e Gaulle et Le colonel Trinquier à EL MILIA
EL MILIA était le premier secteur qu’allait visiter le général DE GAULLE président français (métropole et colonies) .Les notes reçues pour la visite demandaient sa réception hors des villes, LE COLONEL Trinquier choisit CATINAT (Settara de nos jours).
IL
est arrivé par hélicoptère alouette, avec sa suite dans plusieurs
hélicoptères bananes à double rotors, et s'était
posé directement sur le terrain aménagé pour l’occasion, quelques
camions militaires étaient mis à la disposition de la population ainsi
que des voitures et d’autres moyens. La population
était curieuse et voulait voir DE GAULLE qui tenait son destin en
main.
Settara
LE général DE GAULLE en visite à ELMILIA
EL MILIA était une petite sous-préfécture rebelle à la colonisation ,du nord constantinois ,située dans la vallée de l’oued-el-kébir à une vingtaine de kilometres de la cote méditerranéenne,enserrée dans des montagnes couvertes pour la plus part de forets denses riches en chène-liege et de maquis divers ,lieux idéaux pour les maquisards et les résistants.Elle comptait cinq milles habitants ,quelques colons et quelques dizaines d’européens.Les habitants vivaient de l’élevage de bovins , d’ovins et d’agriculture .Les immenses forets de chène-liege étaient exploitées par la famille MERLE-DES-ISLES.SON AFFECTATION : En juillet 1959, il prend le commandement du secteur d’El Milia dans le nord constantinois avec son chef d’état-major le capitaine Dabezies.
LA
TOURNEE DES POPOTES : Lors de la tournée des popotes le colonel
Trinquier était là , il pensait que DE
GAULE allait trop vite sur le chemin de l’abondant et que l’armée ne
le suivait pas. EL MILIA était le premier secteur qu’allait visiter le
général .Les notes reçues pour la visite demandaient sa
réception hors des villes, LE COLONEL Trinquier choisit CATINAT
(Settara de nos jours).IL
est arrivé par
hélicoptère alouette, avec sa suite dans plusieurs hélicopteres
bananes à double rotors, et se poser directement sur le terrain aménagé
pour l’occasion, quelques camions militaires étaient mis à
la disposition de la population ainsi que des voitures et d’autres
moyens. La population était curieuse et voulait voir DE GAULLE qui
tenait son destin en main.Ce jour là le président DE GAULLE avait dit : je suis aussi président de la république, j’ai d’autres problèmes que le problème
algérien, il faut faire l’europe, il faut y entrer en France solide, il faut que nous soyons un grand pays.Le
président DE GAULLE avait compris que le problème de l’algérie et sa
décolonisation arrivaient, mais ce genre d’officiers de para et d’ultra
(TRINQUIER) pensait que rien n’était perdus et qu’ils
étaient sur la bonne voie et persistaient à penser qu’ils devaient
continuer avec des manières plus fortes.LA
WILAYA, le FLN et L’ALN cherchaient à tout prix à éliminer cet officier.Il avait plusieurs fois échappé à
l’attentat et l’assassinat à EL MILIA ou en dehors de la ville.Une
fois sur la route de Constantine, lors des
travaux de débroussaillement, les moudjahidine s’étaient aperçus un
peu tard que le colonel était revenu dans une jeep alors qu’il devrait
être dans une 203.La
deuxième fois sur la route de BOU-ARRERIDJ, il avait échappé à
l’assassinat car il avait pris l’hélicoptère au lieu de passer par
route.La troisième fois lors de l’attentat contre le capitaine trésorier, vers 14 heures, commis par un fidayîn qui
avait réussi à s’enfuir. Le capitaine fut abattu par plusieurs balles de pistolet.La
quatrième fois le jour ou le
juge d’EL MILIA fut tué. En rentrant chez lui, le juge aperçut sous
les escaliers qui montaient à l’étage, un individu caché. Cette
découverte lui fut fatale, il reçut la rafale qui devait être
destinée au colonel. Le moujahid avait réussi à s’enfuir.
LORS DES ELECTIONS CONTONALES A EL MILIA :Au mois de mai 1960, qui était un test et une épreuve finale pour l’autodétermination de l’algérie et d’EL MILIA en particulier, il était là aussi.Quelques temps avant ces élections les pouvoirs civils sont rendues au sous-préfet ESCOFFIER.Les militaires et ce colonel faisaient le travail de la police.El Milia devait élire 3 conseillers : 2 musulmans et 1 européen (fils de colons Ferrovecchio) dont la famille exploitait le chêne-liège à EL ANCER.Les élections se passèrent dans le calme mais avec 90% d’abstentions, sur le millier de bulletins votants la moitié étaient à blanc, mais le candidat du sous préfet était élu.Une citation du fameux colonel dans son livre « le temps perdu » : ainsi le pouvoir gaulliste comme ses prédécesseurs n’avait pu résister à la tentation de tricher.les sacrifices que nous avions consentis pour faire des algériens des hommes libres n’avaient servi à rien.il était écrit que ce peuple serait toujours opprimé et ne pourrait jamais exprimer sa volonté ».SON départ d’EL MILIA :Au troisième trimestre de l’année 1960 ,le colonel TRINQUIER a été relevé de ses fonctions et remplacé par un autre colonel ARNOUX-RIVIERE ,ce qui n’a pas été du gout du premier car il avait beaucoup de projets macabres pour EL MILIA et ses habitants en demandant plus de moyens humains et matériels .il voulait gagner la guerre coute que coute.il eut juste le temps nécessaire pour passer son commandement et prit son congé de fin de campagne.Il fut rappelé en métropole, via ALGER, puis affecté à NICE.Il n’avait pas compris ou voulu comprendre que la guerre tirait à sa fin et que la population d’EL MILIA se débarrassait des ses actes abominables, de même qu’une nouvelle ère gaulliste avait commencé..
PAR
ELMILIASTORY
LORS DES ELECTIONS CONTONALES A EL MILIA :Au mois de mai 1960, qui était un test et une épreuve finale pour l’autodétermination de l’algérie et d’EL MILIA en particulier, il était là aussi.Quelques temps avant ces élections les pouvoirs civils sont rendues au sous-préfet ESCOFFIER.Les militaires et ce colonel faisaient le travail de la police.El Milia devait élire 3 conseillers : 2 musulmans et 1 européen (fils de colons Ferrovecchio) dont la famille exploitait le chêne-liège à EL ANCER.Les élections se passèrent dans le calme mais avec 90% d’abstentions, sur le millier de bulletins votants la moitié étaient à blanc, mais le candidat du sous préfet était élu.Une citation du fameux colonel dans son livre « le temps perdu » : ainsi le pouvoir gaulliste comme ses prédécesseurs n’avait pu résister à la tentation de tricher.les sacrifices que nous avions consentis pour faire des algériens des hommes libres n’avaient servi à rien.il était écrit que ce peuple serait toujours opprimé et ne pourrait jamais exprimer sa volonté ».SON départ d’EL MILIA :Au troisième trimestre de l’année 1960 ,le colonel TRINQUIER a été relevé de ses fonctions et remplacé par un autre colonel ARNOUX-RIVIERE ,ce qui n’a pas été du gout du premier car il avait beaucoup de projets macabres pour EL MILIA et ses habitants en demandant plus de moyens humains et matériels .il voulait gagner la guerre coute que coute.il eut juste le temps nécessaire pour passer son commandement et prit son congé de fin de campagne.Il fut rappelé en métropole, via ALGER, puis affecté à NICE.Il n’avait pas compris ou voulu comprendre que la guerre tirait à sa fin et que la population d’EL MILIA se débarrassait des ses actes abominables, de même qu’une nouvelle ère gaulliste avait commencé..
Par Nabil Mérimèche
http://el-milia.over-blog.com/categorie-10591917.html
Carte Tribus 1
Les cartes ne comporte pas toutes les Tribus
Carte Tribus 2
http://sos-souika-constantine.blogspot.com/p/histoire-de-constantine-et-de-la-souika.html
Histoire
DE CIRTA A CONSTANTINE :
LA PERMANENCE D'UNE CITE ANTIQUE
Par Abdelkrim BADJADJA
Constantine
est l'une des plus vieilles villes du monde. Toutefois, la date exacte
de sa fondation n'a pas été établie à ce jour. I'impossibilité
d'effectuer des fouilles archéologiques au coeur de la vieille ville,
en vue d'exhumer la plus ancienne couche urbaine, explique cette carence
dans la datation.
Le
nom de « Sarim Batim » avait été évoqué comme hypothèse de premier nom
de Cirta-Constantine, hypothèse abandonnée par ceux-là mêmes qui
l'avaient formulée et défendue :
•
Le premier à l'avoir avancée fut M. Berger lors du onzième congrès
des Orientalistes tenu à Paris en 1897 ; « il s'était demandé si
l'expression Sarim Batim , que l'on trouve sur quelques inscriptions néo-puniques de Constantine, n'est pas un nom de lieu désignant Cirta :
la chose est fort incertaine », source : Stéphane Gsell, Atlas
Archéologique de l'Algérie, Tome I - Texte, 2 ème édition, Alger, 1997,
feuille 17-Constantine, notice 126, page 9.
•
Le deuxième à commencer par appuyer cette hypothèse, avant de
l'abandonner, fut André Berthier, mon ancien professeur à l'Université
de Constantine (1970-1971), auquel j'avais succédé aux Archives de la
Wilaya de Constantine (Juillet 1974) ; « il fut un temps où il ( André Berthier ) proposait la dénomination de Sarim Batim , mais aujourd'hui il estime que cette ville n'est reliée à aucune opération ( militaire ), ce qui nous aurait privé d'avoir des renseignements sur elle ( Cirta )
et de savoir son nom », source : Gabriel Camps, Compte rendu
bibliographique, Revue de l'Occident Musulman et de la Méditerranée ,
33/1982-1, pages 137-140.
Aucune
preuve tangible donc pour étayer cette hypothèse : ni fait ou écrit
historique de l'Antiquité, ni découverte archéologique.
Ajoutons
à ces informations, que Berthier était l'homme des grandes polémiques :
« Cirta » n'est pas Constantine, mais elle est située au Kef en
Tunisie (les Numides n'étant plus nos ancêtres, qui sommes nous ?) ; à
Timgad « l'arc de Trajan » ne doit pas être rattachée à Trajan, il n'a
rien à voir avec lui (je suis témoin de cette déclaration lors d'une
visite à Timgad que nous avions organisée avec lui en tant
qu'étudiants) ; de retour en France, il avait affirmé qu'Alésia n'était
pas située là où on le croyait !
Cela
a amené les chercheurs à se référer aux historiens de l'antiquité,
notamment Tite-Live et Salluste, pour dater l'existence de cette ville.
CIRTA,
premier nom de la cité, est mentionnée pour la première fois dans
l'Histoire à l'occasion de la seconde guerre punique, soit vers la fin
du 3e siècle avant- J .C.
Elle avait déjà la réputation d'être une place inaccessible, en même temps qu'une ville "opulente", riche de par son rôle commercial.
Elle avait déjà la réputation d'être une place inaccessible, en même temps qu'une ville "opulente", riche de par son rôle commercial.
Si
elle a été quelquefois capitale d'Etat, notamment à l'époque numide
sous Massinissa (203-149 av. J.C), elle a toujours été une métropole
régionale. Son extension a évolué avec les vicissitudes de
l'Histoire : parfois circonscrite essentiellement sur le " Rocher", qui
est le véritable coeur et foyer de la ville ; et d'autrefois
s'étendant en faubourgs extérieurs . Sa population a varié en conséquence de 25.000 à 100.000 habitants, selon l'espace géographique occupé.
En
l'an 311, Cirta se trouvant impliquée dans les guerres civiles
romaines, a été détruite en grande partie par Maxence. Constantin, sorti
vainqueur de ces guerres, la fit reconstruire en l'an 313. Cirta prit
alors le nom de C0NSTANTINE, qu'elle porte maintenant depuis 17
siècles.
Peu
de villes au monde peuvent se targuer d'une aussi longue permanence :
du 3e siècle av. J.C. à nos jours, soit durant 23 siècles, la ville a
toujours été habitée, vivante et animée.
Aujourd'hui,
les documents les plus précis que nous possédons sur la ville
historique, remontent au début de l'occupation française :
-
Dossier 1 : Description de la ville de Constantine en 1832, faite par
St Hypolite, officier français, d'après les récits des voyageurs et
des renseignements recueillis, Mars 1832 ;
-
Dossier 2 : Mise à jour de la « Description de la ville de
Constantine », rédigée par le capitaine St Hypolite, 5 Février 1837 ;
-
Dossier 3 : Mémoire sur l'état de Constantine rédigé par Niel,
officier du Génie, après la chute de la ville le 13 Octobre 1837, et
inventaire des premiers travaux entrepris en Novembre et Décembre 1337,
avec plans et gravures d'époque, 5 Janvier 1838.
D'autres
documents, publiés postérieurement, fournissent également de
précieuses indications pour retracer l'historique de la vieille ville
de Constantine durant la période coloniale :
-
Dossier 4 : Notice sur « Constantine avant la conquête française »,
véritable reconstitution de la ville telle qu'elle existait en 1837,
avec plan détaillé du tissu urbain, élaborée par Ernest Mercier et
publiée dans le volume 64/1937 du Recueil des Notices et Mémoires de la
Société Archéologique de Constantine ;
-
Dossier 5 : Extraits de l'ouvrage d'Ernest Mercier sur « L'Histoire
de Constantine », publié en 1905, ces extraits concernant la situation
de la ville en 1837, et les principaux travaux d'urbanisme effectués de
1837 à 1870 ;
-
Dossier 6 : « L'évolution urbaine de Constantine de 1837 à 1937 »,
par Chive et Berthier, texte accompagné de quatre photos du plan de la
ville en 1837, en 1873, en 1919, et en 1937 ;
-
Dossier 7 : « Guide et plan de Constantine en 1961», publié par André
Berthier, Conservateur régional des archives de Constantine.
De
l'étude de ces documents, il ressort que la ville en 1837 se limitait à
l'occupation du "Rocher", Elle était ceinturée par des remparts qui
allaient de l'actuelle agence de la Banque Centrale (Bd Zirout Youcef), à
l'entrée du quartier actuel de "Souika" ; les gorges du Rhumel faisant
fonction de protection naturelle pour le reste de la ville.
Quatre portes y donnaient accès :
Bab El Jedid (Agence Banque Centrale) ;
Bab El Oued (hauteur Grande Poste) ;
Bab El Jabia (entrée Souika) ;
et Bab El Kantara (entrée du pont du même nom).
Un
faubourg existait qui s'entendait de Bab El Jedid au pied du Coudiat
Aty (où il y avait un cimetière), soit tout au long du square actuel
transformé en zone de loisirs. Ce faubourg, construit à l'époque de
Salah Bey (177O-1792), comprenait des boutiques et des magasins, et
faisait fonction de marché de gros à l'extérieur de la ville. Pour des
raisons stratégiques, le faubourg a été entièrement rasé en 1837 sur
ordre de Hadj Ahmed Bey. Un seul pont existait en 1837, celui de Bab El
Kantara, qui avait été restauré par Salah Bey. Le pont, écroulé en
1857, fut reconstruit avec une surélévation. De nombreux jardins
aéraient l'intérieur de la ville, jardins qui furent saccagés, durant
l'hiver 1837-1838, par les soldats français à la recherche de bois de
chauffage.
De
1838 à 1962, beaucoup de travaux ont été entrepris, ce qui a
transformé une partie du paysage urbain. Tout naturellement, " le
Rocher" ne pouvant abriter un accroissement notable de la population,
des faubourgs furent construits à l'extérieur, le premier étant le
faubourg " Saint Jean". Et c'est ainsi, que la ville a repris peu à peu
le développement dont elle jouissait dans l'antiquité, au moment où
elle comptait près de 100.000 habitants. Le détail des principaux
travaux entrepris de 1838 à 1962 est contenu dans les dossiers 5, 6 et 7
évoqués ci-dessus.
Que reste-t-il aujourd'hui de la ville historique ?
Si
l'on comparait le plan du tissu urbain du "Rocher" en 1984, avec celui
de la ville en 1837, on constaterait que la partie haute de la ville
(Casbah, Tabia) a subi de grandes transformations avec des voies
nouvelles, et des rues alignées ou rectifiées, tandis que la partie
basse a gardé le même tracé de rues (Souika), ou un tracé à peine
modifié (Souk El Ghzel, R'Sif, Rahbat Souf, Sidi Jliss).
En fait , les
travaux d'aménagement urbain n'ont pas touché certains quartiers,
notamment "Soui"ka". Cela s'explique par la promulgation d'une
ordonnance le 9 Juin 1844 qui coupait la ville en deux quartiers: "Indigène"
et " Européen". L'ordonnance interdisait aux européens de s'installer
dans le quartier "Indigène". Si bien que les transactions foncières,
ainsi que les confiscations de propriété, n'ont touché que le quar
tier "Européen" (la partie haute de la ville actuelle, Casbah, Tabia) ,
les musulmans étant peu à peu refoulés dans "Souika",
"Rahbat-Es-Souf", "Sidi Jliss", "Souk El Ghzel", El Djezarine", "R'Sif »
...
La
frontière entre les deux quartiers ayant été délimitée par la rue de
Fran ce, les travaux d'urbanisme n'ont donc concerné que le quartier
"Européen", avec toutefois une grande percée à travers "l'îlot
musulman", coupant le quartier "Indi gène" en deux : la rue nationale,
actuellement rue Larbi Ben M'hidi.
En
conclusion, nous pouvons dire que le "Rocher" abrite aujourd'hui deux
types d'urbanisme et d'architecture : le type algérien, le type
européen.
Toute
tentative d'aménagement urbain doit obligatoirement s'efforcer de
préserver le type algérien traditionnel, sous peine d'effacer trois
millénaires de notre histoire. Les ruelles, les impasses, les passages
voûtés, les placettes, les fontai nes, les mosquées, les maisons avec
cour intérieure, constituent autant d'éléments caractéristiques de
notre personnalité, et de notre civilisation millénaire.
Une promenade à travers les ruelles de la vieille ville constitue une véritable incursion dans l'Histoire de Constantine :
« Et
nous voilà partis pour une visite incognito, la population ne
connaissant pas encore son wali qui vient à peine d'arriver.Je demande
au chauffeur de nous déposer devant l'entrée du pont de Sidi Rached
(1912), qui surplombe la vieille ville, c'est-à-dire à l'emplacement de
l'ancienne porte "Bab el Djabia", puis de nous attendre sur les
hauteurs de la Casbah , citadelle militaire qui remonte à l'époque
numide (un pan de mur numide, des citernes romaines), à l'autre
extrémité du rocher, près du pont suspendu de Sidi M'Cid qui conduit
vers l'hôpital.
Nous
traversons la vieille ville de part en part, dans l'anonymat le plus
complet, du moins pour ce qui concerne le wali, auquel certains
proposent leurs marchandises sans savoir que c'est le premier magistrat
de la ville. Quant à moi, natif du quartier, je m'efforce de dissuader
les amis que je rencontre, et qui voudraient me retenir pour quelque
bavardage sur le bon vieux temps de Souika !
Délaissant
le pont à notre droite, sous lequel gisent encore des morceaux de
remparts des époques numide (pierre bosselée), romaine (pierre
taillée), arabe (pierre de récupération), et ottomane (des restes de
bordj), nous entamons notre itinéraire par Bab el Djabia, quartier
historique terni par les maisons closes qui y pullulent, puis Dar el
Ousfane, où les femmes se rendent depuis des siècles pour exorciser
leurs démons par des danses endiablées; ensuite à droite Zenket Sidi
Afane où je suis né au numéro 4, près de la mosquée antérieure au XVIe
siècle qui a donné son nom au quartier; nous laissons à notre gauche la
rue Esseida qui porte le nom de la mosquée "Seida Hafsa" antérieure
elle aussi au XVIe siècle, à notre droite Zenket Laamamra, nom d'une
ancienne tribu, avec de vieilles demeures: Dar Si Lakhdar Lemharsi,
père de l'un de mes meilleurs amis, et Dar Daksi, un véritable bijou
d'architecture arabo-musulmane; puis Zenket el Mesk (Musc) à gauche, de
son vrai nom "Zenket el Khra"(rue de la m.), je m'en excuse; à droite
Sabatt el Boucheibi, passage voûté qui conduit à Sidi B'Zar sous le
pont de Sidi Rached, du nom d'une ancienne Zaouïa où les femmes
enterrent les bouts de chair après la circoncision des enfants; nous
débouchons placette Sidi Abdelmoumen, avec la mosquée du même nom où
avait été enterré, après avoir été écorché vif, Abdelmoumen, l'un des
notables de la ville qui s'était opposé à l'entrée des Turcs à
Constantine en 1572 ; puis à gauche Sidi Bouanaba, encore une vieille
mosquée antérieure au XVIe siècle; à droite Ezzelaika (la rue glissante)
qui est séparée de Dar Debbagh (maison des tanneurs) par une muraille
pour une relative protection contre les mauvaises odeurs du traitement
des cuirs; nous délaissons à notre droite le plus vieux moulin de
Constantine, ainsi que la Zaouïa Ettidjani , que je fréquentais durant
mon enfance, et Ech Chatt, falaise où se trouve "El Marma" d'où l'on
déversait les ordures ménagères sur l'oued Rhumel en contrebas, pour
continuer à gauche, à partir de Hammam Bencharif, débouchant sur El
Batha où se rencontrent trois édifices historiques, la grande mosquée
de Constantine, qui fut construite en 1136 à l'époque des Almoravides,
la résidence Bencheikh el Fegoun, Cheikh el Islam à l'époque des Beys,
et Maâhad Benbadis, institut fondé en 1947 par l'Association des Ouléma
Musulmans Algériens pour l'enseignement supérieur en langue arabe;
nous traversons rapidement une portion de la rue Larbi Ben M'Hidi,
ancienne rue nationale, percée par l'administration coloniale pour
joindre la gare des chemins de fer, construite en contrebas à Bab el
Kantara sur ordre de Napoléon III, résultat : la vieille ville fut
coupée en deux en 1865, d'où le nom donné par les constantinois à cette
percée "Tarik el Jadida",la nouvelle route; nous reprenons notre
cheminement à travers ce qui reste comme vieille ville de l'autre coté,
en délaissant à notre droite la nouvelle Médersa, construite en 1909
pour succéder à l'ancienne Médersa de Salah Bey (1775); nous traversons
d'abord "R'Sif", un quartier dédié depuis des siècles au commerce et à
l'artisanat, puis nous passons sous des voûtes en laissant à notre
droite la vieille mosquée Sidi Mimoun, et nous débouchons place Rahbat
Essouf, où j'avais habité "Dar El M'Zabi", 4 rue Rabier, les dernières
années de la guerre; nous continuons en direction d'un autre passage
voûté "Maqâad el Hout"(ancienne poissonnerie), spécialisé aujourd'hui
dans la vente des ingrédients pour la confection des pâtisseries
traditionnelles, puis nous tombons en plein dans l'ancien quartier
juif, "Charaâ", aménagé par Salah Bey en 1775-1780 , qui avait vu
naître et grandir un certain Gaston Ghenassia, plus connu sous son nom
d'artiste "Enrico Macias"; nous remontons vers Souk el Acer, le plus
vieux marché de Constantine; et après un dernier regard sur la Mosquée
Sidi el Kettani (1776), et la Médersa attenante où est enterré Salah
Bey (Bey de Constantine de 1770 à 1792) avec sa famille, nous terminons
notre circuit devant l'entrée du pont suspendu de Sidi M'Cid (1912),
face à un incroyable panorama qui domine le bassin du Hamma à quelques
200 mètres en contrebas, de quoi vous donner le vertige ! Tout au long
de notre itinéraire, nous avons traversé des rues sinueuses (pour créer
de l'ombre) et encombrées, des passages voûtés, nous avons vu des
commerces en tous genres, souvent à même le sol, de vieilles maisons
dont l'alignement remonte à l'antiquité au vu des grosses pierres qui
leur servent de fondations, des mosquées bien entretenues, mais de
cette vieille ville trois fois millénaire, se dégageait une grande
chaleur humaine qui n'a pas échappé à l'attention du wali : "On sent que
cette ville a une âme !" s'exclame le wali à la fin de la visite. (Extrait du Blog Badjadja : « Confessions d'un archiviste algérien »)
A
la fin de cette présentation de l'historique de la vieille ville de
Constantine, nous nous permettons de livrer les suggestions suivantes à
la réflexion des urbanistes :
2
- Le transformer en zone piétonnière, en ne laissant subsister pour la
circulation automobile que les boulevards qui le ceinturent ;
5
- Démolir toutes les maisons branlantes, et les remplacer par des
maisonnettes similaires construites avec des matériaux plus solides,
dans le strict respect des normes de l'architecture traditionnelle (pas
d'immeubles, encore moins de tours) ;
8
- Aménager des jardins publics, là où la dégradation des maisons a
atteint un stade avancé qui rend impossible toute restauration ou
substitution.
9
- Délimiter et cerner des espaces dans la partie basse de la vieille
ville, et les livrer au secteur archéologique pour des fouilles. Les
chercheurs pourraient alors interroger les soubassements de la vieille
ville, exhumer les différentes couches archéologiques, et dater avec
plus de précision l'apparition de la ville de CIRTA.
Cette
notice historique de la vieille ville de Constantine avait été rédigée
en septembre 1984 à la demande de Abderahmane Belayat, alors ministre
de l'urbanisme de la construction et de l'habitat. Elle devait apporter
les éléments nécessaires pour une restauration à l'identique du centre
historique de Constantine. Plus tard, au début des années 1990, j'étais
alors président de l'association de défense du vieux rocher, la notice
servit pour constituer un dossier en vue du classement de tout le
rocher de Constantine comme patrimoine national dans un premier temps,
puis patrimoine mondial ensuite. La suite? Des dégradations
continuelles qui risquent d'entraîner la disparition pure et simple des
preuves et témoignages de 3000 ans de notre histoire.
Fait à Constantine en Septembre 1984,
« Up to date » à Abu Dhabi, le 7 Janvier 2007,
Abdelkrim Badjadja ,
Consultant en Archivistique,
Centre for Documentation & Research
Consultant en Archivistique,
Centre for Documentation & Research
United Arab Emirates
La Souika de Najia Abeer
Extrait de : UNIVERSITE DE NANTES - ECOLE POLYTECHNIQUE DE NANTES
ECOLE D’ARCHITECTURE DE NANTES CERMA
ECOLE D’ARCHITECTURE DE GRENOBLE CRESSON
Diplôme d’Etudes Approfondies
Ambiances
Architecturales et Urbaines
Option : Acoustique et Eclairagisme
Nadia SAHRAOUI
Sous la direction de :
Olivier BALAY
2006 / 09
Une
dimension descriptive vécue dans un micro espace : les ruelles de la
Médina, mentionnant ainsi l’univers sonore auquel elle était réceptive.
Les
quartiers de l’ancienne ville qui abritent encore des maisons à patios
étaient divisés en une multitude de petits sous quartiers (Houma)
occupant les quatre angles de la ville dont les limites n'avaient pas de
désignation spécifique mais un certain nombre d'appellations
particulières.
Chaque quartier avait ses propres caractéristiques sonores qui le différenciaient des espaces de la Médina :
Le Quartier de la Casbah abritait mosquées, maisons particulières, marché et caserne.
Le Quartier Tabia s'étalait sur la partie située à droite en longeant la Rue Si Abdallah jusqu'à la Caserne.
Le Quartier d'El Kantara couvrait toute la partie Sud-est jusqu'au pont.
Le Quartier de Bâb EI Jabia al!ait du Sud de Bâb El Oued à la pointe de la Mosquée de Sidi Rached.
Le Quartier Charaa était l'ensemble résidentiel où s'était regroupée la communauté juive
Le Quartier Marchand de la ville (Rahbat Es-Souf) regroupait boutiques et magasins.
Au-delà du marché l’ambiance devient moins bruyante et offrait des moments de silence dans les ruelles qui mènent aux maisons.
I.2.1. La ruelle, lieu d’une ambiance permanente
La
ruelle est aussi un lieu où des bruits assourdissants interrompent le
silence par des réverbérations provenant des cris et des coups de talon
des enfants en détresse :
«
Nous étions chargées des petites emplettes, légères je l'avoue, mais
combien ennuyeuses car il fallait interrompre nos jeux à plusieurs
reprises : un verre d'eau de Javel par-ci, un bouquet de persil par-là,
un savon de Marseille par-ci, un paquet de cristaux par-là, une branche
de céleri, un dé de graines de sésame ou de poivre, un petit verre de
paprika, un kilo de charbon de bois... Notre mauvaise volonté se
transformait parfois en révolte exprimée par des coups de talon dont
seuls les pavés pouvaient mesurer leur intensité » N. Abeer.
L’ambiance devenait plus tendue et les bruits se propageaient parfois dans tout le quartier au moment des disputes entre enfants :
« … si, par malheur, un grand frère intervenait, le quartier tout entier était en ébullition. Les
femmes agitaient leurs bras derrière les toits ou sortaient carrément
sur le seuil de la maison pour défendre leur garnement. Pendant qu'elles
s'envoyaient des mots, les enfants reprenaient leur jeu ou se
dispersaient. C'étaient parfois des scènes de ménage à l'échelle de
toute la rue, parfois de tout le quartier, et une occasion pour déverser
quelque ressentiment trop longtemps retenu…» N. Abeer.
Les
ruelles de la Médina sont aussi animées par les crieurs, petits
marchants qui vendaient des petites friandises pour enfants, leurs voies
soudaines interrompaient l’ambiance calme des gosses qui jouaient
devant leurs maisons :
« …dès qu'on entendait la voix du marchand de jujubes, … « Jibjib annaaab» criait le marchand
enturbanné, …il criait en regardant vers les fenêtres, d'où
jaillissaient une ou deux pièces légères qui rebondissaient sur les
pavés. Alors l'ambiance se transformait. On courait chercher une pièce à
la maison, …les fainéants ou inquiets s'égosillaient sous leurs
fenêtres au point de perdre la voix, sans toutefois perdre le marchand
de vue. Tout le monde voulait être servi le premier car les jeux
attendaient » N. Abeer.
Par
ailleurs, les femmes étaient plus attentives aux voix des vendeuses qui
par leurs cris réverbérants, suscitaient leurs curiosités :
« Les
plus espérées, surtout par les femmes, étaient les Maltaises. Elles
étaient toutes grosses, impossible de les imaginer autrement. Elles
arrivaient en balançant leurs larges jupes très froncées à volants
chargés de galons, dentelles et rubans satinés, et de velours, broderies
anglaises... A vrai dire, ces jupes étaient leur vitrine. Le ballot sur
l'épaule, ce qui provoquait un déhanchement très féminin, elles
criaient dans leur sabir :
« Dendi, dendiii ! » «Dentelles ! » N. Abeer.
Le son des paroles étrangères qui animait la rue était aussi à l’origine des crises de rires des enfants :
« Ces
Maltaises mettaient toute notre rue en effervescence Elles engageaient
des discussions interminables et les marchandages se transformaient en
véritables palabres. Tout le monde bluffait. Elles parlaient dans un
arabo français, ponctué de temps à autre d'interjections purement
maltaises qui nous faisaient rire aux larmes » N. Abeer.
Les
rues qui se sont souvent spécialisées autour d'une fonction ou d'une
activité conduisent aux ruelles étroites, labyrinthiques et pavées où
seuls les piétons et les ânes peuvent se déplacer. Elles sont
généralement coupées d’impasses, qui n’avaient généralement pas de noms
particuliers.
Chaque
impasse était désignées par le nom du propriétaire de la principale
maison s’y trouvant, Zenkat dar Sidi Boukhobza, par exemple, ou par
celui de la mosquée voisine : Zenket Sidi Affane ; enfin, l'on
rencontrait de petits carrefours ayant une désignation particulière :
comme Kouchet ez Ziate, Ec-Chott, El Harra El Hama, etc.
Les
femmes et les enfants circulent de plus en plus dans les rues
résidentielles et les ruelles, espaces semi-publics qui se développent
généralement à partir de la placette ; elles ont établi un premier degré
d’éloignent entre l’espace public (rue, placette) et l’espace privé
(maisons d’habitations).
Les
ruelles sont marquées par leur largeur moins importante que celle des
rues et par leur forme organique. Sur leurs façades aveugles s’ouvrent
généralement de petites portes d’habitations. Elles sont caractérisées
par l’absence de l’ambiance publique liée aux activités commerciales.
Elles
sont souvent « propriété privée » pour les habitants des maisons
voisines, où résonnaient en permanence les cris des enfants (effet de
réverbération) car elles sont généralement destinées aux jeux des petits
:
« La
rue, notre rue, exerçait sur nous une magie mille fois supérieure aux
toits, aux cigognes, au grenier et à sa fenêtre et à toute cette
farandole de feux follets. La rue était notre espace, un lieu qui nous
apprenait la vie dans toutes ses libertés. Elle vivait dans une
perpétuelle représentation, où les personnages crachaient leur
réalité…Elle ne nous imposait aucune contrainte, et c'est pour cela que
nous y déversions tout notre petit être sans retenue, elle permettait
l'expression gestuelle, orale, spirituelle, elle était l'oxygène. Chaque
centimètre carré de mur, chaque portail, chaque pavé, criait avec nous » N. Abeer.
Ces
ruelles étaient comme une propriété privée où circulaient des regards
curieux attirés par les sons des enfants qui par leurs mouvements et
leurs jeux créaient une ambiance permanente :
«
Les ruelles de la vieille Souika sont des crèches, des jardins
d'enfants improvisés, … lieu parfait pour celui qui sait observer,
l'attentif et le curieux. La rue était notre propriété privée et les
passants devaient faire attention où mettre les pieds : contourner les
lignes d'une marelle, ne pas faire obstacle au coureur du kini, enjamber
nos osselets, éviter les cordes qui tournaient, ne pas gêner les
joueurs de billes,... et presser le pas pour disparaître le plus vite
possible. C'était une cour de récréation sans maître, et qui ne
répondait à aucun son de cloche. Ça saute, ça grimpe et ça s'égosille
sans freins » N. Abeer.
I.2.1. L’impasse, lieu de réverbération sonore
L’impasse,
espace semi-public, est le prolongement de la ruelle. Elle établit un
deuxième degré d’éloignement entre l’intérieur privé de la maison et
l’extérieur public et semi-public.
Elle
est marquée par la forme de l’enclos, espace sans issue qui dessert
généralement deux à trois maisons, espace vécu par excellence, marqué
par des voies intelligibles.
L’impasse
est le lieu où jouaient généralement les plus petites gosses sous le
regard attentionné de leurs mères qui reconnaissent leurs voix
raisonnantes :
« Chaque mère reconnaissait les voix de sa progéniture et suivait son évolution au simple son de son gosier » N. Abeer.
L’impasse
est supposée aussi être un espace intime, privé et calme, notamment le
soir et donc selon les moments ou les événements qui s’y déroulent :
« Nous
étions libres d'être sages, méchants, muets, calmes ou volubiles. Cette
liberté d'action et d'expression forgeait en nous, imperceptiblement,
le goût de cette même liberté. Elle se reprenait le soir et se rendait à
nous chaque matin ». N. Abeer.
Pendant
le mois de carême l’ambiance sonore de cet espace change, les enfants
avaient le droit de prolonger leurs jeux jusqu’à une heure tardive du
soir. Leurs cris mêlés à leurs chants et à leurs enchantements offraient
généralement des réverbération qui déchiraient le silence instauré dans
la ville au moment du ftour « Les enfants qui font des jeux particuliers,… et on faisait leur éloge au moment du ftour » N. Abeer.
La cour, lieu d’intelligibilité sonore
Dans
la cour de la maison les ambiances sonores prenaient un aspect plus gai
lorsque des cris de femmes et des youyous liés à la musique annonçaient
un événement heureux, sous les tambours des Issaouas (groupe de chanteurs traditionnels) :
«
Beaucoup de musique accompagnaient de youyous stridents et
interminables… Les Issaouas étaient venus et des femmes avaient dansé
comme des folles. Elles s'agitaient à un rythme qui s'accentuait en même
temps que les coups de Benddir (tambour), et la voix des chanteurs
s'amplifiait. Certaines s'effondraient par terre et on les arrosait
d'eau de fleur d'oranger et d'eau de Cologne pour les ranimer » N. Abeer.
Ces
ambiances ordinaires vécues quotidiennement sont parfois masquées
complètement par des bruits résonnants qui annonçaient un danger ou une
alerte :
«
Tout à coup, une sirène lugubre déchira le ciel trop bas et la neige
arrêta de crisser sous nos pas. Tout le monde se mit à courir. Certains
s'engouffraient dans les maisons en claquant les portes derrière eux,
d'autres se faufilaient sous les rideaux des boutiques qui descendaient
déjà » N. Abeer.
Le soir le calme régnait sur la ville et les ruelles devenaient un lieu de sagesse et de calme :
«
Nous étions là aussi. Rien ne nous échappait et tout nous amusait. Nous
étions partout, et le soir, nous laissions toute notre énergie brûlée,
calcinée, sur les pavés fatigués de notre rue. Nous n'opposions aucune
résistance au moment d'aller au lit, une fois débarbouillés et repus » N. Abeer.
Par ailleurs, les bruit des voitures et des klaxons sont des signatures emblématiques de la ville moderne qui … «
Au-delà de la Souika, les rues, trop larges pour moi, n'étaient pas
faites de pavés et avaient des trottoirs. Je découvrais les voitures et
les klaxons me faisaient tressaillir, les grandes vitrines des magasins
noyaient mon regard » N. ABBER.
Dans
la Médina ancienne, de la rue (espace public) à l’impasse de la maison
(espace privé) nous pouvons retenir une hiérarchisation dans les
ambiances sonores qui peut être similaire à la hiérarchisation
structurale du système urbain labyrinthique :
« Les
toits et les terrasses constituaient à eux seuls un réseau de
circulation incontrôlable en plus du labyrinthe que formaient les
ruelles, les raccourcis et les petites voies de passage. On pouvait
entrer dans une maison et ressortir par une autre dans une autre rue et
même un autre quartier, c'est-à-dire trois ou quatre rues plus loin » N. Abeer.
Des
lieux de la Médina émerge une ambiance sonore spécifique. Les
spécifités subjectives de la sensibilité spatiale tiennent donc à
l’importance relative accordée aux ambiances urbaines et architecturales
qui forment ses différents espaces et le caractérisent : le volume, la
couleur, l’odeur, le matériau, la lumière, et les bruits.
On
note donc, à propos du bruit, qu’une dynamique d'appropriation sonore
des espaces publics et des espaces privés est décrite par L.Régis et N.
Abeer dans une proximité sonore qui relève des différentes activités.
Les
récits des deux auteurs nous ont fait remarquer que les souvenirs
sonores semblent surtout se rapporter aux types des activités de
sociabilité et modes de vie qui étaient en vigueur dans deux époques :
ancienne (1880) et une autre très proche datant des années cinquante
(1950).
La
perception de l’espace public de la Médina relève d’une lisibilité des
sens qui se traduit dans la description des ambiances sonores chez Louis
Régis.
D’un
côté, parce que la perception du bruit est essentiellement culturelle,
le bruit, constatécomme élément référentiel est facteur culturel des
habitants chez Najia Abeer.
Par
ailleurs, il est utile de rappeler que l’organisation de l’espace dans
la Médina est caractérisée par une hiérarchisation et une structuration
de l’enclos qui peuvent être observées à toutes les échelles de la ville
à la maison :
«…
la pièce est polyvalente, pour les repas, on apporte une maïda (petite
table ronde) que l’on place dans un coin près des divans; pour la nuit,
on étale les matelas, on apporte de la réserve attenante nattes et
couvertures ; le lendemain matin, tôt, tout est rangé, le sol carrelé
est lavé, la pièce reprend sa fonction divine. Espace dégagé dans lequel
le centre est vide, la pièce occidentale est organisée autour de la
table (ou du lit) qui occupe la partie centrale; sur la table un
plateau, sur le plateau un bouquet de fleurs; le centre est marqué,
occupé. La pièce algérienne traditionnelle est organisée à partir du
pourtour : le centre y est très important pour qu’on l’occupe;
on le respecte ; on le laisse vide; seuls s’y croisent les regards. A
toute les échelles, l’espace bâti traditionnel est à cette image » Marc Côte (Réf. 03. page 44).
La
forme générale de la Médina de Constantine est codé par un ensemble
d’éléments urbains hiérarchisés qui le caractérisent : les rues
publiques, le souk des métiers, la place du marché.
Par
ailleurs, l’espace semi public est composé d’un canevas de rues
étroites, sinueuses, sombres, coupées d’impasses qui sont généralement
devancées par un sabbat (espace couvert).
Ces
éléments ne sont pas des entités séparées, uniquement reliées par des
liens fonctionnels, ils présentent des interactions morphologiques d'une
grande complexité, facteur de qualité et d'enrichissement. Ils
constituent, ainsi, le plan de structuration de la Médina dessiné dans
un schéma organique comme un chou-fleur (chaque partie est constituée
par les même éléments qui constituent les autres parties) : la ville
regroupe dans sa conception des espaces publics (le souk des métiers) et
des espaces privés (la partie résidentielle). Le quartier est définit
par des espaces publics (les placettes) et les espaces privés (les
maisons d’habitations). La maison est conçue par un espace commun (la
cour) et un espace intime (les chambres).
L’ensemble
de ces éléments est structuré par des parcours hiérarchisés : du macro
espace au micro espace c'est-à-dire des espaces les plus animés et
bruyants aux espaces les plus calmes. Ainsi chaque élément urbain nous
offre, par sa morphologie et ses usages, une ambiance sonore
particulière.....
http://sos-souika-constantine.blogspot.com/
Quartiers Arabes
Zenqat Souika (rues arabes)
Rue Larbi Ben M’hidi
Tous les quartiers de Souika aboutissent à cette rue.
Rue Mellah Slimane (ex Perrégaux)
Près du pont Sidi Rached ; cette dernière a connu la grande révolte des Constantinois contre l’armée française.
Rue Sidi Rached
Dépassant un dédale de ruelles, cette rue permet d’accéder à la zaouïa et mosquée de Sidi Rached
Rue des frères Ahssane
Elle aboutit à la célèbre rue des escaliers (rue de l’échelle)qui mènent de Rahbett El Djmelet Bab El Djabia jusqu’à Souika.
Rue Benzegouta
Elle mène à une mosquée très vieille qui date du XVI siècle appelée « mosquée Sidi Affène »
Rue AbdellahBey
Cette rue est caractérisée par ses sabbats qui remontent joindre le quartier Saïda
Rue Sidi Nemdil
Cette petite rue tortueuse et étroite remonte jusqu’à la rue nationale, en passant par Hammam Ben tebbel
Deux bains maures parmi les plus
anciens de la vieille ville, celui dit hammam Souk El Ghezel, situé à
quelques pas de la rue Didouche Mourad et hammam Degouj, dans le
quartier de Djezzarine
Rue tatecheBelkacem
Elle marque l’ancien quartier juif Echerra et donne sur la rive gauche du ravin,
Quartiers arabes
Quartier : Kouchet « azziet »
Ce quartier domine la partie gauche et basse de la rue Benzegouta.
Quartier sidi Bzar
La rue Benzegouta scinde deux
quartiers juxtaposés : KouchetAzziet à droite et Sidi Bzarà gauche. Ce
dernier comporte le sabbat Bouchibi
Quartier Saïda
Ce quartier porte le nom de la mosquée
Saida Hafsa, il est marqué également par une fontaine toujours
jaillissante; altérant les passants.
Quartier Sidi Bouannaba
L’aboutissement de la rue Sallahi Tahar permet de l’aborder ; il comprend le fameux Hammam Belbjaoui
Quartier Zalaika
Il suit la succession de deux petits quartiers : Ben Melahel et la rue Tannaur « Debaghine » avant d’aboutir à sa fontaine
Quartier Echatt
Il donne sur la nouvelle route «
TerikDjadida »,‘rue Ben Mhidi’. En empruntant la rue Bentchikou ; on
découvre d’importants hammams dont Hammam Echatt dit « Ethalatha ».Il
était le plus fréquenté vu l’accessibilité de son prix.
La place Laouabi marque la croisade de ces deux rues et comprend le plus célèbre café « Nedjma ».Plus connu par El Gofla.
Ce café attire depuis des décennies
l’élite de la ville,des militants etpoliticiens à l’exemple de (Mohamed
Boukharouba, Rabah Bitat, Mohammed Boudiaf). Aussi des intellectuels et
écrivainscomme Kateb Yacine, Tahar Benlounissi ou encore Tahar Ouettar
et Malek Bennabi.
Quartier Rabeine Cherif
Sa rue principale est nommée « Cheikh
Abdel Hamid Ben Badis » rendant hommage au partisan de la réforme de
Constantine, Il se situe dans la partie supérieure de la vieille ville
et permet d’accéder à trois places historiques « Rahbet Es-souf, Sidi
Djeliss et Cheraa ».Elles sont quotidiennement animées par des foules
humaines venant de toute part ; pas uniquement de la ville.
Places Arabes
Place Sidi Abdel Moumen
La rue Mellah Slimanese prolonge pour
joindre la fameuse place Sidi Abdel Moumen. Elle abrite la mosquée et la
fontaine Sidi Abdel Moumenet relie égalementrueAli khodja et
zankattTabala.
Juste en bas de la place, vers la
droite, on aborde la ruelle « ZenquetAmamra » avec ses deux maisons
ottomanes : Dar Si Lakhdar Lamharsi et Dar Daksi.
Place El Batha
Nous trouvons la place El Bathaetson
hammam. Elle permet de joindre Echatt via des escaliers qui donnent sur
la rue BenchicouSaid et le Sabbat rue Berachi,qui prend dans sa partie
droite la rue Larbi Ben M’hidi quant à sa partie gauche ; elle emprunte
la rue Ben Cheikh lafgoun pour donner sur la même rue
Souk El Acer
Le plus vieux marché de la ville et le
plus bouillonnant de consommation et d’animation est adossé à la
mosquée El Kettani. Souk El Acer reste l’exemple de la deuxième figure
architecturale et paradigmatique de la cité (médiévale, arabo-berbère-
ottomane).
http://babksantina.com/modernisation.html
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