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مصنع الرقص الجنسي العصري قاعة الزناة زواغي
منظر جمالي من قسنطينة الضائعة حي السويقة
قسنطينة عاصمة الدعارة العربية 2015
الاخبار العاجلةلتقديم الداي حسين والي قسنطينة خطابا امام نواب بلديةقسنطينة وسكان قسنطينةيكتشفون
بوادر جنون والي قسنطينة وشر البليةمايبكي
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شركات لونساج
السمك الاسود
الفحم الاسود
اللحم الاسود
الدهب الاحمر
علما ان بدائل الجزائر الطاقوية لاتتجاوز
تجارة الجنس
تجارة بيوت السعادة السياحية
تجارة السياحة الجنسية
تجارة المخدرات
تجارة الدهب الاصفر
ويدكر ان الجزائر لاتمتلك لاسياحة ولاجنس ولادعارة وثثقافة وانما تملك ثروة عسكرية قابلة للزوال بسبب زوال البترول والاسباب مجهولة
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الاخبار العاجلة لرفض الفنان والموسيقار جوامع المشاركة في تظاهرة قسنطينة لكوونها مخصصة لابناء مدينة قسنطينة فقط والاسباب مجهولة
ar Houda Chied 10-01-2015 | 20:25 Constantine
110 ressortissants nigériens rapatriés hier
À l’instar des autres wilayas du pays, le rapatriement prévu pour les migrants nigériens a commencé depuis hier à partir du centre de regroupement au niveau de la commune d’El-Khroub
Constantine , capitale de la culture arabe 2015 ?
Labidi se défend
©D. R.
Moins de trois mois avant l’événement qui mettra à l’honneur Constantine en tant que Capitale de la culture arabe,
le déroulement des préparatifs n’est toujours pas au point. Une
situation qui a créé de nombreuses tensions et inquiétudes au sein de la
population locale .
Mercredi , lors de l'émission "Hiwar Essaa" de la A3 de la télévision nationale , la ministre de la culture, Nadia Labidi, est revenue sur le sujet. Elle a ainsi catégoriquement démenti les rumeurs concernant le retard accumulé pour le versement du budget alloué à la manifestation « Constantine capitale de la culture arabe 2015 ». Un fond vital au développement des projets et des travaux en cours pour cette occasion. Nadia Labidi a fait état d’une enveloppe de 4 milliards de DA, représentant un premier versement. Le second, d’un montant de 6 milliards de DA, sera alloué durant le déroulement de l’évènement culturelle.
Mais ceci n’arrive guère à convaincre et a apaiser les esprits des habitants de Constantine , qui n’arrivent pas à voir le bout du tunnel et affirment être exaspérés par les travaux, les embouteillages, ainsi que les dommages collatéraux causés. Et notamment les échafaudages qui gâchent le style urbain de la ville vraisemblablement convaincus que ce ne sera jamais fini à temps !
En outre, durant la même émission, la ministre de la culture a indiqué que le festival du film arabe d'Oran était prévu pour "la fin mai ou début juin". Elle a précisé que l'édition précédente avait été annulée en raison de la situation prévalant dans le monde arabe. Mme Labidi a souligné, par ailleurs, la nécessité de promouvoir « la chose culturelle » en associant les jeunes à la production et en encourageant les projets dans le cadre de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ). A la fin de son intervention, la ministre a abordé le projet de loi sur le livre qui devait être débattu lors de la session parlementaire d'automne, et s'est contentée de dire qu'il sera probablement examiné à la session du printemps.
Mercredi , lors de l'émission "Hiwar Essaa" de la A3 de la télévision nationale , la ministre de la culture, Nadia Labidi, est revenue sur le sujet. Elle a ainsi catégoriquement démenti les rumeurs concernant le retard accumulé pour le versement du budget alloué à la manifestation « Constantine capitale de la culture arabe 2015 ». Un fond vital au développement des projets et des travaux en cours pour cette occasion. Nadia Labidi a fait état d’une enveloppe de 4 milliards de DA, représentant un premier versement. Le second, d’un montant de 6 milliards de DA, sera alloué durant le déroulement de l’évènement culturelle.
Mais ceci n’arrive guère à convaincre et a apaiser les esprits des habitants de Constantine , qui n’arrivent pas à voir le bout du tunnel et affirment être exaspérés par les travaux, les embouteillages, ainsi que les dommages collatéraux causés. Et notamment les échafaudages qui gâchent le style urbain de la ville vraisemblablement convaincus que ce ne sera jamais fini à temps !
En outre, durant la même émission, la ministre de la culture a indiqué que le festival du film arabe d'Oran était prévu pour "la fin mai ou début juin". Elle a précisé que l'édition précédente avait été annulée en raison de la situation prévalant dans le monde arabe. Mme Labidi a souligné, par ailleurs, la nécessité de promouvoir « la chose culturelle » en associant les jeunes à la production et en encourageant les projets dans le cadre de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ). A la fin de son intervention, la ministre a abordé le projet de loi sur le livre qui devait être débattu lors de la session parlementaire d'automne, et s'est contentée de dire qu'il sera probablement examiné à la session du printemps.
Salima ACHOURI
Les principaux accès de la ville ont été bloqués
La visite du ministre de l’Habitat provoque la colère à Constantine
La visite d’Abdelmadjid Tebboune, ministre de
l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, hier, à Constantine, a été
marquée par plusieurs mouvements de protestation des demandeurs de
logement social et de locaux commerciaux, à travers toute la ville. Les
visites nombreuses du ministre, qui entrent dans le cadre de la
manifestation “Constantine capitale de la culture arabe”, ont provoqué
la population qui a exprimé sa colère face aux retards enregistrés dans
la distribution des logements sociaux. En effet, des dizaines de
citoyens se sont rassemblés, dès les premières heures de la matinée,
devant la daïra, alors que d’autres ont bloqué les routes considérées
comme les principaux accès au centre-ville. L’anarchie a, aussitôt,
contraint le cortège ministériel à changer d’itinéraire et les autorités
à bousculer le programme de visite prévu initialement. Le ministre a,
en fait, pris la direction de la commune d’Aïn Abid qui, faut-il le
souligner, n’était pas au programme, et ce, le temps que les services de
sécurité rétablissent l’ordre et dispersent les manifestants. Ces
derniers, cependant, campaient sur leurs positions et comptent
radicaliser leur mouvement, le cas échéant. “Les autorités ont promis de
nous remettre les clés avant la fin du mois en cours, mais à ce jour,
rien n’a été fait”, nous a déclaré un des protestataires. Pour rappel,
plus de 3 000 logements sociaux situés au niveau des deux unités de
voisinage (UV16) et (UV18) sont prêts depuis des mois déjà, mais leur
distribution a été reportée à plusieurs reprises sans que les raisons
soient connues. “J’ai déposé mon recours depuis des mois mais je n’ai
toujours pas reçu de réponse”, nous dira un autre citoyen. Et d’ajouter :
“Le chef de daïra refuse de nous recevoir.” Par ailleurs, une dizaine
de commerçants qui ont eu vent de la visite du ministre ont bloqué au
même moment, la route menant de la cité populeuse de Djenan Zitoune vers
le centre-ville, l’un des axes les plus fréquentés par les
automobilistes, ce qui a causé une véritable anarchie. Les
contestataires réclament des locaux commerciaux pour remplacer le marché
informel démoli par les autorités locales il y a quelques mois. “Ils
nous ont promis de régulariser notre situation en nous installant dans
un marché de proximité, nous sommes des pères de familles et nous sommes
sans ressources depuis la démolition du marché”, nous a expliqué un des
concernés.
S. B.
Une année de la culture a rapporté 6 euros pour 1 euro investi à Marseille
Constantine aura-t-elle ses 15 milliards de dollars de retombées économiques ?
©D. R.
“Constantine, capitale de la culture arabe” n’est
pas seulement une polémique sur ces chantiers lancés tous azimuts, de
ce coup de pouce pour l’économie chinoise plus que pour l’économie
locale, d’investissements impossibles à rentabiliser après 2015, de
temps perdu pour des actions de prestige sur le dos du développement
local et des ressources humaines, c’est aussi un débat sur le montant
des dépenses et leurs retombées.
Lors de l’une de ses sorties hebdomadaires, le wali de Constantine avait annoncé que l’état a engagé la somme de 5 milliards de dollars dans le carde de la célébration de l’événement. Sauf que dans cette enveloppe, la construction des nouveaux hôtels, la rénovation des anciens, les routes et viaducs… sont compris, pourtant programmés avant même l’émergence de l’idée de cette manifestation et financés dans le cadre d’autres programmes sectoriels.
Ce chiffre regroupe l’ensemble des investissements que gère le wali avec un personnel sous-formé, sous-expérimenté et un management archaïque. Trop pour des walis devenus des conducteurs de travaux.
Les hôtels sont rénovés sur leurs fonds propres, ils appartiennent à des entreprises commerciales avec des salariés touchant annuellement des parts du bénéfice, mais c’est le wali, commis de l’état, avec des sorties bihebdomadaires sur les sites, qui suit les travaux. Le Marriott appartient à une entreprise commerciale qui va céder contre son management et contre redevance à une firme internationale, qui va faire le remplissage grâce aux bons de commande de l’événement, mais c’est le wali qui conduit les travaux. Avec chaque jour qui passe, c’est une nouvelle entreprise chinoise qui remplace une autre algérienne donnée pour défaillante, alors que la manifestation est censée être un facteur pour booster l’économie locale. Depuis le début des années 2000, il est certain que la culture est un investissement rentable.
Les événements tels que “Constantine, capitale de la culture arabe” ou “Marseille, capitale de la culture européenne” sont censés être des rendez-vous à même d’accélérer les investissents dans les infrastructures culturelles et d’entraîner une dynamique socioéconomique locale.
Dans ce type de manifestation, un euro d’investissement public dépensé ramène à la région de 3 à 6 euros de retombées économiques. Côté socio-psychologique, les Constantinois, comme ce fut pour les Lillois et les Marseillais, à titre d’exemple, doivent se sentir fiers de leur ville à l’issue de cet événement.
En 2015-2016, si les retombées économiques sur la région de Constantine seront inférieures à 15 milliards de dollars, c’est qu’on a dépensé du temps et de l’argent pour des réalisations qu’on aurait pu avoir en mettant moins d’argent et d’efforts.
Mais cela est une autre histoire…
Lors de l’une de ses sorties hebdomadaires, le wali de Constantine avait annoncé que l’état a engagé la somme de 5 milliards de dollars dans le carde de la célébration de l’événement. Sauf que dans cette enveloppe, la construction des nouveaux hôtels, la rénovation des anciens, les routes et viaducs… sont compris, pourtant programmés avant même l’émergence de l’idée de cette manifestation et financés dans le cadre d’autres programmes sectoriels.
Ce chiffre regroupe l’ensemble des investissements que gère le wali avec un personnel sous-formé, sous-expérimenté et un management archaïque. Trop pour des walis devenus des conducteurs de travaux.
Les hôtels sont rénovés sur leurs fonds propres, ils appartiennent à des entreprises commerciales avec des salariés touchant annuellement des parts du bénéfice, mais c’est le wali, commis de l’état, avec des sorties bihebdomadaires sur les sites, qui suit les travaux. Le Marriott appartient à une entreprise commerciale qui va céder contre son management et contre redevance à une firme internationale, qui va faire le remplissage grâce aux bons de commande de l’événement, mais c’est le wali qui conduit les travaux. Avec chaque jour qui passe, c’est une nouvelle entreprise chinoise qui remplace une autre algérienne donnée pour défaillante, alors que la manifestation est censée être un facteur pour booster l’économie locale. Depuis le début des années 2000, il est certain que la culture est un investissement rentable.
Les événements tels que “Constantine, capitale de la culture arabe” ou “Marseille, capitale de la culture européenne” sont censés être des rendez-vous à même d’accélérer les investissents dans les infrastructures culturelles et d’entraîner une dynamique socioéconomique locale.
Dans ce type de manifestation, un euro d’investissement public dépensé ramène à la région de 3 à 6 euros de retombées économiques. Côté socio-psychologique, les Constantinois, comme ce fut pour les Lillois et les Marseillais, à titre d’exemple, doivent se sentir fiers de leur ville à l’issue de cet événement.
En 2015-2016, si les retombées économiques sur la région de Constantine seront inférieures à 15 milliards de dollars, c’est qu’on a dépensé du temps et de l’argent pour des réalisations qu’on aurait pu avoir en mettant moins d’argent et d’efforts.
Mais cela est une autre histoire…
M. K.
Constantine
Un mort dans un accident de la route
© Zitari
Un tragique accident de la circulation est
survenu avant-hier, sur l’autoroute Est-Ouest entre la commune de Aïn
Smara et la cité Zouaghi-Slimane, à Constantine. Un camion a violemment
heurté une voiture à bord de laquelle se trouvaient trois personnes. Le
conducteur du véhicule, un jeune homme de 30 ans est mort sur le coup,
alors que son épouse et leur petite fille de 5 mois s’en sont sorties
indemnes. Le corps de la victime a été transporté à l’hôpital de la
nouvelle ville Ali-Mendjeli. Les services de la gendarmerie ont
diligenté une enquête pour déterminer les causes exactes de ce drame.
H.C.
Constantine, capitale de la culture arabe 2015”
Les appartements de particuliers pour remplacer les hôtels
©Louiza/Liberte
La commission de wilaya, chargée de suivre les
préparations de la manifestation “Constantine, capitale de la culture
arabe 2015”, dresse, depuis quelques jours, une liste de citoyens qui
veulent louer leur maison, durant toute l’année où auront lieu les
festivités ! Cette décision a été prise afin de pallier le déficit
“flagrant” en infrastructures d’accueil, ont révélé des sources au fait
du dossier. Pourtant, les autorités locales assuraient, il y a encore
quelques mois, ou encore quelques jours, que les infrastructures
inscrites dans le programme de la manifestation “Constantine, capitale
de la culture arabe 2015”, ou du moins 50% de ces dernières, seront
prêtes avant le 16 avril. Seulement voilà, les travaux de réhabilitation
des deux hôtels publics, à savoir Cirta et Panoramic, enregistrent un
très grand retard et ne seront achevés qu’au mois de novembre prochain.
Quant aux cinq nouveaux hôtels dont deux situés dans la nouvelle ville
Ali-Mendjeli et Aïn Smara, les travaux traînent toujours. Enfin, le
Mariott, dont la réception était prévue pour la fin de décembre 2014, ne
sera pas remis avant le mois de mars prochain. Tous ces retards
enregistrés non seulement dans les travaux de construction, mais
également dans les travaux de rénovation (ravalement des façades
d’immeuble entre autres) ont poussé les autorités à réagir dans
l’urgence. Le commissariat de l’événement a, donc, fait appel aux
citoyens, notamment ceux qui habitent le centre-ville, pour accueillir
quelque-unes des délégations des 42 pays qui seront à Constantine dans
moins de deux mois. Cependant, beaucoup de questions restent en suspens,
à savoir quels sont les critères pour accueillir les invités de la
manifestation ? La commission aura-t-elle le temps d’étudier tous les
dossiers ? Comment assurer la sécurité des invités étrangers qui seront
logés dans les quartiers populeux de la ville ?
S.B.
S.B.
Constantine, capitale de la culture arabe
Le rendez-vous raté avec le prestige
A partir d’avril 2015,
Constantine aura les plus retentissants des concerts, les plus
médiatisés des festivals, mais ses habitants continueront de souffrir de
la malvie. ©Louiza/Liberté
À quelques semaines du lancement des premières
activités antérieures à l’inauguration de la manifestation “Constantine,
capitale de la culture arabe 2015”, la dizaine de chantiers sont
toujours ouverts, laissant éventrée une cité qui supporte mal d’être
ainsi offerte aux passants et à ses propres enfants. Aux travaux qui
s’éternisent, s’ajoute le recours sans compter à la tirelire de la
collectivité et ces soupçons qui pèsent dès le début sur la moralité de
certaines actions et démarches. Tel un mauvais présage, le premier
scandale fut celui relatif au plagiat du logo de la manifestation. Un
copier-coller du logo d’un événement identique accueilli par une autre
ville arabe il y a quelques années. Ironie du sort, un plagiat dans un
événement dont le commissaire n’est autre que le DG de l’ONDA,
l’organisme en charge de la protection des droits d’auteur !
Se balader à Constantine, en cette fin février 2015, c’est comme aller rendre visite à un vieux malade au chevet duquel des toubibs s’acharnent pour le tirer des griffes de la mort. Le décor est tel qu’on a l’impression que l’heure est grave, qu’il n’y a plus de temps à perdre dans les diagnostics et le choix des protocoles de traitement. Le pronostic vital est engagé. Lacement des diagnostics et médication doivent aller de pair, pour gagner du temps, nous dit-on. Le corps est délesté des résidus du poids de plus de 50 ans de laisser-aller. On veut le débarrasser de la graisse emmagasinée par des décennies d’inertie en matière de développement. On s’empresse à lui effacer les rides, ces expressions d’une société qui ne cesse de tourner le dos à la modernité On cherche à le doter de nouveaux habits et gadgets pour lui redonner goût à la vie et en améliorer les commodités.
Depuis deux ans, le Vieux-rocher est au centre de toutes les attentions afin qu’il puisse gagner son ultime combat, celui de vaincre la clochardisation, ce mal qui le ronge et le précipite vers l’abîme..., un nom que porte tout un boulevard. Un autre mauvais présage disent les plus pessimistes, car ce dernier abrite l’hôtel de ville, là où se discutent et se décident le présent et l’avenir du vieux.
Depuis octobre 2014, Cirta dispose de son 8e pont, le Trans-Rhummel, un joyau post-indépendance. Il y a eu des retards de deux années dans la livraison du viaduc avec les surcoûts qui en découlent, mais l’essentiel, vous disent les Constantinois, est que l’infrastructure est là, enfin opérationnelle. L’urgence s’est imposée, la ville est asphyxiée par les embouteillages, et le centenaire Sidi Rached ne peut plus, à lui seul, assumer la lourde responsabilité de relier la vieille ville à sa banlieue sud. L’événement “Constantine, capitale de la culture arabe 2015” est certainement pour quelque chose dans la limitation de la durée des retards de la livraison du viaduc. Une chance dont n’a pas bénéficié le tronçon Djebel El-Ouahch de l’autoroute Est- Ouest qui enregistre, lui, un retard de cinq ans. Tout un quinquennat, soit le temps qu’il a fallu à l’ex-RDA pour se mettre au niveau de l’ex-RFA après la chute du mur de Berlin et la réunification. Ce jour-là, notre traversée du Salah-Bey, c’est ainsi que le viaduc a été baptisé, a coïncidé avec le passage d’un cortège de nouveaux mariés venus observer une halte, comme pour implorer ce géant tout en tournant le dos au pont et au mausolée Sidi Rached, situés plus bas. Autres temps, nouvelles attractions, autres mœurs.
Le matelas à même le sol institutionnalisé dans les maternités
Plus au nord, sur le versant d’El-Mansourah du Salah-Bey, nous croisons, sur le boulevard de l’Est, des élèves en file indienne, de retour d’une visite médicale. Ici, jeudi 27 novembre 2014, peut-être les mêmes mômes, âgés entre 11 et 14 ans, se sont affrontés à coups d’armes blanches et de cocktails Molotov. La violence urbaine n’est pas le monopole des jeunes et des adultes. La violence et la drogue sont aux portes d’une école qui a mal. Toute l’Algérie se souvient encore de ces images hallucinantes que même la très réservée ENTV a fini par diffuser avec des classes de plus de 50 élèves à Ali-Mendjeli et des gamins subissant des cours, debout, huit heures durant ! Des écoles avec des cantines servant des casse-croûtes froids par les femmes de ménage est l’autre menu de l’école publique à Constantine.
On dirait qu’un sort a été jeté aux enfants de Constantine qui découvrent la souffrance avant même de venir dans ce monde. L’hôpital Mère et enfant de Sidi Mabrouk est fermé depuis deux ans pour travaux, lui aussi. En attendant sa réouverture, les parturientes sont admises, deux par lit, dans les rares maternités de la wilaya en activité. à la maternité du CHU, il arrive que les malades signent un bulletin d’admission acceptant d’être admises… par terre, faute de lits libres. à Constantine, capitale de la culture arabe en 2015, les enfants souffrent alors qu’ils sont encore portés par leurs mères.
Le seau sur la cuisinière chasse le chauffe-bain
à Constantine, la souffrance est aussi subie chez soi. Dans la troisième ville du pays, l’électricité et le gaz ne sont pas toujours synonymes de cadre de vie. Mercredi 10 décembre 2014, une famille est asphyxiée au monoxyde de gaz à l’UV 9 dans la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Le même jour, à l’UV 5, ce sont 15 compteurs qui prennent feu. Le phénomène est récurrent et ce sont les citoyens qui sont accusés de tous les maux au lieu de chercher du côté de notre façon de gérer la ville. Mercredi 26 novembre 2014, à 21h, court-circuit et début d’incendie dans les compteurs d’une cage d’escalier à la cité Sakiet-Sidi-Youcef. Citoyens et policiers de permanence appellent la permanence de Sonelgaz, mais pas de réponse. Ce n’est qu’à 22h15 qu’une voix s’excusera de l’impossibilité d’intervenir, car la boîte n’assure plus de permanence après 21h30. La situation semble coincée au point que même les entreprises internationales leaders dans leurs domaines trouvent toutes les difficultés pour venir à bout des problèmes. Venue à Constantine pour assurer la gestion de l’eau et transférer le management aux jeunes cadres locaux, la Marseillaise des eaux peine toujours à garantir une alimentation H 24. Ainsi, à Constantine, en ce février 2015, l’eau n’est toujours pas distribuée H 24, et afin d’étaler l’amplitude horaire et diminuer les fuites, la pression de l’eau est diminuée. Du coup, depuis plus d’une année, le Constantinois qui prenait sa douche en utilisant le chauffe-bain est revenu à des pratiques du siècle dernier. Faute de pression, il est obligé de chauffer sur la cuisinière l’eau pour sa douche. Première victime, les personnes âgées et les enfants pour qui la toilette est devenue une corvée. Un recul en matière d’hygiène corporelle, la veille de “Constantine, capitale de la culture arabe 2015”.
Les Marriot et Zénith sur les décombres de la vieille ville qui rend l’âme
La nouvelle ville Ali-Mendjeli c’est relativement récent, et les habitants sont majoritairement les relogés des bidonvilles. Est-ce qu’une fois ces derniers partis, les quartiers où ils vivaient auparavant se portent aujourd’hui mieux ? Retour à l’axe Daksi - Oued El-Had - Sakiet-Sidi-Youcef - Ziadia, ces cités qui datent des années 1970 - début 1980. Les relogés sont partis, mais la non-gestion est restée là. Les mêmes gourbis sont déjà occupés par plus de 400 nouvelles familles qui ont déjà entamé la coupure périodique de la route et leurs sit-in devant le siège de la wilaya pour exiger leur relogement et... un appartement par carnet de famille et non par gourbi ! Les Constantinois, eux, ceux qui ne pourront jamais vivre dans un “zingloville” et n’oseront jamais barricader la route devant des ambulances, finiront leurs jours célibataires chez leurs papas.
Avant de quitter Cirta, passage par le centre- ville. On a l’impression de vivre hors du temps. Retour au centre-ville. Il n’est pas encore 18h et les rues commencent à se vider des passants. Les retardataires ont toute latitude d’observer ces travaux mal faits, avec l’impression que la ville est devenue un gouffre pour l’argent public. Trottoirs, chaussées, devantures des maisons et des commerces, escaliers, tout est refait, que ce soit à Saint-Jean, Trik Stif, rue de France..., sauf la vieille ville, la Souika et Sidi Djeliss… Tels les lambeaux d’un tissu en déconfiture, les vieilles bâtissent se détachent d’un corps en fin de vie et tombent les unes après les autres. Il est à peine 19h, et les derniers policiers régulant la circulation se retirent d’une cité qui semble ne pas avoir atteint l’âge et la maturité de se permettre la vie nocturne. Se termine, ainsi, notre balade dans une ville qui semble avoir les moyens de se payer les thérapies les mieux indiquées et les liftings les plus souhaités pour être prête le jour “J” et épater les visiteurs, nos frères arabes que nous allons inviter à venir voir qu’on est toujours jeunes, plus beaux, plus riches et plus généreux. à Constantine, nous sommes des Algériens et avec le prestige on ne badine pas ! On n’a pas les plus grandes usines et ports d’Afrique, la plus importante flotte et les plus renommées des universités de la région. On est à la traîne dans l’enseignement, les NTIC, l’eau potable, le système des soins, les transports urbains, l’hygiène, la sécurité publique…, mais qu’importe. à partir d’avril 2015, notre Constantine aura les plus retentissants des concerts, les plus médiatisés des festivals et les plus grandes expositions jamais organisés dans le monde arabe. Le Vieux Rocher n’aura pas que son Foundok de Rahbat El-Djemal et sa Batha, ni ses Rbaïne Chrif, mais aussi des Marriott et des palaces. Il n’aura pas 7 mais bien 8 ponts. À partir de 2015, les femmes de Constantine troqueront la mlaya noire, qu’elles avaient juré de ne jamais enlever en guise de chagrin à la suite de la mort du bien-aimé Salah Bey, pour un hayek blanc immaculé !
Se balader à Constantine, en cette fin février 2015, c’est comme aller rendre visite à un vieux malade au chevet duquel des toubibs s’acharnent pour le tirer des griffes de la mort. Le décor est tel qu’on a l’impression que l’heure est grave, qu’il n’y a plus de temps à perdre dans les diagnostics et le choix des protocoles de traitement. Le pronostic vital est engagé. Lacement des diagnostics et médication doivent aller de pair, pour gagner du temps, nous dit-on. Le corps est délesté des résidus du poids de plus de 50 ans de laisser-aller. On veut le débarrasser de la graisse emmagasinée par des décennies d’inertie en matière de développement. On s’empresse à lui effacer les rides, ces expressions d’une société qui ne cesse de tourner le dos à la modernité On cherche à le doter de nouveaux habits et gadgets pour lui redonner goût à la vie et en améliorer les commodités.
Depuis deux ans, le Vieux-rocher est au centre de toutes les attentions afin qu’il puisse gagner son ultime combat, celui de vaincre la clochardisation, ce mal qui le ronge et le précipite vers l’abîme..., un nom que porte tout un boulevard. Un autre mauvais présage disent les plus pessimistes, car ce dernier abrite l’hôtel de ville, là où se discutent et se décident le présent et l’avenir du vieux.
Depuis octobre 2014, Cirta dispose de son 8e pont, le Trans-Rhummel, un joyau post-indépendance. Il y a eu des retards de deux années dans la livraison du viaduc avec les surcoûts qui en découlent, mais l’essentiel, vous disent les Constantinois, est que l’infrastructure est là, enfin opérationnelle. L’urgence s’est imposée, la ville est asphyxiée par les embouteillages, et le centenaire Sidi Rached ne peut plus, à lui seul, assumer la lourde responsabilité de relier la vieille ville à sa banlieue sud. L’événement “Constantine, capitale de la culture arabe 2015” est certainement pour quelque chose dans la limitation de la durée des retards de la livraison du viaduc. Une chance dont n’a pas bénéficié le tronçon Djebel El-Ouahch de l’autoroute Est- Ouest qui enregistre, lui, un retard de cinq ans. Tout un quinquennat, soit le temps qu’il a fallu à l’ex-RDA pour se mettre au niveau de l’ex-RFA après la chute du mur de Berlin et la réunification. Ce jour-là, notre traversée du Salah-Bey, c’est ainsi que le viaduc a été baptisé, a coïncidé avec le passage d’un cortège de nouveaux mariés venus observer une halte, comme pour implorer ce géant tout en tournant le dos au pont et au mausolée Sidi Rached, situés plus bas. Autres temps, nouvelles attractions, autres mœurs.
Le matelas à même le sol institutionnalisé dans les maternités
Plus au nord, sur le versant d’El-Mansourah du Salah-Bey, nous croisons, sur le boulevard de l’Est, des élèves en file indienne, de retour d’une visite médicale. Ici, jeudi 27 novembre 2014, peut-être les mêmes mômes, âgés entre 11 et 14 ans, se sont affrontés à coups d’armes blanches et de cocktails Molotov. La violence urbaine n’est pas le monopole des jeunes et des adultes. La violence et la drogue sont aux portes d’une école qui a mal. Toute l’Algérie se souvient encore de ces images hallucinantes que même la très réservée ENTV a fini par diffuser avec des classes de plus de 50 élèves à Ali-Mendjeli et des gamins subissant des cours, debout, huit heures durant ! Des écoles avec des cantines servant des casse-croûtes froids par les femmes de ménage est l’autre menu de l’école publique à Constantine.
On dirait qu’un sort a été jeté aux enfants de Constantine qui découvrent la souffrance avant même de venir dans ce monde. L’hôpital Mère et enfant de Sidi Mabrouk est fermé depuis deux ans pour travaux, lui aussi. En attendant sa réouverture, les parturientes sont admises, deux par lit, dans les rares maternités de la wilaya en activité. à la maternité du CHU, il arrive que les malades signent un bulletin d’admission acceptant d’être admises… par terre, faute de lits libres. à Constantine, capitale de la culture arabe en 2015, les enfants souffrent alors qu’ils sont encore portés par leurs mères.
Le seau sur la cuisinière chasse le chauffe-bain
à Constantine, la souffrance est aussi subie chez soi. Dans la troisième ville du pays, l’électricité et le gaz ne sont pas toujours synonymes de cadre de vie. Mercredi 10 décembre 2014, une famille est asphyxiée au monoxyde de gaz à l’UV 9 dans la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Le même jour, à l’UV 5, ce sont 15 compteurs qui prennent feu. Le phénomène est récurrent et ce sont les citoyens qui sont accusés de tous les maux au lieu de chercher du côté de notre façon de gérer la ville. Mercredi 26 novembre 2014, à 21h, court-circuit et début d’incendie dans les compteurs d’une cage d’escalier à la cité Sakiet-Sidi-Youcef. Citoyens et policiers de permanence appellent la permanence de Sonelgaz, mais pas de réponse. Ce n’est qu’à 22h15 qu’une voix s’excusera de l’impossibilité d’intervenir, car la boîte n’assure plus de permanence après 21h30. La situation semble coincée au point que même les entreprises internationales leaders dans leurs domaines trouvent toutes les difficultés pour venir à bout des problèmes. Venue à Constantine pour assurer la gestion de l’eau et transférer le management aux jeunes cadres locaux, la Marseillaise des eaux peine toujours à garantir une alimentation H 24. Ainsi, à Constantine, en ce février 2015, l’eau n’est toujours pas distribuée H 24, et afin d’étaler l’amplitude horaire et diminuer les fuites, la pression de l’eau est diminuée. Du coup, depuis plus d’une année, le Constantinois qui prenait sa douche en utilisant le chauffe-bain est revenu à des pratiques du siècle dernier. Faute de pression, il est obligé de chauffer sur la cuisinière l’eau pour sa douche. Première victime, les personnes âgées et les enfants pour qui la toilette est devenue une corvée. Un recul en matière d’hygiène corporelle, la veille de “Constantine, capitale de la culture arabe 2015”.
Les Marriot et Zénith sur les décombres de la vieille ville qui rend l’âme
La nouvelle ville Ali-Mendjeli c’est relativement récent, et les habitants sont majoritairement les relogés des bidonvilles. Est-ce qu’une fois ces derniers partis, les quartiers où ils vivaient auparavant se portent aujourd’hui mieux ? Retour à l’axe Daksi - Oued El-Had - Sakiet-Sidi-Youcef - Ziadia, ces cités qui datent des années 1970 - début 1980. Les relogés sont partis, mais la non-gestion est restée là. Les mêmes gourbis sont déjà occupés par plus de 400 nouvelles familles qui ont déjà entamé la coupure périodique de la route et leurs sit-in devant le siège de la wilaya pour exiger leur relogement et... un appartement par carnet de famille et non par gourbi ! Les Constantinois, eux, ceux qui ne pourront jamais vivre dans un “zingloville” et n’oseront jamais barricader la route devant des ambulances, finiront leurs jours célibataires chez leurs papas.
Avant de quitter Cirta, passage par le centre- ville. On a l’impression de vivre hors du temps. Retour au centre-ville. Il n’est pas encore 18h et les rues commencent à se vider des passants. Les retardataires ont toute latitude d’observer ces travaux mal faits, avec l’impression que la ville est devenue un gouffre pour l’argent public. Trottoirs, chaussées, devantures des maisons et des commerces, escaliers, tout est refait, que ce soit à Saint-Jean, Trik Stif, rue de France..., sauf la vieille ville, la Souika et Sidi Djeliss… Tels les lambeaux d’un tissu en déconfiture, les vieilles bâtissent se détachent d’un corps en fin de vie et tombent les unes après les autres. Il est à peine 19h, et les derniers policiers régulant la circulation se retirent d’une cité qui semble ne pas avoir atteint l’âge et la maturité de se permettre la vie nocturne. Se termine, ainsi, notre balade dans une ville qui semble avoir les moyens de se payer les thérapies les mieux indiquées et les liftings les plus souhaités pour être prête le jour “J” et épater les visiteurs, nos frères arabes que nous allons inviter à venir voir qu’on est toujours jeunes, plus beaux, plus riches et plus généreux. à Constantine, nous sommes des Algériens et avec le prestige on ne badine pas ! On n’a pas les plus grandes usines et ports d’Afrique, la plus importante flotte et les plus renommées des universités de la région. On est à la traîne dans l’enseignement, les NTIC, l’eau potable, le système des soins, les transports urbains, l’hygiène, la sécurité publique…, mais qu’importe. à partir d’avril 2015, notre Constantine aura les plus retentissants des concerts, les plus médiatisés des festivals et les plus grandes expositions jamais organisés dans le monde arabe. Le Vieux Rocher n’aura pas que son Foundok de Rahbat El-Djemal et sa Batha, ni ses Rbaïne Chrif, mais aussi des Marriott et des palaces. Il n’aura pas 7 mais bien 8 ponts. À partir de 2015, les femmes de Constantine troqueront la mlaya noire, qu’elles avaient juré de ne jamais enlever en guise de chagrin à la suite de la mort du bien-aimé Salah Bey, pour un hayek blanc immaculé !
M. K.
Consacrée capitale de la culture arabe en 2015
Constantine sera-t-elle au rendez-vous ?
Prévue le 16 avril prochain, la manifestation
“Constantine, capitale de la culture arabe” suscite actuellement la
panique des responsables devant les retards enregistrés de plusieurs
projets. Pour être au rendez-vous, les autorités locales viennent de
résilier plusieurs contrats pour recourir aux sociétés chinoises,
appelées à la rescousse, afin de finaliser les travaux, notamment, du
Salon des expositions de Zouaghi et du palais de la culture
Malek-Haddad.
Constantine, capitale de la culture arabe
Le rendez-vous raté avec le prestige
A partir d’avril 2015,
Constantine aura les plus retentissants des concerts, les plus
médiatisés des festivals, mais ses habitants continueront de souffrir de
la malvie. ©Louiza/Liberté
À quelques semaines du lancement des premières
activités antérieures à l’inauguration de la manifestation “Constantine,
capitale de la culture arabe 2015”, la dizaine de chantiers sont
toujours ouverts, laissant éventrée une cité qui supporte mal d’être
ainsi offerte aux passants et à ses propres enfants. Aux travaux qui
s’éternisent, s’ajoute le recours sans compter à la tirelire de la
collectivité et ces soupçons qui pèsent dès le début sur la moralité de
certaines actions et démarches. Tel un mauvais présage, le premier
scandale fut celui relatif au plagiat du logo de la manifestation. Un
copier-coller du logo d’un événement identique accueilli par une autre
ville arabe il y a quelques années. Ironie du sort, un plagiat dans un
événement dont le commissaire n’est autre que le DG de l’ONDA,
l’organisme en charge de la protection des droits d’auteur !
Se balader à Constantine, en cette fin février 2015, c’est comme aller rendre visite à un vieux malade au chevet duquel des toubibs s’acharnent pour le tirer des griffes de la mort. Le décor est tel qu’on a l’impression que l’heure est grave, qu’il n’y a plus de temps à perdre dans les diagnostics et le choix des protocoles de traitement. Le pronostic vital est engagé. Lacement des diagnostics et médication doivent aller de pair, pour gagner du temps, nous dit-on. Le corps est délesté des résidus du poids de plus de 50 ans de laisser-aller. On veut le débarrasser de la graisse emmagasinée par des décennies d’inertie en matière de développement. On s’empresse à lui effacer les rides, ces expressions d’une société qui ne cesse de tourner le dos à la modernité On cherche à le doter de nouveaux habits et gadgets pour lui redonner goût à la vie et en améliorer les commodités.
Depuis deux ans, le Vieux-rocher est au centre de toutes les attentions afin qu’il puisse gagner son ultime combat, celui de vaincre la clochardisation, ce mal qui le ronge et le précipite vers l’abîme..., un nom que porte tout un boulevard. Un autre mauvais présage disent les plus pessimistes, car ce dernier abrite l’hôtel de ville, là où se discutent et se décident le présent et l’avenir du vieux.
Depuis octobre 2014, Cirta dispose de son 8e pont, le Trans-Rhummel, un joyau post-indépendance. Il y a eu des retards de deux années dans la livraison du viaduc avec les surcoûts qui en découlent, mais l’essentiel, vous disent les Constantinois, est que l’infrastructure est là, enfin opérationnelle. L’urgence s’est imposée, la ville est asphyxiée par les embouteillages, et le centenaire Sidi Rached ne peut plus, à lui seul, assumer la lourde responsabilité de relier la vieille ville à sa banlieue sud. L’événement “Constantine, capitale de la culture arabe 2015” est certainement pour quelque chose dans la limitation de la durée des retards de la livraison du viaduc. Une chance dont n’a pas bénéficié le tronçon Djebel El-Ouahch de l’autoroute Est- Ouest qui enregistre, lui, un retard de cinq ans. Tout un quinquennat, soit le temps qu’il a fallu à l’ex-RDA pour se mettre au niveau de l’ex-RFA après la chute du mur de Berlin et la réunification. Ce jour-là, notre traversée du Salah-Bey, c’est ainsi que le viaduc a été baptisé, a coïncidé avec le passage d’un cortège de nouveaux mariés venus observer une halte, comme pour implorer ce géant tout en tournant le dos au pont et au mausolée Sidi Rached, situés plus bas. Autres temps, nouvelles attractions, autres mœurs.
Le matelas à même le sol institutionnalisé dans les maternités
Plus au nord, sur le versant d’El-Mansourah du Salah-Bey, nous croisons, sur le boulevard de l’Est, des élèves en file indienne, de retour d’une visite médicale. Ici, jeudi 27 novembre 2014, peut-être les mêmes mômes, âgés entre 11 et 14 ans, se sont affrontés à coups d’armes blanches et de cocktails Molotov. La violence urbaine n’est pas le monopole des jeunes et des adultes. La violence et la drogue sont aux portes d’une école qui a mal. Toute l’Algérie se souvient encore de ces images hallucinantes que même la très réservée ENTV a fini par diffuser avec des classes de plus de 50 élèves à Ali-Mendjeli et des gamins subissant des cours, debout, huit heures durant ! Des écoles avec des cantines servant des casse-croûtes froids par les femmes de ménage est l’autre menu de l’école publique à Constantine.
On dirait qu’un sort a été jeté aux enfants de Constantine qui découvrent la souffrance avant même de venir dans ce monde. L’hôpital Mère et enfant de Sidi Mabrouk est fermé depuis deux ans pour travaux, lui aussi. En attendant sa réouverture, les parturientes sont admises, deux par lit, dans les rares maternités de la wilaya en activité. à la maternité du CHU, il arrive que les malades signent un bulletin d’admission acceptant d’être admises… par terre, faute de lits libres. à Constantine, capitale de la culture arabe en 2015, les enfants souffrent alors qu’ils sont encore portés par leurs mères.
Le seau sur la cuisinière chasse le chauffe-bain
à Constantine, la souffrance est aussi subie chez soi. Dans la troisième ville du pays, l’électricité et le gaz ne sont pas toujours synonymes de cadre de vie. Mercredi 10 décembre 2014, une famille est asphyxiée au monoxyde de gaz à l’UV 9 dans la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Le même jour, à l’UV 5, ce sont 15 compteurs qui prennent feu. Le phénomène est récurrent et ce sont les citoyens qui sont accusés de tous les maux au lieu de chercher du côté de notre façon de gérer la ville. Mercredi 26 novembre 2014, à 21h, court-circuit et début d’incendie dans les compteurs d’une cage d’escalier à la cité Sakiet-Sidi-Youcef. Citoyens et policiers de permanence appellent la permanence de Sonelgaz, mais pas de réponse. Ce n’est qu’à 22h15 qu’une voix s’excusera de l’impossibilité d’intervenir, car la boîte n’assure plus de permanence après 21h30. La situation semble coincée au point que même les entreprises internationales leaders dans leurs domaines trouvent toutes les difficultés pour venir à bout des problèmes. Venue à Constantine pour assurer la gestion de l’eau et transférer le management aux jeunes cadres locaux, la Marseillaise des eaux peine toujours à garantir une alimentation H 24. Ainsi, à Constantine, en ce février 2015, l’eau n’est toujours pas distribuée H 24, et afin d’étaler l’amplitude horaire et diminuer les fuites, la pression de l’eau est diminuée. Du coup, depuis plus d’une année, le Constantinois qui prenait sa douche en utilisant le chauffe-bain est revenu à des pratiques du siècle dernier. Faute de pression, il est obligé de chauffer sur la cuisinière l’eau pour sa douche. Première victime, les personnes âgées et les enfants pour qui la toilette est devenue une corvée. Un recul en matière d’hygiène corporelle, la veille de “Constantine, capitale de la culture arabe 2015”.
Les Marriot et Zénith sur les décombres de la vieille ville qui rend l’âme
La nouvelle ville Ali-Mendjeli c’est relativement récent, et les habitants sont majoritairement les relogés des bidonvilles. Est-ce qu’une fois ces derniers partis, les quartiers où ils vivaient auparavant se portent aujourd’hui mieux ? Retour à l’axe Daksi - Oued El-Had - Sakiet-Sidi-Youcef - Ziadia, ces cités qui datent des années 1970 - début 1980. Les relogés sont partis, mais la non-gestion est restée là. Les mêmes gourbis sont déjà occupés par plus de 400 nouvelles familles qui ont déjà entamé la coupure périodique de la route et leurs sit-in devant le siège de la wilaya pour exiger leur relogement et... un appartement par carnet de famille et non par gourbi ! Les Constantinois, eux, ceux qui ne pourront jamais vivre dans un “zingloville” et n’oseront jamais barricader la route devant des ambulances, finiront leurs jours célibataires chez leurs papas.
Avant de quitter Cirta, passage par le centre- ville. On a l’impression de vivre hors du temps. Retour au centre-ville. Il n’est pas encore 18h et les rues commencent à se vider des passants. Les retardataires ont toute latitude d’observer ces travaux mal faits, avec l’impression que la ville est devenue un gouffre pour l’argent public. Trottoirs, chaussées, devantures des maisons et des commerces, escaliers, tout est refait, que ce soit à Saint-Jean, Trik Stif, rue de France..., sauf la vieille ville, la Souika et Sidi Djeliss… Tels les lambeaux d’un tissu en déconfiture, les vieilles bâtissent se détachent d’un corps en fin de vie et tombent les unes après les autres. Il est à peine 19h, et les derniers policiers régulant la circulation se retirent d’une cité qui semble ne pas avoir atteint l’âge et la maturité de se permettre la vie nocturne. Se termine, ainsi, notre balade dans une ville qui semble avoir les moyens de se payer les thérapies les mieux indiquées et les liftings les plus souhaités pour être prête le jour “J” et épater les visiteurs, nos frères arabes que nous allons inviter à venir voir qu’on est toujours jeunes, plus beaux, plus riches et plus généreux. à Constantine, nous sommes des Algériens et avec le prestige on ne badine pas ! On n’a pas les plus grandes usines et ports d’Afrique, la plus importante flotte et les plus renommées des universités de la région. On est à la traîne dans l’enseignement, les NTIC, l’eau potable, le système des soins, les transports urbains, l’hygiène, la sécurité publique…, mais qu’importe. à partir d’avril 2015, notre Constantine aura les plus retentissants des concerts, les plus médiatisés des festivals et les plus grandes expositions jamais organisés dans le monde arabe. Le Vieux Rocher n’aura pas que son Foundok de Rahbat El-Djemal et sa Batha, ni ses Rbaïne Chrif, mais aussi des Marriott et des palaces. Il n’aura pas 7 mais bien 8 ponts. À partir de 2015, les femmes de Constantine troqueront la mlaya noire, qu’elles avaient juré de ne jamais enlever en guise de chagrin à la suite de la mort du bien-aimé Salah Bey, pour un hayek blanc immaculé !
Se balader à Constantine, en cette fin février 2015, c’est comme aller rendre visite à un vieux malade au chevet duquel des toubibs s’acharnent pour le tirer des griffes de la mort. Le décor est tel qu’on a l’impression que l’heure est grave, qu’il n’y a plus de temps à perdre dans les diagnostics et le choix des protocoles de traitement. Le pronostic vital est engagé. Lacement des diagnostics et médication doivent aller de pair, pour gagner du temps, nous dit-on. Le corps est délesté des résidus du poids de plus de 50 ans de laisser-aller. On veut le débarrasser de la graisse emmagasinée par des décennies d’inertie en matière de développement. On s’empresse à lui effacer les rides, ces expressions d’une société qui ne cesse de tourner le dos à la modernité On cherche à le doter de nouveaux habits et gadgets pour lui redonner goût à la vie et en améliorer les commodités.
Depuis deux ans, le Vieux-rocher est au centre de toutes les attentions afin qu’il puisse gagner son ultime combat, celui de vaincre la clochardisation, ce mal qui le ronge et le précipite vers l’abîme..., un nom que porte tout un boulevard. Un autre mauvais présage disent les plus pessimistes, car ce dernier abrite l’hôtel de ville, là où se discutent et se décident le présent et l’avenir du vieux.
Depuis octobre 2014, Cirta dispose de son 8e pont, le Trans-Rhummel, un joyau post-indépendance. Il y a eu des retards de deux années dans la livraison du viaduc avec les surcoûts qui en découlent, mais l’essentiel, vous disent les Constantinois, est que l’infrastructure est là, enfin opérationnelle. L’urgence s’est imposée, la ville est asphyxiée par les embouteillages, et le centenaire Sidi Rached ne peut plus, à lui seul, assumer la lourde responsabilité de relier la vieille ville à sa banlieue sud. L’événement “Constantine, capitale de la culture arabe 2015” est certainement pour quelque chose dans la limitation de la durée des retards de la livraison du viaduc. Une chance dont n’a pas bénéficié le tronçon Djebel El-Ouahch de l’autoroute Est- Ouest qui enregistre, lui, un retard de cinq ans. Tout un quinquennat, soit le temps qu’il a fallu à l’ex-RDA pour se mettre au niveau de l’ex-RFA après la chute du mur de Berlin et la réunification. Ce jour-là, notre traversée du Salah-Bey, c’est ainsi que le viaduc a été baptisé, a coïncidé avec le passage d’un cortège de nouveaux mariés venus observer une halte, comme pour implorer ce géant tout en tournant le dos au pont et au mausolée Sidi Rached, situés plus bas. Autres temps, nouvelles attractions, autres mœurs.
Le matelas à même le sol institutionnalisé dans les maternités
Plus au nord, sur le versant d’El-Mansourah du Salah-Bey, nous croisons, sur le boulevard de l’Est, des élèves en file indienne, de retour d’une visite médicale. Ici, jeudi 27 novembre 2014, peut-être les mêmes mômes, âgés entre 11 et 14 ans, se sont affrontés à coups d’armes blanches et de cocktails Molotov. La violence urbaine n’est pas le monopole des jeunes et des adultes. La violence et la drogue sont aux portes d’une école qui a mal. Toute l’Algérie se souvient encore de ces images hallucinantes que même la très réservée ENTV a fini par diffuser avec des classes de plus de 50 élèves à Ali-Mendjeli et des gamins subissant des cours, debout, huit heures durant ! Des écoles avec des cantines servant des casse-croûtes froids par les femmes de ménage est l’autre menu de l’école publique à Constantine.
On dirait qu’un sort a été jeté aux enfants de Constantine qui découvrent la souffrance avant même de venir dans ce monde. L’hôpital Mère et enfant de Sidi Mabrouk est fermé depuis deux ans pour travaux, lui aussi. En attendant sa réouverture, les parturientes sont admises, deux par lit, dans les rares maternités de la wilaya en activité. à la maternité du CHU, il arrive que les malades signent un bulletin d’admission acceptant d’être admises… par terre, faute de lits libres. à Constantine, capitale de la culture arabe en 2015, les enfants souffrent alors qu’ils sont encore portés par leurs mères.
Le seau sur la cuisinière chasse le chauffe-bain
à Constantine, la souffrance est aussi subie chez soi. Dans la troisième ville du pays, l’électricité et le gaz ne sont pas toujours synonymes de cadre de vie. Mercredi 10 décembre 2014, une famille est asphyxiée au monoxyde de gaz à l’UV 9 dans la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Le même jour, à l’UV 5, ce sont 15 compteurs qui prennent feu. Le phénomène est récurrent et ce sont les citoyens qui sont accusés de tous les maux au lieu de chercher du côté de notre façon de gérer la ville. Mercredi 26 novembre 2014, à 21h, court-circuit et début d’incendie dans les compteurs d’une cage d’escalier à la cité Sakiet-Sidi-Youcef. Citoyens et policiers de permanence appellent la permanence de Sonelgaz, mais pas de réponse. Ce n’est qu’à 22h15 qu’une voix s’excusera de l’impossibilité d’intervenir, car la boîte n’assure plus de permanence après 21h30. La situation semble coincée au point que même les entreprises internationales leaders dans leurs domaines trouvent toutes les difficultés pour venir à bout des problèmes. Venue à Constantine pour assurer la gestion de l’eau et transférer le management aux jeunes cadres locaux, la Marseillaise des eaux peine toujours à garantir une alimentation H 24. Ainsi, à Constantine, en ce février 2015, l’eau n’est toujours pas distribuée H 24, et afin d’étaler l’amplitude horaire et diminuer les fuites, la pression de l’eau est diminuée. Du coup, depuis plus d’une année, le Constantinois qui prenait sa douche en utilisant le chauffe-bain est revenu à des pratiques du siècle dernier. Faute de pression, il est obligé de chauffer sur la cuisinière l’eau pour sa douche. Première victime, les personnes âgées et les enfants pour qui la toilette est devenue une corvée. Un recul en matière d’hygiène corporelle, la veille de “Constantine, capitale de la culture arabe 2015”.
Les Marriot et Zénith sur les décombres de la vieille ville qui rend l’âme
La nouvelle ville Ali-Mendjeli c’est relativement récent, et les habitants sont majoritairement les relogés des bidonvilles. Est-ce qu’une fois ces derniers partis, les quartiers où ils vivaient auparavant se portent aujourd’hui mieux ? Retour à l’axe Daksi - Oued El-Had - Sakiet-Sidi-Youcef - Ziadia, ces cités qui datent des années 1970 - début 1980. Les relogés sont partis, mais la non-gestion est restée là. Les mêmes gourbis sont déjà occupés par plus de 400 nouvelles familles qui ont déjà entamé la coupure périodique de la route et leurs sit-in devant le siège de la wilaya pour exiger leur relogement et... un appartement par carnet de famille et non par gourbi ! Les Constantinois, eux, ceux qui ne pourront jamais vivre dans un “zingloville” et n’oseront jamais barricader la route devant des ambulances, finiront leurs jours célibataires chez leurs papas.
Avant de quitter Cirta, passage par le centre- ville. On a l’impression de vivre hors du temps. Retour au centre-ville. Il n’est pas encore 18h et les rues commencent à se vider des passants. Les retardataires ont toute latitude d’observer ces travaux mal faits, avec l’impression que la ville est devenue un gouffre pour l’argent public. Trottoirs, chaussées, devantures des maisons et des commerces, escaliers, tout est refait, que ce soit à Saint-Jean, Trik Stif, rue de France..., sauf la vieille ville, la Souika et Sidi Djeliss… Tels les lambeaux d’un tissu en déconfiture, les vieilles bâtissent se détachent d’un corps en fin de vie et tombent les unes après les autres. Il est à peine 19h, et les derniers policiers régulant la circulation se retirent d’une cité qui semble ne pas avoir atteint l’âge et la maturité de se permettre la vie nocturne. Se termine, ainsi, notre balade dans une ville qui semble avoir les moyens de se payer les thérapies les mieux indiquées et les liftings les plus souhaités pour être prête le jour “J” et épater les visiteurs, nos frères arabes que nous allons inviter à venir voir qu’on est toujours jeunes, plus beaux, plus riches et plus généreux. à Constantine, nous sommes des Algériens et avec le prestige on ne badine pas ! On n’a pas les plus grandes usines et ports d’Afrique, la plus importante flotte et les plus renommées des universités de la région. On est à la traîne dans l’enseignement, les NTIC, l’eau potable, le système des soins, les transports urbains, l’hygiène, la sécurité publique…, mais qu’importe. à partir d’avril 2015, notre Constantine aura les plus retentissants des concerts, les plus médiatisés des festivals et les plus grandes expositions jamais organisés dans le monde arabe. Le Vieux Rocher n’aura pas que son Foundok de Rahbat El-Djemal et sa Batha, ni ses Rbaïne Chrif, mais aussi des Marriott et des palaces. Il n’aura pas 7 mais bien 8 ponts. À partir de 2015, les femmes de Constantine troqueront la mlaya noire, qu’elles avaient juré de ne jamais enlever en guise de chagrin à la suite de la mort du bien-aimé Salah Bey, pour un hayek blanc immaculé !
M. K.
muhand
le
23/02/2015
à
10h10
Pourquoi arabe? Ils pouvaient bien se satisfaire de "Constantine
capitale de la culture", pourquoi ils ajoutent arabe? Capitale de la non
culture arabe aurait été mieux désignée. Mais bon une fois de plus
preuve est faite qu'il n'y a pas de culture chez ces gens là, c'est
juste une autre façon de détourner de l'argent, alors ils créent des
événements. Un nomade ( banou hillal) ne peut rien apporter à la
société. Il est le cancer.Répondre | Signaler un abus
Constantine, capitale de la culture arabe” ou un scandale à venir ?
Qui est “Madame Dalila” ?
Dans sa lettre de démission, Faouzia Souici, chef
du département communication et porte-parole officielle de la
manifestation “Constantine, capitale de la culture arabe 2015”, évoque
une mystérieuse Madame Dalila qu’elle présente comme une ancienne
militaire de l’Armée royale marocaine et amie intime de l’épouse d’un
responsable algérien de la culture.
Cette Madame Dalila s’intéresserait d’un peu trop près au budget faramineux alloué à cette manifestation, qui a tout l’air d’être un gros nouveau scandale à venir. Wait and see !
Cette Madame Dalila s’intéresserait d’un peu trop près au budget faramineux alloué à cette manifestation, qui a tout l’air d’être un gros nouveau scandale à venir. Wait and see !
Les principaux accès de la ville ont été bloqués
La visite du ministre de l’Habitat provoque la colère à Constantine
La visite d’Abdelmadjid Tebboune, ministre de
l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, hier, à Constantine, a été
marquée par plusieurs mouvements de protestation des demandeurs de
logement social et de locaux commerciaux, à travers toute la ville. Les
visites nombreuses du ministre, qui entrent dans le cadre de la
manifestation “Constantine capitale de la culture arabe”, ont provoqué
la population qui a exprimé sa colère face aux retards enregistrés dans
la distribution des logements sociaux. En effet, des dizaines de
citoyens se sont rassemblés, dès les premières heures de la matinée,
devant la daïra, alors que d’autres ont bloqué les routes considérées
comme les principaux accès au centre-ville. L’anarchie a, aussitôt,
contraint le cortège ministériel à changer d’itinéraire et les autorités
à bousculer le programme de visite prévu initialement. Le ministre a,
en fait, pris la direction de la commune d’Aïn Abid qui, faut-il le
souligner, n’était pas au programme, et ce, le temps que les services de
sécurité rétablissent l’ordre et dispersent les manifestants. Ces
derniers, cependant, campaient sur leurs positions et comptent
radicaliser leur mouvement, le cas échéant. “Les autorités ont promis de
nous remettre les clés avant la fin du mois en cours, mais à ce jour,
rien n’a été fait”, nous a déclaré un des protestataires. Pour rappel,
plus de 3 000 logements sociaux situés au niveau des deux unités de
voisinage (UV16) et (UV18) sont prêts depuis des mois déjà, mais leur
distribution a été reportée à plusieurs reprises sans que les raisons
soient connues. “J’ai déposé mon recours depuis des mois mais je n’ai
toujours pas reçu de réponse”, nous dira un autre citoyen. Et d’ajouter :
“Le chef de daïra refuse de nous recevoir.” Par ailleurs, une dizaine
de commerçants qui ont eu vent de la visite du ministre ont bloqué au
même moment, la route menant de la cité populeuse de Djenan Zitoune vers
le centre-ville, l’un des axes les plus fréquentés par les
automobilistes, ce qui a causé une véritable anarchie. Les
contestataires réclament des locaux commerciaux pour remplacer le marché
informel démoli par les autorités locales il y a quelques mois. “Ils
nous ont promis de régulariser notre situation en nous installant dans
un marché de proximité, nous sommes des pères de familles et nous sommes
sans ressources depuis la démolition du marché”, nous a expliqué un des
concernés.
S. B.
Fouzia Amara, romancière constantinoise
L’amour pour faire taire… la haine
La littérature d’expression française, dans le Vieux Rocher, ne cesse de donner au paysage culturel algérien de nouvelles figures issues de la génération post-Indépendance façonnées en marge d’une école arabophone pourtant prédominante. La cité, prise à califourchon par le Vieux Rocher et éternellement enlacée par le Rhummel, ne cesse d’enfanter des plumes sur la lignée de Malek Haddad.
Fouzia Amara est l’une d’elles. Elle ne cesse d’apprivoiser le verbe depuis l’âge de 15 ans à travers une passionnante relation faite de complicités et d’audaces.
La jeune rouquine constantinoise, en plus des recueils de poésies, a publié son premier roman il y a
5 ans aux éditions Benevent en France.
Malgré cela, l’auteure reste inconnue du grand public algérien car, aussi bien Pour l’amour d’une hôtesse de l’air, son premier roman, que ses recueils de poésies, ils ne sont toujours pas distribués en Algérie. Ironie du sort, car pour certaines idées reçues, le fait d’être publié dans l’hexagone suffit, à lui seul, à donner de l’aura aux talents en herbe !
Pour l’amour d’une hôtesse de l’air se veut un hymne à l’amour, une parenthèse dans une vie complexe qui est tout sauf une suite linéaire de faits heureux.
Le long des neuf chapitres du roman, Fouzia Amara embarque son lecteur dans un voyage glamour en compagnie de son héroïne Eleanor, une hôtesse de l’air chez Air France.
Elie, une belle rouquine de 23 ans, polyglotte, est engagée depuis un an et demi comme hôtesse de l’air et allait faire, ce jour-là, son dernier vol avant de prendre
15 jours de repos pour se consacrer à un déménagement vers un nouveau quartier dans la banlieue parisienne.
Elle ne se doutait pas qu’elle allait être emportée, à partir de ce jour-là et durant deux semaines, dans un voyage vers une autre vie, consommant la rupture avec un quotidien “normalisé” par deux précédents échecs sentimentaux. Sa vie calme allait entrer dans une zone de turbulences avant de finir par un atterrissage en douceur sur le tarmac du bonheur partagé.
À bord de ce Londres-Paris, elle fera la rencontre de Jack, qui s’avérera être, plus tard, son nouveau voisin dans le quartier de son déménagement.
Dès le premier regard échangé dans l’aéronef, suivi de caresses furtives et volées, l’hôtesse de l’air et le richissime parisien, craqueront l’un pour l’autre.
Comme d’un seul trait, Fouzia Amara nous invitera à assister à la naissance d’une relation tendre et forte entre les deux héros de son roman. Leur amour transcendera le temps et la géographie.
Par leurs métiers respectifs, Elie et Jack avaient peu de temps pour mener une vie privée. Malgré cela, ils arriveront à ouvrir des brèches pour se trouver des occasions, voire des opportunités afin de vivre des moments d’amour intenses qui ne feront que les rapprocher encore l’un de l’autre.
Comme dans un feuilleton à l’eau de rose, — c’en est un, selon Fouzia Amara — Jack et Elie finiront par se marier pour construire une nouvelle vie sur les traces, pour ne pas dire les restes, d’une autre vie.
Sur l’autel de cet amour sont sacrifiés l’ex-femme de Jack, de laquelle ce dernier se séparera par le divorce, et la maman d’Elie, qui décédera suite à une maladie juste au moment où l’amour de Jack pour Emilie a installé ses quartiers. Comme si cet amour, dont le désir du corps est l’essence même, ne pouvait s’accommoder d’autres amours antérieurs.
Pour l’amour d’une hôtesse de l’air est une histoire d’amour et un chant dédiés à l’amour fait de sentiments et de désirs face auxquels s’effondreront les tabous, donnant libre court à tous les sentiments de désir de prendre l’autre pour faire taire aussi bien la haine que la douce douleur de l’envie et qui fait l’économie du temps à la maturité des bonnes choses.
http://www.liberte-algerie.com/dossiers/chronique-dune-polemique-qui-na-pas-devoile-tous-ses-secrets-220689
Constantine , capitale de la culture arabe 2015 ?
Labidi se défend
©D. R.
Moins de trois mois avant l’événement qui mettra à l’honneur Constantine en tant que Capitale de la culture arabe,
le déroulement des préparatifs n’est toujours pas au point. Une
situation qui a créé de nombreuses tensions et inquiétudes au sein de la
population locale .
Mercredi , lors de l'émission "Hiwar Essaa" de la A3 de la télévision nationale , la ministre de la culture, Nadia Labidi, est revenue sur le sujet. Elle a ainsi catégoriquement démenti les rumeurs concernant le retard accumulé pour le versement du budget alloué à la manifestation « Constantine capitale de la culture arabe 2015 ». Un fond vital au développement des projets et des travaux en cours pour cette occasion. Nadia Labidi a fait état d’une enveloppe de 4 milliards de DA, représentant un premier versement. Le second, d’un montant de 6 milliards de DA, sera alloué durant le déroulement de l’évènement culturelle.
Mais ceci n’arrive guère à convaincre et a apaiser les esprits des habitants de Constantine , qui n’arrivent pas à voir le bout du tunnel et affirment être exaspérés par les travaux, les embouteillages, ainsi que les dommages collatéraux causés. Et notamment les échafaudages qui gâchent le style urbain de la ville vraisemblablement convaincus que ce ne sera jamais fini à temps !
En outre, durant la même émission, la ministre de la culture a indiqué que le festival du film arabe d'Oran était prévu pour "la fin mai ou début juin". Elle a précisé que l'édition précédente avait été annulée en raison de la situation prévalant dans le monde arabe. Mme Labidi a souligné, par ailleurs, la nécessité de promouvoir « la chose culturelle » en associant les jeunes à la production et en encourageant les projets dans le cadre de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ). A la fin de son intervention, la ministre a abordé le projet de loi sur le livre qui devait être débattu lors de la session parlementaire d'automne, et s'est contentée de dire qu'il sera probablement examiné à la session du printemps.
Mercredi , lors de l'émission "Hiwar Essaa" de la A3 de la télévision nationale , la ministre de la culture, Nadia Labidi, est revenue sur le sujet. Elle a ainsi catégoriquement démenti les rumeurs concernant le retard accumulé pour le versement du budget alloué à la manifestation « Constantine capitale de la culture arabe 2015 ». Un fond vital au développement des projets et des travaux en cours pour cette occasion. Nadia Labidi a fait état d’une enveloppe de 4 milliards de DA, représentant un premier versement. Le second, d’un montant de 6 milliards de DA, sera alloué durant le déroulement de l’évènement culturelle.
Mais ceci n’arrive guère à convaincre et a apaiser les esprits des habitants de Constantine , qui n’arrivent pas à voir le bout du tunnel et affirment être exaspérés par les travaux, les embouteillages, ainsi que les dommages collatéraux causés. Et notamment les échafaudages qui gâchent le style urbain de la ville vraisemblablement convaincus que ce ne sera jamais fini à temps !
En outre, durant la même émission, la ministre de la culture a indiqué que le festival du film arabe d'Oran était prévu pour "la fin mai ou début juin". Elle a précisé que l'édition précédente avait été annulée en raison de la situation prévalant dans le monde arabe. Mme Labidi a souligné, par ailleurs, la nécessité de promouvoir « la chose culturelle » en associant les jeunes à la production et en encourageant les projets dans le cadre de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ). A la fin de son intervention, la ministre a abordé le projet de loi sur le livre qui devait être débattu lors de la session parlementaire d'automne, et s'est contentée de dire qu'il sera probablement examiné à la session du printemps.
Salima ACHOURI
En conflit avec leur mutuelle à Constantine
Plus de 150 travailleurs menacent de recourir à la justice
En retraite depuis 2011, les travailleurs d’Algérie Télécom de Constantine attendent toujours leur dû. © D. R.
Ils sont au moins 150 à n’avoir pas perçu la prime de départ à la retraite depuis 2011.
Exaspérés par ce qu’ils qualifient de “mépris et de manque de considération”, les travailleurs d’Algérie Telecom à Constantine menacent de recourir à la justice si la Mutuelle générale des postes, des technologies de l’information et de la communication (PTT) continuent d’ignorer leur revendication vraisemblablement légitime. En effet, ils sont au moins 150 à n’avoir pas perçu la prime de départ à la retraite depuis 2011. Ces derniers interpellent, par ailleurs, la ministre des Postes et des Technologies de l’information et de la communication, Zohra Derdouri, pour qu’elle se penche sur cette affaire. “Je suis à la retraite depuis juin 2014, et j’attends toujours la prime qui devait être versée au maximum 3 mois après mon départ à la retraite”, nous a déclaré un ex-chef de département à la DOT-Est. Et d’ajouter : “Après 32 ans de service au sein de la direction d’Algérie Télécom d’El-Khroub et une cotisation régulière à la Cavdir, j’ouvre droit aux avantages mentionnés par la loi”. Selon nos interlocuteurs, sur les cartes d’affiliation, dont nous détenons copie, il est mentionné que les travailleurs ont trois avantages dont le versement d’un pécule égal à 1 mois de salaire par deux ans de cotisations. Selon des retraités de l’entreprise en question, aucun employé n’a bénéficié de cet avantage. Aussi, plusieurs d’entre eux ont décidé de saisir la justice pour obliger la Cavdir à respecter ses engagements. Il faut dire, cependant, que ce n’est pas la première fois que des travailleurs ont recours à la justice pour recouvrer leur droit. En effet, un ex-directeur d’Algérie Télécom à Mila a intenté un procès, l’année dernière, à l’opérateur public de téléphonie fixe et obtenu gain de cause. Deux autres retraités qui exerçaient au niveau de la même entreprise ont, eux aussi, bénéficié de cette prime après avoir saisi la justice. De leur côté, les responsables du bureau régional de la Cavdir à Constantine nous on déclaré qu’ils ignoraient la raison de ces retards dans le versement de cette prime et que le traitement des dossiers s’effectue au niveau de la direction centrale à Alger. “Notre travail au niveau local consiste uniquement à transmettre les dossiers des employées à la direction centrale”, nous dit-on.
Exaspérés par ce qu’ils qualifient de “mépris et de manque de considération”, les travailleurs d’Algérie Telecom à Constantine menacent de recourir à la justice si la Mutuelle générale des postes, des technologies de l’information et de la communication (PTT) continuent d’ignorer leur revendication vraisemblablement légitime. En effet, ils sont au moins 150 à n’avoir pas perçu la prime de départ à la retraite depuis 2011. Ces derniers interpellent, par ailleurs, la ministre des Postes et des Technologies de l’information et de la communication, Zohra Derdouri, pour qu’elle se penche sur cette affaire. “Je suis à la retraite depuis juin 2014, et j’attends toujours la prime qui devait être versée au maximum 3 mois après mon départ à la retraite”, nous a déclaré un ex-chef de département à la DOT-Est. Et d’ajouter : “Après 32 ans de service au sein de la direction d’Algérie Télécom d’El-Khroub et une cotisation régulière à la Cavdir, j’ouvre droit aux avantages mentionnés par la loi”. Selon nos interlocuteurs, sur les cartes d’affiliation, dont nous détenons copie, il est mentionné que les travailleurs ont trois avantages dont le versement d’un pécule égal à 1 mois de salaire par deux ans de cotisations. Selon des retraités de l’entreprise en question, aucun employé n’a bénéficié de cet avantage. Aussi, plusieurs d’entre eux ont décidé de saisir la justice pour obliger la Cavdir à respecter ses engagements. Il faut dire, cependant, que ce n’est pas la première fois que des travailleurs ont recours à la justice pour recouvrer leur droit. En effet, un ex-directeur d’Algérie Télécom à Mila a intenté un procès, l’année dernière, à l’opérateur public de téléphonie fixe et obtenu gain de cause. Deux autres retraités qui exerçaient au niveau de la même entreprise ont, eux aussi, bénéficié de cette prime après avoir saisi la justice. De leur côté, les responsables du bureau régional de la Cavdir à Constantine nous on déclaré qu’ils ignoraient la raison de ces retards dans le versement de cette prime et que le traitement des dossiers s’effectue au niveau de la direction centrale à Alger. “Notre travail au niveau local consiste uniquement à transmettre les dossiers des employées à la direction centrale”, nous dit-on.
Moins de deux ans après le relogement de ses ex-habitants
Un bidonville éradiqué se reconstitue à Constantine
Moins de deux années après son évacuation à la
suite du relogement de ses habitants à la nouvelle ville Ali-Mendjeli,
le bidonville Djaballah d’Oued El-Had, à Constantine, vient de se
reconstituer, ces derniers jours, au vu et au su de tout le monde.
Et pour cause, ces habitations précaires sont implantées en contrebas de la mosquée Abdelaziz, la deuxième en importance de la ville après celle de l’Émir-Abdelkader. Selon un confrère plutôt téméraire de la presse locale qui a eu le courage d’y pénétrer, ce sont plusieurs centaines de nouvelles familles qui squattent aujourd’hui les lieux.
De nouveaux indu-occupants qui n’espèrent pas moins que d’obtenir leur part du gâteau lors des prochaines distributions de logements sociaux.
Et pour cause, ces habitations précaires sont implantées en contrebas de la mosquée Abdelaziz, la deuxième en importance de la ville après celle de l’Émir-Abdelkader. Selon un confrère plutôt téméraire de la presse locale qui a eu le courage d’y pénétrer, ce sont plusieurs centaines de nouvelles familles qui squattent aujourd’hui les lieux.
De nouveaux indu-occupants qui n’espèrent pas moins que d’obtenir leur part du gâteau lors des prochaines distributions de logements sociaux.
L’Algérie profonde
“Constantine 2015 doit s’inspirer de Tlemcen 2013”
“En
s’imprégnant de l’expérience de Tlemcen 2011 qui a atteint les
objectifs qui lui étaient assignés, la manifestation de Constantine
2015, dont le coup d’envoi sera donné dans moins d’une année, aura une
grande part de garantie du succès escompté.”
Accompagnée du wali de Constantine et de plusieurs cadres du secteur de la culture, Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, s’est rendue mardi à Tlemcen pour une visite de travail consacrée exclusivement à la préparation de la manifestation “Constantine capitale de la culture arabe 2015” à travers l’expérience de l’événement “Tlemcen capitale de la culture islamique” qu’a abrité l’ancienne capitale des Zianides en 2011 et jugé globalement positif. C’est ainsi que Mme Toumi devait attirer l’attention de ses accompagnateurs sur la nécessité d’assurer avec détermination la restauration du patrimoine historique de la région de Constantine dans les normes professionnelles, comme ce fut le cas à Tlemcen où des artisans, architectes, décorateurs, venus de plusieurs régions du pays ont été associés à ce travail d’orfèvre, étant donné la diversité et l’ancienneté des sites datant principalement du 14e siècle.
L’événement culturel international de Tlemcen, qui aura coûté 125 milliards de dinars au Trésor public et auquel ont pris part 29 pays membres de l’organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (Isesco) et 12 autres invités, dont l’Espagne, l’Inde, le Portugal, les Etats-Unis et la Chine, a été marqué une année durant par des festivals, colloques, expositions thématiques, colloques internationaux, théâtre, peinture, musique, cinéma, semaines culturelles des 48 wilayas et différents spectacles mettant en valeur la culture islamique à travers ses différentes facettes.
Le ministère de la Culture estime à 500 000 personnes dont 7000 étrangers le nombre de visiteurs et l’édition de 280 livres, 32 documentaires et des dizaines de pièces de théâtre présentées au public. “En s’imprégnant de l’expérience de Tlemcen 2011, qui a atteint les objectifs qui lui étaient assignés, la manifestation de Constantine 2015, dont le coup d’envoi sera donné dans moins d’une année, aura une grande part de garantie du succès escompté”, a déclaré Mme Toumi, qui a souligné l’apport de la civilisation islamique pour le patrimoine universel. Elle a aussi indiqué que grâce à cette manifestation, Tlemcen et sa région ont bénéficié de nouvelles et importantes infrastructures culturelles, comme les musées, le palais de la culture qui porte le nom du chantre de la musique andalouse Abdelkrim Dali, le centre national des études andalouses, le théâtre de plein air de Koudia, le palais du Méchouar totalement restauré à l’identique.
Mettant à profit son déplacement à Tlemcen, la ministre de la Culture a inauguré deux bibliothèques de lecture publique dans les zones rurales de Aïn Ghoraba et Béni Snous et devait procéder hier à d’autres inaugurations.
Accompagnée du wali de Constantine et de plusieurs cadres du secteur de la culture, Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, s’est rendue mardi à Tlemcen pour une visite de travail consacrée exclusivement à la préparation de la manifestation “Constantine capitale de la culture arabe 2015” à travers l’expérience de l’événement “Tlemcen capitale de la culture islamique” qu’a abrité l’ancienne capitale des Zianides en 2011 et jugé globalement positif. C’est ainsi que Mme Toumi devait attirer l’attention de ses accompagnateurs sur la nécessité d’assurer avec détermination la restauration du patrimoine historique de la région de Constantine dans les normes professionnelles, comme ce fut le cas à Tlemcen où des artisans, architectes, décorateurs, venus de plusieurs régions du pays ont été associés à ce travail d’orfèvre, étant donné la diversité et l’ancienneté des sites datant principalement du 14e siècle.
L’événement culturel international de Tlemcen, qui aura coûté 125 milliards de dinars au Trésor public et auquel ont pris part 29 pays membres de l’organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (Isesco) et 12 autres invités, dont l’Espagne, l’Inde, le Portugal, les Etats-Unis et la Chine, a été marqué une année durant par des festivals, colloques, expositions thématiques, colloques internationaux, théâtre, peinture, musique, cinéma, semaines culturelles des 48 wilayas et différents spectacles mettant en valeur la culture islamique à travers ses différentes facettes.
Le ministère de la Culture estime à 500 000 personnes dont 7000 étrangers le nombre de visiteurs et l’édition de 280 livres, 32 documentaires et des dizaines de pièces de théâtre présentées au public. “En s’imprégnant de l’expérience de Tlemcen 2011, qui a atteint les objectifs qui lui étaient assignés, la manifestation de Constantine 2015, dont le coup d’envoi sera donné dans moins d’une année, aura une grande part de garantie du succès escompté”, a déclaré Mme Toumi, qui a souligné l’apport de la civilisation islamique pour le patrimoine universel. Elle a aussi indiqué que grâce à cette manifestation, Tlemcen et sa région ont bénéficié de nouvelles et importantes infrastructures culturelles, comme les musées, le palais de la culture qui porte le nom du chantre de la musique andalouse Abdelkrim Dali, le centre national des études andalouses, le théâtre de plein air de Koudia, le palais du Méchouar totalement restauré à l’identique.
Mettant à profit son déplacement à Tlemcen, la ministre de la Culture a inauguré deux bibliothèques de lecture publique dans les zones rurales de Aïn Ghoraba et Béni Snous et devait procéder hier à d’autres inaugurations.
B. A
Scandales liés à “Constantine, capitale de la culture arabe 2015”
La ministre de la Culture botte en touche
©D. R.
La visite improvisée de la ministre de la
Culture, jeudi dernier, dans la wilaya de Constantine, est lourde de
sens même si cette dernière n’a, à aucun moment, évoqué la polémique
provoquée par la désormais ex-directrice du département de la
communication et porte-parole de la manifestation “Constantine, capitale
de la culture arabe 2015”, Mme Fouzia Souici, laquelle, faut-il le
rappeler, a démissionné de son poste, la semaine dernière, en raison,
révélera-t-elle dans une lettre, de “favoritisme et de passe- droits au
profit des clans de prédateurs qui veulent rafler les gros marchés et
accaparer le budget astronomique consacré à cet événement aux dépens des
talents locaux”. “Le dossier sera étudié”, se contentera-t-elle de
dire, préférant ainsi jouer la carte de l’apaisement, à travers une
rencontre organisée à la dernière minute, avec les principaux acteurs de
la société civile et des artistes de la ville. “Je me suis engagée
devant le président de la République qu’on sera prêts pour le 16 avril”,
tentera-t-elle, désespérément, de rassurer. Dans ce sens, des ateliers
ont été ouverts et ponctués par des recommandations, ainsi qu’une visite
dans plusieurs chantiers inhérents à la manifestation, où la ministre a
affiché un optimisme “tronqué”. Il s’agissait notamment des projets de
réhabilitation du centre culturel Mohamed-Laïd-El-Khalifa et du palais
de la culture Malek-Haddad, ainsi que d’autres infrastructures qui vont
abriter les activités culturelles de l’événement, à savoir le théâtre
régional, le palais Ahmed-El-Bey et la future bibliothèque située à Bab
El-Kantara. Concernant la gestion de la grande salle de spectacle Zénith
à la cité Zouaghi, qui est à ses dernières retouches, elle a été
confiée à l’Office national de la culture et de l’information (Onci), en
attendant la formation d’un groupe de jeunes pendant une année, en
Chine et en France, pour une meilleure maîtrise d’une telle
infrastructure, selon Mme Labidi.S. B
Le cinéaste du cru tenu à l’écart
Les films de Mehdi Abdelhak ne seront pas diffusés à Constantine
©D. R.
Dans sa lettre de démission, Faouzia Souici, chef
du département communication et porte-parole officielle de la
manifestation “Constantine, capitale de la culture arabe 2015”, évoque
le cas du talentueux cinéaste constantinois, Mehdi Abdelhak, qui a
proposé de diffuser trois de ses films lors de cette manifestation à
titre gratuit.
Mais en vain. Frappé d’ostracisme, le réalisateur de la ville des Ponts devra aller voir ailleurs !
Mais en vain. Frappé d’ostracisme, le réalisateur de la ville des Ponts devra aller voir ailleurs !
L’information est confirmée à Constantine
450 000 dollars à flamber en 20 minutes
©D. R.
Dans sa lettre de démission “explosive”, Mme
Faouzia Souici, chef du département communication et porte-parole
officielle de “Constantine, capitale de la culture arabe 2015”, révèle
que le commissaire de la manifestation et son adjoint ont, bel et bien,
confirmé une commande à une entreprise chinoise pour un spectacle
pyrotechnique d’un coût de… 450 000 dollars à consumer en seulement… 20
minutes. Il est vrai que nos lecteurs pourront toujours rétorquer que
cette coquette somme ne représente que des clopinettes face au prix
consenti pour la venue et la prise en charge “royale” du Real de Madrid
qui, selon les indiscrétions de la presse espagnole, dépasserait tout
entendement (!).
CONSTANTINE, CAPITALE DE LA CULTURE ARABE”
50 pièces de théâtre au programme
©D. R.
Cinquante pièces de théâtre sont au programme de
la manifestation “Constantine, capitale de la culture arabe 2015”, a
annoncé Mohamed Yahiaoui, responsable du département théâtre, lors d’une
conférence de presse organisée lundi au siège du commissariat à
Constantine. Le conférencier a indiqué que les œuvres retenues ont été
choisies parmi 118 textes proposés. Sept de ces pièces concernent les
auteurs nationaux, tels que Rédha Houhou, Kateb Yacine et Ould
Abderrahmane Kaki. Alors que les 44 autres pièces restantes sont des
œuvres inédites. Toujours dans le même sens, M. Yahiaoui a souligné que
vingt-six parmi ces pièces sont des créations théâtrales pour adultes,
dix œuvres de coopératives et d’associations destinées pour les enfants,
quatre spectacles d’art chorégraphique et quatre coproductions
théâtrales en collaboration avec des artistes chevronnés issus d’Irak,
d’égypte, de Tunisie et de Palestine. Notons que certaines de ces 50
pièces verront la participation d’artistes aux besoins spécifiques dont
des non-voyants. Parallèlement à ce programme, des spectacles de
proximité auront lieu dans les espaces publics et les centres culturels
de la wilaya de Constantine. Ces derniers seront animés par les
associations et les coopératives théâtrales et artistes indépendants. M.
Yahiaoui a affirmé qu’“afin d’assurer une meilleure garantie de
réussite aux projets, nous ferons appel aux compétences nationales
avérées connues pour leur haut niveau de technicité afin d’encadrer les
équipes en phase de montage”. Pour conclure la conférence, des
conventions ont été signées entre les 18 directeurs des théâtres
régionaux chargés de la réalisation des productions prévues dans le
programme et le commissariat de la manifestation Constantine, capitale
de la culture arabe.
H. C.
Constantine, capitale de la culture arabe
Le rendez-vous raté avec le prestige
A partir d’avril 2015,
Constantine aura les plus retentissants des concerts, les plus
médiatisés des festivals, mais ses habitants continueront de souffrir de
la malvie. ©Louiza/Liberté
À quelques semaines du lancement des premières
activités antérieures à l’inauguration de la manifestation “Constantine,
capitale de la culture arabe 2015”, la dizaine de chantiers sont
toujours ouverts, laissant éventrée une cité qui supporte mal d’être
ainsi offerte aux passants et à ses propres enfants. Aux travaux qui
s’éternisent, s’ajoute le recours sans compter à la tirelire de la
collectivité et ces soupçons qui pèsent dès le début sur la moralité de
certaines actions et démarches. Tel un mauvais présage, le premier
scandale fut celui relatif au plagiat du logo de la manifestation. Un
copier-coller du logo d’un événement identique accueilli par une autre
ville arabe il y a quelques années. Ironie du sort, un plagiat dans un
événement dont le commissaire n’est autre que le DG de l’ONDA,
l’organisme en charge de la protection des droits d’auteur !
Se balader à Constantine, en cette fin février 2015, c’est comme aller rendre visite à un vieux malade au chevet duquel des toubibs s’acharnent pour le tirer des griffes de la mort. Le décor est tel qu’on a l’impression que l’heure est grave, qu’il n’y a plus de temps à perdre dans les diagnostics et le choix des protocoles de traitement. Le pronostic vital est engagé. Lacement des diagnostics et médication doivent aller de pair, pour gagner du temps, nous dit-on. Le corps est délesté des résidus du poids de plus de 50 ans de laisser-aller. On veut le débarrasser de la graisse emmagasinée par des décennies d’inertie en matière de développement. On s’empresse à lui effacer les rides, ces expressions d’une société qui ne cesse de tourner le dos à la modernité On cherche à le doter de nouveaux habits et gadgets pour lui redonner goût à la vie et en améliorer les commodités.
Depuis deux ans, le Vieux-rocher est au centre de toutes les attentions afin qu’il puisse gagner son ultime combat, celui de vaincre la clochardisation, ce mal qui le ronge et le précipite vers l’abîme..., un nom que porte tout un boulevard. Un autre mauvais présage disent les plus pessimistes, car ce dernier abrite l’hôtel de ville, là où se discutent et se décident le présent et l’avenir du vieux.
Depuis octobre 2014, Cirta dispose de son 8e pont, le Trans-Rhummel, un joyau post-indépendance. Il y a eu des retards de deux années dans la livraison du viaduc avec les surcoûts qui en découlent, mais l’essentiel, vous disent les Constantinois, est que l’infrastructure est là, enfin opérationnelle. L’urgence s’est imposée, la ville est asphyxiée par les embouteillages, et le centenaire Sidi Rached ne peut plus, à lui seul, assumer la lourde responsabilité de relier la vieille ville à sa banlieue sud. L’événement “Constantine, capitale de la culture arabe 2015” est certainement pour quelque chose dans la limitation de la durée des retards de la livraison du viaduc. Une chance dont n’a pas bénéficié le tronçon Djebel El-Ouahch de l’autoroute Est- Ouest qui enregistre, lui, un retard de cinq ans. Tout un quinquennat, soit le temps qu’il a fallu à l’ex-RDA pour se mettre au niveau de l’ex-RFA après la chute du mur de Berlin et la réunification. Ce jour-là, notre traversée du Salah-Bey, c’est ainsi que le viaduc a été baptisé, a coïncidé avec le passage d’un cortège de nouveaux mariés venus observer une halte, comme pour implorer ce géant tout en tournant le dos au pont et au mausolée Sidi Rached, situés plus bas. Autres temps, nouvelles attractions, autres mœurs.
Le matelas à même le sol institutionnalisé dans les maternités
Plus au nord, sur le versant d’El-Mansourah du Salah-Bey, nous croisons, sur le boulevard de l’Est, des élèves en file indienne, de retour d’une visite médicale. Ici, jeudi 27 novembre 2014, peut-être les mêmes mômes, âgés entre 11 et 14 ans, se sont affrontés à coups d’armes blanches et de cocktails Molotov. La violence urbaine n’est pas le monopole des jeunes et des adultes. La violence et la drogue sont aux portes d’une école qui a mal. Toute l’Algérie se souvient encore de ces images hallucinantes que même la très réservée ENTV a fini par diffuser avec des classes de plus de 50 élèves à Ali-Mendjeli et des gamins subissant des cours, debout, huit heures durant ! Des écoles avec des cantines servant des casse-croûtes froids par les femmes de ménage est l’autre menu de l’école publique à Constantine.
On dirait qu’un sort a été jeté aux enfants de Constantine qui découvrent la souffrance avant même de venir dans ce monde. L’hôpital Mère et enfant de Sidi Mabrouk est fermé depuis deux ans pour travaux, lui aussi. En attendant sa réouverture, les parturientes sont admises, deux par lit, dans les rares maternités de la wilaya en activité. à la maternité du CHU, il arrive que les malades signent un bulletin d’admission acceptant d’être admises… par terre, faute de lits libres. à Constantine, capitale de la culture arabe en 2015, les enfants souffrent alors qu’ils sont encore portés par leurs mères.
Le seau sur la cuisinière chasse le chauffe-bain
à Constantine, la souffrance est aussi subie chez soi. Dans la troisième ville du pays, l’électricité et le gaz ne sont pas toujours synonymes de cadre de vie. Mercredi 10 décembre 2014, une famille est asphyxiée au monoxyde de gaz à l’UV 9 dans la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Le même jour, à l’UV 5, ce sont 15 compteurs qui prennent feu. Le phénomène est récurrent et ce sont les citoyens qui sont accusés de tous les maux au lieu de chercher du côté de notre façon de gérer la ville. Mercredi 26 novembre 2014, à 21h, court-circuit et début d’incendie dans les compteurs d’une cage d’escalier à la cité Sakiet-Sidi-Youcef. Citoyens et policiers de permanence appellent la permanence de Sonelgaz, mais pas de réponse. Ce n’est qu’à 22h15 qu’une voix s’excusera de l’impossibilité d’intervenir, car la boîte n’assure plus de permanence après 21h30. La situation semble coincée au point que même les entreprises internationales leaders dans leurs domaines trouvent toutes les difficultés pour venir à bout des problèmes. Venue à Constantine pour assurer la gestion de l’eau et transférer le management aux jeunes cadres locaux, la Marseillaise des eaux peine toujours à garantir une alimentation H 24. Ainsi, à Constantine, en ce février 2015, l’eau n’est toujours pas distribuée H 24, et afin d’étaler l’amplitude horaire et diminuer les fuites, la pression de l’eau est diminuée. Du coup, depuis plus d’une année, le Constantinois qui prenait sa douche en utilisant le chauffe-bain est revenu à des pratiques du siècle dernier. Faute de pression, il est obligé de chauffer sur la cuisinière l’eau pour sa douche. Première victime, les personnes âgées et les enfants pour qui la toilette est devenue une corvée. Un recul en matière d’hygiène corporelle, la veille de “Constantine, capitale de la culture arabe 2015”.
Les Marriot et Zénith sur les décombres de la vieille ville qui rend l’âme
La nouvelle ville Ali-Mendjeli c’est relativement récent, et les habitants sont majoritairement les relogés des bidonvilles. Est-ce qu’une fois ces derniers partis, les quartiers où ils vivaient auparavant se portent aujourd’hui mieux ? Retour à l’axe Daksi - Oued El-Had - Sakiet-Sidi-Youcef - Ziadia, ces cités qui datent des années 1970 - début 1980. Les relogés sont partis, mais la non-gestion est restée là. Les mêmes gourbis sont déjà occupés par plus de 400 nouvelles familles qui ont déjà entamé la coupure périodique de la route et leurs sit-in devant le siège de la wilaya pour exiger leur relogement et... un appartement par carnet de famille et non par gourbi ! Les Constantinois, eux, ceux qui ne pourront jamais vivre dans un “zingloville” et n’oseront jamais barricader la route devant des ambulances, finiront leurs jours célibataires chez leurs papas.
Avant de quitter Cirta, passage par le centre- ville. On a l’impression de vivre hors du temps. Retour au centre-ville. Il n’est pas encore 18h et les rues commencent à se vider des passants. Les retardataires ont toute latitude d’observer ces travaux mal faits, avec l’impression que la ville est devenue un gouffre pour l’argent public. Trottoirs, chaussées, devantures des maisons et des commerces, escaliers, tout est refait, que ce soit à Saint-Jean, Trik Stif, rue de France..., sauf la vieille ville, la Souika et Sidi Djeliss… Tels les lambeaux d’un tissu en déconfiture, les vieilles bâtissent se détachent d’un corps en fin de vie et tombent les unes après les autres. Il est à peine 19h, et les derniers policiers régulant la circulation se retirent d’une cité qui semble ne pas avoir atteint l’âge et la maturité de se permettre la vie nocturne. Se termine, ainsi, notre balade dans une ville qui semble avoir les moyens de se payer les thérapies les mieux indiquées et les liftings les plus souhaités pour être prête le jour “J” et épater les visiteurs, nos frères arabes que nous allons inviter à venir voir qu’on est toujours jeunes, plus beaux, plus riches et plus généreux. à Constantine, nous sommes des Algériens et avec le prestige on ne badine pas ! On n’a pas les plus grandes usines et ports d’Afrique, la plus importante flotte et les plus renommées des universités de la région. On est à la traîne dans l’enseignement, les NTIC, l’eau potable, le système des soins, les transports urbains, l’hygiène, la sécurité publique…, mais qu’importe. à partir d’avril 2015, notre Constantine aura les plus retentissants des concerts, les plus médiatisés des festivals et les plus grandes expositions jamais organisés dans le monde arabe. Le Vieux Rocher n’aura pas que son Foundok de Rahbat El-Djemal et sa Batha, ni ses Rbaïne Chrif, mais aussi des Marriott et des palaces. Il n’aura pas 7 mais bien 8 ponts. À partir de 2015, les femmes de Constantine troqueront la mlaya noire, qu’elles avaient juré de ne jamais enlever en guise de chagrin à la suite de la mort du bien-aimé Salah Bey, pour un hayek blanc immaculé !
Se balader à Constantine, en cette fin février 2015, c’est comme aller rendre visite à un vieux malade au chevet duquel des toubibs s’acharnent pour le tirer des griffes de la mort. Le décor est tel qu’on a l’impression que l’heure est grave, qu’il n’y a plus de temps à perdre dans les diagnostics et le choix des protocoles de traitement. Le pronostic vital est engagé. Lacement des diagnostics et médication doivent aller de pair, pour gagner du temps, nous dit-on. Le corps est délesté des résidus du poids de plus de 50 ans de laisser-aller. On veut le débarrasser de la graisse emmagasinée par des décennies d’inertie en matière de développement. On s’empresse à lui effacer les rides, ces expressions d’une société qui ne cesse de tourner le dos à la modernité On cherche à le doter de nouveaux habits et gadgets pour lui redonner goût à la vie et en améliorer les commodités.
Depuis deux ans, le Vieux-rocher est au centre de toutes les attentions afin qu’il puisse gagner son ultime combat, celui de vaincre la clochardisation, ce mal qui le ronge et le précipite vers l’abîme..., un nom que porte tout un boulevard. Un autre mauvais présage disent les plus pessimistes, car ce dernier abrite l’hôtel de ville, là où se discutent et se décident le présent et l’avenir du vieux.
Depuis octobre 2014, Cirta dispose de son 8e pont, le Trans-Rhummel, un joyau post-indépendance. Il y a eu des retards de deux années dans la livraison du viaduc avec les surcoûts qui en découlent, mais l’essentiel, vous disent les Constantinois, est que l’infrastructure est là, enfin opérationnelle. L’urgence s’est imposée, la ville est asphyxiée par les embouteillages, et le centenaire Sidi Rached ne peut plus, à lui seul, assumer la lourde responsabilité de relier la vieille ville à sa banlieue sud. L’événement “Constantine, capitale de la culture arabe 2015” est certainement pour quelque chose dans la limitation de la durée des retards de la livraison du viaduc. Une chance dont n’a pas bénéficié le tronçon Djebel El-Ouahch de l’autoroute Est- Ouest qui enregistre, lui, un retard de cinq ans. Tout un quinquennat, soit le temps qu’il a fallu à l’ex-RDA pour se mettre au niveau de l’ex-RFA après la chute du mur de Berlin et la réunification. Ce jour-là, notre traversée du Salah-Bey, c’est ainsi que le viaduc a été baptisé, a coïncidé avec le passage d’un cortège de nouveaux mariés venus observer une halte, comme pour implorer ce géant tout en tournant le dos au pont et au mausolée Sidi Rached, situés plus bas. Autres temps, nouvelles attractions, autres mœurs.
Le matelas à même le sol institutionnalisé dans les maternités
Plus au nord, sur le versant d’El-Mansourah du Salah-Bey, nous croisons, sur le boulevard de l’Est, des élèves en file indienne, de retour d’une visite médicale. Ici, jeudi 27 novembre 2014, peut-être les mêmes mômes, âgés entre 11 et 14 ans, se sont affrontés à coups d’armes blanches et de cocktails Molotov. La violence urbaine n’est pas le monopole des jeunes et des adultes. La violence et la drogue sont aux portes d’une école qui a mal. Toute l’Algérie se souvient encore de ces images hallucinantes que même la très réservée ENTV a fini par diffuser avec des classes de plus de 50 élèves à Ali-Mendjeli et des gamins subissant des cours, debout, huit heures durant ! Des écoles avec des cantines servant des casse-croûtes froids par les femmes de ménage est l’autre menu de l’école publique à Constantine.
On dirait qu’un sort a été jeté aux enfants de Constantine qui découvrent la souffrance avant même de venir dans ce monde. L’hôpital Mère et enfant de Sidi Mabrouk est fermé depuis deux ans pour travaux, lui aussi. En attendant sa réouverture, les parturientes sont admises, deux par lit, dans les rares maternités de la wilaya en activité. à la maternité du CHU, il arrive que les malades signent un bulletin d’admission acceptant d’être admises… par terre, faute de lits libres. à Constantine, capitale de la culture arabe en 2015, les enfants souffrent alors qu’ils sont encore portés par leurs mères.
Le seau sur la cuisinière chasse le chauffe-bain
à Constantine, la souffrance est aussi subie chez soi. Dans la troisième ville du pays, l’électricité et le gaz ne sont pas toujours synonymes de cadre de vie. Mercredi 10 décembre 2014, une famille est asphyxiée au monoxyde de gaz à l’UV 9 dans la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Le même jour, à l’UV 5, ce sont 15 compteurs qui prennent feu. Le phénomène est récurrent et ce sont les citoyens qui sont accusés de tous les maux au lieu de chercher du côté de notre façon de gérer la ville. Mercredi 26 novembre 2014, à 21h, court-circuit et début d’incendie dans les compteurs d’une cage d’escalier à la cité Sakiet-Sidi-Youcef. Citoyens et policiers de permanence appellent la permanence de Sonelgaz, mais pas de réponse. Ce n’est qu’à 22h15 qu’une voix s’excusera de l’impossibilité d’intervenir, car la boîte n’assure plus de permanence après 21h30. La situation semble coincée au point que même les entreprises internationales leaders dans leurs domaines trouvent toutes les difficultés pour venir à bout des problèmes. Venue à Constantine pour assurer la gestion de l’eau et transférer le management aux jeunes cadres locaux, la Marseillaise des eaux peine toujours à garantir une alimentation H 24. Ainsi, à Constantine, en ce février 2015, l’eau n’est toujours pas distribuée H 24, et afin d’étaler l’amplitude horaire et diminuer les fuites, la pression de l’eau est diminuée. Du coup, depuis plus d’une année, le Constantinois qui prenait sa douche en utilisant le chauffe-bain est revenu à des pratiques du siècle dernier. Faute de pression, il est obligé de chauffer sur la cuisinière l’eau pour sa douche. Première victime, les personnes âgées et les enfants pour qui la toilette est devenue une corvée. Un recul en matière d’hygiène corporelle, la veille de “Constantine, capitale de la culture arabe 2015”.
Les Marriot et Zénith sur les décombres de la vieille ville qui rend l’âme
La nouvelle ville Ali-Mendjeli c’est relativement récent, et les habitants sont majoritairement les relogés des bidonvilles. Est-ce qu’une fois ces derniers partis, les quartiers où ils vivaient auparavant se portent aujourd’hui mieux ? Retour à l’axe Daksi - Oued El-Had - Sakiet-Sidi-Youcef - Ziadia, ces cités qui datent des années 1970 - début 1980. Les relogés sont partis, mais la non-gestion est restée là. Les mêmes gourbis sont déjà occupés par plus de 400 nouvelles familles qui ont déjà entamé la coupure périodique de la route et leurs sit-in devant le siège de la wilaya pour exiger leur relogement et... un appartement par carnet de famille et non par gourbi ! Les Constantinois, eux, ceux qui ne pourront jamais vivre dans un “zingloville” et n’oseront jamais barricader la route devant des ambulances, finiront leurs jours célibataires chez leurs papas.
Avant de quitter Cirta, passage par le centre- ville. On a l’impression de vivre hors du temps. Retour au centre-ville. Il n’est pas encore 18h et les rues commencent à se vider des passants. Les retardataires ont toute latitude d’observer ces travaux mal faits, avec l’impression que la ville est devenue un gouffre pour l’argent public. Trottoirs, chaussées, devantures des maisons et des commerces, escaliers, tout est refait, que ce soit à Saint-Jean, Trik Stif, rue de France..., sauf la vieille ville, la Souika et Sidi Djeliss… Tels les lambeaux d’un tissu en déconfiture, les vieilles bâtissent se détachent d’un corps en fin de vie et tombent les unes après les autres. Il est à peine 19h, et les derniers policiers régulant la circulation se retirent d’une cité qui semble ne pas avoir atteint l’âge et la maturité de se permettre la vie nocturne. Se termine, ainsi, notre balade dans une ville qui semble avoir les moyens de se payer les thérapies les mieux indiquées et les liftings les plus souhaités pour être prête le jour “J” et épater les visiteurs, nos frères arabes que nous allons inviter à venir voir qu’on est toujours jeunes, plus beaux, plus riches et plus généreux. à Constantine, nous sommes des Algériens et avec le prestige on ne badine pas ! On n’a pas les plus grandes usines et ports d’Afrique, la plus importante flotte et les plus renommées des universités de la région. On est à la traîne dans l’enseignement, les NTIC, l’eau potable, le système des soins, les transports urbains, l’hygiène, la sécurité publique…, mais qu’importe. à partir d’avril 2015, notre Constantine aura les plus retentissants des concerts, les plus médiatisés des festivals et les plus grandes expositions jamais organisés dans le monde arabe. Le Vieux Rocher n’aura pas que son Foundok de Rahbat El-Djemal et sa Batha, ni ses Rbaïne Chrif, mais aussi des Marriott et des palaces. Il n’aura pas 7 mais bien 8 ponts. À partir de 2015, les femmes de Constantine troqueront la mlaya noire, qu’elles avaient juré de ne jamais enlever en guise de chagrin à la suite de la mort du bien-aimé Salah Bey, pour un hayek blanc immaculé !
M. K.
Fouzia Souici - Bencheik-El Hocine
Chronique d’une polémique qui n’a pas dévoilé tous ses secrets
©Louiza/Liberté
Finalement ceux qui s’attendaient à de
grands déballages resteront sur leur faim, car celle par qui nous
pensions que le scandale aller venir s’est vite rappelée qu’elle n’est
qu’une femme ordinaire qui doit revenir à sa vie normale.L’épisode Souici-Kerrouaz contre Bencheikh-El Hocine dans le cadre de ce qui s’apparente au feuilleton “Constantine, capitale de la culture arabe” s’est terminé avec un goût d’inachevé.
Tout a commencé mercredi 18 février dernier, quand nos confrères d’El Watan publient, en exclusivité, le contenu de la lettre de démission envoyée, trois jours auparavant, soit le dimanche 15 février, par Mme Fouzia Kerouaz-Souici, ex-responsable du département communication auprès du commissariat de la manifestation “Constantine, capitale de la culture arabe” au premier responsable de l’institution ainsi qu’à Mme la ministre de la Culture.
Selon Mme Souici, à travers sa présence au sein du directoire du commissariat, elle voulait “faire de l’événement une plus-value en termes d’apport économique, de création d’emplois dans le secteur de la culture, de création de partenariat ‘productif’ entre tous les acteurs du secteur culturels en hibernation et les pouvoirs publics, afin de faire fructifier un tant soit peu l’investissement colossal de l’État et éviter de faire de ses réalisations des opéras ou ne rôdent que des fantômes sans vie”. Ainsi, si l’on se fie à ses dires, Mme Souici a tenté de faire siennes aussi bien des valeurs humaines et patriotiques que des prérogatives, dévolues normalement à l’autorité politique, soit le gouvernement et non à un chef de département d’une quelconque entité. Est-ce que c’est cette ambition au-dessus de ses prérogatives et de ses compétences qui est la cause qui de sa disgrâce ?
Or, toujours selon Mme Souici, épouser ces valeurs et prendre cette attitude, c’est faire opposition au clan de prédateurs, qui ont voulu confiner sa mission de chef de département, et porte-parole officiel de l’événement à un rôle de faire-valoir, pour reprendre ses termes.
En cherchant à préserver les deniers publics, à privilégier la mise sur l’orbite socioéconomique d’un événement aussi majeur que celui de “Constantine, capitale de la culture arabe”, elle dit avoir “touché aux intérêts directs de ce groupe qui a pris en otage le commissariat avec au départ un silence, inexpliqué puis complice… puis un franc appui du commissaire de l’événement”, selon elle. Pour étayera ses dires, l’ex-porte-parole de la manifestation énumère quelques chiffres, donne quelques budgets et les noms de responsables de département et d’activés.
Pis encore, selon Mme Souici, aussi bien elle que la manifestation sont victimes, en plus de l’affairisme, du régionalisme et de l’immoralité. En effet, dans sa lettre de démission, elle donne un profil au clan des prédateurs en les qualifiant de “groupe formé à cette occasion et recruté sous forme de conseillers particuliers, dépêché d’Alger, ou, recrutés directement à Constantine parmi ceux connus pour avoir trempé dans des affaires scabreuses dans le monde du spectacle, ou encore ceux qui à l’heure actuelle se trouvent sous enquête judiciaire pour escroquerie”. Enfin, c’est pour ne pas cautionner ce qui s apparente à une grande supercherie si on se réfère aux termes de cette lettre, que Mme Souici opta pour la démission. Il va de soi qu’en médiatisant son geste, elle cherchait, aussi, à prendre à témoin l’opinion publique locale, nationale et les pouvoirs publics.
L’essentiel et les futilités
Le lendemain, jeudi 19 février, en réponse à Mme Souici, sa plus proche collaboratrice sortante, Sami Bencheikh-El Hocine, le commissaire de la manifestation “Constantine capitale de la culture arabe”, apportera des éclaircissements sur les colonnes d’El Watan et à travers un communiqué qu’il diffusera à l’intention des rédactions locales.
Ainsi, selon le commissaire de la manifestation, “la personne en question (Mme Souici, ndlr) a été limogée pour n’avoir présenté ni stratégie de communication ni plan média”, autrement dit, la démission est un arrangement qu’il avait lui-même négocié et que l’ex-patron de la com a tenté de transformer en sa faveur. Selon Bencheikh-El Hocine, Mme Souici de par ses fonctions et ses prérogatives, n’avait rien à voir avec “la gestion financière de la manifestation” pour pouvoir porter un quelconque jugement sur la régularité des actions et des procédés.
Selon les termes de ce communiqué, le recours à une lettre de démission, savamment médiatisée, découle d’une “basse vengeance du fait qu’elle était (Mme Souici, ndlr) plusieurs fois remise à l’ordre pour son manque de professionnalisme et sa défaillance totale en matière de communication”. Sur les médias sociaux, l’ensemble des internautes qui se sont exprimés sur la question sont unanimes pour noter que cette manifestation est une de trop dans une vaste démarche de dilapidation des deniers publics et que la culture, ici, n’est qu'une couverture pour les pilleurs.
Ces mêmes internautes sont partagés sur les responsabilités. Si pour les uns, l’ex-porte-parole de la manifestation est une héroïne qui a eu le courage de dénoncer les prédateurs au risque de perdre un poste à convoitise, pour d’autres il s’agit juste de luttes intestines qui viennent de déborder hors “espace familial”. Pour preuve, ils avançaient le fait que la concernée avait casé aussi bien son mari, sa fille et un autre parent proche dans l’organigramme du commissariat. Certains internautes parlaient même de recrutements fictifs.
Ce même jour, soit jeudi 19 février, la ministre de la Culture était à Constantine certainement pour faire la revue des troupes et pour rassurer. Peu bavarde, Mme Labidi finira par se confier à nos confrères arabophones d’Ennasr. Selon la ministre, première autorité politique sur l’événement, la sortie de l’ex-porte-parole de la manifestation est un différend qui, bien qu’il l’ait surprise, il peut arriver dans ce genre de situations. Selon Mme Labidi, ce différend fera l’objet d’une étude ou analyse, c’est selon, afin que ses relents n’aient pas de retombées négatives sur le déroulement de l’événement. “L’urgence est dans la mobilisation de toutes les énergies au lieu de s’attarder sur des éléments facultatifs”, précisera Mme la ministre, qui, ainsi, minimise les faits et conforte le commissaire de la manifestation Ainsi, pour Mme Labidi, Bencheikh El-Hocine “dispose d’une expérience appréciable et c’est un devoir de l’accompagner et de la rassurer”.
Contactée plusieurs fois par Liberté, Mme Fouzia Souici, par qui le scandale est arrivé, a fini par répondre à nos sollicitations pour s’excuser de ne pas s’exprimer de nouveau sur le sujet.
Serait-elle victime de trop de pressions ? A-t- elle porté des accusations trop graves par rapport à la réalité ? En tout cas, Mme Souici ne semble pas prête à mener à terme ce qui est apparu au début comme un combat pour les valeurs et pour Constantine.
“Depuis ma démission, je suis redevenue une femme ordinaire qui a décidé de retourner à sa vie normale”, s’excusa l’ex-porte-parole de “Constantine, capitale de la culture arabe”. Relancée sur la question de savoir si elle a été contactée par une quelconque autorité après son pavé, Fouzia Kerouaz répondra qu’elle n’attend rien et de personne !
M. K
Le docteur OMAR MEHSAS, Commissaire Adjoint de “Constantine, capitale de la culture arabe”, à “Liberté”
“Les contraintes sont nombreuses mais pas insurmontables”
Le Dr Mehsas vient d’être désigné
commissaire adjoint de “Constantine, capitale de la culture arabe”. Dans
cette interview, il livre quelques appréciations sur la préparation de
l’événement.
Liberté : Vous êtes co-commissaire de la manifestation. Quelles sont vos attributions ?
Omar Mehsas : Nommé depuis près de trois mois comme coordonnateur ou commissaire adjoint de cette manifestation avec M. Bencheikh El-Hocine Sami, qui en est l’ordonnateur, mes attributions sont celles définies dans l’organigramme. Je seconde le commissaire dans toutes ses actions et décisions en dehors du volet financier où les responsabilités sont clairement établies. Elles relèvent du commissaire et du chef de département chargé de la logistique.
Comment se prépare cette grande manifestation et quelles en sont les contraintes ?
Les préparatifs sont en cours depuis près d’une année. Des départements ont été constitués et chacun s’attelle à proposer un programme d’action. Pour le patrimoine immatériel et arts vivants (expositions, cinéma, colloques et rencontres scientifiques, éditions de livres, semaines culturelles nationales et arabes), nous forcerons la communication sur toute l’année par le biais des Ntic.
Vous avez posé la question concernant les contraintes. Elles existent. Elles sont nombreuses, mais pas insurmontables. Les sites d’accueil (dans la ville de Constantine, ndlr), actuellement en chantier, rendent une bonne partie de la population sceptique, mais l’espoir est grand quant à leur réception avant le 15 avril.
Une autre contrainte, et qui n’est pas des moindres, a trait à la démobilisation des citoyens. Devant une wilaya qui a pris trop de retard et qui se retrouve depuis peu dans un état de chantier rendant le quotidien du citoyen à la limite de l’acceptable. Aussi l’absence de communication pour la préparation de la population avant le lancement de ces travaux a eu un impact négatif. Certains occupants de sites à restaurer et/ou à réhabiliter ont refusé de coopérer. Aujourd’hui, les choses sont mieux perçues. Il est souhaitable que ces travaux se terminent vite, bien et par une qualité durable au-delà de 2015… Pour une meilleure et conjointe implication citoyenne, nous avons décidé d’aller vers les élus de toutes les APC et voir ce que nous pouvons faire ensemble pour que cette manifestation apporte un plus à toutes les communes et particulièrement à la population et à sa jeunesse.
Quel est le budget alloué aux projets nouveaux et au programme de rénovation des sites anciens ?
Le budget alloué aux nouveaux projets, au programme de rénovation des sites anciens et à leur suivi est géré par les services concernés de la wilaya de Constantine.
Pensez-vous que l'immense potentiel de la ville, en matière de biens patrimoniaux matériels et immatériels, est exploité judicieusement ?
De l’avis de tous, spécialistes ou pas, le patrimoine matériel et immatériel de la wilaya relève d’une véritable expertise rationnelle tenant en compte tous les aspects : historique, culturel, cultuel, urbanistique, social, architectural…
Quel est le programme projeté durant cette année 2015 ?
Pour ce qui est du fonctionnement pratique, deux grands axes sont en chantier. Le premier est le recensement des activités devant avoir lieu durant cette année et leur articulation dans un programme par dates, lieux et heures de déroulement. Le deuxième, c’est une feuille de route qui nous permet de toucher le maximum de personnes morales et physiques à même de contribuer à la réussite. Rencontrer les élus des APC de la wilaya, les associations professionnelles, culturelles, sportives, sociales et autres, sans exclusive et toutes les forces vives de la région du Grand Constantinois. Parler de région, c’est vouloir dire que cet événement rayonnera sur la wilaya.
Liberté : Vous êtes co-commissaire de la manifestation. Quelles sont vos attributions ?
Omar Mehsas : Nommé depuis près de trois mois comme coordonnateur ou commissaire adjoint de cette manifestation avec M. Bencheikh El-Hocine Sami, qui en est l’ordonnateur, mes attributions sont celles définies dans l’organigramme. Je seconde le commissaire dans toutes ses actions et décisions en dehors du volet financier où les responsabilités sont clairement établies. Elles relèvent du commissaire et du chef de département chargé de la logistique.
Comment se prépare cette grande manifestation et quelles en sont les contraintes ?
Les préparatifs sont en cours depuis près d’une année. Des départements ont été constitués et chacun s’attelle à proposer un programme d’action. Pour le patrimoine immatériel et arts vivants (expositions, cinéma, colloques et rencontres scientifiques, éditions de livres, semaines culturelles nationales et arabes), nous forcerons la communication sur toute l’année par le biais des Ntic.
Vous avez posé la question concernant les contraintes. Elles existent. Elles sont nombreuses, mais pas insurmontables. Les sites d’accueil (dans la ville de Constantine, ndlr), actuellement en chantier, rendent une bonne partie de la population sceptique, mais l’espoir est grand quant à leur réception avant le 15 avril.
Une autre contrainte, et qui n’est pas des moindres, a trait à la démobilisation des citoyens. Devant une wilaya qui a pris trop de retard et qui se retrouve depuis peu dans un état de chantier rendant le quotidien du citoyen à la limite de l’acceptable. Aussi l’absence de communication pour la préparation de la population avant le lancement de ces travaux a eu un impact négatif. Certains occupants de sites à restaurer et/ou à réhabiliter ont refusé de coopérer. Aujourd’hui, les choses sont mieux perçues. Il est souhaitable que ces travaux se terminent vite, bien et par une qualité durable au-delà de 2015… Pour une meilleure et conjointe implication citoyenne, nous avons décidé d’aller vers les élus de toutes les APC et voir ce que nous pouvons faire ensemble pour que cette manifestation apporte un plus à toutes les communes et particulièrement à la population et à sa jeunesse.
Quel est le budget alloué aux projets nouveaux et au programme de rénovation des sites anciens ?
Le budget alloué aux nouveaux projets, au programme de rénovation des sites anciens et à leur suivi est géré par les services concernés de la wilaya de Constantine.
Pensez-vous que l'immense potentiel de la ville, en matière de biens patrimoniaux matériels et immatériels, est exploité judicieusement ?
De l’avis de tous, spécialistes ou pas, le patrimoine matériel et immatériel de la wilaya relève d’une véritable expertise rationnelle tenant en compte tous les aspects : historique, culturel, cultuel, urbanistique, social, architectural…
Quel est le programme projeté durant cette année 2015 ?
Pour ce qui est du fonctionnement pratique, deux grands axes sont en chantier. Le premier est le recensement des activités devant avoir lieu durant cette année et leur articulation dans un programme par dates, lieux et heures de déroulement. Le deuxième, c’est une feuille de route qui nous permet de toucher le maximum de personnes morales et physiques à même de contribuer à la réussite. Rencontrer les élus des APC de la wilaya, les associations professionnelles, culturelles, sportives, sociales et autres, sans exclusive et toutes les forces vives de la région du Grand Constantinois. Parler de région, c’est vouloir dire que cet événement rayonnera sur la wilaya.
S. H.
Capitale de la culture arabe ou nouveau scandale à venir ?
Des dépenses de prestige et des factures impayées à Constantine
Depuis quelques jours, plusieurs services de
l’Apc de Constantine, troisième ville du pays, sont privés d’électricité
pour factures impayées à Sonelgaz. Alors que des dizaines de milliards
de dinars sont engloutis dans le cadre de la manifestation,
“Constantine, capitale de la culture arabe”, la ville ne trouve pas les
ressources nécessaires et mobilisables pour s’acquitter des factures
Sonelgaz engagées dans le cadre du budget d’équipements, c'est-à-dire en
relation direct avec le développement local.
Constantine, capitale de la culture arabe 2015”
Les appartements de particuliers pour remplacer les hôtels
©Louiza/Liberte
La commission de wilaya, chargée de suivre les
préparations de la manifestation “Constantine, capitale de la culture
arabe 2015”, dresse, depuis quelques jours, une liste de citoyens qui
veulent louer leur maison, durant toute l’année où auront lieu les
festivités ! Cette décision a été prise afin de pallier le déficit
“flagrant” en infrastructures d’accueil, ont révélé des sources au fait
du dossier. Pourtant, les autorités locales assuraient, il y a encore
quelques mois, ou encore quelques jours, que les infrastructures
inscrites dans le programme de la manifestation “Constantine, capitale
de la culture arabe 2015”, ou du moins 50% de ces dernières, seront
prêtes avant le 16 avril. Seulement voilà, les travaux de réhabilitation
des deux hôtels publics, à savoir Cirta et Panoramic, enregistrent un
très grand retard et ne seront achevés qu’au mois de novembre prochain.
Quant aux cinq nouveaux hôtels dont deux situés dans la nouvelle ville
Ali-Mendjeli et Aïn Smara, les travaux traînent toujours. Enfin, le
Mariott, dont la réception était prévue pour la fin de décembre 2014, ne
sera pas remis avant le mois de mars prochain. Tous ces retards
enregistrés non seulement dans les travaux de construction, mais
également dans les travaux de rénovation (ravalement des façades
d’immeuble entre autres) ont poussé les autorités à réagir dans
l’urgence. Le commissariat de l’événement a, donc, fait appel aux
citoyens, notamment ceux qui habitent le centre-ville, pour accueillir
quelque-unes des délégations des 42 pays qui seront à Constantine dans
moins de deux mois. Cependant, beaucoup de questions restent en suspens,
à savoir quels sont les critères pour accueillir les invités de la
manifestation ? La commission aura-t-elle le temps d’étudier tous les
dossiers ? Comment assurer la sécurité des invités étrangers qui seront
logés dans les quartiers populeux de la ville ?
S.B
S.B
muhand
le
08/01/2015
à
14h43
Tout est dit dans le titre " Constantine capitale arabe" comme
nous savons tous ce que veut dire arabe on n'est pas étonné. Voilà la
culture ou plutôt l'inculture arabe où elle mène. Cirta ô Cirta que
veulent faire de toi ces Banou Hillal qui n'ont comme seule culture que
le bedouinisme? Ces primates loin de faire de cette ville un rendez
vous culturel ne cherchent en vrai qu'un autre moyen de détourner
l'argent à leur profit. Qu'il est beau le nom de cette ville pourtant!
Constantine....À trois mois du lancement de “Constantine, capitale de la culture arabe”
Les dessous d’une manifestation budgétivore !
Constantine se prépare à être “capitale de la culture arabe” à partir du 15 avril 2015. ©Zehani/Liberté
L’événement, que les autorités locales et
centrales présentent comme un grand acquis pour le développement de la
ville, consomme, dans sa phase préparatoire, un budget important sans
qu’il apporte, pour l’heure, une satisfaction à la population. Les
experts dénoncent, pour leur part, une défiguration des vieux quartiers
et une intervention “désastreuse” sur les édifices anciens.
Constantine est en chantier. La ville se prépare à devenir, pendant une année entière à partir du 16 avril 2015, capitale de la culture arabe, dans un désordre indescriptible. Le centre des quartiers anciens est enserré dans les échafaudages. Les trottoirs des rues sont quasiment condamnés à la circulation des piétons, astreints de slalomer entre les barres de fer enchevêtrées. L’entreprise est particulièrement hasardeuse en cette deuxième semaine du mois de décembre, pluvieuse et très froide. Les commerces, qui ont pignon sur rue, sont cachés, difficiles d’accès. Les riverains, et même les gens de passage, s’accommodent mal de ces travaux qui perdurent dans le temps et compliquent considérablement leur quotidien. En janvier 2013 ont commencé les procédures administratives pour désigner les projets par le ministère de la Culture et les autorités locales afin de présenter le programme au Premier ministre.
“Depuis cette date, l’opération se poursuit tantôt bien, tantôt sous des contraintes”, reconnaît M. Foughali, directeur de la culture de la ville de Constantine. “Devant une wilaya qui a pris trop de retard et qui se retrouve depuis peu dans un état de chantier rendant le quotidien du citoyen à la limite de l’acceptable… Aussi, l’absence de communication pour la préparation de la population avant le lancement de ces travaux a eu un impact négatif”, corrobore le Dr Omar Mehsas, commissaire adjoint de la manifestation. Les autorités publiques, conscientes de la situation, gèrent tant bien que mal le malaise, avançant l’argument que la ville et sa population profiteront pleinement, a posteriori, des retombées de l’événement. Le Vieux rocher se doit de se parer de ses plus beaux atours pour abriter le statut que lui a dévolu l’organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (Alesco). “C’est une aubaine pour le développement de la wilaya au-delà de 2015… Cette manifestation peut redonner espoir aux citoyens dans tous les segments de la vie… toilettage des villes, des routes, du bâti, de la sécurité, des loisirs…, et aussi par les retombées économiques directes et indirectes”, poursuit notre interlocuteur. Du chaos naît l’ordre, dira-t-on dans l’absolu. Il n’en demeure pas moins qu’avant de percevoir les bienfaits potentiels d’une année de festivités culturelles et cultuelles, le projet suscite mécontentement, conflits et quelques embrouilles. Du côté officiel, on parle “d’embûches dans la constitution des dossiers, la recherche des bureaux d’études et des entreprises réalisatrices des projets. Après huit ou neuf mois, les choses se sont normalisées”, pour reprendre les explications de M. Foughali.
Dans un cadre moins formel, on évoque le désistement de plusieurs sociétés, retenues pour la réalisation des nouveaux équipements et la restauration des édifices anciens, ainsi que l’écartement, au milieu du parcours, de certains organismes gouvernementaux, tels que l’Agence nationale des grands projets culturels. L’on dénonce surtout des choix inappropriés. “Nommer ‘Constantine, capitale de la culture arabe’ pendant une année n’est pas une démarche fortuite. C’est l’une des plus vieilles au monde — trois fois millénaire — et elle a enfanté des personnalités qui ont marqué son histoire. Elle n’est pas stérile. Malheureusement, ce cumul civilisationnel a été ignoré parce qu’on n’a pas associé les gens de la ville dans la préparation de l’événement. Le choix des projets et des exécutants a été décidé à une échelle centrale”, relève M. Khelfi, architecte et président de l’association A25. Le programme retenu par les autorités compétentes se décline en quelques projets nouveaux et la restauration de 18 édifices et sites anciens. Il a été ainsi décidé de réaliser une salle de spectacle — le Zénith de Constantine — de plus de 3 000 places à proximité de l’aéroport de la ville. Dans le même périmètre est implanté le Palais des expositions réalisé par un groupement algéro-espagnol sur une superficie de 7 000 m2. La structure sera livrée, selon les prévisions, au mois de mars prochain. À quelques encablures se dresse l’hôtel Marriott, d’investissement public à 100%, mais dont la gestion est confiée à la chaîne hôtelière internationale. Le nouveau pont suspendu, baptisé au nom de l’écrivain natif de la région, Malek Haddad, est déjà réceptionné. Il a été conçu et réalisé par des Cubains.
À partir de ces projets, localisés en périphérie de la vieille ville (à l’exception de l’ouvrage d’art), commence le parcours des 18 édifices inscrits dans le plan de rénovation et restauration. Il s’agit notamment du Palais de la culture
Malek-Haddad qui sera transformé en galerie d’art, le théâtre régional, les grandes mosquées, le tombeau de Massinissa, la maison d’Ibn Badis, des hammams, des zaouïas, des ruelles anciennes… Des travaux sont également entrepris sur l’ancien siège de la wilaya, construit dans le style néo-mauresque. Le bâtiment, niché en contrebas de la Souika, est cédé au ministère de la Culture, qui veut en faire un centre des arts. La mise en valeur du palais Ahmed-Bey est en cours. Sa reconversion est à l’ordre du jour au même titre que le palais de la culture Al-Khalifa. Les directions de wilaya et les particuliers, qui ont été délocalisés pour raison de travaux entrepris sur le palais de la culture Al-Khalifa, ne retrouveront pas de domiciliation dans l’enceinte de l’édifice, assure M. Foughali.
La ville des Ponts suspendus connaît, actuellement, de gros chantiers afin de se préparer à l’événement. ©Louiza/Liberté
La médersa Émir-Abdelkader, qui fait actuellement office de l’une des
universités de la ville, est rétrocédée par le ministère de
l’Enseignement supérieur au secteur de la culture, destine ses espaces
pour les hommages qui seront rendus aux personnalités ayant marqué la
ville, tout au long de son histoire (Yughurta, Massinissa, Ibn Badis,
Malek Haddad, Ahlem Mostaghanmi…). “Nous accusons des retards dans
l’exécution des projets, mais il n’y a pas de quoi nous inquiéter.
L’État a mis tout son poids pour atteindre les objectifs assignés à la
manifestation. Le wali inspecte les chantiers chaque mardi pour pouvoir
prendre les décisions en temps réel et régler d’éventuels problèmes”,
rassure M. Foughali.
Les travaux vont bon train à Constantine. ©Louiza/Liberté
Indépendamment des désagréments subis par la population locale à
cause des travaux, des experts en architecture interpellent l’opinion
publique sur la menace qui pèse sur la préservation des sites et
monuments anciens. “L’intervention sur le tissu ancien coûte très cher
et exige une grande technicité. Vu la manière avec laquelle l’opération
est menée, il y a risque sur l’édifice. Les travaux anarchiques menacent
les fondations des habitations de la rue Aouati-Mustapha (dans les
quartiers anciens, ndlr)”, alerte M. Khelfi. Il dénonce, notamment, la
destruction des escaliers publics du Coudiat Aty, en pierre bleue,
vieille de plus de 130 ans, ainsi que les bordures des trottoirs des
rues Aouati-Mustapha, Didouche-Mourad, Zaâmouche et St-Jean, également
en pierre ancienne, et leur remplacement par un matériau poreux qui
s’effrite dès la pose, de surcroît moins esthétique, mais plus cher (22
000 DA le mètre carré). Des citoyens ont stoppé par la force, au mois de
novembre dernier, l’action du marteau-piqueur sur les trottoirs, puis
se sont rendus, en délégation, chez le wali. Ils ont été reçus par son
chef de cabinet qui a promis de mettre fin à l’opération. Lors de l’une
de ses sorties sur le terrain, l’administrateur de la collectivité
locale de Constantine a constaté, par lui-même, la mauvaise qualité du
matériau par lequel a été remplacée la pierre bleue formant les bordures
des trottoirs dans les vieux quartiers. “Nous avons envoyé des
correspondances au wali de Constantine pour l’avertir de ce qui se
passe, par acquis de conscience. Nous ne pouvons nous taire devant le
massacre de la ville”, rapporte notre interlocuteur.
Dans cette lettre, dont des copies ont été adressées au Premier ministre, au ministre de la Culture et aux élus locaux, M. Khelfi, au nom de l’Association des architectes qu’il représente, a noté que “Constantine est victime de choix inappropriés, suivis de mauvaises décisions, exécutées par des gens qui n’ont pas le niveau avec la marginalisation des personnes qui connaissent bien les trésors de la ville. Constantine a perdu, ainsi, une occasion en or pour sa mise en valeur”. Désabusé, l’homme estime que “l’échec est déjà consommé”. D’autant que les sommes allouées aux différentes opérations sont importantes. Quelques exemples de répartition des programmes d’exécution : la restauration des hôtels Panoramique et Cirta consommera 500 et 700 milliards de centimes. 105 milliards de centimes sont attribués à la rénovation du palais de la culture Al-Khalifa et 1 100 milliards de centimes sont réservés pour le Zénith. Le budget global accordé à la préparation de Constantine à l’événement de 2015 serait de 60 milliards de dinars. Un chiffre qui attire inévitablement des convoitises.
Le cas du conflit entre l’architecte lumière français, Alain Guilhot, et son hypothétique associé algérien est parfaitement édifiant en la matière. Les deux hommes ont convenu de conclure un partenariat pour postuler au projet de mise en lumière des édifices de Constantine. S’en suivra un imbroglio dans lequel les deux parties s’auto-accusent. L’Algérien soupçonne le Lyonnais de l’avoir court-circuité en se liant à un autre intermédiaire pour conclure le contrat avec la wilaya de Constantine. Il intente un procès contre son ex-futur associé. Selon ses proches, M. Guilhot n’a rien à se reprocher et que c’est plutôt son partenaire algérien qui a manœuvré pour faire échouer la démarche entreprise avec les autorités locales de Constantine. L’affaire est pendante devant les instances judiciaires.
Constantine est en chantier. La ville se prépare à devenir, pendant une année entière à partir du 16 avril 2015, capitale de la culture arabe, dans un désordre indescriptible. Le centre des quartiers anciens est enserré dans les échafaudages. Les trottoirs des rues sont quasiment condamnés à la circulation des piétons, astreints de slalomer entre les barres de fer enchevêtrées. L’entreprise est particulièrement hasardeuse en cette deuxième semaine du mois de décembre, pluvieuse et très froide. Les commerces, qui ont pignon sur rue, sont cachés, difficiles d’accès. Les riverains, et même les gens de passage, s’accommodent mal de ces travaux qui perdurent dans le temps et compliquent considérablement leur quotidien. En janvier 2013 ont commencé les procédures administratives pour désigner les projets par le ministère de la Culture et les autorités locales afin de présenter le programme au Premier ministre.
“Depuis cette date, l’opération se poursuit tantôt bien, tantôt sous des contraintes”, reconnaît M. Foughali, directeur de la culture de la ville de Constantine. “Devant une wilaya qui a pris trop de retard et qui se retrouve depuis peu dans un état de chantier rendant le quotidien du citoyen à la limite de l’acceptable… Aussi, l’absence de communication pour la préparation de la population avant le lancement de ces travaux a eu un impact négatif”, corrobore le Dr Omar Mehsas, commissaire adjoint de la manifestation. Les autorités publiques, conscientes de la situation, gèrent tant bien que mal le malaise, avançant l’argument que la ville et sa population profiteront pleinement, a posteriori, des retombées de l’événement. Le Vieux rocher se doit de se parer de ses plus beaux atours pour abriter le statut que lui a dévolu l’organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (Alesco). “C’est une aubaine pour le développement de la wilaya au-delà de 2015… Cette manifestation peut redonner espoir aux citoyens dans tous les segments de la vie… toilettage des villes, des routes, du bâti, de la sécurité, des loisirs…, et aussi par les retombées économiques directes et indirectes”, poursuit notre interlocuteur. Du chaos naît l’ordre, dira-t-on dans l’absolu. Il n’en demeure pas moins qu’avant de percevoir les bienfaits potentiels d’une année de festivités culturelles et cultuelles, le projet suscite mécontentement, conflits et quelques embrouilles. Du côté officiel, on parle “d’embûches dans la constitution des dossiers, la recherche des bureaux d’études et des entreprises réalisatrices des projets. Après huit ou neuf mois, les choses se sont normalisées”, pour reprendre les explications de M. Foughali.
Dans un cadre moins formel, on évoque le désistement de plusieurs sociétés, retenues pour la réalisation des nouveaux équipements et la restauration des édifices anciens, ainsi que l’écartement, au milieu du parcours, de certains organismes gouvernementaux, tels que l’Agence nationale des grands projets culturels. L’on dénonce surtout des choix inappropriés. “Nommer ‘Constantine, capitale de la culture arabe’ pendant une année n’est pas une démarche fortuite. C’est l’une des plus vieilles au monde — trois fois millénaire — et elle a enfanté des personnalités qui ont marqué son histoire. Elle n’est pas stérile. Malheureusement, ce cumul civilisationnel a été ignoré parce qu’on n’a pas associé les gens de la ville dans la préparation de l’événement. Le choix des projets et des exécutants a été décidé à une échelle centrale”, relève M. Khelfi, architecte et président de l’association A25. Le programme retenu par les autorités compétentes se décline en quelques projets nouveaux et la restauration de 18 édifices et sites anciens. Il a été ainsi décidé de réaliser une salle de spectacle — le Zénith de Constantine — de plus de 3 000 places à proximité de l’aéroport de la ville. Dans le même périmètre est implanté le Palais des expositions réalisé par un groupement algéro-espagnol sur une superficie de 7 000 m2. La structure sera livrée, selon les prévisions, au mois de mars prochain. À quelques encablures se dresse l’hôtel Marriott, d’investissement public à 100%, mais dont la gestion est confiée à la chaîne hôtelière internationale. Le nouveau pont suspendu, baptisé au nom de l’écrivain natif de la région, Malek Haddad, est déjà réceptionné. Il a été conçu et réalisé par des Cubains.
À partir de ces projets, localisés en périphérie de la vieille ville (à l’exception de l’ouvrage d’art), commence le parcours des 18 édifices inscrits dans le plan de rénovation et restauration. Il s’agit notamment du Palais de la culture
Malek-Haddad qui sera transformé en galerie d’art, le théâtre régional, les grandes mosquées, le tombeau de Massinissa, la maison d’Ibn Badis, des hammams, des zaouïas, des ruelles anciennes… Des travaux sont également entrepris sur l’ancien siège de la wilaya, construit dans le style néo-mauresque. Le bâtiment, niché en contrebas de la Souika, est cédé au ministère de la Culture, qui veut en faire un centre des arts. La mise en valeur du palais Ahmed-Bey est en cours. Sa reconversion est à l’ordre du jour au même titre que le palais de la culture Al-Khalifa. Les directions de wilaya et les particuliers, qui ont été délocalisés pour raison de travaux entrepris sur le palais de la culture Al-Khalifa, ne retrouveront pas de domiciliation dans l’enceinte de l’édifice, assure M. Foughali.
La ville des Ponts suspendus connaît, actuellement, de gros chantiers afin de se préparer à l’événement. ©Louiza/Liberté
Les travaux vont bon train à Constantine. ©Louiza/Liberté
Dans cette lettre, dont des copies ont été adressées au Premier ministre, au ministre de la Culture et aux élus locaux, M. Khelfi, au nom de l’Association des architectes qu’il représente, a noté que “Constantine est victime de choix inappropriés, suivis de mauvaises décisions, exécutées par des gens qui n’ont pas le niveau avec la marginalisation des personnes qui connaissent bien les trésors de la ville. Constantine a perdu, ainsi, une occasion en or pour sa mise en valeur”. Désabusé, l’homme estime que “l’échec est déjà consommé”. D’autant que les sommes allouées aux différentes opérations sont importantes. Quelques exemples de répartition des programmes d’exécution : la restauration des hôtels Panoramique et Cirta consommera 500 et 700 milliards de centimes. 105 milliards de centimes sont attribués à la rénovation du palais de la culture Al-Khalifa et 1 100 milliards de centimes sont réservés pour le Zénith. Le budget global accordé à la préparation de Constantine à l’événement de 2015 serait de 60 milliards de dinars. Un chiffre qui attire inévitablement des convoitises.
Le cas du conflit entre l’architecte lumière français, Alain Guilhot, et son hypothétique associé algérien est parfaitement édifiant en la matière. Les deux hommes ont convenu de conclure un partenariat pour postuler au projet de mise en lumière des édifices de Constantine. S’en suivra un imbroglio dans lequel les deux parties s’auto-accusent. L’Algérien soupçonne le Lyonnais de l’avoir court-circuité en se liant à un autre intermédiaire pour conclure le contrat avec la wilaya de Constantine. Il intente un procès contre son ex-futur associé. Selon ses proches, M. Guilhot n’a rien à se reprocher et que c’est plutôt son partenaire algérien qui a manœuvré pour faire échouer la démarche entreprise avec les autorités locales de Constantine. L’affaire est pendante devant les instances judiciaires.
S. H.
Des bâtisses viennent de s’effondrer dans la vieille ville
Souika, le cœur de Constantine, est en train de lâcher !
À Constantine, lors des dernières intempéries, de
nouvelles bâtisses situées dans la vieille ville viennent de
s’effondrer. Alors que des milliards de dinars sont dépensés, et à
l’heure où toute la cité est en chantier pour être prête le 16 avril
prochain, le mythique cœur de la ville, Souika, est en train de rendre
l’âme.
À ce rythme, c’est Constantine du Mariott, du Zénith et du salon d’honneur de l’aérogare qui sera au rendez-vous de “Constantine, capitale de la culture arabe”, et non son cœur qu’est la vieille ville, avec ses palais de la culture, ses rues et ruelles, son âme… son héritage civilisationnel.
À ce rythme, c’est Constantine du Mariott, du Zénith et du salon d’honneur de l’aérogare qui sera au rendez-vous de “Constantine, capitale de la culture arabe”, et non son cœur qu’est la vieille ville, avec ses palais de la culture, ses rues et ruelles, son âme… son héritage civilisationnel.
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