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صور الانزلاقات الارضية بشارع بومارشي اما كلية الشعب بقسنطينة تصوير نورالدين بوكعباش
الاربعاء 17سبتمبر
2014
صور من شارع فيفاني او بومارشي منالارشيف الفرنسي
http://www.judaicalgeria.com/medias/files/constantine-par-jean-claude-russo.pdf


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http://vrom08.canalblog.com/albums/constantine/photos/93218013-ave_d_angleterre_vu_d_en_haut.html
http://www.engival.fr/const-viviani.htm









Il
suffit de comparer les bâtiments constantinois, par exemple, ceux
situés sur la place de la pyramide ou sur la rue Aouati Mostefa avec les
bâtiments de la cité « Ciloc » ou les bâtiments des autres cités
nouvellement construites à la périphérie de la ville. Sur les façades
des bâtiments construits depuis les années 1950 il n’y a aucun décor sur
les façades ou des éléments qui permettent de les différencier ou de
leur donner une identité. Sur les bâtiments art déco nous apercevons
d’abord un style de ferronnerie avec une grande variété dans les motifs.
Pour ce qui est du décor de la façade nous avons à Constantine deux
tendances. La première favorise la composition des façades et
l’organisation volumétrique des constructions attestant d’une complexité
qui leur est propre (asymétrie systématique, décrochements, dialectique
des formes orthogonales et cylindriques). Mais si ces bâtiments se
présentent comme des assemblages de volumes simples, surtout cubiques,
articulés autour de cylindres, le décor architectural est souvent
classique mais réécrit de façon contemporaine où l’on trouve symétrie,
pilastres, corniches, frontons, entablement entrées monumentales en même
temps que des motifs très géométriques. Une autre tendance de l’art
déco utilise un vocabulaire architectural ancien modernisé poursuivant
la direction d’un architecte célèbre de l’époque, Auguste Perret, en ne
créant en soi pas de motifs nouveaux dans le paysage architectural. Il
s’agit surtout du réemploi d’éléments ornementaux issus de
l’histoire et remis au goût de l’époque grâce à un graphisme
particulier. Cette tendance est classée dans la catégorie des
courants traditionalistes ou «classiques » et non dans celle
des courants modernistes puisant sans complexe dans le
vocabulaire du classicisme : colonnes, pilastres, ailerons, volutes,
corniches, bas-reliefs…. Comme nous allons le voir plus loin, dans le
centre-ville de Constantine, particulièrement dans les quartiers du
Coudiat, Aouati Mostefa, Belouizdad (ex saint jean), Bab El Kantara,
Sidi Mabrouk dont l’urbanisme fut dessiné par durant la période
coloniale, dans les années 1920-1930, les tissus urbains sont
dominés par cette architecture « art-déco », un style exceptionnel
dans l’évolution de l’histoire de l’architecture en Algérie et dans
le monde. Signalons que l’on trouve aussi beaucoup de bâtiments
art-déco et de grande valeur disséminés dans les nouvelles artères
coloniales construites à travers le tissu de la vielle ville.
Les bâtiments « Art Déco » représente une part très grande du parc
immobilier à Constantine. Ce sont plus d’une centaine d’édifices.
Ce qui donne un caractère exceptionnel à ce patrimoine de la
ville de Constantine, c’est qu’il représente un style homogène mais qui
est caractérisé par une riche diversité. Cette architecture «∟art
déco∟» s’est développée durant une période qui a précédé le centenaire
de la colonisation avec la certitude que l’Algérie restera française
pour l’éternité. Dans les années 1920-1930, la ville de Constantine
était devenue le chef-lieu (préfecture) du département de l’Est
algérien, le Constantinois administrant plusieurs villes assez
importantes à l’intérieur du pays et sur la côte. Toutes les
administrations étaient dans le centre de cette ville, ainsi que
plusieurs casernes militaire, employant beaucoup de personnel. En outre,
la capitale de l’Est tirait profit de la richesse des Hauts-plateaux
qui sont devenus le grenier de la France avec des récoltes record à
l’époque se soldant par la construction de silos à grains gigantesques à
proximité des routes et du chemin de fer menant vers les villes
côtières (Skikda, Annaba). L’attractivité ne pouvait se matérialiser que
dans la réalisation d’équipements administratifs, sanitaires, éducatifs
et de loisirs mais aussi et surtout des habitations urbaines d’un haut
standard. Déjà avant la première guerre mondiale, la ville avait acquit
un caractère urbain européen ou la médina était engloutie dans le
nouveau tissu, elle-même traversée par de nouvelles artères. L’extension
de la ville ne pouvait se faire que vers l’ouest où se trouvait déjà le
Coudiat,

Inscription en relief au fronton de la Maison de l'agriculture. Ce texte n'existe plus et a été remplacé par un texte en langue arabe.



A proximité de la Maison de l'agriculture se trouvait aussi la place LAMORICIERE , l'avenue Pierre LIAGRE et le casino municipal.
Contact (documents,suggestions)
Cette liste des rues, places et ponts de la ville de Lyon n'est pas exhaustive mais se veut représentative des principaux axes et places de la ville de Lyon.
A l'école primaire, nous allions voir des films en noir et blanc. Plus tard, nous avons decouvert la grande salle de théâtre où se donnaient des concerts. En 62/63 j'ai assité à un radio-crochet. »
« L'UP se touve juste en face de notre appartement au 10 de l'avenue Viviani.
Si ma mémoire est bonne j'ai fais aussi pendant un certain temps du théatre avec une équipe d'intectuels, je crois bien que nous avons monté une piéce de Brecht : "celui qui dit oui , celui qui dit non" mais mon créneau c'était plutôt la comédie de boulevard. »
« Il y avait un conservatoire de musique, ainsi qu'une grande salle de spectacle, où se donnaient des concerts, des conférences et des spectacles. Pour ma part j'y ai assisté à des concerts de malouf, sous forme de conférences, dirigés par feu le docteur Bendali.
Il existe actuellement beaucoup de CD de Raymond, qui ont été enregistrés Live, à l'UP.
J'y ai aussi suivi, début des années 60 des cours de solfège sous la direction d'une vénérable dame qui s'appelait Madame Sikard. Elle était d'une extrême gentillesse. Nous étions tout petits et elle était déjà d'un âge avancé. Elle tenait, au début de chaque cours, qu'on lui fasse la bise, sur la joue. Ce que nous faisions avec respect et plaisir, malgré la couche de fard qui nous restait chaque fois sur les lèvres.
J'y ai aussi suivi des cours de flûte sous la direction de musiciens venus spécialement de Paris. Ils nous ont fait répéter pendant 6 mois, et nous avons finalement donné un spectacle à l'UP. Il y avait un de ces parisiens au piano. Nous, nous avions une chorale mixte, et beaucoup de flûtes. Entre autre morceau, nous avions interpreté l'Hymne à la joie de Beethoven.
Enfin, il y avait aussi, si mes souvenirs sont bons, des cours de dessins et de peinture. »
« L’U.P n'abritait pas que les conférences ou des écoles de Musique.
Certes pour la Musique il y avait Mr Daoudi qui donnait des cours de violoncelle, Si Abderrahmane BENCHARIF et BENKHOUIET étaient au violon au Piano il y’avait Bibi...
Des galas et des concerts y étaient donnés aussi sans oublier des représentations théâtrales de troupes d’amateurs comme "El Amal El Masrahi" dirigée par Si El Hacène BENCHEIKH LEFGOUN et dont certains membres sont actuellement de grands acteurs (3ami Bachir, Hacène BENZERARI, Rachid le Comédien.......) et la liste est longue.
De grands chanteurs également s’y sont produits, Raymond LEYRIS, Z’hor et Med Tahar FERGANI y ont donné des soirées magnifiques.
L’UP a été le grand pôle de la culture à Constantine. »
« Je confirme que l'UP était municipal , on y donnait des galas de danse aussi quand le théâtre n'était pas disponible
J'ai eu aussi la même prof de solfège avec qui j'ai le souvenir cauchemardesque de ses dictées musicales
La scène était plus petite que celle du théâtre »
« Effectivement il y avait ces dictées . Mais elle était très gentille. Je me rappelle que c,était dans une salle du sous sol à l'arriéré de l'UP. Il me semble qu'on surplombait la caserne des pompiers. »
« Dans les années 58/59 et jusqu'en 62 ma fille a suivi des cours de danse à l'UP. Je ne me souviens plus du nom de son professeur. Il y avait aussi Odile Pontillo. Enrico Macias, Gaston Guenassia à l'époque prêtait quelques fois son concours lors des répétions et des galas. Elle a aussi suivi des cours de musique avec Mme Sicard, à son domicile. A l'époque nous habitions Rue Rivière et Mme Sicard El Kantara, ce qui simplifiait les déplacements. Cette dame donnait aussi des leçons de musique au Plètre. »
« Il me semble que dans la salle de spectacle principale il y avait un tout petit balcon, non ? »
« J'ai gardé un vague souvenir de ce balcon, comme une image brumeuse, surtout quand nous avions donné un spectacle avec nos amis parisiens en 1964. »
« L'UP. Quels beaux souvenirs.Nos profs nous y ramenaient dans les années 60 pour assister à des conférences. C'est à cette période ,je me le souviens comme si c'était maintenant ,que j'ai connu (le conférencier était français) le poète et dramaturge espagnol Federico Garcia Lorca...
L'UP possède un grand balcon, pour nous enfants c'était notre "perchoir", notre "poulailler"! Ah mon Dieu,que turbulents nous étions,c'était l'occasion d'or pour narguer et nous moquer de nos maîtres d'internat! On riait, dansait, chantait à tue-tête.
O Temps,veux-tu me porter à cette époque! »
Entrée principale. Derrière, au fond, la Poste.

Façade est, vue en venant du pont Sidi Rached

Façade sud
Façade arrière, vue de la place des Chameaux

Article paru en 1934
Le Colisée
La salle de l'ABC

• • •
Réhabilitation des salles de cinéma
L’an 1960 était celui de ma Bar-Mitzva a Constantine. Cette même année fut marquée par le décès de ma Grand-Mère Maternelle « IMA-RAHMONA » (Mère Pitie, ou Mère Grace, si je traduis le Judéo-Araméo-Arabe prononce alors comme suit… » Ma-Rahmona »). Cela se passait dans la plus grande des modesties, car le deuil prenait….un an….pas de radio…pas de télé…pas de participation aux festivités. ‘Very Hard Period ». La seule chose que j’ai réussi a garder, ceux sont les boutons de manchettes Louis-d’or offerts par…Raymond Leyris, que je garde précieusement depuis comme « mémoires dans une armoire blindée » Raymond le Chanteur! Je réalise maintenant a peine…
Puis c’est l’Exode, les ballots, le cadre, le bateau, les soeurs du Bon Secours a Marseille.
On débarquait avec tout notre passé et nos baquets: Ma Mère (56 ans), mon Père (59 ans) mon Frère Charly (17 ans) et moi (14 ans), et s’installaient au camp «D’ADRAINAS » en guise de camp d’Arenas.. chez Rolland et Claire qui s’étaient installes au 44 Rue du Bosquet à Marseille quelques mois auparavant. Ma nièce Jocelyne avait 11 ans, Patricia, 9 ans, Philippe le batteur, 7 ans…
Le « salon » de chez Claire était le QG de la famille en exil. Entre temps, Raymond Leyris, s’était fait assassiné en Juin 1961 je crois, a Constantine (lire les Pays d’Avant de Raphael). Nous venions donc a peine d’arriver à Marseille. La nouvelle venait de s’abattre comme un obus de 240 mm sur la communauté exilée.
Je revois ma pauvre mère déjà suffisamment épuisée par cette tragédie du déracinement, se frappant le visage et pleurant à grosses larmes.
3 mois plus tard, en Septembre 1961, de cette même année, elle rendra son âme au Créateur après une terrible agonie qu’il m’est difficile d’oublier.
Je m’oblige, par devoir de mémoire toujours, à affronter ces instants tragiques, a survivre même. Cela aide a comprendre beaucoup de choses sur la vie et me «blindera la peau et l’esprit ». Je crois que les difficultés offrent comme avantage certaines facultés. Elle avait « rendu son mandat » à l’Eternel, phrase que je retiens de Pierrot (Raphael) et qu’il m’avait dit lorsque je lui avait téléphone d’Israël pour lui présenter mes condoléances, en regrettant la disparition de notre Cher Oncle Tonton Henri…
« Rendre le mandat après avoir termine sa mission sur terre »…
Aznavour venait d’écrire …La Mama…Paroles et musique qui me pincent le coeur et coince ma gorge jusqu’a présent lorsque je l’entends…
Au Prado, me rendant a l’hôpital de la Timone, je rencontrais Sylvia Taieb des E.I., la fille de « Sam le Boucher », et lui annonçait la disparition de ma mère… Attristée et choquée, elle me présenta ses condoléances.
Rolland (34 ans) était encore a Constantine pour finaliser de la paperasse administrative, puis arrivera avec sa valise, lorsqu’elle sera dans son cercueil, avant son enterrement au cimetière de Saint Pierre. Il n’assistera pas (heureusement d’ailleurs pour lui) à ses derniers soupirs. Il en fera une maladie!
Jaky, mon frère Cadet, grand sensible n’arrivait plus a contenir ses nerfs et suppliait ma mère qui agonisait, d’arrêter de râler et d’aller rejoindre ce monde ou parait-il tout est paradisiaque. Elle était allongée sur un lit dans la chambre a droite de l’entrée de l’appartement de chez Claire et Rolland.
Dans des moments pareils on se rapproche l’un vers l’autre puis l’on s’éloigne l’un de l’autre, recherchant une ile paisible, pour se faire de l’ordre et se « réorganiser ». Individuellement et collectivement.
Nous étions tous unis par un terrible désarroi, plonges dans la tristesse de ces années et évènements qui tracent parfois qu’on le veuille ou non, le destin de chacun.
1961-1962 – Tonton Daniel
Je revois plus tard , ensuite, mon Oncle Tonton Daniel, exile lui aussi, assis par terre, sur le sol de la terrasse de chez Claire et Rolland, sous un ciel bleu Marseillais et un soleil agréable, vêtu d’une grande gandoura blanche, les cheveux gris, rétamant les plateaux de cuivre. Il avait près de lui une bouteille d’anisette, un verre qui servait de « vase communicant » de l’eau fraiche et des glaçons. Il était joyeux et buvait pour noyer sa tristesse. Claire lui servait de la «kemia », des olives, des « krafetz » (carpatz en hébreu, céleris en français) pour lui faire plaisir et il nous adorait, nous glissant le peu de pièces qu’il lui restait encore a donner de tout coeur a ses neveux et nièces.
C’était le Camp «d’ADRAINASS» de chez Claire et Rolland…1961-1962…
Il y aura de nouveaux départs vers de nouveaux horizons. Tout est question de temps.

Le pont suspendu et au fond à droite le monument aux morts.
La ville en 1837
Constantine, l'antique Cirta, est alors une véritable forteresse. Enserrée dans une boucle du Rhumel qui l'entoure sur trois côtés, elle a certes un charme particulier, mais surtout une situation de défense privilégiée. Située à une altitude de 644 m, sur un rocher dominant cette première boucle du Rhumel, l'ancienne ville s'est développée d'une manière étonnante et désordonnée. Un enchevêtrement de constructions, s'appuyant les unes sur les autres dans un désordre indescriptible, lui donne ce cachet attachant et troublant des casbahs d'Afrique du Nord.
Le 6 octobre l'armée de Damrémont s'installe sur les hauteurs du Coudiat. Damrémont est tué le 13. Valée décide d'attaquer Constantine le 14.
En s'engouffrant dans la brèche, les troupes se retrouvent sur le caravansérail devenu plus tard la place des Chameaux. Tout autour est accolé un enchevêtrement de bâtisses s'appuyant les unes sur les autres.
Pour pénétrer dans la ville, il faut vraiment chercher son chemin dans cette masse d'habitations bâties sans logique apparente. La ville découverte à l'instant de la conquête a été préservée en l'état pendant toute la colonisation. Elle déborde de vie, surtout le soir au moment du Ramadan. Les réjouissances populaires sont alors nombreuses, elles ont lieu du coucher du soleil jusqu'à l'aube, lorsque la ville s'endort pour permettre aux hommes de reprendre leur jeûne sans trop de fatigue. Lorsque le Ramadan se pratique en été, les nuits favorisées par des clairs de lune splendides et des scintillements d'étoiles superbes à cette époque de l'année, amplifient encore ce sentiment d'allégresse. Ceux qui visitent pour la première fois cette ville, surtout à cette période de l'année, ont toujours l'impression d'être projetés dans un autre monde.
Le Rhumel s'est creusé en cet endroit une gorge d'une incomparable beauté. Ses à-pic sont formidables, si bien qu'au moment de la conquête les habitants de Constantine se plaisaient à dire : « Eux, qui crachaient sur les ailes des corbeaux pendant leur vol, ne craignaient rien des assauts dont ils étaient menacés ». Des habitations semblent avoir été construites dans le prolongement de ces à-pic, si bien qu'on se demande comment ont pu être réalisées sur ces parois verticales ces constructions à l'apparence si fragile. En 1935, un glissement de terrain a précipité dans le gouffre quelques maisons qui occupaient le flanc de la gorge. Elles ont été immédiatement remplacées par les maisons voisines qui, en glissant, se sont retrouvées en équilibre instable sur le flanc de la gorge. Cela donne de cette partie de la ville l'impression que les bâtisseurs ont travaillé dans le vide.
Un artisanat particulier s'y est développé et à l'époque coloniale le travail du cuivre et la teinturerie y ont conservé tout leur particularisme. On apercevait encore sur les hauteurs du rocher les bacs de décantation des teintureries et à y voir ces teinturiers voler de bac en bac à une telle hauteur au-dessus du vide, on était pris de vertige.
Le quartier juif
A Constantine, les Juifs ont vu défiler depuis l'époque phénicienne toutes les invasions. Ils étaient alors dissémines dans la ville mais se retrouvaient sur la place Sidi-El-Kitani qui a été longtemps le cœur de la vie juive constantinoise. Au XVIIIe siècle, Salah-Bey décide de les expulser de la ville mais il tient à les garder toujours sous sa coupe. Les Juifs sont alors regroupés dans un espace déshérité, restreint et resserré qui vient buter contre le « Ravin » sur la rive gauche du Rhumel. Ce sera le « Kar Charah » (le cul de la lie) avec la fameuse rue Grand qui constitue alors l'épine dorsale de ce ghetto, de ce quartier juif. Lorsque la France s'installe à Constantine, le quartier s'ouvre jusqu'au contrefort du Ravin avec les constructions modernes de la rue Thiers se prolongeant jusqu'au boulevard de l'Abîme.
Tout au long de la colonisation, le quartier juif a su garder son cachet, son attrait et son identité. La population, en continuelle progression, semble vouloir se réchauffer en se serrant autour de ce foyer qui est devenu le sien. Il donne, de l'extérieur, une impression d'inconfort, d'étroitesse, d'insalubrité. Il semble imperméable à cette avancée de la civilisation matérialiste que la France semble dispenser à toutes les populations d'Algérie. C'est que le quartier est alors persuadé d'avoir une âme.
C'est pourquoi, jusqu'au jour de ce départ définitif de 1962, tout semble rester immuable ici. Dans le « Kar Chara », dans une rue perpendiculaire à la rue Grand, dans la rue Henri Namia, une petite synagogue, toujours ouverte à la discussion, a veillé sur la conscience de ce quartier.
En apparence la vie est la même dans le « Kar Chara » que dans la ville arabe. L'animation y est aussi fébrile, le commerce aussi actif et aussi âpre. Il y règne cependant une certaine convivialité : ici Juifs et Musulmans commercent, se rencontrent, s'invectivent amicalement, pour ne pas dire fraternellement. Si le commerce est actif, l'artisanat juif particulier à Constantine a lui aussi ses lettres de noblesse. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale les brodeurs ont gardé leurs échoppes ancestrales. Leurs doigts agiles faisant courir leurs fils d'or sur les brocarts des tentures de synagogue, ils accueillent tous ceux qui veulent célébrer l'un des leurs. Les Juifs de l'intérieur, eux, abandonnent bien souvent leurs bijoux frustes des campagnes pour venir à Constantine chez les bijoutiers spécialistes du filigrane.
Si l'animation est toujours grande dans le « Kar Chara », elle semble atteinte d'un vent de folie le jour de Pourim : on y fête le souvenir d'Esther et si la révolte gronde au moindre rappel du mot « Aman », tout sera joie et douceur au cours de cette journée. Ici, tout le monde jeûne la veille de Pourim. Petits et grands, jeunes et vieillards sont pris ce jour-là de la folie du jeu. Dans un désordre indescriptible, on retrouve dans cette rue Grand, petits, adultes ou vieillards prêts à en découdre pour un dé qui a mal roulé ou pour une carte maladroitement glissée ici ou là, mal à propos. On joue à tout et pour de l'argent. On se dispute aussi car on est toujours convaincu d'avoir perdu à la suite d'une tricherie. Ni le jeûne, ni les pertes d'argent n'entament la vivacité des participants.
II est un autre jour particulier à ce quartier. C'est la veille de Pessah. Lorsque tout le monde s'est appliqué à extirper du moindre recoin la miette de hametz (nourriture non casher) du quartier, le « Kar Chara » semble alors vouloir retrouver son âme.
La Brèche qui jouxte à l'ouest la ville indigène débouche sur la place des Chameaux. Elle sera dès lors le cœur de la ville nouvelle. Trois grands axes sont dessinés à partir de cette place. Le premier se dirige vers le bas du ravin, ce sera la rue Nationale, devenue plus tard la rue Georges Clemenceau qui finit au pont d'El Kantara. Une ligne directe est tracée vers le « Kar Chara », elle formera les rues Caraman et de France. Le troisième axe débouche sur l'abîme, ce sera le boulevard Joly de Brésillon.
Entre la Casbah, point culminant du rocher où l'armée a choisi de s'installer et le « Kar Chara », Ahmed-Bey s'était fait construire un splendide palais. Il avait aménagé une très belle place pour voir ses janissaires parader. Le palais deviendra rapidement le siège du commandement militaire de Constantine et la place va servir de point de repère aux urbanistes chargés de construire la ville nouvelle.
La Constantine moderne va s'articuler autour de ces axes principaux : des bâtiments s'inscrivent peu à peu de chaque côté de ces avenues nouvellement tracées. L'administration française s'installe. Les institutions habituelles de la vie administrative républicaine prennent place aux abords proches de la Brèche. Sur le boulevard Joly de Brésillon, une mairie (1903), construction monumentale à quelques dizaines de mètres du centre ville, s'apprête à accueillir la population dans ses bureaux fonctionnels et ses salles d'accueil. Un peu plus loin sur le même boulevard, et dans le même style, avec une allure un peu plus sévère, la préfecture (1886) occupe toute une rue voisine.
Une poste digne de l'importance qu'est appelée à prendre la ville est construite en 1908 sur le côté sud de la place de la Brèche. Un magnifique théâtre (1883) en occupe la face est, tout contre la place des Chameaux ou place de Nemours, du nom du fils du roi Louis-Philippe qui commandait une des brigades du corps expéditionnaire de 1837.
Les Européens arrivent peu à peu à Constantine, De magnifiques immeubles s'élèvent des deux côtés des rues Nationale, Caraman et de France. Les commerces à la française apparaissent et l'animation, l'aspect de cette nouvelle ville n'ont plus rien à envier aux villes de métropole. Dans cet espace compris entre la Casbah, la place du palais et la rue Caraman s'édifie une ville totalement européenne. La rue de France, qui limite le « Kar Chara », accueille peu à peu les Juifs qui se sentent trop à l'étroit dans leur quartier et celui-ci va finir par s'étendre du contrefort du ravin, devenu rue Thiers, jusqu'à la Casbah et finira par atteindre le côté nord-est de l'Abîme.
L'explosion démographique de la population indigène va rapidement l'amener à sortir des limites de la ville arabe. Un espace compris entre la rue Nationale et le « Kar Chara » est aussitôt envahi par une population pressée de prendre ses aises. Un nouveau quartier indigène prend forme dans cet espace. Il s'étend jusqu'au quartier juif et arrête sa progression à la limite du marché arabe qui constitue la place des Galettes. Si les nouvelles constructions sont restées fidèles à l'architecture locale, elles ont été toutefois ordonnées afin de les inscrire suivant un plan d'urbanisme qui aménage la vie du quartier et le rend plus accessible.
Dans le quartier juif,
de l'autre côté de la rue de France, sur une place dont
la légende dit qu'elle servait pour la vente des esclaves,
cette place nommée « Négrier » devient un
très beau marché, mi-arabe, mi-français où
les Juifs se retrouvent pour faire leurs emplettes.
Très vite le Rocher se sent trop à l'étroit. Il ne peut contenir l'explosion de la ville. Les édiles songent alors à l'étendre par l'édification de faubourgs. Tout d'abord en direction du sud-ouest, un monticule, le Coudiat, est alors arasé et fait place à une vaste plate forme (7 ha) propice à l'édification de bâtiments importants. Des services administratifs s'y installent confortablement et de vastes établissements scolaires secondaires y prennent place. Les investisseurs construisent alors des immeubles de très belle facture, avec de très beaux appartements qui accueillent hauts fonctionnaires ou riches commerçants. Pour rejoindre le Coudiat, les urbanistes dessinent une large allée qui part de la place de la Brèche et finit au pied du Coudiat par un énorme rond-point sur lequel est édifié le garage Citroën (avenue Pierre Liagre 1935).
En descendant vers le Coudiat, sur la gauche, derrière la poste, un vaste parc arboré, agrémenté de massifs fleuris, le square Valée est aménagé en jardin à la française. En été on y vient chercher un peu de fraîcheur. Une statue du général Valée y a été érigée. Cette statue, rapatriée en France dans les années 60 se trouve actuellement à Brienne-le-Château, dans l'Aube.
Parallèlement, lui faisant face, le square de la République, vaste, peu aménagé, a reçu des vestiges du passé de la ville et s'y crée le musée lapidaire (annexe du musée Mercier) consacré surtout à l'époque romaine. Plus tard (1934), un casino s'installe dans son voisinage.
Très rapidement le Coudiat est ceinturé par une succession de belles bâtisses qui forment un quartier à l'allure huppée. C'est le quartier Saint-Jean, résidence privilégiée des bourgeois de la ville.
Les écoles s'égaillent un peu partout dans la ville et les installations modernes qui s'implantent font de Constantine un pôle d'attraction pour toute la région est de l'Algérie. L'architecture a changé. Le mode de construction locale a disparu.
Plus à l'ouest, sur une charmante petite colline, de petites villas, coquettes, agrémentées de jardins, se pressent les unes contre les autres suivant un plan d'urbanisme bien établi, Bellevue devient rapidement un très beau faubourg qui n'a cessé de croître et d'embellir au fil des ans. Bellevue s'ouvre dès le début du XXe siècle à une population prolétarienne avec la construction d'habitations à bon marché (HBM) au camp des Oliviers.
Sur les vestiges d'un pont romain, Salah-Bey a construit, au XVIIIe siècle, un pont : le pont Salah-Bey. C'était alors la seule porte d'entrée dans la citadelle. En 1865, l'administration française va utiliser cet emplacement pour édifier le pont d'El Kantara. La gare se trouve de l'autre côté du pont, au nord de la ville. Les employés des chemins de fer, qui n'ont pas les moyens de résider dans les quartiers chics, occupent peu à peu l'espace qui s'étend jusqu'à une admirable forêt de pins dans laquelle un très grand lycée technique s'installe. Avec ses immeubles à loyer modéré, ses petits pavillons, le quartier est vite saturé. C'est un quartier populaire qui s'intitulera El Kantara, pour rappeler son voisinage avec le premier pont de Constantine.
Au Nord-est, le faubourg Lamy, avec ses coquettes maisons blanches couvertes de tuiles rouges, prolonge le quartier d'El Kantara. Il se lance à l'assaut des premiers contreforts de Sidi-M'Cid jusqu'à la lisière de la très belle forêt de pins.
Le faubourg Lamy accueille les deux écoles normales d'instituteurs, devenues nécessaires du fait de l'essor de la scolarisation. L'école normale d'institutrices avec son école d'application, l'école Pasteur, prend place sur la montée de la côte 304, vers le faubourg Lamy, et l'école normale d'instituteurs s'expatrie aux confins du faubourg,
Afin de prendre ses aises, Constantine part à l'assaut du plateau du Mansourah, avec la création de deux nouveaux quartiers dénommés Sidi-Mabrouk inférieur et Sidi-Mabrouk supérieur. Avec la naissance de ce faubourg apparaît un orphelinat où des orphelins musulmans apprendront un métier.
La ville moderne
Dans les années 1940, la population de Constantine a passé le cap des 120 000 habitants. La salubrité du rocher et son climat tempéré ont toujours constitué un attrait. La Constantine belliqueuse, enfermée sur son rocher, s'est ouverte au monde. Sa population est devenue courtoise et accueillante. Afin de rompre cet isolement imposé par sa situation géographique, la France a construit des ponts qui facilitent la circulation à l'intérieur de la ville, et qui relient celle-ci à l'infrastructure routière, mettant Constantine en relation avec le reste de l'Algérie. Constantine est « la ville des ponts »*. L'ancien pont de Salah-Bey a été remplacé par un édifice en béton formé de cinq arches. Il ouvrait dans le temps les portes de la ville. Il relie aujourd'hui la ville aux quartiers d'El Kantara et Lamy. C'est aussi le point de départ d'une route qui mène à Philippeville.
Outre le pont d'El Kantara, la passerelle Perrégaux, d'une grande hardiesse, facilite l'accès à la vieille ville. C'est une passerelle métallique de 125 m de long et 2,40 m de large. On y accède par un ascenseur à partir de la rue Nationale près de la médersa, de construction récente et de la grande mosquée construite par Salah-Bey, lorsque les Juifs furent chassés de la place Sidi-el-Kitani. Lorsque l'on stationne au milieu de la passerelle on est émerveillé par les rochers tombant à pic.

Le pont Sidi-Rached, construit en 1912, est un immense viaduc de 27 arches inégales et de 447 m de long. Il est impressionnant dans sa construction et par sa situation. En arrivant de l'avenue Viviani, sur sa gauche, s'élevant sur le rocher, la vieille ville et ses tanneries semblent dégringoler vers lui. À sa droite, le gouffre, dans lequel le Rhumel s'est creusé un lit à cet endroit très étroit.

Au début du XXe siècle, il était impossible d'atteindre l'éperon rocheux M'Cid. Le pont suspendu du même nom, long de 160 m, sera le trait d'union lancé au-dessus des 175 m de l'abîme. Pour atteindre le sommet du Sidi-M'Cid, un chemin conduira plus tard au cimetière juif et à l'hôpital civil construit à quelques encablures du pont suspendu.
A l'époque française, rien que pour ses ponts, Constantine valait le détour. Mais la ville avait d'autres attraits. Reine du tourisme nord-africain elle a été érigée en station de tourisme par décret du 31 janvier 1924 et en station climatique le 12 mai 1932.
Le tourisme à Constantine c'est évidemment son Rocher et les sites fantastiques des gorges du Rhumel. Lorsqu'on passait à Constantine on avait tout de même intérêt à visiter le palais et le musée.
Le palais d'Ahmed-Bey était incontestablement l'un des plus beaux monuments de l'art d'Afrique du Nord. L'ancienne salle du trône se trouve au premier étage. Cette salle est une pure merveille. Ses colonnes de marbre sont harmonieuses et fines, ses mosaïques sont exquises et l'on y voit, suspendus aux murs, de nombreux trophées rappelant les principaux faits d'armes de la conquête. La légende raconte qu'au moment où les Français sont entrés dans le palais ils y ont trouvé 360 femmes constituant le harem du bey. La femme la plus célèbre d'Ahmed-Bey se nommait Aïcha. Sa chambre d'une beauté éclatante existait encore en l'état en 1962.
On pouvait visiter aussi le musée Mercier, boulevard de France sur le Coudiat, si intéressant pour les archives des découvertes archéologiques de la Constantine antique et par ses célèbres peintures sur l'Algérie.
En 1912, les ingénieurs entreprennent des travaux importants de percement du rocher pour construire un chemin de ceinture à l'ouest de la ville arrêtée par l'abîme. Le boulevard de l'Abîme qui court autour du rocher à plus de 100 rn de hauteur relie le boulevard Joly de Brésilien au pont suspendu. Tout au long de cette succession de percements dans la roche, des ouvertures, véritables belvédères, laissent entrevoir d'incroyables panoramas. On s'y attarde surtout les soirs d'étés, lorsque le soleil couchant embrase de ses flamboiements la riante plaine du Hamma.
A l'approche du boulevard de Belgique, sous le dernier mini-tunnel, en face d'une immense grotte sur laquelle les enfants aiguisaient leur imagination, nous apercevions une grille métallique. En été, surtout les samedis et dimanches, une agitation fébrile y régnait dans l'attente de son ouverture. On y faisait la chaîne gaiement en attendant son tour de prendre un ascenseur pour passer la journée aux piscines de Sidi-M'Cid. C'est dans une cheminée de 165 m de profondeur qu'un ingénieur, M. Sabathier l'avait aménagé.
Au pied du Djebel M'Cid, dans une encoche du Rocher, dans un décor titanesque de roches qui s'entrecroisent et se déchirent, le Rhumel reprend son calme et une oasis verdoyante, véritable havre de paix, de sérénité et de fraîcheur s'offre aux visiteurs. Ici il ne gronde plus. On n'entend plus que le murmure de l'eau des chutes proches qui se jettent dans le lit de l'oued, et le gazouillis d'une cascade qui se déverse dans une piscine naturelle à quelques dizaines de mètres des chutes.
La piscine olympique
La cascade d'eau chaude jaillit du rocher à 3 m de hauteur dans une piscine naturelle de 21 m de long sur 7 m de large et 1,15 m de profondeur. Cette eau sort à une température d'au moins 26°. Pour contenir l'eau de la piscine, à 7 m du rocher on a aménagé un petit muret pour en réguler le niveau. L'eau est évacuée dans un ancien bassin romain qui a résisté à l'usure du temps. Pendant la présence française cette piscine romaine de forme semi-circulaire de 37 m de diamètre et d'une profondeur de 1,20 m à 1,50 m a été restaurée, et l'espace compris entre tes 2 bassins a été aménagé en cabines de déshabillage.
Au cours des années 30, une piscine olympique a été construite afin de recevoir les championnats de France. Elle est alimentée, elle aussi, par la cascade d'eau chaude. Hiver comme été on se baigne à Sidi-M'Cid, car la température de l'eau, même lorsqu'il neige, n'est jamais inférieure à 22°.

Sidi-M'Cid était devenu en été un centre de loisir apprécié de tous. Un hôtel-restaurant-dancing, le « Palmarium », très agréablement aménagé, faisait en été la joie de ceux qui venaient chercher la fraîcheur. Le rocher qui domine cette oasis et qui semble l'écraser du haut de ses 300 mètres est le Djebel Sidi-M'Cid.
La construction du pont suspendu et la route qui mène à l'hôpital puis au cimetière juif l'ont rendu plus accessible. Même s'il est toujours difficile d'y accéder, l'ascension en vaut la peine. En arrivant au « nid d'aigle » construit en son sommet une intense émotion vous saisit,
justifiée par le vide qui semble vous attirer, par le spectacle magnifique de la riante vallée du Hamma avec ses vergers et ses jardins potagers et, au loin, les montagnes de la Petite Kabylie qui ferment l'horizon.
La ville a édifié, à quelque cent mètres du sommet, un monument grandiose destiné à perpétuer le souvenir de ses enfants morts pour la patrie.
Pour étudier le projet, l'architecte s'est inspiré d'une merveille de l'époque romaine, l'arc de Trajan, à Timgad. Cet arc de triomphe est en si parfait état que l'architecte a pu y relever le moindre détail. Le monument est construit en pierre du pays. La statue de la Victoire, placée au sommet, est l'agrandissement fidèle de celle figurant dans les collections du musée Mercier. Joyau de ce musée, elle a été trouvée lors de la construction des casernes de la Casbah.
Les Gorges du Rhumel
Pour accéder aux thermes et à la piscine que les Romains avaient installés au fond de la gorge il fallait prendre le chemin des Touristes. Au début du siècle, un ingénieur nommé Rémès, s'inspirant probablement d'un tracé que les Romains avaient aménagé, au moins jusqu'aux thermes, a bâti un chemin qui longe la gorge sur 2 800 m, suspendu en contre-bas, épousant les monuments du rocher à une dizaine de mètres au-dessus du lit de l'oued. Inondé les jours de crue, il a résisté à tout, jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Accroché comme par miracle au flanc de la gorge, c'est une pure merveille. Le parcours est périlleux, mais le risque en vaut la chandelle. On y accède soit par la porte sud du pont de Sidi-Rached, soit par la porte nord-est, sous le pont d'El Kantara. Tout le long du parcours nous découvrons de nombreuses cavernes. Le promeneur qui emprunte le chemin des Touristes a toujours un mouvement de frayeur instinctif en frôlant les parois vertigineuses du « Kef-Chkara », témoins sous les gouvernements turcs des pires forfaits.

Le chemin des Touristes arrête sa course au pont des chutes qui relie la rive droite à la rive gauche du Rhumel à Sidi-M'Cid. C'est par là qu'à l'arrivée de l'ascenseur Sabathier on accède aux piscines. C'est à partir des chutes que le Rhumel retrouve sa sérénité pour traverser la plaine du Hamma.
Constantine a connu son âge d'or à la belle époque de la présence française. Les sportifs s'adonnaient sans complexe à leurs sports favoris, le football et la natation. Deux stades faisaient les délices des footballeurs et certaines vedettes du championnat français y ont fait leurs premières armes. Les piscines de Sidi-M'Cid, ouvertes aussi bien l'été que l'hiver, ont été des pépinières de champions dont le plus célèbre, recordman et champion du monde, Alfred Nakache.
Avec son magnifique théâtre, ses cinq cinémas, son université populaire, la vie culturelle à Constantine était très active. Son théâtre s'ouvrait fréquemment aux spectacles lyriques, et la saison des JMF attirait toute la jeunesse. Les troupes de théâtre parisiennes incluaient toujours Constantine dans leurs tournées de province. La Comédie française ne manquait jamais de passer au moins une fois l'an pour donner des pièces classiques. Le théâtre de Constantine recevait régulièrement les célébrités du moment.
A partir de 1934, la commune a entrepris de gigantesques travaux en aménageant la place de la Brèche, grande esplanade, véritable belvédère. Cette nouvelle place, inaugurée en 1937, très recherchée de la jeunesse constantinoise, était son lieu de prédilection. En hiver on préférait émigrer vers la rue Camaran.
La Légion étrangère a su aussi aménager dans les environs de la ville un lieu propice aux promenades et aux pique-niques par les beaux jours ensoleillés de printemps. Djebel Ouach, à 6 km de Constantine, était un ravissant bois entourant deux pièces d'eau. On pouvait aller aussi se promener à la Pépinière et s'arrêter en passant près des Arcades Romaines, ruines d'un aqueduc antique qui amenait les eaux du Bou-Merzoug.
Aujourd'hui, Constantine a sûrement changé et beaucoup ne s'y retrouveraient pas. Qu'importe ! Il nous faut en garder intacte l'image de l'époque coloniale, afin que son souvenir reste à jamais vivant pour nos enfants.
te l'image de l'époque coloniale, afin que son souvenir reste à jamais vivant pour nos enfants.
Fils de djamila AMIOUCHE, alias REGANI
Adresse: 9, rue pierre cazeau saint-jean constantine - algerie
Elle était aide soigante à l'EGA de la rue viviani à l'époque du délégué régional monsieur ROGER BIANCHI, PIERRE ZERBIB, doc GRESSE, BALLASTER, NINOU DEUNIQUE, JOEL DEUNIQUE, ODETTE RIZZO ET madame CAILLAU.
Etant marié, pére de deux enfants.
Jadis, enfant élevé par les religieuses, et les péres blancs, ayant reçu une éducation catholique à constantine - algerie.
ayant passé mon enfance en france, à besançon et mégéve en haute savoie.
Je suis à la recherche de familles ayant vécues en algerie entre 1956 et 1962 exactement à constantine.
actuellement travaillant dans une societé pétroliere.
http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/1959/58-198/202-an/decision-n-58-198-202-an-du-17-janvier-1959.108780.html
http://subaru2.univ-lemans.fr/lettres/labo/gregum/activites/colloques/sfax/axe6/boussouf.pdf
Vu les articles 59 et 91 de la Constitution ;
Vu l'ordonnance du 7 novembre 1958 portant loi organique sur le Conseil constitutionnel ;
Vu l'ordonnance du 16 octobre 1958 relative à l'élection des députés à l'Assemblée nationale dans les départements d'Algérie, modifiée et complétée par l'ordonnance du 14 novembre 1958 ;
Vu 1° la requête présentée par le sieur Valle (Jules), demeurant à Constantine, 2, rue Viviani, ladite requête enregistrée le 13 décembre 1958 au secrétariat de la Préfecture de Constantine et tendant à ce qu'il plaise à la Commission statuer sur les opérations électorales auxquelles il a été procédé les 28, 29 et 30 novembre 1958 dans la 13e circonscription de l'Algérie, pour la désignation de quatre députés à l'Assemblée nationale ;
Vu 2° la requête présentée par le sieur Delatte (Philippe), demeurant à Constantine, 7, rue Villevalerse, et tendant aux mêmes fins que la requête susvisée du sieur Valle ;
Vu les observations en défense présentées pour les sieurs Benhacine, Bondjidir, Bouhadjira et Canat, députés, lesdites observations enregistrées les 31 décembre 1958 et 9 janvier 1959 au secrétariat de la Commission ;
Vu les autres pièces produites et jointes au dossier ;
Ouï le rapporteur en son rapport ;
1. Considérant que les requêtes susvisées des sieurs Valle et Delatte tendent l'une et l'autre à l'annulation des élections législatives des 28, 29 et 30 novembre 1958 dans la 13e circonscription d'Algérie ; qu'il y a lieu de les joindre pour y être statué par une seule décision ;
Sur la requête du sieur Valle :
Sur les griefs tirés d'interventions de l'autorité militaire :
2. Considérants d'une part, que si, en vue d'assurer une large participation au scrutin, les autorités militaires de la 13e circonscription ont engagé les électeurs à exercer leur droit de vote alors qu'il est constant qu'une organisation illégale avait publiquement manifesté son intention de s'opposer par la violence au libre exercice de ce droit, cette action du commandement militaire ne saurait être regardée comme ayant altéré la sincérité du scrutin ; qu'il ressort des pièces du dossier qu'aucune instruction n'a été donnée ni aucune intervention faite par ledit commandement en vue de faire pression sur les électeurs en faveur d'une liste déterminée de candidats ;
3. Considérant que si, dans certains centres ruraux, des interventions localisées d'agents de l'autorité se sont produites, il résulte de l'instruction que ces interventions, qui d'ailleurs n'ont pu affecter qu'un nombre limité de voix, n'ont pas eu pour effet de porter avantage à la seule liste élue ; qu'elles ont, en fait, selon les lieux, bénéficié à des listes différentes ;
4. Considérant, d'autre part, que le sieur Valle soutient que de nombreux électeurs ont été transportés de leur domicile au bureau de vote par des véhicules militaires ; que si ce fait n'est pas contesté, il n'est pas de nature à lui seul, à entacher d'irrégularité les opérations électorales ; que le requérant n'apporte aucun commencement de preuve que des fraudes aient été commises à l'occasion de ces transports ; qu'il n'est de même pas établi que la présence à l'extérieur des bureaux de vote de militaires ou de membres des unités territoriales ait donné lieu à des irrégularités ou favorisé des manoeuvres ;
5. Considérant enfin que le sieur Valle allègue que des militaires auraient pris part au dénombrement des votes dans certains centres de la circonscription ; que le requérant, qui d'ailleurs n'a pas mentionné ce fait dans la réclamation par lui adressée au Président de la Commission de contrôle à l'issue du dépouillement, n'apporte aucun commencement de preuve dudit, fait qui, à lui seul, d'ailleurs, ne constituerait pas une irrégularité ;
Sur les griefs tirés de la composition irrégulière des bureaux de vote réservés aux électrices de statut civil local :
6. Considérant qu'en vertu du décret n° 58-999 du 24 octobre 1958 les électrices doivent voter dans des bureaux particuliers exclusivement composés de femmes ; qu'il ressort des pièces du dossier que, dans les circonstances particulières des élections en Algérie, et en raison de l'impossibilité où s'est trouvée la commission de contrôle de réunir toujours un nombre suffisant d'électrices de statut civil local pour composer les bureaux de vote qui leur étaient réservés, il lui a été indispensable en certains cas, de faire appel à des électeurs du sexe masculin ; qu'une telle irrégularité ne peut, alors qu'il n'est pas établi que des fraudes en soient résultées, être regardée comme ayant eu une influence sur les résultats du scrutin ;
7. Considérant, d'autre part, que si en vertu d'instructions adressées dans toutes les communes de la circonscription, les électrices de statut civil de droit commun ne devaient pas être inscrites dans les bureaux réservés aux électrices de statut civil local à l'exception de celles justifiant de leur action sociale et de solidarité féminine, ces prescriptions n'avaient pas un caractère réglementaire ; que, compte tenu au surplus de la situation particulière ci-dessus mentionnée, la présence d'électrices de statut civil de droit commun dans les bureaux réservés aux électrices de statut civil local, ne constitue pas une irrégularité ;
Sur la requête du sieur Delatte :
Sur le grief tiré de ce que la candidature de la liste proclamée élue aurait revêtu le caractère d'une candidature officielle :
8. Considérant que si, contrairement aux instructions générales données par l'administration, les "Comités de salut public" des communes du Kroub et d'Oued Athménia avaient conservé postérieurement à l'ouverture de la campagne électorale la disposition d'un local dans la mairie de chacune de ces deux communes, il ne résulte pas de l'instruction que des réunions électorales y aient été tenues ; que si, par contre, une telle réunion a été tenue à la "Maison de l'Agriculture de Constantine", il ressort des pièces versées au dossier que cet immeuble, propriété d'une société civile, n'a pas le caractère d'un bâtiment officiel ;
9. Considérant enfin que l'intitulé inexact de la liste proclamée élue sur les feuilles de dépouillement du centre d'Aïn Kercha n'a pu avoir aucune influence sur les résultats du scrutin ;
Sur les griefs tirés de faits de pression de l'autorité militaire :
10. Considérant ainsi qu'il a été dit ci-dessus que l'action des autorités militaires dans la 13e circonscription d'Algérie n'a pas eu pour objet et n'a pu avoir pour effet d'exercer une pression sur les électeurs en vue de les engager à porter leurs voix sur les candidats d'une liste déterminée ;
11. Considérant que le sieur Delatte fait mention, à cet égard, de l'intervention menaçante d'un officier dans deux bureaux de vote d'une même localité ; qu'en admettant même que cette tentative de pression ait eu pour effet d'altérer la sincérité du scrutin dans cette localité, elle n'a pu avoir d'influence sur les résultats globaux des élections dans la circonscription ;
12. Considérant, d'autre part, que l'incident dont fait état le sieur Delatte dans la localité de Sigus s'est produit le 2 décembre 1958, soit postérieurement au déroulement des opérations électorales sur le résultat desquelles il n'a pu, par suite, avoir aucune influence ;
13. Considérant enfin que le grief tiré d'un prétendu retard dans la transmission des résultats d'un centre de dépouillement manque en fait ;
Sur les griefs tirés d'irrégularités diverses :
14. Considérant que le sieur Delatte fait état d'irrégularités diverses qui se seraient produites dans la composition de certains bureaux de vote, la rédaction de procès-verbaux, l'aménagement des listes électorales et les relevés de dépouillement ; qu'il n'apporte aucun commencement de preuve que les candidats de la liste proclamée élue aient tiré avantage de ces irrégularités ; qu'il n'est, dès lors ; pas établi qu'elles aient exercé une influence sur le résultat des opérations électorales ;
15. Considérant que, de tout ce qui précède, il résulte sans qu'il soit besoin d'ordonner la mesure d'instruction complémentaire sollicitée, que les sieurs Valle et Delatte ne sont pas fondés à demander l'annulation des élections contestées ;
Décide :
Article premier :
Les requêtes susvisées du sieur Valle et du sieur Delatte sont rejetées.
Article 2 :
La présente décision sera notifiée à l'Assemblée nationale et publiée au Journal officiel de la République française.
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21 novembre 1836
Ahmed Bey combattit avec succès l'expédition française de Clauzel en repoussant par deux fois les assauts français contre la porte d'El Kantara.
26 avril 1854
Création de la Municipalité de Constantine. Premier maire : Seguy-Villevaleix.
En savoir plus sur les armoiries de Constantine.

Petit Larousse illustré (104ème édition)
Aujourd'hui
Constantine est chef-lieu de la wilaya du même nom.
La ville et son agglomération compte aujourd'hui plus de 800.000 habitants.
En savoir plus sur les armes actuelles de Constantine.
http://www.ganami.com/index.php/le-blog-de-gz.html
http://www.ganami.com/
http://www.ganami.com/index.php/le-blog-de-gz/558-constantine-et-ses-juifs-a-travers-l-histoire34.html
http://constantine1.e-monsite.com/pages/histoire.html
http://www.paul-belaiche-daninos.fr/parc_guer_alger.html
http://books.google.dz/books?id=NDBcwoWbkXsC&pg=PA106&lpg=PA106&dq=rue+viviani+constantine&source=bl&ots=2afSm2XYd7&sig=dTmvITEBpBByfyrB-vYs5X4X2_E&hl=fr&sa=X&ei=-pIaVJ2_EI-Xau68gaAH&ved=0CC0Q6AEwAzgU#v=onepage&q&f=false
Éd. 2005
http://chsprod.hypotheses.org/lettres-constantine-algerie-8-mai-1945
Ces lettres sont consultables dans le fonds Jean-René Chauvin, au
centre d’Histoire sociale du XXème siècle 9, rue Mahler 75004 Paris
Témoignage du 8 mai 1945, à Constantine, Algérie : Lettres de Léon Bourie
Léon Bourie, est un cheminot, né en 1882 dans les Pyrénées, mort en 1952 à Paris. Il était entré en 1907 au parti socialiste, avait adhéré en 1920 au parti communiste, puis à la IVe Internationale en 1936. A l’âge de 56 ans (en 1938), il part vivre en Algérie, avec sa femme et ses deux filles (11 ans et 3 ans en 1945). D’abord dans le “bled” près de Constantine, puis à Constantine même. D’un point de vue militant, Léon Bourie se sent isolé, sur le rocher… Son principal interlocuteur (épistolaire) est Jean-René Chauvin, qui revient des camps de concentration en juin 1945, et avec qui il correspond dès le retour de ce dernier à Bordeaux. Léon Bourie écrit d’Algérie les faits tels qu’ils les a vécu un mois auparavant à Constantine même, au moment des massacres de Setif et Guelma.
Extraits du récit des 7 et 8 mai 1945 :
Mon cher J.R.
La joie éprouvée à la réception de ta lettre ne saurait s’exprimer ici, et impuissants seraient les mots à vouloir la définir. Aussi je passe tout de suite au sujet qui comme à toi me tient essentiellement à cœur et qui a si tragiquement illustré l’actualité récente. (…)
Et voici maintenant l’exposé des faits dans leur objectivité brutale.
Tout d’abord Constantine : le 7 mai, entre 6 et 7 heures, les cloches d’une église de quartier s’ébranlèrent joyeusement. Tout le monde aux fenêtres et aussitôt dans la rue. C’est l’armistice disait-on et un afflux de population envahissait toutes les rues de la ville, se dirigeant vers le point central, constitué par la place de la Brèche, sur l’esplanade de laquelle on avait depuis deux jours élevé une tribune, avec micro et haut-parleur. Les cloches de l’église susnommée s’étaient tues dans l’intervalle, mais les sirènes et les sifflets des locomotives en gare continuaient à être actionnées par les cheminots.
Dans mon parcours (car sorti du bureau je suivais le mouvement de la foule) et en débouchant à la naissance de l’avenue Liagre, dans l’endroit où se fixe un souvenir personnel que je te conterai plus tard, je croisai un cortège stalinien composé d’éléments variés et qui, pancartes déployées offrant les slogans habituels, dont “Pétain au poteau”, n’offrait ni dignité ni sérieux, et semblait scandaliser par son aspect les habitués de la terrasse du casino qui, avec leur regard préparaient leur estomac à leurs ingestions futures.
La foule très dense était déjà massée devant la tribune et lorsque j’arrivais là, une individualité officielle, sous-préfet ou je ne sais, se plaçait devant le micro et annonçait à la foule, dont la joie se manifestait dans l’expression des visages, tant européens qu’indigènes, que l’armistice n’était pas l’armistice, que celui-ci serait probablement annoncé plus tard, qu’il ne fallait pas, dans tous les cas, abandonner les occupations avant que la sirène de la ville n’annonçât, par son mugissement, le fait lorsqu’il serait accompli. Que néanmoins il nous donnait rendez-vous à ce même endroit pour le lendemain à 3 heures afin d’entendre le discours du Général De Gaulle probablement annonciateur de la victoire.
Le désappointement se peignait sur les visages et les commentaires allaient leur train lorsqu’un responsable PC se plaçant devant le micro clama que les hostilités étaient terminées, que les allemands avaient signé la reddition, que l’on pouvait fêter le fait et il conclut par les mots habituels de gloire aux alliés et d’union du peuple de France. D’autres responsables du PS, des JC, de la CGT s’emparèrent à leur tour du micro et le dernier finissait de parler lorsqu’un commissaire de police, avec une rage évidente, l’écarta brusquement et avec quelque violence détacha le micro du contact.
Le lendemain, sauf les postiers qui dès le matin avaient instauré le service restreint des Dimanches et fêtes, dans toutes les autres administrations, le service fut régulier jusqu’à midi, même à la Préfecture (quelles instructions attendaient ?).
Un peu avant deux heures, je me dirigeais vers la place de la Brèche et avant d’y déboucher par la rue Caraman, artère principale du commerce de la ville, je croisais une compagnie de tirailleurs sénégalais en tenue de campagne. Mulets et mitrailleuses s’engageaient dans cette rue après avoir traversé l’avenue Liagre à tracé spectaculaire et également la place de la Brèche déjà garnie à ce moment d’une foule très dense d’indigènes et d’européens. Cette mesure déterminée à l’avance aurait pu prendre une forme bien plus discrète et tout aussi opérante si ce qu’elle semblait devoir prévenir venait à se produire (je me permets ici une réflexion purement personnelle : y avait-il corrélation avec la forme des faits de la veille dont la tournure a paru depuis avoir été nettement voulue ?). La suite des évènements tendrait à confirmer cette supposition.
Je restai dans la place à observer et écouter les réflexions des uns et des autres et lorsque à 3 heures la sirène fit entendre son mugissement, que les officiels commençaient à se masser à l’entour de la tribune, je m’éloignais par une rue qui, débouchant à l’entrée du pont de Sidi Rached, devait après sa traversée, me conduire vers des lieux de la périphérie dont le calme me semblait devoir être plus propice à mes méditations.
Dans le bas de la rue, et à ma grande surprise, car depuis que je suis en Algérie, je n’ai cherché à m’approcher d’aucun groupement, je me trouvais brusquement devant un rassemblement d’indigènes, 2.000 ou 3.000, peut-être plus, qui banderoles présentant des inscriptions en français et en arabe, dans le calme le absolu, s’apprêtaient à défiler par un itinéraire qui s’indiquait de lui-même, avenue Viviani, tournant sur la place de Lamoricière et de là, par l’avenue Liagre, devait déboucher sur la Brèche devant la tribune officielle.
Les inscriptions des banderoles rendaient l’hommage de “gloire aux alliés”, demandaient aussi du pain (avec quelle raison !), aussi la fin du colonialisme, rien de particulièrement séditieux puisque ce vœu est inclus dans ce qu’on a nommé la “Charte de l’Atlantique” et qui constitue le corps et la raison du trusteeship (est-ce ainsi qu’on l’écrit ?).
Composition sociale : tous les éléments, aussi bien d’aspect miséreux, ce qui n’implique pas forcément, vu les possibilités d’habillement, une misère d’esprit; travailleurs que la communauté des conditions de travail (je ne peux pas dire de salaire) d’avec celle des européens, rapproche de ces derniers quant au degré évolutif; Commerçants jouissant de conditions d’existence plus confortables, mais aucun semblant appartenir au milieu qui, dans la période noire était catalogué en France comme collaborationniste (depuis le temps que je vis ici, physiquement je les connais à peu près tous). Le cortège venait à peine de s’ébranler, toujours dans le calme.
Par derrière, débouchant du pont de Sidi Rached et devant sans avoir eu à traverser l’agglomération centrale de la ville, sauf le quartier de la gare, cinq à six tanks, je ne sais au juste, mitrailleuses braquées vinrent longer et s’arrêtèrent sur un des flancs de la colonne. Celle-ci venait de subir un temps d’arrêt. Voulant en connaître la cause, je m’en allai à mon tour sur le flanc opposé et, en arrivant vers la tête, j’aperçus un fort barrage de police, masqué probablement jusqu’à ce moment par le tournant brusque qui joint l’avenue Viviani à la place Lamoricière et que les arbres d’un coin du square “Vallée”, à l’extrême pointe duquel s’élève la maison de l’agriculture, contribuaient à la possibilité de dissimulation. (Excuse ces détails indispensables, qui, à mon avis, constituent un lien visible avec ce qui s’est passé ailleurs).
Des gradés de cette police discutaient vivement avec des individualités de la tête de cortège, je ne pus entendre si c’étaient des injonctions ou simplement des instructions, mais un non ! jaillissant des éléments de tête s’éleva énergique, les pancartes furent repliées, la colonne se disloqua et les éléments , toujours dans le calme, s’engouffrèrent dans la rue, à côté de la tête de pont, et qui est la seule issue permettant de rentrer et de sortir du quartier spécifiquement arabe.
Des tanks arrêtés avaient à ce moment retourné leurs mitrailleuses vers cette issue, et avec eux seuls les policiers restèrent dans l’avenue Viviani. A ce moment, on ne savait, dans la rue, encore rien des faits qui s’étaient déroulés à Sétif et à Bône.
Je laisse à penser ce qui se serait produit si un provocateur, un élément du cortège perdant le contrôle de lui-même ou un fait policier à résultat irrémédiable, avait fait s’exaspérer, même une faible partie de cette masse, ce qui se serait produit dans Constantine où, l’importance et la configuration de l’agglomération, la diversité des éléments, tant ethniques qu’étrangers, les oppositions sociales, celles-là comme toujours irréductibles et développant dans le feu de l’action une bestialité qui n’a d’égale que dans la volonté froidement voulue d’abattre un adversaire coûte que coûte, nécessité toujours criée, par la loi du système économique qui a déterminé jusqu’à ce jour les rapports de l’homme avec l’homme, mon cher Jean-René, j’arrête ici la première partie des faits tels que je les ai vus.
J’ai le soucis de te faire parvenir un premier écho à ta lettre de bienvenue. Je suis heureux de renouer un lien dont la brisure m’avait laissé seul, sur cette terre d’Afrique, bien belle si elle se prêtait à réaliser le besoin des hommes. Seul, je le suis depuis mon arrivée ici, je le suis encore maintenant mais malgré cela, j’au pu néanmoins discerner que les sentiments qui animent ici les éléments qui réussissent à réaliser dans leur esprit , même un embryon de connaissance humaine, la haine vis-à vis du roumi se confirme de plus en plus dans les oppositions purement matérielles, et si, un idéal se concrétise tant soit peu dans l’esprit, c’est vers notre France telle que la conçoivent mes espoirs que cet esprit est tourné.
Toujours plus qu’amicalement,
Léon Bourie
Maintenant que les tumultes de la foire électorale commencent à s’évanouir, je profite du repos dont profitera ton esprit pour venir t’importuner à mon tour. Que veux-tu ! Ce n’est pas impunément que se sont révélées dans la prison où ma pensée était depuis trop longtemps enfermée des fenêtres, des fenêtres s’ouvrant vers des horizons qu’elle aspire à parcourir et, si tu es un de ceux vers qui elle se dirige, c’est par suite d’un passé déjà bien lointain, durant lequel ma tête grisonnante, recherchait et trouvait dans nos entretiens journaliers, la fontaine de jouvence alimentant la foi que les vicissitudes subies depuis n’ont fait que fortifier.
En tant qu’intern(nationaliste), je n’avais pas jugé utile de prendre part à la comédie rituellement offerte à ce bon populo qui croit ainsi user du droit souverain dont il se suppose investi. J’ai, depuis plus de 40 ans que je l’exerçai, pour la première fois, pu en déceler l’inanité, et les divers oripeaux qui habillent les coteries s’offrant pour bien servir le troupeau, ne lui abandonnent toujours que la loque grise et sale qui revêt les jours, les mois, et les ans, de son exploitation à travers les siècles. Ni ma femme, ni moi, n’avions jugé utile de revendiquer dans la cité du roc, la faculté d’éructer dans l’urne, néanmoins pour seulement mon esprit, je me suis intéressé à la geste des histrions qui au nom des bureaucraties installées ou voulant s’installer dans le régime, se sont offertes, soi-disant pour servir les poires, en réalité pour continuer à assurer la pérennité de l’exploitation capitaliste même avec les conséquences précédées du cortège atomique et microbien d’une 3ème guerre mondiale se criant à l’horizon. Peau d’âne et chaudronnerie, résonnez toujours. La gloire radieuse réalisera toutes vos aspiration vous laissant sa fumée dissipée dans le vide d’un néant d’au-delà de la genèse.
Amar Ouzeganne du PCF a mordu la poussière, pareillement le stalinien Hubert, et à l’aventurier Quilici est venu se joindre le Pantaloni de Bône. PPF de l’époque escortant en 41 à Marseille le nervi Sabiani et se trouvant en 42 à Paris dans un congrès Doriotiste, lors de la venue du Dollar en Afrique du nord, vrai pantalonnade. L’individu (concentration Républicaine) disait-on, authentique résistant dans affiche de dernière heure a vu se grouper sur son nom la totalité des électeurs Bonois, laissant essoufflé dans la course l’un de ses co-listiers, l’autre, malgré l’appui gouvernemental « René Mayer » n’étant élu que à la plus forte moyenne (12.000 voix). Pantaloni et Borra ayat été gratifiés le 1er de 20000 l’autre de 18000 par leurs concitoyens Bonoiset, région. Cuttoli enfoncé, machiavel triomphant, l’immigré italien a roulé le Corse. J’ai été content du bloc musulman qui s’est formé sur la liste présentée au nom des amis du Manifeste. Seuls, sur 7 à 8000 votants, 7 à 800 ont été été dissidents et c’est à mon avis à la honte du PCF et du PS que des opposants aient été dressés vis à vis de ceux qui ont souffert et qui ont encore à se défendre.
Lors de la présentation de la liste Ferhat Abbas, j’ai eu de la peine à reconnaître en la personne qui présidait la réunion un musulman à qui j’avais dit quelques mots le soir mémorable du 8 mai 1945 : alors en pleine vigueur malgré la cinquantaine, devenu loque humaine durant son emprisonnement où les sévices de toute nature ne lui ont pas été ménagé. J’ai retrouvé ces derniers jours des notes relatives à ce que j’avais écrit à l’époque sur les évènements, tant qu’à Andeguil maire et à toi-même et à divers autres camarades. Je n’ai rien à y reprendre à l’heure actuelle qu’à dégager un peu plus les causes et les responsabilités du voile qui les recouvre encore et que certains faits qui se sont produits depuis sont venus confirmer. Pain et Liberté sous la forme d’une parade ont défilé hier dans les rues de la cité : sénégalais mitraillette à la hanche, tanks aux appellations des provinces françaises, camions et mercenaires pavoisés ont défilé devant Delattre de etc…foudre de la 3ème future en qui reposent en ces temps béni pour la mercante mondiale les jouissances présentes et les espoirs futurs. Et au gouvernement tenant les rênes du char des responsabilités PCF pour faire les gardes-chiourmes. PS pour dispenser l’opium et valets de requins pour véritables maîtres, essaient de désembourber le char du moloch toujours avide de peines, de sang et d’orgies.
Je reçois “Vérité” avec une semaine de retard. Par elle, j’ai pu cueillir quelques échos sur nos manifestations de vie?. Le n° va de main en main autant que faire se peut. J’ai eu l’occasion de lancer quelques pointes au cours de la campagne électorale. On sait dans les milieux dirigeants de tous les partis que la plante existe dans ce roc. J’ai quelques conversations idéologiques avec des individualités dans divers milieux. J’espère qu’elle pourra peut-être grandir. Michaud m’a écrit récemment. Buffet aussi. Je suis avide de connaître l’état du groupe bordelais. Sa composition. Y a-t-il des cheminots ? J’aspire à revenir vers des lieux où s’est déroulée une longue partie de mon existence. Cela serait chose faite s’il m’était donné d’y découvrir un gîte. McJR, les dernières nouvelles reçues de toi venaient de Combloux. J’y avais répondu aussitôt. J’espère que tu pourras maintenant me sacrifier quelques instants. Alors que l’on voit se dessiner dans un horizon presque immédiat le temps que peut encore m’impartir le Destin sur cette terre tourmentée. Seuls les souvenirs sont la manne pouvant alimenter agréablement l’heure qui passe. Les échos de la cité font revivre dans mon esprit les heures de 37 et 38 où je trouvais auprès des camarades le réconfort me faisant allègrement supporter les avanies que mon attitude vis à vis des staliniens me suscitaient chez mes camarades de travail. Aussi c’est dans l’espoir qu’une lettre viendra avant longtemps emplir ma coupe d’espérances, que Princesse ajoute les siens aux sentiments de grande amitié que notre âge autorise à nuancer d’affection.
Les deux viens?
Hadj Messali libéré depuis 4 jours
Excuse la forme prise par ma pensée et exprimée d’un jet, ce même matin entre 6 et 7 avant de me rendre au travail.
http://www.paul-belaiche-daninos.fr/parcours.html
http://www.paul-belaiche-daninos.fr/parc_enfan_jeun.html
Je suis né à Constantine, dans un département français de l’est de l’Algérie. J’ai fréquenté les lycées de la République et l’idée de vivre dans un pays qui n’était pas le mien ne m’effleurait même pas….J’allais bientôt déchanter !...
j’ai grandi d’abord au sein du lycée d’Aumale, avec mes petits amis juifs, chrétiens et arabes. Avec Ben Badis, mon ami qui était arabe, nous revisions les compositions et les bacs. Les Ben Badis étaient de très riches bourgeois constantinois, mais le père de mon ami était un homme très pauvre qui ne vivait que pour faire de son fils un universitaire afin de le hausser au niveau de sa riche famille ; Il y parvint puisque le Professeur Ben Badis obtint la chaire de Biologie végétale à la Faculté des Sciences de Paris. C’était un homme d’une infinie douceur et un travailleur acharné. Il avait conscience des sacrifices endurés par son père et ne pas réussir dans ses études eut été un reniement paternel.
De la sixième jusqu’aux bacs, c’est aussi Rachid Maoui qui tenait la tête de la classe. Il était gros et portait toujours une blouse grise de quincaillier. Sa mère était suédoise et son père arabe. J’ai rarement rencontré une telle maturité servie par une telle intelligence chez un adolescent. Il ne travaillait pratiquement pas, il
http://www.larousse.fr/archives/histoire_de_france/page/1292
http://www.annuairetel247.com/coulon-christian-lyon-avenue-viviani
https://www.facebook.com/Boumarchi?fref=nf
http://www.befr.ebay.be/sch/sis.html?_nkw=CPA%20ALGERIE%20CONSTANTINE%20AVENUE%20VIVIANI&_itemId=171275170622
الاخبار العاجلة لاكتشاف سكان عمارات بومارشي بجانب كلية بن باديس انهيارات ارضية خطيرة في الجدار الحجري امام مقر الحماية المدنية بوسط مدينة قسنطينة والسلطات المحلية نائمة في عسل قسنطينة عاصمة الانزلاقات الارضية وشر البلية مايبكي والاسباب مجهولة
صور الانزلاقات الارضية بشارع بومارشي اما كلية الشعب بقسنطينة تصوير نورالدين بوكعباش
الاربعاء 17سبتمبر
2014
صور من شارع فيفاني او بومارشي منالارشيف الفرنسي
http://www.judaicalgeria.com/medias/files/constantine-par-jean-claude-russo.pdf
CPA ALGERIE CONSTANTINE MARCHE ARABE ET HOTEL CIRTA
Prix :
10,00 EURhttps://mbasic.facebook.com/photo.php?fbid=171046379700414&id=168915596580159&set=a.168920846579634.40160.168915596580159&source=46&refid=13


http://www.delcampe.net/page/item/id,0241561033,language,F.html
http://vrom08.canalblog.com/albums/constantine/photos/93218045-avenue_viviani_vers_le_pont_de_sidi_rached.html
http://vrom08.canalblog.com/albums/constantine/photos/93218013-ave_d_angleterre_vu_d_en_haut.html
http://www.engival.fr/const-viviani.htm
Avenue Viviani,Vers le pont de Sidi-Rached
L’architecture art déco des années 1930 à Constantine : Une architecture moderne méditerranéenne
20 02 2013
La
richesse architecturale et urbanistique du centre de Constantine se
reflète dans la juxtaposition de tissus anciens et récents qui
représentent les différentes périodes de son développement. Nous avons
évidemment la vieille ville, la « médina » qui s’écroule chaque jour un
petit peu. Tout autour et à l’intérieur de
la médina, le tissu colonial qui tient toujours avec ses bâtiments
coloniaux du 19ème siècle construits généralement en pierre, édifices
assez solides, mais qui ne sont pas à l’abri de dégradations importantes
bien que certains ont fait l’objet d’une restauration dans les années
1990.
En dehors de la Médina, la nouvelle ville française a été édifiée à partir du début du 20ème siècle où l’on trouve les derniers bâtiments construits en pierre, quelques beaux édifices néo-mauresques tel que l’Hôtel Cirta mais surtout un grand nombre de bâtiments « modernes » mais qui n’ont rien à voir avec ceux qui seront construits à partir des années 1950 jusqu’à aujourd’hui. La plupart de ces bâtiments érigés durant les années 1930, dont l’architecture se trouve entre la modernité et la tradition, ont été construits en béton armé, matériau qui s’est généralisé rapidement à l’époque. Ils forment le centre-ville et ont été érigés pendant les années 1930. Cette période éphémère mais très fertile du point de l’art et de l’architecture au niveau mondial est connue pour avoir engendré un nouveau style aussi bien artistique qu’architectural, très apprécié aujourd’hui, c’est « l’art déco ».
- Qu’est-ce que le style art déco ?
Il
suffit de comparer les bâtiments constantinois, par exemple, ceux
situés sur la place de la pyramide ou sur la rue Aouati Mostefa avec les
bâtiments de la cité « Ciloc » ou les bâtiments des autres cités
nouvellement construites à la périphérie de la ville. Sur les façades
des bâtiments construits depuis les années 1950 il n’y a aucun décor sur
les façades ou des éléments qui permettent de les différencier ou de
leur donner une identité. Sur les bâtiments art déco nous apercevons
d’abord un style de ferronnerie avec une grande variété dans les motifs.
Pour ce qui est du décor de la façade nous avons à Constantine deux
tendances. La première favorise la composition des façades et
l’organisation volumétrique des constructions attestant d’une complexité
qui leur est propre (asymétrie systématique, décrochements, dialectique
des formes orthogonales et cylindriques). Mais si ces bâtiments se
présentent comme des assemblages de volumes simples, surtout cubiques,
articulés autour de cylindres, le décor architectural est souvent
classique mais réécrit de façon contemporaine où l’on trouve symétrie,
pilastres, corniches, frontons, entablement entrées monumentales en même
temps que des motifs très géométriques. Une autre tendance de l’art
déco utilise un vocabulaire architectural ancien modernisé poursuivant
la direction d’un architecte célèbre de l’époque, Auguste Perret, en ne
créant en soi pas de motifs nouveaux dans le paysage architectural. Il
s’agit surtout du réemploi d’éléments ornementaux issus de
l’histoire et remis au goût de l’époque grâce à un graphisme
particulier. Cette tendance est classée dans la catégorie des
courants traditionalistes ou «classiques » et non dans celle
des courants modernistes puisant sans complexe dans le
vocabulaire du classicisme : colonnes, pilastres, ailerons, volutes,
corniches, bas-reliefs…. Comme nous allons le voir plus loin, dans le
centre-ville de Constantine, particulièrement dans les quartiers du
Coudiat, Aouati Mostefa, Belouizdad (ex saint jean), Bab El Kantara,
Sidi Mabrouk dont l’urbanisme fut dessiné par durant la période
coloniale, dans les années 1920-1930, les tissus urbains sont
dominés par cette architecture « art-déco », un style exceptionnel
dans l’évolution de l’histoire de l’architecture en Algérie et dans
le monde. Signalons que l’on trouve aussi beaucoup de bâtiments
art-déco et de grande valeur disséminés dans les nouvelles artères
coloniales construites à travers le tissu de la vielle ville.
Les bâtiments « Art Déco » représente une part très grande du parc
immobilier à Constantine. Ce sont plus d’une centaine d’édifices.
Ce qui donne un caractère exceptionnel à ce patrimoine de la
ville de Constantine, c’est qu’il représente un style homogène mais qui
est caractérisé par une riche diversité. Cette architecture «∟art
déco∟» s’est développée durant une période qui a précédé le centenaire
de la colonisation avec la certitude que l’Algérie restera française
pour l’éternité. Dans les années 1920-1930, la ville de Constantine
était devenue le chef-lieu (préfecture) du département de l’Est
algérien, le Constantinois administrant plusieurs villes assez
importantes à l’intérieur du pays et sur la côte. Toutes les
administrations étaient dans le centre de cette ville, ainsi que
plusieurs casernes militaire, employant beaucoup de personnel. En outre,
la capitale de l’Est tirait profit de la richesse des Hauts-plateaux
qui sont devenus le grenier de la France avec des récoltes record à
l’époque se soldant par la construction de silos à grains gigantesques à
proximité des routes et du chemin de fer menant vers les villes
côtières (Skikda, Annaba). L’attractivité ne pouvait se matérialiser que
dans la réalisation d’équipements administratifs, sanitaires, éducatifs
et de loisirs mais aussi et surtout des habitations urbaines d’un haut
standard. Déjà avant la première guerre mondiale, la ville avait acquit
un caractère urbain européen ou la médina était engloutie dans le
nouveau tissu, elle-même traversée par de nouvelles artères. L’extension
de la ville ne pouvait se faire que vers l’ouest où se trouvait déjà le
Coudiat,
une colline arasée pendant le 19ème
siècle, un site providentiel pour accueillir un plan en damier afin
d’édifier une nouvelle ville européenne. En plus de ceux construits dans
un style art déco inédit dans l’ancien centre (l’université populaire,
l’ex Casino de Constantine, l’ex garage Citroën, le bâtiment de la
direction de l’agriculture), le Coudiat va accueillir, des édifices art
déco aussi intéressants tels que le Musée Cirta, l’Hôtel de police, le
bâtiment de l’Académie, le bâtiment des travaux publics, le Lycée El
Houria, l’ancienne Doctrine chrétienne et de très belles habitations
urbaines collectives de haut standing.
A Suivre……
La deuxième partie: Cliquer ici
http://quintessences.unblog.fr/2013/02/20/l%E2%80%99architecture-art-deco-des-annees-1930-a-constantine-une-architecture-moderne-mediterraneenne/
L’architecture art déco des années 1930 à Constantine : Une architecture moderne méditerranéenne
25 02 2013
La
richesse architecturale et urbanistique du centre de Constantine se
reflète dans la juxtaposition de tissus anciens et récents qui
représentent les différentes périodes de son développement. Nous avons
évidemment la vieille ville, la « médina » qui s’écroule chaque jour un
petit peu. Tout autour et à l’intérieur de
la médina, le tissu colonial qui tient toujours avec ses bâtiments
coloniaux du 19ème siècle construits généralement en pierre, édifices
assez solides, mais qui ne sont pas à l’abri de dégradations importantes
bien que certains ont fait l’objet d’une restauration dans les années
1990.
Un autre site va être développé, c’est l’ancienne « Route de Sétif » (Avenue Aouati Mostafa). Cette artère était restée vierge sur le côté donnant sur le quartier du Bardo et le Rhumel, la cause étant que la pente étant trop raide à l’époque entre la Route de Sétif et l’ex l’Avenue d’Angleterre de l’époque. Avec l’avènement du béton armé, il était possible de construire grâce aux fondations profondes que permet la technique de construction de ce dernier. Ainsi nous verrons l’émergence d’habitations urbaine collectives de haut standard, dans le centre-ville, dont Les façades dégagent une volonté d’exprimer un décor insolite où les architectes voulaient montrer leur liberté en inventant une architecture inédite.
Dans le quartier ex Saint-Jean jusqu’en bas de l’avenue Kitouni, sites
peu propices à la construction à cause de glissement de terrains apparu
déjà à l’époque, grâce au béton armé nous allons voir un grand nombre
d’habitation urbaines collectives au décor simple mais très original. A
partir des années 1930, l’extension va se poursuivre au Nord-est avec
l’apparition d’autres quartiers comme Sidi Mabrouk ou l’on trouve
quelques chefs d’œuvre de l’architecture art déco. La ville va s’étendre
vers le Sud-ouest avec les lotissements de Bellevue et des quartiers à
caractère résidentiel. Dans ces nouveaux quartiers beaucoup de bâtiments
art déco son disséminés dans le tissu urbain, y compris dans l’ancien
faubourg d’El kantara, au nord-est de la ville. Même dans la vielle
ville, au bas de la rue Ben M’hidi, et dans la rue Tatache, il existe
aussi des bâtiments d’habitation qui appartiennent à cette volonté de
créer une architecture méditerranéenne moderne. Dans certaines rues de
la haute Casbah, il en existe quelques-uns même s’ils ont
imperceptibles. Les cités d’habitation à bon marché (HBM) de l’époque
n’échappent pas à cette volonté de vouloir exprimer un décor insolite,
comme dans les bâtiments de l’ex rue Viviani, ceux de l’ex rue Forcioli,
ceux de la cité Gaillard au ceux du quartier des Combattants. Les
tissus urbains du centre ville de Constantine ou se trouve la plupart
des édifices « art déco », étaient construits à l’époque bien évidemment
pour l’élite française à l’époque mais constituent aujourd’hui pour la
plupart des quartiers populaires où vivent des algériens plus ou moins
modestes. A l’exception de quelques édifices publics, la plupart des
bâtiments sont des habitations urbaines très confortables dont les
façades se distinguent par ce décor simple et subtil qui caractérise
l’architecture « art déco ». Les algériens y habitent depuis voilà 50
ans. C’est leur logis. C’est leur quartier. C’est leur ville.
Les cinquante ans écoulés depuis la guerre d’indépendance ont allégés bien des aspects émotifs par rapport au patrimoine architectural et urbain. En outre, les nouvelles générations considèrent sans complexes que l’ensemble du patrimoine architectural et urbain qu’elles ont reçu en héritage constitue un bien commun de la nation sans privilégier une période de l’histoire au détriment d’une autre. Il est ainsi reconnu que la ville coloniale est une partie vécue de la mémoire collective englobant un patrimoine important de par sa consistance quantitative et qualitative.
A notre humble avis, ces édifices, dont le même genre est considéré comme des reliques d’une grande importance sous d’autres cieux, risquent à leur tour de connaître un état d’obsolescence et de décrépitude, édifices d’une valeur architecturale reconnue dans le monde : l’architecture « art déco » pour les uns, une « architecture méditerranéenne moderne » pour les autres. Certes c’est un « patrimoine récent » mais dont la valeur est appréciable aujourd’hui. Peu de villes possèdent ce style architectural exceptionnel qui caractérise la période des années 1930. L’exemple de Casablanca, et d’autres villes, est édifiant où le patrimoine récent « art déco » s’est avéré être une concurrence sérieuse pour les médinas de certaines villes traditionnelles marocaines. En effet, le patrimoine architectural et urbanistique « récent » tel que l’architecture « art déco » a permis à de nombreuses villes à l’étranger (des USA avec Miami etc., à l’Afrique du Sud avec Le Cap etc. en passant par le Vietnam et Cuba) de se décomplexer par rapport à leur héritage bâti. Avec la redécouverte de l’architecture « Art Déco », on assiste à un changement de vitesse sur le plan de la communication et de l’image dans beaucoup de villes, comme à Casablanca, à Miami ou à Johannesburg , qui cherchent à valoriser leur identité et se tourne vers leur architecture récente après l’avoir ignorée pendant longtemps. Pourquoi pas Constantine?
L’impact sur l’économie en termes de tourisme de ce « patrimoine récent » ne fera que renforcer dans l’avenir un développement durable de la ville de Constantine. Il est certain que la mise en valeur du patrimoine urbain représentée par l’architecture récente est un enjeu pour l’avenir de la ville.
Suite et fin
La première partie: Cliquer ici
Par:
- Pr FOURA Mohamed
- Dr FOURA BOUCHAIR Yasmina
Enseignants universitaires
Faculté d’architecture et d’urbanisme
Université de Constantine 3
http://quintessences.unblog.fr/2013/02/25/l%E2%80%99architecture-art-deco-des-annees-1930-a-constantine-une-architecture-moderne-mediterraneenne-2/
Par:
- Pr FOURA Mohamed
- Dr FOURA BOUCHAIR Yasmina
Enseignants universitaires
Faculté d’architecture et d’urbanisme
Université de Constantine 3
http://www.engival.fr/const-agri.htm
http://www.constantine-hier-aujourdhui.fr/LesImages/photos/galerie_jacques_coma.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_rues,_places_et_ponts_de_Lyon
constantine 2015 rue de france
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_rues,_places_et_ponts_de_Lyon
CONSTANTINE - Avenue Viviani
Numéro d'objet: 241561033
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Informations sur la vente
|
http://www.engival.fr/const-agri.htm
La Maison de l'agriculture de l'architecte Ange JOURNEAU, appelée
communément maison du colon, construite à partir de 1929, faisait face à
l'hôtel CIRTA au début de l'avenue VIVIANI (cette avenue s'appelait rue du Capitaine GENOVA en 1929). La Maison de l'agriculture fut inaugurée
le 7 mai 1930 par le président de la république Gaston DOUMERGUE, le même jour que le monument aux morts de la grande guerre 1914-1918.
l'hôtel CIRTA au début de l'avenue VIVIANI (cette avenue s'appelait rue du Capitaine GENOVA en 1929). La Maison de l'agriculture fut inaugurée
le 7 mai 1930 par le président de la république Gaston DOUMERGUE, le même jour que le monument aux morts de la grande guerre 1914-1918.
Inscription en relief au fronton de la Maison de l'agriculture. Ce texte n'existe plus et a été remplacé par un texte en langue arabe.
A proximité de la Maison de l'agriculture se trouvait aussi la place LAMORICIERE , l'avenue Pierre LIAGRE et le casino municipal.
Contact (documents,suggestions)
Liste des rues, places et ponts de Lyon
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0-9
- Avenue de la 1ère Division Française Libre (en l'honneur de la 1re division française libre)
- Place du 11-Novembre-1918 (date de l'armistice entre les Alliés et l'Allemagne, marquant la fin des combats de la Première Guerre mondiale)
- Rue du 24-Mars-1852 (date de la création des premiers arrondissements de Lyon)
- Avenue du 25ème Régiment des Tirailleurs Sénégalais (en l'honneur du 25e régiment de tirailleurs sénégalais)
- Rue du 3-Septembre-1944 (date de la libération de Lyon1, vers la fin de la seconde Guerre mondiale.
- Place du 8-Mai-1945 (date de la victoire des Alliés et la capitulation de l'Allemagne nazie, marquant la fin de la seconde Guerre mondiale en Europe)
A
La Place Ampère
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- Rue de l'Abondance
- Avenue des Acacias (Lyon)
- Rue d'Aguesseau
- Place d'Albon
- Rue d'Algérie
- Montée du Lieutenant Allouche
- Rue de l'Alma
- Rue des Alouettes
- Place Ampère
- Rue des Anges
- Rue de l'Annonciade
- Rue de l'Antiquaille
- Rue de l'Arbre-Sec
- Quai Saint-Antoine
- Rue Sidoine-Apollinaire
- Rue des Aqueducs
- Rue des Archers
- Quai Arloing
- Place d'Arsonval
- Rue d'Aubigny
- Rue Pierre-Audry
- Quai Victor-Augagneur
- Rue des Augustins
B
La Rue du Bœuf
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- Rue Jean-Baldassini
- Boulevard de Balmont
- Rue Baraban
- Rue de la Barre
- Rue Barrier
- Montée Saint-Barthélémy
- Rue Barrème
- Rue Bataille
- Rue du Bât-d'Argent
- Boulevard des Belges
- Rue du Bélier
- Rue de Bélissen
- Place Bellecour
- Place Bellevue
- Place Benoît-Crépu
- Rue Berjon
- Rue Marius-Berliet
- Quai Claude-Bernard
- Rue Paul-Bert
- Avenue Berthelot
- Rue du Sergent Michel Berthet
- Rue Bichat
- Avenue de Birmingham
- Rue Thomas Blanchet
- Rue Marc-Bloch
- Montée Bonafous
- Pont Bonaparte
- Quai de Bondy
- Rue Docteur-Bonhomme
- Rue de Bonnel
- Rue du Bon-Pasteur
- Rue Bony
- Rue Bossuet
- Montée de la Boucle
- Rue des Bouquetiers
- Rue Bourgelat
- Rue de Bourgogne
- Rue de la Bourse
- Rue Aimé-Boussange
- Rue Sœur-Bouvier
- Rue de Brest
- Boulevard des Brotteaux
- Rue Burdeau
- Rue du Bœuf
- Rue Bugeaud
- Montée de la Butte
- Avenue Barthélémy-Buyer
C
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- Boulevard des Canuts
- Rue des Capucins
- Quai Raoul-Carrie
- Place Carnot
- Rue du Président-Carnot
- Rue Sainte-Catherine
- Quai des Célestins
- Boulevard Chambaud de la Bruyère
- Rue du Colonel-Chambonnet
- Avenue de Champagne
- Rue de Chaponnay
- Rue du Commandant-Charcot
- Rue Antoine-Charial
- Rue de la Charité
- Cours Charlemagne
- Rue des Chartreux
- Quai Chauveau
- Rue Chazière
- Montée du Chemin-Neuf
- Rue Paul-Chenavard
- Rue des Chevaucheurs
- Rue Chevreul
- Montée de Choulans
- Pont Winston-Churchill
- Rue Claudia
- Pont Clemenceau
- Quai du Commerce
- Rue de Condé
- Rue Constantine
- Rue de la Corderie
- Rue Pierre-Corneille
- Allée Pierre-de-Coubertin
- Quai Jules-Courmont
- Place Ambroise-Courtois
- Rue de Créqui
- Boulevard de la Croix-Rousse
- Grande rue de la Croix-Rousse
- Place de la Croix-Rousse
- Rue des Cuirassiers
- Rue de Cuire
- Rue Joliot-Curie
- Rue de Saint-Cyr
D
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- Rue Edmond-Locard
- Rue des Émeraudes
- Rue d'Enghien (Lyon)
- Rue de l'Épargne
- Boulevard des États-Unis
- Quai des Étroits
F
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- Rue des Fantasques
- Boulevard Yves-Farge
- Rue des Fargues
- Rue du Commandant-Faurax
- Avenue Félix-Faure
- Rue de la Favorite
- Boulevard Jules-Favre
- Place Jules-Ferry
- Pont de la Feuillée
- Rue Maurice-Flandin
- Rue du Professeur Florence
- Avenue Maréchal-Foch
- Rue du Fort Saint-Irénée
- Rue des Fossés-de-Trion
- Avenue du Général-Frère
- Quai Fulchiron
G
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- Rue de Gadagne
- Quai du Docteur-Gailleton
- Pont Gallieni
- Cours Gambetta
- Quai de la Gare-d'Eau
- Rue François-Garcin
- Rue Garibaldi
- Avenue Tony-Garnier
- Rue Louis-Garrand
- Rue Gasparin
- Quai Charles-de-Gaulle
- Route de Genas
- Rue Saint-Georges
- Rue de Gerland
- Rue du Cardinal-Gerlier
- Rue Henri-Germain
- Quai Joseph-Gillet
- Cours du Général-Giraud
- Rue Justin-Godart
- Rue Henri-Gorjus
- Montée de la Grande-Côte
- Montée du Gourguillon
- Avenue de Grande-Bretagne
- Rue Grenette
- Rue du Griffon
- Rue du Professeur Grignard
- Rue du Professeur Guérin
- Grande rue de la Guillotière
- Pont de la Guillotière
- Rue Sainte Geneviève
H
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I
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- Rue du Lac
- Avenue Lacassagne
- Cours Lafayette
- Pont Lafayette
- Rue Lanterne
- Quai André-Lassagne
- Rue Philippe-de-Lassalle
- Pont de Lattre-de-Tassigny
- Rue Monseigneur-Lavarenne
- Avenue Leclerc
- Cours de la Liberté
- Rue du Docteur-Edmond-Locard
- Rue Longefer
- Rue Longue
- Rue Louis-Loucheur
- Montée de Loyasse
- Avenue des Frères-Lumière
- Place du Maréchal-Lyautey
M
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- Place Jean-Macé
- Rue Malesherbes
- Rue Hector-Malot
- Rue Marietton
- Rue des Marronniers
- Rue de Marseille
- Rue de la Martinière
- Pont Masaryk
- Rue Masaryck
- Rue Masséna
- Rue Mazard
- Rue Mazenod
- Place Pierre-Mendès-France
- Avenue de Ménival
- Rue Mercière
- Rue Marcel-Mérieux
- Avenue Jean-Mermoz
- Boulevard Vivier-Merle
- Boulevard Édouard-Michelet
- Place des Minimes
- Rue Molière
- Pont Morand
- Rue de Montauban
- Rue Montgolfier
- Rue de Montbrillant
- Rue Paul-Montrochet
- Rue Mouillard
- Quai Jean-Moulin
- Ponts de la Mulatière
N
http://www.constantine-hier-aujourdhui.fr/LaVille/universite_populaire.htm
L'Université Populaire de Constantine, construite en 1906 en face de la mairie, laissera sa place en 1918 au Palais de Justice.
Reconstruite derrière la poste et inaugurée en 1932, l'UP était un établissement municipal, à la disposition des associations culturelles.
Reconstruite derrière la poste et inaugurée en 1932, l'UP était un établissement municipal, à la disposition des associations culturelles.
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C'est à l'Université Populaire que plusieurs concerts de Cheikh Raymond ont été enregistrés.
Extrait d'un entretien avec Jacques Leyris, fils de Raymond Leyris, datant de 1995.
- D'où vient l'enregistrement du concert de 1954 à l'Université Populaire de Constantine que vous publiez aujourd'hui ?
- Cet enregistrement est dû à un inconditionnel de mon père et de sa musique. Cette personne, qui possédait un magnétophone -- fait assez rare pour l'époque -- , avait disposé des micros à l'intérieur de bouquets de fleurs et enregistré le concert sans que l'on n'en sache rien. A l'origine, les bandes n'avaient pour but que de servir le bonheur de ce mélomane. Elles l'ont suivi en France en 1962. Un an après sa disparition en 1969, sa femme me contacte en me disant qu'elle possède un certain nombre d'enregistrements originaux ( pirates ) de mon père et me propose de les acheter. Ce que j'ai fait. Grâce à ce piratage d'un jour, on peut aujourd'hui se rendre compte de ce que pouvait être un concert de malouf à Constantine en 1954. Et avec le fond d'archives dont je dispose, j'ai de quoi faire une vingtaine de CD. |
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Quelques souvenirs de Constantinois :
« C'etait derrière la grande poste, en allant vers le
cinema Nunez je crois ou vers l'avenue Viviani ou vers le pont sidi
Rached.A l'école primaire, nous allions voir des films en noir et blanc. Plus tard, nous avons decouvert la grande salle de théâtre où se donnaient des concerts. En 62/63 j'ai assité à un radio-crochet. »
« L'UP se touve juste en face de notre appartement au 10 de l'avenue Viviani.
Si ma mémoire est bonne j'ai fais aussi pendant un certain temps du théatre avec une équipe d'intectuels, je crois bien que nous avons monté une piéce de Brecht : "celui qui dit oui , celui qui dit non" mais mon créneau c'était plutôt la comédie de boulevard. »
« Il y avait un conservatoire de musique, ainsi qu'une grande salle de spectacle, où se donnaient des concerts, des conférences et des spectacles. Pour ma part j'y ai assisté à des concerts de malouf, sous forme de conférences, dirigés par feu le docteur Bendali.
Il existe actuellement beaucoup de CD de Raymond, qui ont été enregistrés Live, à l'UP.
J'y ai aussi suivi, début des années 60 des cours de solfège sous la direction d'une vénérable dame qui s'appelait Madame Sikard. Elle était d'une extrême gentillesse. Nous étions tout petits et elle était déjà d'un âge avancé. Elle tenait, au début de chaque cours, qu'on lui fasse la bise, sur la joue. Ce que nous faisions avec respect et plaisir, malgré la couche de fard qui nous restait chaque fois sur les lèvres.
J'y ai aussi suivi des cours de flûte sous la direction de musiciens venus spécialement de Paris. Ils nous ont fait répéter pendant 6 mois, et nous avons finalement donné un spectacle à l'UP. Il y avait un de ces parisiens au piano. Nous, nous avions une chorale mixte, et beaucoup de flûtes. Entre autre morceau, nous avions interpreté l'Hymne à la joie de Beethoven.
Enfin, il y avait aussi, si mes souvenirs sont bons, des cours de dessins et de peinture. »
« L’U.P n'abritait pas que les conférences ou des écoles de Musique.
Certes pour la Musique il y avait Mr Daoudi qui donnait des cours de violoncelle, Si Abderrahmane BENCHARIF et BENKHOUIET étaient au violon au Piano il y’avait Bibi...
Des galas et des concerts y étaient donnés aussi sans oublier des représentations théâtrales de troupes d’amateurs comme "El Amal El Masrahi" dirigée par Si El Hacène BENCHEIKH LEFGOUN et dont certains membres sont actuellement de grands acteurs (3ami Bachir, Hacène BENZERARI, Rachid le Comédien.......) et la liste est longue.
De grands chanteurs également s’y sont produits, Raymond LEYRIS, Z’hor et Med Tahar FERGANI y ont donné des soirées magnifiques.
L’UP a été le grand pôle de la culture à Constantine. »
« Je confirme que l'UP était municipal , on y donnait des galas de danse aussi quand le théâtre n'était pas disponible
J'ai eu aussi la même prof de solfège avec qui j'ai le souvenir cauchemardesque de ses dictées musicales
La scène était plus petite que celle du théâtre »
« Effectivement il y avait ces dictées . Mais elle était très gentille. Je me rappelle que c,était dans une salle du sous sol à l'arriéré de l'UP. Il me semble qu'on surplombait la caserne des pompiers. »
« Dans les années 58/59 et jusqu'en 62 ma fille a suivi des cours de danse à l'UP. Je ne me souviens plus du nom de son professeur. Il y avait aussi Odile Pontillo. Enrico Macias, Gaston Guenassia à l'époque prêtait quelques fois son concours lors des répétions et des galas. Elle a aussi suivi des cours de musique avec Mme Sicard, à son domicile. A l'époque nous habitions Rue Rivière et Mme Sicard El Kantara, ce qui simplifiait les déplacements. Cette dame donnait aussi des leçons de musique au Plètre. »
« Il me semble que dans la salle de spectacle principale il y avait un tout petit balcon, non ? »
« J'ai gardé un vague souvenir de ce balcon, comme une image brumeuse, surtout quand nous avions donné un spectacle avec nos amis parisiens en 1964. »
« L'UP. Quels beaux souvenirs.Nos profs nous y ramenaient dans les années 60 pour assister à des conférences. C'est à cette période ,je me le souviens comme si c'était maintenant ,que j'ai connu (le conférencier était français) le poète et dramaturge espagnol Federico Garcia Lorca...
L'UP possède un grand balcon, pour nous enfants c'était notre "perchoir", notre "poulailler"! Ah mon Dieu,que turbulents nous étions,c'était l'occasion d'or pour narguer et nous moquer de nos maîtres d'internat! On riait, dansait, chantait à tue-tête.
O Temps,veux-tu me porter à cette époque! »
• • •
Quelques photos de l'UP qui abrite aujourd'hui
l'Institut Régional de Musique.
Entrée principale. Derrière, au fond, la Poste.
Façade est, vue en venant du pont Sidi Rached
Façade sud
Façade arrière, vue de la place des Chameaux
Photos Abdellah Deffous
http://www.constantine-hier-aujourdhui.fr/LaCulture/cinemas.htm
Comme partout ailleurs, le cinéma
était à Constantine une distraction touchant le plus grand
nombre. Constantine possédait un certain nombre de salles réparties
sur les différents quartiers
de la ville.
Je vais tenter ici d'évoquer de ces différentes salles, en sachant que les informations que j'ai pu recueillir sont parfois un peu contradictoires ou incomplètes. Je compte donc sur tous ceux qui auraient des précisions ou des documents à me faire parvenir pour enrichir cette page. Je les remercie par avance.
Je vais tenter ici d'évoquer de ces différentes salles, en sachant que les informations que j'ai pu recueillir sont parfois un peu contradictoires ou incomplètes. Je compte donc sur tous ceux qui auraient des précisions ou des documents à me faire parvenir pour enrichir cette page. Je les remercie par avance.
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Article paru en 1934
Le Nunez - Le Royal - Le Rhumel
Cette salle située
près du pont de Sidi Rached à la sortie de la Souika (Ras
El Kantara). On prend à droite la montée qui mène à la
grande poste et au théâtre de Constantine : boulevard Berteaux
devenu rue Bounab Ali. Derrière
le cinéma
il y a le quartier Bab Djabia et en face la
caserne des pompiers.
Au départ la salle nommée le Nunez, devient le Royal en 1958. Son directeur était M. Gilbert Ghristi. Aujourd'hui ce cinéma se nomme le Rhumel.
Au départ la salle nommée le Nunez, devient le Royal en 1958. Son directeur était M. Gilbert Ghristi. Aujourd'hui ce cinéma se nomme le Rhumel.
Le Royal ... |
... devenu le Rhumel. |
Le Colisée
Le cinéma le Colisée faisait
partie du Casino municipal situé près de la place Lamoricière et aujourd'hui
détruit.
J'en profite pour préciser que le Casino n'a pas été détruit pour des raisons morales ou religieuses, mais parceque, comme beaucoup d'autres édifices constantinois, il était victime des glissements de terrain. Son emplacement correspondait à un remblai datant de l'arrasement du Coudiat.
Cette salle avait la particularité d'avoir un toit qui coulissait pour profiter des douces soirées d'été.
J'en profite pour préciser que le Casino n'a pas été détruit pour des raisons morales ou religieuses, mais parceque, comme beaucoup d'autres édifices constantinois, il était victime des glissements de terrain. Son emplacement correspondait à un remblai datant de l'arrasement du Coudiat.
Cette salle avait la particularité d'avoir un toit qui coulissait pour profiter des douces soirées d'été.
Le Colisée
Programme du Colisée du 10 au 16 octobre 1952
L'ABC - El-Anouar
Le cinéma ABC situé à Bellevue,
rue Laveran, a été inauguré
en 1948. Son directeur est alors M. Victor Allessandra. La salle était
alors de 700 places.
En 1959 la salle est rénovée et agrandie pouvant alors accueillir 1100 spectateurs et permettait la projection des films en CinémaScope. Son directeur est alors M. Ruscica.
Cette salle a la particularité d'avoir deux plafonds roulants donnant une aération idéale.
La scène pouvait également recevoir toutes sortes de spectacles.
En 1959 la salle est rénovée et agrandie pouvant alors accueillir 1100 spectateurs et permettait la projection des films en CinémaScope. Son directeur est alors M. Ruscica.
Cette salle a la particularité d'avoir deux plafonds roulants donnant une aération idéale.
La scène pouvait également recevoir toutes sortes de spectacles.
L'ABC dans les années 50 |
Ce cinéma aujourd'hui |
La salle de l'ABC
Programme du 16 au 22 mai 1952
Programme du 21 au 27 mai 1954
avec "Jeux Interdits" à l'affiche
avec "Jeux Interdits" à l'affiche
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Cirta Palace - Cinémathèque Cirta
Le cinéma Cirta Palace faisait partie de l'hôtel du
même nom situé avenu d'Angleterre. Il a été créé lors de l'agrandissement
de l'hôtel. (Voir photo de la salle en haut de cette page dans l'article
de 1934).
Il semble que cette salle soit devenue la Cinémathèque de Constantine, jusqu'à disparaître en 1995 dans un incendie (voir article
ci-dessous). Est-ce cette cinémathèque qui devait être déménagée dans
la salle de l'ancien cinéma Vox
Jeudi,12 juillet 2001
Cinémathèque Cirta de Constantine - L’histoire à la
rescousse de l’histoire. Cette salle sombre qui a, de tout temps, fait de la résistance est, aujourd’hui, menacée de disparition.
Constantine qui ne dispose actuellement
que de quelques "pseudo" salles
de cinéma dispersées sporadiquement sur une aire
limitée de la ville et détournées pour la
plupart de leur principale finalité, est en voie de se faire
délester de la dernière "parcelle" de son
patrimoine culturel : le musée du cinéma "Cirta".
Cette salle surplombant une zone commerciale et populaire par excellence (l’avenue Rahmani Achour) a été cédée, cela fait quelques années, à un privé qui envisageait d’autres débouchées pour la mythique cinémathèque de Constantine. En effet, c’est à la lumière du décret n°3295 daté du 18.10.95 qu’une commission ad hoc (encore une), a restitué ladite salle à une famille connue sur la place publique, ici à Constantine. Les gestionnaires de la cinémathèque de l’époque avaient alors esté les nouveaux propriétaires en justice et cela dans le but de parvenir à une annulation de la décision ,donc la restitution de la salle à ses prétendus "possesseurs originels". La justice avait alors tranché en faveur de ladite famille. Pire encore, elle est allée jusqu’à étendre leur propriété sur l’assiette de l’ensemble de la bâtisse et comprenant l’hôtel et la cinémathèque. En deuxième instance, ce même tribunal procéda donc à l’annulation de la première décision de restitution de la cinémathèque et cela sur la base des documents émanant de la Conservation des hypothèques , datant de mai 1948. Ces documents que les plaignants ont pu avoir grâce à l’aide très précieuse de l’association des amis de la cinémathèque et du cinéma de Constantine, stipulent que "la société de l’hôtel Cirta au capital social de 15 millions de francs, ayant son siège social à Constantine - avenue Viviani (Rahmani Achour),société constituée au terme d’un acte signé le 21.07.1947, est propriétaire sans exception ni réserve de l’ensemble des terrains, constructions et installations de toute nature composant l’hôtel Cirta ainsi que de l’autre bâtiment formant aile élevée sur deux sous-sols comprenant l’un, un bar-brasserie et l’autre une salle de cinéma de 800 places"( fin de lecture). On croyait voir la mythique et non moins très historique salle de cinéma "rentrer au bercail". C’était sans compter sur les non-moins historiques "lenteurs administratives" qui ont fait que jusqu’à ce jour, le wali de Constantine, saisi à cet effet depuis naguère, n’a toujours pas opposé son paraphe sur le document portant annulation de la restitution acquise, faut-il le préciser, par voie de justice. Et pourtant, cet autre monument de l’antique cité a résisté quand tous les "faiseurs de culture" ont pris la fuite. La cinémathèque de Constantine a fait de la résistance. Elle a continué à fonctionner, même durant les moments les plus difficiles. Beaucoup de personnalités nationales et internationales ont, un jour, un soir "enjambé" le pas de porte de la cinémathèque le temps d’un débat, d’une projection. Des Oussamba, Chahine, Costa, Vautier, Gavras, Chouikh, Badie sont passés par là et d’autres encore. Des panoramas cinématographiques ont été organisés durant les années de braise, les années 90 et jusqu’à l’incendie de 1995 qui a réduit le musée du cinéma en cendre — à cause d’un court circuit (!) — la salle Cirta rayonnant sur pratiquement tout l’est algérien. On y venait de Sétif, de Mila, de Skikda, de Jijel pour y rencontrer les "faiseurs de magie", les faiseurs d’histoires. On les rencontrait, on discutait un brin, et on en repartait avec la protubérante sensation d’avoir touché le ciel. Aujourd’hui, la cinémathèque Cirta n’est plus, du moins c’est ce que les autorités locales en ont décidé. En tous cas, l’association les amis de la cinémathèque et du cinéma de Constantine a décidé d’alerter les autorités centrales afin de résoudre ce problème car, estime-t-elle : "Il faut réconcilier le citoyen avec le 7e art". Mais en attendant "la levée de l’embargo", la mascarade continue.
Delizia Ben
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Le Vox - Le Triomphe - Cinémathèque El Nasser
Le cinéma Vox se situait en
bas de la rue de France (ou rue du sergent Atlan) aujourd'hui rue du
19 juin 1965. Devenu ensuite le Triomphe, aujourd'hui cette salle a été rénovée pour accueillir la
Cinémathèque.
La salle située en bas de la rue de France |
La salle en cours de rénovation en 2004 |
La cinémathèque de Constantine toujours fermée malgré l'engagement de la ministre
La Tribune, 14 Octobre 2006
Il y a une année Khalida Toumi promettait sa réouverture une quinzaine de jours plus tard.
Jour
pour jour il y a une année, en visite de travail et d'inspection, la
ministre de la Culture annonçait, non sans triomphalisme, que la salle
de répertoire de la cinémathèque de Constantine allait rouvrir ses
portes dans la quinzaine qui suivait, et plus précisément le jour de
l'Aïd El Fitr. Depuis, deux Aïd sont passés, un troisième arrive et
point de réouverture de la fameuse salle. Dans l'euphorie de l'annonce,
le wali alors fraîchement installé et ne connaissant pas encore
l'univers impalpable de la ville de la culture, des arts et de la
science, emboîtait le pas quelques semaines plus tard à Khalida Toumi en
invitant les Constantinois à se délecter des films qui allaient y être
projetés et mieux encore à titre gracieux une semaine durant.
A.
Boudiaf ne pouvait pas tout savoir. Tout d'abord la salle n'était pas
prête du fait qu'elle n'avait pas encore été définitivement réceptionnée
(absence du PV de conformité de la protection civile) et si tant est
qu'elle l'aurait été, elle ne disposait pas du matériel de projection.
Ce qui, excusez du peu, n'est pas rien. Mme Toumi, dans la foulée,
donnera le nom de celui qui serait le directeur de la cinémathèque,
lequel, contacté par nos soins, démentira tambour battant l'information
dans les heures qui suivront, déclinant la proposition pour des raisons
que, par manque d'espace, nous ne pourrons pas détailler. Passée
l'euphorie de la déclaration ministérielle, le scoop pour les
journalistes, l'émerveillement des officiels, l'attente des cinéphiles
éternels lampistes, poindra hélas la triste réalité.
Les jours, les semaines, les mois et enfin l'année passeront sans qu'un seul rai de projecteur ne macule l'écran.
Une
année après, nous avons de nouveau contacté, mardi dernier, le
ministère de la Culture. Il y a lieu de souligner que nous le faisions
presque régulièrement depuis une année pour obtenir les réponses les
plus farfelues. Celles obtenues mardi dernier ne dépareillent en rien de
celles que nous avons obtenu deux mois après la visite de Khalida
Toumi. Notre première interlocutrice était Mme Zahia Yahi, chef de
cabinet, qui nous dira en substance : « Ah ! oui la cinémathèque de
Constantine, je sais qu'il devrait y avoir des travaux de réfection pour
qu'elle rouvre.» (sic). La salle a été restaurée il y a plus de deux
ans. Et notre interlocutrice de poursuivre « écoutez de toutes les
manières, je vais vous orienter sur quelqu'un qui connaît à fond le
dossier». Elle l'appelle effectivement pour dire à M. Hadj Tahar, chargé
du développement et de la promotion du cinéma, de nous prendre en
charge.
48
heures plus tard, c'est au cadre concerné que nous avons affaire. «Vous
savez, le problème, en fait il y en a deux. Le premier est que le
ministère a doté la salle d'un appareil de projection, mais il
semblerait que celui-ci ne soit pas adapté. Le second consiste en un
problème de câblage et d'installation électrique assez complexe.»
(re-sic). La Tribune avait fait état de l'obsolescence du matériel
déplacé avant, pendant et après son installation illustration à l'appui.
L'appareil avait été prélevé d'un ciné-bus déglingué et hors d'usage du
temps de la révolution culturelle. La difficulté résidait en une
inadaptation de la distance focale, d'où une image indicible. Quant à
l'installation électrique complexe, il ne s'agissait ni plus ni moins
que d'un gros câble qui, sur instruction de la protection civile, devait
être gainé pour éviter tous risques.
L'appareil
de projection est toujours sur place, l'installation électrique a été
rendue conforme plus de cinq mois après la visite de Khalida Toumi et le
PV de conformité n'a été remis par la protection civile que récemment
dans la mesure où la direction des sapeurs pompiers avait également
exigé de connaître la nature du revêtement des sièges pour établir leur
qualité d'ininflammabilité ou leur lenteur à prendre feu dans la limite
des normes en vigueur. En conclusion donc, la ministre de la Culture a
lancé, au petit bonheur la chance, une information pour faire plaisir
aux journalistes qui l'avait questionné sur la réouverture de la
cinémathèque. Ses collaborateurs l'ont suivi en déplaçant le premier
matériel trouvé en cours de route au moment où ceux qui lui sont les
plus proches, et plus grave encore directement concernés, ignorent
finalement tout de la situation.
Ce
qui est certain, c'est que tout ce monde-là ne risquera pas d'être
dérangé, et encore moins par une dizaine de travailleurs qui sont payés à
ne rien faire, juste à assurer une permanence à tour de rôle pour se
consacrer à un emploi ailleurs, et un directeur de la culture trop
occupé, à telle enseigne que lorsque nous lui avons fait part du refus
de répondre favorablement à la proposition de la ministre désignant
untel au poste de directeur de la cinémathèque, il nous a répondu sans
peur du ridicule : «Eh bien ! Nous ferons la proposition à son frère il
est bien un peu dans le créneau.»
A. Lemili
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• • •
L'Olympia à Bab El Kantara devenu Numidia
Ouvert en 1953, il est doté d'un écran panoramique.

Ouvert en 1953, il est doté d'un écran panoramique.
L'Alhambra
L'Alhambra se trouvait à
proximité du Cirta, à la place de l'actuelle mosquée du Bardo et il
semble que son appartenance d'origine revient à la famille Chentli.
C'était un cinéma avec salle en plein air, précurseur des "drive in", la
salle couverte construite en plus grande partie en bois avec des gros
risques d'incendie a été fermée par mesure administrative.
• • •
D'autres salles de cinéma
On peut également citer d'autres salles constantinoises
:
- Le Versailles à Sidi Mabrouk, ouvert en 1955, devenu El-Andalous
" Le cinéma Versailles de Sidi Mabrouk y est toujours et diffuse toujours des films (cassettes vidéos), pas des films à l'ancienne (bobines) parce que le cinema à Constantine a perdu son public de jadis, et c'est bien dommage." - Le Régent (sans aucun renseignement).
• • •
Pour terminer je précise qu'à l'heure
actuelle il y a des projections, entre autre dans le cadre de festivals,
dans les salles culturelles que sont Malek Haddad (Bellevue)
et El-Khelifa (ex garage
Citroën).
• • •
Un état des lieux bien sombre, mais sûrement vrai !
La
Tribune
Jeudi 10 Août 2006
Un cinéma à Constantine entre rêve
et cauchemar
Au lendemain de l'indépendance, la seule ville de Constantine
s'enorgueillissait de 8 salles de cinéma : Le Versailles,
Le Triomphe, L'Olympia, Le Colisée, Le Royal, L'ABC, Le
Cirta et La Paroissiale, une salle qui relevait de l'évêché et
qui n'en fonctionnait pas moins en tant que telle.
Bilan aujourd'hui : il ne
reste qu'une seule salle fonctionnelle si tant est qu'un coupe-gorge
puisse être affublé du
statut de cinéma. Il s'agit en l'occurrence du Royal. Dans
ces colonnes, nous avions glosé à satiété sur
cet antre de la lie de la ville auquel l'île de la Tortue
ressemblerait à une station du Club Med. Rendez-vous incontournable
des homosexuels, petites frappes, dealers, balances, c' est un
monde interlope implanté à moitié dans la
vieille ville tout en ayant pignon sur rue sur une partie européenne.
Et tout cela à une vingtaine de mètres du siège
d'un commissariat de police.
Le Colisée, fleuron architectural, une sorte de multiplexe
avant l'heure avec son casino, sa boîte de nuit, sa brasserie,
ses terrasses, une salle de spectacle entièrement capitonnée
de velours rouge vermillon, murs et sièges, doté de
loges aux balcons a été démoli pour des raisons
restées obscures à l'exception du pactole ramassé par
les commanditaires de cette décision auprès des entreprises
chargées de la besogne à savoir la démolition
et la réalisation d'une hideuse agora aujourd'hui noircie
par les gaz d'antédiluviens autobus.
Le Versailles et l'Olympia,
cinéma de quartier par excellence
parce que situés dans des faubourgs populaires, après
une fermeture qui a duré plus d'une décennie ont été cédés
au petit bonheur la chance dans le cadre plus d'un deal que d'une
cession réglementaire à un affairiste qui est à la
culture en général et au cinéma en particulier
ce qu'est le silex à l'énergie cosmique. Ces deux
salles viennent d'être récupérées par
la municipalité sur décision des tribunaux.
Mais en attendant leur locataire
s'est tiré avec la caisse
après les avoir exploitées un peu plus de deux années
et y avoir procédé à des aménagements
en contradiction avec le cahier des charges parce que n'ayant aucun
lien avec la prestation réelle. En plus clair, il y a aménagé des
salles de jeux, des gargotes, taxiphones, vitrines pour la friperie à l'occasion,
et. Med H., vice-président à l'APC, il y a trois
semaines, nous avait annoncé «la récupération
définitive des salles» tout en nous faisant part de
l'int ention de l'administration de les concéder dans un
cadre réglementaire à toute personne physique ou
morale qui remplirait les conditions.
Délit de faciès hier, dans une salle aujourd'hui
défigurée L'ABC qui est le nec plus ultra du chic
et du clinquant dans la ville des Ponts est située ou était
située dans un quartier huppé (il ne l'est plus) à telle
enseigne que le personnel de la salle s'autorisait la sélection
de la clientèle sur le simple critère du faciès.
Durant la guerre d'Algérie, les femmes voilées n'étaient
pas autorisées à y accéder quel que soit leur
standing et très souvent le port de la cravate était
exigé pour les Arabes. C'est dire.
A l'heure actuelle, la salle
a été dégarnie,
les sièges remplacés par des tables où des
gérontes spécialistes des conteneurs viennent «roucouler» avec
des filles qui n'ont même pas l'âge de puberté.
Les conditions d'attribution de cette salle qui englobe dix fonds
de commerce relèvent de la plus grande extravagance. Le
bénéficiaire des lieux qui a obtenu la location pour
une bouchée de pain y a maintenant racines et il est fort
probable qu'il en soit délogé au vu du traitement
du dossier à hauteur des prétoires. Le train de sénateur
semblant être le sport de prédilection des personnes
toutes responsabilités concernées impliquées
dans la chaîne du système prévalant.
Enfin le Triomphe et le
Cirta qui sont devenus au début
des années 80 des salles de répertoire de la cinémathèque
algérienne sont fermées. La première pour
des raisons surréalistes dont la Tribune n'a eu cesse d'évoquer
les contours. La deuxième ayant été ravagée
par un incendie tout en étant au centre d'un contentieux
juridique entre le ministère de la Culture, les héritiers
Chentli, propriétaires des lieux et ayant bénéficié de
la restitution de la salle sur décision du gouvernement
et, enfin l'EGT Est qui s'est invité en dernier à la «fête»,
estimant que la salle lui appartenait également parce qu'elle
est mitoyenne de l'hôtel Cirta. Un imbroglio qui ferait un
excellent scénario pour du cinéma italien. Cet état
des lieux établis et quoi qu'il
puisse arriver et si toutes solutions étaient trouvées
au marasme ambiant, il faudrait également au moins une autre
dizaine d'années pour que les salles soient réhabilitées, équipées
d'un matériel moderne compte tenu du fait que le cinéma
aujourd'hui est doté de l'image en relief, son en dolby
surround, sièges ergonomiques, climatisation, conditions
de sécurité pleinement remplies etc., etc.
Tout cela, comme l'a si
bien stigmatisé un cadre du ministère
se fera ou sera obtenu «le jour où les poules auront
des dents». Pour l'anecdote, rappelons que les héritiers
Chentli avaient été spoliés par le pouvoir
de Ben Bella de cinq salles de cinéma. Ils en ont récupéré trois
(Aïn Beïda-Meskana-Tébessa en attendant celle
de Constantine). Le défunt Chentli avait anticipé sur
la décision de l'époque en transformant l'Alhambra,
toujours à Constantine en mosquée . C'était
le meilleur moyen de tailler des croupières à un
pouvoir qui excellait dans les abus de pouvoir et atteinte au droit à la
propriété.
A. Lemili
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La Tribune 14 Décembre 2006 Algérie: 7ème art à Constantine, les grandes batailles du passé
Des sexagénaires se souviennent qu'il y avait des salles et même des ciné-clubs militants.
Avant
toute chose, la question simple est de savoir s'il est encore possible
d'«aller au cinéma» à Constantine. La réponse est non. On peut en être
surpris mais telle est la réalité qui, à bien y voir, ne dérange
nullement ceux qui continuent à répéter sans se décourager le
sempiternel discours sur Constantine «ville de culture et de savoir». Et
d'ailleurs, y a-t-il une raison pour que le cinéma soit mieux loti que
les autres expressions culturelles dès lors que çà et là se tient un
festival -du malouf pour faire court- qui fait illusion un temps ?
L'illustration
la plus récente de cette véritable descente aux enfers aura été fournie
il y a encore peu avec la diffusion algérienne du film Mon colonel,
produit par Costa Gavras et dont certaines séquences avaient été filmées
dans la ville des Ponts, qui aura été vu un peu partout sauf à
Constantine faute de salle pour l'accueillir. Existe-t-il des amis du
cinéma que la situation émeut au point de vouloir se mobiliser et
s'organiser pour défendre la place du septième art ? Sans doute, et
faut-il en plus regarder en direction de ceux, flirtant avec la
soixantaine, qui ont connu ce qui fait figure aujourd'hui de période
dorée pour le cinéma avec salles, programmes bihebdomadaires et même des
ciné-clubs aux vertus militantes.
R.
B., aux engagements politiques connus, rappelle les débats houleux du
ciné-club universitaire : «On était en pleine révolution agraire et de
volontariat des étudiants. La salle Annasr accueillait le ciné-club
universitaire et le film était presque toujours prétexte à des
empoignades politiques.» Des temps lointains et cette même salle qui,
selon les anciens Constantinois, a eu ses heures de gloire sous le nom
de «Vox», avait reçu à la fin des années quatre-vingt-dix l'une des
dernières flammes de l'engagement des cinéphiles locaux. En l'espèce, le
conflit, assez compliqué en vérité, concernait le sort de la première
salle rattachée à la cinémathèque algérienne, le mythique Cirta attenant
à l'hôtel éponyme qui faisait l'objet d'une procédure judiciaire
initiée par des héritiers soucieux de récupérer leurs droits.
La
cinémathèque Cirta avait abrité, en particulier, le «Panorama du cinéma
algérien» au coeur des années quatre-vingt qui avait fait, pour un
temps, de Constantine un authentique rendez-vous du cinéma algérien et
de tous ceux qui y étaient attachés. C. B., alors journaliste à
Révolution africaine se souvient d'«un happening constantinois, fiévreux
et libertaire où tout le monde refaisait le monde après avoir vu Anna K
de Gavras ou débattu doctement avec Ahmed Bedjaoui ou Sembène Ousmane».
Une
association s'était donc créée dans le but de maintenir la salle Cirta
dans le giron de la cinémathèque qui rassemblait employés, cinéphiles et
quelques figures du progressisme local. Les assemblées générales,
passionnées, selon ceux qui y avaient pris part, s'étaient ainsi succédé
et bien malin qui peut aujourd'hui dire sans risque de se tromper les
résultats d'un combat incertain. Il faut désormais rechercher par le
bouche-à-oreille ceux qui furent de cette ultime bataille, et le fait
notable reste qu'à l'occasion de sa première visite officielle à
Constantine, lors du Ramadhan 2005 et en marge d'une improbable «Khardja
de Sidi Rached», la ministre de la Culture avait cru pouvoir annoncer
la réouverture de la cinémathèque Annasr pour le mois suivant et cela à
la surprise de beaucoup de monde et notamment de celui qui était annoncé
comme directeur de la salle rénovée, Hachemi Zertal.
Figure
connue du cinéma algérien, M. Zertal, co-directeur avec Rachid Nafir de
la cinémathèque de Constantine, avait tenté, à son retour d'un exil
parisien, de relancer le cinéma d'abord au travers de la distribution
-il avait même fait l'événement avec Excalibur et surtout le Titanic-
puis en prenant en charge le Massinissa, salle de spectacle d'El Khroub,
avant de se tourner vers la production et de se délocaliser, sans
surprise, à Alger. Même la salle El Khalifa a payé un temps son écot au
cinéma et on avait pu revoir devant la porte d'entrée les placards
publicitaires faisant fonction d'affiche.
Cela
n'a pas duré parce que les travaux de réfection n'ont pas repris sans
que nul sache réellement pourquoi. Les nostalgiques tiennent que le sort
du cinéma à Constantine avait été de manière prémonitoire scellé avec
la destruction, dans les années soixante-dix, du complexe le «Casino» et
de la belle salle du «Colisée» et les plus avertis comptabilisent les
écheveaux juridiques qui continuent d'empêcher les pouvoirs publics
-notamment le téléaste Hazourli en charge des dossiers culturels au
niveau de l'APC- de reprendre en main le cinéma et de rendre les
célèbres salles de la ville au public.
A Constantine, la réalité continue de primer sur la fiction.
Meriem Merdaci
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Le Quotidien d'Oran - 12 février 2007
Le cinéma a-t-il une chance ?
Le sort des quatre salles de cinéma que compte l'APC de Constantine dans son patrimoine est aujourd'hui en débat.
En
effet, l'APC de Constantine qui avait introduit une action en justice
pour récupérer ces salles, mise en location dans les années 80, a eu
gain de cause pour deux d'entre elles et reste en attente de la décision
de la cour suprême pour les deux autres. Mais déjà, la question d'en
faire quoi se pose.
La
vice-présidente chargée de la commission du patrimoine, Mme Leila
Bellil, que nous avons contacté nous précise qu'un premier jugement a
été rendu en faveur de l'APC, en ce qui concerne deux de ces salles de
cinéma, à savoir le Rhumel (ex-Royal) et El-Anouar (ex-ABC), mais il y a
eu pourvoi en cassation. Quant aux salles El-Andalous (ex-Versailles)
et Numidia ( l'Olympia), la cause est entendue et il ne s'agit, selon
notre interlocutrice, que de régler la question des arriérés du loyer
par voie judiciaire.
Est-il
alors question de recentrer ces salles qui ont connu d'autres fortunes
par le passé sur l'activité cinématographique ? A cette question, notre
interlocutrice répondra par une autre. La question reste surtout de
savoir si, vraiment, un investissement lourd permettant de rendre la
vocation initiale à ces salles de cinéma ne sera pas une pure perte ?
Autrement dit, si un tel projet sera rentable pour l'APC. Mais au sein
de l'assemblée, les avis semblent partagés même si on s'est accordé sur
la décision d'entamer l'aménagement des bâtisses qui se trouvent dans un
état déplorable. Mais l'esquisse d'une solution à même de mettre tout
le monde d'accord est en train de se dessiner. Celle dont nous parlera
la vice-présidente de l'APC et qui consiste à tenter une première
expérience avec une salle de cinéma pour décider ensuite de ce qui doit
suivre.
Une
telle solution permettra ainsi de régler, même partiellement, le
problème de l'inexistence du septième art dans une ville comme
Constantine et de voir la réaction du public face à cette initiative.
Tant il est vrai qu'une ville comme Constantine ne dispose pas de salles
de cinéma. Faudrait-il encore, nous dira notre interlocutrice, qu'une
fois la nouvelle salle de cinéma mise en service ne servira pas des
navets aux cinéphiles. Ceci pour dire que le public avec la profusion de
chaînes satellitaires sera pour le moins exigeant sur la qualité des
films qui lui seront proposés. On revient donc immanquablement aux
moyens financiers à mettre en oeuvre et donc à la capacité de l'APC à
les consentir.
S. Benabdelkader
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La Tribune
- 14 février 2007
Salles de cinéma à Constantine : 5 ans de procédure pour récupérer le Versailles et l'Olympia
Quand
une institution de l'Etat se désengage d'une ou de plusieurs de ses
activités notamment publiques, le relais pris par le repreneur devrait
assurément obéir au respect des dispositions mûrement étudiées contenues
dans un cahier des charges. C'est une règle élémentaire dans une
société dotée d'une administration normale. Quand on prend en exemple la
cession des salles de spectacle (cinémas) de la wilaya de Constantine,
le citoyen ordinaire ne pourrait que s'étonner des conditions dans
lesquelles celles-ci ont été littéralement données à des personnes qui
n'avaient rien à voir avec l'exercice du métier. Il est vrai qu'il ne
peut certainement pas être reproché aux bénéficiaires d'avoir contourné
les procédures d'obtention du marché, dans la mesure où ils ont répondu à
un appel d'offres paru dans les journaux...,à vrai dire un seul journal
sans vraiment une large publicité. Ce qui a eu évidemment à chaque fois
pour effet de restreindre au maximum le nombre de postulants, pour ne
pas dire les limiter à un seul, généralement « initié ». De telles
situations ont profité, durant ce qui est qualifié de décennie tragique
et l'instabilité des institutions aidant, à de véritables requins qui
ont fait main basse sur des salles, à l'image du Versailles ou de
l'Olympia, deux salles de quartier au sens le plus noble du terme pour
en faire des bouges en y opérant des réaménagements illégaux en période
normale. Compte tenu d'une architecture propice parce que prévue pour
accueillir et mettre à leur aise les spectateurs et donc en plus
d'assurer la prestation cinéma, plusieurs annexes intégrées seront
dévoyées pour faire office de fast-food, salles de jeux et taxiphone.
Tout ce qui naguère était interdit à la périphérie de la salle pour
éviter la déperdition des jeunes allait en faire partie intégrante. Bien
entendu, les deux salles fonctionneront rarement comme salles de cinéma
à l'exception de la projection de films sur support vidéo dont le thème
était la violence, le sexe, la drogue et la corruption. Le retour à une
relative sérénité à partir de l'année 2000 allait quelque peu dévoiler
le pot aux roses et mettre en situation inconfortable ceux-là mêmes qui,
en étant élus dans une conjoncture confuse, n'ont pas fait de détails
dans leurs largesses au profit de relations personnelles parfois mais
surtout contre intéressement et au détriment des institutions étatiques.
A partir de 2002, l'APC basculant au profit du FLN allait inciter les
nouveaux élus à revoir toute la gestion de leur prédécesseur (RND) et
remettre progressivement de l'ordre dans la maison. Le Versailles et
l'Olympia faisaient partie de la récupération, entre autres, d'une
partie du patrimoine communal. Toutefois, si les deux salles ont été
cédées dans des conditions très discutables, leur récupération allait
s'avérer des plus compliquées en raison d'une question de respect du
droit (sic) qu'ont fait prévaloir leurs bénéficiaires, qui, durant toute
cette période, se sont « assis » sur les devoirs qu'ils étaient tenus
de respecter. Mais au-delà de toutes ces péripéties et dans
l'éventualité d'une réouverture imminente, ce qui n'est pas à exclure
non plus compte tenu de la réelle volonté de Hazourli Mohamed,
vice-président concerné ès qualités au niveau de l'APC de le faire même
si depuis près de trois années ses engagements sont restés des voux
pieux, il se posera à l'évidence la question tout d'abord de la
réhabilitation des lieux et ensuite des voies et moyens de les remplir
et, pour ce faire, plusieurs autres éléments d'appréciation posent
problème. A commencer par le renouvellement de l'équipement (cabine de
projection) et, partant, la mise à niveau du reste des équipements, la
source d'approvisionnement en films... Ce qui n'est pas à franchement
parler une sinécure, même si M. Hazourli pense autrement. En tout état
de cause, il nous a dit au cours de la journée de mardi dernier que
« dans l'immédiat, nous envisageons de rouvrir le Versailles. L'aspect
technico-financier est ficelé et le dossier sera soumis dans sa
globalité à l'assemblée pour délibération. Après quoi, nous trouverons
les moyens logistiques idoines pour que la salle fonctionne ». Nous
aimerions partager l'optimisme de notre interlocuteur sauf qu'une salle
de cinéma, même dans un style « cinéma Paradisio », est une machine qui
ne fonctionne plus comme du temps où étaient projetés sur les écrans
constantinois des films de Douglas Fairbanks Jr., Spencer Tracy,
Randolph Scott ou encore Dilup Kumar, sinon Rochdi Abada et Farid
Chawki. Fréquenter une salle obscure, organiser une sortie cinéma entre
amis ou en famille est ailleurs...,en fait sous d'autres cieux, une
activité budgétisée au même titre que la sortie restaurant, le
pique-nique ou l'achat d'un nouvel élément ménager. Alors, de là à voir
ces deux monuments que sont le Versailles ou l'Olympia réinvestis comme
au bon vieux temps quand il fallait faire une chaîne (ordonnée est-il
tout de même nécessaire de le souligner) pour prendre son billet et
vivre le film dans une parfaite communion avec le reste du public, il
existe un fossé que tout Constantinois rationnel ne franchirait pas.
A. L.
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Liberté 18 février 2007 Réhabilitation de salles de cinéma à Constantine 5 millions de DA débloqués par l'APC
Après une léthargie qui a duré deux décennies, le septième art semble susciter de nouveau l'intérêt des responsables locaux.
En effet, une enveloppe financière de 5 millions de DA a été débloquée par l'APC de Constantine pour la réhabilitation de deux salles de cinéma relevant du patrimoine communal, après une délibération approuvée, lors de la première session ordinaire de l'assemblée communale. Il s'agit de la réfection et l'aménagement de la salle El Andalous (ex-Versailles) et de Numidia (ex-Olympia). Alors que deux autres salles, à savoir Rhumel (ex- Royale) et El Anwar (ex-AB C) seront également prises en charge dans les prochaines semaines. Notons que la commission du patrimoine chargée de l'opération n'a pas manqué de rappeler que vu l'état de dégradation des salles de cinéma, le montant de 5 millions de DA semble être dérisoire. Des infrastructures qui ont été, pendant des années, abandonnées ou carrément détournées de leur vocation initiale, puisqu'elles ont été transformées en salles des fêtes ou en restaurants.
Madani R
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La Tribune : mercredi 21 février 2007
Le cinéma Cirta au milieu d'un imbroglio administratif
Trois prétendants se disputent la propriété de la salle
Il
y a dix ans, le cabinet du wali de Constantine invitait les héritiers
Chentli à se préparer à une procédure de récupération d'une salle de
cinéma qui leur avait été retirée trente-trois années auparavant sous le
régime de Ben Bella dans le cadre d'une mesure politique par laquelle
l'Etat algérien nationalisait les salles de spectacle dont les
propriétaires étaient en majorité des particuliers. Les héritiers ne
pouvaient qu'être surpris le 7 juillet 1997 par un courrier qui leur
apprenait que leurs biens leur étaient restitués conformément aux
dispositions d'un arrêté interministériel conclu entre les ministères de
l'Intérieur, des Finances et de la Culture. A aucun moment ils n'ont
cherché à se défendre contre cette spoliation et atteinte à la propriété
privée eu égard à la dimension de la partie adverse : l'Etat. En
apprenant par conséquent la réparation du préjudice subi, ils ont réagi
plus par circonspection que satisfaction car, tout était encore possible
dans ce pays homérique ou chimérique qu'est l'Algérie. Ils n'avaient
pas tort foncièrement, car, si les pouvoirs publics, aussi puissants que
pouvaient l'être les trois ministères, avaient conjointement décidé de
la restitution de biens à leurs propriétaires, d'autres protagonistes
allaient entrer en jeu. Le premier sera la Cinémathèque d'Alger qui
avait profité de l'affectation de cet espace « propriété » de la commune
de Constantine pour en faire une salle de répertoire. De tribunal en
tribunal, il sera établi que les héritiers Chentli étaient effectivement
propriétaires du commerce eu égard aux documents officiels dont ils
disposaient, notamment ceux prouvant qu'ils ont fait partie en tant que
porteurs d'actions au sein du groupe propriétaires du commerce
sus-évoqué, d'une part, et en qualité de propriétaires uniques ensuite,
grâce à l'achat de l'intégralité des actions d'où ce titre à la une du
journal régional la Dépêche : un propriétaire terrien investit dans la
culture... le jeu de mots ne valait pas roupie de sansonnet mais,
néanmoins, il apportait la preuve irréfutable que les héritiers Chentli
étaient bel et bien propriétaires de quelque chose dans ce dossier. Si
le fonds de commerce était reconnu aux Chentli, que restait-il à la
Cinémathèque d'Alger ? Les murs évidemment, ce qui n'est pas négligeable
dans la mesure où la jouissance des lieux pouvait être négociée avec
l'adversaire... Sauf qu'une tierce partie allait s'inviter au débat, en
l'occurrence l'Entreprise de gestion touristique de l'Est (EGT Est),
laquelle, à son tour, estimait que la salle de cinéma étaitpartie
intégrante de l'hôtel Cirta, il découlait de source qu'elle relevait
directement de son patrimoine. Là également l'EGT Est a jugé plus
opportun de recourir à la justice pour faire valoir ses droits...
qu'elle a vraisemblablement établis et obtenus. En vérité, dans ce
dossier où toutes les parties s'en sont allées tous azimuts les unes
contre les autres et pratiquement dans le désordre, chacun des
protagonistes jure détenir la vérité. Nous avons tenté de les contacter
une à une pour apprendre que « aujourd'hui nous avons tous les documents
établissant notre droit de propriété sur la salle de cinéma Cirta et,
pourrait-il en être autrement puisqu'elle fait partie de l'hôtel. Nous
ne dénions pas le droit aux héritiers Chentli de détenir la preuve que
partiellement le fonds de commerce leur appartient à hauteur de 400
actions sur 1 000. Nous n'évacuons d'ailleurs pas l'idée de les
indemniser à hauteur de cette marge. Quant à la Cinémathèque d'Alger,
que la justice a déboutée à notre profit, nous ne voyons pas
d'inconvénient également à ce que la salle soit exploitée dans un sens
purement culturel selon des conditions qui seront établies jusque-là.
Sinon la salle est et restera propriété de l'EGT Est », affirme un
représentant de cette entreprise. Dans cet ordre d'idées, la direction
de l'entreprise aurait même envisagé de récupérer la salle il y a
quelques semaines par recours à huissier de justice. Une mesure qui
aurait été décalée en raison d'une brèche restée ouverte dans les
attendus de l'arrêt du tribunal et pouvant tout remettre en cause ou
tout simplement rendre caduque d'une manière définitive toute la
procédure engagée depuis près de six ans. En tout état de cause, l'arrêt
en question est en cours de correction et il n'est pas exclu que l'EGT
Est réoccupe les lieux par la force publique. S'agissant des héritiers
Chentli, aussi bien C. H. que B. H. affirment « ne pas être perturbés
par ce brassage d'air. Notre famille est restée sereine le jour où elle a
été spoliée. Trente-trois ans après, elle est réhabilitée sans qu'aucun
de nous ait couru après l'arbitraire commis à ses dépens. Aujourd'hui,
l'EGT Est estime que les murs lui appartiennent, qu'il en soit ainsi,
mais, question d'indemnisation, nous ne nous contenterons pas des 400
parts affirmées par la direction de cette entreprise sachant que nous
disposons de tous les arguments de nature à démonter cette version comme
nous disposons également de documents qui datent de l'année 1949 qui
prouvent que le fonds de commerce nous appartient entièrement [1 000
parts ndlr]. » Enfin, quelques jours avant sa suspension, Hassan Hadj,
directeur de la Cinémathèque d'Alger, n'en revenait pas de la version
selon laquelle l'institution qu'il dirigeait était encore partie
prenante dans ce contentieux : « Je crois savoir, selon l'évolution des
derniers événements, que la Cinémathèque d'Alger a été déboutée dans
cette affaire. Maintenant si vous me dites que pour l'EGT Est nous
restons encore un interlocuteur, ce n'est que bénéfice pour
l'institution. » Cela étant, rappelons que la salle de cinéma Cirta
avait été l'objet d'un incendie ravageur au cours de l'année 1995. Elle
avait été réhabilitée une dizaine d'années auparavant pour accueillir
des événements de dimension internationale matérialisés par les Journées
maghrébines du cinéma et d'autres festivals thématiques qui réalisaient
la performance de drainer les grandes foules et faisaient que
Constantine devenait le rendez-vous incontournable de cinéastes
étrangers émergents pour devenir ensuite de grands noms du cinéma
mondial, dont certains ont même obtenu la consécration suprême à de
nombreux festivals, dont celui de Cannes et l'oscar du meilleur film
étranger (Jane Campion : la Leçon de piano). Pour autant, peut-on
considérer que le feuilleton de la salle Cirta est définitivement
terminé ? D'une manière ou d'une autre... certainement.
A. L.
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La Nouvelle République - 27mars 2007
Cinémathèque de Constantine
En attente des équipements de projection
Réouverte
fin 2003 après une période de fermeture de deux ans pour travaux de
rénovation, la salle «An-Nasr» de la cinémathèque de Constantine, n'a
toujours pas reçu les équipements qui lui permettraient de reprendre ses
activités et d'accueillir à nouveau le public.
Des cinéphiles constantinois approchés par l'APS estiment que l'investissement de 22 millions de dinars, consenti pour la rénovation de cette salle, ne pourrait être fructifié et avoir de sens que si cette salle de spectacles remplissait la fonction pour laquelle elle a été conçue. La cinémathèque a retrouvé une seconde jeunesse après cette opération de rénovation qui l'a dotée d'un parterre en marbre allant jusque sur le trottoir des devantures, de nouveaux revêtements pour les murs, un nouveau plafond et des nouveaux sièges, n'a pas été équipée à ce jour de son principal outil, à savoir l'appareil de projection. Initialement, explique le responsable actuel de la structure, la fourniture de nouveaux appareils de projection était incluse dans le contrat de rénovation et devait donc être effectuée par l'entrepreneur en charge de l'opération. Mais pour cause de travaux supplémentaires apparus en cours de route, celui-ci en a été dessaisi par le ministère qui a donc repris ce volet à sa charge. Après une longue attente l'équipement arrive mais il s'avère inadapté dans la mesure où il s'agissait d'appareils de projection datant d'une trentaine d'années, démontés d'un Cinébus. Des appareils, précise le même interlocuteur, sont «d'une qualité bien en deçà de ceux qui équipaient la salle avant sa réhabilitation». En plus de ce problème, qualifié «de taille» les nouveaux sièges qui ont été installés dans la salle n'ont pas été certifiés «ignifuges» par l'entrepreneur comme l'exige la réglementation en vigueur. La protection civile de Constantine ne disposant pas de laboratoires en mesure d'effectuer les analyses adéquates, a donc refusé de se prononcer sur la question et de donner son aval quant à la conformité de ces sièges. «Cela fait donc plus de 3 ans que les travailleurs de la cinémathèque de Constantine se présentent sur les lieux de travail uniquement pour veiller au bon entretien des lieux, du reste propres comme un sou neuf mais tristes, surtout pour qui connaît l'effervescence culturelle dont ils furent jadis le théâtre», indique-t-on. La seconde salle de répertoire, en l'occurrence «Cirta», est également, et pour d'autres raisons, hors d'usage depuis une quinzaine d'années, «d'ou le recul important enregistré par la cinémathèque de Constantine que tout pourtant, il y a à peine quelques années, promettait à un bel avenir», notent cinéphiles et responsables de cette infrastructure. Agence |
La Tribune - Jeudi 5 avril 2007
Le cinéma revient à Constantine
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La Tribune - 12 Avril 2007
Cinémathèque de Constantine, chassé-croisé autour de la salle Cirta
Depuis
l'incendie qui l'a ravagé, il y a presque douze ans, rarement le Cirta,
la deuxième salle de répertoire de la cinémathèque algérienne à
Constantine avait polarisé un tel intérêt des responsables de la culture
et plus particulièrement ceux du ministère du même nom comme au cours
de cette dernière décade.
Il
y a de cela huit jours, le secrétaire général du ministère de la
Culture, mettant à profit un déplacement dans l'est du pays pour
l'installation du directeur de la culture de la wilaya de Skikda, a pris
langue ou inversement avec les responsables de l'Entreprise de gestion
touristique de l'Est (EGTE), laquelle entreprise, est-il besoin de le
ressasser, a fait savoir depuis quelques années son intention de se
réapproprier la salle de cinéma le Cirta au motif qu'elle est partie
intégrante de l'hôtel et qu'en tant que telle elle ne pouvait que lui
appartenir. Pourtant, ce n'est que, bien sûr, sur le tard que l'EGTE
s'est découvert un droit de propriété sur la salle de spectacles et
presque après huit années de procédures qui n'avaient impliqué que les
héritiers Chentli réputés depuis 1949 propriétaires de la salle, avant
sa nationalisation, et la cinémathèque algérienne. Vraisemblablement, le
dernier mot serait revenu à cette dernière, consacrée propriétaire des
murs sans que soit dénié aux héritiers Chentli le droit sur le fonds de
commerce.
L'EGTE
s'invitera par la suite dans le carrousel judiciaire en s'opposant à
toute velléité de récupération de la salle par la cinémathèque
algérienne et ce, jusqu'à en obtenir un arrêt de justice qui aurait pu
être mis en exécution, il y a de cela quelques mois, n'était un détail
dans la rédaction du document. Un détail qui, semblerait-il, aurait fait
avorter toutes les procédures engagées depuis le début de l'année 2000.
En fait, tout cela ne peut empêcher une vérité vraie : tôt ou tard la
salle devait revenir à l'EGTE et toutes les démarches contraires ne
feraient que renvoyer en vain un dossier logiquement clos au regard du
droit.
Et
c'est sans doute cette réalité incontournable qui a conduit la ministre
de la Culture à autoriser son secrétaire à rencontrer le staff
dirigeant de l'Entreprise de gestion touristique de l'est, mercredi 4
avril, pour convenir des voies et moyens de cession sans faire trop de
vagues et pourquoi pas évoquer des mesures compensatoires sachant que le
secteur de la culture a énormément investi dans cette salle bien que, à
l'heure actuelle, si le bâtiment a de la superbe, l'intérieur ne soit
qu'un amas de décombres.
Mais,
si la restitution a des chances de se confirmer dans les semaines ou
mois à venir, il est une autre réalité intangible qui consiste à faire
garder à la salle sa vocation initiale dans tous les cas de figure.
C'est l'une des dispositions non compressibles de l'arrêté
interministériel de 1997 disposant du cadre d'application relatif à la
restitution des salles de spectacles à leurs propriétaires. Cela étant,
c'est une autre délégation conduite par le directeur de la Cinémathèque
d'Alger qui s'est encore déplacée à Constantine lundi dernier. Les
membres de celle-ci auraient fait le déplacement pour constater de visu
la situation de la salle pour, semblerait-il, «faire une proposition de
réhabilitation à madame la ministre dans le cadre d'Alger, capitale de
la culture arabe». C'est du moins la version officielle donnée par la
délégation aux travailleurs de la Cinémathèque de Constantine qui
l'accompagnaient. Il n'était pas question, évidemment, de les alarmer
quant à la suite de ce qui allait être décidé a posteriori. Pour la
responsable de la communication de l'EGTE, il était «clair que
l'entreprise va récupérer la salle pour la simple raison qu'elle est
forte de son droit. Cela dit, même au niveau du ministère de la Culture,
il n'y a pas de réelle opposition pour ce faire, à l'exception du
maintien de la vocation de la salle. A ce stade de la réflexion, en quoi
cela dérangerait-il l'hôtel qu'il en soit ainsi ? Sauf qu'il faudrait
en réglementer la situation et mettre fin à un contentieux qui n'arrête
pas de perdurer sans réel profit pour toutes les parties». Soulignons en
conclusion, qu'il n'y a pas que la salle de spectacles qui soit au
centre d'un contentieux mais également plusieurs fonds de commerce que
l'EGTE est en voie de récupérer par voie de justice. Ce dossier, lourd à
gérer, a énormément pesé et ce, jusqu'à remettre en cause les
opérations de cession de l'hôtel à des investisseurs étrangers.
A. Lemili
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El Watan - 21 février 2008
Salles de cinéma
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La Tribune - 26 novembre 2008
Les salles vivent une situation sombre
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La Tribune - 25 mars 2010
Des personnalités ont décliné la proposition du poste
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La Tribune - 29 mars 2010
Un cadre du ministère de la Culture à Constantine
|
La Tribune - 7 octobre 2010
Fermées et livrées à l'abandon
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La Tribune - 23 décembre 2010
Salles de projection à Constantine
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La Tribune - 23 décembre 2010
La décision de leur réhabilitation tarde à venir
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Algérie Soir - 1er mars 2011
Prochaine réouverture des salles de cinéma An-Nasr et l'ABC, à Constantine
Les salles de
cinéma An-Nasr et l'ABC de Constantine seront rouvertes ''d'ici fin
2011'', a indiqué le directeur de la culture, lundi en marge de la
cérémonie de clôture des journées cinématographiques de la ville. La
réouverture de ces deux salles, demeurées longtemps fermées, permettra à
la cité du Rocher de remédier à une ''fausse note'' en matière
culturelle et donnera à la ville la possibilité d'abriter de grands
festivals dédiés au 7e art, a souligné le même responsable. Le baisser
de rideau des journées cinématographiques a eu lieu en présence de
figures marquantes du cinéma algérien, à l'image de la grande actrice
Chafia Boudraâ dont la seule présence au palais de la culture
Malek-Haddad qui a abrité la manifestation a constitué un petit
événement, de nombreux cinéphiles voulant coûte que coûte l'approcher et
lui dire quelques mots.
Un concert de chant andalou animé par la star Bheidja Rahal a marqué la clôture de ces journées par lesquelles les organisateurs entendaient réconcilier le public avec le cinéma qui retrouve doucement mais sûrement voix au chapitre en Algérie.
Durant trois jours,
le public constantinois a eu à découvrir la créativité, le
professionnalisme et le talent de plusieurs cinéastes algériens, à
travers 6 courts-métrages et 2 films parmi lesquels ''Le dernier
passager'' de Mounès Khammar, et ''Hors la loi'' de Rachid Bouchareb.
Le défunt Larbi
Zekkal, Chafia Boudraâ, affectueusement surnommée ''La Aïni'' par
référence à son rôle inoubliable dans ''L'incendie'' du regretté
Mustapha Badie, et l'homme de radio Djamel-Eddine Hazourli, avaient,
rappelle-t-on, été honorés lors de l'ouverture, samedi dernier, de ces
journées cinématographiques qui ont permis aux Constantinois de renouer
avec l'ambiance particulière des salles obscures.
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La Tribune - 17 novembre 2012
Dans le cadre de la réhabilitation des salles relevant du CNC
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El Watan - 29 avril 2014
Réhabilitation des salles de cinéma
La grande désillusion
Les supputations vont
bon train, suscitant des doutes sur une éventuelle
réhabilitation de ce qui reste de ce patrimoine culturel qui a fait
les beaux jours de cette ville.
Plus d'une année après la présentation de l'avant-projet
de la manifestation culturelle de 2015 à l'occasion de la visite à Constantine
du Premier ministre Abdelmalek Sellal, c'est toujours le flou autour du volet
de la réhabilitation des salles de cinéma. Ces salles qui faisaient
autrefois la fierté de la ville, sont fermées depuis 14 ans;
l'espoir nourri par les cinéphiles est devenu une grande désillusion.
Interrogé sur cette situation, le directeur de la culture de la wilaya,
Djamel Foughali, nous apprend que c'est depuis quelques jours seulement que
le dossier de la réhabilitation des salles de cinéma lui a été affecté.
Selon ses propres dires, c'est une autre institution, la commission des salles
de cinéma en l'occurrence, qui était en charge de la réhabilitation
des six salles de cinéma entrant dans le cadre de la manifestation culturelle
de 2015.
Apparemment, c'est un dossier lourd
qui n'a pas trouvé un écho
favorable auprès de cette commission, d'où un retard inconsidéré quant à l'entame
des travaux, alors que la ministre de la Culture, dans chacun de ses déplacements
en fait son credo. Si pour la cinémathèque Cirta, attenante à l'hôtel
qui porte le même nom, le projet de sa réhabilitation fait partie
de celui consacré à tout l'établissement hôtelier,
le sort réservé aux autres salles demeure inconnu. «Nous
avons certes accusé un grand retard, mais maintenant que la ministre
m'a instruit pour ce faire, j'ai tout de suite commencé l'élaboration
des cahiers des charges et après consultation, nous allons, par le biais
d'une passation de gré à gré, procéder à l'entame
des travaux», a déclaré le directeur de la culture. «Le
retard accusé ne nous laisse pas beaucoup de temps, et c'est pour cela
que nous misons sur trois salles qui seront opérationnelles, lors de
l'inauguration de cette manifestation. J'ajoute que nous avons sollicité des
architectes constantinois, précisément des membres du conseil
de l'ordre des architectes, le but étant de donner à ces professionnels,
la possibilité de nous remettre un travail qui tiendra compte de plusieurs
paramètres», a-t-il précisé.
Les salles concernées sont le cinéma Rhumel (ex-Royal), El Anouar
(ex-ABC), et la salle de cinéma de Aïn Smara. Les autres salles
sont concernées aussi par cette étude, mais risquent de dépasser
les délais prévus, selon notre interlocuteur. Toutefois, pour
ceux qui connaissent bien ces salles, la tâche serait ardue compte tenu
de leur état de dégradation avancé. C'est le cas de la
salle El Anouar, qui a été transformée par son ancien
gérant en salle des fêtes, avant d'être abandonnée.
Même constat pour le cinéma le Rhumel, sérieusement menacé par
les bâtisses en ruine de Souika. Concernant le montant des crédits
alloués à ce dossier, aucune information ne nous a été communiquée
; de même pour l'entame et la durée des travaux.
En revanche, la cinémathèque En-Nasr, sise à la rue du
19 Juin, qui a fait l'objet de travaux, n'est toujours pas opérationnelle,
alors que le même responsable nous assure que tout a été fait
et que, «aucun problème n'est à signaler». Mais selon
certaines sources, l'entrepreneur connaît des problèmes de paiement.
L'autre salle située à El Khroub, prévue dans la manifestation
de 2014, semble faire chou blanc.
N. Benouar
http://www.constantine-hier-aujourdhui.fr/LesImages/photos1900/travaux_coudiat.htm
Les travaux d'arasement
de la colline du Coudiat-Aty
de la colline du Coudiat-Aty
Les travaux d'arasement de la colline du Coudiat ont donné lieu à la construction de voies ferrées provisoires
destinées à transporter les déblais vers les parties à remblayer.
destinées à transporter les déblais vers les parties à remblayer.
Les remblais sont déposés à de chaque côté du passage entre la future place Lamoricière et celle de la Brèche.
La colline est presque totalement arasée.
La colline est presque totalement arasée.
Il me semble que ces documents montrent les premiers glissements de terrain dus aux remblais sans doute mal stabilisés.
Pas d'engin pour ces travaux, mais uniquement la pelle et la pioche !
http://raphaeldrai.wordpress.com/
http://raphaeldrai.wordpress.com/parcours/memoires/parcours-de-yoav-drai/1961-62exode-dalgerieentre-le-dard-et-le-miel-nouveaux-departs/
Raphaël Draï – Le Blog
1961-62…Exode d’Algérie…entre le Dard et le Miel… Nouveaux départs….
1961-62…Exode d’Algérie…entre le Dard et le Miel… Nouveaux départs….
BALCON
AU 6 AVENUE VIVIANI 24 HEURES AVANT LE GRAND DEPART EN 1961…INSTINCT DE
PRESERVATION DU SOUVENIR A 14 ANS..Avec mes meilleurs amis des EI
Francou & Alain Sebbah et…notre Canari…
L’an 1960 était celui de ma Bar-Mitzva a Constantine. Cette même année fut marquée par le décès de ma Grand-Mère Maternelle « IMA-RAHMONA » (Mère Pitie, ou Mère Grace, si je traduis le Judéo-Araméo-Arabe prononce alors comme suit… » Ma-Rahmona »). Cela se passait dans la plus grande des modesties, car le deuil prenait….un an….pas de radio…pas de télé…pas de participation aux festivités. ‘Very Hard Period ». La seule chose que j’ai réussi a garder, ceux sont les boutons de manchettes Louis-d’or offerts par…Raymond Leyris, que je garde précieusement depuis comme « mémoires dans une armoire blindée » Raymond le Chanteur! Je réalise maintenant a peine…
Puis c’est l’Exode, les ballots, le cadre, le bateau, les soeurs du Bon Secours a Marseille.
On débarquait avec tout notre passé et nos baquets: Ma Mère (56 ans), mon Père (59 ans) mon Frère Charly (17 ans) et moi (14 ans), et s’installaient au camp «D’ADRAINAS » en guise de camp d’Arenas.. chez Rolland et Claire qui s’étaient installes au 44 Rue du Bosquet à Marseille quelques mois auparavant. Ma nièce Jocelyne avait 11 ans, Patricia, 9 ans, Philippe le batteur, 7 ans…
Le « salon » de chez Claire était le QG de la famille en exil. Entre temps, Raymond Leyris, s’était fait assassiné en Juin 1961 je crois, a Constantine (lire les Pays d’Avant de Raphael). Nous venions donc a peine d’arriver à Marseille. La nouvelle venait de s’abattre comme un obus de 240 mm sur la communauté exilée.
Je revois ma pauvre mère déjà suffisamment épuisée par cette tragédie du déracinement, se frappant le visage et pleurant à grosses larmes.
3 mois plus tard, en Septembre 1961, de cette même année, elle rendra son âme au Créateur après une terrible agonie qu’il m’est difficile d’oublier.
Je m’oblige, par devoir de mémoire toujours, à affronter ces instants tragiques, a survivre même. Cela aide a comprendre beaucoup de choses sur la vie et me «blindera la peau et l’esprit ». Je crois que les difficultés offrent comme avantage certaines facultés. Elle avait « rendu son mandat » à l’Eternel, phrase que je retiens de Pierrot (Raphael) et qu’il m’avait dit lorsque je lui avait téléphone d’Israël pour lui présenter mes condoléances, en regrettant la disparition de notre Cher Oncle Tonton Henri…
« Rendre le mandat après avoir termine sa mission sur terre »…
Aznavour venait d’écrire …La Mama…Paroles et musique qui me pincent le coeur et coince ma gorge jusqu’a présent lorsque je l’entends…
Au Prado, me rendant a l’hôpital de la Timone, je rencontrais Sylvia Taieb des E.I., la fille de « Sam le Boucher », et lui annonçait la disparition de ma mère… Attristée et choquée, elle me présenta ses condoléances.
Rolland (34 ans) était encore a Constantine pour finaliser de la paperasse administrative, puis arrivera avec sa valise, lorsqu’elle sera dans son cercueil, avant son enterrement au cimetière de Saint Pierre. Il n’assistera pas (heureusement d’ailleurs pour lui) à ses derniers soupirs. Il en fera une maladie!
Jaky, mon frère Cadet, grand sensible n’arrivait plus a contenir ses nerfs et suppliait ma mère qui agonisait, d’arrêter de râler et d’aller rejoindre ce monde ou parait-il tout est paradisiaque. Elle était allongée sur un lit dans la chambre a droite de l’entrée de l’appartement de chez Claire et Rolland.
Dans des moments pareils on se rapproche l’un vers l’autre puis l’on s’éloigne l’un de l’autre, recherchant une ile paisible, pour se faire de l’ordre et se « réorganiser ». Individuellement et collectivement.
Nous étions tous unis par un terrible désarroi, plonges dans la tristesse de ces années et évènements qui tracent parfois qu’on le veuille ou non, le destin de chacun.
1961-1962 – Tonton Daniel
Je revois plus tard , ensuite, mon Oncle Tonton Daniel, exile lui aussi, assis par terre, sur le sol de la terrasse de chez Claire et Rolland, sous un ciel bleu Marseillais et un soleil agréable, vêtu d’une grande gandoura blanche, les cheveux gris, rétamant les plateaux de cuivre. Il avait près de lui une bouteille d’anisette, un verre qui servait de « vase communicant » de l’eau fraiche et des glaçons. Il était joyeux et buvait pour noyer sa tristesse. Claire lui servait de la «kemia », des olives, des « krafetz » (carpatz en hébreu, céleris en français) pour lui faire plaisir et il nous adorait, nous glissant le peu de pièces qu’il lui restait encore a donner de tout coeur a ses neveux et nièces.
C’était le Camp «d’ADRAINASS» de chez Claire et Rolland…1961-1962…
Il y aura de nouveaux départs vers de nouveaux horizons. Tout est question de temps.
https://www.facebook.com/Boumarchi/photos/pb.168915596580159.-2207520000.1411027199./168921026579616/?type=3&theater
Photos de Boumarchi (rue viviani( constantine
le plus beau cartier de constantine
http://cagrenoble.fr/constantine/constantine.html
Eliaou Gaston GUEDJ
CONSTANTINE
« Et
voici Constantine, la cité phénomène,
Constantine l'étrange, gardée comme par un serpent qui
se roulerait a ses pieds par le Rhumel, le fantastique Rhumel, fleuve
d'enfer roulant au fond d'un abîme rouge comme si les flammes
éternelles l'avaient brûlé. »
GUY DE
MAUPASSANT
Le pont suspendu et au fond à droite le monument aux morts.
La ville en 1837
Constantine, l'antique Cirta, est alors une véritable forteresse. Enserrée dans une boucle du Rhumel qui l'entoure sur trois côtés, elle a certes un charme particulier, mais surtout une situation de défense privilégiée. Située à une altitude de 644 m, sur un rocher dominant cette première boucle du Rhumel, l'ancienne ville s'est développée d'une manière étonnante et désordonnée. Un enchevêtrement de constructions, s'appuyant les unes sur les autres dans un désordre indescriptible, lui donne ce cachet attachant et troublant des casbahs d'Afrique du Nord.
Le 6 octobre l'armée de Damrémont s'installe sur les hauteurs du Coudiat. Damrémont est tué le 13. Valée décide d'attaquer Constantine le 14.
En s'engouffrant dans la brèche, les troupes se retrouvent sur le caravansérail devenu plus tard la place des Chameaux. Tout autour est accolé un enchevêtrement de bâtisses s'appuyant les unes sur les autres.
Pour pénétrer dans la ville, il faut vraiment chercher son chemin dans cette masse d'habitations bâties sans logique apparente. La ville découverte à l'instant de la conquête a été préservée en l'état pendant toute la colonisation. Elle déborde de vie, surtout le soir au moment du Ramadan. Les réjouissances populaires sont alors nombreuses, elles ont lieu du coucher du soleil jusqu'à l'aube, lorsque la ville s'endort pour permettre aux hommes de reprendre leur jeûne sans trop de fatigue. Lorsque le Ramadan se pratique en été, les nuits favorisées par des clairs de lune splendides et des scintillements d'étoiles superbes à cette époque de l'année, amplifient encore ce sentiment d'allégresse. Ceux qui visitent pour la première fois cette ville, surtout à cette période de l'année, ont toujours l'impression d'être projetés dans un autre monde.
Le Rhumel s'est creusé en cet endroit une gorge d'une incomparable beauté. Ses à-pic sont formidables, si bien qu'au moment de la conquête les habitants de Constantine se plaisaient à dire : « Eux, qui crachaient sur les ailes des corbeaux pendant leur vol, ne craignaient rien des assauts dont ils étaient menacés ». Des habitations semblent avoir été construites dans le prolongement de ces à-pic, si bien qu'on se demande comment ont pu être réalisées sur ces parois verticales ces constructions à l'apparence si fragile. En 1935, un glissement de terrain a précipité dans le gouffre quelques maisons qui occupaient le flanc de la gorge. Elles ont été immédiatement remplacées par les maisons voisines qui, en glissant, se sont retrouvées en équilibre instable sur le flanc de la gorge. Cela donne de cette partie de la ville l'impression que les bâtisseurs ont travaillé dans le vide.
Un artisanat particulier s'y est développé et à l'époque coloniale le travail du cuivre et la teinturerie y ont conservé tout leur particularisme. On apercevait encore sur les hauteurs du rocher les bacs de décantation des teintureries et à y voir ces teinturiers voler de bac en bac à une telle hauteur au-dessus du vide, on était pris de vertige.
Le quartier juif
A Constantine, les Juifs ont vu défiler depuis l'époque phénicienne toutes les invasions. Ils étaient alors dissémines dans la ville mais se retrouvaient sur la place Sidi-El-Kitani qui a été longtemps le cœur de la vie juive constantinoise. Au XVIIIe siècle, Salah-Bey décide de les expulser de la ville mais il tient à les garder toujours sous sa coupe. Les Juifs sont alors regroupés dans un espace déshérité, restreint et resserré qui vient buter contre le « Ravin » sur la rive gauche du Rhumel. Ce sera le « Kar Charah » (le cul de la lie) avec la fameuse rue Grand qui constitue alors l'épine dorsale de ce ghetto, de ce quartier juif. Lorsque la France s'installe à Constantine, le quartier s'ouvre jusqu'au contrefort du Ravin avec les constructions modernes de la rue Thiers se prolongeant jusqu'au boulevard de l'Abîme.
Tout au long de la colonisation, le quartier juif a su garder son cachet, son attrait et son identité. La population, en continuelle progression, semble vouloir se réchauffer en se serrant autour de ce foyer qui est devenu le sien. Il donne, de l'extérieur, une impression d'inconfort, d'étroitesse, d'insalubrité. Il semble imperméable à cette avancée de la civilisation matérialiste que la France semble dispenser à toutes les populations d'Algérie. C'est que le quartier est alors persuadé d'avoir une âme.
C'est pourquoi, jusqu'au jour de ce départ définitif de 1962, tout semble rester immuable ici. Dans le « Kar Chara », dans une rue perpendiculaire à la rue Grand, dans la rue Henri Namia, une petite synagogue, toujours ouverte à la discussion, a veillé sur la conscience de ce quartier.
En apparence la vie est la même dans le « Kar Chara » que dans la ville arabe. L'animation y est aussi fébrile, le commerce aussi actif et aussi âpre. Il y règne cependant une certaine convivialité : ici Juifs et Musulmans commercent, se rencontrent, s'invectivent amicalement, pour ne pas dire fraternellement. Si le commerce est actif, l'artisanat juif particulier à Constantine a lui aussi ses lettres de noblesse. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale les brodeurs ont gardé leurs échoppes ancestrales. Leurs doigts agiles faisant courir leurs fils d'or sur les brocarts des tentures de synagogue, ils accueillent tous ceux qui veulent célébrer l'un des leurs. Les Juifs de l'intérieur, eux, abandonnent bien souvent leurs bijoux frustes des campagnes pour venir à Constantine chez les bijoutiers spécialistes du filigrane.
Si l'animation est toujours grande dans le « Kar Chara », elle semble atteinte d'un vent de folie le jour de Pourim : on y fête le souvenir d'Esther et si la révolte gronde au moindre rappel du mot « Aman », tout sera joie et douceur au cours de cette journée. Ici, tout le monde jeûne la veille de Pourim. Petits et grands, jeunes et vieillards sont pris ce jour-là de la folie du jeu. Dans un désordre indescriptible, on retrouve dans cette rue Grand, petits, adultes ou vieillards prêts à en découdre pour un dé qui a mal roulé ou pour une carte maladroitement glissée ici ou là, mal à propos. On joue à tout et pour de l'argent. On se dispute aussi car on est toujours convaincu d'avoir perdu à la suite d'une tricherie. Ni le jeûne, ni les pertes d'argent n'entament la vivacité des participants.
II est un autre jour particulier à ce quartier. C'est la veille de Pessah. Lorsque tout le monde s'est appliqué à extirper du moindre recoin la miette de hametz (nourriture non casher) du quartier, le « Kar Chara » semble alors vouloir retrouver son âme.
La Brèche qui jouxte à l'ouest la ville indigène débouche sur la place des Chameaux. Elle sera dès lors le cœur de la ville nouvelle. Trois grands axes sont dessinés à partir de cette place. Le premier se dirige vers le bas du ravin, ce sera la rue Nationale, devenue plus tard la rue Georges Clemenceau qui finit au pont d'El Kantara. Une ligne directe est tracée vers le « Kar Chara », elle formera les rues Caraman et de France. Le troisième axe débouche sur l'abîme, ce sera le boulevard Joly de Brésillon.
Entre la Casbah, point culminant du rocher où l'armée a choisi de s'installer et le « Kar Chara », Ahmed-Bey s'était fait construire un splendide palais. Il avait aménagé une très belle place pour voir ses janissaires parader. Le palais deviendra rapidement le siège du commandement militaire de Constantine et la place va servir de point de repère aux urbanistes chargés de construire la ville nouvelle.
La Constantine moderne va s'articuler autour de ces axes principaux : des bâtiments s'inscrivent peu à peu de chaque côté de ces avenues nouvellement tracées. L'administration française s'installe. Les institutions habituelles de la vie administrative républicaine prennent place aux abords proches de la Brèche. Sur le boulevard Joly de Brésillon, une mairie (1903), construction monumentale à quelques dizaines de mètres du centre ville, s'apprête à accueillir la population dans ses bureaux fonctionnels et ses salles d'accueil. Un peu plus loin sur le même boulevard, et dans le même style, avec une allure un peu plus sévère, la préfecture (1886) occupe toute une rue voisine.
Une poste digne de l'importance qu'est appelée à prendre la ville est construite en 1908 sur le côté sud de la place de la Brèche. Un magnifique théâtre (1883) en occupe la face est, tout contre la place des Chameaux ou place de Nemours, du nom du fils du roi Louis-Philippe qui commandait une des brigades du corps expéditionnaire de 1837.
Les Européens arrivent peu à peu à Constantine, De magnifiques immeubles s'élèvent des deux côtés des rues Nationale, Caraman et de France. Les commerces à la française apparaissent et l'animation, l'aspect de cette nouvelle ville n'ont plus rien à envier aux villes de métropole. Dans cet espace compris entre la Casbah, la place du palais et la rue Caraman s'édifie une ville totalement européenne. La rue de France, qui limite le « Kar Chara », accueille peu à peu les Juifs qui se sentent trop à l'étroit dans leur quartier et celui-ci va finir par s'étendre du contrefort du ravin, devenu rue Thiers, jusqu'à la Casbah et finira par atteindre le côté nord-est de l'Abîme.
L'explosion démographique de la population indigène va rapidement l'amener à sortir des limites de la ville arabe. Un espace compris entre la rue Nationale et le « Kar Chara » est aussitôt envahi par une population pressée de prendre ses aises. Un nouveau quartier indigène prend forme dans cet espace. Il s'étend jusqu'au quartier juif et arrête sa progression à la limite du marché arabe qui constitue la place des Galettes. Si les nouvelles constructions sont restées fidèles à l'architecture locale, elles ont été toutefois ordonnées afin de les inscrire suivant un plan d'urbanisme qui aménage la vie du quartier et le rend plus accessible.
Très vite le Rocher se sent trop à l'étroit. Il ne peut contenir l'explosion de la ville. Les édiles songent alors à l'étendre par l'édification de faubourgs. Tout d'abord en direction du sud-ouest, un monticule, le Coudiat, est alors arasé et fait place à une vaste plate forme (7 ha) propice à l'édification de bâtiments importants. Des services administratifs s'y installent confortablement et de vastes établissements scolaires secondaires y prennent place. Les investisseurs construisent alors des immeubles de très belle facture, avec de très beaux appartements qui accueillent hauts fonctionnaires ou riches commerçants. Pour rejoindre le Coudiat, les urbanistes dessinent une large allée qui part de la place de la Brèche et finit au pied du Coudiat par un énorme rond-point sur lequel est édifié le garage Citroën (avenue Pierre Liagre 1935).
En descendant vers le Coudiat, sur la gauche, derrière la poste, un vaste parc arboré, agrémenté de massifs fleuris, le square Valée est aménagé en jardin à la française. En été on y vient chercher un peu de fraîcheur. Une statue du général Valée y a été érigée. Cette statue, rapatriée en France dans les années 60 se trouve actuellement à Brienne-le-Château, dans l'Aube.
Parallèlement, lui faisant face, le square de la République, vaste, peu aménagé, a reçu des vestiges du passé de la ville et s'y crée le musée lapidaire (annexe du musée Mercier) consacré surtout à l'époque romaine. Plus tard (1934), un casino s'installe dans son voisinage.
Très rapidement le Coudiat est ceinturé par une succession de belles bâtisses qui forment un quartier à l'allure huppée. C'est le quartier Saint-Jean, résidence privilégiée des bourgeois de la ville.
Les écoles s'égaillent un peu partout dans la ville et les installations modernes qui s'implantent font de Constantine un pôle d'attraction pour toute la région est de l'Algérie. L'architecture a changé. Le mode de construction locale a disparu.
Plus à l'ouest, sur une charmante petite colline, de petites villas, coquettes, agrémentées de jardins, se pressent les unes contre les autres suivant un plan d'urbanisme bien établi, Bellevue devient rapidement un très beau faubourg qui n'a cessé de croître et d'embellir au fil des ans. Bellevue s'ouvre dès le début du XXe siècle à une population prolétarienne avec la construction d'habitations à bon marché (HBM) au camp des Oliviers.
Sur les vestiges d'un pont romain, Salah-Bey a construit, au XVIIIe siècle, un pont : le pont Salah-Bey. C'était alors la seule porte d'entrée dans la citadelle. En 1865, l'administration française va utiliser cet emplacement pour édifier le pont d'El Kantara. La gare se trouve de l'autre côté du pont, au nord de la ville. Les employés des chemins de fer, qui n'ont pas les moyens de résider dans les quartiers chics, occupent peu à peu l'espace qui s'étend jusqu'à une admirable forêt de pins dans laquelle un très grand lycée technique s'installe. Avec ses immeubles à loyer modéré, ses petits pavillons, le quartier est vite saturé. C'est un quartier populaire qui s'intitulera El Kantara, pour rappeler son voisinage avec le premier pont de Constantine.
Au Nord-est, le faubourg Lamy, avec ses coquettes maisons blanches couvertes de tuiles rouges, prolonge le quartier d'El Kantara. Il se lance à l'assaut des premiers contreforts de Sidi-M'Cid jusqu'à la lisière de la très belle forêt de pins.
Le faubourg Lamy accueille les deux écoles normales d'instituteurs, devenues nécessaires du fait de l'essor de la scolarisation. L'école normale d'institutrices avec son école d'application, l'école Pasteur, prend place sur la montée de la côte 304, vers le faubourg Lamy, et l'école normale d'instituteurs s'expatrie aux confins du faubourg,
Afin de prendre ses aises, Constantine part à l'assaut du plateau du Mansourah, avec la création de deux nouveaux quartiers dénommés Sidi-Mabrouk inférieur et Sidi-Mabrouk supérieur. Avec la naissance de ce faubourg apparaît un orphelinat où des orphelins musulmans apprendront un métier.
La ville moderne
Dans les années 1940, la population de Constantine a passé le cap des 120 000 habitants. La salubrité du rocher et son climat tempéré ont toujours constitué un attrait. La Constantine belliqueuse, enfermée sur son rocher, s'est ouverte au monde. Sa population est devenue courtoise et accueillante. Afin de rompre cet isolement imposé par sa situation géographique, la France a construit des ponts qui facilitent la circulation à l'intérieur de la ville, et qui relient celle-ci à l'infrastructure routière, mettant Constantine en relation avec le reste de l'Algérie. Constantine est « la ville des ponts »*. L'ancien pont de Salah-Bey a été remplacé par un édifice en béton formé de cinq arches. Il ouvrait dans le temps les portes de la ville. Il relie aujourd'hui la ville aux quartiers d'El Kantara et Lamy. C'est aussi le point de départ d'une route qui mène à Philippeville.
Outre le pont d'El Kantara, la passerelle Perrégaux, d'une grande hardiesse, facilite l'accès à la vieille ville. C'est une passerelle métallique de 125 m de long et 2,40 m de large. On y accède par un ascenseur à partir de la rue Nationale près de la médersa, de construction récente et de la grande mosquée construite par Salah-Bey, lorsque les Juifs furent chassés de la place Sidi-el-Kitani. Lorsque l'on stationne au milieu de la passerelle on est émerveillé par les rochers tombant à pic.
Le pont Sidi-Rached, construit en 1912, est un immense viaduc de 27 arches inégales et de 447 m de long. Il est impressionnant dans sa construction et par sa situation. En arrivant de l'avenue Viviani, sur sa gauche, s'élevant sur le rocher, la vieille ville et ses tanneries semblent dégringoler vers lui. À sa droite, le gouffre, dans lequel le Rhumel s'est creusé un lit à cet endroit très étroit.
Au début du XXe siècle, il était impossible d'atteindre l'éperon rocheux M'Cid. Le pont suspendu du même nom, long de 160 m, sera le trait d'union lancé au-dessus des 175 m de l'abîme. Pour atteindre le sommet du Sidi-M'Cid, un chemin conduira plus tard au cimetière juif et à l'hôpital civil construit à quelques encablures du pont suspendu.
A l'époque française, rien que pour ses ponts, Constantine valait le détour. Mais la ville avait d'autres attraits. Reine du tourisme nord-africain elle a été érigée en station de tourisme par décret du 31 janvier 1924 et en station climatique le 12 mai 1932.
Le tourisme à Constantine c'est évidemment son Rocher et les sites fantastiques des gorges du Rhumel. Lorsqu'on passait à Constantine on avait tout de même intérêt à visiter le palais et le musée.
Le palais d'Ahmed-Bey était incontestablement l'un des plus beaux monuments de l'art d'Afrique du Nord. L'ancienne salle du trône se trouve au premier étage. Cette salle est une pure merveille. Ses colonnes de marbre sont harmonieuses et fines, ses mosaïques sont exquises et l'on y voit, suspendus aux murs, de nombreux trophées rappelant les principaux faits d'armes de la conquête. La légende raconte qu'au moment où les Français sont entrés dans le palais ils y ont trouvé 360 femmes constituant le harem du bey. La femme la plus célèbre d'Ahmed-Bey se nommait Aïcha. Sa chambre d'une beauté éclatante existait encore en l'état en 1962.
On pouvait visiter aussi le musée Mercier, boulevard de France sur le Coudiat, si intéressant pour les archives des découvertes archéologiques de la Constantine antique et par ses célèbres peintures sur l'Algérie.
En 1912, les ingénieurs entreprennent des travaux importants de percement du rocher pour construire un chemin de ceinture à l'ouest de la ville arrêtée par l'abîme. Le boulevard de l'Abîme qui court autour du rocher à plus de 100 rn de hauteur relie le boulevard Joly de Brésilien au pont suspendu. Tout au long de cette succession de percements dans la roche, des ouvertures, véritables belvédères, laissent entrevoir d'incroyables panoramas. On s'y attarde surtout les soirs d'étés, lorsque le soleil couchant embrase de ses flamboiements la riante plaine du Hamma.
A l'approche du boulevard de Belgique, sous le dernier mini-tunnel, en face d'une immense grotte sur laquelle les enfants aiguisaient leur imagination, nous apercevions une grille métallique. En été, surtout les samedis et dimanches, une agitation fébrile y régnait dans l'attente de son ouverture. On y faisait la chaîne gaiement en attendant son tour de prendre un ascenseur pour passer la journée aux piscines de Sidi-M'Cid. C'est dans une cheminée de 165 m de profondeur qu'un ingénieur, M. Sabathier l'avait aménagé.
Au pied du Djebel M'Cid, dans une encoche du Rocher, dans un décor titanesque de roches qui s'entrecroisent et se déchirent, le Rhumel reprend son calme et une oasis verdoyante, véritable havre de paix, de sérénité et de fraîcheur s'offre aux visiteurs. Ici il ne gronde plus. On n'entend plus que le murmure de l'eau des chutes proches qui se jettent dans le lit de l'oued, et le gazouillis d'une cascade qui se déverse dans une piscine naturelle à quelques dizaines de mètres des chutes.
La piscine olympique
La cascade d'eau chaude jaillit du rocher à 3 m de hauteur dans une piscine naturelle de 21 m de long sur 7 m de large et 1,15 m de profondeur. Cette eau sort à une température d'au moins 26°. Pour contenir l'eau de la piscine, à 7 m du rocher on a aménagé un petit muret pour en réguler le niveau. L'eau est évacuée dans un ancien bassin romain qui a résisté à l'usure du temps. Pendant la présence française cette piscine romaine de forme semi-circulaire de 37 m de diamètre et d'une profondeur de 1,20 m à 1,50 m a été restaurée, et l'espace compris entre tes 2 bassins a été aménagé en cabines de déshabillage.
Au cours des années 30, une piscine olympique a été construite afin de recevoir les championnats de France. Elle est alimentée, elle aussi, par la cascade d'eau chaude. Hiver comme été on se baigne à Sidi-M'Cid, car la température de l'eau, même lorsqu'il neige, n'est jamais inférieure à 22°.
Sidi-M'Cid était devenu en été un centre de loisir apprécié de tous. Un hôtel-restaurant-dancing, le « Palmarium », très agréablement aménagé, faisait en été la joie de ceux qui venaient chercher la fraîcheur. Le rocher qui domine cette oasis et qui semble l'écraser du haut de ses 300 mètres est le Djebel Sidi-M'Cid.
La construction du pont suspendu et la route qui mène à l'hôpital puis au cimetière juif l'ont rendu plus accessible. Même s'il est toujours difficile d'y accéder, l'ascension en vaut la peine. En arrivant au « nid d'aigle » construit en son sommet une intense émotion vous saisit,
justifiée par le vide qui semble vous attirer, par le spectacle magnifique de la riante vallée du Hamma avec ses vergers et ses jardins potagers et, au loin, les montagnes de la Petite Kabylie qui ferment l'horizon.
La ville a édifié, à quelque cent mètres du sommet, un monument grandiose destiné à perpétuer le souvenir de ses enfants morts pour la patrie.
Pour étudier le projet, l'architecte s'est inspiré d'une merveille de l'époque romaine, l'arc de Trajan, à Timgad. Cet arc de triomphe est en si parfait état que l'architecte a pu y relever le moindre détail. Le monument est construit en pierre du pays. La statue de la Victoire, placée au sommet, est l'agrandissement fidèle de celle figurant dans les collections du musée Mercier. Joyau de ce musée, elle a été trouvée lors de la construction des casernes de la Casbah.
Les Gorges du Rhumel
Pour accéder aux thermes et à la piscine que les Romains avaient installés au fond de la gorge il fallait prendre le chemin des Touristes. Au début du siècle, un ingénieur nommé Rémès, s'inspirant probablement d'un tracé que les Romains avaient aménagé, au moins jusqu'aux thermes, a bâti un chemin qui longe la gorge sur 2 800 m, suspendu en contre-bas, épousant les monuments du rocher à une dizaine de mètres au-dessus du lit de l'oued. Inondé les jours de crue, il a résisté à tout, jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Accroché comme par miracle au flanc de la gorge, c'est une pure merveille. Le parcours est périlleux, mais le risque en vaut la chandelle. On y accède soit par la porte sud du pont de Sidi-Rached, soit par la porte nord-est, sous le pont d'El Kantara. Tout le long du parcours nous découvrons de nombreuses cavernes. Le promeneur qui emprunte le chemin des Touristes a toujours un mouvement de frayeur instinctif en frôlant les parois vertigineuses du « Kef-Chkara », témoins sous les gouvernements turcs des pires forfaits.
Le chemin des Touristes arrête sa course au pont des chutes qui relie la rive droite à la rive gauche du Rhumel à Sidi-M'Cid. C'est par là qu'à l'arrivée de l'ascenseur Sabathier on accède aux piscines. C'est à partir des chutes que le Rhumel retrouve sa sérénité pour traverser la plaine du Hamma.
Constantine a connu son âge d'or à la belle époque de la présence française. Les sportifs s'adonnaient sans complexe à leurs sports favoris, le football et la natation. Deux stades faisaient les délices des footballeurs et certaines vedettes du championnat français y ont fait leurs premières armes. Les piscines de Sidi-M'Cid, ouvertes aussi bien l'été que l'hiver, ont été des pépinières de champions dont le plus célèbre, recordman et champion du monde, Alfred Nakache.
Avec son magnifique théâtre, ses cinq cinémas, son université populaire, la vie culturelle à Constantine était très active. Son théâtre s'ouvrait fréquemment aux spectacles lyriques, et la saison des JMF attirait toute la jeunesse. Les troupes de théâtre parisiennes incluaient toujours Constantine dans leurs tournées de province. La Comédie française ne manquait jamais de passer au moins une fois l'an pour donner des pièces classiques. Le théâtre de Constantine recevait régulièrement les célébrités du moment.
A partir de 1934, la commune a entrepris de gigantesques travaux en aménageant la place de la Brèche, grande esplanade, véritable belvédère. Cette nouvelle place, inaugurée en 1937, très recherchée de la jeunesse constantinoise, était son lieu de prédilection. En hiver on préférait émigrer vers la rue Camaran.
La Légion étrangère a su aussi aménager dans les environs de la ville un lieu propice aux promenades et aux pique-niques par les beaux jours ensoleillés de printemps. Djebel Ouach, à 6 km de Constantine, était un ravissant bois entourant deux pièces d'eau. On pouvait aller aussi se promener à la Pépinière et s'arrêter en passant près des Arcades Romaines, ruines d'un aqueduc antique qui amenait les eaux du Bou-Merzoug.
Aujourd'hui, Constantine a sûrement changé et beaucoup ne s'y retrouveraient pas. Qu'importe ! Il nous faut en garder intacte l'image de l'époque coloniale, afin que son souvenir reste à jamais vivant pour nos enfants.
Eliaou
Gaston GUEDJ
extrait de la revue
« l'Algérianiste » n° 73te l'image de l'époque coloniale, afin que son souvenir reste à jamais vivant pour nos enfants.
Eliaou
Gaston GUEDJ
extrait de la revue
« l'Algérianiste » n° 73
http://copainsdavant.linternaute.com/p/serge-amirouche-675518
Serge AMIROUCHE
- serge AMIROUCHE Fils de djamila AMIOUCHE, alias REGANI Adresse: 9, rue pierre cazeau saint-jean constantine - algerie Elle était aide soigante à l'EGA de la rue viviani à l'époque du délégué régional monsieur ROGER BIANCHI, PIERRE ZERBIB, doc...
- PARIS
Général
-
Prénom Nom :
Serge AMIROUCHE -
Vit à :
PARIS, France
-
Né en :
1958 (56 ans)
Ma vie aujourd'hui
Description
Serge AMIROUCHEFils de djamila AMIOUCHE, alias REGANI
Adresse: 9, rue pierre cazeau saint-jean constantine - algerie
Elle était aide soigante à l'EGA de la rue viviani à l'époque du délégué régional monsieur ROGER BIANCHI, PIERRE ZERBIB, doc GRESSE, BALLASTER, NINOU DEUNIQUE, JOEL DEUNIQUE, ODETTE RIZZO ET madame CAILLAU.
Etant marié, pére de deux enfants.
Jadis, enfant élevé par les religieuses, et les péres blancs, ayant reçu une éducation catholique à constantine - algerie.
ayant passé mon enfance en france, à besançon et mégéve en haute savoie.
Je suis à la recherche de familles ayant vécues en algerie entre 1956 et 1962 exactement à constantine.
actuellement travaillant dans une societé pétroliere.
Profession :
Dessinateur projeteur
http://hlm.de.gambetta.oran.free.fr/liste_ra_en_1956.htm
DIRECTION CENTRALE DES P.T.T. |
Service
Régional des Télécommunications |
129,
rue Alfred Lelluch, 129 |
ALGER |
Contrôles
Radioélectriques (RT/CR) |
TEL.
: 350.82 |
|
LISTE OFFCIELLE DES
RADIOAMATEURS
|
AUTORISES EN ALGERIE
|
|
|
1er Février 1956
|
INDICATIF
|
NOM
|
Prénom
|
Adresse
|
Ville
|
Département
|
Observations
|
FA2HL
|
LAURENTIN | Hubert | Aviation | OUARGLA | Territoires du Sud | |
FA2TW
|
CHUET | Robert | ||||
FA2VB
|
AVELLA | Marcel | Ecole des Garçons - Cité Petit | ORAN | Oranie | |
FA2VC
|
LUCAS | Yves | 21 Bd Galliéni | ALGER | Algérois | |
FA2VG
|
BOUCHE | Bernard | HAMMAM BOU HADJAR | Oranie | ||
FA2VJ
|
ROUSSEAU | Jules | Caserne Ehrmann | ORAN | Oranie | |
FA2VL
|
DASSAUD | Pierre | ORAN | Oranie | ||
FA2VN
|
PARENT | René | ||||
FA2VQ
|
MESSALI | André | SIDI BEL ABBES | Oranie | ||
FA2VT
|
SAVELLI | Thomas | TLEMCEN | Oranie | ||
FA2VW
|
PERRIER | Roger | COLOMB BECHAR | Territoires du Sud | ||
FA2ZC
|
SEGURA | Gilbert | ||||
FA3AQ
|
ORAN | Oranie | ||||
FA3BD
|
SANCHEZ | Antoine | ASSI BOU NIF | Oranie | ||
FA3BW
|
PRAT | Yves | CONSTANTINE | Constantinois | ||
FA3CT
|
LE BRUN | Marcel | BP 172 | COLOMB BECHAR | Territoires du Sud | |
FA3DN
|
JAUVAT | Gérald | 34, rue du Centenaire | ALGER | Algérois | jusqu'en 1956 |
FA3DN
|
JAUVAT | Gérald | La Propriété Bois Joli | KADDOUS | Algérois | après 1956 ,,, puis en métropole |
FA3DS
|
RENARD | Georges | 45, avenue de Saint-Eugène | ORAN | Oranie | 2e OP : Mme RENARD Elvire |
FA3DU
|
PELLOUX | Pierre | Cité Administrative de la Sous-Préfecture | ORLEANSVILLE | Algérois | 2e additif |
FA3DZ
|
CORBIERE | Robert | MANGIN | Oranie | ||
FA3EE
|
DUPEYROU | Christian | Compagnie Générale de Géophysique | TILGHREMPT | Territoires du Sud | 2e additif |
FA3FB
|
SERVE | André | 29, rue Mogador | ALGER | Algérois | |
FA3FM
|
FONTENEAU | Yvon | 46, rue Michelet | ALGER | Algérois | |
FA3FU
|
GALLIMARD | Marcel | Rue de la République | BENI SAF | Oranie | |
FA3GA
|
TURILLON | André | 1, rue de Livry | ORAN | Oranie | jusqu'en 1956 |
FA3GA
|
TURILLON | André | Villa St Expédit ARCOLE | ORAN | Oranie | après 1956 |
FA3GI
|
ROCHU | Christian | 14, rue Adolphe Blasselle | ALGER | Algérois | 2e OP : Mme ROCHU Jeanne |
FA3GO
|
COULON | Jean-Pierre | STI Préfecture | CONSTANTINE | Constantinois | rectifcation en 1956 (ex FA9GO) |
FA3GZ
|
JACQUOT | Maurice | 76, rue Lefébure | ALGER | Algérois | 2e OP : Mme JACQUOT Jilette |
FA3HH
|
HUC | Hubert | 11, rue Gambon | TIARET | Oranie | |
FA3HJ
|
KARSENTY | Pierre | 9, rue Faucould | MOSTAGANEM | Oranie | Annulation en 1956 |
FA3JF
|
GEROMBOUX | Robert | 21, rue de l'Union | ALGER | Algérois | En métropole apreès 1956 |
FA3JP
|
VANEL | Pierre | 33, rue Bugeaud | TIARET | Oranie | En métropole apreès 1956 |
FA3JR
|
RAYA | Edouard | 1, rue de Casablanca | ORAN | Oranie | 2e OP : Mme RAYA Eugénie |
FA3JU
|
GERIN | Marcel | HLM Gambetta B5 - Route d'Arcole | ORAN | Oranie | |
FA3JY
|
ROUJAS | René | 17, rue de la Fontaine | ALGER | Algérois | |
FA3KC
|
TEISSEIRE | Gratien | Lotissement ALTITUDE | HYDRA | Algérois | |
FA3KN
|
PIETRI | Pierre | Compagnie Aérienne | AÏN BESSEM | Algérois | |
FA3KO
|
MULLER | Guy | AÏN TEDELES | Oranie | ||
FA3KP
|
GUILLAUME | Guy | 1, avenue Général Leclerc | MOSTAGANEM | Oranie | |
FA3KT
|
AGUILA | François | 18, avenue Anatole France | MOSTAGANEM | Oranie | jusqu'en 1956 |
FA3KT
|
AGUILA | François | 26, rue Maréchal Galliéni | MOSTAGANEM | Oranie | après 1956 |
FA3LV
|
SUISSA | Georges | 2, rue Bosquet | MOSTAGANEM | Oranie | |
FA3LW
|
PIAZZA | Henry | 64, Bd Pichat - Clos Salembier | ALGER | Algérois | |
FA3LX
|
HERNANDEZ | André | 6, rue JJ Rousseau | SIDI BEL ABBES | Oranie | |
FA3LY
|
FORNI | Robert | c/o Mme LECOMTE 25 Bd Marceau | ORAN | Oranie | En métropole après 1956 |
FA3LZ
|
BEGUIN | Jacques | Préfecture | ORAN | Oranie | |
FA3ME
|
SIMONET | Jean | 19, rue Thiers | ORAN | Oranie | |
FA3MH
|
NICOLAS | Gabriel | Parc des Cazarins | BONE | Constantinois | En métropole après 1956 |
FA3MX
|
SAUMONT | Charles | Avenue du Huit Novembre | FORT DE L'EAU | Algérois | |
FA3OA
|
LAGROT | Michel | La Madeleine | EL BIAR | Algérois | |
FA3OG
|
RENAUD | Claude | 17, Bd Lescure | ORAN | Oranie | En métropole après 1956 |
FA3PH
|
DIETRICH | Bernard | PALIKAO | Oranie | ||
FA3PV
|
GARBES | Alfred | Les AOUFS près | THIERSVILLE | Oranie | jusqu'en 1956 |
FA3PV
|
GARBES | Alfred | Ecole des Garçons | THIERSVILLE | Oranie | après 1956 |
FA3RF
|
ROZIER | Fernand | 14 B, avenue Jonnart | ALGER | Algérois | |
FA3RK
|
LEGAL | Roger | 37, Bd Fort de Vaux | ORAN | Oranie | |
FA3SR
|
SUISSA | Reine | 9, rue Pélissier | MOSTAGANEM | Oranie | |
FA3TF
|
NOVARA | Claude | 9 bis rue des Bains | SAINT EUGENE | Algérois | |
FA3TL
|
DOHY | Charles | Rue N° 7 - HYDRA | ALGER | Algérois | |
FA3TN
|
SULTAN | Eugène | 2, rue Thiers | CONSTANTINE | Constantinois | |
FA3VA
|
AGUILA | Jean | 36, rue Ingres | MOSTAGANEM | Oranie | |
FA3VU
|
BANTON | Lucien | 13 rue Auber | ALGER | Algérois | |
FA3VV
|
ANGLADA | Marcel | 17, rue Jules Ferry | ALGER | Algérois | |
FA3WR
|
VAGNON | Robert | HENRI HUC | Oranie | 2e OP : Mme VAGNON Edmée | |
FA3WW
|
PORTA | Dominique | 17, rue du 3° Chasseurs d'Afrique | CONSTANTINE | Constantinois | |
FA3WX
|
LEVY | Jean-Claude | 2, avenue Viviani | CONSTANTINE | Constantinois | |
FA3WY
|
PRENERON | Louis | BURDEAU | Oranie | ||
FA3XA
|
GUILLEMOT | Fernand | 42, rue de Verdun | EL BIAR | Algérois | |
FA3XN
|
LABOUYRIE | Jean | Gendarmerie Nationale | PERREGAUX | Oranie | |
FA3ZF
|
LATERRERE | Maurice | Rue N° 7 - HYDRA | ALGER | Algérois | |
FA3ZH
|
BEDOUCHA | Edmond | 5, rue Bureau | ALGER | Algérois | |
FA8AN
|
VERVOITE | René | Centre du STS | TANAMRASSET | Constantinois | |
FA8AX
|
MARTIN | James | 17, rue Maréchal Soult | ALGER | Algérois | |
FA8AY
|
DENTAN | Jean-Pierre | Mission Decca C.P.A. | FORT MIRIBEL | Algérois | En métropole après 1956 |
FA8BE
|
RODRIGUEZ | Maximilien | 28 rue Dumanoir | ORAN | Oranie | 2e OP : Mme RODRIGUEZ Henriette |
FA8BG
|
CASSE | Maurice | 35 rue de la Vieille Mosquée | ORAN | Oranie | |
FA8CC
|
LAYE | Fernand | 28 avenue Clémenceau | EL BIAR | Algérois | |
FA8CF
|
SALIBA | Joseph | 23, rue Bugeaud | BONE | Constantinois | |
FA8CR
|
PINON | Eugène | Domaine Haouch Cheurfa | CHEBLI | Algérois | |
FA8DA
|
CLOUET | Fernand | Hôtel des Postes | TIARET | Oranie | En métropole après 1956 |
FA8DD
|
SELVE | Norbert | 4, rue Solférino | TIARET | Oranie | |
FA8DE
|
VERGOBBIO | Charly | PALIKAO | Oranie | ||
FA8DO
|
THOMAS | Georges | Villa "nos vieux jours" Fog Faidherbe | MASCARA | Oranie | Annulation en 1956 |
FA8EC
|
PELTIER | Henri | Cité Bon Repos - Maison Mazzarco | SIDI MABROUK | Constantinois | 2e additif |
FA8EQ
|
SANCHEZ | Claude | 13, rue Voltaire | SIDI MABROUK | Constantinois | 2e additif |
FA8EV
|
BOUTIE | Alphonse | AÏN TEDELES | Oranie | 2e OP : Mme BOUTIE Blanche | |
FA8GA
|
ROY | René | Cité HLM Bât. D rue Hélène BOUCHER | ALGER | Algérois | |
FA8GF
|
NAUDIN | Alfred | 5 avenue Félicien Protin | ORAN | Oranie | |
FA8GK
|
BRU | Pascal | 30, rue Pierre Loti - Cité MARAVAL | ORAN | Oranie | |
FA8HB
|
ANGELE | Eugène | 16, rue Victor Duruy | EL BIAR | Algérois | |
FA8HQ
|
ROSEAU | Charles | Villa Charline - Parc des Pins | EL BIAR | Algérois | |
FA8HS
|
MAROUBY | Alain | Lavigerie | ALGER | Algérois | |
FA8IH
|
ARTIGUE | Maurice | LES ISSERS | Algérois | 2e OP : Mme ARTIGUE Gisèle - 3e Op : Mlle ARTIGUE Maryvonne | |
FA8IO
|
BERTHIER | Jacques | 10 avenue Aristide Briand | LA REDOUTE | Algérois | |
FA8IP
|
PALAU | Pierre | 52, avenue Clémenceau | EL BIAR | Algérois | |
FA8JK
|
GARRIGA | Jean | 20, rue Eugène Robe | ALGER | Algérois | |
FA8JO
|
BREAUD | Edmond | HAMMAM BOU HADJAR | Oranie | 2e OP : M. BREAUD René | |
FA8KR
|
CALIEZ | Roger | 2 bis, rue Clauzel | ALGER | Algérois | |
FA8LC
|
VIDAL | Roland | 3, rue Daguerre | ALGER | Algérois | 2e additif |
FA8LH
|
FARDEL | René | AÏN TEDELES | Oranie | ||
FA8MB
|
GRUGET | Louis | 6, rue Bérenguer | MOSTAGANEM | Oranie | |
FA8MJ
|
BAZERQUE | Jean | 26 Bd. De Champagne | ALGER | Algérois | |
FA8NL
|
BOURDAA | Jean | Redoute Militaire | AÏN SEFRA | Oranie | 2e additif |
FA8ON
|
MARTIN | Guy | 14, rue de la Cote 304 | CONSTANTINE | Constantinois | |
FA8PX
|
SUISSA | Albert | 9, rue Pélissier | MOSTAGANEM | Oranie | 2e OP : Mma SUISSA Reine |
FA8QZ
|
REY | André | Maison Teppet | MONTGOLFIER | Oranie | jusqu'en 1956 |
FA8QZ
|
REY | André | Avenue de Normandie | CLAIRFONTAINE par AÏN-EL-TURCK | Oranie | après 1956 |
FA8RJ
|
GROSSIN | Henri | 24 chemin Abd el Kader | LA REDOUTE | Algérois | |
FA8RY
|
LARRIBERE | Jean | 8 squarre du Souvenir | ORAN | Oranie | |
FA8SB
|
ICHER | Georges | 13, rue de Metz | ALGER | Algérois | 2e OP : M. ICHER Fernand |
FA8SQ
|
CORBIERE | Joseph | ASSI BOU NIF | Oranie | 2e OP : Mme CORBIERE Marguerite | |
FA8SS
|
TORT | Jean | rue Louis Boisset | MEDEA | Algérois | |
FA8TT
|
BICHELBERGER | Georges | Chemin des Ruines | CAP MATIFOU | Algérois | 2e additif |
FA8VY
|
PLANELLES | Georges | 2 Bd Lescure | ORAN | Oranie | |
FA8VZ
|
LOPEZ | Jean-Claude | c/o Mme NICOLAS, rue de la République | KOUBA | Algérois | |
FA8WH
|
AGOSTINI | Paul | 59 ter Bd. Du Télemly | ALGER | Algérois | |
FA8XU
|
MIGNUCCI | Antoine | 21, rue Horace Vernet | ALGER | Algérois | jusqu'en 1956 |
FA8XU
|
MIGNUCCI | Antoine | Centre Emetteur Télévision - La Pérouse | CAP MATIFOU | Algérois | après 1956 |
FA8ZL
|
AZEMA | Charles | 5, rue Rouget de Lisle | ALGER | Algérois | |
FA8ZS
|
GRUAU | Edmond | 5/45 Régiment de Transmissions | MAISON CARREE | Algérois | 1er additif |
FA8ZZ
|
VOITURIEZ | Albert | 22, rue Barra | SIDI BEL ABBES | Oranie | 2e OP : Mme VOITURIEZ Françoise - 3e Op : M. VOITURIEZ Patick |
FA9AT
|
ESPITALLIER | Pierre | Villa Baldo | AIR DE France - BOUZAREA | Algérois | |
FA9AW
|
CAMILLERI | René | Secteur Electrique | BARIKA | Constantinois | |
FA9BH
|
CANCELLIERI | Aimé | VOLTAIRE | Algérois | 1er additif | |
FA9DB
|
MARTINEZ | Georges | Bd de l'Est | SAINT CLOUD | Oranie | |
FA9DF
|
BOUCHE | Georges | VOLTAIRE | Algérois | 1er additif | |
FA9ED
|
CHAISNOT | Henri | 71, Chemin Laperlier | EL BIAR | Algérois | 2e OP : Mme CHAISNOT Monique - En métropole apreès 1956 |
FA9EN
|
SUISSA | Alain | 9, rue Pélissier | MOSTAGANEM | Oranie | 2e additif |
FA9FI
|
DUSSERRE | Louis | Ferme Saint-Maurice | VOLTAIRE | Algérois | 2e additif |
FA9GG
|
BOHN | Roger | Cité Buono - Quartier de Beni Melex | PHILIPPEVILLE | Constantinois | |
FA9GZ
|
ROY | René | Station BONE Radio - Palais Consulaire | BONE | Constantinois | |
FA9HG
|
LASSALE | Roland | 5 Square Lamoricière | HUSSEIN-DEY | Algérois | |
FA9IB
|
ESTELLER | Rufino | Villa Albert | AIR DE France - BOUZAREA | Algérois | jusqu'en 1956 |
FA9IB
|
ESTELLER | Rufino | Villa La Casa - Rue E. Wolfer Miramar par POINTE PESCADE | ALGER | Algérois | après 1956 |
FA9IH
|
FAUST | Georges | 14 Cours de France | MAISON CARREE | Algérois | |
FA9IO
|
DUBUS | Lucien | Compagnie VHF | FORT DE L'EAU | Algérois | 2e additif |
FA9IP
|
PICO | Georges | 1 Chemin du Carmel N.D. D'AFRIQUE SAINT EUGENE | ALGER | Algérois | |
FA9JB
|
ANGELLA | Jules | 23, rue Dupuch | ALGER | Algérois | |
FA9JN
|
BAILLET | Aimé | Groupe Scolaire | FORT DE L'EAU | Algérois | |
FA9KJ
|
FERNANDEZ | Charles | 36, rue Edgar Quinet | SIDI BEL ABBES | Oranie | |
FA9KP
|
MERCIER | Léon | Centre Polyvalent F.P.A. - rue du Dr Roux | CONSTANTINE | Constantinois | |
FA9ME
|
MATHEO | Emile | Ecole des Garçons | SAINT LOUIS | Oranie | |
FA9ML
|
LEFEBURE | Marcel | Lotissement Baranès | BOUZAREAH | Algérois | |
FA9OW
|
SALFATI | Simon | 52 rue Sergent Alaize | CONSTANTINE | Constantinois | |
FA9RV
|
ROUX | Jean-Pierre | Caserne Saint Germain | BISKRA | Territoires du Sud | |
FA9RV
|
ROUX | Jean-Pierre | Chez M. GATTI - Maison Viret - Rte de Batna | CONSTANTINE | Constantinois | |
FA9SZ
|
ROBERT | Paul | La Frênaie | AIN SULTAN | Algérois | 2e additif |
FA9TN
|
CLAVEL | Noël | 4, rue Butel Lebanc | BONE | Constantinois | 2e additif |
FA9UB
|
YACOUBI | Mohamed | 5, rue Papin | ALGER | Algérois | 1er additif |
FA9UO
|
FRITSCH | René | 20 bis Avenue Clémenceau | EL BIAR | Algérois | |
FA9UP
|
CACHON | Pierre | 9, rue Desfonfaines | ALGER | Algérois | |
FA9UQ
|
GALLANO | Jean | 46, Bd Clémenceau | ORAN | Oranie | jusqu'en 1956 |
FA9UQ
|
GALLANO | Jean | 14, rue de Gènes | ORAN | Oranie | après 1956 |
FA9VE
|
TURPIN | Pierre | Ecole du Fg Constanville | SOUK AHRAS | Constantinois | |
FA9VJ
|
VIGNOLLES | Jacques | 5 Bd Lescure | ORAN | Oranie | |
FA9VN
|
CHOLLET | Hervé | Chett Ech Chergui | AÏN SKHOUNA | Oranie | 2° Op : ASENCIO José |
FA9VO
|
MUTTERER | Albert | 7 bis Parc d'Hydra | BIRMANDRELS | Algérois | |
FA9WC
|
BESOMBES | Yvan | 35 avenue Gustave Jobert | MOSTAGANEM | Oranie | 2° Op: Mme BESOMBES Jeanne |
FA9WD
|
AGUILA | François | 18 avenue Anatole France | MOSTAGANEM | Oranie | 2° Op : M. AGUILA François Fils |
FA9WU
|
ADDE | Jacques | 11, rue d'Alembert | ALGER | Algérois | |
FA9XC
|
JAUDET | André | 1 rue Ader | BONE | Constantinois | |
FA9XC
|
JAUDET | André | 1, rue d'Anjou | BONE | Constantinois | 1er additif |
http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/1959/58-198/202-an/decision-n-58-198-202-an-du-17-janvier-1959.108780.html
http://subaru2.univ-lemans.fr/lettres/labo/gregum/activites/colloques/sfax/axe6/boussouf.pdf
Décision n° 58-198/202 AN du 17 janvier 1959
A.N., Algérie (13ème circ.)
La Commission constitutionnelle provisoire,Vu les articles 59 et 91 de la Constitution ;
Vu l'ordonnance du 7 novembre 1958 portant loi organique sur le Conseil constitutionnel ;
Vu l'ordonnance du 16 octobre 1958 relative à l'élection des députés à l'Assemblée nationale dans les départements d'Algérie, modifiée et complétée par l'ordonnance du 14 novembre 1958 ;
Vu 1° la requête présentée par le sieur Valle (Jules), demeurant à Constantine, 2, rue Viviani, ladite requête enregistrée le 13 décembre 1958 au secrétariat de la Préfecture de Constantine et tendant à ce qu'il plaise à la Commission statuer sur les opérations électorales auxquelles il a été procédé les 28, 29 et 30 novembre 1958 dans la 13e circonscription de l'Algérie, pour la désignation de quatre députés à l'Assemblée nationale ;
Vu 2° la requête présentée par le sieur Delatte (Philippe), demeurant à Constantine, 7, rue Villevalerse, et tendant aux mêmes fins que la requête susvisée du sieur Valle ;
Vu les observations en défense présentées pour les sieurs Benhacine, Bondjidir, Bouhadjira et Canat, députés, lesdites observations enregistrées les 31 décembre 1958 et 9 janvier 1959 au secrétariat de la Commission ;
Vu les autres pièces produites et jointes au dossier ;
Ouï le rapporteur en son rapport ;
1. Considérant que les requêtes susvisées des sieurs Valle et Delatte tendent l'une et l'autre à l'annulation des élections législatives des 28, 29 et 30 novembre 1958 dans la 13e circonscription d'Algérie ; qu'il y a lieu de les joindre pour y être statué par une seule décision ;
Sur la requête du sieur Valle :
Sur les griefs tirés d'interventions de l'autorité militaire :
2. Considérants d'une part, que si, en vue d'assurer une large participation au scrutin, les autorités militaires de la 13e circonscription ont engagé les électeurs à exercer leur droit de vote alors qu'il est constant qu'une organisation illégale avait publiquement manifesté son intention de s'opposer par la violence au libre exercice de ce droit, cette action du commandement militaire ne saurait être regardée comme ayant altéré la sincérité du scrutin ; qu'il ressort des pièces du dossier qu'aucune instruction n'a été donnée ni aucune intervention faite par ledit commandement en vue de faire pression sur les électeurs en faveur d'une liste déterminée de candidats ;
3. Considérant que si, dans certains centres ruraux, des interventions localisées d'agents de l'autorité se sont produites, il résulte de l'instruction que ces interventions, qui d'ailleurs n'ont pu affecter qu'un nombre limité de voix, n'ont pas eu pour effet de porter avantage à la seule liste élue ; qu'elles ont, en fait, selon les lieux, bénéficié à des listes différentes ;
4. Considérant, d'autre part, que le sieur Valle soutient que de nombreux électeurs ont été transportés de leur domicile au bureau de vote par des véhicules militaires ; que si ce fait n'est pas contesté, il n'est pas de nature à lui seul, à entacher d'irrégularité les opérations électorales ; que le requérant n'apporte aucun commencement de preuve que des fraudes aient été commises à l'occasion de ces transports ; qu'il n'est de même pas établi que la présence à l'extérieur des bureaux de vote de militaires ou de membres des unités territoriales ait donné lieu à des irrégularités ou favorisé des manoeuvres ;
5. Considérant enfin que le sieur Valle allègue que des militaires auraient pris part au dénombrement des votes dans certains centres de la circonscription ; que le requérant, qui d'ailleurs n'a pas mentionné ce fait dans la réclamation par lui adressée au Président de la Commission de contrôle à l'issue du dépouillement, n'apporte aucun commencement de preuve dudit, fait qui, à lui seul, d'ailleurs, ne constituerait pas une irrégularité ;
Sur les griefs tirés de la composition irrégulière des bureaux de vote réservés aux électrices de statut civil local :
6. Considérant qu'en vertu du décret n° 58-999 du 24 octobre 1958 les électrices doivent voter dans des bureaux particuliers exclusivement composés de femmes ; qu'il ressort des pièces du dossier que, dans les circonstances particulières des élections en Algérie, et en raison de l'impossibilité où s'est trouvée la commission de contrôle de réunir toujours un nombre suffisant d'électrices de statut civil local pour composer les bureaux de vote qui leur étaient réservés, il lui a été indispensable en certains cas, de faire appel à des électeurs du sexe masculin ; qu'une telle irrégularité ne peut, alors qu'il n'est pas établi que des fraudes en soient résultées, être regardée comme ayant eu une influence sur les résultats du scrutin ;
7. Considérant, d'autre part, que si en vertu d'instructions adressées dans toutes les communes de la circonscription, les électrices de statut civil de droit commun ne devaient pas être inscrites dans les bureaux réservés aux électrices de statut civil local à l'exception de celles justifiant de leur action sociale et de solidarité féminine, ces prescriptions n'avaient pas un caractère réglementaire ; que, compte tenu au surplus de la situation particulière ci-dessus mentionnée, la présence d'électrices de statut civil de droit commun dans les bureaux réservés aux électrices de statut civil local, ne constitue pas une irrégularité ;
Sur la requête du sieur Delatte :
Sur le grief tiré de ce que la candidature de la liste proclamée élue aurait revêtu le caractère d'une candidature officielle :
8. Considérant que si, contrairement aux instructions générales données par l'administration, les "Comités de salut public" des communes du Kroub et d'Oued Athménia avaient conservé postérieurement à l'ouverture de la campagne électorale la disposition d'un local dans la mairie de chacune de ces deux communes, il ne résulte pas de l'instruction que des réunions électorales y aient été tenues ; que si, par contre, une telle réunion a été tenue à la "Maison de l'Agriculture de Constantine", il ressort des pièces versées au dossier que cet immeuble, propriété d'une société civile, n'a pas le caractère d'un bâtiment officiel ;
9. Considérant enfin que l'intitulé inexact de la liste proclamée élue sur les feuilles de dépouillement du centre d'Aïn Kercha n'a pu avoir aucune influence sur les résultats du scrutin ;
Sur les griefs tirés de faits de pression de l'autorité militaire :
10. Considérant ainsi qu'il a été dit ci-dessus que l'action des autorités militaires dans la 13e circonscription d'Algérie n'a pas eu pour objet et n'a pu avoir pour effet d'exercer une pression sur les électeurs en vue de les engager à porter leurs voix sur les candidats d'une liste déterminée ;
11. Considérant que le sieur Delatte fait mention, à cet égard, de l'intervention menaçante d'un officier dans deux bureaux de vote d'une même localité ; qu'en admettant même que cette tentative de pression ait eu pour effet d'altérer la sincérité du scrutin dans cette localité, elle n'a pu avoir d'influence sur les résultats globaux des élections dans la circonscription ;
12. Considérant, d'autre part, que l'incident dont fait état le sieur Delatte dans la localité de Sigus s'est produit le 2 décembre 1958, soit postérieurement au déroulement des opérations électorales sur le résultat desquelles il n'a pu, par suite, avoir aucune influence ;
13. Considérant enfin que le grief tiré d'un prétendu retard dans la transmission des résultats d'un centre de dépouillement manque en fait ;
Sur les griefs tirés d'irrégularités diverses :
14. Considérant que le sieur Delatte fait état d'irrégularités diverses qui se seraient produites dans la composition de certains bureaux de vote, la rédaction de procès-verbaux, l'aménagement des listes électorales et les relevés de dépouillement ; qu'il n'apporte aucun commencement de preuve que les candidats de la liste proclamée élue aient tiré avantage de ces irrégularités ; qu'il n'est, dès lors ; pas établi qu'elles aient exercé une influence sur le résultat des opérations électorales ;
15. Considérant que, de tout ce qui précède, il résulte sans qu'il soit besoin d'ordonner la mesure d'instruction complémentaire sollicitée, que les sieurs Valle et Delatte ne sont pas fondés à demander l'annulation des élections contestées ;
Décide :
Article premier :
Les requêtes susvisées du sieur Valle et du sieur Delatte sont rejetées.
Article 2 :
La présente décision sera notifiée à l'Assemblée nationale et publiée au Journal officiel de la République française.
Journal officiel du 21 janvier 1959, p. 1127
Recueil, p. 151
Recueil, p. 151
ECLI:FR:CC:1959:58.198.AN
http://www.ganami.com/index.php/le-blog-de-gz/558-constantine-et-ses-juifs-a-travers-l-histoire34.html
CONSTANTINE ET SES JUIFS A TRAVERS L HISTOIRE
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En raison de son caractère
privilégié pour sa défense, le site a connu une occupation permanente
depuis les temps les plus reculés. La composition de ses habitants,
c'est d'abord le vieux socle berbère, parce qu'on n'est pas loin de la
région des Chaouias, c'est à dire des Berbères de l'Est algérien.
Beaucoup plus en arrière, il y a l'histoire avec la communauté juive et
les Ottomans.
-
La découverte en 1945 de sphéroïdiques à facettes sur le plateau du Mansourah permet d'estimer à un million d'années l'occupation du rocher par les australopithèques dont on aurait retrouvé les outils.
-
C'est beaucoup plus tard, au paléolithique (-45.000 ans avant notre ère) que furent aménagées par l'Homme de Neandertal des habitations permanentes dans les grottes, notamment celles du Mouflon et de l'Ours au pied du versant Nord de Sidi M'Cid.
-
A l'époque Capsienne (environ -14.000 à - 9.000 ans avant notre ère) la grotte des Pigeons (située sous le boulevard de l'Abîme près de l'ascenseur) aura certainement servie de point de repli aux habitants des grottes de l'Ours et du Mouflon.
-
Du néolithique (environ - 10.000 à - 2.000 ans avant notre ère) ont été retrouvés différents outils.
La civilisation mégalithique y a laissé de nombreuses traces : dolmens, monuments. -
De l'âge des métaux ont été retrouvés en particulier un poinçon de bronze et une massette de fer.
-
Puis, huit civilisations ont occupé le site : numido-berbère, phénicienne, romaine, byzantine, arabe, turque, française et arabo-berbère (avec entre temps le passage en 429 des vandales).
"De Cirta à Constantine : La permanence d'une cité antique" par Abdelkrim BADJADJA
"Constantine, la Jérusalem du Maghreb" : Conférence donnée par Benjamin Stora le 14 mars 2010
Antiquité.
Chasseurs puis pasteurs et cultivateurs, les Berbères s’organisèrent en tribus et en confédérations, que les Grecs distinguaient sous les noms de libyques, numides et maures.
Le langage berbère s'appelle "tamazight", et n'a rien avoir avec l'arabe, l'hébreu ou le punique,
On n'a trouvé aucune langue, ni écriture s'en rapprochant. Cette écriture possède des caractères très proches du grec.
Les berbères descendraient, selon une légende, du peuple atlante. Ceux-ci seraient arrivés en Afrique du nord par les îles Canaries.
Les
premiers Hébreux vinrent, sans doute, mêlés aux Phéniciens, peut-être
un millénaire avant J.-C. ; mais ce sont les persécutions en Orient,
avant et durant l'époque romaine, qui déterminèrent les principales
migrations vers l'Afrique du Nord où de nombreuses tribus berbères
furent judaïsées et apparaissent dans l'histoire au Ve siècle avant J.C.
D'abord nommée Sarim Batim par les Cathaginois, Constantine est déjà connue sous l'antiquité, depuis le IVe siècle avant J.C., sous le nom romain de Cirta. Cirta est la dénomination romaine du nom punique Kirtha qui signifie ville dans la langue des Cartaginois. Il est certain que des juifs y vivaient 3 siècles auparavant.
Les berbères nomades de Constantine ont adopté le culte de Ball-Tanit déesse carthaginoise de la fécondité dont le haut lieu des cérémonies paraît avoir été la colline d'El Hofra (actuel Hôtel Transatlantique).On trouve également trace de nombreux vestiges de la civilisation punique.
Chasseurs puis pasteurs et cultivateurs, les Berbères s’organisèrent en tribus et en confédérations, que les Grecs distinguaient sous les noms de libyques, numides et maures.
Le langage berbère s'appelle "tamazight", et n'a rien avoir avec l'arabe, l'hébreu ou le punique,
On n'a trouvé aucune langue, ni écriture s'en rapprochant. Cette écriture possède des caractères très proches du grec.
Les berbères descendraient, selon une légende, du peuple atlante. Ceux-ci seraient arrivés en Afrique du nord par les îles Canaries.
D'abord nommée Sarim Batim par les Cathaginois, Constantine est déjà connue sous l'antiquité, depuis le IVe siècle avant J.C., sous le nom romain de Cirta. Cirta est la dénomination romaine du nom punique Kirtha qui signifie ville dans la langue des Cartaginois. Il est certain que des juifs y vivaient 3 siècles auparavant.
Les berbères nomades de Constantine ont adopté le culte de Ball-Tanit déesse carthaginoise de la fécondité dont le haut lieu des cérémonies paraît avoir été la colline d'El Hofra (actuel Hôtel Transatlantique).On trouve également trace de nombreux vestiges de la civilisation punique.
Un millénaire de vie antique.
Cirta existait donc bien avant l'arrivée des Romains et de Massinissa, son nom berbère ne nous est pas parvenu. Massinissa, alors roi de Numidie, en avait fait sa capitale...
Refusant le partage de la Numidie en trois royaumes, Jugurtha parvint à isoler Adherbal et il entreprit alors le siège de Cirta (actuellement Constantine), où s'était réfugié son adversaire soutenu par Rome.
En 112 av. J.C. le siège de Cirta, dont les fortifications avaient été pourtant bien renforcées, devait duré cinq mois. Cette victoire permit à Jugurtha de gouverner sans partage la Numidie et d'éviter ainsi que le royaume légué par Massinissa n'éclate en fiefs insignifiants.
L'histoire de Constantine dans l’antiquité couvre un millénaire si on l’étend jusqu’aux invasions arabes. On peut distinguer trois grandes périodes :
- Les trois siècles avant notre ère où l’influence punique est prépondérante.
-
Les trois premiers siècles après Jésus-Christ qui sont ceux de l’Empire
romain païen. En 311 après J.-C. elle se révolte contre Rome, au prix
de sa destruction par l'empereur Maxence. Elle est reconstruite en 313
par l'empereur Constantin qui lui donne son nom.
C'est durant cette période qu'est édifié le "castella" de Tiddis (Castellum Tidditanorum) situé à quelques kilomètres de Cirta.
- Les quatre siècles allant de Constantin à l’apparition de l’Islam, où l’Empire chrétien, ébranlé par les Vandales de Genséric et prolongé par les Byzantins, a imprimé sa marque.
Quatre langues ont été parlées durant ce millénaire : le libyque, le punique, le grec et le latin.
Les qualités morales des Cirtéens les préparaient à bien accueillir le message chrétien. De fait, le christianisme comptait déjà beaucoup de fidèles à Cirta au milieu du IIIe siècle lorsqu’une persécution s’abattît sur la communauté naissante.
La paix de l’Église (en 313 par "l'Édit de Milan", l'empereur Constantin accorda toute liberté de culte à l'Église), permit aux Chrétiens de célébrer publiquement leur religion.
Refusant le partage de la Numidie en trois royaumes, Jugurtha parvint à isoler Adherbal et il entreprit alors le siège de Cirta (actuellement Constantine), où s'était réfugié son adversaire soutenu par Rome.
En 112 av. J.C. le siège de Cirta, dont les fortifications avaient été pourtant bien renforcées, devait duré cinq mois. Cette victoire permit à Jugurtha de gouverner sans partage la Numidie et d'éviter ainsi que le royaume légué par Massinissa n'éclate en fiefs insignifiants.
L'histoire de Constantine dans l’antiquité couvre un millénaire si on l’étend jusqu’aux invasions arabes. On peut distinguer trois grandes périodes :
- Les trois siècles avant notre ère où l’influence punique est prépondérante.
C'est durant cette période qu'est édifié le "castella" de Tiddis (Castellum Tidditanorum) situé à quelques kilomètres de Cirta.
- Les quatre siècles allant de Constantin à l’apparition de l’Islam, où l’Empire chrétien, ébranlé par les Vandales de Genséric et prolongé par les Byzantins, a imprimé sa marque.
Quatre langues ont été parlées durant ce millénaire : le libyque, le punique, le grec et le latin.
Les qualités morales des Cirtéens les préparaient à bien accueillir le message chrétien. De fait, le christianisme comptait déjà beaucoup de fidèles à Cirta au milieu du IIIe siècle lorsqu’une persécution s’abattît sur la communauté naissante.
La paix de l’Église (en 313 par "l'Édit de Milan", l'empereur Constantin accorda toute liberté de culte à l'Église), permit aux Chrétiens de célébrer publiquement leur religion.
335 - Construction de l'ancien pont romain (Pont d'El Kantara)
Un millénaire sous le signe de l'Islam.
Les Arabes ont-ils conquis l’Algérie ? (article paru dans Le Matin du 19 décembre 2009) en pdf
C'est un grand millénaire puisqu'en réalité il faut compter douze siècles. Pour mettre un premier ordre dans une suite d'événements extrêmement complexes, nous partagerons ce long espace de temps en quatre périodes de trois siècles chacune.
La première période, comprenant les VIIe, VIIIe et IXe siècles, est pour Constantine une période de quasi autonomie, ce qui n'empêche pas la ville de subir le contrecoup des invasions arabes. La deuxième période, embrassant les Xe, XIe et XIIe siècles, fait dépendre Constantine principalement de la Petite Kabylie et de Bougie, donc du Nord-Ouest. La troisième période, qui s'étend sur les XIIIe XIVe et XVe siècles, place Constantine dans la mouvance de Tunis, sous la dynastie des Hafsides. La quatrième période est celle de la domination turque qui couvre les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Constantine passe alors sous la tutelle d'Alger.
Le principal événement qui a entraîné l'arabisation de Constantine est lié au destin des Fatimides.
C'est en Petite Kabylie que les Fatimides, au début du Xe siècle, ont recruté leur armée dont les Ketama qui habitaient les montagnes au Nord de Mila, et en formèrent le corps principal. Quand cette armée descendit du djebel, elle eut besoin de bases et elle les trouva à Mua, à Constantine et dans les anciens castella parmi lesquels Tiddis.
Au commencement du XVIe siècle, Constantine comptait huit mille feux, ce qui peut représenter environ quarante mille habitants. Il faut comprendre dans ce chiffre, à côté d'une petite communauté chrétienne, les membres d'une communauté juive nombreuse.
On n'a pas de renseignements précis sur la communauté chrétienne.
Seule est signalée la présence de Génois au cours du XVe siècle. Les colonies de marchands n'étaient jamais nombreuses. Les marchands logeaient dans des bâtiments appelés fondouks, dont la construction et les grosses réparations incombaient en général à l'administration sultanienne. Ils avaient le droit d'y posséder une chapelle.
On est mieux renseigné sur la communauté juive. Il semble d'ailleurs que Constantine n'a jamais cessé d'avoir ses Juifs aux mœurs fortement berbérisées. Sous les Hafsides, les Israélites semblent avoir vécu en groupes disséminés parmi les Musulmans. Leur regroupement dans un seul quartier ne date que de la fin du XVIIIe siècle.
Quant à la population musulmane, il semble qu'elle ait été partagée par quartiers en factions inféodées aux chefs des familles les plus influentes. On trouvait à Constantine une vieille bourgeoisie de grandes familles jalouses entre elles de leur prestige séculaire.
C'est un grand millénaire puisqu'en réalité il faut compter douze siècles. Pour mettre un premier ordre dans une suite d'événements extrêmement complexes, nous partagerons ce long espace de temps en quatre périodes de trois siècles chacune.
La première période, comprenant les VIIe, VIIIe et IXe siècles, est pour Constantine une période de quasi autonomie, ce qui n'empêche pas la ville de subir le contrecoup des invasions arabes. La deuxième période, embrassant les Xe, XIe et XIIe siècles, fait dépendre Constantine principalement de la Petite Kabylie et de Bougie, donc du Nord-Ouest. La troisième période, qui s'étend sur les XIIIe XIVe et XVe siècles, place Constantine dans la mouvance de Tunis, sous la dynastie des Hafsides. La quatrième période est celle de la domination turque qui couvre les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Constantine passe alors sous la tutelle d'Alger.
Le principal événement qui a entraîné l'arabisation de Constantine est lié au destin des Fatimides.
C'est en Petite Kabylie que les Fatimides, au début du Xe siècle, ont recruté leur armée dont les Ketama qui habitaient les montagnes au Nord de Mila, et en formèrent le corps principal. Quand cette armée descendit du djebel, elle eut besoin de bases et elle les trouva à Mua, à Constantine et dans les anciens castella parmi lesquels Tiddis.
Au commencement du XVIe siècle, Constantine comptait huit mille feux, ce qui peut représenter environ quarante mille habitants. Il faut comprendre dans ce chiffre, à côté d'une petite communauté chrétienne, les membres d'une communauté juive nombreuse.
On n'a pas de renseignements précis sur la communauté chrétienne.
Seule est signalée la présence de Génois au cours du XVe siècle. Les colonies de marchands n'étaient jamais nombreuses. Les marchands logeaient dans des bâtiments appelés fondouks, dont la construction et les grosses réparations incombaient en général à l'administration sultanienne. Ils avaient le droit d'y posséder une chapelle.
On est mieux renseigné sur la communauté juive. Il semble d'ailleurs que Constantine n'a jamais cessé d'avoir ses Juifs aux mœurs fortement berbérisées. Sous les Hafsides, les Israélites semblent avoir vécu en groupes disséminés parmi les Musulmans. Leur regroupement dans un seul quartier ne date que de la fin du XVIIIe siècle.
Quant à la population musulmane, il semble qu'elle ait été partagée par quartiers en factions inféodées aux chefs des familles les plus influentes. On trouvait à Constantine une vieille bourgeoisie de grandes familles jalouses entre elles de leur prestige séculaire.
Fin XVe siècle
Il est difficile de déterminer l'époque du premier établissement des Turcs à Constantine. […]
L'autorité des Turcs ne s'est pas établie facilement. Les partisans des Hafsides, au début de 1568, massacrèrent les Turcs et expulsèrent leurs séides. Le pacha Mohammed dut, pour ramener l'ordre, conduire en personne une expédition contre Constantine. La ville n'osa pas résister et ouvrit ses portes sans combat. Les Abd el-Moumène, chefs du parti Hafside à Constantine, furent définitivement vaincus et les Ouled Saoula écartés.
Constantine fut choisie au XVIe siècle pour être la capitale du Beylik de l'Est.
A propos de l'occupation turque et du Beylik de Constantine un site très beau et surtout très documenté : Le beylik de Qacentina
Il est difficile de déterminer l'époque du premier établissement des Turcs à Constantine. […]
L'autorité des Turcs ne s'est pas établie facilement. Les partisans des Hafsides, au début de 1568, massacrèrent les Turcs et expulsèrent leurs séides. Le pacha Mohammed dut, pour ramener l'ordre, conduire en personne une expédition contre Constantine. La ville n'osa pas résister et ouvrit ses portes sans combat. Les Abd el-Moumène, chefs du parti Hafside à Constantine, furent définitivement vaincus et les Ouled Saoula écartés.
Constantine fut choisie au XVIe siècle pour être la capitale du Beylik de l'Est.
A propos de l'occupation turque et du Beylik de Constantine un site très beau et surtout très documenté : Le beylik de Qacentina
1771-1792
Ce fut Salah-Bey qui rendit à Constantine son cachet de capitale et la dota d'édifices tels que la mosquée et la medersa (école) de Sidi El-Kettani (actuellement place Négrier) plus connu sous le nom de Djamaa El Kettani ou El Kettania, qui existe toujours et qui n'a jamais fermée ses portes ; de nombreux arabisants de Constantine y ont fait un passage... ; et la belle medersa de Sidi-L.Akhdar où se fait actuellement le cours supérieur d'arabe, sans parler de constructions particulières telles que son habitation d'El-Blate.
Il cantonna les Juifs, jusqu'alors répandus un peu partout, gênés et gênants, dans le quartier de Charra (rue Grand), qui devint leur Ghetto.
Reconstruction du pont d'El Kantara par Salah Bey.
Ce fut Salah-Bey qui rendit à Constantine son cachet de capitale et la dota d'édifices tels que la mosquée et la medersa (école) de Sidi El-Kettani (actuellement place Négrier) plus connu sous le nom de Djamaa El Kettani ou El Kettania, qui existe toujours et qui n'a jamais fermée ses portes ; de nombreux arabisants de Constantine y ont fait un passage... ; et la belle medersa de Sidi-L.Akhdar où se fait actuellement le cours supérieur d'arabe, sans parler de constructions particulières telles que son habitation d'El-Blate.
Il cantonna les Juifs, jusqu'alors répandus un peu partout, gênés et gênants, dans le quartier de Charra (rue Grand), qui devint leur Ghetto.
Reconstruction du pont d'El Kantara par Salah Bey.
1830
La prise d'Alger par les Français en 1830 posa à Constantine un cas de conscience. Les principaux habitants se réunirent chez le Cheikh el-Bled. Après bien des avis divers, il fut décidé de ne pas reconnaître la domination française et de continuer à obéir à El-Hadj Ahmed. C'est à Ahmed Bey que l'on doit le fameux Palais du Bey.
La prise d'Alger par les Français en 1830 posa à Constantine un cas de conscience. Les principaux habitants se réunirent chez le Cheikh el-Bled. Après bien des avis divers, il fut décidé de ne pas reconnaître la domination française et de continuer à obéir à El-Hadj Ahmed. C'est à Ahmed Bey que l'on doit le fameux Palais du Bey.
Ahmed Bey combattit avec succès l'expédition française de Clauzel en repoussant par deux fois les assauts français contre la porte d'El Kantara.
13 octobre 1837
Dernière grande ville d'Algérie à résister aux français, Constantine tombe.
Le 12 octobre une canonnade redoublée ouvre la brèche.
Le 13 au matin, trois colonnes fortes d'un millier d'hommes donnent l'assaut sous le commandement du lieutenant-colonel Lamoricière.
La colonne Lamoricière - les Zouaves - entre la première et plante le drapeau sur le mur d'enceinte. Se déroule alors un combat rue par rue, maison par maison.
Redoutant les représailles des vainqueurs. la population tentera de fuir par les gorges, on dénombrera de ce fait plusieurs victimes.
Le colonel Combes sera tué dans la bataille. Ben Aïssa, le lieutenant du Bey s'échappera par les gorges à l'aide de cordes. Définitivement défait le Bey Ahmed prit la fuite et se réfugia dans les tribus du Sud poursuivi par le Cheik El Arab aux ordres du général Valée. lequel recevait le 12 novembre le bâton de maréchal de France. Il sera gouverneur général de l'Algérie de 1837 à 1840.

Dernière grande ville d'Algérie à résister aux français, Constantine tombe.
Le 12 octobre une canonnade redoublée ouvre la brèche.
Le 13 au matin, trois colonnes fortes d'un millier d'hommes donnent l'assaut sous le commandement du lieutenant-colonel Lamoricière.
La colonne Lamoricière - les Zouaves - entre la première et plante le drapeau sur le mur d'enceinte. Se déroule alors un combat rue par rue, maison par maison.
Redoutant les représailles des vainqueurs. la population tentera de fuir par les gorges, on dénombrera de ce fait plusieurs victimes.
Le colonel Combes sera tué dans la bataille. Ben Aïssa, le lieutenant du Bey s'échappera par les gorges à l'aide de cordes. Définitivement défait le Bey Ahmed prit la fuite et se réfugia dans les tribus du Sud poursuivi par le Cheik El Arab aux ordres du général Valée. lequel recevait le 12 novembre le bâton de maréchal de France. Il sera gouverneur général de l'Algérie de 1837 à 1840.
Commence alors la période de colonisation.
Les composantes de la communauté pied-noir en Algérie.
Les composantes de la communauté pied-noir en Algérie.
-
Les Français.
Les débuts du peuplement français en Algérie évoquent
surtout deux images : d'une part, celle des grands colons aventureux
venus " en gants glacés en en habits noirs ", d'origine bourgeoise, qui
n'hésitent pas à s'installer seuls au milieu des Arabes avec lesquels
ils établissent souvent de bons rapports et se lancent dans des
entreprises agricoles presque toujours ruineuses ; d'autre part, la
naissance de Boufarik, autour de la petite colonie du " bazar", et le
véritable calvaire des premiers habitants aux prises avec la fièvre et
l'insécurité.
Cependant la colonisation française dès le début fut surtout urbaine et elle le fut de plus en plus avec le temps, imitée d'ailleurs par tous les autres éléments européens. Ce sont des Français qui, les premiers, élèvent de toute part maisons de commerce et magasins.
Si l'on excepte quelques tentatives de création de villages par des entrepreneurs, c'est l'Etat qui demeure le maître d'œuvre, choisissant les régions, fixant les périmètres à lotir, recrutant les colons, leur imposant les conditions à remplir pour devenir propriétaires.
Pratiquement la colonisation officielle se termine en 1928, avec la création du dernier village.
Cependant la colonisation française dès le début fut surtout urbaine et elle le fut de plus en plus avec le temps, imitée d'ailleurs par tous les autres éléments européens. Ce sont des Français qui, les premiers, élèvent de toute part maisons de commerce et magasins.
Si l'on excepte quelques tentatives de création de villages par des entrepreneurs, c'est l'Etat qui demeure le maître d'œuvre, choisissant les régions, fixant les périmètres à lotir, recrutant les colons, leur imposant les conditions à remplir pour devenir propriétaires.
Pratiquement la colonisation officielle se termine en 1928, avec la création du dernier village.
-
Les Européens.
Aux colons français s'ajoutèrent des immigrants
venant de toute l'Europe. Dans l'ordre d'importance Espagnols, Italiens,
Maltais (particulièrement à Constantine), Allemands, Belges, Suisses,
Polonais, etc…
-
Les Algériens.
- Les juifs.
A la masse essentielle de Judéo-Berbères s'étaient ajoutés, surtout dans les villes, à partir de la fin du XIIIe siècle, les Juifs chassés d'Espagne et ensuite, à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe, les Juifs livournais.Si la naturalisation et l'évangélisation pouvaient apparaître comme les moyens d'une fusion entre la communauté indigène et la communauté européenne, il est certain que la France n'a jamais pratiqué systématiquement ni l'une ni l'autre.
Le nombre total des naturalisés ne dépasse pas 10.000 chez les musulmans et l'acquisition de la citoyenneté française n'implique pas ipso facto l'adhésion à la communauté européenne d'Algérie, les liens affectifs et religieux restant très forts avec la communauté d'origine. - Une composante d'origine musulmane.
1844
D'une ordonnance qui remonte au 9 juin 1844, le Rocher de Constantine prit un caractère hybride qu'il a conservé de nos jours. Il fut en effet partagé en deux parties, l'une européenne et l'autre musulmane. Dans la zone européenne, qui se trouvait à l'Ouest, on perça des rues rectilignes, orientées Nord-Sud, tandis que la zone musulmane conservait cette irrégularité et cette fantaisie qui lui confèrent encore maintenant un aspect si pittoresque.
D'une ordonnance qui remonte au 9 juin 1844, le Rocher de Constantine prit un caractère hybride qu'il a conservé de nos jours. Il fut en effet partagé en deux parties, l'une européenne et l'autre musulmane. Dans la zone européenne, qui se trouvait à l'Ouest, on perça des rues rectilignes, orientées Nord-Sud, tandis que la zone musulmane conservait cette irrégularité et cette fantaisie qui lui confèrent encore maintenant un aspect si pittoresque.
1847
La population indigène de Constantine diffère par sa composition de celle des autres villes de l'Algérie. Elle ne renferme qu'un très petit nombre de Turcs et de Koulouglis et pas de Maures. Elle se compose presque exclusivement de familles arabes ou berbères, venues de presque toutes les tribus de la province, et d'israélites. Au 1er janvier 1847 elle était de 18.969 individus, dont 15.054 musulmans, 552 nègres et 3.363 israélites. Après Alger, Constantine est de beaucoup la ville la plus peuplée de l'Algérie. Quant à la population européenne, son chiffre est de 1.919 individus, dont 1.274 Français.
La population indigène de Constantine diffère par sa composition de celle des autres villes de l'Algérie. Elle ne renferme qu'un très petit nombre de Turcs et de Koulouglis et pas de Maures. Elle se compose presque exclusivement de familles arabes ou berbères, venues de presque toutes les tribus de la province, et d'israélites. Au 1er janvier 1847 elle était de 18.969 individus, dont 15.054 musulmans, 552 nègres et 3.363 israélites. Après Alger, Constantine est de beaucoup la ville la plus peuplée de l'Algérie. Quant à la population européenne, son chiffre est de 1.919 individus, dont 1.274 Français.
1851 - Construction de la halle aux grains.
1853 - Construction du musée de Cirta.
Création de la Municipalité de Constantine. Premier maire : Seguy-Villevaleix.
En savoir plus sur les armoiries de Constantine.
1857 - Ecroulement de l'ancien pont d'El Kantara.
1864 - Reconstruction du pont d'El Kantara, appelé aussi pont d'El-Mechebka.
1865 - Percement de la rue Nationale (Triq Edjdida) - Construction de l'école Arago.
24 octobre 1870 : Décret Crémieux
A partir de 1845-1850, les 32.000 Juifs d'Algérie, soutenus par les libéraux et des notables musulmans, avaient commencé à revendiquer la citoyenneté française. Elle leur avait été accordée d'abord par Napoléon III, par le sénatus-consulte de mars 1870, puis, après la proclamation de la République, par le décret connu sous le nom de décret Crémieux, précisé en octobre 1871 par l'Assemblée nationale.
Tout de suite contesté par l'armée et les Européens de "souche" qui en ont réclamé l'abrogation, ce décret a été la cible d'un antisémitisme extrêmement virulent qui a connu une forte poussée au moment de l'affaire Dreyfus, les suffrages des Européens d'Algérie offrant aux antisémites déclarés, dans les années 1894-1902, leur seule représentation parlementaire.
A partir de 1845-1850, les 32.000 Juifs d'Algérie, soutenus par les libéraux et des notables musulmans, avaient commencé à revendiquer la citoyenneté française. Elle leur avait été accordée d'abord par Napoléon III, par le sénatus-consulte de mars 1870, puis, après la proclamation de la République, par le décret connu sous le nom de décret Crémieux, précisé en octobre 1871 par l'Assemblée nationale.
Tout de suite contesté par l'armée et les Européens de "souche" qui en ont réclamé l'abrogation, ce décret a été la cible d'un antisémitisme extrêmement virulent qui a connu une forte poussée au moment de l'affaire Dreyfus, les suffrages des Européens d'Algérie offrant aux antisémites déclarés, dans les années 1894-1902, leur seule représentation parlementaire.
1875 - Construction de la caserne de gendarmerie.
1876 - Construction de l'hôpital civil.
1881 - Construction de la première école professionnelle de jeunes filles musulmanes.
1863 à 1883 - Construction du théâtre.
1883 - Achèvement du Lycée National de Constantine, futur lycée d'Aumale.
1886 - Construction de la préfecture.
1892
"La
population de Constantine est d'environ 49.000 habitants parmi lesquels
10.500 français, 5.700 israélites, 29.000 musulmans et les autres sont
de nationalités diverses.
Constantine est divisée en deux quartiers : le quartier Européen et le quartier Arabe.
Le quartier Européen, dans lequel on retrouve le mouvement des grandes villes de la Métropole, forme un peu plus du tiers de la ville. Les rues y sont belles et coupées à angle droit, les constructions y sont très hautes.
Le quartier Arabe est le centre où aboutit le commerce de l'intérieur de l'Algérie, dont les indigènes de la ville sont les intermédiaires intelligents. On y trouve encore intacts les vestiges de la couleur locale indigène qui disparaît de plus en plus des autres villes de l'Algérie.
On peut subdiviser ce quartier en deux parties : celle que nous visitons, et le quartier Juif proprement dit et où, de chaque côté des rues, qui ressemblent à des bazars, s'ouvrent de petites boutiques."
Constantine est divisée en deux quartiers : le quartier Européen et le quartier Arabe.
Le quartier Européen, dans lequel on retrouve le mouvement des grandes villes de la Métropole, forme un peu plus du tiers de la ville. Les rues y sont belles et coupées à angle droit, les constructions y sont très hautes.
Le quartier Arabe est le centre où aboutit le commerce de l'intérieur de l'Algérie, dont les indigènes de la ville sont les intermédiaires intelligents. On y trouve encore intacts les vestiges de la couleur locale indigène qui disparaît de plus en plus des autres villes de l'Algérie.
On peut subdiviser ce quartier en deux parties : celle que nous visitons, et le quartier Juif proprement dit et où, de chaque côté des rues, qui ressemblent à des bazars, s'ouvrent de petites boutiques."
"Une famille juive de Constantine" un texte de Benjamin Stora (Le Monde 6 juillet 2004)
1901-1935
Pendant cette période Émile Morinaud, député-maire, et ancien ministre, de Constantine, transforme profondément la ville et lui donne l'aspect qu'on lui connaît encore aujourd'hui.
Parmi les importants travaux entrepris durant cette période citons : l'arasement du Coudiat-Aty, les ponts de Sidi Rached et de Sidi M'Cid, les passerelles Perrégaux et Lamy, la réfection des ponts d'El Kantara et des Arcades Romaines, élargissements des avenues et des rues, réservoir du Mansourah, réfection des égouts, création des squares Panis et d'El Kantara, des kiosques à musique, ascenseurs de la Passerelle Perrégaux et de Sidi M'Cid, du boulevard de l'Abîme, des Monuments aux Morts de Sidi M'Cid, de la Brèche et du Cimetière, d'une dizaine d'écoles dont la Médersa, des grands bâtiments publics comme la Poste, le Palais Consulaire, la Maison de l'Ouvrier, le Casino, l'Université Populaire, le Musée, l'Orphelinat de Sidi Mabrouk, la Maison de l'Agriculture, le Palais de Justice, les Habitations à Bon Marché de Bellevue, Lamy, Cité Gaillard, Mansourah, Camp des Oliviers, Avenues Viviani et Forcioli. Transformation de Sidi M'Cid et refonte complète de l'Hôpital, création des salles de réunion à Sidi Mabrouk - les Ateliers et à El Kantara, des infirmeries et des dispensaires indigènes, etc, etc …
Pendant cette période Émile Morinaud, député-maire, et ancien ministre, de Constantine, transforme profondément la ville et lui donne l'aspect qu'on lui connaît encore aujourd'hui.
Parmi les importants travaux entrepris durant cette période citons : l'arasement du Coudiat-Aty, les ponts de Sidi Rached et de Sidi M'Cid, les passerelles Perrégaux et Lamy, la réfection des ponts d'El Kantara et des Arcades Romaines, élargissements des avenues et des rues, réservoir du Mansourah, réfection des égouts, création des squares Panis et d'El Kantara, des kiosques à musique, ascenseurs de la Passerelle Perrégaux et de Sidi M'Cid, du boulevard de l'Abîme, des Monuments aux Morts de Sidi M'Cid, de la Brèche et du Cimetière, d'une dizaine d'écoles dont la Médersa, des grands bâtiments publics comme la Poste, le Palais Consulaire, la Maison de l'Ouvrier, le Casino, l'Université Populaire, le Musée, l'Orphelinat de Sidi Mabrouk, la Maison de l'Agriculture, le Palais de Justice, les Habitations à Bon Marché de Bellevue, Lamy, Cité Gaillard, Mansourah, Camp des Oliviers, Avenues Viviani et Forcioli. Transformation de Sidi M'Cid et refonte complète de l'Hôpital, création des salles de réunion à Sidi Mabrouk - les Ateliers et à El Kantara, des infirmeries et des dispensaires indigènes, etc, etc …
1902 - Dérasement du Coudiat-Aty
1903 - Inauguration de la mairie.
1908 - Inauguration de la poste et du crédit foncier.
1909 - Inauguration de la nouvelle Medersa
1912 - Début des travaux du boulevard de l'Abîme - Inauguration des ponts de Sidi Rached et Sidi M'Cid.
février 1913 - Arrivée de la statue de Constantin.
1915 - Achèvement de la construction du boulevard de l'Abîme.
1918 - Inauguration du palais de justice.
1923 - Inauguration de la passerelle Perrégaux - Installation de la statue de Constantin place de la gare.
1925 - Construction du pont des chutes.
1926 - Construction de la banque d'Algérie.
1927 - Création de l'aéro-club.
1930 - Premier meeting de l'aéro-club sur l'hippodrome situé à Sidi-Mabrouk
1930 - Inauguration du Monument aux Morts - Construction du Musée Cirta
1933 - Construction du garage Citroën.
1933 - Création de l'aérodrome de Oued Hamimim.
1934 - Inauguration du casino - Début des travaux d'aménagement de la place de la Brèche.
3 et 5 août 1934 : Pogrom de Constantine
" A première vue, il n'y avait aucune raison de craindre les suites d'une dispute intervenue le soir de vendredi 3 août 1934 entre Eliaou Khalifa, un zouave juif pris de boisson, et un petit groupe de Musulmans, rassemblés dans la cour d'une mosquée de Constantine assez célèbre, Sidi Lakhdar.[…]
Même inventée par des militants antisémites venus de la métropole ou par des anti-juifs issus de la population coloniale, la propagande antisémite pouvait influencer un nombre assez considérable des habitants les plus défavorisés ou les plus mécontents - qui n'étaient pas rares à nourrir de vives rancœurs nationalistes et religieuses. Les propagandistes jugeaient souvent utile de simuler une certaine " arabophilie ". Aussi des Musulmans furent-ils amenés à regarder les communautés juives de leur pays d'un œil jaloux et à leur envier le mieux-être économique (relatif) qui découlait de leur statut de citoyen français.[…]
Les désordres qui s'ensuivirent - foules d'émeutiers de plus en plus nombreuses, attroupements menaçants dans le quartier juif, de façon à " assiéger " plusieurs habitants juifs dans leurs logements, agressions sur des passants juifs, bon nombre de magasins juifs saccagés - durèrent presque toute la nuit du 3 au 4 août, jusqu'à la répression sévère des violences par les forces de l'armée et de la police. Le bilan des conséquences immédiates - 15 blessés, un Musulman mort après avoir été grièvement blessé par balle.[…]
Le lendemain, on vit des personnages marquants juifs et musulmans s'activer à prêcher la modération à leurs coreligionnaires - d'un côté, M. Lellouche, président du Consistoire et conseiller général, et le Grand Rabbin Halimi; de l'autre côté, le Grand Mufti de Constantine, le Cheikh Ben Badis, grand réformiste religieux, et le Docteur Bendjelloul, conseiller général et un des chefs du mouvement nationaliste du Constantinois.[…]
L'afflux important aussi bien d'habitants de la région environnante que de Constantine elle-même vers le quartier du Marché et en particulier vers la Place des Galettes n'avait rien d'inhabituel en soi. Néanmoins, comme pour distinguer le dimanche 5 août des jours de marché normaux, de nombreux hommes jeunes étaient armés, le plus souvent de couteaux, de rasoirs ou de matraques; certains portaient même des armes à feu, malgré l'interdiction légale qui visait les indigènes musulmans.[…]
Des rixes judéo-musulmanes qui éclatèrent au quartier du Marché ne tardèrent pas à prendre de l'ampleur. Au cours de la première phase des troubles du 5 août, deux groupes de Juifs tirèrent de nombreux coups de feu par les fenêtres de leurs appartements - actes imprudents d'autodéfense préventive ? - ne manquant pas ainsi d'enflammer les passions des émeutiers.[…]
Les magasins juifs furent incendiés et des familles juives furent égorgées dans leurs maisons. On guettait les véhicules qui circulaient sur les artères principales de la ville, ainsi que par ses issues, afin d'attraper des Juifs qui tâchaient d'échapper au carnage.[…]
Suivant des consignes de non-intervention, soldats et officiers (à de rares exceptions près) ne firent que jouer le rôle de spectateurs, ne disposant d'ailleurs que d'armes dépourvues de cartouches.
Environ quatre heures après le retour du député-maire Morinaud à Constantine, au début de l'après-midi, on fit distribuer aux troupes les munitions nécessaires pour rétablir l'ordre. Ces consignes nouvelles ne purent rien changer aux conséquences tragiques des atrocités déjà perpétrées - les vingt-huit morts - pour la plupart des femmes, des enfants et des vieillards, ainsi que les dizaines de blessés, de victimes de toute sorte de violences barbares. Les habitants français et européens s'étaient bien gardés d'intervenir de quelque façon que ce fut. Par contre, certains rescapés du massacre avaient la vie sauve grâce au dévouement et au courage de quelques Constantinois musulmans, qui les avaient cachés et protégés. Les dommages s'élevant à 150 millions de francs-Poincaré environ, le total de sinistrés à Constantine fut évalué à 1777. "
Extraits d'un texte de Paul Leslie "Les Juifs de Constantine"
" A première vue, il n'y avait aucune raison de craindre les suites d'une dispute intervenue le soir de vendredi 3 août 1934 entre Eliaou Khalifa, un zouave juif pris de boisson, et un petit groupe de Musulmans, rassemblés dans la cour d'une mosquée de Constantine assez célèbre, Sidi Lakhdar.[…]
Même inventée par des militants antisémites venus de la métropole ou par des anti-juifs issus de la population coloniale, la propagande antisémite pouvait influencer un nombre assez considérable des habitants les plus défavorisés ou les plus mécontents - qui n'étaient pas rares à nourrir de vives rancœurs nationalistes et religieuses. Les propagandistes jugeaient souvent utile de simuler une certaine " arabophilie ". Aussi des Musulmans furent-ils amenés à regarder les communautés juives de leur pays d'un œil jaloux et à leur envier le mieux-être économique (relatif) qui découlait de leur statut de citoyen français.[…]
Les désordres qui s'ensuivirent - foules d'émeutiers de plus en plus nombreuses, attroupements menaçants dans le quartier juif, de façon à " assiéger " plusieurs habitants juifs dans leurs logements, agressions sur des passants juifs, bon nombre de magasins juifs saccagés - durèrent presque toute la nuit du 3 au 4 août, jusqu'à la répression sévère des violences par les forces de l'armée et de la police. Le bilan des conséquences immédiates - 15 blessés, un Musulman mort après avoir été grièvement blessé par balle.[…]
Le lendemain, on vit des personnages marquants juifs et musulmans s'activer à prêcher la modération à leurs coreligionnaires - d'un côté, M. Lellouche, président du Consistoire et conseiller général, et le Grand Rabbin Halimi; de l'autre côté, le Grand Mufti de Constantine, le Cheikh Ben Badis, grand réformiste religieux, et le Docteur Bendjelloul, conseiller général et un des chefs du mouvement nationaliste du Constantinois.[…]
L'afflux important aussi bien d'habitants de la région environnante que de Constantine elle-même vers le quartier du Marché et en particulier vers la Place des Galettes n'avait rien d'inhabituel en soi. Néanmoins, comme pour distinguer le dimanche 5 août des jours de marché normaux, de nombreux hommes jeunes étaient armés, le plus souvent de couteaux, de rasoirs ou de matraques; certains portaient même des armes à feu, malgré l'interdiction légale qui visait les indigènes musulmans.[…]
Des rixes judéo-musulmanes qui éclatèrent au quartier du Marché ne tardèrent pas à prendre de l'ampleur. Au cours de la première phase des troubles du 5 août, deux groupes de Juifs tirèrent de nombreux coups de feu par les fenêtres de leurs appartements - actes imprudents d'autodéfense préventive ? - ne manquant pas ainsi d'enflammer les passions des émeutiers.[…]
Les magasins juifs furent incendiés et des familles juives furent égorgées dans leurs maisons. On guettait les véhicules qui circulaient sur les artères principales de la ville, ainsi que par ses issues, afin d'attraper des Juifs qui tâchaient d'échapper au carnage.[…]
Suivant des consignes de non-intervention, soldats et officiers (à de rares exceptions près) ne firent que jouer le rôle de spectateurs, ne disposant d'ailleurs que d'armes dépourvues de cartouches.
Environ quatre heures après le retour du député-maire Morinaud à Constantine, au début de l'après-midi, on fit distribuer aux troupes les munitions nécessaires pour rétablir l'ordre. Ces consignes nouvelles ne purent rien changer aux conséquences tragiques des atrocités déjà perpétrées - les vingt-huit morts - pour la plupart des femmes, des enfants et des vieillards, ainsi que les dizaines de blessés, de victimes de toute sorte de violences barbares. Les habitants français et européens s'étaient bien gardés d'intervenir de quelque façon que ce fut. Par contre, certains rescapés du massacre avaient la vie sauve grâce au dévouement et au courage de quelques Constantinois musulmans, qui les avaient cachés et protégés. Les dommages s'élevant à 150 millions de francs-Poincaré environ, le total de sinistrés à Constantine fut évalué à 1777. "
Extraits d'un texte de Paul Leslie "Les Juifs de Constantine"
Une de mes correspondante tient à préciser ce qui suit :
" Le 8 aout 1934, des chrétiens ont aussi sauvé des juifs. J'ai à ce sujet un témoignage de 1er ordre. Ma grand-mère maternelle qui a 91 ans etait présente ce jour là dans la ville. Elle a vu des gens massacrés, des magasins pillés. Elle a vu son patron chrétien cacher une famille de commercants. "
" Le 8 aout 1934, des chrétiens ont aussi sauvé des juifs. J'ai à ce sujet un témoignage de 1er ordre. Ma grand-mère maternelle qui a 91 ans etait présente ce jour là dans la ville. Elle a vu des gens massacrés, des magasins pillés. Elle a vu son patron chrétien cacher une famille de commercants. "
1935 - Construction de la piscine olympique.
1937 - Inauguration de la place de la Brèche.
1937 - Cérémonies du centenaire de la prise de Constantine.
16 avril 1940
Décès d'Albelhamid Ben Badis. Il fut enterré en présence de 20 000 personnes. Ses obsèques prirent l'aspect d'une gigantesque manifestation anticolonialiste. Promoteur du savoir, il est le 16 avril de chaque année, honoré au cours de "Youm-El-Ilm" (Journée de la science.)
Décès d'Albelhamid Ben Badis. Il fut enterré en présence de 20 000 personnes. Ses obsèques prirent l'aspect d'une gigantesque manifestation anticolonialiste. Promoteur du savoir, il est le 16 avril de chaque année, honoré au cours de "Youm-El-Ilm" (Journée de la science.)
7 octobre 1940 : Abrogation du décret Crémieux
Quand, le 7 octobre 1940, le gouvernement de Vichy abrogea le décret Crémieux, retirant aux Juifs tous leurs droits à la citoyenneté française et refaisant d'eux des "indigènes" au même titre que les Musulmans, ce n'était pas uniquement le résultat de la politique décidée en métropole mais aussi la conséquence de cet antisémitisme persistant au sein de la société européenne d'Algérie. 12.000 enfants juifs furent expulsés de l'enseignement public primaire, secondaire et professionnel à la rentrée de 1941, le nombre d'enfants écartés se montant à 18.000 l'année suivante. Seize camps, de vocations diverses, souvent gardés par d'anciens légionnaires ouvertement pro-nazis, furent ouverts en Algérie, dont certains regroupaient les soldats juifs algériens de la classe 1939, contraints à des travaux forcés.
Quand, le 7 octobre 1940, le gouvernement de Vichy abrogea le décret Crémieux, retirant aux Juifs tous leurs droits à la citoyenneté française et refaisant d'eux des "indigènes" au même titre que les Musulmans, ce n'était pas uniquement le résultat de la politique décidée en métropole mais aussi la conséquence de cet antisémitisme persistant au sein de la société européenne d'Algérie. 12.000 enfants juifs furent expulsés de l'enseignement public primaire, secondaire et professionnel à la rentrée de 1941, le nombre d'enfants écartés se montant à 18.000 l'année suivante. Seize camps, de vocations diverses, souvent gardés par d'anciens légionnaires ouvertement pro-nazis, furent ouverts en Algérie, dont certains regroupaient les soldats juifs algériens de la classe 1939, contraints à des travaux forcés.
1939-1945
Et José Aboulker, un des anciens leaders de la Résistance juive algérienne, de résumer ainsi le comportement des Algériens musulmans, à l'occasion d'une interview avec Jean Laloum, effectuée le 13 janvier 1986: " Les Arabes n'ont pas pris parti dans la guerre. Ce n'était pas leur guerre. Avec les Juifs ils ont été parfaits. Non seulement ils ont refusé la propagande et les actes anti-juifs auxquels les Allemands et Vichy les poussaient, mais ils n'ont pas cédé à la tentation des bénéfices. Alors que les Pieds-Noirs se disputaient les biens juifs, pas un Arabe n'en achetait. La consigne en fut donnée dans les mosquées : les Juifs sont dans le malheur, ils sont nos frères. "
Et José Aboulker, un des anciens leaders de la Résistance juive algérienne, de résumer ainsi le comportement des Algériens musulmans, à l'occasion d'une interview avec Jean Laloum, effectuée le 13 janvier 1986: " Les Arabes n'ont pas pris parti dans la guerre. Ce n'était pas leur guerre. Avec les Juifs ils ont été parfaits. Non seulement ils ont refusé la propagande et les actes anti-juifs auxquels les Allemands et Vichy les poussaient, mais ils n'ont pas cédé à la tentation des bénéfices. Alors que les Pieds-Noirs se disputaient les biens juifs, pas un Arabe n'en achetait. La consigne en fut donnée dans les mosquées : les Juifs sont dans le malheur, ils sont nos frères. "
20 octobre 1943
Ce ne fut que le 20 octobre 1943, soit près d'un an après le débarquement allié en Afrique du Nord , que le Comité français de libération nationale accéda à la demande des Juifs d'Algérie de recouvrer leurs droits politiques de citoyens, demande à laquelle les notables musulmans, qui formulaient la même pour tous les Algériens, étaient loin d'être hostiles. Quant aux responsables européens de la répression antijuive, ils ne firent, pour la plupart, l'objet d'aucune poursuite.
Ce ne fut que le 20 octobre 1943, soit près d'un an après le débarquement allié en Afrique du Nord , que le Comité français de libération nationale accéda à la demande des Juifs d'Algérie de recouvrer leurs droits politiques de citoyens, demande à laquelle les notables musulmans, qui formulaient la même pour tous les Algériens, étaient loin d'être hostiles. Quant aux responsables européens de la répression antijuive, ils ne firent, pour la plupart, l'objet d'aucune poursuite.
1943
Pendant la guerre, à Constantine aussi les restrictions étaient de rigueur et il y avait donc des cartes de ravitaillement. |
12 décembre 1943 : Discours de Constantine
C'est à Constantine, le 12 décembre 1943, que le gouvernement provisoire du général de Gaulle octroya la citoyenneté française à plusieurs dizaines de milliers (60.000) de musulmans et promit des réformes. Cependant, rien ne put stopper la progression dans le pays de l'idée d'une soustraction de l'Algérie à la souveraineté française.
C'est à Constantine, le 12 décembre 1943, que le gouvernement provisoire du général de Gaulle octroya la citoyenneté française à plusieurs dizaines de milliers (60.000) de musulmans et promit des réformes. Cependant, rien ne put stopper la progression dans le pays de l'idée d'une soustraction de l'Algérie à la souveraineté française.
8 mai 1945 : Début des massacres de Sétif (département de Constantine)
Le 8 mai 1945, qui signe la fin du nazisme, correspond aussi à l'un des moments les plus sanglants de la répression coloniale. La révolte de Sétif s'inscrit en effet comme une étape décisive du nationalisme algérien. Cette révolte, qui s'étend à Guelma, Bône, Biskra, Batna et Constantine, cristallise ainsi plus d'un siècle de frustrations et d'humiliations. La répression menée alors par le général Duval, engageant l'aviation et la marine, est d'une violence inouïe : en quelques semaines, de 6.000 à 8.000 algériens sont tués, 45.000 selon la mémoire collective algérienne.
Le 8 mai 1945, qui signe la fin du nazisme, correspond aussi à l'un des moments les plus sanglants de la répression coloniale. La révolte de Sétif s'inscrit en effet comme une étape décisive du nationalisme algérien. Cette révolte, qui s'étend à Guelma, Bône, Biskra, Batna et Constantine, cristallise ainsi plus d'un siècle de frustrations et d'humiliations. La répression menée alors par le général Duval, engageant l'aviation et la marine, est d'une violence inouïe : en quelques semaines, de 6.000 à 8.000 algériens sont tués, 45.000 selon la mémoire collective algérienne.
20 Septembre 1947
Promulgation du statut de l'Algérie : tous les Algériens ont la citoyenneté française, mais cette égalité est contredite par l'existence d'un double collège électoral qui assure la sous-représentation des "Français musulmans d'Algérie".
Le statut de 1947, celui dont on pouvait espérer qu’il ouvrait la voie à une Algérie nouvelle, établissait l’inégalité en matière de droits civiques, puisqu’il instituait deux collèges électoraux, le premier collège (900.000 européens et 63194 musulmans, qui ont le statut français) élisait 60 représentants à l’Assemblée algérienne, le second collège (9 millions d’indigènes) élisaitégalement 60 représentants à cette même assemblée.
Ce statut ne satisfaisait pas les "indigènes" et mécontentait les colons. Il est considéré comme trop libéral, est saboté par les Européens qui font pression sur les gouverneurs généraux successifs pour qu'il ne soit pas appliqué.
Promulgation du statut de l'Algérie : tous les Algériens ont la citoyenneté française, mais cette égalité est contredite par l'existence d'un double collège électoral qui assure la sous-représentation des "Français musulmans d'Algérie".
Le statut de 1947, celui dont on pouvait espérer qu’il ouvrait la voie à une Algérie nouvelle, établissait l’inégalité en matière de droits civiques, puisqu’il instituait deux collèges électoraux, le premier collège (900.000 européens et 63194 musulmans, qui ont le statut français) élisait 60 représentants à l’Assemblée algérienne, le second collège (9 millions d’indigènes) élisaitégalement 60 représentants à cette même assemblée.
Ce statut ne satisfaisait pas les "indigènes" et mécontentait les colons. Il est considéré comme trop libéral, est saboté par les Européens qui font pression sur les gouverneurs généraux successifs pour qu'il ne soit pas appliqué.
Petit Larousse illustré (104ème édition)
1954-1962 (dans le Constantinois)
Constantine est une ville où il y a entre 200 000 et 250 000 musulmans, 30 000 juifs et 30 000 chrétiens.
Constantine est une ville où il y a entre 200 000 et 250 000 musulmans, 30 000 juifs et 30 000 chrétiens.
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1er novembre 1954 - Insurrection dans les Aurès (sud Constantinois). Ceci est le point de départ de la guerre d'Algérie.
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8 mai 1955 - Premier attentat FLN à Constantine. Une bombe explose au casino provoquant de nombreux blessés.
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20 août 1955 - Les Français du Constantinois, rendent la guerre irréversible.
Décidés à empêcher la politique d'intégration, le FLN organise à Philippeville et dans tout le nord Constantinois, un soulèvement de musulmans. Ceux-ci attaquent les quartiers européens des villes et massacrent les habitants des fermes isolées, faisant des dizaines de morts autour de Constantine.
A Constantine assassinat dans sa pharmacie de la rue Clémenceau du neveu de Ferhat Abbas. Plusieurs bombes explosent dans la ville. Des grenades éclatent au restaurant Gambetta rue Caraman (15 blessés) et au cinéma ABC.
Le 20 août 1955 à Constantine par Ahmed Boudjeriou
Il s'en suit une dure répression, en partie menée par les civils européens, qui réagissent par une "chasse à l'arabe". Le bilan de ces journées est de 71 morts européens et de plusieurs milliers d'algériens..
Un fossé de sang sépare désormais les deux communautés. Les européens se dressent en bloc contre les musulmans et l'action du FLN qui accroît ainsi son emprise sur la population. -
En mai 1956, Maurice Papon est à nouveau nommé Préfet-Inspecteur Général de l'Administration en Mission Extraordinaire (IGAME) pour la Région de l'Est Algérien à Constantine (Il avait déjà occupé les fonctions de Préfet de Constantine d'octobre 1949 à début 1952.). Son activité à Constantine, le maintien de l'ordre, montre ce dont le fonctionnaire de Vichy est capable. Jusqu'en 1957, des milliers d'Algériens seront tués, 114.000 personnes seront internées dans des camps, dans lesquels - selon un rapport de Michel Rocard publié dans Le Monde - entre 50 et 60 personnes meurent quotidiennement.
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2 mai 1957 - A Constantine, au marché Négrier, un attentat FLN à la grenade, fait 1 mort et plus de 25 blessés.
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14 mars 1958 - Maurice Papon quitte Constantine pour la préfecture de police de Paris. Il est remplacé par le préfet Chapel.
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28 septembre 1958 - Référendum constitutionnel. Alors que la France se dote d'une nouvelle constitution (80% des Algériens autochtones participent au référendum avec 97% de oui pour la Ve République), le FLN se constitue en partenaire sur un pied d'égalité par la création du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA).
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3 octobre 1958 - De Gaulle défini le "plan de Constantine" pour transformer l'Algérie en 5 ans : distribution de 250.000 ha aux fellahs, construction de 200.000 logements, création de 400.000 nouveaux emplois, scolarisation des enfants musulmans, alignement des salaires sur ceux de la France métropolitaine. Mise en valeur agricole et industrielle de l'Algérie. De Gaulle s'engage ensuite sur la voie de l'Algérie algérienne. Archive INA
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23 octobre 1958 - De Gaulle propose "la paix des braves", refusée par le GPRA.
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1960 - Madhi Belhaddad, premier et seul préfet musulman d'Algérie, après en avoir été le premier et seul sous-préfet, est nommé à Constantine.
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22 juin 1961 - Assassinat de Raymond Leyris
À midi, Viviane, la petite dernière des quatre filles de Raymond, est venue le chercher pour rentrer à la maison de la rue de France, par Souk El Asser, le marché de la place Négrier. C’est là qu’un tueur, surgi de la cohue du souk où il l’attendait de toute évidence, abattit Raymond. L’homme qui gisait dans son sang avait 48 ans et était le maître du malouf, cette musique savante issue de l’héritage arabo-andalou, à laquelle la Constantine juive et arabe vouait un culte commun, fait de mystique dans la religion, de prière dans la poésie sensuelle.
On devine sans peine le mobile. Alors que le dernier quart d’heure de la guerre d’indépendance s’étirait dans une violence atroce et banalisée, la rupture entre les Juifs et les Musulmans de Constantine devenait irréversible. À partir de ce jour, les Juifs allaient commencer à quitter la ville, portant, comme seul bagage la nostalgie du pays perdu, ce sentiment même qu’ils partageaient avec les Musulmans, leurs compagnons d’exil en 1492, année où ils avaient été ensemble chassés d’Espagne. -
5 juillet 1961 - Le GPRA a proclamé cette date "journée nationale contre la partition". A Constantine, à la hauteur de la Médersa, rue Nationale, les appelés, qui forment un barrage destiné à empêcher les musulmans de monter vers l'hôtel de Paris et le quartier européen, sont abordés par-derrière alors qu'ils attendent le gros de la manifestation par-devant ! Affolés par la violence de la foule, les soldats tirent pour se dégager. Bilan : 17 morts, 200 blessés.
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1er novembre 1961 (anniversaire de l'insurrection) - A Constantine on s'attend à une nouvelle catastrophe. A la surprise générale le 1er novembre s'y déroule sans incident. Pour la première fois en Algérie, les autorités françaises (le préfet musulman Madhi Belhaddad) et FLN (Si Bachir responsable politico-militaire du FLN) ont pris contact et ont ensemble décidé du programme de la journée !
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4 décembre 1961 - Manifestation de 5.000 personnes à Constantine, en faveur de l'Algérie française.
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29 janvier 1962 - Le colonel Château-Jobert rejoint l'OAS, et prend le commandement OAS de Constantine.
- 18 mars 1962 - Un accord de cessez-le-feu est signé à Evian entre la France et le FLN.
Espérant une reprise de la guerre, l'Organisation armée secrète (OAS), mouvement clandestin qui tenta par la violence de s'opposer à l'indépendance de l'Algérie, redoubla ses actions terroristes, ce qui compromit définitivement l'avenir des Européens en Algérie.
1957 - Construction de l'aéroport d'Aïn El Bey, appelé aujourd'hui aéroport Mohamed Boudiaf
1960 - Inauguration de la statue de Notre Dame de la Paix.
L'Algérie devient indépendante. Sur 1.100.000
Français, il n'en reste au bout de quelques mois que 170.000. A Evian,
les négociateurs les plus pessimistes pensaient que, au maximum, 50% des
Français d'Algérie quitteraient l'Algérie indépendante !
"La guerre d'Algérie fut certainement l'une des pages les plus noires et les plus controversées de l'Histoire de France : elle soulève encore aujourd'hui de nombreux débats. Plus d'un million de Français d'Algérie choisirent l'exode vers la France, dans des conditions difficiles, redoutant d'avoir à subir des représailles dans le nouvel État algérien. Leurs craintes ne furent pas vaines ! ; les notables algériens et les harkis restés fidèles à la France au cours du conflit furent victimes de sévices et de massacres. La guerre d'Algérie fit près d'un million de morts."
"La guerre d'Algérie fut certainement l'une des pages les plus noires et les plus controversées de l'Histoire de France : elle soulève encore aujourd'hui de nombreux débats. Plus d'un million de Français d'Algérie choisirent l'exode vers la France, dans des conditions difficiles, redoutant d'avoir à subir des représailles dans le nouvel État algérien. Leurs craintes ne furent pas vaines ! ; les notables algériens et les harkis restés fidèles à la France au cours du conflit furent victimes de sévices et de massacres. La guerre d'Algérie fit près d'un million de morts."
1968 - Naissance du projet de construction d'une grande mosquée (future Université et Mosquée Emir Abdelkader).
Mars 1968 - Pose de la première pierre pour la construction de l'université de Constantine.
Septembre 1971 - Début des activités pédagogiques à l'université de Constantine.
1994 - Inauguration de l'université islamique et mosquée Emir Abdelkader.
Constantine est chef-lieu de la wilaya du même nom.
La ville et son agglomération compte aujourd'hui plus de 800.000 habitants.
En savoir plus sur les armes actuelles de Constantine.
Elle est devenue un grand pilier de l’industrie lourde algérienne avec ses trois grandes usines mécaniques :
PMA: complexe des fabrications des tracteurs et machines agricoles et moteurs,
PMO : complexe des fabrication des machines outils (tours, fraiseuses, …etc.),
ENMTP : Usine de fabrication des machines de travaux publics (bulldozers, rouleaux compresseurs, grues Poclain,...etc.) et c’est la plus grande usine de ce type dans toute l’Afrique.
PMA: complexe des fabrications des tracteurs et machines agricoles et moteurs,
PMO : complexe des fabrication des machines outils (tours, fraiseuses, …etc.),
ENMTP : Usine de fabrication des machines de travaux publics (bulldozers, rouleaux compresseurs, grues Poclain,...etc.) et c’est la plus grande usine de ce type dans toute l’Afrique.
Un pôle de l’enseignement supérieur avec ses trois grandes universités : Mentouri, Zerzara et El Amir Abdelkader.
"Les Constantinois(es), ont toujours su qu'ils
étaient ce mélange depuis la nuit des temps, aujourd'hui Constantine est
une ville où tous les berbères (kabyles, chaouis, mozabites, Milli,
Jijeli, etc.) se côtoient dans une harmonie somme toute des meilleures
avec leurs compatriotes arabo-berbères, qui eux aussi sont un mélange
(et quel mélange !), qui se sentent encore berbères mais qui ont été
romanisés, arabisés au cours des temps, puis francisés, puis arabisés à
nouveau, etc."
Juillet 2000 - Commémoration de 2500 ans d'histoire de Constantine
5 juin 2008 - Mise en service du téléphérique.
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Liste des maires et des Présidents de l'APC de Constantine
La municipalité de Constantine de 1947 à 1962
La municipalité de Constantine de 1947 à 1962
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Quelques documents sur l'histoire de Constantine
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Sources bibliographiques :
"De Cirta à Constantine de 1836 à 1962" - ACEP- Ensemble
"La France à Constantine" (3 volumes) par Jacques Gatt
"Constantine" par A. Berthier et R. Goossens
"Histoire de l'Afrique septentrionale" par Ernest Mercier
"L’Algérie", par MM. Les capitaines du génie Rozet et Carette.1850
"Les juifs de Constantine" par Paul Leslie
"D’une rive à l’autre - la guerre d’Algérie, de la mémoire à l’histoire" par Gilles Manceron et Hassan Remaoun )
"La guerre d'Algérie" par Yves Courrière
"Encyclopédie Microsoft Encarta"
et diverses pages Internet.
"La France à Constantine" (3 volumes) par Jacques Gatt
"Constantine" par A. Berthier et R. Goossens
"Histoire de l'Afrique septentrionale" par Ernest Mercier
"L’Algérie", par MM. Les capitaines du génie Rozet et Carette.1850
"Les juifs de Constantine" par Paul Leslie
"D’une rive à l’autre - la guerre d’Algérie, de la mémoire à l’histoire" par Gilles Manceron et Hassan Remaoun )
"La guerre d'Algérie" par Yves Courrière
"Encyclopédie Microsoft Encarta"
et diverses pages Internet.
http://www.ganami.com/index.php/le-blog-de-gz.html
http://www.ganami.com/
http://www.ganami.com/index.php/le-blog-de-gz/558-constantine-et-ses-juifs-a-travers-l-histoire34.html
http://constantine1.e-monsite.com/pages/histoire.html
http://www.paul-belaiche-daninos.fr/parc_guer_alger.html
http://books.google.dz/books?id=NDBcwoWbkXsC&pg=PA106&lpg=PA106&dq=rue+viviani+constantine&source=bl&ots=2afSm2XYd7&sig=dTmvITEBpBByfyrB-vYs5X4X2_E&hl=fr&sa=X&ei=-pIaVJ2_EI-Xau68gaAH&ved=0CC0Q6AEwAzgU#v=onepage&q&f=false
Éd. 2005
http://chsprod.hypotheses.org/lettres-constantine-algerie-8-mai-1945
Lettres de Constantine, Algérie, 8 mai 1945
Témoignage du 8 mai 1945, à Constantine, Algérie : Lettres de Léon Bourie
Léon Bourie, est un cheminot, né en 1882 dans les Pyrénées, mort en 1952 à Paris. Il était entré en 1907 au parti socialiste, avait adhéré en 1920 au parti communiste, puis à la IVe Internationale en 1936. A l’âge de 56 ans (en 1938), il part vivre en Algérie, avec sa femme et ses deux filles (11 ans et 3 ans en 1945). D’abord dans le “bled” près de Constantine, puis à Constantine même. D’un point de vue militant, Léon Bourie se sent isolé, sur le rocher… Son principal interlocuteur (épistolaire) est Jean-René Chauvin, qui revient des camps de concentration en juin 1945, et avec qui il correspond dès le retour de ce dernier à Bordeaux. Léon Bourie écrit d’Algérie les faits tels qu’ils les a vécu un mois auparavant à Constantine même, au moment des massacres de Setif et Guelma.
Extraits du récit des 7 et 8 mai 1945 :
Mon cher J.R.
La joie éprouvée à la réception de ta lettre ne saurait s’exprimer ici, et impuissants seraient les mots à vouloir la définir. Aussi je passe tout de suite au sujet qui comme à toi me tient essentiellement à cœur et qui a si tragiquement illustré l’actualité récente. (…)
Et voici maintenant l’exposé des faits dans leur objectivité brutale.
Tout d’abord Constantine : le 7 mai, entre 6 et 7 heures, les cloches d’une église de quartier s’ébranlèrent joyeusement. Tout le monde aux fenêtres et aussitôt dans la rue. C’est l’armistice disait-on et un afflux de population envahissait toutes les rues de la ville, se dirigeant vers le point central, constitué par la place de la Brèche, sur l’esplanade de laquelle on avait depuis deux jours élevé une tribune, avec micro et haut-parleur. Les cloches de l’église susnommée s’étaient tues dans l’intervalle, mais les sirènes et les sifflets des locomotives en gare continuaient à être actionnées par les cheminots.
Dans mon parcours (car sorti du bureau je suivais le mouvement de la foule) et en débouchant à la naissance de l’avenue Liagre, dans l’endroit où se fixe un souvenir personnel que je te conterai plus tard, je croisai un cortège stalinien composé d’éléments variés et qui, pancartes déployées offrant les slogans habituels, dont “Pétain au poteau”, n’offrait ni dignité ni sérieux, et semblait scandaliser par son aspect les habitués de la terrasse du casino qui, avec leur regard préparaient leur estomac à leurs ingestions futures.
La foule très dense était déjà massée devant la tribune et lorsque j’arrivais là, une individualité officielle, sous-préfet ou je ne sais, se plaçait devant le micro et annonçait à la foule, dont la joie se manifestait dans l’expression des visages, tant européens qu’indigènes, que l’armistice n’était pas l’armistice, que celui-ci serait probablement annoncé plus tard, qu’il ne fallait pas, dans tous les cas, abandonner les occupations avant que la sirène de la ville n’annonçât, par son mugissement, le fait lorsqu’il serait accompli. Que néanmoins il nous donnait rendez-vous à ce même endroit pour le lendemain à 3 heures afin d’entendre le discours du Général De Gaulle probablement annonciateur de la victoire.
Le désappointement se peignait sur les visages et les commentaires allaient leur train lorsqu’un responsable PC se plaçant devant le micro clama que les hostilités étaient terminées, que les allemands avaient signé la reddition, que l’on pouvait fêter le fait et il conclut par les mots habituels de gloire aux alliés et d’union du peuple de France. D’autres responsables du PS, des JC, de la CGT s’emparèrent à leur tour du micro et le dernier finissait de parler lorsqu’un commissaire de police, avec une rage évidente, l’écarta brusquement et avec quelque violence détacha le micro du contact.
Le lendemain, sauf les postiers qui dès le matin avaient instauré le service restreint des Dimanches et fêtes, dans toutes les autres administrations, le service fut régulier jusqu’à midi, même à la Préfecture (quelles instructions attendaient ?).
Un peu avant deux heures, je me dirigeais vers la place de la Brèche et avant d’y déboucher par la rue Caraman, artère principale du commerce de la ville, je croisais une compagnie de tirailleurs sénégalais en tenue de campagne. Mulets et mitrailleuses s’engageaient dans cette rue après avoir traversé l’avenue Liagre à tracé spectaculaire et également la place de la Brèche déjà garnie à ce moment d’une foule très dense d’indigènes et d’européens. Cette mesure déterminée à l’avance aurait pu prendre une forme bien plus discrète et tout aussi opérante si ce qu’elle semblait devoir prévenir venait à se produire (je me permets ici une réflexion purement personnelle : y avait-il corrélation avec la forme des faits de la veille dont la tournure a paru depuis avoir été nettement voulue ?). La suite des évènements tendrait à confirmer cette supposition.
Je restai dans la place à observer et écouter les réflexions des uns et des autres et lorsque à 3 heures la sirène fit entendre son mugissement, que les officiels commençaient à se masser à l’entour de la tribune, je m’éloignais par une rue qui, débouchant à l’entrée du pont de Sidi Rached, devait après sa traversée, me conduire vers des lieux de la périphérie dont le calme me semblait devoir être plus propice à mes méditations.
Dans le bas de la rue, et à ma grande surprise, car depuis que je suis en Algérie, je n’ai cherché à m’approcher d’aucun groupement, je me trouvais brusquement devant un rassemblement d’indigènes, 2.000 ou 3.000, peut-être plus, qui banderoles présentant des inscriptions en français et en arabe, dans le calme le absolu, s’apprêtaient à défiler par un itinéraire qui s’indiquait de lui-même, avenue Viviani, tournant sur la place de Lamoricière et de là, par l’avenue Liagre, devait déboucher sur la Brèche devant la tribune officielle.
Les inscriptions des banderoles rendaient l’hommage de “gloire aux alliés”, demandaient aussi du pain (avec quelle raison !), aussi la fin du colonialisme, rien de particulièrement séditieux puisque ce vœu est inclus dans ce qu’on a nommé la “Charte de l’Atlantique” et qui constitue le corps et la raison du trusteeship (est-ce ainsi qu’on l’écrit ?).
Composition sociale : tous les éléments, aussi bien d’aspect miséreux, ce qui n’implique pas forcément, vu les possibilités d’habillement, une misère d’esprit; travailleurs que la communauté des conditions de travail (je ne peux pas dire de salaire) d’avec celle des européens, rapproche de ces derniers quant au degré évolutif; Commerçants jouissant de conditions d’existence plus confortables, mais aucun semblant appartenir au milieu qui, dans la période noire était catalogué en France comme collaborationniste (depuis le temps que je vis ici, physiquement je les connais à peu près tous). Le cortège venait à peine de s’ébranler, toujours dans le calme.
Par derrière, débouchant du pont de Sidi Rached et devant sans avoir eu à traverser l’agglomération centrale de la ville, sauf le quartier de la gare, cinq à six tanks, je ne sais au juste, mitrailleuses braquées vinrent longer et s’arrêtèrent sur un des flancs de la colonne. Celle-ci venait de subir un temps d’arrêt. Voulant en connaître la cause, je m’en allai à mon tour sur le flanc opposé et, en arrivant vers la tête, j’aperçus un fort barrage de police, masqué probablement jusqu’à ce moment par le tournant brusque qui joint l’avenue Viviani à la place Lamoricière et que les arbres d’un coin du square “Vallée”, à l’extrême pointe duquel s’élève la maison de l’agriculture, contribuaient à la possibilité de dissimulation. (Excuse ces détails indispensables, qui, à mon avis, constituent un lien visible avec ce qui s’est passé ailleurs).
Des gradés de cette police discutaient vivement avec des individualités de la tête de cortège, je ne pus entendre si c’étaient des injonctions ou simplement des instructions, mais un non ! jaillissant des éléments de tête s’éleva énergique, les pancartes furent repliées, la colonne se disloqua et les éléments , toujours dans le calme, s’engouffrèrent dans la rue, à côté de la tête de pont, et qui est la seule issue permettant de rentrer et de sortir du quartier spécifiquement arabe.
Des tanks arrêtés avaient à ce moment retourné leurs mitrailleuses vers cette issue, et avec eux seuls les policiers restèrent dans l’avenue Viviani. A ce moment, on ne savait, dans la rue, encore rien des faits qui s’étaient déroulés à Sétif et à Bône.
Je laisse à penser ce qui se serait produit si un provocateur, un élément du cortège perdant le contrôle de lui-même ou un fait policier à résultat irrémédiable, avait fait s’exaspérer, même une faible partie de cette masse, ce qui se serait produit dans Constantine où, l’importance et la configuration de l’agglomération, la diversité des éléments, tant ethniques qu’étrangers, les oppositions sociales, celles-là comme toujours irréductibles et développant dans le feu de l’action une bestialité qui n’a d’égale que dans la volonté froidement voulue d’abattre un adversaire coûte que coûte, nécessité toujours criée, par la loi du système économique qui a déterminé jusqu’à ce jour les rapports de l’homme avec l’homme, mon cher Jean-René, j’arrête ici la première partie des faits tels que je les ai vus.
J’ai le soucis de te faire parvenir un premier écho à ta lettre de bienvenue. Je suis heureux de renouer un lien dont la brisure m’avait laissé seul, sur cette terre d’Afrique, bien belle si elle se prêtait à réaliser le besoin des hommes. Seul, je le suis depuis mon arrivée ici, je le suis encore maintenant mais malgré cela, j’au pu néanmoins discerner que les sentiments qui animent ici les éléments qui réussissent à réaliser dans leur esprit , même un embryon de connaissance humaine, la haine vis-à vis du roumi se confirme de plus en plus dans les oppositions purement matérielles, et si, un idéal se concrétise tant soit peu dans l’esprit, c’est vers notre France telle que la conçoivent mes espoirs que cet esprit est tourné.
Toujours plus qu’amicalement,
Léon Bourie
Autre lettre de Léon Bourie à Jean-René Chauvin, du 7 juin 1945 (Constantine, Algérie)
m.c. J.R.Maintenant que les tumultes de la foire électorale commencent à s’évanouir, je profite du repos dont profitera ton esprit pour venir t’importuner à mon tour. Que veux-tu ! Ce n’est pas impunément que se sont révélées dans la prison où ma pensée était depuis trop longtemps enfermée des fenêtres, des fenêtres s’ouvrant vers des horizons qu’elle aspire à parcourir et, si tu es un de ceux vers qui elle se dirige, c’est par suite d’un passé déjà bien lointain, durant lequel ma tête grisonnante, recherchait et trouvait dans nos entretiens journaliers, la fontaine de jouvence alimentant la foi que les vicissitudes subies depuis n’ont fait que fortifier.
En tant qu’intern(nationaliste), je n’avais pas jugé utile de prendre part à la comédie rituellement offerte à ce bon populo qui croit ainsi user du droit souverain dont il se suppose investi. J’ai, depuis plus de 40 ans que je l’exerçai, pour la première fois, pu en déceler l’inanité, et les divers oripeaux qui habillent les coteries s’offrant pour bien servir le troupeau, ne lui abandonnent toujours que la loque grise et sale qui revêt les jours, les mois, et les ans, de son exploitation à travers les siècles. Ni ma femme, ni moi, n’avions jugé utile de revendiquer dans la cité du roc, la faculté d’éructer dans l’urne, néanmoins pour seulement mon esprit, je me suis intéressé à la geste des histrions qui au nom des bureaucraties installées ou voulant s’installer dans le régime, se sont offertes, soi-disant pour servir les poires, en réalité pour continuer à assurer la pérennité de l’exploitation capitaliste même avec les conséquences précédées du cortège atomique et microbien d’une 3ème guerre mondiale se criant à l’horizon. Peau d’âne et chaudronnerie, résonnez toujours. La gloire radieuse réalisera toutes vos aspiration vous laissant sa fumée dissipée dans le vide d’un néant d’au-delà de la genèse.
Amar Ouzeganne du PCF a mordu la poussière, pareillement le stalinien Hubert, et à l’aventurier Quilici est venu se joindre le Pantaloni de Bône. PPF de l’époque escortant en 41 à Marseille le nervi Sabiani et se trouvant en 42 à Paris dans un congrès Doriotiste, lors de la venue du Dollar en Afrique du nord, vrai pantalonnade. L’individu (concentration Républicaine) disait-on, authentique résistant dans affiche de dernière heure a vu se grouper sur son nom la totalité des électeurs Bonois, laissant essoufflé dans la course l’un de ses co-listiers, l’autre, malgré l’appui gouvernemental « René Mayer » n’étant élu que à la plus forte moyenne (12.000 voix). Pantaloni et Borra ayat été gratifiés le 1er de 20000 l’autre de 18000 par leurs concitoyens Bonoiset, région. Cuttoli enfoncé, machiavel triomphant, l’immigré italien a roulé le Corse. J’ai été content du bloc musulman qui s’est formé sur la liste présentée au nom des amis du Manifeste. Seuls, sur 7 à 8000 votants, 7 à 800 ont été été dissidents et c’est à mon avis à la honte du PCF et du PS que des opposants aient été dressés vis à vis de ceux qui ont souffert et qui ont encore à se défendre.
Lors de la présentation de la liste Ferhat Abbas, j’ai eu de la peine à reconnaître en la personne qui présidait la réunion un musulman à qui j’avais dit quelques mots le soir mémorable du 8 mai 1945 : alors en pleine vigueur malgré la cinquantaine, devenu loque humaine durant son emprisonnement où les sévices de toute nature ne lui ont pas été ménagé. J’ai retrouvé ces derniers jours des notes relatives à ce que j’avais écrit à l’époque sur les évènements, tant qu’à Andeguil maire et à toi-même et à divers autres camarades. Je n’ai rien à y reprendre à l’heure actuelle qu’à dégager un peu plus les causes et les responsabilités du voile qui les recouvre encore et que certains faits qui se sont produits depuis sont venus confirmer. Pain et Liberté sous la forme d’une parade ont défilé hier dans les rues de la cité : sénégalais mitraillette à la hanche, tanks aux appellations des provinces françaises, camions et mercenaires pavoisés ont défilé devant Delattre de etc…foudre de la 3ème future en qui reposent en ces temps béni pour la mercante mondiale les jouissances présentes et les espoirs futurs. Et au gouvernement tenant les rênes du char des responsabilités PCF pour faire les gardes-chiourmes. PS pour dispenser l’opium et valets de requins pour véritables maîtres, essaient de désembourber le char du moloch toujours avide de peines, de sang et d’orgies.
Je reçois “Vérité” avec une semaine de retard. Par elle, j’ai pu cueillir quelques échos sur nos manifestations de vie?. Le n° va de main en main autant que faire se peut. J’ai eu l’occasion de lancer quelques pointes au cours de la campagne électorale. On sait dans les milieux dirigeants de tous les partis que la plante existe dans ce roc. J’ai quelques conversations idéologiques avec des individualités dans divers milieux. J’espère qu’elle pourra peut-être grandir. Michaud m’a écrit récemment. Buffet aussi. Je suis avide de connaître l’état du groupe bordelais. Sa composition. Y a-t-il des cheminots ? J’aspire à revenir vers des lieux où s’est déroulée une longue partie de mon existence. Cela serait chose faite s’il m’était donné d’y découvrir un gîte. McJR, les dernières nouvelles reçues de toi venaient de Combloux. J’y avais répondu aussitôt. J’espère que tu pourras maintenant me sacrifier quelques instants. Alors que l’on voit se dessiner dans un horizon presque immédiat le temps que peut encore m’impartir le Destin sur cette terre tourmentée. Seuls les souvenirs sont la manne pouvant alimenter agréablement l’heure qui passe. Les échos de la cité font revivre dans mon esprit les heures de 37 et 38 où je trouvais auprès des camarades le réconfort me faisant allègrement supporter les avanies que mon attitude vis à vis des staliniens me suscitaient chez mes camarades de travail. Aussi c’est dans l’espoir qu’une lettre viendra avant longtemps emplir ma coupe d’espérances, que Princesse ajoute les siens aux sentiments de grande amitié que notre âge autorise à nuancer d’affection.
Les deux viens?
Hadj Messali libéré depuis 4 jours
Excuse la forme prise par ma pensée et exprimée d’un jet, ce même matin entre 6 et 7 avant de me rendre au travail.
http://www.paul-belaiche-daninos.fr/parcours.html
http://www.paul-belaiche-daninos.fr/parc_enfan_jeun.html
Enfance et JeunesseJe suis né le 16 février 1933 à Constantine, plus précisément dans un immeuble instable de la rue Viviani, qui menaçait de sombrer dans les gorges d’un fleuve nommé Rummel. Il faut voir là un signe évident du destin, puisque l’instabilité fut une constante de ma vie ! |
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J’appartenais à une riche famille
juive dont le grand-père Félix Belaiche, très avare, avait fait fortune
dans les allumettes, tandis que mon père Roger Belaiche, donc son fils,
très généreux, était le directeur général de Marcel Boussac pour
l’Afrique et l’Algérie. Il n’avait pas fait fortune du tout, puisque
tout l’argent qu’il gagnait, et il en gagnait beaucoup, il le traitait
comme de l’argent de poche. |
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Ma mère, Elsa Daninos,
femme d’une grande beauté, avait 4 sœurs toutes aussi belles et deux
frères dont un avocat cèlebre à Bordeaux et un frère ténor à l’opéra
comique. Comme son frère aîné, ma mère qui avait une jolie voix, un peu
affectée certes, chantait comme un rossignol. Nous baignions toute la
journée dans les larmes de la Traviata, les soupirs de madame Butterfly
et la vindicte de Don José. |
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Mon grand-père maternel, Victor-Emmanuel Daninos, détenteur d’une agrégation de droit et d’une agrégation de philo, vivait à Sousse en Tunisie comme un sage, loin des bruits du monde. Franc-maçon, il vivait en immersion totale dans un métier d’avocat défenseu. Il n’était préoccupé que du seul enrichissement de sa culture. Il plaidait en français, en italien et en arabe. Il fit 7 enfants vivants à sa f |
Je suis né à Constantine, dans un département français de l’est de l’Algérie. J’ai fréquenté les lycées de la République et l’idée de vivre dans un pays qui n’était pas le mien ne m’effleurait même pas….J’allais bientôt déchanter !...
j’ai grandi d’abord au sein du lycée d’Aumale, avec mes petits amis juifs, chrétiens et arabes. Avec Ben Badis, mon ami qui était arabe, nous revisions les compositions et les bacs. Les Ben Badis étaient de très riches bourgeois constantinois, mais le père de mon ami était un homme très pauvre qui ne vivait que pour faire de son fils un universitaire afin de le hausser au niveau de sa riche famille ; Il y parvint puisque le Professeur Ben Badis obtint la chaire de Biologie végétale à la Faculté des Sciences de Paris. C’était un homme d’une infinie douceur et un travailleur acharné. Il avait conscience des sacrifices endurés par son père et ne pas réussir dans ses études eut été un reniement paternel.
De la sixième jusqu’aux bacs, c’est aussi Rachid Maoui qui tenait la tête de la classe. Il était gros et portait toujours une blouse grise de quincaillier. Sa mère était suédoise et son père arabe. J’ai rarement rencontré une telle maturité servie par une telle intelligence chez un adolescent. Il ne travaillait pratiquement pas, il
1933 - 16 février | Naissance à Constantine. |
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1933 -1939 | Installation à Alger à L’Algeria. Mon père est Directeur général de l’Empire Boussac pour l’Afrique et l’Algérie. |
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1939 - 1942 |
Occupation Allemande
restreinte en Algérie, mais sévères lois raciales de Vichy. Mon père
perd son emploi. L’antisémitisme à Alger. La vie à l’Algeria, les amis, les ennemis. Les bombardements. Ma mère retrouve Monseigneur Leynaud. |
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1942 - novembre
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Débarquement américain
à Sidi Ferruch. Libération de l’Algérie. Mon cousin Marcel Fellus
part à la nage rejoindre les bateaux américains. |
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1942 - 1945
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Installation à Oran où mon père est nommé Directeur du Service Américain de Récupération des Stocks (SARS) . Une tâche écrasante qui le tuera. Ma mère enceinte gravement malade du cœur doit subir un avortement thérapeutique. | |||
1945 - 10 avril | Décès de mon père. Retour à Constantine chez le grand-père paternel ; études secondaires. Décès du grand-père. Retour à Alger. |
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1952 | Université de médecine d’Alger. Les concours. |
V
Viviani (René),
homme politique (Sidi-bel-Abbès, Algérie, 1863 - Le Plessis Robinson, Hauts-de-Seine, 1925).
Fils d'un conseiller général d'Oran d'origine corse, René Viviani commence sa carrière au barreau d'Alger avant de se fixer à Paris. Acquis aux idées socialistes, il est l'avocat des cheminots ainsi que des mineurs de Carmaux et le rédacteur en chef de la Petite République. En 1893, il est élu député de Paris (il sera député de la Creuse de 1906 à 1922) et siège à la Chambre parmi les socialistes indépendants, aux côtés de Millerand et de Jaurès. Défenseur des droits des femmes, il obtient le vote de la loi qui leur permet d'accéder au métier d'avocat (1899) ; anticlérical, il salue la séparation des Églises et de l'État (1905). Mais, aussitôt l'unité socialiste réalisée, il rompt avec la SFIO pour devenir ministre du Travail des gouvernements Clemenceau et Briand (1906-1910). Premier titulaire de ce portefeuille, il fait progresser la législation sociale française (loi sur le repos hebdomadaire de 1906). Après la victoire de la gauche aux élections de 1914, Poincaré l'appelle à la présidence du Conseil : il tente de sauver la paix, mais il doit se résoudre à la mobilisation générale et forme alors le premier cabinet d'« union sacrée ». Après avoir quitté la présidence du Conseil (octobre 1915), il prend en charge la Justice. La paix revenue, il joue un rôle international actif et représente la France à la SDN (1920-1921). Il rejoint le Sénat en 1922, mais sa carrière politique est brisée en juin 1923 par une attaque d'apoplexie qui le laisse paralysé.
Fils d'un conseiller général d'Oran d'origine corse, René Viviani commence sa carrière au barreau d'Alger avant de se fixer à Paris. Acquis aux idées socialistes, il est l'avocat des cheminots ainsi que des mineurs de Carmaux et le rédacteur en chef de la Petite République. En 1893, il est élu député de Paris (il sera député de la Creuse de 1906 à 1922) et siège à la Chambre parmi les socialistes indépendants, aux côtés de Millerand et de Jaurès. Défenseur des droits des femmes, il obtient le vote de la loi qui leur permet d'accéder au métier d'avocat (1899) ; anticlérical, il salue la séparation des Églises et de l'État (1905). Mais, aussitôt l'unité socialiste réalisée, il rompt avec la SFIO pour devenir ministre du Travail des gouvernements Clemenceau et Briand (1906-1910). Premier titulaire de ce portefeuille, il fait progresser la législation sociale française (loi sur le repos hebdomadaire de 1906). Après la victoire de la gauche aux élections de 1914, Poincaré l'appelle à la présidence du Conseil : il tente de sauver la paix, mais il doit se résoudre à la mobilisation générale et forme alors le premier cabinet d'« union sacrée ». Après avoir quitté la présidence du Conseil (octobre 1915), il prend en charge la Justice. La paix revenue, il joue un rôle international actif et représente la France à la SDN (1920-1921). Il rejoint le Sénat en 1922, mais sa carrière politique est brisée en juin 1923 par une attaque d'apoplexie qui le laisse paralysé.
Vix (tombe de),
célèbre tombe de l'âge du fer située en Bourgogne et datant
d'environ 500 ans avant J.-C. ; on y a mis au jour le plus grand vase en
bronze connu datant de l'Antiquité.
La découverte de la tombe, en 1953, appartient à l'épopée de la recherche archéologique française. La sépulture a été trouvée à Vix, commune située à quelques kilomètres au nord de Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or), sur les bords de la Seine et au pied du mont Lassois. La chambre funéraire, en bois, mesurait trois mètres de côté et était recouverte d'un vaste tumulus en calcaire, presque arasé, d'une quarantaine de mètres de diamètre. La défunte reposait sur la caisse d'un char en bois rehaussé d'ornements de bronze, dont les quatre roues, démontées, étaient alignées contre la paroi est de la chambre. La « princesse » de Vix, âgée d'environ 30 à 40 ans, portait un torque en or (souvent considéré comme un diadème), terminé par deux boules ornées de petits chevaux ailés. Cet objet n'a pas d'équivalent et est parfois rapproché de l'art scythe. Le reste de la parure (fibules, torque creux en bronze, bracelets, perles) est typique de la fin de la période de Hallstatt dans la région. À côté se trouvait le fameux cratère en bronze, qui mesure 1,6 mètre de haut, pèse 200 kilos et peut contenir 1 000 litres. Il a sans doute été fabriqué dans une ville grecque d'Italie du Sud, à l'usage des Barbares du Nord et à des fins commerciales. Ses deux anses sont ornées d'une Gorgone et ses parois montrent des soldats en armes. Le couvercle pouvait servir de passoire à vin et était surmonté d'une statuette. Au-dessus et à côté se trouvaient encore plusieurs récipients en argent, en bronze ou en céramique, de provenance étrusque et grecque, et datant de la fin du VIe siècle avant J.-C.
De toute évidence, la princesse de Vix, comme les occupants d'autres tombes voisines mais de moindre richesse, appartenait à l'aristocratie qui régnait sur la résidence princière du mont Lassois et tirait son pouvoir du contrôle des échanges entre le monde méditerranéen, le nord de la Gaule et la Grande-Bretagne, par l'axe du Rhône, de la Saône et de la Seine. Les objets de prestige trouvés dans la tombe, liés à la consommation de vin par l'aristocratie, avaient été en partie fabriqués spécifiquement pour cet usage, le monde grec proprement dit n'ayant jamais utilisé de cratères d'une taille comparable. C'est peu après le creusement de la tombe que les résidences princières hallstattiennes furent abandonnées, aussi bien dans l'est de la France que dans le sud de l'Allemagne, tandis que prenait fin, pour un temps, le commerce entre la Méditerranée et l'intérieur.
La découverte de la tombe, en 1953, appartient à l'épopée de la recherche archéologique française. La sépulture a été trouvée à Vix, commune située à quelques kilomètres au nord de Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or), sur les bords de la Seine et au pied du mont Lassois. La chambre funéraire, en bois, mesurait trois mètres de côté et était recouverte d'un vaste tumulus en calcaire, presque arasé, d'une quarantaine de mètres de diamètre. La défunte reposait sur la caisse d'un char en bois rehaussé d'ornements de bronze, dont les quatre roues, démontées, étaient alignées contre la paroi est de la chambre. La « princesse » de Vix, âgée d'environ 30 à 40 ans, portait un torque en or (souvent considéré comme un diadème), terminé par deux boules ornées de petits chevaux ailés. Cet objet n'a pas d'équivalent et est parfois rapproché de l'art scythe. Le reste de la parure (fibules, torque creux en bronze, bracelets, perles) est typique de la fin de la période de Hallstatt dans la région. À côté se trouvait le fameux cratère en bronze, qui mesure 1,6 mètre de haut, pèse 200 kilos et peut contenir 1 000 litres. Il a sans doute été fabriqué dans une ville grecque d'Italie du Sud, à l'usage des Barbares du Nord et à des fins commerciales. Ses deux anses sont ornées d'une Gorgone et ses parois montrent des soldats en armes. Le couvercle pouvait servir de passoire à vin et était surmonté d'une statuette. Au-dessus et à côté se trouvaient encore plusieurs récipients en argent, en bronze ou en céramique, de provenance étrusque et grecque, et datant de la fin du VIe siècle avant J.-C.
De toute évidence, la princesse de Vix, comme les occupants d'autres tombes voisines mais de moindre richesse, appartenait à l'aristocratie qui régnait sur la résidence princière du mont Lassois et tirait son pouvoir du contrôle des échanges entre le monde méditerranéen, le nord de la Gaule et la Grande-Bretagne, par l'axe du Rhône, de la Saône et de la Seine. Les objets de prestige trouvés dans la tombe, liés à la consommation de vin par l'aristocratie, avaient été en partie fabriqués spécifiquement pour cet usage, le monde grec proprement dit n'ayant jamais utilisé de cratères d'une taille comparable. C'est peu après le creusement de la tombe que les résidences princières hallstattiennes furent abandonnées, aussi bien dans l'est de la France que dans le sud de l'Allemagne, tandis que prenait fin, pour un temps, le commerce entre la Méditerranée et l'intérieur.
Vizille (assemblée de),
réunion tenue le 21 juillet 1788 au château de Vizille, près de
Grenoble, par des représentants des trois ordres de la province du
Dauphiné.
Après la « journée des tuiles » qui a agité Grenoble le 7 juin, l'effervescence politique qui gagne le royaume depuis 1787 s'accroît en Dauphiné, où elle prend un tour nouveau.
Décidée le 14 juin, lors d'une rencontre tenue à l'hôtel de ville de Grenoble, la réunion de l'assemblée de Vizille se veut un acte de résistance positive aux mesures de réorganisation judiciaire et financière prises par l'autorité royale. Constituée de 50 ecclésiastiques, de 165 nobles et de 276 membres du tiers état, l'assemblée reprend les formes archaïques de la société d'ordres, mais la tonalité des propos est inédite. Emmenés par un jeune magistrat, Jean-Joseph Mounier, les représentants de la province réaffirment des exigences traditionnelles (rétablissement des parlements et des états du Dauphiné) mais prennent aussi, dans leur arrêté final, des résolutions novatrices : doublement du nombre des représentants du Tiers dans les états provinciaux, et prépondérance pour les questions fiscales des états généraux du royaume, dont la convocation est demandée. Plus importante encore est l'affirmation d'une solidarité nationale par-delà les particularismes locaux : « Les trois ordres du Dauphiné ne sépareront jamais leur cause de celle des autres provinces et, en soutenant leurs droits particuliers, ils n'abandonneront pas ceux de la nation. » Ce n'est certes pas le serment du Jeu de paume, mais Vizille marque une étape importante dans la constitution du discours politique révolutionnaire. Par cet acte, les Dauphinois recouvrent une partie de leurs droits ; surtout, à quelques mois de l'ouverture des états généraux de 1789, ils font entendre une voix nouvelle qui préfigure celle de la Révolution.
Après la « journée des tuiles » qui a agité Grenoble le 7 juin, l'effervescence politique qui gagne le royaume depuis 1787 s'accroît en Dauphiné, où elle prend un tour nouveau.
Décidée le 14 juin, lors d'une rencontre tenue à l'hôtel de ville de Grenoble, la réunion de l'assemblée de Vizille se veut un acte de résistance positive aux mesures de réorganisation judiciaire et financière prises par l'autorité royale. Constituée de 50 ecclésiastiques, de 165 nobles et de 276 membres du tiers état, l'assemblée reprend les formes archaïques de la société d'ordres, mais la tonalité des propos est inédite. Emmenés par un jeune magistrat, Jean-Joseph Mounier, les représentants de la province réaffirment des exigences traditionnelles (rétablissement des parlements et des états du Dauphiné) mais prennent aussi, dans leur arrêté final, des résolutions novatrices : doublement du nombre des représentants du Tiers dans les états provinciaux, et prépondérance pour les questions fiscales des états généraux du royaume, dont la convocation est demandée. Plus importante encore est l'affirmation d'une solidarité nationale par-delà les particularismes locaux : « Les trois ordres du Dauphiné ne sépareront jamais leur cause de celle des autres provinces et, en soutenant leurs droits particuliers, ils n'abandonneront pas ceux de la nation. » Ce n'est certes pas le serment du Jeu de paume, mais Vizille marque une étape importante dans la constitution du discours politique révolutionnaire. Par cet acte, les Dauphinois recouvrent une partie de leurs droits ; surtout, à quelques mois de l'ouverture des états généraux de 1789, ils font entendre une voix nouvelle qui préfigure celle de la Révolution.
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