François Hollande se réjouit devant le Crif que Manuel Valls revienne d’Algérie « sain et sauf »
INFO PANAMZA. Lundi soir, le président de la République a laissé
échapper une étrange plaisanterie au sujet de l'Algérie. La preuve en
images.
Férue de petites phrases politiques, la presse écrite et
audiovisuelle, récemment conviée à l'Elysée pour une cérémonie
communautaire, n'a pourtant pas rapporté un curieux propos prononcé par
le chef de l'Etat. Nulle autocensure en la matière : peut-être faut-il y
voir, plus simplement, le signe d'une indifférence qui pourrait
s'expliquer par l'homogénéité socioculturelle des journalistes présents.
Hicham Hamza
Vendredi 20 Décembre 2013
La scène s'est déroulée au soir du lundi 16 décembre. Sous les dorures de l'Elysée, un anniversaire est célébré : les 70 ans du Crif (Conseil
représentatif des institutions juives de France). Avant de prononcer
son allocution chaleureuse de bienvenue, François Hollande a visiblement
tenu à égayer l'atmosphère en adoptant son style facétieux.
C'est ainsi qu'à travers Manuel Valls, présent dans la salle (comme l'ont été Christiane Taubira, Anne Hidalgo et, entre autres convives, le journaliste Jean-Pierre Elkabbach), le chef de l'Etat a semblé improvisé une étrange plaisanterie. Après avoir fait remarquer que le
ministre de l'Intérieur devait bientôt partir en Algérie, il fut
immédiatement corrigé par l'intéressé qui lui précisa en être revenu.
Répliquant à cette rectification, François Hollande a alors affirmé,
sourire aux lèvres, que son ministre s’en était donc retourné « sain et sauf ». Avant d'ajouter aussitôt : « C'est déjà beaucoup !»
Une
partie de l'audience a visiblement apprécié la blague si l'on en juge
par les rires audibles dans l'extrait suivant (visible à partir de
0'16).
Comme
huit de ses collègues du gouvernement, Manuel Valls s'est effectivement
déplacé en Algérie, en fin de semaine dernière, pour une visite d'ordre économique.
Le pays n'avait connu aucune émeute ou manifestation sanglante.
Pourquoi, dès lors, suggérer que l'Algérie serait un territoire duquel
on pourrait ne pas revenir "sain et sauf"? Mystère.
Et ce n'est pas dans la suite de son discours -particulièrement révérencieux envers le Crif, une organisation de plus en plus décriée pour son alignement systématique sur la politique d'Israël- que cette énigme relative aux périls de l'Algérie s'est éclaircie.
Il faut également souligner ici un détail éloquent : "le texte intégral du discours", disponible sur le site de l'Elysée, omet précisément ce passage (« sain et sauf ») tandis qu'il conserve pourtant d'autres improvisations (comme celle, hors-sujet, à propos du « bonheur de retrouver »
Christiane Taubira). Notons également un autre élément qui en dit long
sur les hommes de l'ombre à l'Elysée: le seul passage au cours duquel
François Hollande a fait preuve d'une légère insolence a été gommé.
S'adressant à Roger Cukierman, président du Crif, le chef de l'Etat a été un brin taquin :
C’est ce qui explique sans doute la liberté qui a toujours été la vôtre, encore aujourd’hui Monsieur le Président, car quand vous avez des choses à dire, vous les dites et vous les dites librement, franchement, sincèrement, bruyamment et nous vous écoutons.
Comme tout citoyen peut le constater en consultant la retranscription du site de l'Elysée, le mot « bruyamment » (audible à 4' de la vidéo et source de quelques rires -crispés?- dans l'assemblée) a disparu du compte-rendu officiel. En loucedé, serait-on tenté d'ajouter.
Reste
à savoir quelle sera, au printemps 2014, la réaction -notamment- des
dizaines de milliers d'électeurs français d'origine algérienne vis-à-vis
de ce qui ressemble fort à une blague douteuse de fin de banquet
arrosé.
Un banquet comme celui-ci, par exemple, au cours duquel un certain François Hollande avait déjà exprimé des propos étranges qui devaient – dans un monde médiatique idéal- rester confidentiels.
Hicham HAMZA
http://www.algerie-focus.com/blog/2013/06/alger-by-night-ne-se-decrete-pas/
Par
une sorte de mimétisme, beaucoup réclament une «vie nocturne» dans les
grandes villes du pays. Les commerces et autres boutiques sont appelés à
rester ouverts à des heures tardives, en particulier durant les
périodes de grandes vacances.
Copier c’est bien, encore faut-il le
faire dans les règles de l’art. Avoir les yeux rivés sur des villes
comme Paris, Marrakech, Tunis, Istanbul ou Madrid, ne suffit pas pour
translater le même climat à Alger, Oran, Annaba, Bejaïa ou Tlemcen.
Exiger de tous les commerçants d’ouvrir
le soir mérite de plus amples réflexions. Certes, en été, certains
commerces sont plus florissants que d’autres. L’alimentaire en général,
et les glaces en particulier, ne devraient pas chômer, même à des heures
tardives.
Même s’ils ne comptaient parmi leurs
clientèles que les habitants des immeubles voisins. Par contre, des
activités moins attirantes dans l’esprit «balade de nuit», comme
l’ameublement, l’habillement, les chaussures, et l’informatique, il
faudra plus d’imagination pour les convaincre de rester ouverts de 8h du
matin jusqu’à minuit ou plus.
Même des boulangeries ne s’y
aventureraient pas. Il faut savoir que pour préparer les premières
baguettes de la journée, un boulanger commence à travailler dès 2h ou 3h
du matin.
A 16h, il aura déjà effectué une
demi-journée bien remplie. Sans regret, puisque la demande suit. Mais
comment justifier qu’il soit obligé de travailler le soir ?
Indéfendable. Autre élément à prendre en compte, les droits des
travailleurs, des femmes surtout, qui seront appelés à trimer pendant
plus de 12 heures par jour.
Les donneurs d’ordre vont-ils oser le
contrôle de la rémunération des heures supplémentaires comme le prévoit
la loi ? Le transport sera-t-il assuré pour ces travailleurs à la
fermeture ? Rien n’est moins sûr, tant il est plus facile de revendiquer
ce qu’on voit ailleurs que d’assurer des conditions saines pour tous
les acteurs concernés.
Et puis il faudra, peut être, oser
penser à des formes d’encouragement aux employeurs pour qu’ils recrutent
des jeunes vacanciers, des étudiants, qui se feraient un plaisir de
rentabiliser la période estivale. Seront- ils recrutés au noir ? Ou bien
les pouvoirs publics pensent- ils réglementer leur recrutement pour
préserver leurs droits ?
Là aussi, aucune réponse, tant le débat
est uniquement orienté sur la nécessité d’ouverture des commerces durant
la nuit. Enfin, deux derniers soucis, et non des moindres. Il faudrait
être en mesure d’assurer la sécurité et le transport, de et vers le
centre-ville, pour ceux qui n’y habitent pas.
Comme pour les commerces, les transports
publics ont aussi leurs soucis de logistique. Le tramway et le métro,
pour ne prendre que le cas d’Alger (et d’Oran pour le tram) ne couvrent
pas tous les axes de transport des usagers. Il faudra donc faire appel
aux autres transports routiers, comme les bus et les taxis.
Des chauffeurs de bus et autres
receveurs qui travaillent, durant toute une journée, seront-ils en
mesure de continuer à des heures tardives pour reprendre leur boulot dès
6h ou 7h du matin ? Sans parler de la question d’hygiène et autres
soucis d’éclairage, pour assurer l’animation d’une ville en soirée, il
ne suffit pas de le décréter. Il faut s’y préparer plus sérieusement…
Lu sur Le Quotidien d’Oran
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Par
une sorte de mimétisme, beaucoup réclament une «vie nocturne» dans les
grandes villes du pays. Les commerces et autres boutiques sont appelés à
rester ouverts à des heures tardives, en particulier durant les
périodes de grandes vacances.
Copier c’est bien, encore faut-il le
faire dans les règles de l’art. Avoir les yeux rivés sur des villes
comme Paris, Marrakech, Tunis, Istanbul ou Madrid, ne suffit pas pour
translater le même climat à Alger, Oran, Annaba, Bejaïa ou Tlemcen.
Exiger de tous les commerçants d’ouvrir
le soir mérite de plus amples réflexions. Certes, en été, certains
commerces sont plus florissants que d’autres. L’alimentaire en général,
et les glaces en particulier, ne devraient pas chômer, même à des heures
tardives.
Même s’ils ne comptaient parmi leurs
clientèles que les habitants des immeubles voisins. Par contre, des
activités moins attirantes dans l’esprit «balade de nuit», comme
l’ameublement, l’habillement, les chaussures, et l’informatique, il
faudra plus d’imagination pour les convaincre de rester ouverts de 8h du
matin jusqu’à minuit ou plus.
Même des boulangeries ne s’y
aventureraient pas. Il faut savoir que pour préparer les premières
baguettes de la journée, un boulanger commence à travailler dès 2h ou 3h
du matin.
A 16h, il aura déjà effectué une
demi-journée bien remplie. Sans regret, puisque la demande suit. Mais
comment justifier qu’il soit obligé de travailler le soir ?
Indéfendable. Autre élément à prendre en compte, les droits des
travailleurs, des femmes surtout, qui seront appelés à trimer pendant
plus de 12 heures par jour.
Les donneurs d’ordre vont-ils oser le
contrôle de la rémunération des heures supplémentaires comme le prévoit
la loi ? Le transport sera-t-il assuré pour ces travailleurs à la
fermeture ? Rien n’est moins sûr, tant il est plus facile de revendiquer
ce qu’on voit ailleurs que d’assurer des conditions saines pour tous
les acteurs concernés.
Et puis il faudra, peut être, oser
penser à des formes d’encouragement aux employeurs pour qu’ils recrutent
des jeunes vacanciers, des étudiants, qui se feraient un plaisir de
rentabiliser la période estivale. Seront- ils recrutés au noir ? Ou bien
les pouvoirs publics pensent- ils réglementer leur recrutement pour
préserver leurs droits ?
Là aussi, aucune réponse, tant le débat
est uniquement orienté sur la nécessité d’ouverture des commerces durant
la nuit. Enfin, deux derniers soucis, et non des moindres. Il faudrait
être en mesure d’assurer la sécurité et le transport, de et vers le
centre-ville, pour ceux qui n’y habitent pas.
Comme pour les commerces, les transports
publics ont aussi leurs soucis de logistique. Le tramway et le métro,
pour ne prendre que le cas d’Alger (et d’Oran pour le tram) ne couvrent
pas tous les axes de transport des usagers. Il faudra donc faire appel
aux autres transports routiers, comme les bus et les taxis.
Des chauffeurs de bus et autres
receveurs qui travaillent, durant toute une journée, seront-ils en
mesure de continuer à des heures tardives pour reprendre leur boulot dès
6h ou 7h du matin ? Sans parler de la question d’hygiène et autres
soucis d’éclairage, pour assurer l’animation d’une ville en soirée, il
ne suffit pas de le décréter. Il faut s’y préparer plus sérieusement…
Lu sur Le Quotidien d’Oran
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