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Inflation, déficits jumeaux, dépendance à l’énergie… Les boulets de l’économie algérienne
La dynamique d’amélioration sociale semble s’être enrayée en Algérie. Il faut dire que le modèle basé sur les hydrocarbures, qui permettait de financer cette avancée, “est mis à mal, dans un contexte de forte volatilité des prix de l’énergie”, souligne Eric Dor, directeur des études économiques à IESEG School of Management. Alors qu’Abdelaziz Bouteflika va se présenter pour un cinquième mandat, voici un tour d’horizon de l’économie algérienne dans ce diaporama, rédigé le 20 février 2019.
Photo 1/19© Thomas Trutschel/Photothek
via Getty Images
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Après une longue amélioration, le niveau de vie peine à s’élever, depuis 10 ans
Entre le milieu des années 90 et le début des années 2010, le revenu national brut (ou RNB, voir illustration ci-dessus) par habitant a connu une progression marquée. La trajectoire s’est toutefois nettement infléchie, depuis...
Photo 2/19© IESEG School of Management
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Un modèle social généreux, basé sur la rente pétrolière… Comparateur devises
Le modèle de gestion appliqué par le gouvernement depuis 1999 consiste essentiellement à utiliser ses recettes issues des exportations d’hydrocarbures pour financer des dépenses publiques généreuses. “Celles-ci comprennent beaucoup de dépenses sociales, dont des logements gratuits et des subventions aux achats par la population de carburants et produits de base. Ce modèle a amélioré la situation de la population et assuré une certaine cohésion sociale, surtout les 10 premières années” souligne Eric Dor. En particulier, la malnutrition et le chômage ont reculé. Ce modèle a aussi favorisé “l’émergence d’entrepreneurs très liés au gouvernement et attachés à ce fonctionnement”.>> Notre service - Comparateur de devises
Photo 3/19© IESEG School of Management
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… mais l’économie algérienne est très dépendante de l’or noir et du gaz
Le pays souffre - comme tant d’autres -, de la corruption. Et les hommes d’affaires proches du pouvoir “sont peu enclins à accepter une modernisation du pays, dont l’économie reste extrêmement dépendante des hydrocarbures - gaz et pétrole -, qui représentaient 94,5% des exportations en 2017”, dénonce Eric Dor. L’évolution de la valeur des exportations est ainsi étroitement corrélée à l’orientation des prix de l’or noir.
Photo 4/19© IESEG School of Management
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Un modèle fragile, soumis aux aléas des prix du pétrole et du gaz Test profil épargnant
La forte chute des prix du pétrole, divisés par 4 entre l’été 2014 et le creux majeur de début 2016, “a compromis le modèle de gestion de Bouteflika, les recettes du gouvernement issues de la vente d’hydrocarbures ayant diminué”, explique Eric Dor.>> Notre service - Un test pour connaître son profil d’épargnant et bénéficier d’un conseil d’investissement en ligne, gratuit, personnalisé et suivi
Photo 5/19© IESEG School of Management
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Le poids de l’agriculture reste relativement important…
Le poids du secteur agricole dans le PIB a presque doublé en 10 ans, à 12%, “contre près de 2% en Europe occidentale”, relève Eric Dor.
Photo 6/19© IESEG School of Management
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… alors que celui des hautes technologies demeure négligeable ! Pre-IPO
Si l’économie traditionnelle a le vent en poupe en Algérie, le secteur des hautes technologies reste relativement peu développé, en raison d’un “relatif manque d’ouverture vis-à-vis des technologies étrangères”, explique Eric Dor. Au bout du compte, l’économie algérienne se cantonne surtout aux secteurs traditionnels et reste tributaire de la manne pétrolière et gazière. Or, elle ne peut pas tout miser sur cette dernière. “Il faut diversifier l’économie et libéraliser davantage l’environnement des affaires. Helas, l’oligarchie au pouvoir peine à retirer sa main-mise. Il faudrait aussi s’attaquer à la corruption et mettre en oeuvre des réformes libérales”, plaide l’économiste.>> Notre service - Investissez dans des sociétés innovantes et à fort potentiel de valorisation avant leur introduction en Bourse
Photo 7/19© IESEG School of Management
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Le chômage a chuté, mais il reste élevé !
Si le chômage a fortement diminué en 20 ans, il est resté à deux chiffres et tend même à remonter...
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Le chômage des jeunes est inquiétant Comparateur comptes-ti...
Le chômage des jeunes n’est jamais passé sous la barre de 20%. Et il est même reparti à la hausse, sur les 10 dernières années.>> Notre service - Testez notre comparateur de Comptes-Titres pour passer vos ordres de Bourse au coût le plus bas
Photo 9/19© IESEG School of Management
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Le chômage des femmes reste massif
Le taux de participation des personnes en âge de travailler est faible. Et c’est notamment le cas pour les femmes, même si ce phénomène est lié en partie à des facteurs culturels.
Photo 10/19© IESEG School of Management
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Le déficit public s’est creusé... Palmarès des fonds
En raison de la persistance de ce chômage élevé, “le gouvernement a craint l’impopularité d’une réduction des dépenses sociales, auxquelles la population est très attachée, et les risques de troubles sociaux qui en résulteraient. Les autorités ont donc maintenu leurs dépenses sociales relativement inchangées et laissé filer le déficit public”, dénonce Eric Dor. Or, les prochaines années pourraient être chahutées, selon lui, les nécessaires efforts de réduction du déficit public risquant de dégrader l’environnement social. “Le déficit public accru a été financé en grande partie en puisant dans une réserve FRR (fonds de régulation des recettes) où s’étaient accumulées des recettes inutilisées de la vente passée de pétrole et gaz. Ce FRR, qui représentait presque 35% du PIB en 2013, a commencé à être vidé à partir de 2014 et s’est retrouvé épuisé en 2017”, souligne l’économiste. Les arriérés du gouvernement envers les fournisseurs ont par ailleurs augmenté.>> Notre service - Palmarès Sicav, trackers et FCP
Photo 11/19© IESEG School of Management
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… le déficit de la balance courante aussi !
“La diminution des prix du pétrole et du gaz, et donc des recettes d’exportation, a provoqué une très forte aggravation du déficit de la balance courante (solde des échanges de biens, de services, de revenus et de transferts courants, NDLR)”, souligne Eric Dor. Cette augmentation du déficit de la balance courante a provoqué une érosion des réserves de change du pays. De 192 milliards de dollars en 2013, les réserves extérieures brutes ont baissé à 87 milliards en 2018 ! Ces réserves sont essentiellement à l’actif du bilan de la banque centrale.
Photo 12/19© IESEG School of Management
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Une politique monétaire inflationniste Comparateur d'assurances...
Les autorités politiques ont également pris la décision contestée d’autoriser la banque centrale à prêter directement au gouvernement à partir de 2017. “Les prêts directs de la banque centrale au gouvernement ont représenté 11,6% du PIB - dont 3 points pour financer le déficit public - en 2017, et 9,9% en 2018. Ces prêts directs ont eu pour contrepartie une émission de monnaie (création monétaire ou “planche à billets”, NDLR)”, relève Eric Dor. “Il y a une politique monétaire expansionniste et certains craignent que cette politique soit inflationniste”, souligne l’économiste. De fait, l’inflation ressort actuellement à 6%, “ce qui est beaucoup”, selon lui. Certes, la banque centrale a relevé le taux des réserves obligatoires des banques de 4% à 8% en janvier 2018, ce qui freine la masse monétaire. Mais le FMI craint que cela soit insuffisant pour contrer l’expansion monétaire excessive et l’inflation au cas où le gouvernement utiliserait trop le financement par la banque centrale, rapporte l’expert.>> Notre service - Testez notre comparateur d'assurances vie
Photo 13/19© IESEG School of Management
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Une relance budgétaire qui pourrait creuser un peu plus le déficit public
“Le gouvernement a réduit légèrement les dépenses publiques, mais surtout celles d’investissement. Les subventions à l’énergie commencent à être réformées timidement. Cependant le gouvernement veut maintenant augmenter les dépenses publiques pour stimuler l’activité par une relance budgétaire !”, rapporte Eric Dor. Une évolution qui pourrait accentuer le déficit budgétaire. Comme on pouvait s’y attendre, le FMI est assez critique. D’autant que le recours à la dépense publique a jusqu’ici été peu efficace. “Il y a trop de dépenses de fonctionnement, tandis que les subventions ne représentent pas moins de 8% du PIB”, souligne l’économiste. Il y a trop de mesures sociales, au détriment des investissements publics, alors que ces derniers sont plus productifs.
Photo 14/19© DEA / A. DAGLI ORTI / Getty
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Restrictions aux importations : vers des effets pervers
Le gouvernement a instauré récemment des restrictions aux importations, afin de “contrer l’érosion des réserves extérieures du pays et favoriser le remplacement, par les ménages et entreprises, d’achats de biens étrangers par des biens domestiques, et ainsi stimuler la production algérienne”, explique Eric Dor. Le FMI craint toutefois que les obstacles aux importations favorisent l’inflation, puisque “cela réduit la concurrence et oblige à acheter les produits d’entreprises locales peu efficaces aux coûts importants - et donc aux tarifs élevés”, souligne-t-il.
Photo 15/19© Pixabay
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Quelques efforts de réformes
Le gouvernement a entrepris de réaliser un programme de réformes structurelles qui visent à simplifier la réglementation relative aux entreprises, à améliorer la gouvernance et la transparence, à réformer le régime de retraites et à moderniser le secteur financier, rapporte Eric Dor.
Photo 16/19© Lothar M. Peter/ullstein
bild via Getty Images
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Les recommandations du FMI
“Le FMI propose que le gouvernement émette des obligations à long terme sur le marché, plutôt que de recourir à des prêts de la banque centrale. Le Fonds pense également que le gouvernement pourrait s’endetter en devises étrangères, ce qui apporterait des réserves extérieures, et préconise par ailleurs une dépréciation de la monnaie nationale pour améliorer la compétitivité”, rapporte Eric Dor. “Le FMI propose aussi d’assouplir la loi obligeant les investissements directs étrangers (IDE) dans le pays à être organisés avec une participation d’un partenaire domestique à 51% du capital, ce qui limite à 49% le contrôle extérieur”, ajoute l’économiste, le Fonds estimant que “cela dissuade les entreprises étrangères d’investir dans le pays”. Helas, le gouvernement a répondu qu’il tenait beaucoup à garder cette obligation. La réforme de l’économie algérienne devrait être un travail de longue haleine…
Photo 17/19© Bloomberg / Getty Images
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Photo 18/19© Getty Images
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Photo 19/19© Pixabay
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