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مدينة قسنطينة والاسباب مجهولة
La mosquée Koca Mustafa Pacha (Koca Mustafa Paşa Camii ou Sünbül Efendi Camii, en turc) est une ancienne église orthodoxe, transformée en mosquée par les Ottomans, située à Istanbul, en Turquie. L'église initiale et son monastère sont dédiés à saint André de Crète et portent le nom de Saint-André-du-Jugement (Μονὴ τοῦ Ἁγίου Άνδρέου ἐν τῇ Κρίσει, en grec). L'édifice subit d'importantes transformations pendant les périodes ottomane et byzantine. C'est un des rares édifices d'Istanbul encore existant remontant au VIe siècle.[réf. nécessaire]
Vers 1284, la princesse Théodora Paléologue, nièce de l'empereur Michel VIII et épouse du protovestiaire Jean Raoul, reconstruit le monastère et l'église et se voit décerner le titre de seconde ktētorissa. Elle passe les quinze dernières années de sa vie au monastère et y est enterrée. Abandonné pendant l'occupation latine de Constantinople, le monastère reçoit la visites de deux pèlerins russes en 1350 et de 1425 à 1450 qui mentionnent l'église et affirme que Saint André fait l'objet d'un culte par les gens victimes de maladies. Au début du XVe siècle, les environs du monastère sont recouverts de vignobles, ce qui témoigne du déclin de la cité3.
De cette période date une légende sur la présence d'une chaine accrochée à un cyprès. Cet arbre, mort depuis longtemps, demeure, avec la chaine, enchâssé dans un petit bâtiment circulaire situé dans la cour de la mosquée. On raconte que cette chaine, suspendue entre deux personnes aux avis différents, heurtait celle qui disait la vérité5. Cette légende fait partie d'un ensemble d'histoires populaires au sujet de la mosquée. Une autre légende relate l'histoire de deux sultans jumeaux aux racines byzantines, hérauts d'une fusion des cultures et croyances grecques et ottomanes6.
Paysans de Cordoue - (gravure)
il attend la nuit
puis fait de petits pas vers la sortie
en vérité il cherche la sortie - sommeil
condamne son âme aux petits pas sans trêve
refuse la sépulture
et lézarde au soleil sur une pierre qui donne sur la mer
un talisman - le tiens
murmure l’histoire de leur mer
amène au poème un peu d’eau
reste encore un peu s’il te plaît
la mosquée le sollicite
démasque sa latitude
illisible quotidien La Liberté tellement le soleil
manuscrit épais écrit trop petit
je nordique et laineux
silencieux aux souliers inappropriés
cuir solide sur peau transparente
- à Tipaza l’oeil clair ne comprend plus pourquoi leurs corps se noient vers le nord -
tu conscience tranquille
perles noires refermées tout au fond de la mer
tu ne rêves plus
sur mes paupières
le soleil arabesque
ce n’est plus du temps perdu
ombre tourne bien
mer pas une ride
ruines redevenues pierre
pins en forme de vent
pive algue guano noyau d’olive
"à la phénicienne" coude sur la pierre
un peu d'eau et un morceau de pain "grand comme le bras"
promesse de bonheur
- l’étranger passe tu demeures antique -
si physique est l’envie d’aimer qu’on finit par y plonger
crié
ébats
baptême
D’architecture néo-hispano-mauresque, l’édifice postal valait à lui seul le détour, non ? A l’intérieur, "avis aux clients : rechargement automatique des lignes Mobilis via le compte courant postal CCP". N’y comprends rien. Ce doit être la langue de notre siècle. "Western Union, the fastest way to…" Vingt-six guichets - je les ai comptés - se regardent sous un dôme serti de lustres. Une seule ampoule fonctionne par lustre et les plantes vertes sont en plastique, mais il y a du marbre sur les guichets en bois massif. Au final, pour ne pas rentrer bredouille – cette satanée éducation matérialiste - un touriste fait bien rire l’assemblée en photographiant la plus belle boîte aux lettres qu'il n'ait jamais vue :
Aujourd’hui, la ville s'appelle Mohammadia. Il reste des traces de son ampleur passée, mais il y a beaucoup de chômage.
Correspondance entre deux sœurs en 1906 : Victorine est restée en Corse, Ursule vit à Perrégaux où elle a été nommée en 1902.
Malgré le contrejour et les compétences restreintes de l'iphone, je montre ce marché couvert magnifique, datant de 1898, inscrit sur le fronton.
Il est situé en face de la poste, sur une place plantée de palmiers, où les chibani en djellaba, assis sur les bancs, nous ont scrutées, Fathia et moi : nous étions sans doute l'attraction du jour...
Choc temporel : les vestiges de Magnus Portus, et les torchères du complexe pétrochimique.
Dommage, les fouilles n'ont pas été poussées, alors qu'une ville entière se cache encore sous la terre.
Retour à Oran, dans le vieux quartier de Sidi el Houari.
La Mosquée du Pacha, édifiée par Sidi Hassan Pacha en 1796 est un petit bijou qui gagnera à être entretenu, comme sont actuellement rénovés les bains turcs dans ce même quartier.
Un aperçu de mes journées algériennes, qui sont décidément très remplies.
Une traversée magnifique, il y a déjà si longtemps...
Trop courte.
Je n'ai pu retenir le temps, le navire glissait inexorablement dans le bleu, je n'ai pas épuisé l’intérêt que j'ai à voyager sur mer.
Mais revenons en arrière, le film peut se dérouler et se rembobiner à l'infini, ce n'est pas moi qui m’en plaindrai !
BACHA CAFE
BACHA CAFE
- Salons de thé
PLACE DES MARTYRS
Constantine, Constantine (25), Algérie
Constantine, Constantine (25), Algérie
CONTACTS PRINCIPAUX
Mosquée Koca Mustafa Pacha
Mosquée Koca Mustafa Pacha | ||
Présentation | ||
---|---|---|
Nom local | Koca Mustafa Paşa Camii | |
Culte | Musulman | |
Type | Mosquée | |
Début de la construction | Ve siècle | |
Géographie | ||
Pays | Turquie | |
Région | Province d'Istanbul | |
Commune | Istanbul | |
Coordonnées | 41° 00′ 12″ Nord 28° 55′ 43″ Est | |
|
||
modifier |
Sommaire
Situation
La mosquée se trouve dans le district de Fatih, dans le quartier de Kocamustafapaşa, sur l'avenue Koca Mustafa Paşa (Koca Mustafa Paşa Caddesi, en turc). Elle est située à l'intérieur des murs, à proximité de l'église Saint Jean de Stoudion, sur la septième colline de Constantinople, à proximité de la mer de Marmara.Histoire
Période byzantine
Au début du Ve siècle, la princesse Arcadia, sœeur de l'empereur Théodose II, ordonne la construction du monastère dédié à Saint André à proximité de la porte de Saturnius1. L'édifice porte alors le nom de Rodophylion (Ροδοφύλιον, en grec)2. Il est transformé en couvent de femmes et est mentionné pour la première fois en 792. Le monastère de Saint-André est alors connu sous le nom de Du jugement d'après le nom du site Le Jugement (ή Κρίσις)1. Saint André de Crète meurt le en martyr, victime de son engagement contre la politique iconoclaste de l'empereur Constantin V. Il est enterré en ce lieu. Après le triomphe de l'Orthodoxie, la dédicace du monastère, de saint André l'apôtre passe à Saint André de Crète. Pendant la seconde moitié du IXe siècle, l'empereur Basile Ier reconstruit intégralement l'église qui a probablement subit les dommages occasionnés par les guerres iconoclastes.Vers 1284, la princesse Théodora Paléologue, nièce de l'empereur Michel VIII et épouse du protovestiaire Jean Raoul, reconstruit le monastère et l'église et se voit décerner le titre de seconde ktētorissa. Elle passe les quinze dernières années de sa vie au monastère et y est enterrée. Abandonné pendant l'occupation latine de Constantinople, le monastère reçoit la visites de deux pèlerins russes en 1350 et de 1425 à 1450 qui mentionnent l'église et affirme que Saint André fait l'objet d'un culte par les gens victimes de maladies. Au début du XVe siècle, les environs du monastère sont recouverts de vignobles, ce qui témoigne du déclin de la cité3.
Période ottomane
Après la prise de Constantinople par les Ottomans, le monastère que les Turcs nomment Kızlar Kilisesi, ou « l'église des femmes », continue à être occupé pendant une période. Entre 1486 et 1491, le Kapıcıbaşı ou « chef des gardiens de la porte », Koca Mustafa Paşa transforme l'église en mosquée4. Quelques années plus tard, son beau-fils Şeih Çelebi Efendi dote le monastère d'un tekke pour les derviches de l'ordre Halveti3. Ces soufis sont alors dirigés par le maitre Sünbül Efendi. Son mausolée (turbe, en turc), lieu de pèlerinage musulman, est situé à proximité de la mosquée qui finit par prendre son nom. Au début du XVIe siècle, une querelle éclate entre Şeih Çelebi Efendi et le sultan Selim Ier qui veut raser une partie du monastère pour y construire le palais de Topkapı. Ce dernier, mort en 1520, est enterré avec son épouse Safiye Hatun dans un mausolée situé dans la cour de la mosquée, à proximité du mausolée de Koca Mustafa Paşa. Plusieurs cheiks de la communautés soufie des Halvetis sont inhumés à l'arrière de la mosquée3.De cette période date une légende sur la présence d'une chaine accrochée à un cyprès. Cet arbre, mort depuis longtemps, demeure, avec la chaine, enchâssé dans un petit bâtiment circulaire situé dans la cour de la mosquée. On raconte que cette chaine, suspendue entre deux personnes aux avis différents, heurtait celle qui disait la vérité5. Cette légende fait partie d'un ensemble d'histoires populaires au sujet de la mosquée. Une autre légende relate l'histoire de deux sultans jumeaux aux racines byzantines, hérauts d'une fusion des cultures et croyances grecques et ottomanes6.
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Architecture
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Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Koca Mustafa Pasha Mosque » (voir la liste des auteurs)
Notes et références
- Raymond Janin, La géographie ecclésiastique de l'empire byzantin, p. 34
- Wolfgang Müller-Wiener, Bildlexikon Zur Topographie Istanbuls: Byzantion, Konstantinupolis, Istanbul Bis Zum Beginn, 1977. Jh. Tübingen : Wasmuth, (ISBN 9783803010223), p. 172
- Wolfgang Müller-Wiener, Bildlexikon Zur Topographie Istanbuls: Byzantion, Konstantinupolis, Istanbul Bis Zum Beginn, 1977. Jh. Tübingen : Wasmuth, (ISBN 9783803010223), p. 173
- Semavi Eyice, Istanbul. Petit guide à travers les monuments byzantins et turcs, 1955 Istanbul: Istanbul Matbaası, p.92
- Alexander Van Millingen, Byzantine Churches of Constantinople, 1912. London: MacMillan & Co, p. 107
- Çelik Gülersoy, A guide to Istanbul, 1976, Istanbul: Istanbul Kitaplığı, p. 262
Liens externes
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mosqu%C3%A9e_Koca_Mustafa_Pacha
http://l.auberge.espagnole.free.fr/hist0002.htm
Paysans de Cordoue - (gravure)
...Apr�s la victoire remport�e au Guadal�te l' intervention de Tariq se mua en conqu�te.
Les Berb�res musulmans soumettront
la quasi-totalit� de la p�ninsule en 714 et s'y installeront jusqu'� la "reconquista".
14 mars 2008
VOIR TIPAZA ET...
S'extraire
d'Alger, sillonner la côte, ses plages, ses corniches, ses cultures
entrecoupées de palmiers, de roseaux et de vignes qui courent vers la
mer. Au kilomètre 70, l’imposant djebel Chenoua annonce déjà… TIPAZA!
Celui
qui d’ordinaire n’aime pas les "vieilles pierres" doit admettre que
cette cité réputée pour ses vestiges romains en bord de mer est divine.
Un parterre de mosaïques ensablées, des pins qui ont pris la forme du
vent, des ruines gagnées par la végétation et redevenues pierres, des
moutons, un amphithéâtre, des tamaris, une basilique, des cyprès, des
thermes, des oliviers, un forum, des eucalyptus, un capitole. Le plus
parlant est encore le vestige d’une simple maison bâtie à un jet de la
mer. Les Romains, ces épicuriens.
La mythologie dit vrai. La vie est bien née de l’eau et du soleil.
Hélas,
si les murailles et les trente-sept tours de Tipaza ont contenu les
Vandales, le site a succombé à une horde d’un autre ordre. Armés de
flacons (qui rappellent les oenochées romaines), les Algérois
boivent et reboivent, puis cassent le verre sur la pierre. Certains
préfèrent consumer du marocain, en assurant que Tipaza est la ville de
tous les idéaux.
Idéal de l’amour aussi, car le site ne se visite presque que par deux. De jeunes couples non mariés empruntent des sentiers escarpés, ne serait-ce que pour soutenir les hanches de madame, puis se planquent derrière les bosquets. Les solitaires, eux, sont plus grossiers. Leurs frustrations ont les contours d’un vagin et d’un pénis dessinés sur des colonnes du deuxième siècle. Pire. Entre les ruines de la nécropole, plus à l’est, des filles attendent. De midi à 17 heures. Ce sont des prostituées.
Contre l’envahisseur, des pancartes. "Vous avez obligation à vous abstenir de culbuter et, déplacer toutes pierres, d’escalader les murs et les amphores, d’écrire sur les pierres et les plantes." Contre l’envahisseur aussi, des gardiens. L’un, de Kabylie, en a gros sur le cœur. Les déchets ? La faute des chèvres, des rats et des Arabes!
Idéal de l’amour aussi, car le site ne se visite presque que par deux. De jeunes couples non mariés empruntent des sentiers escarpés, ne serait-ce que pour soutenir les hanches de madame, puis se planquent derrière les bosquets. Les solitaires, eux, sont plus grossiers. Leurs frustrations ont les contours d’un vagin et d’un pénis dessinés sur des colonnes du deuxième siècle. Pire. Entre les ruines de la nécropole, plus à l’est, des filles attendent. De midi à 17 heures. Ce sont des prostituées.
Contre l’envahisseur, des pancartes. "Vous avez obligation à vous abstenir de culbuter et, déplacer toutes pierres, d’escalader les murs et les amphores, d’écrire sur les pierres et les plantes." Contre l’envahisseur aussi, des gardiens. L’un, de Kabylie, en a gros sur le cœur. Les déchets ? La faute des chèvres, des rats et des Arabes!
En retrait, une stèle honore l’auteur des Noces de Tipaza ("Les
Dieux parlent dans le soleil et l’odeur des absinthes, la mer cuivrées
d’argent, le ciel écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à
gros bouillon dans les amas de pierre…"). Albert Camus, enfant de Belcourt, banlieue défavorisée d’Alger, gardera toujours des séquelles de ses virées à Tipaza. "JE COMPRENDS ICI CE QU'ON APPELLE GLOIRE, LE DROIT D'AIMER SANS MESURE"
Cette citation gravée par son ami Louis Benisti sur la pierre est digne
du lieu (même si on s’étonne du ton péremptoire, lui si dubitatif,
toujours ébloui et pas sûr d’avoir bien lu), mais les alentours font
peine à voir. La végétation a été défrichée pour des raisons
sécuritaires, avant la visite éclair de Nicolas Sarkozy, en janvier
dernier. Il avait finalement choisi de ne pas s’aventurer jusqu’à la
stèle. Les Tipaziens disent qu’il aurait eu peur des "Sarkophage". Même
les mouettes en rient...
Dans cette petite ville qui ressemble à un village, tous se disent des amis d’Albert. "Il venait souvent au Café des Pêcheurs", "J’allais lui porter des bouteilles d’eau", "Il écrivait là , des fois là" ... Il n’a pas écrit une seule ligne à Tipaza :
Dans cette petite ville qui ressemble à un village, tous se disent des amis d’Albert. "Il venait souvent au Café des Pêcheurs", "J’allais lui porter des bouteilles d’eau", "Il écrivait là , des fois là" ... Il n’a pas écrit une seule ligne à Tipaza :
"Il
me suffit de vivre de tout mon corps et de témoigner de tout mon cœur.
Vivre à Tipaza, témoigner, et l’heure d’art viendra ensuite. "
Même
si toute l’œuvre d’Albert Camus ne cite pas une seule fois le prénom
d’un Arabe - des silhouettes fugaces, des décors mystérieux, mais pas
d’Arabes chez Camus ! - je remplacerai peut-être bientôt Le Dedans et le Dehors de Bouvier par L’Envers et l’Endroit de Camus. De ses mots pour la route :
"Le
destin du peuple algérien, je ne crois pas me tromper en disant qu’il
est à la fois de travailler et de contempler, et de donner par là des
leçons de sagesse aux conquérants inquiets que nous sommes."
"Des
hommes jeunes sur une terre jeune proclament leur attachement à ces
quelques biens périssables et essentiels qui donnent un sens à notre vie
: mer, soleil et femmes dans la lumière."
"Devant la mer, dans le vent, face au soleil, enfin libéré de ces villes scellées comme des tombeaux."
"C’est
une grande folie, et presque toujours châtiée, de revenir sur les lieux
de sa jeunesse et de vouloir revivre à quarante ans ce qu’on a aimé ou
dont on a fortement joui à vingt..."
_______________________________________________
TIPAZA
en front de meril attend la nuit
puis fait de petits pas vers la sortie
en vérité il cherche la sortie - sommeil
condamne son âme aux petits pas sans trêve
refuse la sépulture
et lézarde au soleil sur une pierre qui donne sur la mer
un talisman - le tiens
murmure l’histoire de leur mer
amène au poème un peu d’eau
reste encore un peu s’il te plaît
la mosquée le sollicite
démasque sa latitude
illisible quotidien La Liberté tellement le soleil
manuscrit épais écrit trop petit
je nordique et laineux
silencieux aux souliers inappropriés
cuir solide sur peau transparente
- à Tipaza l’oeil clair ne comprend plus pourquoi leurs corps se noient vers le nord -
tu conscience tranquille
perles noires refermées tout au fond de la mer
tu ne rêves plus
sur mes paupières
le soleil arabesque
ce n’est plus du temps perdu
ombre tourne bien
mer pas une ride
ruines redevenues pierre
pins en forme de vent
pive algue guano noyau d’olive
"à la phénicienne" coude sur la pierre
un peu d'eau et un morceau de pain "grand comme le bras"
promesse de bonheur
- l’étranger passe tu demeures antique -
si physique est l’envie d’aimer qu’on finit par y plonger
crié
ébats
baptême
BH
13 mars 2008
Quelque part entre l'Algérie... et la Russie ?!?
Le titre farfelu de cet article est né autour d’une table ronde, dans un café de Bab-el-Oued dont j’ignore le nom. "Les Algériens ont l’humour qu’ont développé les Russes à l’époque soviétique…" En compagnie donc d'un vieux de la vieille au verbe plaisant. "C'est
un peuple d’anarchistes. Je ne serais pas surpris de voir dans les
grands hôtels d’Alger un homme d’étage répondre à un client…" Le tourisme ne serait-il simplement pas compatible avec l'Algérie ?!? "Vous
comprenez, les Marocains et les Tunisiens [chacun 7 millions de
touristes en 2007] n’ont connu que le protectorat. Nous, on a dû lutter
contre une colonie de peuplement…" Vrai que je n’ai toujours pas rencontré un seul touriste en Algérie.
La Russie et
l’Algérie. Nostalgie d’une grandeur perdue. L’ère soviétique ou les
années 80 algériennes. Puis de sombres années 90. Vladimir Poutine et
son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, s'en sont peut-être
souvenus lors de leur rencontre à Moscou en février dernier…
Pour
rejoindre Constantine, je m’offre un bus dit "luxe" (c'est-à-dire un
bus qui ne s’arrête pas dans chaque ville, avec un toit imperméable et
des vitres presque transparentes). Hélas, une télévision grésille. Avant
de démarrer, défilé des vendeurs de mouchoirs, de gaufrettes et de
chewing-gum, puis quelques mendiants qui racontent leur calvaire dans
l’indifférence générale. On installe des chaises en plastique dans le
couloir pour les derniers passagers. C’est parti.
Architecture
mondialisée. Recherche la ligne droite et de l’angle droit. Ce ne sont,
villes comme campagnes, que des boîtes de brique et de ciment posées
sur la terre, les unes sur les autres, ou les unes à côtés des autres,
selon les moyens. Comme en Asie, comme en Amérique latine. Architecture
de l’urgence, du meilleur marché, toujours avec la possibilité de
rajouter un étage si la chance tourne.
Sur
l’écran grésillant, un film américain en français, une histoire de
mafia russe, de boxeur noir injustement mis dans une sorte de goulag et
d’héroïne cachée dans une bible. Par la fenêtre, des conducteurs
supplient des policiers de les laisser repartir. Des enfants attendent
dans la voiture. J’y repenserai au quatrième barrage, lorsque un
policier s’apercevra que notre chauffeur n’a pas daté les billets de
transport. Prétexte à un contrôle général. Tout le monde dehors.
Traitement spécial pour l’étranger qui doit vider intégralement son sac.
Vague relent de Russie… Et comme toujours, tout le bus désolé qui
s’excuse et cherche à faire pardonner son administration par des mots
gentils. Comme en Russie.
Des
cultures de mandariniers, des gorges impressionnantes, des stands qui
vendent de l’artisanat berbère (se souvenir qu’historiquement, les
Algériens sont soit des Berbères, soit des Berbères arabisés...), des
cigognes sur les minarets, un drapeau chinois sur un chantier et
toujours des miradors sur les plus haut sommet pour gâcher la vue. Après
quatre heures de route, la ville de Sétif. Contre ses murs, le
président d'une "démocratie populaire" :
TROISIEME MANDAT
Si Poutine n’a pas osé s'offrir un troisième mandat, Bouteflika est
plus entreprenant. Un "terrorisme médiatique" (le président a le
monopole de l’imprimerie, du papier et de la publicité) et une clique de
généraux bien en place depuis l’indépendance, sont en train de
confirmer une révision de la Constitution algérienne qui offrira en 2009
un troisième mandat au président.
OPEP DU GAZ
Autre pont entre les deux pays, le gaz. L'Algérie est le deuxième
exportateur mondial. Une coopération économique importante unit le
groupe russe Gazprom et le groupe algérien Sonatrach, mais les deux pays
n'ont pas su s'entendre sur une "Opep du gaz" chère à la Russie. L
’Algérie a décliné l’offre (ou du moins reporté de quinze ans) : une
déclaration surprenante qui intervient peu après la visite en Algérie de
Nicolas Sarkozy (décembre 2007). Ce dernier annonçait la signature de
contrats en Algérie pour 5 milliards d’euros, avant tout sur le gaz
naturel et Gaz de France concluait un accord pour la fourniture de gaz
naturel liquéfié par Sonatrach jusqu’en 2019…
11 mars 2008
La Casbah de votre choix
Casbah blanche des touristes
en mal de romantisme...
Laadi Flici (poème en commentaire de l’article)
en mal de romantisme...
Laadi Flici (poème en commentaire de l’article)
ALGER
Explosions à répétitions, rue Amar Ali, aux portes de la Casbah. La
pluie annonce enfin la fin des hostilités. On remballe les boîtes de
pétards made in China sur l’emballage desquels Zinedine Zidane
("traître à la nation" ou "héros", c’est selon) assène son magistral
coup de boule. Ou sur l’emballage desquels Saddam Hussein, en complet
cravate, arbore fièrement un fusil dans chaque main. Pour information,
les pétards de tout type sont strictement interdits sur le sol algérien,
mais, comme Jean Gabin dans Pépé le Moko (Julien Duvivier,
1937), les vendeurs en pyrotechnie savent qu'ils sont ici en lieu
sûr. Dans la Casbah, ils craignent davantage la pluie que la police.
Ainsi sur une centaine de mètres, à gauche comme à droite, ne s’alignent
que des commerces de poudre. Oui, on peut s’étonner de l'engouement
pour les explosifs dans un pays où ça "pète" véritablement encore chaque
semaine, pas loin, en Kabylie. Ou à Alger, en décembre dernier.
Ce
n’est pourtant pas les nuisances sonores qui désespèrent la Casbah,
mais les problèmes d’eau, de propreté, d’hygiène et surtout les frais de
restauration. Comme dans presque toutes les médinas du monde arabe.
Avant
d’affronter l'inclinaison des ruelles, quelques femmes dévoilées se
recouvrent. Les hommes, quant à eux, s’évertuent dès lors de saluer tout
le monde, absolument tout le monde. Baguette de pain, sac plein de
haricots, journal ou sachet de lait dans la main, ils ralentissent la
cadence. A travers les rares fenêtres entrouvertes, une chaîne
francophone parle de territoires palestiniens et un enfant pleure à
grosse larme. Pas deux ruelles semblables. On peut marcher des heures.
Grâce à la pente, impossible de se perdre. De toute manière, la Casbah
est si dense qu’elle est toute petite. Une cinquantaine d'hectares tout
au plus. On marche des heures, de plus en plus lentement, si bien qu’on
finit par s’asseoir. On aimerait pousser des portes, voir à l’intérieur,
rencontrer, mais les habitants de la Casbah n’ont pas l’accueil facile.
Les étrangers qui parlent français ne sont pas de très bons souvenirs.
Alors devant des portes fermées, des ruelles obscures et des bribes de
discussions inaccessibles, on fait marcher l’imagination. On peut faire
dire n’importe quoi à la Casbah. Comme à tout lieu à forte densité
symbolique. Bastion traditionnel, quartier en loques, coupe-gorge, havre
de paix...
Il
y a... une dizaine d’ouvriers d’Afrique noire qui cassent la croûte
assis sur des cageots et des briques près d’un chantier de rénovation.
Le résultat d'une prise de conscience de la richesse culturelle de la
Casbah, "l’âme d’Alger", car des 1700 douérates enregistrées dans les
années 80, il n’en subsisterait que 800, dont 300 menaceraient de tomber
en ruine, me dit un membre de l’association Sauvons la Casbah.
Excepté le "parcours touristique", consacré aux visites des officiels,
la vieille médina hurle sa peine. L’Unesco, qui l'a classée sur sa liste
en 1992, a averti qu’elle annulerait ce classement si les autorités
algériennes ne la restauraient pas. Le ministère de la Culture verse
donc de grandes sommes à des aâqaqria (charlatans). Sur un mur, une inscription dit "Fondation Casbah = voyous"…
Il
y a... la mer au tournant de chaque rue et le soleil oblique. Il y a la
fraîcheur des passages, la blancheur de la chaux, l’architecture
courbe, les rues dépouillées de tout superflu, les palabres sans fin au
coin des échoppes et cette "misère harmonieuse" qui nous plaît tant…
Il
y a... le chômage pour une jeunesse qui investit ses derniers dinars
dans un tube de gel, une paire de lunettes à soleil et un training
Sergio Tacchini, en attendant mieux…
On
l'a compris, la force des dédales de la Casbah est intacte,
mais son éclat se dissout. On peut toutefois choisir de voyager "en noir
et blanc" et ne rien perdre en romantisme.
Bastion traditionnel, quartier en loques, coupe-gorge, havre de paix... Cochez la Casbah qui vous convient !
10 mars 2008
L'Art au féminin
Prenant
pour cible un parterre de toques masculines, des lèvres criardes
laissent échapper la fumée d’une cigarette que l’on ne verra jamais
sortir des lèvres d’une Algérienne, dans les rues contemporaines... Une
installation multimédia de l’artiste Jordanienne Hilary Hilda.
Musée National d’Art moderne et contemporain d’Alger (MAMA) L’exposition "L’art au féminin" présente
les créations d’une vingtaine de femmes de huit pays dits "arabes"
(Algérie, Egypte, EAU, Jordanie, Liban, Maroc, Palestine, Tunisie). Du
concret, du revendicatif, de la chair, de la rage et peu de
mensonges derrière les formes. Ainsi le cours-métrage Peace activists and Israël Tank de la Palestinienne Larissa Sansour, le photomontage Rainbow Love (deux ombres de femmes s’embrassent) de l’Algérienne Zoulikha Bouabdellah ou l'installation Invisible de Karima Mohammed El Shomaty, des Emirats :
Les
deux niveaux du MAMA ouverts à ce jour contrastent avec la cohue de la
rue Larbi ben M'Hidi, mais attirent beaucoup de curieux mi-étonnés,
mi-amusés. Initié par le projet "Alger, Capitale de la Culture Arabe
2007", le musée a emménagé dans une ancienne structure commerçante, les
luxueuses Galeries Algériennes, un somptueux édifice de style
néo-mauresque :
A l’étage inférieur, on vient de vernir l’exposition "Maghreb, nouveau design". Côté vestimentaire, la robe Raphia teinté au henné sur soie du designer marocain Nourredine Amir. Côté mobilier, une table communautaire et ses six tabourets en mousse polyéthane expansé du designer algérien Abderrahim Dorbani. Côté culinaire, les sept tajines multicolores de l’Algérienne Samia Merzouk…
On
y découvre une création lavée des canons de l’orientalisme (le monde
arabe comme objet artistique et décor d'inspiration). Le MAMA rappelle
que le groupe "Art et Liberté", se réclamant du surréalisme, se créait
au Caire… en 1938 !
Le
lieu amène surtout un peu d'air à un quartier
commercial jadis carrefour culturel. Les anciens se souviennent de son
animation nocturne, de sa cinémathèque et des débats qui finissaient
à trois heures du matin... Aujourd'hui, quasi couvre-feu à 22 heures !
Le
MAMA ouvre-t-il une brèche ? En face de lui, la Cinémathèque algérienne
devrait être "rafraîchie" et il est question de relancer le Petit
Théâtre de la rue Harrichet, derrière le musée, fermé depuis au moins
vingt ans...
09 mars 2008
Que nous reste-t-il de Poste restante ?
Des bouteilles à la mer, des étapes,
mieux, des oasis où se désaltérer, changer de cheval et
repartir... Empli d'un romantisme périmé, je m’enfile dans l’impasse
qui jouxte la Poste centrale d’Alger, emprunte des escaliers que l’on
croirait "de service", passe en revue des lignées d’armoires à petits
tiroirs numérotés et apostrophe, de l’autre côté d’un guichet
poussiéreux, un barbu et une voilée qui lisent chacun un feuillet d’un
même quotidien. Poser le
journal. Lever les yeux. La verticale prend du temps. Comprendre mon
nom. Le barbu met en mouvement le tourniquet (photo), lentement, à la
lettre "H", puis à la lettre "B", puis à la lettre "O", puis à toutes
les lettres. Le tourniquet est presque vide. Mes espérances, pas
beaucoup plus. Dans le cahier manuscrit intitulé "Poste restante
recommandés" - un mois correspond à un petit paragraphe - rien non plus.
Plus qu'à inscrire "Poste restante, Le Caire, Egypte" sur un
bout de papier, payer un affranchissement et leur demander de faire
suivre. Si jamais. Pas affranchi pour un sou, m’en vais. Comprenant ma
déception, la voilée partage son croissant en deux et m’en propose la
moitié.
Merci toi pour ces lignes... Un courrier clandestin erre entre deux continents. C’est comme ça. Au siècle XXI, on voyage instantané. La preuve là tout de suite. A Oran, j’ai lu dans le Journal de Morges que la ville manquait de mamans de jour. Dans le bus pour Alger, un jeune m'a montré sur l'écran de son téléphone une photo de dauphins que lui a envoyé un ami harraga en train de "brûler" la frontière. Arrivé dans la capitale, un Algérien de Pontarlier me propose ses services pour me guider dans Constantine !!!
Merci toi pour ces lignes... Un courrier clandestin erre entre deux continents. C’est comme ça. Au siècle XXI, on voyage instantané. La preuve là tout de suite. A Oran, j’ai lu dans le Journal de Morges que la ville manquait de mamans de jour. Dans le bus pour Alger, un jeune m'a montré sur l'écran de son téléphone une photo de dauphins que lui a envoyé un ami harraga en train de "brûler" la frontière. Arrivé dans la capitale, un Algérien de Pontarlier me propose ses services pour me guider dans Constantine !!!
D’architecture néo-hispano-mauresque, l’édifice postal valait à lui seul le détour, non ? A l’intérieur, "avis aux clients : rechargement automatique des lignes Mobilis via le compte courant postal CCP". N’y comprends rien. Ce doit être la langue de notre siècle. "Western Union, the fastest way to…" Vingt-six guichets - je les ai comptés - se regardent sous un dôme serti de lustres. Une seule ampoule fonctionne par lustre et les plantes vertes sont en plastique, mais il y a du marbre sur les guichets en bois massif. Au final, pour ne pas rentrer bredouille – cette satanée éducation matérialiste - un touriste fait bien rire l’assemblée en photographiant la plus belle boîte aux lettres qu'il n'ait jamais vue :
08 mars 2008
Cette goutte d’eau qui évite de crever en mer...
Sa peste se propageait à Oran. Furtif
locataire du 65, rue Larbi-ben-M’hidi, Albert Camus n’a jamais pardonné à
la ville de tourner le dos à la mer.
ORAN C’est chose faite. La wilaya
s’est offerte une promenade en front de mer et les jeunes ne pensent
plus qu’à çà. Ils sont hantés. L’Azur! L’Azur! L’Azur! Saïd, lui aussi, a
bien failli succomber aux chants des sirènes et embarquer pour
l’Europe... mais j’anticipe.
Point
de départ, le quartier de Sidi el-Houari, le Vieux Oran adossé au
djebel Murdjadjo, plus précisément dans la cour de la mosquée du Pacha
(photo) qu’un minaret domine du haut de ses deux siècles. Il en a vu du
pays.
Même
si le quartier juif a la face décrépite, si trois siècles d’occupation
espagnole n’ont presque pas laissé d’hispanophones, si le kiosque et la
gendarmerie des Français sont obsolètes, le Vieux Oran est un concentré
méditerranéen dont les influences dépassent de loin les frontières
algériennes.
A l’image de
l’église Saint-Louis. Bâtie par les Espagnols sur les ruines d’une
mosquée, elle est devenue synagogue sous les Ottomans, cathédrale sous
les Français, puis bibliothèque pour les enfants après l’Indépendance.
Aujourd’hui, j’y rencontre un homme assis sur les marches de l’édifice.
En ruine. L’homme hèle un enfant. Il ira chercher celui qui a la clef
pour voir dedans. Merci. Entre temps, un de ses amis klaxonne. Il gare
sa voiture. Ah, tu veux monter au fort ? Il ouvre une portière. Il
s’appelle Saïd. Au deuxième virage, il téléphone à sa femme pour la
prévenir qu’il y aura un invité pour le couscous (c’est vendredi).
Merci. Au policier qui garde la route, il glisse deux cigarettes. Il dit
que c’est un pauvre malheureux.
Perchée
à 400 mètres en dessus de la mer, la vierge surplombe Oran. La
basilique Notre-Dame-du-Salut (photo ci-dessus) fut construite pour
remercier le ciel d’avoir fait miraculeusement tomber la pluie et
stopper l’épidémie de choléra qui avait décimé la moitié de la
population en 1850. A travers ses voûtes, on distingue le Fort
Santa-Cruz (photo ci-dessous), empreinte espagnole. Un peu plus loin
enfin, le marabout de Sidi Abd el Kader reçoit de fréquents visiteurs
soucieux de mettre la chance de leur côté.
Mais
le temps passe et Saïd ne manquerait la prière pour rien au monde. On
file. Il habite à deux pas de la mosquée du Pacha. Je regagne donc sa
petite cour et vous écrit cela pendant que les hommes prient.
Après
le couscous, les deux enfants aînés de Saïd (photo) veulent jouer à la
Playstation, mais papa préfère voir les informations. Il est question de
34 harragas repêchés au large des côtes algériennes.
Traditionnel exercice de comptabilité. Les policiers brandissent les
sanctions, les marins ne comprennent rien et les économistes s’étonnent
que l’esprit d’initiative, le courage et le travail d’équipe que
requiert l’organisation d’une telle aventure ne se retrouvent pas dans
l’économie du pays. Saïd ne pipe mot.
Lui
aussi rêvait d’Europe. L’Espagne est à 182 kilomètres. Le syndrome Yves
Saint Laurent. Cet Oranais exilé. Heureusement pour lui, un projet
Nouvelles Frontières lui a permis de suivre une formation en Italie. De
retour au pays, il fonde l’Association du Dauphin d’Or qui propose des
cours de sensibilisation contre l’immigration clandestine. En quatre
ans, une vingtaine de jeunes ont ainsi appris à pêcher. Ce n’est qu’une
goutte dans la mer, tu comprends, mais...
06 mars 2008
Belle jadis, Oran est devenue chaleureuse...
"Oran était belle. Rendez la plus belle"
dit un panneau de bienvenue, peu avant la gare routière de la ville.
Parcourir quelques rues suffit. Celle que l’on appelait La Radieuse ("el
Bahia") fait peine à voir. En partie épargnée par les violences des
années 90, la deuxième ville du pays fait paraît-il pleurer les
Pieds-Noirs qui reviennent "en pèlerinage". La verdure qui orne les
balcons, c'est de la mauvaise herbe. Les édifices des anciens quartiers
juifs, espagnols et français s’effondrent. La voirie laisse s’amonceler
les ordures. Ce qui est neuf ? Les paraboles.
Ce banc public du Boulevard de l’Indépendance parle de lui-même.
ORAN
Autre curiosité, en plein centre ville, à deux pas de la Place du 1er
Novembre, la première chose que voient les passagers des ferries en
entrant dans le port, un immeuble "creux" de 20 étages. Une verrue qui
cache le visage d’Oran. Construit dans l’enthousiasme des années 70 au
sein même des murailles du Palais du bey (Mohammed el-Kébir y emménagea
après le départ des Espagnols en 1792), les travaux ont dû être arrêtés.
Patrimoine historique. Un privé aurait ensuite rajouté quelques étages,
mais les "années noires" ont interrompu les travaux. Depuis rien. On
s’y habitue. Comme le pâtissier avec les abeilles. On dit que la
compagnie pétrolière Sonatrach devrait reprendre les lieux.
Inch’allah...
CATHEDRALE
De l’aménagement judicieux, il y en a pourtant. Prenez une cathédrale
séculaire. Au lieu de perdre ce précieux volume, après
l’Indépendance, la Ville en a fait un lieu de culture. A l’entrée, dans
une librairie, des livres sonores pour enfants racontent des histoires
en boucle. Puis, derrière un paravent, une bibliothèque aux rayons bien
fournis (photo). Deux plaines de tables, l’une pour les hommes, l’autre
pour les femmes, quelques déjections de pigeons, mais un vrai havre de
sérénité.
Sur
la place, devant la bibliothèque, quatre palmiers, une terrasse pleine
et un kiosque à journaux. Des jeunes jouent au ballon. Une pierre et un
lampadaire pour délimiter les buts. Pour l’anecdote, on y trouve une
boutique Swatch et on voit au loin, sur la montagne Murdjajo, un
téléphérique, construit par des Suisses, tout comme celui qui s’ouvrira
bientôt à Tlemcen.
MARCHÉ
Pourquoi retenir cette scène de marché sous-exposée ? Son sens se
dissimule derrière les têtes de chèvres (en bas à gauche), les œufs, les
oignons, les haricots et les citrons. Une affiche du Président,
omniprésent, et le slogan "Une Algérie forte et digne" (en haut
à gauche), malgré son discrédit perceptible un peu partout. Puis les
deux lampions chinois d’un magasin qui vend des maillots français de
Zidane made in China. Ils sont 30'000 à habiter la wilaya
d’Oran, principalement pour les grands projets routiers gérés par la
société chinoise CITIC.
Plus
loin, on rencontrerait des Nigériens qui vendent sur un drap colliers,
peignes, savons et herbes poussiéreuses. En attendant mieux. Des hommes
alignés derrière le symbole de leur profession - truelle, fer à souder,
interrupteur ou scie – forment un marché aux esclaves moderne. Puis,
entre une tasse "OM, droit au but" et un tapis à boussole
intégrée, des jeunes vendent debout une paire de chaussures ou une paire
de pantalons qu’ils tiennent dans la main. Encore plus loin, au pied du
boulevard Zabana, une foule compacte d'autres jeunes alimentent le
commerce au noir des téléphones portables. Chacun vend une ou
deux pièces. On me dit qu’il y a trois mois, après plaintes des
commerces voisins, les policiers ont embarqué une vingtaine de vendeurs
et distribué des amendes de 6'000 dinars. Depuis, le commerce a repris.
Jusqu’à la prochaine descente…
CHALEUR
Contre mauvaise fortune, grand cœur. Malgré l’impression d’avoir été
abandonnée à son sort, Oran est une ville très chaleureuse. On ne reste
pas longtemps seul sur les terrasses. Des terrasses assoiffées de
distractions. On le comprend en voyant le cinéma Rex, en ruine depuis
vingt ans, sur le grillage duquel une affiche délavée proposait le 8
mars 2007 un "Salon de la femme, animation culturelle, défilés de mode".
Au Musée national, on me dit que l’on vient de refaire la peinture des
salles des Beaux-Arts et que peut-être, ça va rouvrir cet après-midi,
inch’allah…
Les
jeunes sont malgré tout curieux de ce qui se passe à l’étranger. Et pas
que dans le domaine des visas. J’essaie de ne pas oublier que ceux de
mon âge, ceux qui n’ont pas vraiment connu les belles années
(1970-1980), ont grandi dans une société qui ne leur parlait que de
guerre, de peur, de tués, de disparus, d’abattus… Sur les terrasses,
"the place to be", on ne s’ennuie pas. Il y a toujours le gag de "l’agent secret qui n’est pas là" avant chaque critique du pays. Humour ravageur entrecoupé de gags sur les habitants de Mascara (les Belges de l’Algérie). "Je vais te dire la vérité. Franchement, sincèrement…" Le
débat s’enlise souvent. Il devient parfois creux, mais comme une longue
partie de pêche sans poisson, on en revient le sourire aux lèvres. Oran
se visite lentement, à petites gorgées. Le café, on ne le finit pas.
C’est le cinquième de la journée. Sur les terrasses, en se parlant les
yeux dans les yeux, on ne voit plus cette ville qui fait pleurer les
Pieds-Noirs…
05 mars 2008
petit Raï pour la route ?
Tel un "sous-Gadjo Dilo" traquant
sa chanteuse tzigane dans les Carpates (la flûte de pan dans les Andes
ou le didgeridoo en Australie), j'ai gagné Oran avec la ferme envie de
goûter à un concert de raï. Oran étant le berceau de ce chant
sensuel, explosif et mélancolique à la fois, accompagné d’instruments
traditionnels (nay, derbouka, bendir) et modernes (synthétiseur et boîte
à rythmes).
ORAN
Au centre-ville, on me parle du bar Nuit du Liban. Le lieu est
davantage prétexte à la picole et les trois musiciens jouent… de
l’Oriental marocain. Suivant les conseils des autochtones, il faut
gagner les cabarets de la Corniche, à Aïn-el-Türck, à une quinzaine de
kilomètres à l’ouest pour entendre "du vrai raï".
Près du Consulat de France partent les "taxis clandestins" (ceux qui arrondissent leur fin de mois avec des extras nocturnes). Un véhicule se remplit peu à peu. La route est, paraît-il, "dangereuse à cause des conducteurs saouls et des voleurs qui sévissent près des tunnels".
Sur place, en demandant un cabaret "populaire", on me conseille
l’El-Djawahara. Sur le chemin, on me dit dédaigneusement que c’est "un repaire pour les vagabonds". Cela semble faire l’affaire.
Devant
les portes, des filles à peine vêtues passent de voiture en voiture.
L’entrée est libre et la salle comble. Sur la piste, c’est le feu. De
quoi faire danser même un Suisse. Les chanteurs se succèdent. Le beau
"cheb" souffre un peu de calvitie, mais il a la pêche. Le micro dans une
main, les billets dans l’autre (on paie pour qu’il chante des messages
qu’on lui chuchote à l’oreille), il va de table en table et…
on oublierait presque que les seules filles de l’établissement - les
formes plus que généreuses emprisonnées dans des habits moulants
- défilent craintives - cheveux décolorés et décolleté plongeant - des
prostituées.
Un
peu sur ma fin, j’essaie les autres cabarets. Le Dauphin et le Palace
demandent 50 euros d’entrée, boissons comprises. On imagine l’orgie,
mais le lieu ne doit pas être des plus "populaires". La nuit s’achève
finalement dans une boîte sordide dans laquelle m’emmène un Oranais
rencontré dans le taxi clandestin du retour. Il donne en douce 400
dinars à un videur pour pénetrer dans une disco dont j’ai oublié le nom.
De la house music je crois.
Le lendemain, partageant mon expérience, on me dit que ceux qui viennent dans les cabarets ne sont pas des Oranais. "Ils viennent de l’extérieur juste pour se défouler". Ils en ont marre. "Quand
on va à Alger et qu’on dit qu’on est Oranais, on nous demande direct
des disques de raï, alors que ce qui fait la ville, c’est avant tout
l’ouverture au monde !"
KHALED Beaucoup d’habitants de Sidi el-Houari, le vieux Oran, ont bien connu Khaled. "C’était un jeune délinquant qui chantait et buvait du vin dans les bas quartiers du port." Aujourd’hui
rasés. Son premier concert officiel fut programmé au Festival National
de Raï d'Oran en 1985. Le gouvernement reconnaissait alors
officiellement le raï comme forme musicale nationale. Ensuite, des
menaces l'ont forcé à l’exil. Certains le voient aujourd’hui comme "un traître qui a pactisé avec le lobby juif " (Jean-Jacques Goldman lui a composé le tube Aïcha)... même s'il a dernièrement refusé une tournée en Israël. D’autres lui en veulent d’avoir "dilué" le raï. "Maintenant, on peut l’écouter en famille, mais ce n’est plus le message contestataire qu’il avait."
CHEB MAMI
L’origine du mot raï signifie en effet "opinion". Il était l’équivalant
contestataire du rap américain. C’était la musique des mauvais garçons
et des filles perdues, des déracinés. On chantait le sexe, l’exil,
l’alcool. Ainsi, son registre irrévérencieux fut interdit et chanté
essentiellement dans les souks et les tavernes. Les
grands Cheb Hasni et Rachid Baba Ahmed furent du reste assassinés par
les islamistes en 1994 et 1996... Une image de "mauvais garçon" que ne
semble pas contredire l’actualité. Un mandat d'arrêt international a été
délivré il ya quelaues jours contre le chanteur Cheb Mami (photo), mis
en examen en octobre dernier pour violences sur son ex-compagne. Il
s’était fait connaître dans les cabarets orientaux d'Oran.
… mais comme l’impression que je suis trop conditionné par la World Music,
ce concept qui voudrait que le maintien des musiques traditionnelles
tende vers l’émancipation des peuples, la dignité, l'identité, etc. Je
me suis rigidifié. Je peux danser un temps avec les hommes, m’éclater
même, mais ne peux longtemps oublier les "vénales". Elles me coupent du
raï live d’Oran.
http://bhofmann.blog.24heures.ch/index-12.html
http://automne-en-berberie.blogspot.com/2012/11/un-petit-dernier-pour-la-route.html
Un petit dernier, pour la route !
(Un dernier, écrit d'Oran...)
Lundi, petit tour à Perrégaux, avec Abdel et Fathia, qui est originaire de cette ville.
Je suis curieuse de comprendre comment une ville coloniale a pu s'implanter.
En
1838, une redoute est établie près du caravansérail existant, pour
repousser les attaques de l'émir Abd El Kader.
Elle prendra le nom du général Perrégaux, blessé à mort au siège de Constantine.
Elle prendra le nom du général Perrégaux, blessé à mort au siège de Constantine.
En
1853, au début de la colonisation de peuplement, il est décidé la création d'un village, au débouché de l'Habra.
Des familles européennes viennent s'y installer, après la mise en vente
de terres.
En
1857, la création de la ligne de chemin de fer entre Alger et Oran est
décidée, elle passera par Perrégaux.
Au fil des années, des décennies, la ville est devenue un centre ferroviaire important,les cheminots sont réputé très actifs.
Au fil des années, des décennies, la ville est devenue un centre ferroviaire important,les cheminots sont réputé très actifs.
Beaucoup
de vergers et de cultures maraichères, en particulier des orangers, ont
fait la prospérité de la ville, mais il n'en reste pas grand chose...
Le barrage de Fergoug permet d'alimenter la ville, et d'irriguer les cultures. Il cédera plusieurs fois...
Mohammadia aujourd'hui
Malgré le contrejour et les compétences restreintes de l'iphone, je montre ce marché couvert magnifique, datant de 1898, inscrit sur le fronton.
Il est situé en face de la poste, sur une place plantée de palmiers, où les chibani en djellaba, assis sur les bancs, nous ont scrutées, Fathia et moi : nous étions sans doute l'attraction du jour...
Le barrage de Fergoug, sur l'Habra, ensablé, vide, inutile...
Quand Greenwich s'invite en Oranie !
Petit village, Oureah, entre Mostaganem et Oran.
Choc temporel : les vestiges de Magnus Portus, et les torchères du complexe pétrochimique.
Dommage, les fouilles n'ont pas été poussées, alors qu'une ville entière se cache encore sous la terre.
Retour à Oran, dans le vieux quartier de Sidi el Houari.
La Mosquée du Pacha, édifiée par Sidi Hassan Pacha en 1796 est un petit bijou qui gagnera à être entretenu, comme sont actuellement rénovés les bains turcs dans ce même quartier.
Demain, arrivée à 4 heures du matin à Béchar, et un ami nous conduira à Taghit...
Une traversée magnifique, il y a déjà si longtemps...
Trop courte.
Je n'ai pu retenir le temps, le navire glissait inexorablement dans le bleu, je n'ai pas épuisé l’intérêt que j'ai à voyager sur mer.
Mais revenons en arrière, le film peut se dérouler et se rembobiner à l'infini, ce n'est pas moi qui m’en plaindrai !
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