partir et de continuer normalement nos tâches quotidiennes, d'aider ce pays à rester debout et redevenir, dans les plus proches délais, «la terre de l'Architecture».
Notre ambition était de re-situer le M'zab dans sa véritable place, légitimement acquise par ses qualités, dans le village mondial de la culture architecturale. Nous n'avons plus à faire la démonstration de ces qualités, car il suffit pour cela d'entendre la réaction enthousiaste de tout architecte, quel qu'en soit le pays, l'âge et la réputation, lorsqu'il est sollicité pour venir au M'zab. Il est temps de mettre en place, dans le M'zab, un lieu pour accueillir convenablement tout architecte et chercheur qui désire y séjourner pour se recueillir ou s'en inspirer, une institution pour rassembler tout le savoir qu'il a permis, les recherches dont il a été l'objet, les travaux artistiques et intellectuels qu'il a suscités, les enseignements qu'il peut prodiguer.
Ce projet réaliserait les vœux du Corbusier qui exhortait ses élèves, et notamment Jean Bossu, à aller effectuer des relevés et des dessins sur le M'zab, et juste quelques jours avant sa mort, recevait et commentait les photographies de Manuelle Roche sur le M'zab. Depuis quelques années, le M'zab est reparti vers la conquête de son rang dans le gotha mondial des lieux de l'Architecture, initie les actions qui respectent son passé et les constructions qui se fondent dans son harmonie, ses places s'illuminent et reprennent des couleurs, revient à «l'option ksourienne» historique qui privilégie de fonder de nouvelles agglomérations indépendantes pour freiner le développement continu, aménage les espaces résiduels de l'indifférence, ces produits de l'inculture des décisions hâtives prises à la légère à grands coups de feutre pour croire faire la Ville, réflexes légués par la conception de visions inadaptées.
Le millénaire de Mélika (ndlr : qui devait se tenir en 2002), preuve de l'entente dans la tolérance, viendrait rappeler et prouver, s'il le faut, quelles sont les seuls moyens qui ont permis d'édifier les merveilles du M'zab et quels seront les outils requis pour affronter les épreuves fatales depuis l'entrée dans celui que nous sommes en train de vivre, plus que jamais : culture, morale et travail.
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