الخميس، سبتمبر 4

الاخبار العاجلة لاكتشاف الصحافية حياة قربوعة ان كتاب نجية عبير يناقض حقيقة سويقةقسنطينة حيث الفئران تاكل القطط والمزابل تزين شوارع السويقة بالروائح الكريهةوسكان قسنطينة يجهلون بنت السويقة نجية بن زقوطة والاسباب مجهولة

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الاخبار العاجلةلاكتشاف الصحافيةحياة قربوعة ان الكاتبة نجية عبير بنت الشيخ معمر لبن زقوطة الدي منح  منزله بسيدي مسيد لفرنسالبناءاول مدرسة في قسنطينة وان جسر سيدي مسيد سمي على منزل بن زقوطة بسيدي مسيد والاسباب مجهولة 
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الاخبار العاجلة لاكتشاف الصحافية حياة قربوعة عبر تحويسة في كتاب انها لم تكتشف سياحة في قسنطينة ولكنها اكتشفت صورة للبنت نجية بن زقوطة مع ابيها معمر بن زقوطة وصاحب محل تجاري في السويقة حيث طاحونة الشط وللعلم فان نجيةعبير من
خريجي المدرسة الاميريكية ومن مساندي الصداقة الجزائريةالفرنسية ولكنها عاشت مجهولة وماتت بعنف المجتمع القبائلي المغلق بقسنطينة والاسباب مجهولة
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الاخبار العاجلة لاكتشاف الصحافية مني العشي ملعب بن عبدالمالك بوضياف بقسنطينة والاسباب مجهولة
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الاخبار العاجلة لحدوث مناوشات كلامية بين التقنية صفاءرماش والمخرجة ابتسام بسسبب بث اغاني عبد الحكيم بوعزيزحول الحب الممنوع والمديعة العائدة سلمي تساند ابتسام ضد صفاء وتتمني لها الشفاء العاجل بعدبث اغنية عاطفية والاسباب مجهولة 
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الاخبار العاجلة لالتقاط الاديبة القسنطينة نجية عبير صورة مع ثمثال قسنطينة التاريخي المرحل من امام الخليفة الى فرنسا والاسباب مجهولة
 http://www.constantine-hier-aujourdhui.fr/images/najia/najia_abeer_03.jpg
 http://www.constantine-hier-aujourdhui.fr/images/najia/najia_abeer_03.jpg

 Retrouvailles avec la statue de Lamoricière

 


 http://www.constantine-hier-aujourdhui.fr/LesConstantinois/mai2004/amis.htm

Mon retour à Constantine
titre_amis.jpg (24617 octets)

Notre séjour à Constantine n'aurait certainement eu la même intensité sans tous ceux qui nous ont accueilli, guidé, ouvert des portes et donc permis de découvrir la ville autrement que des simples touristes. Nous avons ressenti la vie constantinoise d'une façon plus intime. Je me permets encore une fois ici de les remercier.
Certains parmi ceux que nous avons côtoyés étaient des correspondants plus ou moins virtuels rencontrés sur le forum amis-de-constantine. Mais pour beaucoup d'autres, la rencontre s'est faite sur place.
Dans le récit de mon séjour, j'évoque un certain nombre de personnes que je vous propose de découvrir.

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A notre arrivée c'est Nadra, avec un de ses frères et un ami, qui sont venus nous accueillir à l'aéroport.
Nadra Aït Abdelkader
Chez Nadra
Jean-Claude et Jean-Michel en compagnie de Nadra
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Et puis nous avons eu le plaisir de rencontrer Najia.
Najia Abeer

Mais le plus extraordinaire est que Nadra et Najia étaient amies d'enfance (elles habitaient le même immeuble), mais elles ne s'étaient vues depuis ...43ans. C'est un peu grâce à notre séjour qu'elles se sont retrouvées.
Lors des premiers instants de leur rencontre nous n'avions malheureusement pas nos appareils photos, mais quelques heures plus tard la joie des retrouvailles était toujours au rendez-vous.
• • •
Une autre rencontre importante de ce séjour est celle de Lokmane.
Lokmane Benchikh
Cette photo a une petite histoire. En effet Lokmane m'a demandé de le photographier à cet endroit, car c'est exactement là qu'il y a plus de 40 ans il a prêter cinq francs, pour faire un flipper ou quelque chose comme ça,  à un de ses amis du nom de Gaston Ghrenassia, devenu bien sûr depuis Enrico Macias. Le seul problème est que Gaston a oublié de rendre cet argent. Lokmane l'invite donc à venir "régler cet oubli " ici même à Constantine !
Si quelqu'un peut passer le message à Gaston !
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Je ne veux surtout pas oublier Sarhouda.
Sarhouda Bencheraiet
Toujours le sourire !
• • •
Grâce à Jean-Michel nous avons fait la connaissance de son ami Mourad, qui nous a véhiculé plusieurs fois.
Mourad l'ami de Jean-Michel et sa fille.
Chez Mourad autour d'une table bien garnie.
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Et l'ami Djamel toujours prêt rendre service.
Djamel
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Houda Nos hôtes du restaurant "Le Tiddis"
La charmante Houda Nadir, propriétaire du restaurant "Le Tiddis", et son épouse
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Voici quelques photos réunissant les amis que je viens de vous présenter
cne141.jpg (61158 octets) cne137.jpg (51171 octets) Rue Sassy, en face la maison de Jean-Claude, avec Sarhouda, Najia et Lokmane. cne142.jpg (58368 octets)
Constantine010.jpg (138687 octets) Au faubourg Lamy, devant mon ex maison, avec Nadra et Djamel.
Constantine128.jpg (162807 octets) Sur le campus de l'université Mentouri avec Najia, Sarhouda, Djamel et Nadra. Constantine174.jpg (89671 octets) Sur les marches du Palais du Bey avec Lokmane, Najia et Sarhouda.
cne136.jpg (46608 octets) A l'hôtel en compagnie des deux Nadra et de Najia
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Et puis ceux que nous avons rencontré au hasard de nos promenades et qui nous ont également apporté beaucoup.
Constantine199.jpg (102300 octets) La personne qui a permis à Jean-Claude de revoir sa maison.
Constantine184.jpg (95555 octets) Dans la minoterie artisanale. Constantine195.jpg (105366 octets) Boulevard de l'Abîme avec nos accompagnateurs.
Sans oublier tous ceux qui ne sont pas présents sur ces photos !
Fermer


 http://www.algerie-dz.com/forums/archive/index.php/t-107454.html
Algerian
25/12/2008, 22h12
Je voulais partager avec vous un poeme de la defunte Najia Abeer et par l'occasion vous faire decouvrir l'association ADCHA "Amis De Constantine d'Hier et d'Aujourd'hui".
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Le 21 octobre 2005, Najia Abeer nous a quitté.

Najia était non seulement une auteure (comme elle aimait l'écrire) de talent, mais une amie exceptionnelle. Elle avait voulu également s'investir au sein de l'association ADCHA avec toute la passion qui la caractérisait. Nous avons donc voulu lui rendre un dernier hommage en lui consacrant quelques pages.

De plus, le conseil d'admistration des "Amis De Constantine d'Hier et d'Aujourd'hui", lors de séance du 15 novembre 2005 :

* Considérant le dévouement de Madame Najia Abeer à la cause constantinoise tant par ses écrits que par son action militante,
* Souhaitant la lier à jamais à la vie de l'Association,
* Soucieux de rendre hommage à son talent et à son courage, a élevé Madame Najia Abeer (1948-2005) née Benzeggouta, au rang de Présidente d'Honneur.

Source : ADCHA - Najia Abeer (http://www.adcha.********/Najia_Abeer/presentation.htm)
Algerian
25/12/2008, 22h14
Dans l’ombre bleue de tes ruelles
Sommeillent mes rêves
Glissent mes pas
De Sidi Rached à Sidi Bouannaba
Sillonne mon sourire dans les méandres d’un rire
Cuivré
Blotti au fond d’un atelier
Enjouement d’un maillet danseur
Sur le bord d’un s’ni*
Ruisselle l’eau de fleur d’oranger.

Oranges amères
Roses perlières
Gouttent d’un distillateur
Rouge cuivré.
Mousse rose de mon enfance
A une gouttière cendrée
Suspendue
Lèvre rose souriante.

Toits rouges de désir
De soleil et d’azur, voici :
Un pan de firmament
Entre deux minarets, coincé
Sidi Lakhdar, embaumé.

Voilà
Un chaud rayon débrouillard,
Lézard
Cent fois centenaire, toujours étonné
Noyé, heureux, dans le nil* de tes pierres
De plaisir frissonnant
Fier.
Yeux turquoise d’un zélidj*
Du Wast ed Dar, où, dans le zigzag de son souffle
La fontaine
Chuintements
Murmures
Quiétude intime d’un hammam en fleurs
Henné à l’eau de rose sous le nacre d’un qabqab*
Dans une paume fiévreuse, l’ambre d’un s’khab.*
Yeux vermeille d’un zélidj
D’un arc-en-ciel volé
Du Wast ed Dar*
L’arôme poivré d’un café dans la cendre endormie
Brasero en quête de fraîcheur
Ebloui.

Femmes, faites tinter vos r’dif*
Agitez votre khalkhal*
Ce soir, nous irons compter les étoiles
De la fenêtre
Du menzeh.*
Les petites, les grandes
Les plus proches, les plus éloignées
Les filantes, les voilées
Puis, nous irons nous les partager
A égalité.
Que vos rires en cascades roulent jusqu’à la s’qifa*
Que vos velours génois étalent
Montrent l’or de vos doigts !

De Sidi Bouannaba à Saïda
Sillonne mon sourire dans les méandres d’un rire
Doré
Blotti au fond d’un atelier
Ballade d’une aiguille trotteuse
Brodeuse
Qattifa annabi.*

Sillonne mon sourire dans le creux d’un rire
En offrande argentée
Pour ce pan de mur
Mille baisers
Milles bras embrassés.

Du Chatt à El Bat'ha
Sillonne mon sourire dans l’éclat d’un rire
En échos
Dispersés.

Sillonne mon sourire dans la joie d’un rire
Aux senteurs de henné
Dans une main câline
Du haut d’un quinquet
Sourire d’une Médine
A ne jamais offenser
Oublier

Amis de Constantine
D’hier
D’aujourd’hui
Entendez-vous ces bruits ?
Cliquetis de chenilles
Les monstres de la nuit.

Pour ce pan de mur nili*
Milles baisers
Mille bras embrassés.

S’arrête mon sourire dans l’agonie d’un rire
Trahi.

Source : Mousse de rose de mon enfance - Najia Abeer (http://www.*********************/LaCulture/mousse_rose.htm)
absent
26/12/2008, 19h31
:redface:
Constantine la majestueuse.... Constantine l'unique.
Il faut l'avoir vue une seule fois pour comprendre.
Zakia
26/12/2008, 19h46
Merci Algerian, je ne connaissais pas du tout. Malheureusement, les liens ne marchent pas :sad:
Algerian
26/12/2008, 20h08
Bonjour,

Zakia, je sais que le liens ne marche pas, j'ai essaye de tricher un peu mais ca n'a pas marcher, c'est la facon dont le forum est concu.

ADCHA (enleve l'espace avant le fr sur le liens)
http://www.adcha.free. fr/index.htm
Pour lire sur notre amie Najia Abeer, en bas a droite tu trouveras un liens qui mene vers ses oeuvres.

J'ai aime le poeme "Mousse de rose de mon enfance", car il relate la vie des femmes de Souika. Un hommage a Najia Abeer et a toute les femmes Algeriennes.
absent
26/12/2008, 20h13
Oui la vieille ville de Constantine, qui aujourd'hui encore semble figée dans le temps... surtout quand au hasard d'une rue, se présente une mleia ;).

Constantine, il faudra tout un livre, tout un fleuve pour la décrire et la dire.
Algerian
26/12/2008, 20h19
Bonjour Zyriab, tu vas bien?
surtout quand au hasard d'une rue, se présente une mleila.
Tu voulais surement dire Mleia, non? Mleia, ca represente l'histoire d'une ville et d'une region, par contre le hijab ne me dit rien.
absent
26/12/2008, 20h21
Oui, il y en a qui rappele la force et le courage d'une ville et l'autre, l'autre, qui moi aussi ne me dit rien.
zemfir
27/12/2008, 10h48
"l'albatros" de n.ABEER , un excellent ouvrage sur la condition féminine en Algérie pendant la période dite de la décennie noire.


 http://www.constantine-hier-aujourdhui.fr/LaCulture/najia_abeer/presentation.htm
Mousse rose de mon enfance
de Najia Abeer
Dans l’ombre bleue de tes ruelles
Sommeillent mes rêves
Glissent mes pas
De Sidi Rached à Sidi Bouannaba
Sillonne mon sourire dans les méandres d’un rire
Cuivré
Blotti au fond d’un atelier
Enjouement d’un maillet danseur
Sur le bord d’un s’ni*
Ruisselle l’eau de fleur d’oranger.
Oranges amères
Roses perlières
Gouttent d’un distillateur
Rouge cuivré.
Mousse rose de mon enfance
A une gouttière cendrée
Suspendue
Lèvre rose souriante.
Toits rouges de désir
De soleil et d’azur, voici :
Un pan de firmament
Entre deux minarets, coincé
Sidi Lakhdar, embaumé.
Voilà
Un chaud rayon débrouillard,
Lézard
Cent fois centenaire, toujours étonné
Noyé, heureux, dans le nil* de tes pierres
De plaisir frissonnant
Fier.
Yeux turquoise d’un zélidj*
Du Wast ed Dar, où, dans le zigzag de son souffle
La fontaine
Chuintements
Murmures
Quiétude intime d’un hammam en fleurs
Henné à l’eau de rose sous le nacre d’un qabqab*
Dans une paume fiévreuse, l’ambre d’un s’khab.*
Yeux vermeille d’un zélidj
D’un arc-en-ciel volé
Du Wast ed Dar*
L’arôme poivré d’un café dans la cendre endormie
Brasero en quête de fraîcheur
Ebloui.
Femmes, faites tinter vos r’dif*
Agitez votre khalkhal*
Ce soir, nous irons compter les étoiles
De la fenêtre
Du menzeh.*
Les petites, les grandes
Les plus proches, les plus éloignées
Les filantes, les voilées
Puis, nous irons nous les partager
A égalité.
Que vos rires en cascades roulent jusqu’à la s’qifa*
Que vos velours génois étalent
Montrent l’or de vos doigts !
De Sidi Bouannaba à Saïda
Sillonne mon sourire dans les méandres d’un rire
Doré
Blotti au fond d’un atelier
Ballade d’une aiguille trotteuse
Brodeuse
Qattifa annabi.*
Sillonne mon sourire dans le creux d’un rire
En offrande argentée
Pour ce pan de mur
Mille baisers
Milles bras embrassés.
Du Chatt à El Bat'ha
Sillonne mon sourire dans l’éclat d’un rire
En échos
Dispersés.
Sillonne mon sourire dans la joie d’un rire
Aux senteurs de henné
Dans une main câline
Du haut d’un quinquet
Sourire d’une Médine
A ne jamais offenser
Oublier
Amis de Constantine
D’hier
D’aujourd’hui
Entendez-vous ces bruits ?
Cliquetis de chenilles
Les monstres de la nuit.
Pour ce pan de mur nili*
Milles baisers
Mille bras embrassés.
S’arrête mon sourire dans l’agonie d’un rire
Trahi.
Najia Abeer


S’ni : grand plateau en cuivre pour les repas ^
Nil : indigo ^
Zélidj : carré de faïence mauresque ^
Qabqab : mules en bois, souvent décorées de nacre, portées dans les hammam ^
S’khab : long collier fait de plusieurs rangs de perles d’ambre étranglés par espaces réguliers de tubes en or ciselé ^
Wast ed Dar : patio central de la maison ^
R’dif : bracelets en or à tête de serpent portés autour des chevilles ^
Khalkahl : autre appellation du r’dif ^
Menzeh : grenier dont l’unique fenêtre s’ouvre sur un toit.^
S’kifa : entrée d’une maison de la Souika.^
Qattifa annabi : velours couleur de jujube ^
Nili: couleur indigo ^


Revue de presse
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La presse algérienne a également rendu hommage à Najia Abeer. Je vous propose quelques articles parus après son décès.

El Moudjahid, 23 octobre 2005
Décès de l'écrivaine Najia Abeer
Emouvantes funérailles à Constantine
L'écrivaine Najia Abeer (Benzegouta de son vrai  nom), décédée samedi à Alger, a été  accompagnée hier à sa dernière demeure  au cimetière central de Constantine, dans une ambiance d'intime recueillement.        
Aux côtés des membres de sa famille et d'amis, on remarquait la présence  de quelques noms du champs culturel de la ville, bouleversés par ce départ  prématuré et soudain de ce nom de la littérature algérienne au moment même où  il commençait à émerger, accrochant l'attention des lecteurs.         
Peu connue dans sa ville natale à laquelle elle voue pourtant un amour  profond au point d'en faire le point nodal de son ouvre littéraire, le décès de Najia Abeer semble être une renaissance pour elle.          
Ils sont nombreux à Constantine à découvrir à l'occasion de ce triste événement que cette écrivaine est en fait la fille de Maamar Benzegouta, un Constantinois  célèbre pour ses chroniques sur l'histoire de la ville.         
Rongé par la maladie et l'âge, le père recevait les condoléances, au cours des funérailles auxquelles il a tenu à assister même en étant pratiquement porté à bout de bras.
Un ami de la défunte se souvient qu'elle est venue il y a quelques mois à Constantine où elle a fait des repérages et pris des photos de la vieille  ville, pour un travail de mémoire sans doute.         
Najia Abeer est née il y à 57 ans à Constantine, une ville à laquelle  elle portait un amour infini qui empli ses ouvres. Romancière, poétesse, critique  littéraire, universitaire, Najia Abeer a achevé des études aux USA, pour aller  enseigner au Moyen-Orient avant de s'installer à Alger où elle enseigne l'anglais dans un lycée de Rouiba.          
Le dernier des trois romans publiés par la défunte, porte le nom évocateur de Bab El Kantara le quartier de Constantine qui l'a vu naître et grandir.  On lui connaît deux autres romans intitulés, "Constantine et les moineaux de  la murette" et "l'Albatros".

Le Jeune Indépendant, 23 octobre 2005
Une grande perte pour la culture
L'écrivain Najia Abeer , de son vrai nom Benzegouta Najia, est décédée ce vendredi à l'hôpital Mustapha, à l'âge de 57 ans. Née en 1948 à Constantine, Benzegouta Najia a fait des études universitaires aux Etats-Unis. Elle a enseigné l'anglais au Moyen-Orient et en Algérie.
Elle a publié trois romans : Constantine et les moineaux de la murette paru aux éditions Barzakh, l'Albatros à Marsa éditions et Bab El-Kantara qui vient de paraître aux éditions APIC. Même si elle est venue tard à l'écriture, Najia Abeer a voulu tout donner durant ces quatre dernières années de sa vie en redoublant d'effort dans ses activités culturelles et, également, artistiques, car Najia Abeer également peintre.
Dans l'Albatros , elle relate l'histoire de deux femmes qui se battent chacune à sa manière pour l'existence. Arrêts sur images, souvenirs d'amies présentes ou déjà envolées, une petite ville non loin d'Alger avec son air marin, ses hommes de la terre et de la mer, ses sites historiques et ses résidences secondaires qui retrouvent leurs propriétaires chaque été.
Dans la vie quotidienne, elle était de ces femmes battantes, révoltées ou tout simplement de celles qui ont le courage et la volonté de briser certains tabous. Elle rend aussi un hommage à son amie qu'elle surnomme dans le roman Bariza, qui a choisi le métier de pêcheur pour nourrir ses enfants, métier jusque-là uniquement pratiqué par la gente masculine.
Elle a décrit cette femme exemplaire qui a bravé vents et vagues, alors que les misogynes ont mis du temps à l'accepter, d'autant qu'elle était belle. Il y a aussi Chérifa qui acceptait n'importe quel travail pour nourrir ses huit enfants et son mari atteint d'une maladie chronique.
Les personnages ont vingt ans, trente ans ou plus ; alors on vieillit, on fuit, on abdique ou on pleure dans ce monde sauvage. Dans ses écrits, Najia Abeer développe l'éternel mal du siècle et joue avec habileté de son talent. Elle raconte la condition de la femme en Algérie avec des personnages qui luttent contre la dépression et la mort, mais qui ont aussi des coups de folie et des coups de cour.
Le professeur Max Véga-Ritter disait de son roman : «L'albatros est plus que le roman d'une femme. Il est celui d'une crise de société, intellectuelle, aussi bien spirituelle qu'existentielle au centre de laquelle non seulement le témoin mais aussi l'acteur principal est la femme, même si elle y apparaît réduite à la sphère privée. Peut-être, justement, parce qu'elle y a été renvoyée par des forces contraires» . Dans Constantine et les moineaux de la murette, Najia Abeer plonge dans son passé vertigineux pour évoquer sa ville natale, Constantine, qui l'a bercée, mais aussi malmenée de tout l'amour qu'elle lui porte.
Dans ce récit, Najia Abeer invite le lecteur à un voyage à travers cette ville bâtie sur un rocher, agrémentée par ses ponts suspendus, ses ruelles tortueuses, ses souks aux odeurs pimentées et ses murs dont chaque pierre garde un secret, une histoire lointaine.
Dans son dernier livre Bab el-Kantara, Najia Abeer a tenu à rendre hommage aux enseignants à l'école normale de Bab El-Kantara de Constantine, un livre où l'auteur évoque l'importance du mérite et le respect des valeurs humaines. Najia Abeer était un écrivain de talent, elle savait décrire la douleur des gens, le mal du siècle.
Najia Abeer laisse un grand vide dans le monde culturel.
Belkacem Rouache

La Nouvelle République, 24 octobre 2005
Décès de Najia Abeer
Une grande dame des Lettres nous quitte
Najia Abeer n'est plus. Celle qui a signé ces quatre dernières années trois magnifiques romans, s'est éteinte vendredi 21 octobre à l'hôpital Mustapha, à l'âge de 57 ans.
Née à Constantine en 1948, Najia Benzegouta a effectué des études universitaires aux Etats-Unis, avant d'aller enseigner au Moyen-Orient puis en Algérie. Spécialisée en littérature américaine et professeur d'anglais à Alger, elle a publié son premier roman, Constantine ou les oiseaux de la murette aux éditions Barzakh. Il sera suivi de L'Albatros, sorti chez  Marsa éditions et Bab El Kantara qui vient juste de paraître aux éditions APIC.
Arrivée tard à l'écriture, Najia Abeer a, néanmoins, signé des ouvres gorgées d'humanisme, à travers lesquelles elle a tenu à rendre hommage à des femmes battantes et engagées dans leur quotidien, tout comme elle l'était, elle aussi. D'ailleurs, dans l'un de ses romans, elle rend hommage à une amie qu'elle surnomme Bariza, qui pour nourrir ses enfants, opte pour le dur métier de pêcheur. En réalité, Najia Abeer a su mieux que beaucoup d'autres écrivains raconter la condition de la femme algérienne, souvent confrontée à la misogynie masculine. Le professeur Maz Véga-Ritter disait de son roman : «L'Albatros est plus que le roman d'une femme. Il est celui d'une crise de société, intellectuelle, aussi bien spirituelle qu'existentielle au centre de laquelle non seulement le témoin, mais aussi l'acteur principal est la femme, même si elle y apparaît réduite à la sphère privée. Peut-être, justement, parce qu'elle y a été renvoyée par des forces contraires.»
Dans Constantine et les moineaux de la murette, Najia Abeer revient sur les traces de son passer pour revivre, Constantine, cette ville qui l'a vu naître et qui l'a bercée.
Pour ce qui est de son ultime roman, Bab El Kantara, elle rend hommage aux enseignants de l'école normale de Bab El Kantara de Constantine.
Auteur émérite et peintre au talent reconnu, le départ subit de Najia Abeer laisse un grand vide dans le paysage culturel algérien.
Elle a été inhumée hier dans sa cité natale.
Moncef B.

El Watan, 24 octobre 2005
Décès de l'auteur Najia Abeer 
L'ultime envol des moineaux
L'écrivaine Najia Abeer, née Benzegota, également collaboratrice au suppléments Arts et Lettres d'El Watan, nous a quittés. La nouvelle a terrassé ses amis et connaissances. Retraitée de l'enseignement, auteur de trois romans : Constantine et les moineaux de la murette (éd. Barzakh), L'Albatros (éd. Marsa) et Bab El Kantara (éd. Apic).

Najia Abeer (elle tenait à cette orthographie de ses nom et prénom) est née à Constantine en 1948. Après des études universitaires aux Etats-Unis, elle a enseigné au Moyen-Orient et en Algérie. Spécialisée en littérature américaine, Najia a été professeur d'Anglais à Alger. Attachée à la littérature et à la vie, elle condensait ses passions sur Constantine, notamment à travers son engagement au CRI de Constantine, le Club de réflexion et d'initiative, préoccupé par la sauvegarde de la vieille ville, de la souika, médina-métabolisme de l'antique Cirta. Constantine, où elle sera inhumé aujourd'hui : « Sillonne mon sourire dans le creux d'un rire / En offrande argentée / Pour ce pan de mur / Mille baisers /Mille bras embrassés. » (Poème de Najia Abeer). Najia était un sourire. Une voix qu'on reconnaît tout de suite. Une invitation à prendre un café et parler. Parler. Elle manquera à tous. Elle nous manque. Ciao l'artiste !
Adlène Meddi

Liberté Algérie, 24 octobre 2004
Décès de l'auteur Najia Abeer
Le moineau s'est envolé
Partie trop tôt, à un âge où la vie ne peut être encore que promesses. Najia Abeer, qui venait à peine d'entamer une carrière d'écrivain en nous léguant trois beaux romans écrits dans cette langue du cour , a su transmettre ses émotions et ses rêves à ses lecteurs. Le cour de Najia Abeer saturé a lâché, nous privant ainsi d'une plume prometteuse et talentueuse dont notre littérature est avide. Mais l'ouvre de Najia, Constantine ou les moineaux de la murette, L'Albatros  et le tout dernier né en septembre 2005 Bab El-Kantara, constante par sa qualité, a enrichie notre littérature qui ne peut plus compter sans elle.  Najia Abeer avait présenté il y a quelques jours seulement son dernier livre au Salon International du livre d'Alger avec cette verve et cette passion qui lui sont connues quand elle évoque ses souvenirs, l'écriture et Constantine ; cette ville, lumière de son cour, à qui elle a consacré l'essentiel de ses ouvrages. Najia Abeer, de son vrai nom Benzegouta Najia, est née en 1948 à Constantine. Après des études universitaires aux États-Unis, elle a enseigné au Moyen-Orient et en Algérie. Spécialisée en littérature américaine, professeur d'Anglais à Alger. Femme combattante, avide de vie et d'écriture, connue pour ses prises de tête, il sera difficile de parler d'elle au passé.
Nassira Belloula

L'Expression, 24 octobre 2005
DÉCÈS DE L'ÉCRIVAINE NAJIA ABEER
Constantine perd son Albatros...

L'auteur Najia Abeer est décédée hier quittant le monde de l'écriture et de la littérature à tout jamais.
Née à Constantine en 1948, après des études universitaires aux Etats-Unis, elle enseignera au Moyen-Orient et en Algérie. Spécialisée en littérature américaine, elle fut professeur d'anglais jusqu'à la retraite, il y a quelques années.
Son premier roman sorti en 2003 aux Editions Barzakh est intitulé : Constantine et les moineaux de la murette. Dans ce livre Najia évoque l'histoire déchirante d'une communauté de femmes et d'un pays aussi.
Dans une petite ville non loin d'Alger, Nedjma mène une lutte acharnée contre la dépression et la mort, pendant que Haoua se fait prendre dans la toile islamiste en train de se tisser. Deux femmes, deux destins, deux chemins qui se croisent pour mieux se séparer.
La femme toujours au coeur de ses romans, récidivera dans son deuxième roman l'Albatros sorti aux Editions Marsa. Plus que le roman d'une femme, il est celui d'une crise de société, intellectuelle, mais aussi bien spirituelle qu'existentielle au centre de laquelle, non seulement le témoin, mais aussi l'acteur principal est sans doute la femme, même si elle y apparaît comme réduite à la sphère privée. Peut-être justement parce qu'elle y a été renvoyée par des forces contraires. Avec tout cela, l'Albatros de Najia Abeer est un roman merveilleux de fantaisie, d'humour, de délicatesse, de pudeur et de truculence tout à la fois, a souligné Max Véga Ritter, professeur émérite à Clermont Ferrand. Son dernier roman sorti aux Editions Apic est intitulé Bab El Kantara. Plus qu'attachée à sa ville natale, Constantine, Najia Abeer vouait pour elle une passion incommensurable notamment à la Souika, médina, dont la dégradation de ses bâtisses ne cesse d'avancer. Elle s'engagera ainsi auprès du CRI de Constantine, un club de réflexion et d'initiatives créé en 2002 pour sauver les remparts de sa mémoire de l'oubli, de l'effondrement, pour se souvenir et faire parler son enfance, dans ces quartiers ancestraux, ces maisons symboles d'authenticité. « Depuis cette ruée vers l'espace, les anciens quartiers européens du centre-ville furent assimilés par les plus vieux, les bourgs sont devenus faubourgs et ces derniers sont devenus cités », écrit Najia Abeer. Sublimé presque, pour l'auteur, la chute vertigineuse de sa ville qui se délabre jour après jour est le symbole de la déchéance de l'Algérie qui perd ses repères. « Constantine tu me fais souffrir, est-ce que tu le sais? », avoue-t-elle. Pour elle, Constantine, ce sont aussi ces moments de douceur et de villégiature dans cet espace libre, d'antan rempli de « sensations et des odeurs qui se dégagent des ruelles et des souika ». Elle a été inhumée hier à Constantine.
O. HIND

Le Quotidien d'Oran, 24 octobre 2005 (format pdf)

Le Soir d'Algérie, 25 octobre 2005
DISPARITION DE NAJIA ABEER
La littérature algérienne en deuil
Najia Abeer a cessé d'errer de Constantine à New York en passant par tous les pays du monde qui ont vu son talent s'étendre hors des frontières de la littérature algérienne. Cette enfant du pays et de la ville des Ponts suspendus a laissé ses mots, son verbe conjugué au temps les plus reculés de Souikha cette femme volontaire et engagée pour la sauvegarde de la mémoire du patrimoine national s'en est allée. Brusquement, sans crier gare, elle s'est détendue dans un sommeil éternel.
Constantine pleure, le monde littéraire pleure, les mots sont endeuillés. Constantine est aussi le titre de son premier livre. Un itinéraire dans l'intimité de son auteur et aussi un récit de vie ! Najia Abeer n'est plus, mais ses traces sont inscrites sur les lignes des livres et des ouvrages qu'elle a amoureusement composés. Que de maux pour cette auteure en quête de racines et d'identité. Mémoire du temps, instrument de lecture et délices de culture, pour la connaître il suffira de la lire ou de la relire. A travers son parcours, c'est toute la volonté de la femme algérienne qui s'exprime. Sortir des carcans emprisonnant la femme algérienne dans une prison à peine voilée. Najia Abeer, elle, a survolé les ponts suspendus ; elle a voyagé sans visa dans les racines du temps ; elle a conquis des publics hétéroclites et souvent sceptiques par rapport à ses traditions. Najia Abeer a su convaincre ses lecteurs de l'importance des traditions et la conservation du passé tel quel. Triste nouvelle que celle du départ précipité de ce professeur d'anglais. Najia Abeer enseignait la langue de Shakespeare à l'université d'Alger. Née en 1948 à Souikha, Najia Abeer a publié L'Albatros - éditions Marsa 2004, et Bab-El-Kantara, éditions Apic 2005.
Sam H.

El Watan, 25 octobre 2005
Hommage
« Embrasse les vagues pour moi et demande-leur de ne pas se laisser mourir »
Najia Abeer, Bab El Kantara, sept. 2005
Pour celui qui a rencontré Najia Abeer au dernier Salon international du livre d'Alger, il vous dira qu'elle lui a parlé, et avec passion, de tous ce qui lui tient à cour, un beau livre, un recueil de poésie, avoir du temps pour se consacrer à son écriture, sa peinture... Et aussi un voyage pour se ressourcer ... mais il sera incapable de vous dire dire le nombre de parenthèses qu'elle a su ouvrir, avec beaucoup de finesse, pour lui conter une histoire de sa Constantine. Pour celui qui a rencontré Najia Abeer, pas plus tard que la semaine dernière, il vous dira que sa fougue pour la vie, tel un vent qui fait claquer une porte en plein air, se heurte à la nouvelle de son décès. Pour celui qui a un projet de beau livre inspiré par ces belles rencontres, la page consacrée à toi, Najia, sera la plus dure à faire. Une plume s'en va, à peine consumée. Fraîchement accueillie, sur ces rivages perdus, mûre et féconde, trois vies sont nées. Les Moineaux chantent, L'Albatros s'envole et Bab El Kantara bat ses portes, au rythme de ton silence. Celui de ta nouvelle vie.
Samia Zenadi et Karim Chikh, Les éditions APIC

Infosoir, 25 octobre 2005
Décès de Najia Abeer
L'«Albatros» décline ses ailes
L'écrivain Najia Abeer (Benzegouta de son vrai nom), nous a quittés trop tôt, à un âge où la vie ne peut être encore que promesse. Décédée samedi à Alger, elle a été accompagnée, dimanche, à sa dernière demeure au cimetière central de Constantine, dans une ambiance d'intime recueillement. Aux côtés des membres de sa famille et d'amis, on remarquait la présence de quelques noms du champ culturel de la ville, très bouleversés par ce départ prématuré et soudain de ce nom de la littérature algérienne au moment même où il commençait à émerger, accrochant l'attention des lecteurs. Peu connue dans sa ville natale à laquelle elle vouait pourtant un amour profond au point d'en faire le point nodal de son ouvre littéraire, le décès de Najia Abeer semble être une deuxième naissance avec sa mort. Ils sont nombreux à Constantine à découvrir à l'occasion de ce triste événement que cet écrivain est en fait la fille de Maamar Benzegouta, un Constantinois célèbre pour ses chroniques sur l'histoire de la ville. Un ami de la défunte se souvient qu'elle était venue, il y a de cela quelques mois à Constantine, où elle avait fait des repères et pris des photos de la vieille ville, pour un travail de mémoire sans doute. Najia Abeer est née il y a 57 ans à Constantine. Romancière, poétesse, critique littéraire, universitaire, Najia Abeer a achevé ses études aux USA, pour aller enseigner au Moyen-Orient avant de s'installer à Alger où elle enseignait l'anglais dans un lycée de Rouiba. Le dernier des trois romans publiés par la défunte, porte le nom évocateur de Bab El-Kantara (édi. Apic), le quartier de Constantine qui l'a vu naître et grandir. On lui connaît deux autres romans intitulés Constantine et les moineaux de la murette (édi. Barzakh) et Albatros (édi. Marsa).
R. C. / APS

Liberté Algérie, 26 octobre 2005
NADJIA ABEER
Juste un hommage
Les volutes tracées par sa plume resteront à jamais gravées dans la mémoire de la littérature algérienne... même si cette plume s'est asséchée prématurément. À cet instant, dans le ciel une jeune étoile est née. Son éclat sourdra longtemps, éternellement. Nadjia et moi étions assis à la même table pour signer nos romans, il y a quelques jours seulement au Salon international du livre d'Alger. Entre deux dédicaces ou deux boutades échangées, elle me racontait ses deux passions : Constantine, sa ville natale, et l'écriture. Cette romancière avait réussi à les fusionner pour nous transmettre trois émouvants et admirables romans : Constantine ou les moineaux de la murette, L'Albatros et le tout dernier sorti en septembre 2005 Bab El-Kantara. Des ouvres qui témoigneront de ses rêves, ses émotions et son amour pour ses racines. Nadjia, merci pour ces moments partagés. Ils furent pour moi un plaisir et un privilège.
Au revoir Abeer.
Djamel Mati, écrivain

El Watan, 27 octobre 2005
Najia Abeer, racines et identité 
La littérature et la nostalgie
Najia Abeer n'est plus. Une nouvelle bouleversante qui répand la consternation en ce début de semaine chez tous ceux qui l'avaient connue. C'était le cas au sein de ce supplément où ses contributions amicales étaient les bienvenues. Najia Abeer ne se posait pas en critique littéraire, mais, dans ses interventions, elle s'attachait à faire aimer la littérature.
Voilà la grand mot lancé : il articulait - depuis quelques années - la vie et la pensée de Najia Abeer. Elle était une lectrice exigeante, sévère parfois, et cela venait certainement de sa carrière d'enseignante. Najia Abeer n'était venue que tardivement à l'écriture, et il avait fallu qu'elle soit - paradoxe algérien - une encore jeune retraitée de l'éducation nationale. L'école comptait pourtant beaucoup pour elle et elle avait toujours été liée à cet univers de l'apprentissage du savoir. Née à Constantine au sein de la famille Benzegota, qui comptait de nombreux lettrés, à l'image de Si Maâmar Benzegota figure emblématique de l'érudition constantinoise et père de la romancière disparue, Najia gardait un souvenir émerveillé et ému de la Nouvelle Ecole, à Sidi Mabrouk inférieur, et elle citait avec respect les noms des enseignants constantinois emblématiques que furent MM. Ali Djeridi, Hammoudi ou Salah Mars. Najia Abeer aimait ainsi à évoquer la fin des années 1950 et l'émergence de ces jeunes algériens qui, comme elle, seraient l'élite dont le pays indépendant aurait besoin. Elle avait compris que l'enseignement était sa vocation et c'est presque naturellement qu'elle figurera parmi les premières promotions de normaliennes formées par l'Algérie. C'est de cette séquence, dont Najia Abeer a su se souvenir dans Bab El Kantara, récit fortement autobiographique dans lequel l'auteur revient sur ses années constantinoises comme pour désigner le lien indicible qui continuait de la raccorder à sa ville. Bab El Kantara continue d'une certaine manière le tout premier ouvrage de Najia Abeer, Constantine, les moineaux de la murette. L'Albatros, qui joue plus radicalement le parti pris fictionnel, et le souffle romanesque, est bien sûr différent, mais il n'en est pas moins autobiographique. Ce dont témoigne l'ouvre d'ensemble de Najia Abeer, c'est d'abord de cette quête essentielle de l'origine, le questionnement des années fondatrices de l'initiation au savoir et à la vie. On comprend les premiers textes comme une immersion dans le bain des origines et la prégnance des racines constantinoises. La démarche était originale car Najia Abeer s'était éloignée, sous la pression des circonstances de la vie, de sa ville natale. Elle avait voyagé dans le monde, vécu et travaillé aux Etats-Unis et au Moyen-Orient. Constantine s'est imposée à elle comme un incontournable retour aux sources. Et c'est ce qui fait que cette quête de l'écrivain parvenu à maturité est empreinte de nostalgie. Najia Abeer déroule, comme dans un conte à la résonance magique, la trame d'un passé dont il faut comprendre les leçons. Ce passé, tout comme Constantine, était devenu un thème récurrent dans les ouvrages de Najia Abeer. Mais évoquer le passé ne signifie pas une dérive passéiste. Najia Abeer regardait le présent de la ville pour observer que Constantine n'était plus ce qu'elle était et qu'il serait difficile de restituer les bruits, les senteurs épicées de Sidi Bou Annaba, ou de Zanqat Bou M'kiess où le soleil n'entre que par interstices. Najia Abeer était animée, dans ses textes et dans sa vie, par ce désir de communier avec Constantine. Elle s'inscrivait en cela dans l'esprit philosophique de Malek Haddad, autre enfant illustre de Constantine, lorsqu'il écrivait son magnifique poème Une clé pour ma ville. Le temps aura manqué à Najia Abeer pour aller au bout de son projet littéraire, cette ambition généreuse et lucide de se dire en déclinant les couleurs et les contours de sa ville. Najia Abeer s'était engagée dans ce combat de la mémoire en sachant qu'il valait d'être mené. Mais ce ne pouvait pas être un combat solitaire - mais bien plutôt solidaire - et cela explique l'insertion active de Najia Abeer dans bien des enjeux de la société civile. Il ne pouvait en être autrement pour cette forte personnalité qui mettait un point d'honneur à tenir tête et elle ne laissa jamais rien transparaître de ses difficultés, par pudeur, par sens rivé au corps de la dignité. C'est une amie, un auteur dont la littérature pouvait tirer le meilleur parti qui s'en est allée. On ne peut pourtant pas l'oublier.
Djamel Eddine Merdaci

Supplément "Culture" dans El Acil du 16 novembre 2005 (format pdf)

L'Expression, 17 novembre 2005
Hommage à Najia Abeer
L'Albatros de Constantine

C'est avec émotion que les proches de Najia dont son ancienne professeur de sciences naturelles qui était aussi sa répétitrice de piano à l'Ecole normale de Constantine, s'est souvenue d'elle.

C'est en présence de ses proches et amis et notamment son fils cadet, des ex- ministres de la Culture, Liamine Bechichi et Ammour Maheddine qu'une rencontre organisée à la Bibliothèque nationale d'El Hamma, s'est tenue mardi dernier en hommage à l'écrivaine Najia Abeer décédée au mois de Ramadan dernier.
Présidant la cérémonie, Amine Zaoui, auteur de plusieurs ouvrages et actuel directeur de la BNA, a dans son allocution d'ouverture mis l'accent sur la grande érudition qui caractérisait Najia Abeer, évoquant ses nombreuses activités en tant que femme intellectuelle et son apport pour la société ici et à l'étranger, tout en souhaitant voir un jour l'ensemble de ses nouvelles réunies et publiées dans un recueil pour une meilleure connaissance de cet auteur qui, dira-t-il, «a été souvent l'hôte de la BNA» .
Autre écrivain qui l'a côtoyée, cette fois-ci à l'Ecole normale supérieure où elle a étudié à Constantine à l'indépendance, est Fatiha Nesrine, qui confiera en substance: «Nous sommes plusieurs à devenir écrivains mais seule Najia a fait de sa vie un roman» . La pédagogue s'attellera par la suite à nous faire découvrir qui était Najia Abeer suivant trois pistes qui ont traversé sa vie comme son oeuvre.
Le premier point est lié au profil pluridisciplinaire de Najia à son adolescence. Touche-à-tout, nous apprend-on, «elle était pianiste, faisait de la peinture, quand il s'agissait de monter des spectacles, le 1er rôle lui revenait, raflait des prix en sport. L'adulte qu'elle est devenue n'a pas changé. En écriture, elle a publié trois romans en ne pouvant s'empêcher de toucher aux autres genres. Elle était en perpétuelle construction de projets.
Elle restait une femme de défi, d'action. C'était une battante, une bâtisseuse» L'autre point abordé par Fatiha Nesrine aura pour ancrage la confrontation de Najia Abeer avec la souffrance, qu'elle placera sous le signe de «la blessure initiale» . Celle-ci se distingue dans ses romans, notamment à travers l'absence de sa mère. «Cette descente aux abysses est plus discernable dans l'Albatros» , affirme Fatiha Nesrine.
Le troisième point développé par cette dernière touche à la «conscience aiguë de la liberté» par Najia Abeer qui se traduit selon elle par la description justement du rétrécissement de cette liberté au cours de sa vie que l'écrivaine apprendra à aimer grâce à Constantine qui lui permettra paradoxalement de s'affirmer.
Ecrivain et critique littéraire, Rachid Mokhtari fera pour sa part une analyse «technique» de l'écriture de Najia Abeer faisant remarquer que celle-ci est née à l'écriture à un moment où la littérature algérienne changeait de perception, c'est-à-dire dans les années 2000 rompant avec cette décennie où la littérature mettait de côté ce qui relevait de l'esthétique. Chez elle, dit-il, «l'esthétique l'emportait sur les préoccupations thématiques tout en étant en quête d'un sens. Ses romans ne sont pas éclatés. Cela suppose l'existence d'un projet d'écriture» .
Pour Rachid Mokhtari, revisiter son «enfance perdue» , «sa ville affective» , «son adolescence à Bab El Kantara» ou encore toute la ville intellectuelle de ces normaliennes témoigne d'une «évolution de son écriture à travers un environnement mi-fonctionnel, mi-autobiographique» et d'indiquer: «Najia Abeer, c'est Jules Vallès au féminin. Elle pénètre l'espace avec le temps de l'écriture du passé sans déborder sur le présent. Ce n'est pas une oeuvre passéiste. Elle est simple, linéaire. Elle se ressource pour donner un sens à une écriture» .
Najia Abeer, née Benzeggouta un 16 septembre 1948 à Constantine, disparue récemment, a laissé trois romans: Constantine et les moineaux de la murette (Editions Barzakh), L'Albatros (Editions Marsa) et Bab El Kantara (Editions Apic) et autant de nouvelles. Najia Abeer a été professeur d'anglais à Alger mais aussi professeur de français au National Orthodoxe Collège à Amman. Son séjour aux Etats-Unis où elle étudia le français à Columbia University du Missouri, s'est soldé aussi par un certifiat d'aide-infirmière à Adult Department à l'université de Columbia.
C'est dire la générosité de cette dame, sa grande soif de liberté et de connaissances...
O. HIND

El Moudjahid, 17 novembre 2005
Rencontre littéraire en hommage à la romancière Nadjia Abeer
La Bibliothèque nationale (BN) a organisé mardi dernier une rencontre littéraire en hommage à l'écrivain Nadjia Abeer, décédée le 22 octobre 2005.
C'est dans une ambiance particulière que la BN a abrité cette rencontre littéraire consacrée à la regrettée Nadjia Abeer, cette native de Constantine au parcours riche et varié qui a su allier plusieurs talents artistiques en parallèle à son métier d'enseignante des langues anglaise et française. Ce métier lui a valu plusieurs voyages en Orient et en Occident (Jordanie et Etats-Unis) et d'être ainsi au contact de deux civilisations différentes.
A travers cette rencontre, la BN a voulu rendre hommage à la diplômée de l'ENS, l'écrivain qui s'est illustrée sur la scène littéraire au début du troisième millénaire, mais aussi à la journaliste et à la femme qui était mue par un grand humanisme et qui était éprise de liberté.
A cette occasion, la bibliothèque nationale a reçu l'écrivain Fatiha Nesrine, cette amoureuse de l'écriture et native elle aussi de Constantine et Rachid Mokhtari, écrivain et critique, qui ont tous deux longuement évoqué le parcours et style qui caractérise les ouvrages de la regrettée Nadjia Abeer.
Fatiha Nesrine a mis en exergue les multiples talents de la regrettée Nadjia Abeer qui était, selon l'intervenante, une artiste à part entière et ce, a-t-elle dit, depuis sa plus tendre enfance lorsqu'elle jouait du piano et faisait du dessin jusqu'à ses études à l'ENS.
Dans sa présentation, Fatiha Nesrine a mis en relief l'esprit de persévérance dont faisait montre la regrettée et grâce auquel elle a pu réaliser trois ouvrages en l'espace de trois ans, bien qu'ayant embrassé la carrière littéraire relativement tard.
S'agissant des écrits de Nadjia Abeer, Fatiha Nesrine dira qu'ils sont empreints de souvenirs d'enfance et de particularités de la ville séculaire de Constantine, notamment ses ouvrages "Constantine et les moineaux de la murette" et "L'Albatros" à travers lequel elle a évoqué les jours noirs que l'Algérie a traversés. Lors de son intervention, Rachid Mokhtari classera les écrits de Nadjia Abeer dans la nouvelle tendance qui a suivi "la littérature de l'urgence". Cette dernière accorde un intérêt particulier aux aspects subjectifs et esthétiques, a-t-il précisé estimant que les trois ouvres de Nadjia Abeer constituent une trilogie biographique.
Née en 1948 à Constantine, Nadjia Abeer est la fille de Mouamar Bouzeggouta connu pour sa passion à l'histoire de Constantine. Elle a poursuivi ses études universitaires aux Etats-Unis et enseigné au Moyen-Orient avant de s'installer à Alger où elle a enseigné la langue anglaise à l'université. En cours de traduction vers l'italien et l'anglais, son premier roman intitulé "Constantine et les moineaux de la murette" a été publié en 2003. "L'Albatros", quant à lui a été publié en 2004.

La Nouvelle République, 17 novembre 2005
Bibliothèque Nationale d'Algérie : hommage à Najia Abeer
La «Jules Vallès» au féminin
Outre le fils de la défunte, présent dans la salle, des amis ou tout simplement des admirateurs de Najia Abeer ont également fait le déplacement.
Après Amin Zaoui, directeur de la BN qui fera part de son admiration pour Najia Abeer en tant que personne et en tant qu'intellectuelle, l'écrivain et pédagogue, Fatiha Nesrine prendra à son tour la parole pour apporter un témoignage vivant de ces années où elle connut Najia, au lendemain de l'indépendance, alors qu'elles étaient toutes deux pensionnaires de l'Ecole Normale de Constantine. «Najia était une artiste accomplie et pluridisciplinaire. A l'époque déjà, elle était pianiste et peintre. Elle avait également des aptitudes théâtrales et décrochait les premiers prix lors de compétitions sportives. C'était une touche à tout. L'adulte qu'elle était devenue n'avait pas changé.», dira-t-elle, ajoutant que c'était une «femme d'action, une battante, une bâtisseuse».
La conférencière mettra, par ailleurs, l'accent sur la confrontation de Najia Abeer avec la souffrance, cette même souffrance qui traverse tous ses ouvrages. Evoquant l'absence de la mère de Najia et les conséquences sur la vie de sa fille, Fatiha Nesrine dira que cette mère «n'est jamais devenue un personnage de ses romans, même si elle ne cessait de lui parler, de l'interpeller, de la pleurer, de la regretter à travers ses romans». Puis, elle relèvera l'esprit libre qui caractérisait Najia Abeer et qui était traduit dans toute son ouvre, précisant que cette dernière disait souvent devoir «cet amour de la liberté à Constantine». De son côté, le journaliste et écrivain Rachid Mokhtari s'attardera sur l'écriture de Najia Abeer qu'il dira être née à l'écriture à un moment où la littérature algérienne changeait de perception. «Entre 1990 et 2000, il y a eu un ras de marée de témoignages sur la tragédie intégriste. L'esthétique a donc été mise de côté car l'urgence de témoigner l'emportait sur le long travail fictionnel. Najia est née à ce moment de rupture où les préoccupations d'ordre esthétique l'emportaient sur les préoccupations thématiques».
Auteur de trois et uniques romans, publiés entre 2003 et 2005, l'orateur indiquera que ces trois publications de Najia n'étaient pas éclatées mais elles constituaient plutôt une trilogie autobiographique.
D'abord Constantine et les moineaux de la murette, paru chez Barzakh. «A travers ce premier roman, Najia Abeer renvoie à l'enfance. Elle revient à la ville de son enfance, ville affective et non pas effective», expliquera Rachid Mokhtari, «alors que dans Bab El Kantara, elle revisite son adolescence. Elle ouvre les portes de l'Ecole Normale et elle nous fait revivre les premières années de l'Algérie indépendante», intégrant à la fois sa vie et la vie intellectuelle au sein de l'institution pédagogique.
Puis, arrive L'Albatros, second roman publié par l'auteur mais évoquant, lui, le monde adulte.
Selon l'orateur, Najia Abeer «reste dans le phénomène de l'envol avec la symbolique des oiseaux. C'est un texte froid où il y a deux personnes féminins adultes confrontés au réel socio-politique des années 1990, absent des deux autres romans». En fait, il ira même jusqu'à la comparer à une sorte de Jules Vallès au féminin, signalant le fait qu'«elle pénètre l'espace du passé sans utiliser une forme de nostalgie ni la forme du passé». Bien que la chronologie éditoriale n'obéisse pas à une chronologie thématique, Rachid Mokhtari dira que l'ouvre de Najia Abeer est une ouvre construite dont l'écriture est loin d'être passeïste.
Née en mars 1948 à Constantine, Najia Abeer de son vrai nom Benzegouta a intégré l'Ecole Normale de Constantine en 1965. Elle en ressortira en 1969 pour s'envoler vers les Etats-Unis où elle enseignera l'anglais. En 1973, elle ira, ensuite, vivre à Ammam, en Jordanie où elle enseignera le français.
De retour en Algérie, elle intégrera l'Ecole Normale Supérieure d'Alger où elle donnera des cours de littérature américaine. Retraitée en 2002, elle se lancera dans l'écriture romanesque, publiant un roman par an. En parallèle, elle écrira des nouvelles et collaborera avec certains journaux de la presse algérienne.
Son départ précipité laisse une ouvre inachevée.

Hassina A.

Le Jeune Indépendant, 17 novembre 2005
Hommage à Najia Abeer à la Bibliothèque nationale d'El-Hamma
Douleur des gens, mal du siècle


par Belkacem Rouache
Un hommage a été rendu à l'écrivain Najia Abeer, avant-hier à la Bibliothèque nationale d'El-Hamma. Plusieurs personnalités du monde la culture et des arts ainsi que des représentants des éditions Barzakh, Apic et Marsa éditions étaient présents à cette rencontre.
Amine Zaoui, directeur de la Bibliothèque nationale d'El-Hamma et organisateur de ce rendez-vous culturel, a donné un aperçu général sur la vie et l'ouvre de cet écrivain décédé le 22 octobre 2005. Il a souligné que «Najia Abeer, écrivain de talent, a disparu avant d'achever ses ouvres.
La Bibliothèque nationale était un de ses lieux préférés, où elle animait des conférences à chaque parution de ses livres». Il a également souhaité que ses nouvelles et poèmes parus dans la presse soient publiés. La parole a été donnée, ensuite, à Fatiha Nesrine, écrivain et ancienne amie de la défunte avec laquelle elle a étudié à l'Ecole normale de Constantine.
C'est avec une grande nostalgie que cette normalienne parlait de son amie, notamment en lisant son dernier ouvrage, Bab El-Kantara. Une ouvre autobiographique qui lui rappelle son passage dans cette institution qui a formé d'excellents enseignants.
Elle a déclaré : «Comment rendre un hommage à l'amie, à cette artiste pluridisciplinaire, qui aimait la peinture et jouait au piano. C'était une battante, une bâtisseuse, une femme toujours en projet, se lançant des défis. Venue à l'écriture après sa retraite, elle était toujours en confrontation avec la souffrance.» Quant à l'écrivain et critique Rachid Mokhtari, il a fait une analyse critique élogieuse de ses ouvres, de sa trilogie.
«Elle fait partie de ces écrivains des années 2000 dont le travail de l'esthétique et de l'imaginaire l'emporte sur la thématique, comparativement aux écrivains des années 1990 qui ont plutôt accordé de l'importance au thème d'actualité. une écriture de l'urgence».
Rachid Mokhtari a comparé l'écriture de Najia Abeer à celle de Jules Vallès. Najia Abeer, de son vrai nom Benzegouta Najia, est née en 1948 à Constantine. Elle a fait des études universitaires aux Etats-Unis et enseigné l'anglais au Moyen-Orient et en Algérie.
Elle a publié trois romans : Constantine et les moineaux de la murette, paru aux éditions Barzakh, l'Albatros, à Marsa éditions et Bab El-Kantara qui vient de paraître aux éditions APIC. Même si elle est venue tard à l'écriture, Najia Abeer s'est efforcée de tout donner durant les quatre dernières années de sa vie, en redoublant d'efforts dans ses activités culturelles et, également, artistiques, car Najia Abeer était également peintre.
Dans l'Albatros, elle relate l'histoire de deux femmes qui se battent, chacune à sa manière, pour l'existence. Arrêts sur images, souvenirs d'amies présentes ou déjà envolées, une petite ville non loin d'Alger avec son air marin, ses hommes de la terre et de la mer, ses sites historiques et ses résidences secondaires qui retrouvent leurs propriétaires chaque été.
Dans la vie quotidienne, elle était de ces femmes battantes, révoltées ou tout simplement de celles qui ont le courage et la volonté de briser certains tabous. Elle rend aussi un hommage à son amie qu'elle surnomme, dans le roman, Bariza, qui a choisi le métier de pêcheur pour nourrir ses enfants, métier jusque-là uniquement pratiqué par la gente masculine.
Elle a décrit cette femme exemplaire qui a bravé vents et vagues, alors que les misogynes ont mis du temps à l'accepter, d'autant qu'elle était, de surcroît, belle. Il y a aussi Cherifa, celle qui acceptait n'importe quel travail pour nourrir ses huit enfants et son mari atteint d'une maladie chronique.
Les personnages ont vingt, trente ans ou plus ; alors on vieillit, on fuit, on abdique ou on pleure dans ce monde sauvage. Dans ses écrits, Najia Abeer développe l'éternel mal du siècle et joue avec habileté de son talent. Elle raconte la condition de la femme en Algérie avec des personnages qui luttent contre la dépression et la mort, mais qui ont aussi des coups de folie et des coups de cour.
Le professeur Max Véga-Ritter disait de son roman : «L'albatros est plus que le roman d'une femme. Il est celui d'une crise de société, intellectuelle, aussi bien spirituelle qu'existentielle au centre de laquelle non seulement le témoin mais aussi l'acteur principal est la femme, même si elle y apparaît réduite à la sphère privée.
Peut-être, justement, parce qu'elle y a été renvoyée par des forces contraires.» Dans Constantine et les moineaux de la murette, Najia Abeer plonge dans son passé vertigineux pour évoquer sa ville natale, Constantine, qui l'a bercée, mais aussi malmenée de tout l'amour qu'elle lui porte.
Dans ce récit, Najia Abeer invite le lecteur à un voyage à travers cette ville bâtie sur un rocher, agrémentée de ses ponts suspendus, de ses ruelles tortueuses, de ses souks aux odeurs pimentées et de ses murs dont chaque pierre garde un secret, une histoire lointaine.
Dans son dernier livre, Bab El-Kantara, Najia Abeer a tenu à rendre hommage aux enseignants de l'Ecole normale de Bab El-Kantara de Constantine, un livre où l'auteur évoque l'importance du mérite et le respect des valeurs humaines.
Najia Abeer était un écrivain de talent. Elle savait décrire la douleur des gens, le mal du siècle.
B. R.


La Tribune,18 décembre 2005
A l'initiative des anciennes élèves du lycée El Hourya
Constantine rend hommage à Najia Abeer
Les femmes et les hommes de culture de Constantine auront été nombreux à répondre à l'invitation de l'Association des anciennes élèves du lycée El Hourya qui a pris l'initiative de ce premier hommage public à l'écrivaine Najia Abeer disparue, il y a deux mois à Alger, des suites d'une maladie. C'est en présence des proches de l'écrivaine - notamment de son père Si Maamar Benzegoutta, vieille figure de la famille de l'éducation et ancien président du défunt Conseil consultatif culturel de la wilaya -que s'est tenue la manifestation, parrainée par la Direction de wilaya de la culture et soutenue par d'autres associations comme Aswat quassentina ou les Amis de Constantine. Fille d'enseignant, Najia Benzegoutta Abeer a rejoint, au début des années 1960, la célèbre Ecole normale de jeunes filles, longtemps considérée à Constantine, et à juste titre, comme un pôle d'excellence et comme la voie royale pour la carrière dans l'enseignement. Tournée vers les langues et précisément vers la langue anglaise et la civilisation anglo-saxonne, Najia Abeer poursuivra ses études aux Etats-Unis avant de s'engager dans le métier d'enseignante qui la fera aussi voyager et finalement poser ses bagages du côté de la banlieue d'Alger en passant, entre autres, par le Moyen-Orient. Tard venue à l'écriture, elle se fera connaître par une première ouvre, Les Moineaux de la murette, publiée aux éditions Barzakh, à laquelle succèderont deux autres livres consacrés à la ville de Constantine : l'Albatros et Bab El Kantara qui vient d'être distribué en librairie. Sa première ouvre avait été présentée à l'émission littéraire de Canal Algérie alors que, lors de sa présentation, dans sa propre ville, à la librairie Média Plus, l'écrivaine avait été particulièrement orpheline de public et sans doute frustrée de rater un rendez-vous si plein de sens pour son entreprise littéraire.
Outre la lecture d'une lettre posthume, toute d'affection et d'émotion, adressée par les anciennes du lycée El Hourrya à la mémoire de la défunte, plusieurs amies et proches de Najia Abeer devaient se succéder pour porter témoignage ou lire des extraits de son ouvre. Amine Zaoui, le directeur de la bibliothèque nationale, qui s'est associé à l'hommage, rappellera en particulier les deux passages de l'auteur au «Café littéraire» et le fait que son dernier écrit ait été consacré à la présentation de son dernier roman Haras de femmes. Celle que son père appelait affectueusement «l'exilée» aura finalement effectué un trop brusque et inattendu retour dans la ville qu'elle chérissait tant et il faut savoir gré aux anciennes lycéennes de leur initiative qui montre que Constantine, non plus,  n'oublie pas ses enfants. 
Meriem Merdaci

El Watan, 19 décembre 2005
Constantine-Hommage à l'écrivaine Najia Abeer
Au nom de tous les miens


Najia Abeer était bien là en cette rencontre d'hommage organisée à sa mémoire par ses amies, anciennes élèves du lycée El Houria, le week-end dernier, au théâtre régional de Constantine : « Enfin Constantine/ tu m'as rendu mes amis/mes voisins, ma maison... » Najia Abeer semblait accueillir ses visiteurs par ces vers de son poème Lettre à Constantine.
Elle a choisi de les retrouver, près de deux mois après son départ à l'âge de 57 ans, avec son élégance parfaite, son sourire immortalisé aux lèvres, avec des yeux gais derrière les lunettes d'une normalienne. Immortalisée aussi par ses ouvres, Constantine et les moineaux de la muette, L'albatros et surtout Bab El Kantara, elle laissera parmi les siens un souvenir impérissable d'une femme adulée. Invité à en faire son témoignage d'une auteure qu'il dit avoir la chance de côtoyer, le docteur Amin Zaoui, romancier et directeur de la bibliothèque nationale, décrira une créatrice qu'il n'hésitera pas à classer parmi « l'escadron » des femmes de lettres de la trempe de Taous Amrouche, Assia Djebar, Zhor Ounissi et Ahlem Mostaghanemi. « J'ai connu Najia Abeer à deux reprises lorsqu'elle a été l'invitée du café littéraire de la bibliothèque nationale pour la présentation de ses livres L'albatros et Constantine et les moineaux de la muette », rappellera-t-il, avant d'enchaîner : « J'imagine qu'elle est venue tard à l'écriture, mais l'écriture l'habitait depuis l'enfance. » Issue d'une famille productrice de culture puisqu'elle est la fille de si Maâmar Benzegouta, connu pour ses contributions pour l'écriture de l'histoire de la ville du Vieux Rocher, Najia Abeer a toujours cherché, selon Amin Zaoui, à faire vivre, à travers ses écrits, les problèmes de la femme arabe, partant de ses choses privées vers celles de ses intimes, en excellant dans le style autobiographique au sens collectif. Des lectures de ses ouvrages, ponctuées par des témoignages émouvants, ont montré une femme qui cherchait la délivrance, qui aimait briser le silence, apprivoiser la mort pour rester debout et ne pas se laisser prendre dans un style mêlant l'amour à la dérision. Celle qui aimait décrire sa ville natale dans ses moindres détails en déambulant dans les ruelles de la vieille Souika, « le cour de son cour, le cour de sa ville » qu'elle vénérait et dans laquelle elle se retrouve étrangère. Que dire encore ? Un hommage à Najia Abeer et à tous les braves femmes et hommes de Cirta, suffira-t-il pour combattre l'ignorance, l'ingratitude mais surtout les failles d'une mémoire collective ternie par les vicissitudes du temps ? Pourquoi pas un prix littéraire Najia Abeer ? Un vrai hommage qu'elle mériterait bien.
S. Arslan

A l'occasion du premier anniversaire de sa disparition un article paru dans la revue "Passerelle" (N° 12, octobre 2006) pour laquelle écrivait Najia.
Article en pdf (818Ko)

Algérie News du 24 avril 2008



Les moineaux de la murette
rendent hommage à Najia Abeer (1948-2005)
• • •
Nous vous proposons ici une sorte de livre d'or, composé de messages envoyés, par des amis de Najia, sur les forums "Amis de Constantine" et "ADCHA".

22 octobre 2005
Mes cher(e)s ami(e)s,
Je viens vous annoncer une bien triste nouvelle : Najia est décédée hier soir, peu avant 21 h, à Rouiba, suite à un arrêt cardiaque.
Veuillez excuser la brutalité du message, mais je n’ai pas la force de trouver les mots pour écrire autre chose. Vous savez tous que des liens très forts existaient entre nous deux et perdre une sœur, qui plus est de la même année que soi, est très difficile.
Mektoub, Mektoub !
Elle sera inhumée demain, à Constantine. Avec Serge et Jean-Claude, nous envoyons un télégramme de condoléances à la famille et nous y associerons ADCHA et tous les amis qui l’ont connue.
Salam
Jean-Michel - Yahia

Je viens de prendre un terrible coup de poing dans l’estomac : Najia tu nous as quitté !
Je ne sais si c’est le moment de parler de toi, mais j’ai le besoin d’évoquer les quelques moments que nous avons passés ensemble.
Mon premier souvenir de toi est notre rencontre à Constantine dans les salons de l’hôtel des Princes.
Tu aimais tellement cette ville et voulais nous la faire découvrir dans ses moindres recoins. En ta compagnie nous avons sillonné la Souika et découvert ses secrets. Toujours disponible tu as été un guide attentionné.
Puis nous nous sommes retrouvé à Nantes pour deux jours en compagnie de Jean-Michel.
Fin décembre 2004, début janvier 2005 tu es venue passer presque trois semaines à la maison. Trois semaines pour apprendre à nous connaître, mais aussi pour visiter la région nantaise. Tu avais cette envie gourmande de découvrir : découvrir la Loire (que tu ne connaissais que par les cours de géographie de ton enfance), découvrir la côte bretonne (si différente disais-tu de la côte algérienne), découvrir les gens.Et ce soir de la Saint Sylvestre passé ensemble dans les rues de Nantes au milieu de la foule fêtant la nouvelle année, encore un souvenir fort.
Ce séjour a connu son point d’orgue par une rencontre avec des amis de Constantine, a laquelle tu as participé, chanté, dansé avec cette joie que tu portais au fond de toi.
Je n’oublierai pas non plus tes talents de cuisinière, car pendant ton séjour à la maison tu as tenu à te mettre devant les fourneaux pour nous mitonner des recettes bien à toi.
Tout cela ne sera plus que de beaux souvenirs. Nous n’aurons plus également ce plaisir de discuter de longs moments, sans toujours être d’accord, mais avec toujours cette intelligence si aigue qui te caractérise.
Najia tu vas vraiment me manquer. Najia sourire. Najia coup de gueule.Najia généreuse. Najia écorchée. Najia intelligence. Najia amitié. Najia excessive. Najia bonheur. Najia douleur. Najia mon amie.
Je veux surtout garder de toi ton sourire et ton plaisir presque enfantin face à nos découvertes lors de nos promenades.
Je joins à ce petit message quelques unes des photos que j’ai prises lors de ces quelques jours de janvier. C’est ce visage plein de joie que je veux garder de toi.
Bye Najia,
Serge Gilard

Que dire ... ? sinon qu’à toi Najia : «Adieu oiseau de la murette de Constantine ... Que l’Albatros puisse t’emporter là où tu espérais pouvoir aller, au paradis!»
A sa famille, à ses amis, ses lecteurs, ma pensée vous accompagne .
Bien tristement
Hubert

Najia
Tu nous a quittés pour un monde meilleur je l’espère
Tes coups de gueule vont nous manquer
Tu as eu tes souffrances sur terre
Sans jamais te plaindre
Peu de personnes savaient exactement quel mal qui te rongeait
Tu étais fière,
Je garderais en moi toujours ton visage souriant que j’ai connu à Nantes
Demain tu feras ton dernier voyage
Je penserai et prierai pour toi
Tu nous manques déjà
Mais tu as laissé des œuvres que les amis garderont précieusement
Salam Najia
Jeannine Nakache

Mes amis,
Je viens d’apprendre l’affreuse nouvelle de la disparition soudaine de notre amie NAJIA, j’en suis tout retourné. J’ai eu le privilège et le grand plaisir de l’avoir connue à Nantes, et je peux vous dire que c’était une femme exceptionnelle, pleine de courage elle était une battante pour défendre son patrimoine Constantinois, qui est aussi le notre, mais elle était affable et humaine.
Nous venons de perdre une perle rare. Je lui rend hommage, ce soir, pour la femme qu’elle était et pour ses publications emplies de chaleur humaine.
À ses parents, ses enfants, ses amis, à tous ceux qui l’ont connue, j’adresse toutes mes condoléances attristées.
Que Dieu repose son âme.
M.et Mme Pierre et Maryse GOZLAN

Je n’ai pas de mot pour réconforter ses amis. Nos échanges ont été brefs. Je me réjouissait de voir son nom dans la liste des candidats. Je l’entends encore parler à la chaîne 3 de son dernier livre.
Paix à son âme.
Djamel Mekhancha

Bonsoir Jean Michel,
Je viens d’apprendre, le départ de Najia pour l’autre rive.........
Dans ces moments difficiles et douloureux que tu traverses, je voudrai partager ta peine et t’offrir toute mon amitié.
Bien que nos chemins se soient éloignés, je garderai toujours le souvenir heureux de son passage à Nantes, de sa bonne humeur et de son sourire.
La Méditerranée nous sépare et nous réunit à la fois, elle était ce lien. Lorsque tu verras à nouveau Constantine, dis toi bien qu’elle est juste de l’autre côté du «Pont»
Avec toute mon amitié.
Josiane

Comme tous les amis de constantine, moi et mes parents avons été stupéfait de la nouvelle!
Je n’ai rencontré najia qu’une seule fois à Nantes, l’an dernier, mais que ce soit par mes conversations avec celle qui était ma voisine de table, que par les propos et récits de tous ses amis, je considère cette disparition comme une perte énorme, celle d’une femme qui faisait avancer l’Algérie. Je ne connais pas sa famille mais que celle-ci sache combien nous l’accompagnerons tous par la pensée dans son dernier voyage et qu’il est regrettable que les obstacles gouvernementaux (nous nés en Algérie) nous empêchent de venir en urgence l’accompagner à Constantine.
Que ceux qui verront sa famille lui transmettent tout çà.
Najia je ne parle pas l’arabe mais que Dieu (quel dieu qu’on veut qu’il soit selon nos religions) la fasse reposer en paix.
Fouzia, Lucienne, Marcel et Pierre Cadeo

Ma chère Najia
Je suis très triste. Trop triste pour pouvoir dire à quel point ton départ si brutal, si inattendu, m’affecte.
Notre rencontre un beau jour de mai 2004, dans le hall de l’hôtel des Princes à Constantine, et toutes les émotions intenses que nous avons vécues pendant cette période extraordinaire, resteront à jamais gravées dans mon coeur. Je n’oublierai pas cette balade dans la Souika, ta maison natale, ton père, M. Benzeggouta qui doit être bien triste aujourd’hui. Et puis, te souviens-tu de cette rose que nous avions cueillie pour toi avec Lokmane près de la grande mosquée, les nèfles dégustées avec complicité, tes petits cadeaux dont tu disais qu’ils étaient peu de chose, mais qui me comblaient car ils représentaient tout un symbole pour moi, l’expatrié qui revenait après 42 années, retrouver un pays qui lui manquait terriblement.
Dans ce pays j’y ai rencontré de magnifiques ami(e)s, dont toi Najia. J’avais dévoré quelques semaines avant de partir «les Oiseaux de la Murette». Et c’est avec une certaine appréhension que j’allais rencontrer l’auteure de ce touchant roman autobiographique.
J’ai fait la connaissance d’une femme magnifique, d’une grande sensibilité, le coeur débordant d’amitié.
Et puis, nous nous sommes revus plusieurs fois avec le même bonheur, y compris chez nous où tu avais retrouvé avec émotion, le «Lagarde et Michard» qui manquait à ta collection. Tu vas laisser un grand vide, Najia, tu savais si bien exprimer l’amitié vraie, mais également ton horreur de l’injustice et des coups tordus.
Au revoir mon amie, repose en paix, nous ne t’oublierons pas.
Marie-Odile et moi t’embrassons très fort
Jean-Claude Pons

A la famille de Najia ,
Comme tous les amis de notre regretée Najia , je vous presente mes sincères condoléances. Il est toujours dur de perdre quelqu’un qui quitte ce monde , mais il est encore plus dur de perdre quelqu’un que l’on connait, et Najia nous manquera et sera avec nous spirituellement à jamais dans nos coeurs .
Nous sommes avec vous, la famille, dans ce moment difficile .
Que D... repose son âme en paix , EL LAH ERHAMA .
Un ami de Haïfa,
Maxime

Je n’ai pas connu Najia si ce n’est qu’à travers ses messages et son merveilleux livre «CONSTANTINE et les oiseaux de la murette» qu’elle avait eu la délicatesse de me dédicacer , livre remis en main propre par Jean-Claude que je remercie encore !
Je voudrais que sa famille sache toute la peine que j’ai ressentie en apprenant son décès et c’est peu dire car on ne peut exprimer toute son immense émotion à la lecture d’une nouvelle aussi inattendue, aussi infiniment triste. J’ai couru sur le champs pour saisir et serrer contre mon coeur son livre comme pour dire à ses proches que c’est injuste, parce qu’elle était trop jeune, qu’elle avait trop d’intelligence, de grandeur d’âme, de finesse d’esprit. Chaque page de son livre est un chant d’amour, de poésie, un reflet de sa personnalité à la fois forte et sensible. Aujourd’hui, nous sommes tous héritiers de la richesse de son âme puisque nous détenons son œuvre, ses lignes écrites de sa main puis imprimées....
Merci Najia d’avoir, comme une mère, bercé notre imagination, suscité en nous encore plus d’amour pour notre ville natale et cette citation de Guy de Maupassant qui illustre la première page de ton livre, elle est pour toi !
J’offre mes condoléances et mes pensées très attristées à la famille.
Noële

Je suis vraiment abasourdi,
Je tiens à présenter mes sincères condoléances à la famille de Najia, et que Dieu l’accepte dans son
vaste domaine.
À dieu nous appartenons et à lui nous revenons.
Rafik

Comme, je ne peux assister aux obsèques de mon amie, voilà pour
elle, quelques lignes de méditation.
Ce cadeau que nous donne la vie
On la veut très pure,
On la reçoit par amour
Ou par accident,
On ne décide pas toujours.
On la veut belle,
Pleine d’étincelles,
Pleine de sentiments,
À tout moment,
Mais on ne choisit pas.
Que l’on soit jeune ou âgé,
Elle nous quitte,
Même si l’on ne veut pas,
On ne peut décider
On doit partir
Sans jamais revenir....
L’éternel a donné, l’Eternel a repris...
Najia, en ce triste jour, nous prierons pour le repos de ton âme et pour que ton souvenir reste à jamais gravé en notre cœur.
Ton ami pour la vie : Pierre GO (comme tu aimais m’appeler)

Je suis affecté par la disparition brutale de Najia.
J’ai toujours eu un grand respect, voire une certaine admiration pour ses écrits, largement marqués par la rudesse et la noblesse du décor cirtéen qui l’a vu naître.
Sa sensibilité à «fleur de peau» lui a fait écrire des pages, belles et violentes, calmes et tumultueuses, à l’image de notre bon vieux Rhumel .
Elle s’en va , jeune encore. Vous avez été ses proches, ce que je n’ai pas su être ; c’est à vous et par delà, à sa famille, que je voudrai dire ma tristesse .....
Joseph

Je n’ai jamais rencontré Najia Abeer, sinon virtuellement, comme on dit, sur le Net, à travers ses messages et surtout à travers ses romans que j’admire infiniment. Najia Abeer était une femme de convictions vigoureuses, au cœur généreux et à l’esprit droit. Son âme pleine de poésie était éprise de paix, de progrès pour tous et de liberté. Elle tolérait mal les injustices, non celles du destin auxquelles on ne peut rien , mais celles des hommes envers d’autres hommes. Elle aimait passionnément son pays, l’Algérie, son indépendance et sa fierté, et son cœur saignait et s’indignait devant ses tribulations ou ses insuffisances. L’Albatros, le titre de son deuxième roman, c’était un peu elle.
Avec elle la République des lettres, algérienne et par delà francophone, a perdu un de ses enfants les plus inspirés. Nous étions nombreux à la placer parmi les meilleurs écrivains de la belle littérature algérienne et à attendre avec impatience la sortie prochaine de son troisième roman. Son roman autobiographique sur Constantine occupe une place particulière dans le cœur de ses lecteurs par la rigueur classique de son écriture, la délicatesse et la poésie de son verbe, la truculence de ses évocations et la profondeur de sa création. Personne désormais ne pourra arpenter la vieille ville de Constantine, la
Souika, sans être hanté par le monde de «Constantine et les moineaux sur la murette», et tout particulièrement par la petite héroïne et l’énigme qui en sont le centre. Un souvenir personnel que j’ai partagé avec Najia : en la lisant je me suis reporté à près de soixante ans en arrière, à mes promenades d’adolescent, un de ces soirs d’été flamboyant, par les pont de Sidi Rached et El Kantara, lorsque je portais le regard sur la médina mystérieuse, tout entière tournée intérieurement vers ses patios, et m’interrogeais sur les adolescents et les adolescentes qui l’habitaient. Tragique de la colonisation qui séparait ainsi ceux qui auraient dû être amis et qui plane sur cette première œuvre. Tragique de l’existence qui sépare à nouveau les amis enfin rencontrés.
Dans L’Albatros elle avait montré son pays dans sa diversité pleine de joie de vivre, à travers de multiples incidents et personnages éclatants de truculence, progressivement infecté et assombri par une peste morale et religieuse. Pourtant l’auteure sait y garder le sens de l’humour qui est gage du goût de vivre, de l’amour des femmes et des hommes et de la confiance dans l’avenir. Sans nul doute Najia Abeer a disparu mais son esprit restera au milieu de ceux qui cheminent.
Max Vega-Ritter

Lettre à Najia
Alors, comme ça tu décides de partir sans nous ! Comment imaginer revenir au Pays sans te voir ?
Comment parcourir TA Souika sans t’apercevoir, au détour d’une venelle ? Comment accepter de ne plus te lire, lors de nos correspondances nombreuses et passionnées ? Comment admettre que tu ne produiras plus tes œuvres ?
Mais, il n’y a pas que nous que tu laisses de l’autre côté du pont. Il y a Cirta, notre belle ville tant chérie et pour laquelle, jusqu’à ton dernier souffle, tu as milité, avec la passion que tous tes amis te connaissaient.
Je me rappelle ce moment magique, où pour la première fois, j’ai foulé les pavés de la rue Perrégaux, à tes côtés. quel privilège, quel honneur que d’avoir pu faire connaissance de ce morceau de ma ville, que des évènements douloureux m’avaient empêché de découvrir plus tôt lorsque j’y ai grandi ! Nous avons fini de devenir complices, à ce moment précis.
Jamais je ne pourrais te remercier de cet immense bonheur, de cette revanche sur le passé. Désormais, chaque fois que je serais dans cette si belle médina, je te donnerais le bras pour que tu continues à me guider, pour que tu m’expliques tout ce que je ne suis pas capable de voir tout seul. Chaque lutte pour sauvegarder ce précieux patrimoine, ton lieu de naissance, sera marquée de ton sceau enflammé : «La Souika reste pour moi ce labyrinthe digne des héros mythologiques. Les ruelles de la vieille cité sont sinueuses, capricieuses, extravagantes et rebelles. Ses raccourcis, petites voies de passages et impasses, sont si étroits que seuls leurs habitants savent que ce ne sont pas des couloirs privés. Une ébauche d’escalier pas plus large qu’un mouchoir de poche, grimpe vers la maison de voisins depuis longtemps émigrés en France. Quelquefois, une ruelle se perd dans l’ombre d’une voûte ou abouti à un cul-de-sac transformé en lieu privé où laine lavée et couscous fraîchement roulé sèchent en sécurité. Les femmes poussaient leur liberté jusqu’à s’y réunir pour causer.» (Constantine et les moineaux de la murette - Éditions Barzakh, Alger, Janvier 2003)
Tu étais rebelle, passionnée, parfois violente, mais toujours à l’écoute des autres et soucieuse de partager l’Histoire de ton pays, de ta ville. Tous tes écrits le prouvent et c’est aussi en cela que nous sommes tous orphelins. Tu étais libre et indépendante, rien ne pouvait te faire taire. Tu avais le courage de tes opinions. Tu avais l’intelligence et la dignité. Tu étais «droite dans tes bottes» et c’est tout cela qui te rendait attachante. Tu avais le sens de l’amitié fidèle et tu donnais sans compter, malgré tous les aléas de la vie, de ta vie.
Ton écriture était fluide, belle. On s’y retrouvait et on t’y retrouvait, à condition de te connaître un peu. Tu n’as pas eu le temps de tout exprimer ce que tu avais en toi. Tout le temps tu voulais entreprendre quelque chose de nouveau, au risque de t’éparpiller, de te saouler. Dernièrement la peinture avait suivi le chemin de tes poèmes et tu travaillais sur des projets de documentaires et d’autres publications, encore et encore consacrés à Constantine.
Oui, Constantine t’obsédait.
Oui, Constantine t’échappait dans ton exil algérois.
Oui, Constantine t’inspirait.
Oui, Constantine t’appelait, dans sa détresse des maisons détruites.
Finalement tu as fini par répondre à son appel pour toujours. Pour l’éternité tu resteras sur le sol de cette ville et comme elle tu resteras imprenable.
Signe des temps, 43 ans après, tu deviens ma voisine, tu sais là, de l’autre côté de la rue qui longe le cimetière, cette rue dans laquelle je t’ai menée pour voir là où j’ai habité de nombreuses années.
Mektoub Najia, Mektoub...
J’ai toujours eu hâte de retrouver Cirta, chaque année, mais cette fois plus encore, car il me reste tellement à te dire. Promis, en mai, lors de ma venue, je te rendrai visite et nous parlerons tous les deux, comme d’habitude, avec nos connivences, nos désaccords, nos disputes, nos réconciliations. Garde moi un petit coin pour m’asseoir, nous avons de longs moments à passer ensemble...
Pascal Jean-Michel - Yahia

C’est par l’E-mail de notre ami Jean-Michel que nous venons d’apprendre la triste nouvelle du décés de notre amie Najia Benzeggouta. (Allah ya rhamha : Que Dieu repose son âme)
Comment vous dire la peine qui nous étreint nous aussi et combien l’ont voudrait pouvoir vous consoler de cette détresse.
Najia était si affectueuse, si souriante, si communicative et plein d’entrain qu’elle a laissé entrevoir lors de son bref passage parmis nous à Nantes à l’occasion de la «Rencontre des Ami(e)s de Constantine » du 15 janvier 2005.
Najia, tu laisses déjà un grand vide dans nos pensées et nos cœurs, nous sommes tant bouleversé(e)s.
Bismillah ar-Rahman ar-Rahim (Au nom de Dieu , le Clément et le Miséricordieux), puisse Allah t’accueillir auprès de Lui en ce 3éme Vendredi du mois sacré de Ramadhan et t’accorder le repos et la paix de l’âme.
Cher(e)s ami(e)s, acceptez nos sincères condoléances.
Nourredine et Malika

Comme vous tous, je ne peux qu’exprimer mon profond désarroi pour une perte si brutale.
Je connaissais peu Najia, mais vous tous aviez un grand respect pour sa personnalité.
Veuillez transmettre à sa famille mes condoléances attristées.
Jacques Sebbah

Je viens d’ apprendre la terrible nouvelle, Najia emportée par une crise cardiaque.
Dieu l’a rappelé à lui, qu’ elle repose en paix, je suis de tout cœur avec vous, avec ses enfants, sa famille, je ne regarderai plus ce beau livre qu’elle m’ avait dédicacée, des mots gentils et pleins d’attention, j’ai toujours gardé cette enveloppe qui contenait ce livre, avec plein de timbres d’Algérie, nous devions nous rencontrer à Nantes je me souviens bien de cette date le 12.9.2004, où j’ aurais pu la connaître de visu, mais les choses ont été autrement, la maladie, mon problème, elle savait, nous en avions parlé toutes les deux, nous nous comprenions touchée par la même cochonnerie, excusez du mot,
c’était une battante, et ne s’apitoyait pas sur son sort. et comme elle avait bien raison, je pense beaucoup à elle, des complications sûrement, pour moi pour le moment je m’ en sors, et comme Najia ne baisse pas les bras..... mais notre destin est écrit.... et le sien s’est arrêté mais il nous reste ses livres, ses poèmes
Voilà je voulais tout simplement avec mes mots à moi plein de ressentis lui dire au REVOIR NAJIA

Michèle

A VOUS TOUS AMIS DE CONSTANTINE, connus ou inconnus,
Je viens d’apprendre le décés de Najai. Je suis effondré ! Je ne la connaissais qu’à travers ses messages et cela a suffi pour me l’imaginer comme une femme de cœur, d’amour et de talent.
Permettez moi d’ajouter à vos prières la mienne, sincére et fraternelle. Je sais qu’elle aimait son pays et sa ville natale. Encore un point commun avec moi. Je vous prie, Amis de Constantine d’agréer l’expression de mes sincéres condoléances.
Que les membres de sa famille trouvent, si Dieu le veut, dans mon message l’expression de ma profonde compassion pour la douleur que doit ?tre la leur. Que celui d’en haut accueille prés de lui cette femme de cœur et d’amour.
INCH’ALLAH mes Fréres et mes Soeurs Constantinois. INCH’ALLAH.
Claude Lhelaouët


Je viens d’apprendre, le départ de Najia pour l’autre rive.........
Dans ces moments difficiles et douloureux que vous traversez, je voudrais partager votre peine et vous offrir toute mon amitié.
Bien que nos chemins se soient éloignés, je garderai toujours le souvenir heureux de son passage à Nantes, de sa bonne humeur et de son sourire.
Elle était le lien entre les deux rives de la Méditérranée.
Que son âme repose en paix et que ces chants «malouf» qu’elle aimait tant l’accompagnent dans son voyage et résonnent dans le ciel de Constantine.
Avec toute mon amitié. Josiane


C’est avec tristesse que nous venons de prendre connaissance des messages d’ADCHA annonçant ton décès.
Nous n’avons pas eu la chance et la joie de te rencontrer lors de notre voyage du mois de mai, mais nous avons tellement et en quels termes entendu parler de Toi, qu’une grande tristesse s’est emparée de nous.
Nous pensons beaucoup à toi et adressons nos plus sincères condoléances à toute ta famille.
Repose dans la paix d’ ALLAH.
Slama Charly et Maggy PIERUCCI


Je prends connaissance à l’instant de cette triste nouvelle et cela m’attriste profondémment
Je ne connaissais pas Nadja personnellement mais, par les dire des uns et des autres, je sais que nous perdons une grande dame, une grande amie.
Je te charge de transmettre mes condoléances attristées à toute sa famille et mon grand regret de ne pas avoir eu l’occasion de faire sa connaissance lors de notre retour à Constantine. Claude et Annie


J’apprends à l’instant même la triste nouvelle et comme je l’ai écrit à Jean-Michel cela m’attriste profondémment.
Je ne connaissais pas Najia personnellement mais, d’après les dire des uns et des autres, nous perdons une grande dame, une grande amie.
Mon grand regret est de ne pas avoir fait sa connaissance comme prévu à Constantine en mai dernier.
Je présente à toute sa famille mes sincères condoléances. Annie


En ce triste moment de départ de Najia , j’aimerais présenter mes sincère condoléance à sa famille, ses proches et à tous ceux qu’ils ont aimé.
Que dieu l’accueille dans sont vaste paradis. Chouki


Allah akbar,
Que les portes du Paradis s’ouvrent pour toi Najia et que tu reposes en paix. La paix que nous voulons tous ici « Amis de Constantine».
Najia nous a quittés d’une façon brusque. Elle est partie pour un voyage sans fin, éternel, là ou règne la justice dans sa forme la plus absolue.
Je présente mes sincères condoléances à toute la famile de Najia. Je partage votre douleur. Allah yarhamha wa yarzak ahlaha assabre wassilouan.
Le combat pour lequel tu as contribué ne s’arrête pas.
Que l’âme de Najia repose en paix et que le souvenir de cette grande dame reste à jamais associé au combat de toutes celles et de tous ceux qui aspirent une Algérie nouvelle.
Zineddine


Je ne connaissais pas Najia , si ce n’est par la lecture de quelques-uns de ses messages . Elle appelait un chat, un chat et bouillonnait sur des sujets qui lui tenaient à cœur .
Constantine perd une Grande Dame.
En hommage, j’irai dès demain commander ses trois livres .
Je m’associe à votre peine à vous tous qui avez eu le privilège de la cotoyer.
Je présente mes sincères et attristées condoléances à sa famille, à ses enfants.... Que dieu les aide à surmonter leur souffrance.
Maintenant, Najia, belle et grande âme, est là-haut et veille sur eux .
Je vous embrasse tous bien tristement Jacqueline


C’est encore sous le choc et en pleurs que je viens vous presenter mes condoléances les plus sincères, une partie de nous-mêmes nous a quittés.
Jean-Michel merci pour cette lettre qui exprime tout ce que je ressens en ce moment, je ne me console pas d’avoir raté les rendez-vous que j’avais avec elle, je ne me console pas... Nadira
PS : Najia s’inquiétait pous la santé de son père, chaque fois que je lui parlais elle me parlait de la santé de son père qui ne voyait plus très bien, mais voila, le mektoub a voulu qu’elle parte avant lui, que Dieu donne à son père, à sa famille, à ses deux enfants, à tous ceux qui l’aimaient la force et le courage qu’il faut pour surmonter cette peine immense et ces moments difficiles.
À Dieu nous appartenons, à Lui nous retournons...
Rahimaha allah wa askanaha el djana.


Je viens d’apprendre avec une grande tristesse le décés de Ma. Najia. Je me permets d’adresser mes sincères condoléances à sa famille et ses amis. Bacha Benhammadi


Je suis éffondré. Je ne sais quoi dire, je viens de lire cette triste nouvelle, mon dieu Najia est partie, et je ne suis même pas au courant, mes condoléances à touta sa famille.
Je suis triste de ne pouvoir être à vos côtés. Riad


La nature a repris Najia, mais son esprit, et ses écrits font d’elle un auteur dont les œuvres seront présentes et visibles par tout l’univers...
Elle va continuer à exister, car nous partagerons son talent en la lisant et que ses récits sont inséparables de ses pensées...
Que le Grand et leTrès Haut, puisse recueillir ton âme Najia et qu’il en fasse un poème pour l’offrir à ses Enfants de la terre, quand nous nous présenterons un jour devant lui.
Mes sincères condoléances Pierre Bouskila


A la famille de Najia
Ma femme et moi-même prenant part à votre douleur, vous présentent leurs sincères condoléances. Jean-Pierre Rougier


Permettez moi par le biais du Forum de présenter mes condoléances aux proches de Najia.
J’ai appris hier la nouvelle par Amin Zaoui. Ce dernier lui a rendu un vibrant hommage et a invité l’assistance du café littéraire qu’il a animé à observer une minute de silence à sa mémoire. La revue Algérie Littérature Action dans sa dernière édition ( N°87-88) a publié une nouvelle de Najia. Mébarek Mouzaoui


Je n’ai jamais été préparé à ces moments là, et les mots me manquent pour exprimer ma tristesse
J’ai eu plaisir à lire les messages de notre amie Najia, et tous les jours je l’ai recherchée sur le forum.
Les ouvrages qu’elle nous a laissés, sont des cadeaux bénis du ciel.
Je n’ai pas eu l’occasion de la rencontrer, mais j’espérais la voir un jour prochain, car dès le début de mon inscription aux ADC, cette dame est entrée dans mon cœur.
Je présente à toute sa famille, ainsi qu’à tous ses amis, mes sincères condoléances.
Dieu, fasse qu’elle repose en paix.
ALLAH YARHAM-HA...
Nordine...


Mes chers frères et soeurs constantinois,
Je prends mon courage pour me joindre à vous et présenter mes sincères condoléances à la famille, aux amis de notre très chère Najia.
Depuis la réception du mail de JMP, je suis resté effondré, perdu, et durant 2 jours, je n’ai pas «osé» ouvrir mon PC.
Mais à la lecture de chaque message, mes yeux se remplissent de larmes et j’ai du mal à assumer, surtout que je suis au boulot !
Dieu ait pitié de sa noble âme. Allah yarhamha et mes sincères pensées à sa famille. Riad


A la famille et aux proches de la famille de Najia,
J’ai pu lire les différents mails que Najia a écrits sur la liste des amis de Constantine et je l’ai également découvert dans la présentation que Serge Gilard en a fait suite à son voyage à Constantine...
elle semblait être une femme pleine de vie et très intelligente ...
Je présente toutes mes condoléances à sa famille, ses amis, ses proches ...
Ina lilahi wa ina ilayhi raji3oune
Wa salam alikoum wa rahmatoulahi wa barakatou. Linda Bouhidel.


Najia tu as été et tu resteras libre comme un.... Albatros. Tu as montré Le chemin, ne t’inquiète pas, part sereine car beaucoup de tes frères et de tes sœurs continueront ton œuvre pour que vive Constantine, repose en paix ma soeur Bencheraiet Mohamed errafik


Pour Najia, Pour ma seconde Mère...
J’ai connu cette femme un jour, elle m’a offert ses livres avec ses dédicaces, ainsi son cœur et sa maison, j’ai terminé de saisir son dernier livre… J’ai pas eu la chance de la revoir avec ce livre dans la main, avec son beau sourire… Je la connais, je connais la dernière partie de sa vie, surtout ses amis... les amis je me suis permis de me rejoindre à Vous... alors que Najia soit en nous. Amine


C’est avec beaucoup de tristesse et de stupéfaction que je viens d’apprendre le décés de Najia que j’ai connue à travers ses romans et via le truchement du Net, en tant que membres à la fois des «Amis-de-Constantine» et de «Dz-Lit». Avec son décés, la littérature algérienne francophone a perdu une écrivaine valable et les listes ADC et DZ-Lit, une intervenante de qualité.
Je profite de cet envoi, pour présenter mes sincères condoléances à sa famille, ses amis et à tous ceux et celles qui ont eu l’occasion de la rencontrer et de partager avec elle ses convictions et ses moments d’inspiration. Azzedine

"Il était une fois Najia Abeer" : Un long texte de Lokmane Benchikh-Lehocine (format pdf)
Pour commémorer le premier anniversaire de la disparition de Najia un texte de Ghislaine Gilard

Najia Abeer : ses ouvrages
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21 juin 2011 : les 3 ouvrages de Najia Abeer sont disponibles sur le site de la FNAC
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La carrière d'auteure de Najia Abeer aura était très courte. Entre son premier et son troisième et dernier ouvrage, il ne se sera passé que moins de trois ans. Moins de trois ans pour trois livres. Des projets elle n'en manquait pas. Ils ne seront jamais réalisés !

Constantine et les moineaux de la muretteJanvier 2003, parution de son premier ouvrage :
Constantine et les moineaux de la murette
(Récit) - Éditions Barzakh, Paris, 2003

Évocation des moments d'insouciance, du temps de l'innocence sur fond de guerre d'Algérie, son récit, tissé de réminiscences, prend aussi parfois une vraie dimension documentaire, mentionnant les métiers disparus, les quartiers et traditions, la bigarrure propres à cette ville.
Cet ouvrage était la première partie de ce qui devait être une trilogie.

Dz-Lit 27 juin 2004
Recension de Max Véga-Ritter
Contantine et les moineaux de la murette se présente comme l’évocation du monde d’une petite fille à travers une suite d’anecdotes piquantes, de souvenirs chatoyants, d’incidents pittoresques ruisselants du bonheur d’une enfance trépidante. Le nid de parents cigognes sur le toit, la soupente transfigurée où dorment la narratrice enfant, sa tante et sa jeune sœur, les poupées en bout de bois qui captivent la tendresse ont la verve et la poésie de David Copperfield, des joues rouge de Peggotty, de l’arche enchantée sur la plage de Yarmouth. La maison traditionnelle constantinoise, avec sa cour centrale, son unique fenêtre soigneusement voilée sur la rue, dans la vieille ville de Constantine, la Souika, baigne dans l’atmosphère pleine d’humour d’une famille chaleureuse avec les tantes et cousines sur lesquelles président la grand-mère et le père instituteur. La rue, loin d’être un lieu étranger, prolonge et embrasse la demeure familiale avec ses métiers familiers, l’artiste avec ses figurines, le boulanger, le mozabite etc. On songe à un Dickens qui serait profondément arabo-berbère. Plus tard la scène se transporte dans l’immeuble d’une école française publique en limite de la ville européenne, cerné d’un espace impersonnel régi par des règles abstraites, les jeux et les rites d’une autre société, celle des européens.
Le roman paraît ainsi, à première vue, comme traversé par une fracture, celle du basculement d’un monde à un autre ordonné par des rites et des conventions différentes, fait de cohabitations bon enfant mais sous le coup de menaces et d’hostilités permanentes, d’une domination plus ou moins feutrée ou pesante, celle des européens sur les « indigènes ». En réalité le roman ne se borne pas à cela. Il y a là, sous-jacent, la naissance et le mûrissement de l’esprit d’une petite fille au contact des réalités cruelles mais à l’occasion chaleureuses de la colonisation et de ceux qui l’incarnent. La guerre d’Algérie est là, lancinante, taraudante ou violente dans son surgissement dramatique : la réunion secrète de conjurés, le pourchassé aux abois que l’instituteur français prend sous sa protection. La petite fille perçoit, intègre dans son imaginaire les détails qui la frappent, l’épouvantent, l’émeuvent, la bouleversent.Tout un itinéraire intérieur est ainsi saisi, évoqué, auquel le lecteur participe.
Cependant sous la chronique d’une enfance vécue dans la guerre, sous la cohabitation dans l’inégalité de deux sociétés, sous le passage douloureux d’une culture à une autre, au contact d’un monde à la fois hostile et parfois bienveillant, il y a comme une topographie souterraine, des cheminements obscurs mais irrésistibles. On sent dans les profondeurs sourdre une interrogation, celle de l’enfant mais aussi de la femme, sur l’identité de celle-dernière, sur son être, sur l’amour, sur la filiation, sur les mystères dont les adultes enveloppent les actes de la vie. La violence éclate brusquement au détour d’une scène banale pour projeter sur le devant de la scène le secret qui hante, la passion qui a été tue mais qui n’a jamais été éteinte sous le poids des coutumes et des habitudes. C’est avec pudeur et retenue que l’angoisse du cœur et de la vie est évoquée : Constantine, ses précipices et ses passages dissimulés, son passé tourmenté et ses maisons serrées autour de la zaouïa au-dessus de l’abîme, sert de masque transparent et de visage aux interrogations qui hantent le présent.
Un beau roman féminin, émouvant sous sa gaieté, subtil et complexe dans sa simplicité, profond sous son naturel.
Max Véga-Ritter
Professeur émérite
Clermont-Ferrand
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Constantine au cour !
C'est par l'intermédiaire des « Amis de Constantine* » que j'ai fait la connaissance de Najia Abeer , née la même année que moi, Professeur d'anglais et Auteure, constantinoise militante, habitant actuellement Alger qui a écrit un superbe livre sur sa jeunesse à Constantine : « Constantine et les moineaux sur la murette ». Najia qui est devenue une amie, que j'ai rencontrée au mois de Mai 2004, à Constantine, avec qui j'ai passé des moments émouvants. Najia, la généreuse qui s'est mise au service de mon projet et qui s'enthousiasme autant que moi.
Najia, avec qui je peux parler de tout et avec qui j'ai à présent de plus en plus de complicité.
Najia, avec qui j'ai passé 2 jours, à travers la lecture de son très beau roman, avant d'effectuer mon retour au « Bled ».
Najia qui m'a offert Sa « Souika » en mai 2004, en me la faisant découvrir.
Comment dire ce que je ressens ? Comment traduire des sentiments enfouis et remis au jour ? Les mots n'ont pas toujours la force de la Vie et pourtant elle a si bien dit les choses !
Je me suis refais mon parcours en parallèle avec le sien, puisque nous sommes nés la même année, et tout ce que tu dis, Najia, est juste, fort et sans fard. Simplement, tu t'en doutes, en ce qui me concerne les influences étaient ailleurs et, tu le sais bien, nous n'avions pas le choix.
J'ai été très touché par la description de l'ambiance de la ville qui, au fil des années, s'est dégradée, a été empoisonnée, mais n'a jamais été tuée puisque s'il restait de bons roumis , il y avait aussi les « bons arabes » . C'est vrai qu'on en était réduit à ça et, pour nous, gamins de cette époque douloureuse, la recherche identitaire a pris des chemins dévoyés et les rigoles sur le bord de nos routes sont devenues, trop souvent, des fossés.
Dans un autre registre, j'ai beaucoup aimé les descriptions de ce que je n'ai pas vraiment connu, pour cause de guerre. J'ai, je crois enfin situé la Souika (affreusement dénommé « village arabe » sur les plans coloniaux !), si chère au cour de Najia et le quartier Sidi El Djellis. Souika est située en contrebas de la place Lamoricière, sous Sidi Rached et Ben Djellis vers le quartier juif.
En tous cas, elle a su trouver les mots pour parler de la maison familiale qu'elle a quittée pour aller à Sidi El Djellis et, si j'ai bien compris, à Sidi Mabrouk.
Cette chronique d'une enfance vécue est très touchante. D'abord parce que de très nombreux souvenirs extraordinairement précis jalonnent le récit et puis parce que l'on comprend très vite tout l'amour de la narratrice pour sa ville. On y suit la jeunesse d'une petite fille arabe que la guerre, si hypocritement appelée « évènements », sépare de plus en plus de la communauté française. Elle devient bouleversante quand le lecteur réalise que Najia est à la recherche de ce qui a pu la séparer de son Rocher (Constantine est bâtie sur un rocher, ce qui en fait tout son charme), puisqu'elle est « expatriée » sur Alger depuis de nombreuses années. C'est dans la chronique familiale que se trouve la clef.
Dans ce roman, l'Auteure part à la reconquête de l'antique Cirta, comme si la ville des ponts l'avait répudiée. Au fil des pages, le lecteur occidental trouvera un excellent guide de Ksentina et celui qui a des souvenirs à partager communiera avec cette enfant élevée pour une bonne part dans la « Souika » et ayant fréquenté les européens grâce aux différentes écoles qu'elle a fréquentées avec son pédagogue de papa, successivement instituteur, directeur et conseiller pédagogique, féru d'Histoire.
Une grande vertu de son livre est de montrer la place que doit occuper l'Histoire dans nos existences. Cette place qui a manqué à ce Peuple algérien, je l'ai constaté lors d'un voyage en 84, pour s'approprier son pays et, au-delà de la libération du joug colonial, forger une vraie identité politique. Ben Bella a vraiment fait preuve d'une naïveté coupable qui a permis le phénomène Boumédiène, qui n'a pas arrangé les méfaits subits par notre Pays, après la France.
C'est un livre attachant, sensible, premier tome d'une trilogie dont le second volume est achevé et devrait donc être édité dans les mois à venir, en 2005. On le lit d'un trait, avec les odeurs de cette ville magique et ses bruits témoins du quotidien de cette cité imprenable, certes asse z conservatrice, mais si hospitalière, aux habitants fiers et généreux. Cette générosité, on la retrouve à chaque page de livre merveilleux.
Yahia - Jean-Michel Pascal (également Constantinois et fier de l'être)
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Le Soir d'Algérie 16 décembre 2003
Un voyage dans les racines du temps
Errer dans sa ville natale, croire en connaître chaque coin de rue et n'y reconnaître personne est une aventure maintes fois renouvelée et bizarrement excitante. Chaque été, je revois et dévore des yeux cet immense rocher avec la même avidité, le même plaisir et le désir intense de garder dans ma tête une vue d'ensemble que je ne suis jamais parvenue à cadrer. Constantine, tu me fais souffrir, est-ce que tu le sais ? .." C'est une fenêtre qui s'ouvre sur la vie de l'auteur, peut-être une parenthèse qui avait besoin d'être refermée, un retour aux sources, revivre l'instant d'un roman ses souvenirs d'enfance, marcher dans ces ruelles, essayer de reconnaître ces maisons, ces passants.

Seul demeure le rocher qui surplombe la ville, immuable gardien de la cité et de ses habitants. Najia Abeer, à travers son ouvrage, désire au plus profond d'elle-même redonner à son passé mêlé à l'encre de son stylo une existence réelle. Désormais, sa mémoire s'éveille et ses souvenirs sont retranscrits sur le papier. Le cour rempli de nostalgie, elle nous fait le récit d'une époque qui n'est plus, de traditions que l'on ne reconnaît plus. C'est sur un fond de guerre que son quotidien se dessine et que nous lisons entre les lignes. On a cette impression étrange d'apercevoir les vieux quartiers de Souika et de la citadelle éternelle d'où nous parviennent de temps à autres les cris d'une naissance étourdie et innocente. Lorsque revenue sur les pas de son passé à la poursuite d'une trace ou d'une empreinte de vie qui aurait marqué son passage, elle s'émerveille enfin face à un clou, qui jadis avait déchiré la m'laya de sa grand-mère. Heureuse, elle avait grandi ici, et la belle Cirta s'en souvient. De sa rencontre, un jour avec les frères, de la terreur quelle avait éprouvée, de Zazi et son irresponsable mari, qui lui a légué un gosse avant de prendre la poudre d'escampette, des maisons violées et des brusques assauts de l'armée française . Tant d'histoires à ne jamais oublier, tant de bonheur saisissant d'un voyage dans les racines du temps. Un roman fait d'une description parfaite, une autobiographie de la vie d'une femme, une Algérienne qui met à nu son existence dans une ville reconnue plus que conservatrice, d'un pays profondément ancré dans un rituel mutisme fait de tabous. Qui de nos jours n'a pas envie de se retrouver dans les bras de son enfance, plongé dans l'insouciance et la facilité à résoudre les situations les plus complexes par des mots purs, parce que en nous et au cour de nos âmes réside ce besoin de chaleur qui s'est éteint, il y a tellement de temps. Un témoignage que gardent certainement tous les expatriés dans leur mémoire, celui d'un village ou d'un pays qu'ils auraient quitté un jour sans retour puisqu'à jamais leur départ aura brisé les larmes d'une terre qui les a vu naître et surtout partir. Najia Abeer est née en 1948. Elle est professeur d'anglais. Actuellement, elle vit et travaille à Alger. Constantine et les moineaux de la murette est son premier roman.
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Sam H. Le Jeune Indépendant 26 août 2003
Un cri, une mémoire
Par Belkacem Rouache
L'auteur Najia Abeer plonge dans son passé vertigineux pour évoquer sa ville natale, Constantine, qui l'a bercée, mais aussi malmenée à force d'amour qu'elle lui porte. Mais au fil des temps, on s'aperçoit qu'on ne garde que les bons souvenirs de son enfance.

Il s'agit donc là d'un roman qu'elle vient de publier aux éditions Barzakh et qui porte le titre : Constantine et les moineaux de la murette. Dans ce récit, Najia Abeer invite le lecteur à un voyage à travers cette ville bâtie sur un rocher, agrémentée par ses ponts suspendus, ses ruelles tortueuses, ses souks aux odeurs pimentées et ses murs dont chaque pierre garde un secret, une histoire lointaine.

Et à force de détours, on se perd dans les dédales de cette ville bruyante. Dans ce voyage, l'auteur entend des voix qui lui parviennent de partout : "Je voudrais crier mes liens avec ces murs, ces pavés, mais ma voix éteinte fond et coule dans ma gorge." La narratrice poursuit sa quête qui la mène sur le chemin de l'école qu'elle a fréquentée, avec cette âme innocente d'une indigène humiliée dans son propre pays.

Mais les jeux sont là pour lui faire oublier toutes les tracasseries de la vie d'une enfant encore insouciante. Nostalgie d'une ville qu'on perd, qu'on retrouve avec ses odeurs de f'tour, son architecture et ses traditions.

"La rue était notre espace, un lieu qui nous apprenait la vie dans toutes ses libertés." Dans un style simple, l'auteur s'attarde dans la description des lieux, des sensations et des odeurs qui se dégagent des ruelles et des souikas.

"J'arpente cette rue d'un pas faussement décidé et d'un air curieux, comme ce touriste en quête d'une histoire étonnante à raconter à ceux qui sont restés." Ce livre prend parfois une dimension documentaire tout en gardant son aspect autobiographique.

A travers ce récit, Najia Abeer nous fait revivre des moments pleins de douceur et d'harmonie entre les êtres. Elle est née en 1948 à Constantine. Professeur d'anglais, elle vit à Alger. Ce roman est son premier ouvrage. Rétrospective, machine à remonter le temps, Constantine et les moineaux de la murette est un livre qui nous tient en haleine : la mémoire toujours présente comme ce "cri déchirant d'un être arraché d'un autre être dans un vagissement plaintif".

B.R.
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Liberté 29 mai 2003
Si mon enfance m'était contée
Par Nassira Belloula "Comme toutes les villes dont le passé se noie dans la nuit des temps, la ville porte en son sein, ce rocher, des secrets jusque-là sujets à controverses interminables".

Avec courage, avec obstination, Najia réveille sa mémoire et sonde ses pensées en traçant, sur papier, des émotions, des incertitudes, des espoirs et des contraintes aussi.
L'histoire de sa ville semble liée à sa propre histoire et elle tente d'extirper d'un rocher de pierreries, mais de vie aussi, d'effervescence et d'effluves, un quotidien que l'oubli happe au passage du temps.
Najia se souvient de sa ville, des ses quartiers ancestraux, de ses maisons, ces "éli" qui se ressemblent toutes, de l'histoire de ces artisans aux doigts habiles forgés comme le rocher de Constantine, alourdi pourtant par tant d'âme déchues, celles qui avaient fui l'enfer des campagnes bombardées par les français, celles qui s'étaient établies plus tard, à l'indépendance, mangeant de ce rocher qui s'effrite comme la mémoire. "Depuis cette ruée vers l'espace, les anciens quartiers européens du centre-ville furent assimilés par les plus vieux, les bourgs sont devenus faubourgs et ces derniers sont devenus cités", écrit Najia Abeer.
L'enfance, la souffrance, l'innocence et la femme sont au centre de cette réminiscence de la mémoire de l'auteur qui livre ici dans son premier roman paru aux éditions Barzakh, un héritage singulier, le sien. Elle n'hésite pas à aller au fond des choses, à rentrer dans l'intimité d'une écriture profonde, la sienne certes, mais parfois détachée d'elle, car elle use de ce jeu narrateur avec subtilité, nous forçant à voir dans ce récit, une autre Najia, celle qui erre dans sa ville natale, sans reconnaître chaque coin de rue, sans reconnaître les gens.
L'auteur souffre de ce qu'est devenue sa ville "Constantine, tu me fais souffrir, est-ce que tu le sais ?"
Et c'est autour de cette douleur d'une transformation incompréhensible, qui réduit tout, que l'auteur tisse son roman, et Constantine est aussi cette Algérie qui perd ses repères.

N. B.

L'Albatros
(Roman) - Éditions Marsa, Alger, 2004
Dans une petite ville non loin d'Alger, Nedjma mène une lutte acharnée contre la dépression et la mort, pendant que Haoua se fait prendre dans la toile islamiste en train de se tisser. Deux femmes, deux destins, deux chemins qui se croisent pour mieux se séparer. L'histoire déchirante d'une raison qui chavire, d'un coeur qui s'affole, d'un pays qui tremble.


Le Jeune Indépendant 2 avril 2005
Ferveur de vivre
par Belkacem Rouache
Najia Abeer vient de publier son deuxième roman, l’Albatros, aux éditions Marsa. Dans ce livre de 334 pages, elle relate l’histoire de deux femmes qui se battent chacune à sa manière pour l’existence. Elle régnera ici le temps de l’écriture avec des arrêts sur images, de souvenirs d’amies présentes ou déjà envolées, une petite ville non loin d’Alger avec son air marin, ses hommes de la terre et de la mer, ses sites historiques et ses résidences secondaires qui retrouvent leurs propriétaires chaque été.
Dans son ouvrage, Najia Abeer met en avant ces femmes combattantes, révoltées, ou tout simplement des femmes qui ont eu le courage et la volonté de briser certains tabous. Comme son amie Bariza qui a choisi le métier de pêcheur pour nourrir ses enfants.
Cette «albatros» qui brave vents et vagues, les misogynes ont mis du temps pour l’accepter, d’autant plus qu’elle était belle et portait des bottes en caoutchouc. Il s’agit donc d’un fragment d’histoire de cette femme qui a «péché» en osant pratiquer un métier réservé jusque-là au sexe masculin.
Il y a aussi Chérifa qui s’adonnait à n’importe quel travail pour nourrir ses huit enfants et son mari atteint d’une maladie chronique. Les personnages ont vingt ans, trente ans ou plus, alors on vieillit, on fuit, on abdique ou on pleure dans ce monde sauvage.
Najia Abeer développe l’éternel mal du siècle et joue avec habilité de son talent. «Pendant plusieurs années consécutives, elle avait subi des incidents étranges qui survenaient à la même période de l’année. Le feu avait emporté l’un de ses enfants et, l’année suivante, il avait détruit son atelier.» Ici, l’auteur décrit ce monde cruel où se mêlent la peine et le tragique comme des données irrécusables.
Elles sont associées à une sorte de puissance fabuleuse où se jouent l’humour et l’admiration. Puis, de fil en aiguille, l’auteur présente cette femme couturière, qui se bat elle aussi contre l’injustice, la marginalisation. Le roman raconte la condition de la femme en Algérie avec des personnages qui luttent contre la dépression et la mort, mais qui ont aussi des coups de folie et des coups de cœur.
Najia Abeer est née à Constantine en 1948. Après des études universitaires aux Etats-Unis, elle enseigne au Moyen-Orient et en Algérie. Elle est spécialisée en littérature américaine. Elle est actuellement professeur d’anglais à Alger.
Son premier roman s’intitule Constantine ou la murette. Comme on dit, «la littérature prolonge la vie, l’éclaire, la sauve» et l’écriture pour Najia Abeer est avant tout une évasion. Dans ce livre écrit dans un style fluide, elle peut déjà nous toucher par sa vive imagerie des événements, des êtres et des objets, dans ce monde terrible et merveilleux où l’homme ne connaît pas de limites.
B. R.
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Liberté 8 novembre 2004
Une œuvre de résistance
Par Nassira Belloula
Najia Abeer a signé un roman très “sociologique”, puisant sa force dans le quotidien qui nous entoure.
De son retour d’un voyage à travers le passé avec “Constantine et les moineaux de la murette”, Najia Abeer nous entraîne avec “L’Albatros”, son dernier roman, dans un univers effrayant et attachant à la fois, celui de la femme qui prend corps dans plusieurs personnages déroutants, passionnants, rebelles et pathétiques, peints dans la toile de Abeer avec délicatesse et force.
Le symbolisme onirique soutenu dans l’œuvre de Camus, de Dib (Qui se souvient de la mer) lié spécifiquement au rapport passionnel de l’auteur avec la mer (Méditerranée) nourricière et inspiratrice donne la substance littéraire à Najia Abeer qui, symboliquement, prend son point de départ d’un lieu mythique, la mer, qui, souvent, est assimilée à la femme, et les deux restent intimement liés métaphoriquement parlant pour entamer son roman. El-Marsa, lieu de départ de la fiction, est une ville côtière comprimée entre la mer et le giron des femmes qui vont naître sous la plume de Najia Abeer dans une histoire déchirante d’une communauté de femmes et d’un pays aussi. Les personnages multiples sont des portraits croqués sur le vif. Il y a la narratrice Nedjma qui utilise le J pour nous entraîner dans les profondeurs de ses sentiments, d’une vie intérieure, en somme, déchirée par la maladie et la dépression, prise dans le tourbillon des vertiges et des antidépressifs.
Une situation difficile à assumer par le professeur qu’elle était et qui faisait de son métier le centre de sa vie. Pour nous, c’est évident, c’est Nedjma l’héroïne du roman, vu que c’est elle qui nous accompagne de bout en bout du roman, mais pas pour Najia Abeer qui m’avoue qu’“en vérité, la véritable héroïne du roman, c’est Haoua”. Haoua, c’est la femme libérée prise dans la toile islamique qui s’est mise à organiser des halaquate chez elle. Elle ira jusqu'à changer le nom de sa fille Sabrina contre celui de khadidja. C’est la rupture entre les deux amies élevées pourtant à la philosophie de Voltaire et de Michard et que le destin (la fatalité islamiste) va séparer.
Nedjma, patiente, va nous faire entrer petit à petit, au fil des pages, dans d’autres maisons, d’autres “coins” pour entrecroiser les pas de Bariza, une femme étonnante, forte de caractère et d’esprit, une femme pêcheuse qui brave la mer et les tabous avec courage, puis viennent Basma, l'écolo protectrice des animaux, Faouzia, la superstitieuse, Aïssa, l'exorciste, Debby, la coiffeuse, Nora, la domestique, tout un univers haut en couleur, très riche. Et Najia Abeer excelle dans la description et surtout la création de personnages non pas hors du commun mais conformes à la réalité, à une société en ballottage entre deux projets de société, le moderne et l’archaïque, le bien et le mal, la soumission et la lutte, deux concepts si bien incarnés par Haoua et Bariza. Najia Abeer sonde à sa façon cet univers féminin. En attendant, elle exorcise ces années de terreur, ces années de folie en rêvant à un monde meilleur, où les femmes ne seraient pas que des figurantes, enfermées, comme elles le sont dans son roman, dans un univers de traditions, seules à lutter contre leurs démons, emprises avec leurs quotidiens singuliers, n’évoluant que dans une sphère privée : les fêtes entre femmes, le coin des femmes à la prière du vendredi à la mosquée, l'intervention de l'exorciste. Najia Abeer a, encore une fois, signé un roman fort, très “sociologique”, puisant sa force dans le quotidien qui l’entoure, qui nous entoure en abordant tous les thèmes qui ont fait de ce pays ce qu’il est, un pays dans l’impasse face à une crise qui perdure. L’éducation, le Coran, le concept idéologique, le statut de la femme, les tabous, les traditions….
L’Albatros est un beau roman féminin, en réalité, c’est plus qu’un roman de femme, touchant par son humour, délicat et complexe dans la diversité de ses personnages et profond dans sa radioscopie de l’univers féminin et la société en général.
N. B.
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Dz-Lit 3 octobre 2004
Recension de Max Véga-Ritter
Le nouveau roman de Najia Aber, L'Albatros, nous entraîne dans un monde tout aussi peuplé de personnages croqués sur le vif que celui du précédent. Haoua, la femme libérée devenue islamiste, Basma l'écolo protectrice des animaux, Faouzia la superstitieuse, Aïssa l'exorciste, Debby la coiffeuse, Nora la domestique femme de confiance, sans compter les amies de coeur qui viennent vous soutenir dans la détresse, la rebouteuse-devineresse, le psychiatre, le voisin médecin d'un trop bon secours mais finalement de conseil utile, tout un monde d'hommes et surtout de femmes hauts en couleurs, débordants de vie, truculents, qu'on sent sortis tout droits de l'Algérie d'aujourd'hui, viennent défiler sur le devant d'un théâtre à la Dickens, exécuter leurs numéros et céder la place à d'autres tout aussi savoureux.
Cependant la pantomime, si réjouissante pour le lecteur, n'est pas qu'un film distrayant Au centre de celui-ci, une narratrice, Nedjma, vit à la première personne la crise qui forme le vrai sujet de fond du récit. Dans Les Moineaux de la Murette, il y avait un secret, bien enfoui et dissimulé, qui minait la maisonnée et menaçait d'exploser soudain au grand jour. Ici la narratrice emmène avec délicatesse le lecteur aux confins de la déraison, dans les profondeurs de la souffrance qui menace de tout submerger. L'auteur mobilise à travers des figures bien familières, voire populaires, les forces obscures qui agitent un univers intérieur. La narratrice débrouille tant que bien que mal l'écheveau des fils qui s'embrouillent dans son esprit et menacent d'étrangler définitivement la vie.
Le lecteur saisit les deux versants de l'Algérie d' aujourd'hui, la moderne et l'archaïque l'Orient et l'Occident devenus frère et soeur antagonistes, l'effet mutilant de l'idéologie qui écrase l'individu et les tressaillements de la liberté dans les entrailles d'une femme qui lutte pour sa survie. Surtout cet univers éminemment, presque intrinsèquement féminin, dessine en creux l'absence par défaut de l'homme. L'Algérie ici décrite devient presque un vaste gynécée où les femmes seraient libres de circuler sans jamais ou presque rencontrer d'homme, sans jamais ou presque sortir du monde où elles sont enfermées de tradition. L'Amour et la Vie, la Chair, bannis, resurgissent au coeur même de la narratrice, de ses compagnes et compagnons sous les formes de l'aberration, sous la figure de démons intérieurs ou extérieurs, ceux de la mélancolie ou du fanatisme religieux. Dans sa lutte pour trouver l'issue à son désarroi, la narratrice aborde tous les sujets, ceux du statut de la femme et de l'amour, de la foi et de Dieu, du Coran, ou de l'éducation.
L'Albatros est plus que le roman d'une femme. Il est celui d'une crise de société, intellectuelle, mais aussi bien spirituelle qu'existentielle au centre de laquelle non seulement le témoin mais aussi l'acteur principal est sans doute la femme, même si elle y apparait comme réduite à la sphère privée. Peut-être justement parce qu'elle y a été renvoyée par des forces contraires.
Avec tout cela, L'Albatros de Najia Abeer est un roman merveilleux de fantaisie, d'humour, de délicatesse, de pudeur et de truculence tout à la fois. Les fêtes entre femmes, le coin des femmes à la prière du vendredi soir à la mosquée, l'intervention de la rebouteuse-devineresse ou de l'exorciste, on n'en finirait pas de citer les moments de gaîté franche. La langue de Najia Abeer, dans sa légèreté, est d'une précision réjouissante.
Max Véga-Ritter
Professeur émérite
Clermont-Ferrand
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Ce deuxième roman de Najia Abeer ne ressemble pas au précédent. C'est une parenthèse dans la trilogie en cours d'écriture. Parenthèse importante puisque outre l'analyse politique et sociale, l'auteure, avec une précision chirurgicale, nous dévoile les combats personnels de Nedjma.
L'héroïne qui ne peut être que la copie conforme de celle qui l'a créée, se débat dans une société en crise, auprès (le plus souvent loin) d'un mari nombriliste qui ne se soucie que de sa carrière. Elle se bat contre un cancer implacable et repousse la mort avec succès, tout en élevant ses trois enfants. Belle revanche sur la vie et sur les hommes !
Mais le combat de Najia/Nedjma ne s'arrête pas là. Il lui faut surmonter une grave dépression consécutive à la terrible maladie qu'elle a provisoirement vaincue et à sa solitude. Elle puise ses forces dans sa foi en un Dieu qui n'a rien à voir avec celui des barbus et dans sa révolte face au glissement de son amie Haoua, vers les profondeurs de l'obscurantisme. Cette révolte, loin de la priver de ressources face à la déprime, lui donne une vigueur supplémentaire. De front, elle mènera la lutte contre le vide affectif et la gangrène de l'islamisme.
C'est finalement un livre optimiste, puisque ce ne sont pas les forces du mal qui tirent leur épingle du jeu. La seule héroïne de ce roman très bien écrit, Nedjma, arrive à vaincre le mal qui la ronge et celui qui envahit la société algérienne.
Ce livre est tellement vrai que, par instant, c'est carrément l'auteure qui parle, sans même se réfugier derrière Nedjma. C'est alors un véritable cri.
Il reste à Najia Abeer à achever ce qu'elle a fort bien commencé avec le parcourt de Haoua : un autre roman qui, centré sur cette femme happée par l'intégrisme, nous éclaire avec la sensibilité propre à l'auteure sur cette décennie noire et le rôle des femmes algériennes dans la lutte pour se débarrasser des fous de Dieu.
JM Pascal, Professeur des écoles retraité
Constantinois

Bab El Kantara
222 pages, les éditions Apic (Alger), 2005.

Deuxième partie d'une trilogie qui restera inachevée.
Ce livre n'est pas encore paru en France


Liberté 7 décembre 2005
Le dernier retour à Constantine Longtemps après s'être consacrée à l'enseignement des langues, Najia Abeer s'est mise à l'écriture. Dans ses ouvres, poésie, romans et nouvelles, à caractère fortement autobiographique, elle revient tour à tour à son enfance, à son adolescence et, surtout, à sa ville natale, Constantine. Mais toujours apparaît sa passion, l'enseignement.

      Il est de ces ouvres que le destin a rendu prémonitoire. Bab El Kantara, dernier ouvrage de Najia Abeer, décédée à 57 ans en octobre de cette année, est certainement de celles-là. Dans son ultime roman, paru un mois seulement avant son décès, la volonté ardente du retour à sa jeunesse, vécue à Constantine, et surtout d'en découdre avec certains personnages, de son entourage immédiat, se lit à chacune des pages de ce roman qui se termine, presque, par cette tirade pas très loin de la catharsis tant attendue : "Mort à Garmia, mort aux imbéciles, mort aux vieux gardiens de cette stupide virginité, à bas les lances acérées de ces traditions débiles et tous les chèches qui abritent des cervelles d'oiseau." C'est donc chose faite, et Najia Abeer a fini par dire et écrire ce qu'elle avait gardé pour elle des années durant.
      Avant cet ultime retour au passé, avant que "s'arrête mon sourire dans l'agonie d'un rire trahi", comme elle semblait le craindre dans son poème Mousse rose de mon enfance. Que de signes et de retours incessants à l'enfance et à Constantine. Car, lorsque que l'on est natif de la vieille ville, Souika, de Constantine "ma chère ville natale", mille fois torturée par l'histoire, le retour aux origines s'impose de lui-même. Et ce ne sont pas ses séjours aux États-Unis et en Jordanie qui lui feront oublier le Vieux Rocher. Comme dans Constantine et les moineaux de la murette, édité par Barzakh en 2003, Najia Abber considère la ville comme un espace intimement lié à son écriture.
      La narration dans ce roman, structuré en plusieurs chapitres, se construit sur la trame du film des souvenirs, rythmé par les allers et venues entre l'école normale et la maison à l'occasion des vacances. Sont alors évoqués, dans une Algérie tout juste sortie du colonialisme, des souvenirs des premières années passées à l'école normale de Bab El Kantara (d'où le titre), des premières amitiés, des premières amours, des premiers ressentiments vécus dans un univers féminin, mi-clos, celui de l'école qui forme les futures enseignantes dans un pays qui en a tant besoin. Ainsi, en arrière plan, prend naissance la prise de conscience de ses futures responsabilités d'éducatrice. Comme l'auteur l'annonce d'ailleurs dans sa dédicace : "À tous les normaliens et toutes les normaliennes qui continuent, même au-delà de leur retraite, à honorer leur profession." Roman autobiographique, Bab El Kantara l'est assurément, comme le sont aussi ses autres ouvres. Le souci de témoigner.
SAMIR BENMALEK
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La chronique d'un temps révolu à la recherche de l'espoir
Ce troisième roman de Najia Abeer, second de sa trilogie qui restera malheureusement inachevée, au-delà de la chronique d'une élève de l'École Normale de Constantine des années post libération nationale est encore un cri d'amour à la « Ville des Ponts » si chère à l'auteure. C'est aussi et toujours la quête d'un amour impalpable qui marquera à jamais la vie de la narratrice.
Dans le premier tome de la trilogie (Constantine et les moineaux de la murette 2003), nous avions quitté Joumana alors qu'elle abordait l'adolescence, dans un pays tout juste libéré du colonialisme. La recherche de Louise, la maman de Joumana, était déjà une démarche douloureuse et désespérée. Elle se poursuit dans ce second tome et Joumana se livre un peu plus encore. Chaque description, chaque situation illustre la personnalité de la jeune normalienne.
Très habilement, l'auteure nous emmène presque banalement sur la vie quotidienne d'une institution très respectable qu'est l'École Normale. Tout y passe, depuis la majorité des professeurs qui sont des coopérants français jusqu'à la coexistence de deux bacs, l'un algérien, l'autre français, en passant par les premières générations d'arabophones qui marquent clairement l'indépendance de l'Algérie.
Le lecteur, porté par les aventures de Joumana et de ses compagnes, fait des incursions de plus en plus intimes dans sa vie familiale et suit le cheminement psychologique d'une jeune fille blessée par la vie, à la recherche d'une affection non exprimée. Cette intimité permet de comprendre comment s'est forgé le caractère de l'héroïne et on ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec celui de la romancière.
Joumana, dans cet opus, s'affirme bien comme une citadine, issue d'une grande famille constantinoise qui fait sa fierté, malgré sa difficulté à la vivre et son incapacité à intégrer sa belle-mère dans le cercle familial. Elle développe ses relations à la fois complices avec son papa et toutes les ambiguïtés résultant de la difficulté pour ce dernier à maintenir les plateaux de la « balance » en équilibre : d'une part ses filles et de l'autre Samra, sa seconde femme et cousine, et la petite dernière.
C'est au travers de tous ces méandres que Joumana/Najia se construit, s'affirme et se dirige tout droit vers la capitale algérienne pour devenir le professeur issu de l'École Normale Supérieure, haut du pavé de l'enseignement, libre de ses actes, loin du cocon familial où elle étouffait.
Ce récit est rendu très vivant par les nombreux dialogues qui rythment les pages. L'identification est telle que nombre d'expressions sont celles de la Najia Abeer des dernières années, comme des indices nous permettant de mieux la connaître, après sa disparition récente.
Ce deuxième tome de la trilogie, se lit à plusieurs niveaux. Les intimes, ceux qui ont côtoyé de près la narratrice, la comprendront mieux, après lecture. Les autres retiendront plus un témoignage unique des premiers pas des enseignants algériens formés dans la foulée de l'Indépendance. Reste aussi pour tous un nouveau cri d'amour pour le « Vieux-Rocher » qui veut se conjuguer avec l'espoir dans l'avenir d'une Joumana/Najia rebelle et moderne qui veut trouver la quiétude dans son univers familial.
Merci Najia, pour tes écrits qui nous manquent déjà, car tu avais tellement à dire encore.
Le 24/01/2006,
Yahia (Jean-Michel Pascal), dit Jean-Michel de Constantine

Quelques photos de Najia Abeer
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J'ai envie de garder de notre amie Najia son sourire et sa bonne humeur.
Voici quelques photos d'elle prisent à différentes occasions par Jean-Claude Pons, Jean-Michel Pascal et moi-même.

Mai 2004

Sur le campus de l'Université, lors de notre séjour à Constantine
Devant la maison de son enfance

Décembre 2004

Retrouvailles avec le "Lagarde et Michard"


Retrouvailles avec la statue de Lamoricière

Quiberon

Un peu de sable pris sur la plage de La Baule

Devant l'océan Atlantique en compagnie
de Ghislaine mon épouse

Carnac devant les allignements
Janvier 2005

Rencontre à Nantes le 15 janvier

Mon amie Najia

Née à Constantine le 16 septembre 1948, Najia Abeer nous a quitté le 21 octobre 2005 à Alger.
Ancienne professeur d'anglais à Alger, elle a publié en 2003 son premier roman sur Constantine la ville de son enfance.
Najia était non seulement une auteure (comme elle aimait l'écrire) de talent, mais une amie exceptionnelle. Elle avait voulu également s'investir au sein de l'association ADCHA avec toute la passion qui la caractérisait.
J'ai voulu lui rendre un dernier hommage en lui consacrant quelques pages.


Bye Najia
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Une petite vidéo à la mémoire de Najia
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Le conseil d'admistration des "Amis De Constantine d'Hier et d'Aujourd'hui", lors de la séance du 15 novembre 2005 :
  • Considérant le dévouement de Madame Najia Abeer à la cause constantinoise tant par ses écrits que par son action militante,
  • Souhaitant la lier à jamais à la vie de l'Association,
  • Soucieux de rendre hommage à son talent et à son courage,
a élevé Madame Najia Abeer (1948-2005) née Benzeggouta, au rang de Présidente d'Honneur.


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La Souika de Najia Abeer

Extrait de : UNIVERSITE DE NANTES - ECOLE POLYTECHNIQUE DE NANTES
ECOLE D’ARCHITECTURE DE NANTES CERMA
ECOLE D’ARCHITECTURE DE GRENOBLE CRESSON
Diplôme d’Etudes Approfondies
Ambiances
Architecturales et Urbaines
Option : Acoustique et Eclairagisme

Nadia SAHRAOUI
 Sous la direction de :
  Olivier BALAY
2006 / 09

Source des citations du texte ci-dessous

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Une dimension descriptive vécue dans un micro espace : les ruelles de la Médina, mentionnant ainsi l’univers sonore auquel elle était réceptive.
Les quartiers de l’ancienne ville qui abritent encore des maisons à patios étaient divisés en une multitude de petits sous quartiers (Houma) occupant les quatre angles de la ville dont les limites n'avaient pas de désignation spécifique mais un certain nombre d'appellations particulières.
Chaque quartier avait ses propres caractéristiques sonores qui le différenciaient des espaces de la Médina :
Le Quartier de la Casbah abritait mosquées, maisons particulières, marché et caserne.
Le Quartier Tabia s'étalait sur la partie située à droite en longeant la Rue Si Abdallah jusqu'à la Caserne.
Le Quartier d'El Kantara couvrait toute la partie Sud-est jusqu'au pont.
Le Quartier de Bâb EI Jabia al!ait du Sud de Bâb El Oued à la pointe de la Mosquée de Sidi Rached.
Le Quartier Charaa était l'ensemble résidentiel où s'était regroupée la communauté juive
Le Quartier Marchand de la ville (Rahbat Es-Souf) regroupait boutiques et magasins.
Au-delà du marché l’ambiance devient moins bruyante et offrait des moments de silence dans les ruelles qui mènent aux maisons.
 I.2.1. La ruelle, lieu d’une ambiance permanente
La ruelle est aussi un lieu où des bruits assourdissants interrompent le silence par des réverbérations provenant des cris et des coups de talon des enfants en détresse :
« Nous étions chargées des petites emplettes, légères je l'avoue, mais combien ennuyeuses car il fallait interrompre nos jeux à plusieurs reprises : un verre d'eau de Javel par-ci, un bouquet de persil par-là, un savon de Marseille par-ci, un paquet de cristaux par-là, une branche de céleri, un dé de graines de sésame ou de poivre, un petit verre de paprika, un kilo de charbon de bois... Notre mauvaise volonté se transformait parfois en révolte exprimée par des coups de talon dont seuls les pavés pouvaient mesurer leur intensité » N. Abeer.
L’ambiance devenait plus tendue et les bruits se propageaient parfois dans tout le quartier au moment des disputes entre enfants :
« … si, par malheur, un grand frère intervenait, le quartier tout entier était en ébullition. Les femmes agitaient leurs bras derrière les toits ou sortaient carrément sur le seuil de la maison pour défendre leur garnement. Pendant qu'elles s'envoyaient des mots, les enfants reprenaient leur jeu ou se dispersaient. C'étaient parfois des scènes de ménage à l'échelle de toute la rue, parfois de tout le quartier, et une occasion pour déverser quelque ressentiment trop longtemps retenu…» N. Abeer.
Les ruelles de la Médina sont aussi animées par les crieurs, petits marchants qui vendaient des petites friandises pour enfants, leurs voies soudaines interrompaient l’ambiance calme des gosses qui jouaient devant leurs maisons :
« …dès qu'on entendait la voix du marchand de jujubes, … « Jibjib annaaab» criait le marchand enturbanné, …il criait en regardant vers les fenêtres, d'où jaillissaient une ou deux pièces légères qui rebondissaient sur les pavés. Alors l'ambiance se transformait. On courait chercher une pièce à la maison, …les fainéants ou inquiets s'égosillaient sous leurs fenêtres au point de perdre la voix, sans toutefois perdre le marchand de vue. Tout le monde voulait être servi le premier car les jeux attendaient » N. Abeer.
Par ailleurs, les femmes étaient plus attentives aux voix des vendeuses qui par leurs cris réverbérants, suscitaient leurs curiosités :
« Les plus espérées, surtout par les femmes, étaient les Maltaises. Elles étaient toutes grosses, impossible de les imaginer autrement. Elles arrivaient en balançant leurs larges jupes très froncées à volants chargés de galons, dentelles et rubans satinés, et de velours, broderies anglaises... A vrai dire, ces jupes étaient leur vitrine. Le ballot sur l'épaule, ce qui provoquait un déhanchement très féminin, elles criaient dans leur sabir :
« Dendi, dendiii ! » «Dentelles ! » N. Abeer.
Le son des paroles étrangères qui animait la rue était aussi à l’origine des crises de rires des enfants :
« Ces Maltaises mettaient toute notre rue en effervescence Elles engageaient des discussions interminables et les marchandages se transformaient en véritables palabres. Tout le monde bluffait. Elles parlaient dans un arabo français, ponctué de temps à autre d'interjections purement maltaises qui nous faisaient rire aux larmes » N. Abeer.
Les rues qui se sont souvent spécialisées autour d'une fonction ou d'une activité conduisent aux ruelles étroites, labyrinthiques et pavées où seuls les piétons et les ânes peuvent se déplacer. Elles sont généralement coupées d’impasses, qui n’avaient généralement pas de noms particuliers.
Chaque impasse était désignées par le nom du propriétaire de la principale maison s’y trouvant, Zenkat dar Sidi Boukhobza, par exemple, ou par celui de la mosquée voisine : Zenket Sidi Affane ; enfin, l'on rencontrait de petits carrefours ayant une désignation particulière : comme Kouchet ez Ziate, Ec-Chott, El Harra El Hama, etc.
Les femmes et les enfants circulent de plus en plus dans les rues résidentielles et les ruelles, espaces semi-publics qui se développent généralement à partir de la placette ; elles ont établi un premier degré d’éloignent entre l’espace public (rue, placette) et l’espace privé (maisons d’habitations).
Les ruelles sont marquées par leur largeur moins importante que celle des rues et par leur forme organique. Sur leurs façades aveugles s’ouvrent généralement de petites portes d’habitations. Elles sont caractérisées par l’absence de l’ambiance publique liée aux activités commerciales.
Elles sont souvent « propriété privée » pour les habitants des maisons voisines, où résonnaient en permanence les cris des enfants (effet de réverbération) car elles sont généralement destinées aux jeux des petits :
« La rue, notre rue, exerçait sur nous une magie mille fois supérieure aux toits, aux cigognes, au grenier et à sa fenêtre et à toute cette farandole de feux follets. La rue était notre espace, un lieu qui nous apprenait la vie dans toutes ses libertés. Elle vivait dans une perpétuelle représentation, où les personnages crachaient leur réalité…Elle ne nous imposait aucune contrainte, et c'est pour cela que nous y déversions tout notre petit être sans retenue, elle permettait l'expression gestuelle, orale, spirituelle, elle était l'oxygène. Chaque centimètre carré de mur, chaque portail, chaque pavé, criait avec nous » N. Abeer.
Ces ruelles étaient comme une propriété privée où circulaient des regards curieux attirés par les sons des enfants qui par leurs mouvements et leurs jeux créaient une ambiance permanente :
« Les ruelles de la vieille Souika sont des crèches, des jardins d'enfants improvisés, … lieu parfait pour celui qui sait observer, l'attentif et le curieux. La rue était notre propriété privée et les passants devaient faire attention où mettre les pieds : contourner les lignes d'une marelle, ne pas faire obstacle au coureur du kini, enjamber nos osselets, éviter les cordes qui tournaient, ne pas gêner les joueurs de billes,... et presser le pas pour disparaître le plus vite possible. C'était une cour de récréation sans maître, et qui ne répondait à aucun son de cloche. Ça saute, ça grimpe et ça s'égosille sans freins » N. Abeer.
I.2.1. L’impasse, lieu de réverbération sonore
L’impasse, espace semi-public, est le prolongement de la ruelle. Elle établit un deuxième degré d’éloignement entre l’intérieur privé de la maison et l’extérieur public et semi-public.
Elle est marquée par la forme de l’enclos, espace sans issue qui dessert généralement deux à trois maisons, espace vécu par excellence, marqué par des voies intelligibles.
L’impasse est le lieu où jouaient généralement les plus petites gosses sous le regard attentionné de leurs mères qui reconnaissent leurs voix raisonnantes :
« Chaque mère reconnaissait les voix de sa progéniture et suivait son évolution au simple son de son gosier » N. Abeer.
L’impasse est supposée aussi être un espace intime, privé et calme, notamment le soir et donc selon les moments ou les événements qui s’y déroulent :
« Nous étions libres d'être sages, méchants, muets, calmes ou volubiles. Cette liberté d'action et d'expression forgeait en nous, imperceptiblement, le goût de cette même liberté. Elle se reprenait le soir et se rendait à nous chaque matin ». N. Abeer.
Pendant le mois de carême l’ambiance sonore de cet espace change, les enfants avaient le droit de prolonger leurs jeux jusqu’à une heure tardive du soir. Leurs cris mêlés à leurs chants et à leurs enchantements offraient généralement des réverbération qui déchiraient le silence instauré dans la ville au moment du ftour « Les enfants qui font des jeux particuliers,… et on faisait leur éloge au moment du ftour » N. Abeer.
La cour, lieu d’intelligibilité sonore
Dans la cour de la maison les ambiances sonores prenaient un aspect plus gai lorsque des cris de femmes et des youyous liés à la musique annonçaient un événement heureux, sous les tambours des Issaouas (groupe de chanteurs traditionnels) :
« Beaucoup de musique accompagnaient de youyous stridents et interminables… Les Issaouas étaient venus et des femmes avaient dansé comme des folles. Elles s'agitaient à un rythme qui s'accentuait en même temps que les coups de Benddir (tambour), et la voix des chanteurs s'amplifiait. Certaines s'effondraient par terre et on les arrosait d'eau de fleur d'oranger et d'eau de Cologne pour les ranimer » N. Abeer.
Ces ambiances ordinaires vécues quotidiennement sont parfois masquées complètement par des bruits résonnants qui annonçaient un danger ou une alerte :
« Tout à coup, une sirène lugubre déchira le ciel trop bas et la neige arrêta de crisser sous nos pas. Tout le monde se mit à courir. Certains s'engouffraient dans les maisons en claquant les portes derrière eux, d'autres se faufilaient sous les rideaux des boutiques qui descendaient déjà » N. Abeer.
Le soir le calme régnait sur la ville et les ruelles devenaient un lieu de sagesse et de calme :
« Nous étions là aussi. Rien ne nous échappait et tout nous amusait. Nous étions partout, et le soir, nous laissions toute notre énergie brûlée, calcinée, sur les pavés fatigués de notre rue. Nous n'opposions aucune résistance au moment d'aller au lit, une fois débarbouillés et repus » N. Abeer.
Par ailleurs, les bruit des voitures et des klaxons sont des signatures emblématiques de la ville moderne qui … « Au-delà de la Souika, les rues, trop larges pour moi, n'étaient pas faites de pavés et avaient des trottoirs. Je découvrais les voitures et les klaxons me faisaient tressaillir, les grandes vitrines des magasins noyaient mon regard » N. ABBER.
Dans la Médina ancienne, de la rue (espace public) à l’impasse de la maison (espace privé) nous pouvons retenir une hiérarchisation dans les ambiances sonores qui peut être similaire à la hiérarchisation structurale du système urbain labyrinthique :
« Les toits et les terrasses constituaient à eux seuls un réseau de circulation incontrôlable en plus du labyrinthe que formaient les ruelles, les raccourcis et les petites voies de passage. On pouvait entrer dans une maison et ressortir par une autre dans une autre rue et même un autre quartier, c'est-à-dire trois ou quatre rues plus loin » N. Abeer.
Des lieux de la Médina émerge une ambiance sonore spécifique. Les spécifités subjectives de la sensibilité spatiale tiennent donc à l’importance relative accordée aux ambiances urbaines et architecturales qui forment ses différents espaces et le caractérisent : le volume, la couleur, l’odeur, le matériau, la lumière, et les bruits.
On note donc, à propos du bruit, qu’une dynamique d'appropriation sonore des espaces publics et des espaces privés est décrite par L.Régis et N. Abeer dans une proximité sonore qui relève des différentes activités.
Les récits des deux auteurs nous ont fait remarquer que les souvenirs sonores semblent surtout se rapporter aux types des activités de sociabilité et modes de vie qui étaient en vigueur dans deux époques : ancienne (1880) et une autre très proche datant des années cinquante (1950).
La perception de l’espace public de la Médina relève d’une lisibilité des sens qui se traduit dans la description des ambiances sonores chez Louis Régis.
D’un côté, parce que la perception du bruit est essentiellement culturelle, le bruit, constatécomme élément référentiel est facteur culturel des habitants chez Najia Abeer.
Par ailleurs, il est utile de rappeler que l’organisation de l’espace dans la Médina est caractérisée par une hiérarchisation et une structuration de l’enclos qui peuvent être observées à toutes les échelles de la ville à la maison :
«… la pièce est polyvalente, pour les repas, on apporte une maïda (petite table ronde) que l’on place dans un coin près des divans; pour la nuit, on étale les matelas, on apporte de la réserve attenante nattes et couvertures ; le lendemain matin, tôt, tout est rangé, le sol carrelé est lavé, la pièce reprend sa fonction divine. Espace dégagé dans lequel le centre est vide, la pièce occidentale est organisée autour de la table (ou du lit) qui occupe la partie centrale; sur la table un plateau, sur le plateau un bouquet de fleurs; le centre est marqué, occupé. La pièce algérienne traditionnelle est organisée à partir du pourtour : le centre y est très important pour qu’on l’occupe; on le respecte ; on le laisse vide; seuls s’y croisent les regards. A toute les échelles, l’espace bâti traditionnel est à cette image » Marc Côte (Réf. 03. page 44).
La forme générale de la Médina de Constantine est codé par un ensemble d’éléments urbains hiérarchisés qui le caractérisent : les rues publiques, le souk des métiers, la place du marché.
Par ailleurs, l’espace semi public est composé d’un canevas de rues étroites, sinueuses, sombres, coupées d’impasses qui sont généralement devancées par un sabbat (espace couvert).
Ces éléments ne sont pas des entités séparées, uniquement reliées par des liens fonctionnels, ils présentent des interactions morphologiques d'une grande complexité, facteur de qualité et d'enrichissement. Ils constituent, ainsi, le plan de structuration de la Médina dessiné dans un schéma organique comme un chou-fleur (chaque partie est constituée par les même éléments qui constituent les autres parties) : la ville regroupe dans sa conception des espaces publics (le souk des métiers) et des espaces privés (la partie résidentielle). Le quartier est définit par des espaces publics (les placettes) et les espaces privés (les maisons d’habitations). La maison est conçue par un espace commun (la cour) et un espace intime (les chambres).
L’ensemble de ces éléments est structuré par des parcours hiérarchisés : du macro espace au micro espace c'est-à-dire des espaces les plus animés et bruyants aux espaces les plus calmes. Ainsi chaque élément urbain nous offre, par sa morphologie et ses usages, une ambiance sonore particulière.............




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Najia Abeer : une auteure algérienne partie trop tôt

Najia Abeer en Bretagne (Janvier 2005 - photo Serge Gilard) Najia Abeer en Bretagne (Janvier 2005 - photo Serge Gilard)

Najia devant la porte de sa maison natale (la Souika, Mai 2004) Najia Abeer, de son vrai nom Benzeggouta, était rebelle, passionnée, parfois violente, mais toujours à l'écoute des autres et soucieuse de partager l'Histoire de son pays, de sa ville. Tous ses écrits le prouvent et c'est aussi en cela que nous sommes tous orphelins. Elle était libre et indépendante, rien ne pouvait la faire taire. Elle avait le courage de ses opinions. Elle avait l'intelligence et la dignité. Elle était "droite dans ses bottes" et c'est tout cela qui la rendait attachante. Elle avait le sens de l'amitié fidèle et donnait sans compter, malgré tous les aléas de la vie, de sa vie.
Najia était passionnée par sa ville. Elle la défendait bec et ongle, avec talent, comme lorsqu'elle s'est engagée corps et armes, jusqu'aux plateaux de télé, pour défendre La Souika de Constantine, alors qu'elle disparaissait sous les coups de boutoir des buldozers et des pelleteuses.

Dans "Constantine et les moineaux de la murette", son premier roman, elle écrivait : "La Souika reste pour moi ce labyrinthe digne des héros mythologiques. Les ruelles de la vieille cité sont sinueuses, capricieuses, extravagantes et rebelles. Ses raccourcis, petites voies de passages et impasses, sont si étroits que seuls leurs habitants savent que ce ne sont pas des couloirs privés. Une ébauche d'escalier pas plus large qu'un mouchoir de poche, grimpe vers la maison de voisins depuis longtemps émigrés en France. Quelquefois, une ruelle se perd dans l'ombre d'une voûte ou abouti à un cul-de-sac transformé en lieu privé où laine lavée et couscous fraîchement roulé sèchent en sécurité. Les femmes poussaient leur liberté jusqu'à s'y réunir pour causer." (Constantine et les moineaux de la murette - Éditions Barzakh, Alger, Janvier 2003)


Son écriture était fluide, belle. On s'y retrouvait et on l'y retrouvait, à condition de la connaître un peu. Elle n'a pas eu le temps de tout exprimer ce qu'elle avait en elle. Tout le temps, elle voulait entreprendre quelque chose de nouveau, au risque de s'éparpiller, de se saouler. Dernièrement, la peinture avait suivi le chemin de ses poèmes et elle travaillait sur des projets de documentaires et d'autres publications, encore et encore consacrés à Constantine.
Oui, Constantine l'obsédait.
Oui, Constantine lui échappait dans ton exil algérois.
Oui, Constantine l'inspirait.
Oui, Constantine l'appelait, dans sa détresse des maisons détruites.


Avant de décéder un jour d'octobre 2005, elle a eu le temps d'écrire trois livres. Deux d'entre eux faisaient partie d'une trilogie qui restera inachevée. Entre les deux, elle a publié un ouvrage, comme un véritable cri qui est essentiel, si on veut bien la connaître.



Constantine et les moineaux sur la murette (Najia Abeer Ed Barsac)
Constantine au cœur !
Couverture Constantine et les moineaux sur la muretteC’est par l’intermédiaire des « Amis de Constantine » que j’ai fait la connaissance de Najia Abeer, née la même année que moi (1948), Professeur d’anglais et Auteure (elle tenait beaucoup au "e" final...), constantinoise militante, habitant actuellement Alger qui a écrit un superbe livre sur sa jeunesse à Constantine : « Constantine et les moineaux sur la murette ». Najia qui est devenue une amie, que j’ai rencontrée au mois de Mai 2004, à Constantine, avec qui j’ai passé des moments émouvants. Najia, la généreuse qui s’est mise au service de mon projet et qui s’enthousiasme autant que moi…
Najia, avec qui je pouvais parler de tout et avec qui j’ai eu beaucoup de complicité.
Najia, avec qui j'ai passé 2 jours, à travers la lecture de son très beau roman, avant d’effectuer mon retour au « Bled ».
Najia qui m’a offert Sa « Souika » en mai 2004, en me la faisant découvrir.

Comment dire ce que je ressens ? Comment traduire des sentiments enfouis et remis au jour ? Les mots n'ont pas toujours la force de la Vie et pourtant elle a si bien dit les choses !
Je me suis refais mon parcours en parallèle avec le sien, puisque nous sommes nés la même année, et tout ce que tu dis, Najia, est juste, fort et sans fard. Simplement, tu t'en doutes, en ce qui me concerne les influences étaient ailleurs et, tu le sais bien, nous n'avions pas le choix.
J'ai été très touché par la description de l'ambiance de la ville qui, au fil des années, s'est dégradée, a été empoisonnée, mais n'a jamais été tuée puisque s'il restait de bons roumis , il y avait aussi les « bons arabes ». C'est vrai qu'on en était réduit à ça et, pour nous, gamins de cette époque douloureuse, la recherche identitaire a pris des chemins dévoyés et les rigoles sur le bord de nos routes sont devenues, trop souvent, des fossés.
Dans un autre registre, j'ai beaucoup aimé les descriptions de ce que je n'ai pas vraiment connu, pour cause de guerre. J'ai, je crois enfin situé la Souika (affreusement dénommé « village arabe » sur les plans coloniaux !), si chère au cœur de Najia et le quartier Sidi El Djellis. Souika est située en contrebas de la place Lamoricière, sous Sidi Rached et Ben Djellis vers le quartier juif.
En tous cas, elle a su trouver les mots pour parler de la maison familiale qu’elle a quittée pour aller à Sidi El Djellis et, si j'ai bien compris, à Sidi Mabrouk.


Cette chronique d’une enfance vécue est très touchante. D’abord parce que de très nombreux souvenirs extraordinairement précis jalonnent le récit et puis parce que l’on comprend très vite tout l’amour de la narratrice pour sa ville. On y suit la jeunesse d’une petite fille arabe que la guerre, si hypocritement appelée « évènements », sépare de plus en plus de la communauté française. Elle devient bouleversante quand le lecteur réalise que Najia est à la recherche de ce qui a pu la séparer de son Rocher (Constantine est bâtie sur un rocher, ce qui en fait tout son charme), puisqu’elle est « expatriée » sur Alger depuis de nombreuses années. C’est dans la chronique familiale que se trouve la clef.
Dans ce roman, l’Auteure part à la reconquête de l’antique Cirta, comme si la ville des ponts l’avait répudiée. Au fil des pages, le lecteur occidental trouvera un excellent guide de Ksentina et celui qui a des souvenirs à partager communiera avec cette enfant élevée pour une bonne part dans la « Souika » et ayant fréquenté les européens grâce aux différentes écoles qu’elle a fréquentées avec son pédagogue de papa, successivement instituteur, directeur et conseiller pédagogique, féru d’Histoire.
Une grande vertu de son livre est de montrer la place que doit occuper l'Histoire dans nos existences. Cette place qui a manqué à ce Peuple algérien, je l'ai constaté lors d’un voyage en 84, pour s'approprier son pays et, au-delà de la libération du joug colonial, forger une vraie identité politique. Ben Bella a vraiment fait preuve d'une naïveté coupable qui a permis le phénomène Boumédiène, qui n’a pas arrangé les méfaits subits par notre Pays, après la France.
C’est un livre attachant, sensible, premier tome d’une trilogie dont le second volume est achevé et devrait donc être édité dans les mois à venir, en 2005. On le lit d’un trait, avec les odeurs de cette ville magique et ses bruits témoins du quotidien de cette cité imprenable, certes assez conservatrice, mais si hospitalière, aux habitants fiers et généreux. Cette générosité, on la retrouve à chaque page de ce livre merveilleux.



L’
Albatros (Najia Abeer – Éditions Marsac septembre 2004)


Couverture de l'AlbatrosCe deuxième roman de Najia Abeer ne ressemble pas au précédent. C’est une parenthèse dans la trilogie en cours d’écriture. Parenthèse importante puisque outre l’analyse politique et sociale, l’auteure, avec une précision chirurgicale, nous dévoile les combats personnels de Nedjma.
L’héroïne qui ne peut être que la copie conforme de celle qui l’a créée, se débat dans une société en crise, auprès (le plus souvent loin) d’un mari nombriliste qui ne se soucie que de sa carrière. Elle se bat contre un cancer implacable et repousse la mort avec succès, tout en élevant ses trois enfants. Belle revanche sur la vie et sur les hommes !
Mais le combat de Najia/Nedjma ne s’arrête pas là. Il lui faut surmonter une grave dépression consécutive à la terrible maladie qu’elle a provisoirement vaincue et à sa solitude. Elle puise ses forces dans sa foi en un Dieu qui n’a rien à voir avec celui des barbus et dans sa révolte face au glissement de son amie Haoua, vers les profondeurs de l’obscurantisme. Cette révolte, loin de la priver de ressources face à la déprime, lui donne une vigueur supplémentaire. De front, elle mènera la lutte contre le vide affectif et la gangrène de l’islamisme.


C’est finalement un livre optimiste, puisque ce ne sont pas les forces du mal qui tirent leur épingle du jeu. La seule héroïne de ce roman très bien écrit, Nedjma, arrive à vaincre le mal qui la ronge et celui qui envahit la société algérienne.
Ce livre est tellement vrai que, par instant, c’est carrément l’auteure qui parle, sans même se réfugier derrière Nedjma. C’est alors un véritable cri.
Il restait à Najia Abeer à achever ce qu’elle a fort bien commencé avec le parcourt de Haoua : un autre roman qui, centré sur cette femme happée par l’intégrisme, nous éclaire avec la sensibilité propre à l’auteure sur cette décennie noire et le rôle des femmes algériennes dans la lutte pour se débarrasser des fous de Dieu.




Bab El Kantara de Najia Abeer (Éditions APIC, septembre 2005, 222 pages ISBN : 9961-769-16-3)
La chronique d’un temps révolu à la recherche de l’espoir

Couverture de Bal El KantaraCe troisième roman de Najia Abeer, second de sa trilogie qui restera malheureusement inachevée, au-delà de la chronique d’une élève de l’École Normale de Constantine des années post libération nationale est encore un cri d’amour à la « Ville des Ponts » si chère à l’auteure. C’est aussi et toujours la quête d’un amour impalpable qui marquera à jamais la vie de la narratrice.
Dans le premier tome de la trilogie (Constantine et les moineaux de la murette 2003), nous avions quitté Joumana alors qu’elle abordait l’adolescence, dans un pays tout juste libéré du colonialisme. La recherche de Louise, la maman de Joumana, était déjà une démarche douloureuse et désespérée. Elle se poursuit dans ce second tome et Joumana se livre un peu plus encore. Chaque description, chaque situation illustre la personnalité de la jeune normalienne.
Très habilement, l’auteure nous emmène presque banalement sur la vie quotidienne d’une institution très respectable qu’est l’École Normale. Tout y passe, depuis la majorité des professeurs qui sont des coopérants français jusqu’à la coexistence de deux bacs, l’un algérien, l’autre français, en passant par les premières générations d’arabophones qui marquent clairement l’indépendance de l’Algérie.
Le lecteur, porté par les aventures de Joumana et de ses compagnes, fait des incursions de plus en plus intimes dans sa vie familiale et suit le cheminement psychologique d’une jeune fille blessée par la vie, à la recherche d’une affection non exprimée. Cette intimité permet de comprendre comment s’est forgé le caractère de l’héroïne et on ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec celui de la romancière.
Joumana, dans cet opus, s’affirme bien comme une citadine, issue d’une grande famille constantinoise qui fait sa fierté, malgré sa difficulté à la vivre et son incapacité à intégrer sa belle-mère dans le cercle familial. Elle développe ses relations à la fois complices avec son papa et toutes les ambiguïtés résultant de la difficulté pour ce dernier à maintenir les plateaux de la « balance » en équilibre : d’une part ses filles et de l’autre Samra, sa seconde femme et cousine, et la petite dernière.
C’est au travers de tous ces méandres que Joumana/Najia se construit, s’affirme et se dirige tout droit vers la capitale algérienne pour devenir le professeur issu de l’École Normale Supérieure, haut du pavé de l’enseignement, libre de ses actes, loin du cocon familial où elle étouffait.


Ce récit est rendu très vivant par les nombreux dialogues qui rythment les pages. L’identification est telle que nombre d’expressions sont celles de la Najia Abeer des dernières années, comme des indices nous permettant de mieux la connaître, après sa disparition récente.
Ce deuxième tome de la trilogie, se lit à plusieurs niveaux. Les intimes, ceux qui ont côtoyé de près la narratrice, la comprendront mieux, après lecture. Les autres retiendront plus un témoignage unique des premiers pas des enseignants algériens formés dans la foulée de l’Indépendance. Reste aussi pour tous un nouveau cri d’amour pour le « Vieux-Rocher » qui veut se conjuguer avec l’espoir dans l’avenir d’une Joumana/Najia rebelle et moderne qui veut trouver la quiétude dans son univers familial.


Merci Najia, pour tes écrits qui nous manquent déjà, car tu avais tellement à dire encore…

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 [DSCN0430.JPG]


































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Najia Abeer (3)

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تعطل حافلة يسبب اختناق مروري بطريق الشالي طباعة إرسال إلى صديق
الأربعاء, 03 سبتمبر 2014
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سيئجيد 
تعطل حافلة يسبب اختناق مروري بطريق الشالي
تسبب أمس عطب حافلة للنقل العمومي في شل حركة المرور على محور طريق الشالي بقسنطينة، أين لم تتمكن  المركبات من المرور في كلا الاتجاهين. المركبة تعطلت عند منتصف النهار حيث تم شل حركة المرور بشكل كلي، و لم تستطع الشاحنات المحملة بمواد البناء من المرور وهو ما زاد من تأزم الوضع، حيث أدى إلى غلق الطريق بشكل شبه تام. وقد استمرت مشكلة عطب الحافلة مدة زمنية تجاوزت أكثر من ساعة، حيث لم تتمكن شاحنة إسعاف السيارات من الوصول الى مكان الحافلة المعطلة بسبب الاختناق المروري الكبير، وهو ما استدعى تدخل الشرطة والتي لم تستطع سيارتها الوصول إلى مكان العطل، إلا بعد مرور مدة زمنية كبيرة. و اضطر  أصحاب العديد من المركبات إلى الرجوع  واتخاذ طريق آخر عبر وسط المدينة وهو من انعكس سلبا على حركة المرور في مدخل جسر صالح باي وفي مخارجه. كما تحتم على العديد من المواطنين الذين يستقلون حافلات النقل العمومي إلى إكمال باقي الطريق راجلين.                            حمزة.د

تسبب أمس عطب حافلة للنقل العمومي في شل حركة المرور على محور طريق الشالي بقسنطينة، أين لم تتمكن  المركبات من المرور في كلا الاتجاهين. المركبة تعطلت عند منتصف النهار حيث تم شل حركة المرور بشكل كلي ، و لم تستطع الشاحنات المحملة بمواد البناء من المرور وهو ما زاد من تأزم الوضع، حيث أدى إلى غلق الطريق بشكل شبه تام. وقد استمرت مشكلة عطب الحافلة مدة زمنية تجاوزت أكثر من ساعة، حيث لم تتمكن شاحنة إسعاف السيارات من الوصول الى مكان الحافلة المعطلة بسبب الاختناق المروري الكبير، وهو ما استدعى تدخل الشرطة والتي لم تستطع سيارتها الوصول إلى مكان العطل، إلا بعد مرور مدة زمنية كبيرة. و اضطر  أصحاب العديد من المركبات إلى الرجوع  واتخاذ طريق آخر عبر وسط المدينة وهو من انعكس سلبا على حركة المرور في مدخل جسر صالح باي وفي مخارجه. كما تحتم على العديد من المواطنين الذين يستقلون حافلات النقل العمومي إلى إكمال باقي الطريق راجلين.                         حمزة.د

http://www.annasronline.com/images/stories/03-09-14/b5.gif

قالت إن إلغاء المادة 87 مكرر جاء للتستر على المشروع، 30 فيدرالية تنتقد:

القانون الجديد يشجع أرباب العمل على التعسف في طرد العمال

لخضر داسة

انتقدت الاتحاديات الوطنية المنضوية تحت لواء الاتحاد العام للعمال الجزائريين، مشروع قانون العمل الجديد، مؤكدة أنه يحمل الكثير من الأمور السلبية التي اعتبرتها تدخلا في صلاحيات النقابيين، من خلال عدم الترشح والحق في الإضراب وتسريح العمال من مناصب عملهم بصفة مباشرة دون وجه حق من طرف أرباب العمل في ظل وجود عقود عمل هشة.

أوضح الأمين الوطني للاتحاد العام للعمال الجزائريين المكلف بالمنازعات، تلي عاشور، في جلسة عمل جمعت ممثلي الفيدراليات الوطنية الثلاثين ومختلف القطاعات الاقتصادية لدراسة مشروع قانون العمل، أن هذه العملية التي بادر بها عبد المجيد سيدي سعيد، تهدف إلى جمع الاقتراحات المقدمة على مستوى كل منطقة من أجل إعداد أرضية وطنية من الاقتراحات ستساهم في إثراء مشروع قانون العمل الجديد.
وقال عاشور تلي، أن إلغاء المادة 87 مكرر سيساهم في رفع أجور العمال 30 بالمائة بنسبة تتراوح ما ما بين 20 و30 بالمائة، مشيرا أن معاشات المتقاعدين سترتفع إلى 8 آلاف دينار خصوصا الذين لا تتعدى معاشاتهم 11 ألف دينار، فيما ستصل معاشات المتقاعدين التي تقدر بأكثر من 20 ألف دينار بـ 10 آلاف دينار، كما سترتفع المعاشات المرتفعة بنسبة 15 بالمائة، وأفاد إن اللجنة المكلفة بدراسة إلغاء المادة 87 مكرر، قالت إن الأثر المالي لذلك سيكلف خزينة الدولة 2400 مليار دج، سيمكن من رفع القدرة الشرائية للعامل الجزائري ويدعم الإنتاج الوطني، مما سيساهم في ترقية المنتوج الوطني ودعم المؤسسة الوطنية سواء كانت خاصة أو عمومية.
من جهته، أشار رئيس فيدرالية النسيج والجلود عمار تاقجوت، أن مشروع قانون العمل الجديد يحمل الكثير من الأمور السلبية، من بينها عقود العمل الذي قال بشأنها أن العمل بعقود محدودة مع منع تجديدها لأكثر من ثلاث مرات سيفتح المجال أمام تعسف أرباب العمل ولجوئهم إلى تسريح العمال، بما أنه لا توجد مادة تفرض عليهم توظيف العامل بشكل دائم بعد تجديد عقده لثلاث مرات.
بدوره، انتقد رئيس فيدرالية عمال التربية، شابخ فرحات، مشروع قانون العمل وقال إنه يحد من الحريات النقابية من خلال عدم السماح لهم بالترشح والحق في الإضراب الذي يكفله لهم الدستور، موضحا أنه يحمل الكثير من الاختلالات والنقائص، لكنه بالمقابل، ثمّن إلغاء المادة 87 مكرر الذي قال إنه قرار شجاع من طرف رئيس الجمهورية عبد العزيز بوتفليقة الذي يريد رد الاعتبار لكل العمال في القطاعين العام والخاص على حد سواء وكذا فئة المتقاعدين في كافة المجالات .
من جانب آخر، قال بشير عزوز، رئيس فيدرالية الري، إنه يتعين على الأمين العام للمركزية النقابية سيدي السعيد التدخل العاجل لدى رئيس الجمهورية من أجل إلغاء مشروع قانون العمل الجديد، لأنه يحمل الكثير من الأمور السلبية التي من الممكن أن تؤثر على العمال في تأدية مهامهم على أحسن وجه داخل مؤسساتهم، من خلال عقود العمل المؤقتة التي بإمكانها أن تحيل الكثير منهم إلى البطالة من قبل أصحاب المؤسسات وأرباب العمل الذين يمنحهم الكثير من الصلاحيات في اتخاذ ما يرونه مناسبا .
تجدر الإشارة، أن هذه العملية التي بادر بها الأمين العام للإتحاد العام للعمال الجزائريين، عبد المجيد سيدي سعيد، تهدف إلى جمع الاقتراحات المقدمة على مستوى كل منطقة وضمن اجتماع الفيدراليات القطاعية، وهذا من أجل إعداد أرضية وطنية من الاقتراحات قبل نهاية شهر سبتمبر، وقد شرعت قيادة المركزية النقابية في تنظيم تجمعات جهوية لمسؤولي الفروع النقابية عبر مختلف الولايات، لدراسة الوثيقة الأولى للمشروع التمهيدي لقانون العمل التي سلمتها لهم وزارة العمل والتشغيل، والتي تهدف إلى تحضير اقتراحات ترفع قريبا على طاولة الحكومة.

لوح يعد بتسويتها في أقرب الآجال

257 ألــف قضيـــة عالقــــة لــــدى المحكمــــة العليـــــا

فاتح.إ

أبدى وزير العدل حافظ الأختام، طيب لوح، استياءه مما وصفه بـ تراكم القضايا على مستوى المحكمة العليا، والتي تجاوزت بحسبه 275 ألف قضية، مقدما وعودا لتسويتها والفصل فيها قريبا.
وقال وزير العدل، في ندوة صحفية نشطها بمجلس قضاء العاصمة، أمس، إن التفكير جار من أجل حل لهذا الإشكال نهائيا، ويجب أن نتسم بالشجاعة .
من جانب آخر، أكد لوح أن الأولوية لتكوين القاضي ومساعديه ، سيتم قبل 15 أكتوبر القادم وتنصيب لجنة لإصلاح منظومة التكوين في القضاء ، كما سيتم بحسبه- خلال العشرة أيام المقبلة، إنشاء أول مركز على مستوى الوزارة لشخصنة الشريحة الإلكترونية للتوقيع الإلكتروني للوثائق .
وأوضح الوزير، أن هذا المركز الذي استحدث مؤخرا سيمكن من تبادل الوثائق والتبليغات إلكترونيا، مع إدخال جوازات المحادثة المرئية عن بعد من قبل القضاء، حيث من الممكن الاستماع لشاهد في أدرار، في قضية تجري وقائعها بالعاصمة، كما يمكن المحاكمة عن بعد لبعض الجرائم المعينة .
وأكد لوح توجيهه أوامر إلى كافة النواب العامين لتحريك الدعاوي العمومية، في أي قضية تهز الرأي العام، مؤكدا أن قانون الإجراءات الجزائية يضمن ذلك، وسيتم من خلاله إعادة النظر في الحبس المؤقت وتدعيم قرينة البراءة، وإخضاع عمل الشرطة القضائية للنواب العامين، وإقرار إجراءات جديدة لحماية الشهود والمبلغين عن قضايا الفساد وحماية الملكية الفكرية التي أصبحت مهملة .
وفي استعراضه للقوانين التي صادق عليها مجلس الوزراء مؤخرا، قال ذات المسؤول الحكومي بخصوص التعديلات المدرجة في قانون العقوبات، إنه تم تشديد العقوبات على ضرب الزوج أو تسببه في جرح لزوجته، وتجريم مضايقة المرأة في الأماكن العمومية، على أن صفح الضحية يضع حدا للمتابعة الجزائية،.. فضلا عن تشديد العقوبات على الإهمال العائلي وحماية الزوجة اقتصاديا.. .
أما بالنسبة لمشروع القانون المتضمن لإنشاء صندوق النفقة، فقال إنه جاء بعد تسجيل عدد كبير من الأحكام القضائية الصادرة ضد المعنيين بالنفقة لم تنفّذ لأسباب أو لأخرى ، موضحا أن هذا الصندوق سيسمح للمرأة الحاضنة بالحصول على النفقة بصفة استعجالية، وقد خصص للصندوق في قانون المالية لسنة 2015، مبلغ مليار دينار .
وبخصوص مشروع القانون المتعلق بحماية الطفل، يأتي تنفيذا لاتفاقيات دولية صادقت عليها الجزائر، وكذا تكريسا لمزيد من الحماية لهذه الشريحة الهشّة في المجتمع .
أما بشأن مشروع قانون عصرنة العدالة، فـ يأتي تبعا لما نصت عليه لجنة إصلاح العدالة، من أجل تيسير إجراءات التقاضي على المواطنين وتحسين الخدمة .
وفي تعاطيه مع أسئلة الصحافيين، تجنب لوح الخوض كثيرا في مسألة عزل الرئيس بوتفليقة لوزير الدولة ومستشاره الخاص، عبد العزيز بلخادم من الرئاسة، وتبليغه تعليمات للأمين العام لحزب جبهة التحرير الوطني لإبعاده من صفوف الأفالان، وحرمانه من أي مهام داخل الدولة الجزائرية مستقبلا، لاسيما ما يتعلق بمدى استيفاء ذلك للإجراءات القانونية، رغم أنه لا يمانع توجه بلخادم إلى العدالة لمقاضاة الرئيس بوتفليقة، إن كان يرى في نفسه مظلوما.
على صعيد آخر، أكد لوح، أنه أعطى تعليمات صارمة لنيابة مجلس قضاء تيزي وزو، لمتابعة التحقيق الابتدائي في مقتل لاعب شبيبة القبائل الكامروني إيبوسي، وقال هذه الممارسات والعقليات سأغيرها تماما لقضاة النيابة، ومن غير الممكن حصر المسؤوليات في الفاعل فقط، وإنما في المسؤولين عن الوقاية في مثل هذه الحوادث، أيضا طبقا لما ينص عليه القانون الصادر في 2013 ، مؤكدا أن القضاء يعالج يوميا قضايا فساد وعدد كبير منها عالجها وحكم فيها خلال السنوات الماضية .

عض الصيادين لم يحترموا التعليمة

انقضاء فترة الراحة البيولوجية بتلمسان

شقرون عبد القادر

أصدرت مديرية الصيد البحري والموارد المائية لولاية تلمسان، قرارا تنفيذيا يقضي برفع صلاحية قرار منع الصيد بسواحل الولاية الممتدة على شريط ساحلي يصل إلى 88 كيلومترا، انطلاقا من سواحل عين تموشنت شرقا إلى الحدود البحرية مع الجارة المغرب غربا، تطبيقا لإجراءات الراحة البيولوجية للأسماك.

جاء المرسوم التنفيذي الذي أصدرته الهيئة الوصية، بعد انقضاء فترة الراحة البيولوجية التي تسمح بتكاثر الأسماك، وهو القرار الذي دخل حيز التنفيذ مع بداية شهر ماي المنصرم وبقي العمل به ساريا إلى غاية نهاية أوت الماضي، وبذلك يكون الصيادون قد منحت لهم رخص للعودة إلى نشاطهم المهني بشكل عادٍ وبمقتضى قرار رسمي ابتداء من الأسبوع الأول من شهر سبتمبر الجاري، في الوقت الذي ينتظر فيه أن تكشف ذات المصالح لا سيما مديرية الصيد البحري وتربية المائيات عن حصيلة نهائية ورسمية لنتائج مختلف تدخلاتها لمراقبة السواحل طيلة الأربعة أشهر المنقضية والتي أكدت وجود عدة تجاوزات من قبل الصيادين في ما تعلق بعدم احترام القانون، فقد أسندت عمليات المراقبة لمصالح حرس السواحل بالتعاون مع عمال قطاع الصيد البحري وكذا الأجهزة الأمنية إلى جانب العدالة للإشراف على عملية تنفيذ قرار منع الصيد تطبيقا للقرار الحكومي الصادر في 24 أفريل 2004 تحديد 6 أميال أدنى عرض بحري منع فيه الصيد، ورغم أن القانون القاضي أساسا بضمان الراحة البيولوجية لمختلف أنواع الأسماك خلال الفترة الممتدة من فاتح ماي الى 31 أوت من كل عام، والتي على الرغم من الإجراءات الردعية تميزت بتسجيل عدة خروقات وتجاوزات من قبل الصيادين، خاصة ما تعلق بالمجال البحري المرخص الصيد فيه والمصنف في ثلاث مناطق مثلما جاء في المرسوم الحكومي، حيث منع الصيد استنادا لهذه المراسيم في مساحة بحرية تمتد من الساحل إلى 6 أميال بحرية في عمق البحر، فيما سمح بذلك ولأصناف وكميات محددة في المجال ما بين ستة إلى عشرين ميلا بحريا، أما الصيد ما وراء 20 ميل فكان مسموحا به بشكل كامل رغم فترة الراحة البيولوجية، نظرا لأنه يوجد في عمق البحر وبعيدا عن مكان تكاثر الأسماك التي تختار المناطق القريبة من الساحل للتكاثر ووضع بيوضها ومن ثم بداية المراحل الأولى من النمو خلال هذه الفترة وتكون أربعة أشهر كافية لنمو الأسماك بشكل يسمح برؤيته، والتي على اثره تنتظر المخالفين عقوبات صارمة منها عقوبة الحبس النافذ وغرامات مالية، ناهيك عن سحب رخص الاستغلال، سيما أن إجراءات تحسيسية قد تم مباشرتها قبيل انطلاق الحملة لفائدة عمال القطاع.

ميناء الغزوات الأكثر تسجيلا للتجاوزات
وفي ذات السياق، لم تخف ذات الهيئات المختصة قانونا بتسيير شؤون القطاع، أن نتائج تدخلاتها كانت موفقة طيلة أربعة أشهر من العمل وعلى مدار 24 ساعة كاملة، نتيجة هذه الإجراءات الردعية والصارمة، لا سيما أن الخروقات تعرض أصحابها للمتابعة القضائية، ومع ذلك فقد وجهت التهمة للعديد من الصيادين نتيجة ذلك منها ثبوت استعمال شباك غير قانونية لا سيما تلك التي يقل قطر فتحاتها عن 2 سنتمتر، و بذلك لا تستجيب للمعايير المطلوبة، وكذلك صيد أصناف من الأسماك لم تبلغ بعد مرحلة النمو المطلوبة.
وفي هذا الإطار، تم حجز كميات معتبرة منها، ومن ثم استهلاكها غير صحي، إضافة إلى عدم الاستجابة من بعض الصيادين إلى قوانين الصيد في مرحلة الراحة البيولوجية رغم إجراءات التحسيس التي قامت بها وكذا اللقاءات الدورية مع ممثلي الصيادين، حيث أن معظم التجاوزات قد سجلت بميناء الغزوات الذي يعتبر أكثر مناطق الولاية المعنية بهذه الإجراءات باعتبارها تضم واحدا من أهم موانئ الصيد البحري الأكثر أهمية بالجزائر، ناهيك عن مرسى بن مهيدي وهنين والتي تساهم هي الأخرى في تسجيل منتوج لا بأس به من مختلف الأسماك .

هروبا من ضجيج الشواطئ

سد بني بهدل يستهوي فضول المصطافين من العائلات والقوافل الشبانية

شقرون عبد القادر

يعتبر سد بني بهدل الواقع في إقليم دائرة بني سنوس، 45 كيلومتر جنوب غرب عاصمة الولاية تلمسان، واحدا من أكبر سدود الجهة الغربية من البلاد والممول الرئيسي لولايات وهران وعين تموشنت بالمياه الصالحة للشربوبالإضافة إلى ذلك فقد أصبح السد أيضا خلال السنوات الأخيرة وجهة سياحية مفضلة للعديد من العائلات التلمسانية وأخرى من ولايات مجاورة وحتى تلك القادمة من شرق ووسط و جنوب البلاد وأيضا المهاجرين الجزائريين بالخارج خلال موسم الاصطياف.
السد أصبح ملاذ عديد العائلات الجزائرية التي تختار جميعها هذه الفترة من كل عام لقضاء معظم ساعات أيام العطل ونهاية الأسبوع وأيام الراحة بمحيط السد واستغلال أكبر فترة ممكنة قبل الدخول الاجتماعي بشكل عام والدراسي بشكل خاص بعد أيام معدودات، هروبا أيضا من ضجيج وصخب الشواطئ المكتظة بالمصطافين وطمعا في سويعات راحة لمحاكاة الطبيعة والاستمتاع بخصوصيته، إذ يضم مساحات كبيرة من النباتات الخضراء والأشجار الغابية كالصنوبر والبلوط والصفصاف والعرعار.
وما زاد من اهتمام السياح وحتى القوافل الشبانية التي تزور الجهة على شكل وفود منظمة تمثل جمعيات ونواد علمية ورياضية واجتماعـــية وثقافية باختياره وجهة رئيسية ومفضلة للراحة والاستجمام، ذلك الهدوء الذي يسود محيطه طيلة ساعات اليوم والذي يطبعه جو نظيف خال من التلوث البيئي.
ويهتم الكثير من المصطافين بممارسة العديد من الهوايات كهواية الصيد، إضافة إلى الاستمتاع بالتنوع في التضاريس من جبال وهضاب ومرتفعات ووديان وشلالات، يتخذها هواة الرياضة كمسالك لتسلق الجبال ويضاف إلى ذلك تدفق منسوب المياه في السد والذي وصلت ضفافه إلى محاذاة الطريق الرئيسي الرابط بين تلمسان وبني سنوس ومغنية وكذا ارتباطه الطبيعي بالوادي الذي ينساب بين جنبات جبال تتباين علوها من جهة لأخرى وتحاذيها مسالك طبيعية.
ولا يقتــــصر إنعاش الحركة السياحية بالجهة على الـــعوامل الطبيعية، فهناك أيضا عوامل بشرية ساهمت في ذلك وفي مقدمتها تواجد العديد من الفلاحين بالجهة الذين يمارسون العديد من الأنشطة الفلاحية والرعوية ذات الطابع المعاشي وبطرق تقليــــدية مثــيرة للاهتمام والإعجاب في آن واحد.
هذه العوامل كلها ساهمت في جعل المنطقة تعرف حيوية وديناميكية في الحركة السياحية بشكل غير معهود تبدأ مع مطلع فصل الربيع من كل عام إلى غاية أواخر موسم الصيف وهي الحركة التي ساهمت أيضا في الرفع من المستوى المعيشي لقاطني الأرياف المجاورة الذين يقبلون على بيع بعض التحف التقليدية والأكلات الشعبية المعروفة لدى أهالي بني سنوس وفي مقدمتها الخبز المحلي وغيرها.

أسرار الوزارة في كافيتيريا

يجتمع كل صباح إطارات من وزارة التربية بمقهى المرادية المحاذي لمبنى الوزارة بالعاصمة لاحتساء القهوة، إلى هذا الحد الأمر عادي، لكن الملفت للانتباه أن هؤلاء الإطارات لا يملون من كشف تفاصيل سير العمل في الوزارة، من حضور وغيابات وترقيات وحتى تعيين وتنحية بعض المسؤولين بالمناصب، فأين واجب التحفظ والسر والمهني؟

فيما يتخوف آخرون من الإفلاس بسبب نقص النشاط طباعة إرسال إلى صديق
الأربعاء, 03 سبتمبر 2014
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فيما يتخوف آخرون من الإفلاس بسبب نقص النشاط
ناقلو بضائع من قسنطينة يحولون شاحناتهم إلى أماكن للانحرافات
يتحدث عدد من الناقلين المستفيدين من القروض المصغرة الممنوحة من طرف أونساج وكناك، عن قيام العديد من أصحاب هذه الشاحنات بتحويلها إلى أوكار للرذيلة، في وقت استغنى آخرون عن العمل بها، وأصبحوا يبحثون عن وظائف عمل بسبب ركود النشاط وعدم مردودية هذه المشاريع. وانتقد الناقلون الذين تحدثنا إليهم بالقرب من سوق البوليقون أين يتواجدون منذ عدة سنوات، سلوك بعض الشباب الذين «حولوا مؤخرات شاحناتهم إلى أوكار للدعارة، حيث يقومون بكرائها للمنحرفين، فيما جعلها آخرون أماكن لشرب الخمر والسهر»، وقد قال بعض من تحدثنا إليهم، بأن هؤلاء الشباب قد عكروا صفو العمل، فهم مجرد عزاب ولا تقع على عاتقهم مسؤوليات عائلية مثلهم، مما يجعلهم يعملون بصورة فوضوية، تخرج عما هو متعارف عليه، كما تضر بسمعتهم، فيما أكدوا بأن عددا منهم يلجأون إلى بيع تلك الشاحنات بأسعار أقل من قيمتها، بسبب عدم مردودية العمل بها. كما عبر أصحاب الشاحنات عن استيائهم من نقص الطلب وركود النشاط، وقالوا بأن استمرار العمل بهذا الريتم الضعيف سيؤدي إلى إفلاسهم، فأغلبهم لا يملكون قيمة تسديد قروضهم التي يتجاوز أصغرها الـ200 مليون سنتيم، حيث أشار من تحدثنا إليهم بأنهم يقضون أياما كثيرة دون عمل، مشيرين إلى حالات اضطر فيها بعضهم، إلى ركن شاحناتهم، والبحث عن وظائف عمل لتحصيل قوت يومهم، فيما أكد أحدهم بأن موعد تسديد قرضه قد اقترب، وهو لا يملك المال لدفع ما يدين به للبنك، وعبر عن ذلك بالقول، «كنت بطالا بالأمس، واليوم أصبحت مدينا»، فبالإضافة إلى تكاليف الوقود والصيانة المرتفعة، يتوجب على هؤلاء دفع قيمة التأمين والضرائب، بالرغم من أن ما يحصلونه خلال يومهم لا يكفي حتى لتسديد مصاريف عائلاتهم، حسب ما أفادوا به. كما أشار المتحدثون إلى لجوء عدد من الناقلين إلى المناقصة عن الأسعار التي يطلبها زملاؤهم مقابل خدمات التوصيل لقلة الزبائن، ما زاد من المشكلة، بالرغم من أنهم يقدرون أسبابهم التي ترجع إلى ضعف النشاط وعدم وجود طلب كبير عليهم، حيث حملوا الجهات المسيرة مسؤولية منح هذه المشاريع دون دراسة جيدة للسوق وما تتطلبه، في إشارة منهم إلى العدد الكبير من المستفيدين منها، فضلا على أن الشركات التي كانت أملهم الوحيد، لا تتعاقد الناقلين الصغار كونها تستطيع الاستفادة من شاحنات بصيغة القروض هي الأخرى، وقد طالبوا الجهات المعنية بإيجاد عقود لهم مع الشركات، ووضع حل لمشكلتهم. وقد حاولنا الحصول على رد من مدير الوكالة الوطنية لدعم وتشغيل الشباب، لكننا لم نتمكن من ذلك لتعذر الاتصال به.                              سامي ح

ناقلو بضائع من قسنطينة يحولون شاحناتهم إلى أماكن للانحرافات
يتحدث عدد من الناقلين المستفيدين من القروض المصغرة الممنوحة من طرف أونساج وكناك، عن قيام العديد من أصحاب هذه الشاحنات بتحويلها إلى أوكار للرذيلة، في وقت استغنى آخرون عن العمل بها، وأصبحوا يبحثون عن وظائف عمل بسبب ركود النشاط وعدم مردودية هذه المشاريع . وانتقد الناقلون الذين تحدثنا إليهم بالقرب من سوق البوليقون أين يتواجدون منذ عدة سنوات، سلوك بعض الشباب الذين «حولوا مؤخرات شاحناتهم إلى أوكار للدعارة، حيث يقومون بكرائها للمنحرفين، فيما جعلها آخرون أماكن لشرب الخمر والسهر»، وقد قال بعض من تحدثنا إليهم، بأن هؤلاء الشباب قد عكروا صفو العمل، فهم مجرد عزاب ولا تقع على عاتقهم مسؤوليات عائلية مثلهم، مما يجعلهم يعملون بصورة فوضوية، تخرج عما هو متعارف عليه، كما تضر بسمعتهم، فيما أكدوا بأن عددا منهم يلجأون إلى بيع تلك الشاحنات بأسعار أقل من قيمتها، بسبب عدم مردودية العمل بها. كما عبر أصحاب الشاحنات عن استيائهم من نقص الطلب وركود النشاط، وقالوا بأن استمرار العمل بهذا الريتم الضعيف سيؤدي إلى إفلاسهم، فأغلبهم لا يملكون قيمة تسديد قروضهم التي يتجاوز أصغرها الـ200 مليون سنتيم، حيث أشار من تحدثنا إليهم بأنهم يقضون أياما كثيرة دون عمل، مشيرين إلى حالات اضطر فيها بعضهم، إلى ركن شاحناتهم، والبحث عن وظائف عمل لتحصيل قوت يومهم، فيما أكد أحدهم بأن موعد تسديد قرضه قد اقترب، وهو لا يملك المال لدفع ما يدين به للبنك، وعبر عن ذلك بالقول، «كنت بطالا بالأمس، واليوم أصبحت مدينا»، فبالإضافة إلى تكاليف الوقود والصيانة المرتفعة، يتوجب على هؤلاء دفع قيمة التأمين والضرائب، بالرغم من أن ما يحصلونه خلال يومهم لا يكفي حتى لتسديد مصاريف عائلاتهم، حسب ما أفادوا به. كما أشار المتحدثون إلى لجوء عدد من الناقلين إلى المناقصة عن الأسعار التي يطلبها زملاؤهم مقابل خدمات التوصيل لقلة الزبائن، ما زاد من المشكلة، بالرغم من أنهم يقدرون أسبابهم التي ترجع إلى ضعف النشاط وعدم وجود طلب كبير عليهم، حيث حملوا الجهات المسيرة مسؤولية منح هذه المشاريع دون دراسة جيدة للسوق وما تتطلبه، في إشارة منهم إلى العدد الكبير من المستفيدين منها، فضلا على أن الشركات التي كانت أملهم الوحيد، لا تتعاقد الناقلين الصغار كونها تستطيع الاستفادة من شاحنات بصيغة القروض هي الأخرى، وقد طالبوا الجهات المعنية بإيجاد عقود لهم مع الشركات، ووضع حل لمشكلتهم. وقد حاولنا الحصول على رد من مدير الوكالة الوطنية لدعم وتشغيل الشباب، لكننا لم نتمكن من ذلك لتعذر الاتصال به.                       سامي ح
















































تعطل حافلة يسبب اختناق مروري بطريق الشالي طباعة إرسال إلى صديق
الأربعاء, 03 سبتمبر 2014
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تعطل حافلة يسبب اختناق مروري بطريق الشالي
تسبب أمس عطب حافلة للنقل العمومي في شل حركة المرور على محور طريق الشالي بقسنطينة، أين لم تتمكن  المركبات من المرور في كلا الاتجاهين. المركبة تعطلت عند منتصف النهار حيث تم شل حركة المرور بشكل كلي، و لم تستطع الشاحنات المحملة بمواد البناء من المرور وهو ما زاد من تأزم الوضع، حيث أدى إلى غلق الطريق بشكل شبه تام. وقد استمرت مشكلة عطب الحافلة مدة زمنية تجاوزت أكثر من ساعة، حيث لم تتمكن شاحنة إسعاف السيارات من الوصول الى مكان الحافلة المعطلة بسبب الاختناق المروري الكبير، وهو ما استدعى تدخل الشرطة والتي لم تستطع سيارتها الوصول إلى مكان العطل، إلا بعد مرور مدة زمنية كبيرة. و اضطر  أصحاب العديد من المركبات إلى الرجوع  واتخاذ طريق آخر عبر وسط المدينة وهو من انعكس سلبا على حركة المرور في مدخل جسر صالح باي وفي مخارجه. كما تحتم على العديد من المواطنين الذين يستقلون حافلات النقل العمومي إلى إكمال باقي الطريق راجلين.                            حمزة.د

تسبب أمس عطب حافلة للنقل العمومي في شل حركة المرور على محور طريق الشالي بقسنطينة، أين لم تتمكن  المركبات من المرور في كلا الاتجاهين. المركبة تعطلت عند منتصف النهار حيث تم شل حركة المرور بشكل كلي ، و لم تستطع الشاحنات المحملة بمواد البناء من المرور وهو ما زاد من تأزم الوضع، حيث أدى إلى غلق الطريق بشكل شبه تام. وقد استمرت مشكلة عطب الحافلة مدة زمنية تجاوزت أكثر من ساعة، حيث لم تتمكن شاحنة إسعاف السيارات من الوصول الى مكان الحافلة المعطلة بسبب الاختناق المروري الكبير، وهو ما استدعى تدخل الشرطة والتي لم تستطع سيارتها الوصول إلى مكان العطل، إلا بعد مرور مدة زمنية كبيرة. و اضطر  أصحاب العديد من المركبات إلى الرجوع  واتخاذ طريق آخر عبر وسط المدينة وهو من انعكس سلبا على حركة المرور في مدخل جسر صالح باي وفي مخارجه. كما تحتم على العديد من المواطنين الذين يستقلون حافلات النقل العمومي إلى إكمال باقي الطريق راجلين.                         حمزة.د

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